Octobre Noir

L’année 2020 est pourrie, on l’a bien compris. Et pourtant, en septembre, qui aurait parié sur un Octobre aussi Noir ?

Je m’excuse auprès de toutes les autres années
que je disais pourries,
je n’avais pas encore vécu 2020.

Le mois noir commença avec la tempête Alex : deux belles vallées des Alpes-Maritimes ravagées, faisant de nombreuses victimes, certaines ont perdu la vie, d’autres ont perdu tout le reste. C’est pour ces personnes en détresse que nous pourrons offrir un quilt. Ce n’est pas essentiel, mais c’est un petit cadeau de solidarité qui réchauffera les cœurs et les corps au moment de la distribution, en 2021 sans doute. Je relaierai l’adresse d’envoi postal dès que je la connaîtrai. 

@solidarite06 est une association caritative sise à Nice, qui travaille avec le Secours Populaire pour faire cheminer les dons pour les sinistrés. C’est peut-être par eux que se fera l’offre des quilts. Attendons cependant les recommandations de France Patchwork pour une action coordonnée.

Solidarité des quilteuses du monde : les incendies gigantesques en Australie qui nous émurent en janvier 2020, ont engendré 15 000 blocs d’arbres, soit 750 quilts à faire. L’Australie ne passe pas à côté du Coronavirus et malgré tout, leurs quilteuses vivent une année unique, entre excitation et lassitude, esprit de solidarité et découragement, tant le travail est immense. Mais elles avancent avec détermination… Voici un tout petit florilège des quilts terminés :

Les actions solidaires des Quilteuses sont autant de sourires, à condition que l’organisation soit solide. Les quilteuses australiennes font face à ce gigantesque travail de choix des blocs à mettre 20 par 20, d’assemblage, mise en sandwich, quilting, bande de finition… Nous savons ce que cela représente… à faire 750 fois !! Alors encore un immense bravo aux Australiennes !

Octobre Noir… Que dire de la décapitation d’un prof ? Pour des dessins ?? Ce vendredi 16 octobre, jour des vacances, aurait dû être un jour joyeux. Un ami de ma fille, prof dans ce collège, avait partagé avec son copain et collègue Samuel son dernier déjeuner, ils avaient fait une partie de ping-pong ensemble avant 14h. Quel traumatisme pour tous les proches, tous les profs, toute la population.

Et comme si cela ne suffisait pas, les contagions du coronavirus se multiplient et nous voici de nouveau confinés ce soir-même. 

On peut se croire en enfer, mais la commune Les Rousses dans le Jura, se demande si on n’est pas déjà au Paradis. Cette photo date de mars 2020 et continue de faire le tour des réseaux sociaux

Ce mois d’octobre déjà bien noir se termine avec le début d’un nouveau confinement. Un choc, une chape de tristesse, même si on nous y préparait depuis 2 jours.

Beaucoup de personnes, pour diverses raisons, éprouvent de grandes difficultés directement à cause de la pandémie – santé défaillante, séparation, manque de revenus, perte d’emploi… De la tristesse, de la révolte qui couve… Quand on voit les tensions dans certains pays récemment reconfinés, on sait que tout peut arriver. Certains se révoltent néanmoins avec humour : un père de famille de Newport (Pays de Galles) s’est présenté en supermarché en caleçon et masque, car lors de ce confinement, les magasins n’ont plus le droit de vendre ce qui est non essentiel, comme les vêtements…

Les vêtements sont devenus non-essentiels, d’après le gouvernement du Pays de Galles. Alors… Photo Wales News Service

Nous allons donc entrer en résistance. Observer le confinement puisque c’est la solution pour contrer le virus galopant, mais nous allons aussi nous distraire et nous motiver mutuellement. Pour ma part, avec la Ruche des Quilteuses, je continuerai de mêler arts textiles et lectures, pour une évasion immobile, avec un ou deux articles par semaine.

Ne broyons pas du noir quand nous avons tant d’autres couleurs !

Ensemble malgré tout, c’était l’élan créatif impulsé par France Patchwork au début du premier confinement. 

