La métamorphose du petit cheval rose

220px-sophie_de_sc3a9gur
La Comtesse de Ségur, née Rostopchine, ainsi qu’on nous le rappelle dans chacun de ses livres, est née le 1er août 1799 à Saint-Pétersbourg (décédée en 1874 à Paris).

Maïté fit une autre découverte cet été : outre donc la chambre des Petites Filles Modèles qui rappelle que nous venons de célébrer les 215 ans de la naissance de la Comtesse de Ségur (dont les petites-filles Camille et Madeleine vécurent dans la région toulousaine), elle a redonné une nouvelle jeunesse à un petit cheval à bascule !

Si les meubles de la chambre sont typiquement français, cette fois-ci, une étiquette atteste que le cheval sauvé vient d’Espagne. Ce n’est pas étonnant, Toulouse est à deux pas de la frontière ! Maïté a oublié de faire une photo avant rénovation, mais elle nous décrit ici l’état initial, ainsi que ses réparations :

« Ce petit cheval espagnol était peint en rose et décoré de fleurs blanches. Il avait une crinière et une queue faites dans une « mantille »  blanche très poussiéreuse que je me suis empressée d’arracher en arrivant à la maison ! Il n’avait plus d’oreilles et il avait une patte folle que Zorro* a réparée. Je l’ai tout de suite imaginé en naturel avec une crinière faite dans 3 bandes de toile de jute superposées que j’ai effrangées et  une queue en ficelle de 2 couleurs que j’ai détortillées. 
Les oreilles sont taillées dans une chute de cuir. »
*Un cavalier, qui surgit hors de la nuit… C’est bien évidemment Mike son mari bricoleur !
-oOo- 

A défaut des photos du petit cheval abandonné, nous avons celles du cheval métamorphosé et vite adopté par de nouveaux cavaliers… Non, pas Zorro, mais les petits-enfants de Maïté !

coucou
Coucou les Amis !
queue de sisal
Admirez ma jolie queue de sisal…
une bonne tête
Voulez-vous faire un tour avec moi ?
cheval à bascule tout beau !
La vie est belle !

–ooOoo–

Pour les lecteurs de la région toulousaine : vous êtes peut-être surpris d’apprendre que les Petites Filles Modèles vivaient en Haute-Garonne ! Voici donc pour vous un texte extrait d’un blog « Alexandrines.fr – Sur les pas d’un évrivain » :

La comtesse de Ségur à Verfeil
par Alain Lanavère
(extrait)

 

La comtesse de Ségur, née Rostopchine (1799-1874), l’auteur bien connu des vingt livres de la Bibliothèque rose, n’avait guère de raison de venir à Verfeil, puisque, née en Russie et fixée à Paris depuis 1820 par son mariage avec le comte Eugène de Ségur, elle se partageait entre la capitale et sa résidence d’été, « les Nouettes », en Normandie, non loin de Laigle. Elle vendit ce domaine en 1872, sans regret semble-t-il, préférant depuis dix ans passer l’été chez l’une de ses filles, Henriette, vicomtesse Fresneau, aux portes d’Auray, en Bretagne. On sait que la plupart des romans de Mme de Ségur se déroulent en Normandie, quelques-uns en Bretagne (Les Deux Nigauds ou Jean qui grogne et Jean qui rit), mais aucun aux parages de Toulouse.

Pourtant, au soir de sa vie, elle vint plusieurs fois à Verfeil, et même y passa des hivers entiers.

C’est que sa fille Nathalie la quatrième de ses huit enfants, avait épousé en 1846, à Paris, Paul de Martin, baron d’Ayguevives de Malaret, beau jeune homme de vieille noblesse toulousaine. Paul de Malaret était un ami intime de Gaston de Ségur, le fils aîné de la comtesse ; ils s’étaient connus enfants, tous deux pensionnaires dans un collège de la région parisienne ; les Ségur recevaient le dimanche le petit Paul de Malaret qui encouragé par son ami Gaston, finit par jeter son dévolu sur sa soeur, la fort jolie Nathalie. La noblesse du jeune marié était recommandable : descendant de capitouls, le grand-père de Paul, Joseph de Malaret avait été, dans de difficiles conditions, un excellent maire de Toulouse de 1811 à 1815.

Les Ségur avaient servi Napoléon Ier, les Malaret de même, et ils allaient derechef servir le neveu, Napoléon III. Paul de Malaret était diplomate; sa jeune femme (qui fut d’abord demoiselle d’honneur de l’Impératrice Eugénie, elle figure sur le célèbre tableau de Winterhalter) le suivit dans sa carrière, qui fut assez brillante.

