Alice au pays des… kiwis

Bonjour, je m’appelle Alice et je vis en Nouvelle-Zélande avec mon mari et ma fille de 5 mois. Nous avons également vécu en Australie et en Angleterre, c’est là où j’ai découvert une nouvelle tendance pour le patchwork, plus frais, plus vibrant. La Nouvelle-Zélande est un pays qui aime le patchwork et il y a de nombreux clubs et magasins spécialisés dans tout le pays. A Wellington, dans la ville où j’habite il y a deux clubs: Wellington Quilter’s Guild et Capital Quilters. Je vais vous raconter aujourd’hui comment se déroule une réunion dans le club Capital Quilter, qui ne compte pas moins de 200 membres.

J’assiste à la réunion en tant que visiteuse. La réunion se déroule un samedi en journée et commence comme prévu à 15H30. Plus de 120 membres sont présents ainsi que quelques visiteurs qui sont chaleureusement accueillis par un petit mot de la présidente.

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(Facebook Griet Lombard)

Le club invite à chacune de ses réunions un artiste textile pour parler de ses projets et présenter ses travaux et sa démarche. Cette fois-ci, Griet Lombard, une artiste originaire d’Afrique du Sud, présente ses quilts.

Cette dame nous parle de l’histoire et de son inspiration derrière chacun de ses ouvrages. Elle parle de son installation en Nouvelle-Zélande et de son sentiment de « déracinement » vis-à-vis de son pays natal. Cette dame est venue s’installer en Nouvelle-Zélande après l’âge de la retraite pour pouvoir profiter de ses petits-enfants immigrés en Nouvelle-Zélande. Elle raconte la difficulté de quitter tous ses amis mais aussi l’attachement émotionnel qu’elle a envers sa terre natale, la faune et la flore étant si spécifique à l’Afrique du Sud.

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Son premier ouvrage représente la pluie en Afrique du Sud. Elle nous raconte l’odeur de la pluie, et le fleurissement de nombreuses fleurs après cette pluie salvatrice.

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Le deuxième quilt représente les amis qu’elle a laissés derrière elle. Griet a cousu des sachets de thé entre chaque ligne de personnage et a écrit par dessus pour représenter toutes les longues conversations autour d’une tasse de thé qu’elle a eues avec ses amis.

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Son troisième quilt représente l’effort qu’elle doit faire pour se reconstruire un « chez soi » où elle se sente bien. Il n’y a pas de personnages dans ce quilt car il est difficile de se faire un nouveau cercle d’amis dans un pays si différent du sien.

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Le quatrième ouvrage qu’elle nous présente est très émouvant. En effet, Griet est tombée en dépression car elle se sentait si seule dans ce pays isolé. Elle a décidé d’entamer un ouvrage minutieux pour combler le vide qui l’entourait. Elle dit qu’à la fin de son ouvrage, elle se sentait déjà beaucoup mieux. La thérapie par l’aiguille, la texture et les belles couleurs. Son histoire et son partage m’ont beaucoup touchée car je suis également une « déracinée » tout comme elle. Malgré la différence d’âge et d’origine, les sentiments sont en effet, bien similaires.

Si vous voulez voir plus de projets de Griet et lui laisser un petit mot, vous pouvez aller voir sa page Facebook.

Suite à ce partage généreux riche en émotions, la réunion suit son cours et enchaîne sur le « Show & Tell » des membres du club. Le principe est simple : chaque membre qui le souhaite montre un ouvrage fini (ou parfois en cours) et raconte l’histoire. Car il y a toujours une histoire derrière l’élaboration d’un quilt n’est ce pas?

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La présidente mentionne sa surprise de voir aussi peu de quilts à présenter. L’assistance répond qu’il fait bien trop chaud en ce moment pour coudre des quilts (nous sommes en ce moment en été dans l’hémisphère Sud). Quant à moi, je suis déjà impressionnée de voir la file de personnes faisant la queue pour présenter leurs quilts.

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Voici l’ouvrage (non quilté) de Wendy. C’est le modèle « My Small World » paru dans un Quiltmania (hors-série printemps 2015).

