100 000 Chemises…

Maïté est au clavier pour cet article et le prochain !

100 000 chemises… 50 ans de bonheur

Avez-vous le souvenir de la marque 100 000 Chemises ? C’est que vous n’êtes plus toute jeune, comme moi ! C’était la qualité à la française appliquée aux chemises d’homme.  Une marque, un savoir-faire, un patrimoine que nous avons laissé filer. Un de plus. 

Pendant plus d’un siècle, des femmes ont coupé, cousu, repassé, plié bien plus que 100 100 chemises !
Yvan Bernaer, Nous, les 100 000 chemises (Éditions La Bouinotte)

Sur cette carte postale ancienne, c’est la sortie des ouvrières de 100 000 Chemises à Châteauroux (Indre). L’usine fut ouverte de 1891 à 2004. Les premiers ateliers de 100.000 Chemises se situaient à Paris, puis la grande usine ouvrit à Châteauroux, puis une blanchisserie à Creil.

 

Le fondateur de ce petit empire du textile est Moïse Schwob (1838-1914), un Alsacien ayant choisi la naturalisation française en 1870 et le prénom de Maurice. Ici avec son épouse, Anna. Dès la fin du XIXe siècle, il avait créé le début de prêt-à-porter et le fameux Satisfait ou Remboursé.

 

M. Schwob créa une encyclopédie des chemises et l’acheteur remplissait une fiche avec toutes ses mesures et choix de finitions. Cela évolua vers les chemises avec diverses tailles et caractéristiques préparées d’avance (tour de cou, longueur de manches, forme du col…)

 

Salle de repassage à Creil (Oise). Le travail était rude, mais Maurice Schwob se fit aussi remarquer par les innovations sociales envers ses ouvrières (forme de sécurité sociale).

 

La coupe du tissu, c’est du sérieux !! Ici sont employés des hommes – Manufacture 100 000 Chemises de Châteauroux

Naguère, dans la plupart des villes françaises, il y avait un magasin 100.000 Chemises et les produits s’exportaient très bien. Les 30 dernières années, les chemises de Châteauroux étaient destinées à la marque britannique Burberry.

Vous allez vite comprendre le titre de mon quilt : j’ai hérité une belle quantité de chemises de mon amie Marie-Hélène qui sait que j’accepte tout textile recyclable. C’est elle qui m’avait offert le rouleau d’exercices que j’ai eu le plaisir de vous présenter après rénovation. En même temps, j’avais reçu quantité de chemises venant de son papa décédé à 101 ans.

J’ai sélectionné les rayures les plus colorées pour interpréter le modèle tiré du livre de Kaffe Fassett, devenu un grand classique : 

C’est ce modèle qui me fascine !

Ce fut une jubilation de jouer et jongler avec toutes ces rayures et ces couleurs, tant et si bien que l’assemblage du top fut plus rapide que prévu (« avantage » du confinement !).
J’ai matelassé en suivant dans 95 % des cas la ligne des rayures (parfois la diagonale des petits carrés). Tout est quilté à la machine, maintenant que l’arthrose m’empêche de le faire à la main.


Je compte offrir ce patchwork à mon amie Marie-Hélène pour ses 50 ans de mariage le 27 février 2021. En attendant, CHUUUT !!


Je suis fière de ce deuxième recyclage des dons de mon amie. En ces temps oh combien difficiles, rien ne vaut de remuer ses doigts et ses méninges.

Une Abeille de la Ruche des Quilteuses,
Beebee Maïté

63 commentaires sur « 100 000 Chemises… »

  1. Bravo Maithé, il est splendide ton quilt et rempli de souvenirs. Avec ces confinements. nous bricoleuses, on fait de magnifiques choses avec ce que l’on a à la maison. Et on se rend compte que l’on a accumulé plein de restes de tissus qui peuvent encore servir pour faire de nouveaux quilts.
    Prenez toutes bien soin de vous
    Amitié
    Florence

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    1. Merci Florence !
      Je n’arrête pas de dire , même avant le confinement , que nous avons des centaines ( je disais des milliers !) de patchworks qui dorment dans nos tiroirs et ne demandent qu’à en sortir .
      J’ai cousu 7 patchworks depuis mars sans acheter un bout de tissu .
      Je retourne à mes étoiles de l’espoir .
      Maïté-BeeBee

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  2. Je suis abonnée, je trouve souvant les articles de Katell très intéressants . Bonne journée . Bises

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  3. Bonjour à toutes ! J’habite à Déols juste à côté de Châteauroux et les 100 000 font parti de notre patrimoine !! Ma grand mère m’en parlait souvent !
    Merci pour cet article et ces magnifiques qu’ils.