Samedi : Halloween, Samain et Pleine Lune

Commençons par une bonne nouvelle : après-demain, samedi, il fera beau temps et, la nuit venue, nous pourrons admirer la Pleine Lune, un spectacle qui me ravit toujours. On a encore le droit de regarder le ciel et rêver.

Samedi, ce sera le dernier jour d’un mois noir et le dernier jour de l’année dans le calendrier celtique. On connaît cette journée sous les couleurs d’Halloween en orange & noir, une formidable inspiration pour les quilteuses :

Halloween miniquilt, Pinkadot Quilts
Squelette en lisières, Riel Nason
Les citrouilles de Bonnie Hunter, modèle dans son livre String Frenzy.
Etoile à 5 branches de Victoria Findlay Wolfe, aux couleurs de Halloween, même si ce n’est pas le sujet du quilt !

Halloween (contraction de mots anglais) est une fête grand public, devenue très commerciale. Nous n’en avons que l’écume, les bonbons et les décorations. Et pourtant, cette célébration vient d’Europe, on la dit millénaire et on l’appelle aussi Samain (mot gaélique/celtique) : elle n’est pas une création américaine, ce sont les Irlandais qui ont émigré avec leurs traditions ancestrales et, dans leur nouveau pays, les croyances et habitudes se sont modifiées. C’est un peu la même histoire que les quilts qui ont traversé l’Océan avec les migrants : la plupart des blocs de patchwork ont été créés dans le Nouveau Monde, mais le patchwork, l’appliqué et le quilting existaient déjà.

Samaïn est une fête de fermeture de l’année écoulée, et d’ouverture de l’année à venir, c’est une charnière en dehors du temps. Comme toutes les sociétés archaïques, la société celtique était une structure très organisée où chacun connaissait sa place. Mais les Celtes savaient que seule une rupture abolissant ordre et structure et permettant au chaos de régner pouvait rendre cet ordre psychologiquement confortable. C’était le rôle de Samaïn. Les trois jours de ce festival échappaient au temps et chacun y faisait ce qui lui plaisait : les hommes s’habillaient en femme et vice versa, les barrières des fermiers étaient démontées et jetées dans les fossés, les chevaux changés de prés, et les enfants visitaient les voisins en exigeant des cadeaux et des gâteries, une tradition qui survit de façon atténuée dans la fête de Halloween (contraction de « All hallows eve » : la veille de la Toussaint, le 31/10).
Les Celtes comptaient le temps en partant de la nuit et en allant vers le jour, exprimant ainsi leur espoir dans l’évolution d’une conscience endormie vers une conscience éveillée. C’est pourquoi l’année celte commence avec une fête au cœur de l’obscurité : c’est la fête de Samaïn, dont le nom signifie littéralement « la chute du soleil ».
Samaïn ouvre donc le premier quartier, avec une fête qui dure trois jours : les 31 octobre, 1er et 2 novembre.
Samaïn est le Nouvel An celte.
Isabelle Padovani – Facebook
Il est bien difficile de rétablir ce qui se passait naguère en pays celtes, par manque d’écrits ou de traces archéologiques évidentes. Qui est sûr de l’interprétation des menhirs de Carnac ou de Stonehenge ? Ce que nous pouvons en lire est fondé sur des suppositions, des déductions, des convictions, plus que sur des certitudes.
 