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Ce bloc est le logo du club. Le club fêtant sa 30 ème année cette année, les membres étaient invités à réaliser un quilt avec ce bloc. Une vingtaine de personnes ont joué le jeu. Les quilts, une fois présentés par leur auteur, sont accrochés un à un tout autour de la pièce de réunion.

A la fin de la présentation, la présidente annonce une petite pause. C’est l’occasion de rencontrer l’invitée et d’échanger quelques mots ou d’admirer ses œuvres, les quilts des membres, prendre un thé ou discuter avec les copines. C’est également l’occasion de faire un tour dans la bibliothèque qui comporte plus de 800 titres de livres tous dédiés au patchwork et de nombreux magazines. Je sens que je vais faire des jalouses en France…

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La pause s’achève, la réunion continue avec la séance du Bloc du Mois. Le principe est simple, chaque mois, Adrianne présente un bloc et offre les instructions. Chacun est libre de participer ou non. Les personnes qui participent offrent leur bloc à la prochaine réunion. Chaque bloc réalisé donne une chance de gagner la totalité des blocs.

photo 9Voici le bloc du mois précédent utilisant des tissu batik. De nombreux membres ayant participé, la totalité des blocs est divisée en deux lots et deux gagnantes sont tirées au sort.

Les instructions pour le bloc suivant sont expliquées à l’assistance. Il s’agit d’une variation de bloc « Log cabin ». Les membres sont invités à respecter le code couleur: rouge pour le centre, bleu marine avec une touche de blanc et blanc avec une touche de bleu marine. Assez spécifique, n’est ce pas? Mais le résultat est vraiment sympa. Adrianne demande toujours à quelques volontaires de bien vouloir coudre un bloc en avance pour que l’on puisse se rendre compte du motif secondaire.
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La réunion s’achève avec quelques petites annonces présentées par la présidente: les expositions à venir, les ateliers patchwork dans la région, etc. Il y a également le tirage au sort d’une tombola. Les clubs de patchwork raffolent de tombolas. Il y a évidemment des tissus à gagner. Puis la présidente offre un lot de consolation à toute personne ayant eu sa machine à coudre cassée ou hors service ce mois ci. Je trouve ce geste vraiment sympa.

J’espère que vous avez apprécié mon récit et que ça donnera peut être des idées pour des clubs Français. Je ne sais pas si vos réunions se déroulent de la même manière. Vous pouvez lire un autre récit de réunion de ce club dans mon blog: Réunion d’une guilde de Quilt.

Un grand merci à Katell d’avoir bien voulu partager mon récit sur son blog.

Alice Kreyder

Rendez-vous chez Alice qui tient un blog jeune et moderne que j’aime beaucoup !

42 commentaires sur « Alice au pays des… kiwis »

  1. Je suis époustouflée par toutes les proportions du patchwork en Nouvelle Zélande : tout y est en rapport avec les dimensions du pays. Le nombre d’adhérents, de livres disponibles, d’activités proposées lors de ces journées de rencontre portent en eux un souffle puissant de vie.
    Oui, il y a là de nombreuses idées pour nos clubs français. J’aime l’idée de l’invité à chaque réunion et aussi de l’accueil des « nouveaux », sans parler du cadeau pour la machine à coudre en panne !
    Donc je remercie Alice de nous avoir fait découvrir toutes ses richesses d’un autre lieu et lui souhaite beaucoup de découvertes dans ce nouveau pays. Et à Griet, je souhaite qu’elle se fasse de nombreux amis grâce à ses quilts. Mais je n’en doute pas : n’est-ce pas une des richesses du patchwork ?

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    1. Merci Pascale pour ce message très chaleureux. C’est vrai que la Nouvelle-Zélande, malgré ses 4 millions d’habitants, est très active dans le milieu du patchwork. c’est vraiment très impressionnant! Je suis désormais curieuse de savoir comment une réunion se déroule en France.

