Des chevaux en sushis

Beaucoup de quilts racontent des histoires. Des animaux sur un quilt, c’est en général pour témoigner notre amour pour eux, ils sont représentés les plus beaux possible. Il y a deux jours, je suis tombée sur un quilt qui met en scène un cheval, et je trouvais cette représentation plutôt belle, mais bizarrement dérangeante. J’ai compris pourquoi en lisant le texte qui l’accompagnait sur Instagram.

J’ai déjà fait un quilt avec des chevaux, OK CORRAL, il me rappelle un partage de tissus et d’amitié avec Madeleine. J’ai déjà raconté leur histoire, c’était un de mes tout premiers articles, en juin 2011. Puis mon rêve étant devenu réalité, je suis allée à Tombstone sur le lieu du film OK CORRAL, j’ai appris de nombreuses choses sur les Mustangs, ces chevaux d’Amérique

Cette peinture de Leah Dorion, artiste canadienne, illustre la complicité du peuple indien avec les chevaux d’origine européenne, devenus sauvages et re-domestiqués avec respect.

Vous le savez, j’aime les quilts aux techniques improvisées, mais j’ai été déstabilisée par celui-ci :

Quilt de Jo Allbutt @josnowsew. Cette artiste milite pour l’arrêt du transport indigne des chevaux vivants vers le Japon, avec la Canadian Horse Defence Coalition.

Il est bizarre, ce cheval, comme haché et tranché. La couleur violette est ici violente. Les tissus rayés ajoutent ces impressions désagréables. Ce n’est pas une erreur, l’artiste veut ici faire connaître une maltraitance animale, surtout par des Canadiens, et en deuxième, par des Français, puis par d’autres nationalités dans une moindre mesure. Elle milite pour l’interdiction du transport de chevaux du Canada vers le Japon dans des conditions désastreuses.

Nous le savons, manger des protéines animales est un sujet clivant depuis quelques décennies. Les végétariens ne veulent pas « manger de cadavre », ou simplement ne veulent pas cautionner la cruauté des abattages industriels. Je n’entrerai pas aujourd’hui dans ce débat. Notre sensibilité évolue, elle nous fait choisir les animaux qu’on mangera – ou pas. En France, nous avions dans les années 1960 de très nombreuses boucheries chevalines, il en reste moins de 1 000, concentrées surtout dans le Nord. Même si cette viande a des vertus diététiques, manger du cheval est désormais un choix très marginal en France.

Que se passe-t-il donc avec les malheureux chevaux expédiés au Japon ? Le Japon manque de place à consacrer aux pâturages, d’où la stratégie suivante. À partir du Canada, on entasse des chevaux dans des caisses de bois à trois au lieu d’un, sans eau ni nourriture pendant des jours. Ces animaux sont de nature peureuse, imaginez-les dans leurs caisses avec le vrombissement des moteurs, les décollages, les atterrissages, l’impossibilité de bouger, etc. Le stress intense n’est pas bon pour la qualité de la viande, c’est contre-productif. Et après ce voyage, ces pauvres animaux sont gavés en élevage intensif durant 6 mois pour rendre la viande plus grasse… laquelle sera vendue environ 300 € le kilo, crue, pour faire des sushis et sashimis de luxe.

Chargement de chevaux dans un avion, destination le Japon.

Justin Trudeau, Premier Ministre du Canada, a demandé la cessation de ce trafic commercial en 2021, mais aucune loi ne l’interdit encore. Avec son quilt, Jo Allbutt fait sa part d’information, elle atteint son but puisqu’à mon tour, je relaie sa prise de position.

En France, j’ai lu un article expliquant que les Français fournissaient de la viande chevaline surgelée aux Japonais, afin d’éviter la souffrance des voyages. Mais depuis quelques années, les Japonais insistent pour recevoir les animaux vivants. Il existe quelques articles et reportages, mais c’est en général un grand silence autour de ce marché. La Fondation Brigitte Bardot dénonce tout ceci, mais n’a pas grande audience en dehors des personnes déjà sensibilisées.

Je sais qu’il y a bien d’autres sujets importants à dénoncer, mais ce quilt a suscité ma curiosité et mon soutien.

Alors oui, les quilts racontent des histoires, et pas toujours joyeuses.
Grâce à ce quilt, j’ai appris bien des choses.
Cela démontre finalement la maturité de cette expression artistique !
À bientôt, Katell

Beaucoup plus joyeux, le rendez-vous incontournable de février pour les Occitanes :

Tous les détails, y compris la liste des exposants, se trouvent dans les articles de ce mois-ci sur le blog de mon amie Gene11 : https://lapassionauboutdesdoigts.fr/

21 commentaires sur « Des chevaux en sushis »

  1. Je suis horrifiée par le traitement réservé aux animaux.
    C’est formidable d’avoir fait un patchwork pour dénoncer cet état de fait.

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  2. Ah un immense MERCI pour ce post ma chère Katell. Cela fait des années, voire des décennies que je n’ai pas mangé de viande de cheval mais tu as raison, stoppant là le débat pour respecter le choix de chacun.