La Wicca, ou l’éloge du paganisme et des sorcières
Ce qui est évident, c’est que nous avons raboté la plupart des rites anciens et que l’appel pour plus de sens dans nos vies, plus de merveilleux, titille beaucoup d’Occidentaux en quête de racines, d’authenticité… et de rêves.
Ainsi est née la Wicca, une nouvelle croyance occidentale.
Qu’est-ce que la Wicca ? C’est une croyance basée sur des racines païennes, qui tourne autour de la célébration des cycles naturels et des saisons.
Encore peu connue en France sous ce terme, la Wicca (qui vient de Witch Craft, l’Art de la Magie) rassemble à présent plusieurs millions d’adeptes dans le monde. Elle fut créée par un Britannique dans les années 1950. Pour ses détracteurs, la Wicca est un joyeux fatras de fadaises, anciennes superstitions et ramassis de bêtises ésotériques. 
Ce dessin celtique est le symbole de la série télévisée américaine Charmed, dans la droite lignée de la Wicca.
Et pour ses adeptes ?
On appelle aussi la wicca : le néo-paganisme moderne.
C’est la confluence de multiples pratiques pour célébrer la Force de Vie, c’est un chemin vers le savoir, la sagesse, l’acceptation des forces qui ne se voient pas. Les Wiccans – les adeptes de la Wicca – réapprennent les savoirs oubliés des ancêtres et découvrent un art de vivre lié aux énergies de la Terre et du Ciel. A leur guise, les Wiccans utilisent divers rituels et peuvent s’appuyer sur la cartomancie, l’astrologie, les cycles lunaires, les cristaux… pour capter et interpréter les énergies, pour mieux vivre et pourquoi pas, pour guérir. L’apprentissage et la pratique sont « à la carte », en solo ou en groupe.
L’étoile à 5 branches (ou pentacle) est devenu un signe wiccan
Samain et Pleine Lune, 13 Pleines Lunes dans l’année…
 
La nuit du 31/10/2020 sera chargée pour les Wiccans et les Sorcières avec une double actualité : la célébration de Samain tombe cette année à la Pleine Lune, phénomène rare puisque cette correspondance Samain/Pleine Lune n’était pas arrivée depuis 1944.
 
Une année comme 2020 avec 13 Pleines Lunes (ce qui arrive tous les 2 ou 3 ans), c’est un signe d’année troublée selon les anciens. Pour 2020, on peut aisément faire la liste des malheurs du monde et confirmer cette assertion. Les années à 12 pleines Lunes sont-elles pour autant calmes ?… C’est là qu’on se rend compte que les croyances peuvent nous convaincre de tout, notre souvenir peut associer aux années de 13 Pleines Lunes les drames de l’année… mais les autres années n’en sont pas exemptes.
C’est la responsabilité de chacun de vivre sa vie et croire en pleine conscience, avec discernement. 
 
Même en période noire, il y a la lumière quelque part… Orange & noir…
Naguère, les feux de joie ponctuaient toutes les fêtes. Photo Toa Heftiba
Feu de camp, quilt de Bernadette Mayr.

Si vous avez oublié l’actualité pendant 5 minutes, c’est déjà ça 😁
 
A bientôt pour vous montrer encore plein de belles choses et partager de bons moments ensemble,
Katell

L’arc-en-ciel 2020

BeeBook : toujours en vente sur les Salons au stand France Patchwork, au cours des stages et JA où je suis présente et sur le site France Patchwork, par correspondance.

Comme tous les ans, le changement d’année se fait avec les rétrospectives et des actualités globalement moroses. Tout va-t-il si mal ? Vaste question… que nous ne traiterons pas ici. Mais le ressenti désespéré de tant personnes, à travers leurs manifestations bruyantes ou leur burn-out silencieux ou encore l’inquiétante progression des dépressions, est tangible et dévastateur.

De 2019 pourtant, je garderai personnellement un heureux événement, la sortie de mon livre BeeBook (Éditions France Patchwork) qui a séduit des centaines de personnes et m’a rapprochée de vous, lectrices et lecteurs. On me demande parfois d’expliquer le titre, c’est le Livre des Abeilles, mais en français cela ressemblait trop à un traité d’apiculture ! Simplement, en relation directe avec le titre de ce blog qui a bientôt 8 ans, j’ai filé la métaphore avec les quilteuses travailleuses, à la patience qu’on nous attribue avec respect, mais aussi avec la communauté de celles et ceux qui partagent la même passion dans un monde de culture, de technique, de matières nobles et de couleurs.

La couleur est une notion qui ne cesse de me fasciner : indissociable de la lumière, énergie et longueur d’onde, perception du cerveau via l’œil, sensation, matière première des teinturiers et des artistes, symboles liés à nos cultures… Chacun dans son domaine définit cette notion impalpable et pourtant omniprésente.