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  2. Quel plaisir de lire cet article et j’admire la façon dont Alice sait traduire ses sentiments en réalisant de magnifiques ouvrages.
    Il est bien difficile de tout quitter et qui plus est son pays qu’on aime.
    J’espère que sa famille mesure l’amour qu’elle a pour eux pour l’avoir fait.

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    1. Merci Fancy mais il s’agit bien de Griet qui est partie rejoindre ses petits enfants et qui partage ses quilts. Je ne suis que le messager 🙂

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  3. Quel bonheur que de vous lire tôt le matin. J’admire l’enthousiasme de vos groupes et le partage. J’habite la Belgique et ne connais quasi rien de semblable. Continuez avec cette ferveur et cette volonté de toujours apprendre et améliorer. Merci pour les heures passées à l’alimentation de ce blog et j’en ai profité pour aller sur le vôtre et m’abonner, il est aussi source d’inspiration.
    Bonne fin de semaine et à vite vous lire Brigitteo

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  4. Merci Alice pour le partage de votre quotidien dans le monde du patch bien loin de nous géographiquement ! Je suis votre blog depuis qq temps et j’apprécie beaucoup vos articles, les découvertes des différentes machines à coudre à travers vos multiples déplacements pour réaliser des travaux textiles, votre nouvelle vie à chaque fois. Je comprend très bien le ressenti de Griet en ce qui concerne les déménagements et les nouvelles installations dans des endroits inconnus, la thérapie par l’aiguille et les travaux textiles sont une aide importante qui peuvent favoriser les relations dans ce domaine, on peut dire : « mains quilteuses, mains heureuses ».
    Il est vrai que très souvent dans chaque quilt il y a une histoire, une façon de laisser sa trace pour les générations suivantes, j’aime cette démarche.
    Ravie de vous lire sur le blog de la ruche en découvrant l’organisation des clubs ailleurs que dans l’hexagone. Au plaisir de vous lire à nouveau, bon patch et à bientôt !

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    1. Merci beaucoup Kristine. C’est très touchant d’avoir de si bons retours sur mon blog et mes articles. c’est vrai que chaque quilt a une histoire et en tant que quilteuse, nous sommes toujours avides de la connaître. A très bientôt donc pour de nouvelles histoires…

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  5. Une très belle personne . C’est impressionnant de voir comment se traduisent les émotions . Son trvail est magnifique , quelle générosité . Je déposerai un mot sur sa page …une passerelle au dessus des océans .

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    1. Merci d’avance pour elle Sophie. C’est toujours touchant de pouvoir partager son travail avec d’autres personnes, je suis sure qu’elle sera ravie de ton commentaire.

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  6. Quel témoignage émouvant de Griet concernant ses quilts et merci Alice de l’avoir partagé avec nous. Doux week end à toutes et tous.

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  7. C’est toujours très interressant de découvrir les habitudes en patchwork des autres pays ! Et là, grand bon quand même ! Je connaissais l’engouement des Australiennes pour cet art mais je découvre avec bonheur et grâce à Alice, les us et coutumes des reunions en Nouvelle-Zélande et quelles réunions !!
    Je suis jalouuuuuse !
    Merci de tout coeur à Alice pour ce témoignage. Le patchwork est décidément un univers de partage….

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    1. Ah, je savais que j’allais faire des jalouses 🙂 Je suis surtout impressionnée par le nombres de livres consacré au sujet! Y en a t il autant en France? Je doute mais peu être après tout. Ce qui est bien avec notre monde moderne, c’est que nous pouvons créer ces communautés « a distance » sur le net. J’ai rencontré (et je continue de rencontrer des gens passionnés par le même sujet).

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  8. Tout d’abord un merci à Katell pour le lien qu’elle permet; et ensuite un grand merci à toi ,Alice pour cet échange..Comme c’est touchant de sentir ce besoin de partage et d’appartenance à une communauté qui vit une même passion…alors que certaines sont loin de leurs habitudes de vie, de leurs proches;Je retrouve là le coeur véritable du patchwork .Cela me rappelle mes tous débuts en patch , où bien que vivant en France ,proche des miens ,j’avais du mal à trouver un club , du tissu , un intérêt dans mon entourage (hormis mon fan club familial)…Le patchwork est si peu sans le partage…
    Véronique

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    1. C’est bien vrai Véronique. Parfois, c’est bien d’avoir du temps a soi, seule devant sa machine a coudre mais parfois on veut échanger avec des gens qui ont le même centre d’intérêt! J’aime beaucoup ses échanges. Tout le monde vient d’univers complètement différent mais ce rassemble autour d’une passion.