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    1. Chaque usine installée, textile ou autres, était le poumon de la vie locale, un fort sentiment d’appartenance, une vraie grande famille Tout n’était pas rose, loin de là, les conditions de travail y étaient rudes. Cependant on a perdu un esprit de famille dans chaque bassin industriel…

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  4. quelle belle histoire et quelle merveille ! Dans cet ouvrage, on peut sentir toute l’amitié qui vous unit toutes les 2. Ton cadeau la touchera énormément, c’est une certitude. Merci pour ce doux moment en cette période si particulière 💘

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  5. Ton quilt est  » juste  » parfait!
    Et, malgré mon grand âge, je ne connaissais pas 100 000 chemises. Dommage, tu connais mon amour pour ce vêtement!
    Bise,
    Vive.

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    1. Merci Sylvie ! Nous nous connaissons depuis moins longtemps (15 ans ?) mais faisons un sacré trafic de chemises depuis le début .
      Nous les utilisons toutes les deux beaucoup dans tous nos ouvrages .Un régal !
      Maïté-BeeBee

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  6. C’est magnifique, chargé d’histoires et d’émotions. Tu fais un très beau cadeau, qui touchera ton amie.

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  7. J’aime ENORMEMENT ce style, bravo!.
    J’ai fait en 2017, 2 ans après la mort de mon mari un patch très différent, avec toutes ses chemises; c’était douloureux de les déchirer mais en les remetttant bout à bout, je me cicatrisais. Je refais un de plusieurs bribes………….Je me permets de donner le lien plus bas.
    J’ai rebrodé, et le tout est dans mon escalier. Présence; c’est tout ce qu’il m’est possible de dire de cette oeuvre de mémoire……………Je retourne voir les oeuvres de cet article!
    Normalement, j’aime mieux le quilting main, mais celui -là est superbe absolument………..
    http://www.artisanne-textile.fr/patchwork-et-slow-stitching-fin-du-travail-de-memoire/quilt-chemises-michel/

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    1. J’ai trouvé très intéressant et très émouvant de faire revivre ces chemises . Un patchwork souvenir .
      Quant au quilting , je suis moi aussi ancienne école , je préfère le quilting main mais je n’ai pas le choix ayant une prothèse dans la main .
      Et quand je m’adonne à ce nouvel exercice je ne cesse de penser : quelle chance j’ai d’avoir cette solution et de pouvoir continuer à faire du patchwork !
      Maïté

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  8. Très belle idée de recyclage… et merci à cette période qui nous pousse à trouver des idées avec ce que nous avons sous la main.
    Merci de nous conter l’histoire de cette marque que je ne connaissais pas. Par contre, je viens de faire un rapprochement avec le stock de tissus et mercerie que m’a offert une amie habitant près de Châteauroux. Tout cela venait de l’atelier de confection de sa maman… peut-être travaillait-elle pour cette entreprise?

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  9. magnifique travail pour un cadeau d’amitié :quelle chance d’hériter de chemises anciennes combien plus précieuses que celles réalisées dans nos textiles actuels .
    j’ai reçu d’un ami retraité les cravates qu’il portait pour aller travailler , il faut absolument que je les utilise pour un patch mais je n’ai pas encore l’inspiration, je suis ouverte à vos propositions !!!

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    1. Il y a dans mon héritage beaucoup de chemises plus récentes et de toutes marques , ce qui explique les couleurs vives qu’ adorait ce monsieur .
      En cherchant sur Internet vous allez trouver pas mal de propositions pour un recyclage de cravates , à commencer par l’assiette de Dresde .
      Maïté-Beebee

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  10. J’aime l’idée de recycler de vieux tissus ! Comme on faisait autrefois qd j’étais petite il y a 60ans….C’était par économie car tout était précieux a cette époque…

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    1. Oui , et c’est l’esprit-même du patchwork à la base .
      Au début j’avais mis un point d’honneur de n’utiliser que des tissus de recyclage comme les pionnières et je me suis rapidement laissée tenter par les tissus de patchwork …
      Maïté-BeeBee

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  11. Merci pour cette belle leçon d’histoire industrielle locale. Vos articles sont toujours très interessants. Et que dire du quilt pour votre amie et son mari ? Une merveille. Quelle chance a-t-elle d’avoir votre amitié !

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  12. je ne pensais pas que ces tissus de chemises étaient aussi colorés
    J’ai souvenir d’un magasin d’usine de chemises à Limoges. Peut être de cette usine. Mais les couleurs étaient plus classiques.