C’est ainsi que le monde économique s’intéresse à la couleur de l’année choisie par Pantone, cette année le Classic Blue, alors que le monde des arts textiles y ajoute la couleur Kona Cotton (gamme de tissus unis de Robert Kaufmann) qui a élu pour cette année :

Enchanted, un vert que j’appellerais volontiers vert émeraude, une des mille et une nuances de l’Irlande, appelée L’Île Émeraude. C’est d’ailleurs en Irlande que j’ai vu le plus grand nombre d’arc-en-ciels en quelques heures, un festival irréel un jour de balade dans le Ring of Kerry !

© JanStria/Shutterstock

L’arc-en-ciel est le symbole d’une transition optimiste, de la pluie vers le soleil, l’enchantement du ciel sur terre. En Irlande, la légende dit qu’au pied de chaque arc-en-ciel, par définition inatteignable, le Leprechaun -sorte de lutin- y cache son chaudron d’or, symbole de richesse mais aussi de chance et de bonheur. Mais si on réfléchit un peu, le lieu même où l’on se trouve n’est-il pas un jour ou l’autre la base d’un arc-en-ciel vu par d’autres ? A chacun d’y trouver, ici et maintenant, sa richesse…

Et si 2020 pouvait devenir l’arcenciel du 21e siècle,
transition optimiste ?

De manière détournée, c’est ce que vont provoquer dans leur domaine des quilteuses francophones – et un quilteur – avec un mouvement fait de joie et de couleurs ! Avec beaucoup de légèreté et d’inconscience, j’ai lancé le mois dernier un groupe FB pour créer une dynamique française autour du concept américain des Temperature quilts. La vague d’engouement m’a totalement surprise et absolument enthousiasmée ! Ne le dites pas à ma famille, deux cadeaux de Noël sont restés en plan tellement j’ai passé du temps avec mes amis du groupe Quilt Météo 2020… Non, je ne regrette rien, bien au contraire ! L’ambiance du groupe Facebook était survoltée en approchant du 31 décembre, avec une profusion de maquettes, de modèles, de créations griffonnées sur un papier ou élaborées sur ordinateur… A présent, ce sont les petits blocs représentant la journée d’hier, Journée Une, qui fleurissent… Une joie inattendue qu’on accueille les bras ouverts dans nos vies ! Vous pouvez encore rejoindre ce groupe où nous avons des échanges chaleureux, respectueux et souvent très amusants !

Groupe Facebook Quilt météo 2020 ,  Instagram @quiltmeteo2020 et articles Ruche des Quilteuses

Si seulement 2020 pouvait devenir l’arcenciel du 21e siècle,
transition positive !!

Conversation du moment : l’année 2020 est-elle le début de la nouvelle décennie ? Comment l’année zéro peut-elle être la première année de quelque chose ? Si  le 1er janvier, Journée Une, est sans conteste le premier jour de l’année et qu’une ère commence par l’An 1 et non l’An 0, je préfère pourtant dire, comme la majorité, que 2020 est le début d’une nouvelle décennie (et non 2021), tout comme un bébé existe déjà lorsqu’il n’a pas encore un an…

Une décennie qui va bousculer nos habitudes de vie, c’est certain… mais les arts textiles, patchwork, appliqué, broderie, tissage,tricot, crochet (…) nous aideront à réfléchir, méditer, nous exprimer… et nous sentir bien.
C’est tout ce que je vous souhaite !

C’est devenu une tradition, Kristine me prépare chaque année le visuel en utilisant chaque fois une nouvelle technique. 2020 mercis et 20/20 pour ta réussite Kristine !

Celtic Day

Bretonne par ma mère, j’aime l’esprit celtique et j’ai découvert quelques pépites pour aujourd’hui, la Saint-Patrick, journée nationale en Irlande et journée de multiples festivités aux Etats-Unis.

_MIK9899
Celtic Puzzle, 3 660 carrés assemblés par Kim et Valli. Vous pouvez visiter leur blog ici.

Celtic_Spiral
Oeuvre de Larkin Jean Van Horn, artiste très attachée à la spiritualité. Cette oeuvre est faite de piqué libre et de perles. Voir son site ici.

celtic spiral blue
La même artiste a décliné la spirale celtique en plusieurs couleurs – ici de beaux bleu-vert… Celtic Spiral,  Larkin Jean Van Horn.

celtic suilt in hot colors
Ces couleurs ensoleillées pour des noeuds celtiques, c’est rare ! Vu ici chez Merry Mama.

celtic quilt final
Mary du Colorado a fait ce magnifique panneau !