Nathalie de Malaret donna à Mme de Ségur son premier petit-enfant, Camille, née à Londres en 1848 ; puis vinrent Madeleine (1849), Louis (1856) et Gaston (1862). Camille et Madeleine, nous les connaissons, leur grand-mère en fit les deux petites héroïnes de son premier roman, Les Petites Filles modèles (1857).

[…]

 

Extrait de l’ouvrage : Balade en Midi-Pyrénées, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, mai 2011

 

 

 

15 commentaires sur « La métamorphose du petit cheval rose »

  1. Coucou Katell, mes lectures de bibliothèque rose étaient bien sur composées , comme beaucoup de petites filles, des livres de cette comtesse. … elle est d’ailleurs enterrée à Pluneret ( 56400) une commune jouxtant Auray à deux pas de mon village natal ( Ste Anne d’Auray) . Sa grande tombe de ciment trône en plein milieu du cimetière et n’est guère entretenue comme celles que l »on peut voir au Père Lachaise. Dommage que tu n’es pas fait cet article une semaine plus tôt, j’y étais, je serais allée faire une photo. Merci de tes riches renseignements. Bises rendez vous en septembre.

    J’aime

    1. En faisant des recherches sur cette Comtesse dont les écrits ont enchanté nombre d’entre nous (même si je préférais Le Club des Cinq, avec Jo l’intrépide !), j’ai lu avec surprise qu’elle était enterrée à Pluneret… et je suis tombée sur un blog au thème bizarre, les tombes des gens célèbres. Ici pour la famille de la Comtesse : http://www.tombes-sepultures.com/crbst_1144.html. L’historique est fort intéressant !
      Bonne fin de vacances, j’était à Pont-Aven en juillet, il a fait drôlement beau !!

      J’aime

  2. Merci à Maïté, « Zorro » et toi Katell pour ce document fort intéressant sur la Comtesse de Ségur.
    Je viens de le déguster bien à l’abri ! La tempête sévit en Bretagne ce matin. Il paraît que ce n’est qu’une queue de tempête !
    Bien amicalement. Nicole

    J’aime

    1. Que de tempêtes cette année… Notre cognassier n’a pas résisté au vent de la nuit précédente… C’est un moindre mal en regard des catastrophes de coulées de boues, inondations et autres chez des gens non loin de chez nous..
      Alors divertissons-nous en repensant à nos lectures d’enfant !

      J’aime

  3. J’ai lu avec plaisir cet article. Bravo à Maïté et à son mari ,d’avoir redonné vie à ce petit cheval. Et bien sur la comtesse de Ségur et les petites filles modèles ont moi aussi bercées mon enfance..et un peu plus tard ,comme toi, je préférai le club de cinq;

    J’aime

  4. Merci encore pour ce reportage passionnant car j ai adore les livres de la Contesse de SEgur et je les traine dans mes nombreux déménagements ! Bravo pour le mignon petit cheval si bien refait

    J’aime

  5. J’étais fan de la Comtesse mais aussi du Club des 5, des soeurs Parker, Fantomette…. Que de bons souvenirs !!
    La « remise en forme » du cheval à bascule est réussie ! Bravo Maité !
    Très bon dimanche à toutes !

    J’aime

  6. Merci pour ce petit clin d’œil à notre chère comtesse !!!! N’ayant pas la télé, je n’ai pu voir ces émissions sur elle. Si l’une d’entre vous pouvait me dire si je peux les retrouver sur le net ou à la radio, merci d’avance.
    Dans notre enfance, il sortait beaucoup moins de littérature de jeunesse qu’aujourd’hui (c’est un peu ma spécialité) aussi nous avons toutes les mêmes héros. Le « Club des Cinq » m’a menée tout droit à Agatha Christie puis j’ai fait mon chemin.
    Mais nos enfants ont aussi leurs livres fétiches : ne leur avez-vous jamais lu « Le Prince de Motordu » ?
    Je blablate et nous sommes loin de nos bouts de tissu !!!
    Courage aux bretonnes pour la queue de tempête car ici près de l’Aube ça souffle très fort.

    J’aime

  7. cela me rappelle de bons moments , le cheval et la Comtesse . je ne savais pas qu’elle avait vecu pres de Toulouse . merci . bonne journée
    michele

    J’aime

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.