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    1. Comme je l’ai déjà dit plus haut , ces chemises ne proviennent pas du magasin 100 000 chemises , elles sont plus récentes .
      Ce monsieur a forcément porté des chemises 100 000 chemises mais je n’ai commencé le patchwork qu’en 1995 !!…
      Maïté-BeeBee

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  13. Beau reportage , j’ en avais entendu parlé de cette manufacture 100 000 chemises , joli quilt réalisé par Maïté , je viens d’ en finir un avec les chemises de mon fils , pour ses 40 ans , très belles chemises , très beau coton , j’ ai fait le bloc d es cubes . Mais merci Katell de nous faire ces reportages pour ne rien oublié de nos richesses passées ,que l’on continue à recycler nos vêtements pour notre bonheur . bonne journée

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    1. J’adore ajouter des morceaux de robe de mes filles , des bouts de chemises , de vêtements portés dans mes patchworks . Pour moi c’est un plus …et un souvenir .
      Maïté-BeeBee

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  14. Magnifique quilt et parfait le choix du quilting.
    En plus on se cultive toujours chez vous, un vrai plaisir 🙂

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  15. Merci pour ce bel article et l’ouvrage exécuté est superbe. Je connaissait bien les 100000 chemises, ma belle mère ne jurait que par eux et mon beau père y allait pour se faire prendre les mesure. C’était à Paris en face de l’Hotel de ville .Il y a longtemps que nous sommes partis et le magasin avait fermé je crois, grâce à votre article j’ai appris que finalement cette maison a existé jusqu’en 2004 et comme je vois dans votre ouvrage, les couleurs avaient radicalement changées, à l’époque c’était surtout des fines rayures, du bleu clair et surtout du blanc – une belle chemise blanche, quelle fierté ! et je me demande si à l’époque on ne pouvait pas aussi les « faire réparer ». Je ne me souviens plus…. mais c’était avant ! Moi aussi, ne pouvant me décider de jeter les chemises usagées de mon mari, j’en ai récupéré et mis de côté pendant des années et puis j’ai coupé ce qui était bon et j’ai fait un patchwork… mais depuis l’année dernière, il n’est toujours pas quilté. Il est de la grandeur d’un dessus de lit, ce qui ne facilite pas la tâche, il est tout en zig-zag et en ce moment en boule. En tout cas merci pour cet article, il m’a appris bien des choses et comme toujours je regrette que .. tout passe.. et ne revient plus…. que l’on passe à autre chose … et finalement on oublie !

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    1. J’espère Ursula que je vais vous avoir donné l’envie d’aller chercher ce dessus de lit en puissance qui ne demande qu’à être fini et exposé sur un lit afin de faire revivre ces chemises .
      Maïté-Beebee

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    1. Merci Christiane !
      Je joue avec mes couleurs comme une gamine .
      Quelle chance d’avoir pu continuer à le faire pendant le confinement !
      Ce plaisir est sans fin , sauf panne de tissus , ce qui n’a pas été le cas .
      Nous avons toutes pioché dans nos réserves et survécu .
      Maïté-BeeBee

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  16. Votre quilt est splendide. Un bel hommage aux anciens travailleurs des 100000 chemises.
    Au plaisir de vous lire.
    Bonne journée

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  17. Bravo Maïté .
    J’ai lu que la chemise est un symbole de protection, la donner est un geste de générosité . Chemise seconde peau, alors c’est partager son intimité.
    Un beau cadeau.

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  18. Quel beau cadeau pour une grande amie
    Et merci pour ce reportage qui nous rappelle des temps anciens. Les magasins ont disparu mais le nom est resté dans nos mémoires
    Annie 92

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  19. Ma belle-mère a travaillé jusqu’à sa retraite dn 1978 aux 100 000 Chemises en tant que couseuse. J’utilise encore pour mes bâtis une bobine de fil venant de son atelier.

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    1. Témoignage touchant , jusqu’ici beaucoup de lectrices ont été contentes de dire qu’elles avaient acheté des chemises 100 000 chemises , mais non participé à leur réalisation .
      C’est amusant que tu puisses utiliser le même fil que celui qui a servi à coudre ces chemises .
      Maïté-BeeBee

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  20. magnifique ! et quelle façon de faire durer ces tissages ! confinement oblige je sors et coupe en bande plein de petits morceaux de tissus qui trainent. bon courage à toutes et restez prudentes

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  21. Je me souviens que nous avions acheté aux 100 000 chemises à Reims des chemises que une fois usées, j’ai gardées. Mais peu de couleurs, blanc, bleu. Mais quelle qualité de coton! Elles étaient très agréables à porter ou à repasser. Ton quilt est superbe comme toujours. Avec ces petites irrégularités dans certains carrés qui font tout son sel et ta signature! Bises Maïté 🙂

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  22. Un merveilleux quilt !! Nul doute que Marie-Hélène l’appréciera !
    Je garde précieusement moi-même les chemises dans le but d’en faire un quilt !!
    Ce sont les plus beaux…
    Bravo Maïté !

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