Maze quilt by Gyongyi Varadi seen at Hungarian Patchwork
Merveilleux labyrinthe de la Hongroise Gyongyi Varadi

2996469669_783fde8dd2_b
Mon coup de coeur reste pour Gyöngyi Váradi, comme des années précédentes ! J’adore son quilt en arrière-plan… et TOUT ce que fait cette Hongroise qui aime tant l’Irlande !

 

Shamrock

Aujourd’hui, le jour de la Saint-Patrick (fête nationale en Irlande et grandes festivités aux USA), c’est l’occasion d’évoquer ce puissant symbole de l’Irlande : le trèfle, clover en anglais… mais shamrock en Irlande, issu du mot gaélique seamrogshamrock

L’histoire mythique est que, pour faire comprendre et accepter la religion catholique dans ce pays celtique, St-Patrick choisit un trèfle pour expliquer la Sainte-Trinité (le Père, le Fils et le Saint-Esprit). Cela fut bien accepté car le trèfle était déjà une plante sacrée pour les druides !

Symbole religieux et national, le shamrock est très prisé par les Américains d’origine irlandaise (36 millions, soit 12 % de la population des USA). Comme vous pouvez le constater ci-dessous, c’est une source inépuisable d’inspiration !cropped-Blog-header_edited-31

Admirez cette frise de quilting : le tuto se trouve chez Lori …

full_2821_169727_StPatricksMugRugs_1Ici des dessous de tasses brodés

Applique Shamrock LRAppliqué de Shamrock chez Patrick Lose

bits n pieces

Un magnifique Square Dance

Et vous trouverez chez Quilt Inspiration de nombreux tutos autour du trèfle !

nico-005

Petit porte-bonheur fait par Cécile

Evidemment pour la Saint-Patrick, notre bonne vieille copine Mrs. Bobbins a fait un quilt en « chaîne irlandaise » et vient de trouver un trèfle à quatre feuilles, ah quelle chance !!!

MRS. BOBBINS MARCH 17

La Saint-Patrick est maintenant associée à la fête des Quilteuses

Quiltscape R.Barker… et voici un joli Quiltscape de Rebecca Barker pour finir !

dc3a9t (1)

Les quilts des aide-jardiniers (Irlande)

Lors de mon séjour en Irlande en juin dernier, j’ai visité Kylemore Castle :

Au coeur du Connemara, ce château de conte de fées fleure le romantisme européen du XIXe siècle et a une histoire bien touchante. Imaginez un homme dont le père fit fortune en important du coton brut des US vers l’Angleterre puis revendant les tissus imprimés… dont certains finiront en quilts 🙂 Homme bienveillant qui, par amour pour sa femme, fit construire ce château sur le lieu de leur voyage de Noces. Ce grand chantier sauvera des centaines de familles irlandaises, dramatiquement touchées par la Grande Famine (due à la maladie de la pomme de terre). Mr. Mitchell Henry était reconnu pour son soin à améliorer les conditions de vie des ouvriers. De même, ce château bénéficiera de toutes les innovations modernes accordant plus de confort : eau courante à tous les étages, éclairage au gaz, monte-charges, etc.

Depuis 1920, cette propriété appartient aux Bénédictines, d’où le nom d’Abbaye. Ce fut un collège de jeunes filles renommé jusqu’en 2010 et reste chambre d’hôtes pour des retraites, ainsi que pour les activités méditatives ou actives des nonnes. Elles fabriquent notamment des cakes, confitures, bougies, ainsi que de charmantes poteries aux fuschias :

Poteries aux fuchsias dans une serre du jardin victorien.

A un mile (1,6 km) du château se trouve un splendide jardin, à la fois prestigieux (promenade) et utilitaire (potager, serres). Les jardins à la Française côtoient un ensemble de serres chauffées par un système de tuyaux rappelant nos modernes chauffages au sol ! Ce système permettait de servir des melons, des bananes, du raisin pour agrémenter les repas de la famille et des invités.

Dans la serre poussent des bananiers, des raisins le long de la vitre. La serre est orientée plein sud et le chauffage au sol aide à la maturation des fruits… quand d’aventure le soleil vient à manquer !