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    1. Le choix des animaux à manger est culturel, les protéines animales restent cependant les plus complètes pour nos organismes. Il faut veiller à une vie et une mort de ces animaux avec le moins de souffrances possible, nous sommes bien d’accord, et là… c’est tellement nul !!

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  3. Merci Katell pour cette info que je reçois avec effroi! Je ne la connaissais pas et je ferais tout pour me joindre aux défenseurs de ces animaux que j’aime… et merci à cette artiste de tirer la sonnette d’alarme.
    Belle journée… quand même !

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  4. Cet article me fait « froid dans le dos  » !
    Le patch est décidément un moyen d’expression qui permet de parler de tout, même des plus vilaines. !!
    Merci katell
    Bonne journée
    Bises

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  5. Je découvre cette info grâce à toi. Je suis moi aussi indignée par la manière dont on traite ces animaux. Le quilt mène à toute information gaie ou pas. Et cette histoire là n’est pas la plus belle qu’il soit.

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    1. Au Canada, les réclamations enflent, espérons que cela sera interdit. Mais la racine du problème est la consommation au Japon, car si l’exportation devient interdite au Canada, en France, d’autres pays prendront le relais, d’autres chevaux seront maltraités.

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  6. Je suis scandalisée à la lecture de cet article ! il y a des choses qu’on préfère ignorer ou oublier. Quand j’avais 7 ans un oncle a voulu me faire manger de la viande de cheval (comme à ses propres enfants qui eux avaient l’habitude) il s’en est suivi une violente dispute et j’ai sauté le repas plutôt que de manger cette viande. A cet âge là c’était instinctif, mais ça n’a pas changé. Je ne connaissais pas les pratiques que tu dénonce et ça me renforce dans mes convictions. Merci Katell.

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  7. Quelle tristesse décidément l’humain n’est pas toujours respectueux des animaux. Merci d’avoir relayer cette info, je ne connaissais pas ce problème pour nos chers chevaux. Je n’en mange pas et je pense n’en n’avoir jamais mangé. Mais de toute façon c’est vrai que le problème est pareil avec d’autres animaux, trop d’élevages intensifs et peu de considération de leur souffrance. En tout cas, ce patch aura atteint son but, nous faire connaître ce problème, même en France où il y a tant de défenseurs des animaux, j’ai eu un peu honte. Amicalement

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  8. Horrible. Je ne connaissais pas cette pratique. Je comprends mieux ce Patch. Merci beaucoup d’être une eveilleuse. Je vais passer l’info
    Cordialement

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    1. Faire passer l’info est ce que nous pouvons faire, afin de faire connaître cette pratique que je trouve lamentable. Un article français insiste sur le soin apporté au confort des chevaux en avion… justifier l’injustifiable !

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  9. Article très intéressant sur des faits que je ne soupçonnais absolument pas. Pourquoi autant de cruauté chez les hommes. Originaire fu nord. J ai eu l habitude de voir mes grands parents consommer régulièrement cette viande. Je n ai jamais pu m y résoudre. La seule fois où j en ai mangé sans que je sache que c était du cheval. J ai été malade des que je l ai appris à la fin du repas. Qu on élève des animaux pour la viande je comprends mais qu on arrête de les traiter de la sorte!!!
    Ce patch interpelle par sa force et ses couleurs espérons que d autres voix s eleveront quelqu en soit la manière

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  10. Je suis horrifiée par ces façons de faire. Jamais je n’aurais pensé que l’on puisse agir de la sorte. Moi qui habite dans une région de haras, cela me fait doublement réagir. Je ne suis pas végétarienne mais je n’ai jamais compris que l’on puisse manger de la viande de cheval. Merci pour cette information en attendant que nos gouvernants interdisent enfin ce trafic.

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  11. L’Italie est également un lieu d’engraissement pour chevaux français. Nous avons acheté un jeune pur sang anglais qui y partait en novembre 2021. Bravo à cette dame ! Je serais incapable de realiser un quilt sur ce sujet .

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  12. Quand ces millions de japonais arrêteront ils de « bouffer » des protéines animales ?
    Après les baleines , les ailerons de requins , c’est les chevreaux ?
    Honte à eux ! Et les gens rêves d’aller o Japon ? certains sont en admiration pour leur culture ?
    Qu’ils commencent à respecter toutes formes de vie humaine !
    Je ne dis plus rien car les mots de ma colère ne peuvent pas être écrits sur la toile
    Bravo à cet artiste !

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  13. Je suis végétarienne, car je n’ai aucune envie d’avoir des cadavres dans mon assiette… Oui je force le trait, mais pour moi c’est indispensable face aux calvaires qu’on fait subir à de nombreux animaux. Ce fait que j’ignorais ( merci de nous en avoir informés) me conforte encore plus dans ma démarche. Ca choque plus de personnes parce que le cheval est considéré comme un animal « noble », mais les cochons, par exemple, sont des animaux dont on découvre petit à petit la sensibilité et l’intelligence. En France on est choqué par les Chinois qui mangent du chien (et je le suis aussi) mais manger du cochon ou toute autre viande est du même registre pour moi.

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