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  9. 11/03/2016 À 13:44
    Tout d’abord un merci à Katell pour le lien qu’elle permet; et ensuite un grand merci à toi ,Alice pour cet échange..Comme c’est touchant de sentir ce besoin de partage et d’appartenance à une communauté qui vit une même passion…alors que certaines sont loin de leurs habitudes de vie, de leurs proches;Je retrouve là le coeur véritable du patchwork .Cela me rappelle mes tous débuts en patch , où bien que vivant en France ,proche des miens ,j’avais du mal à trouver un club , du tissu , un intérêt dans mon entourage (hormis mon fan club familial)…Le patchwork est si peu sans le partage…
    Véronique

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  10. Je suis d’accord avec vous quand vous dites que le patchwork peut être une thérapie, car, souvent sans le savoir vraiment, nos émotions, nos colères ou notre bonheur, passent dans notre travail. Et j’en connais quelque chose : sans le patchwork, je ne serais certainement pas sortie de ma dépression. C’est pourquoi, dans mes créations ou réalisations, il y a une catégorie qui s’appelle  » patch thérapeutique » C’est alors presque ds patchworks instinctifs !!! Merci pour votre témoignage et longue route avec vos nouvelles amies. Amicalement.

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  11. Merci Katell, merci Alice. Alice, j’étais ravie de te retrouver là 🙂 Le monde de Griet est très beau et touchant. Bien qu’expatriée pas très loin de la France, je comprends ce déracinement ressenti. Nous préparons depuis quelques années notre retour en France et c’est grâce au patchwork que j’ai pu rencontrer de belles personnes et tisser des liens dans cet endroit de ma jeunesse. Et dans notre vie bousculée depuis trois ans, le patchwork est une base solide pour moi. Pendant les journées d’amitié France Patchwork où je vais quand je suis en France, pas de « Show & Tell ». je le suggérerai peut-être!
    Bon week-end à vous deux. Annie la tulipe.

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    1. Coucou la tulipe! C’est vrai, il n’est pas nécessaire d’être très loin pour avoir un « choc des cultures ». J’espère que le retours en France va se passer sans trop d’accros. Vas tu en Alsace pendant le carrefour européen du Patchwork?

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      1. Non, je n’y suis jamais allée mais comme je vais bien m’en rapprocher, c’est un de mes projets. Peut-être en 2018… En tout cas, une année paire puisque le Festival des Marionnettes a lieu les années impaires à Charleville et que j’héberge des artistes. Serais-tu de par là? Ca serait drôle qu’on s’y retrouve!

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          1. Tu fais signe quand tu reviens en Alsace si tu as un peu de temps… Je sais que quand on revient, le temps court vite mais ce serait sympa de se rencontrer en vrai 🙂

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  12. Encore une page passionnante et me voila abonnée chez cette personne même si je ne pratique pas le patch ! Mais j’aime tant regarder et admirer tout ce que vous pouvez toutes réaliser avec ces petits bouts de tissus parfois si insignifiant, et pourtant …;

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  13. Je trouve très émouvant de voir comment Griet arrive à aller mieux en faisant du patch, de voir qu’elle comment elle traduit ses émotions en quilts harmonieux.
    Et de voir aussi que nos journées de l’amitié de clubs de patchwork ou de France Patchwork se ressemblent malgré les différences de culture et l’éloignement géographique …. nous sommes toutes pareilles !

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  14. Merci beaucoup Alice j’ai pris un grand plaisir à te lire Dans notre petit club nous n’avons pas les mêmes objectifs mais au final c’est une belle thérapie et un terrain riche de belles rencontres mêmes virtuelles le preuve . Amicalement

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