En le visitant, on comprend bien l’organisation de cette vie quasi-autarcique avec l’immense potager et verger qui fournissent nourriture et matières premières pour les confitures à vendre. En pleine terre on voit le quotidien de la table irlandaise : surtout des choux, des pommes de terre, beaucoup de rhubarbes, de petits fruits rouges… et, pour se soigner, un coin d’herbes médicinales.

Tout ce qui est en bois ou en fer est peint de la même couleur turquoise, mais il semble que cette couleur sera progressivement remplacée par du gris 😦

Cette belle maison était celle du Jardinier en Chef ( le premier était Français, James Garnier) :

Dans ces bâtiments vivaient des aide-jardiniers :

Et oh surprise, sur leurs lits étroits sont posés des quilts :

Vus de plus près, on remarque que l’un est usé, quilt naguère utilisé, avec quelques taches qui persistent malgré le lavage :

Voyez le point faible principal d’un quilt utilisé : la bordure ! C’est pour cela que l’on conseille soit un biais (l’usure est répartie sur tous les fils) soit une bande double. Cette finition en vis-à-vis est particulièrement vulnérable.

Faute d’un autre quilt authentique pour le second lit, on a cousu avec des restes de chemises actuelles un dessus de lit volontairement « mal fait », aux coutures parfois décousues, non quilté. La bordure, ici, ne dévoile aucune usure.

A la fin de cette visite, rien ne vaut une petite halte au Salon de Thé :

Salon de thé très agréable, où l’on retrouve la fameuse poterie fabriquée à quelques centaines de mètres.

Les enfants ne sont pas oubliés, regardez ces jeux très couleur locale !

Bien sûr, on peut visiter une (petite) partie du château qui retrace en détails l’histoire de cette propriété et montre de belles pièces richement meublées, ainsi que son église.

J’ai la nostalgie de l’Irlande…

IQFOI – Bienvenue aux Voisines !

 Tout près de la République d’Irlande vivent de nombreuses quilteuses qui ont voulu elles aussi participer à ce premier Festival de Galway. Une salle était réservée aux Ecossaises, Nord-Irlandaises, Anglaises et Galloises qui ont exposé des oeuvres de caractère, en voici quelques-unes.

Le chardon, emblème de l’Ecosse, par Ros Pollock

Ouvrage en commun d’Irlande du Nord

Etonnant, non ? Sur un tissu noir, ces deux quilts distincts font un bel effet ensemble !

Exploding the Light Fantastic de Sarah o’Hora et Happy Links de Jean Parrott

Impressionnant quilt figurant le port d’Aberdeen (Ecosse) par Greta Fichett

Quelques détails…

-=-

Pour finir, voici des quilts faits par trois des professeurs de l’Ecole de Patchwork du Festival :

Le patchwork traditionnel est représenté par Jinny Beyer, célébrissime quilteuse et excellentissime professeur. Ce quilt est entièrement fait à la main en un an : 3 mois d’assemblage (elle y travaillait bien sûr très assidûment) et 9 mois de quilting. Plus de 4000 pièces représentent les victimes du 11 septembre 2001 et le centre (ainsi que les bases de rosaces) sont en tissu imprimé « statue de la Liberté ». L’histoire de ce quilt est écrit par l’auteur ici.

Ricky Tims, musicien et quilteur, présente Bohemian Rhapsody à l’appliqué machine parfait

Et ici vous voyez le château magique de la sirène, de Claudia Pfeil, qui doit avoir une aiguille magique montée sur sa machine à coudre…

-=-

Ici se termine mon reportage sur l’IFQOI, je ne vous ai pas pas tout montré, il reste une part qui n’appartiendra qu’aux visiteurs… Mais d’autres blogs montrent certainement d’autres photos, d’autres points de vue… Pour terminer, voici un des arbres du campus universitaire, qui a mis sa petite laine le temps du Festival :

J’ai immensément apprécié ce voyage en Irlande et j’étais heureuse de pouvoir visiter ce Festival ; dès l’année prochaine une nouvelle édition de l’IQFOI est prévue, peut-être aurez-vous le bonheur d’y exposer et/ou d’y aller ?…

-=-=-=-

Vous pouvez en voir plus grâce à 116 photos du Festival mises en ligne par Texastanya sur Flickr :
http://www.flickr.com/photos/texastanya/sets/72157630083642980/

-=-=-=-

IQFOI – Mini-quilts, maxi-talents

Un mini-quilt n’est pas n’importe quel ouvrage de patchwork ou d’appliqué de petite dimension, il se doit, dans la tradition, d’être le modèle réduit d’un quilt « normal ». Par exemple, un quilt classique aux blocs de 30 cm (12 inch) de côté sera en mini-format divisé par trois, les blocs feront alors 10 cm (4″) de côté… C’est dans cet esprit qu’à Galway étaient exposées 19 miniatures traditionnelles :

Sur certaines photos, vous voyez un dé à coudre dans sa boîte : mon mari le tient pour mieux apprécier l’échelle…

Les trois suivants sont de la même quilteuse, Sue Bouchard (Vista, California) :

 Je crois que celui-ci est le plus petit de tous… Incroyable !

Voici un que j’ai particulièrement apprécié pour la délicatesse de ses couleurs… Tout en soie, il était si beau ! Mini-quilt de Valerie Earnes, Lisbellaw, Irlande :

Tous étaient remarquables, il ne faisait pas bon être jury dans cette catégorie ! Cependant l’un d’entre eux attirait encore plus le regard, suscitait encore plus l’admiration, car il avait tout pour plaire ! Un mini-mini-mini log cabin aux couleurs country traditionnelles, cousus à la perfection, au fil près :

Je vous assure que c’est un mini ! Parfaite illustration de ce que doit être une miniature… Un grand bravo à Kaye Koler ! Elle vit dans l’Ohio et fait partie du groupe  de discussion Yahoo de  Kathy Tracy, « Small Quilt Talk ». Si vous vous passionnez pour ces miniatures (et que vous comprenez l’anglais), ce groupe est fait pour vous ! Tous les thèmes liés au patch traditionnel sont abordés, des challenges sont lancés… Et bien sûr, la lecture du blog de Kathy est indispensable : A Sentimental Quilter est l’un des mieux écrits des Etats-Unis !

IQFOI – Les plus beaux jardins quiltés

C’est la nuit prochaine qui sera la plus courte de l’année dans l’hémisphère nord et ce solstice marque le début de l’été. Fêtons-le en visitant ensemble l’exposition la plus prisée, la plus soignée du festival d’Irlande, chouchoutée comme un jardin aimé ; dès l’entrée, nous sommes dans une ambiance so beautiful :

C’est le château de l’Université de Galway qui abrite l’exposition « The Quilted Garden ». Ce superbe bâtiment carré fut érigé au milieu de XIXe siècle, en pierres calcaires provenant de carrières locales, dans un style gothique Tudor. Un de mes cousins y a passé une année scolaire et a adoré son ambiance sympathique très cosmopolite !

Et voici quelques-uns des quilts de cette exposition :

Ce hall aux arcades gothiques est une salle très lumineuse, parfaite pour une exposition de qualité. Vous voyez à droite une rivière d’organza avec des cailloux… en tissu. Un décor incroyable ! Je me demande soudain si les nénuphars (voir l’article IQFOI- Délégations nationales 2) n’étaient pas faits par la même équipe… Il faut que je me renseigne !

Extraordinaire Jardin de Monet, par Joan Jamieson (VA), un appliqué machine très maîtrisé, du même genre de technique que la gagnante de l’expo The Road less Traveled (à revoir ici).

Ci-dessous, deux quilts de facture classique fort appréciés (celui de droite a d’ailleurs gagné le Prix grâce au vote du public) :

Janet Schuirman, Etat de Washington, a fait un Arbre de Vie en harmonie bleue et Karen Shively, Texas, un Baltimore parfait. Admirez aussi les bouquets de fleurs… tous réalisés en tissus !

Autre vue du quilt gagnant au minutieux quilting machine extrêmement chargé, très apprécié aux Etats-Unis (cliquez sur la photo pour mieux voir !)

Des paons celtiques faits par Brenda Maloney, Irlandaise, toujours agrémentés de bouquets en tissus, à gauche, et à droite les fameuses  maisons « Home Sweet Home » interprétées par Caroline Van Maele (Belgique).

Un mini-crazy magnifique très brodé et perlé de Donna Willadsen (Wisconsin) et un appliqué joyeux de Carol Hanson (Wisconsin également).

Voici un quilt qui attirait l’attention par son esthétique et la qualité de son appliqué machine :

 C’est Sandi Fruehling, Aurora, Colorado, qui a eu l’idée de faire d’une chaine irlandaise un support de rosier grimpant !

Cette exposition-concours était la plus riche en quilts (plus de 30 je crois) ; difficile de choisir ! J’ai eu cependant un vrai coup de coeur pour Donata Gervasi qui présentait plusieurs oeuvres :

 Ce quilt m’a beaucoup intéressée, il reprend la technique du watercolor avec grande maestria. Celui-ci est intitulé  Touched by Michelangelo, impression de vitrail noir et imprimés fleuris dégradés pour les couleurs fondues. Belle technique parfaitement maîtrisée avec  une intrigante illusion optique pour les fenêtres sous la rosace !

Grâce à internet, j’ai découvert que Donata Gervasi a fait de nombreux autres quilts utilisant cette technique spectaculaire et mon préféré de sa galerie de quilts en watercolor est :

Mais Donata présentait aussi des quilts très joyeux et très fleuris ! Celui-ci rend hommage aux coquelicots :

Et voici ses hortensias (Hydrangeas), aux couleurs parfois inexistantes dans cette famille botanique, comme un parterre de fleurs rêvées :

C’est un superbe tableau qui attirait beaucoup l’attention des visiteurs ! Nous sommes loin des quilts plus traditionnels qui me plaisent généralement, ici c’est une expression artistique innovante que j’ai beaucoup aimée. Ces fleurs appelaient la caresse des doigts, mais on sait bien qu’il ne faut pas toucher…

… Car au milieu de ce jardin de quilts, une pointe humoristique bienvenue nous rappelle bien à propos qu’il ne faut pas toucher les oeuvres exposées !!!

-=-=-=-

Fuchsias en Irlande

C’est du botaniste Herr Fuchs (Monsieur Renard) que vient l’appellation d’une bien jolie plante, le fuchsia, avec son orthographe parfois difficile à retenir… On connaît la frilosité de cette plante principalement originaire d’Amérique centrale, mais  la variété Magellicana Ricartonii, moins gélive, pousse maintenant en hautes haies le long des routes en Irlande, ce qui en fait un nouveau symbole de l’île.

Peintres ou potiers se régalent avec cette fleur si gracile :

Cette poterie est faite par les nonnes du château de Kylemore Abbey au coeur du Connemara. Ci-dessus dans un coffee shop, dessous chez moi :

Je n’ai pas résisté…

Un potier irlandais a récemment sorti toute une gamme de vaisselle avec le fuchsia comme thème :

Nicholas Mosse a appris l’art de la poterie en Angleterre et au Japon, puis a monté sa société en 1976. Il mise sur la tradition avec de l’argile irlandaise, des formes simples, des peintures à l’éponge comme au XVIIIe siècle, des thèmes de la vie locale… De plus, il fait cuire ses poteries grâce à l’énergie hydraulique de la rivière… Quelle belle success story ! Cela semble être une vraie réussite économique… et écologique… Là, je n’ai pourtant pas craqué, la poterie, c’est lourd, les prix non plus ne sont pas légers… Ce sera pour la prochaine fois, on prendra alors le ferry plutôt que l’avion et je pourrai remplir le coffre 🙂

Vais-je réussir à caser quelques fuchsias dans un de mes prochains ouvrages ? J’en ai très envie !…

-=-=-=-

IQFOI – Le Quilting est un Art(isanat)

Terre d’artisanat, l’Irlande est un pays qui m’enthousiasme par tous les objets créés en tricot, dentelle, poterie, argent… toutes matières premières naturelles locales. Comme nous, les quilteuses irlandaises profitent des tissus spécialement créés pour le patchwork mais certaines savent bien apposer leur marque celtique et même utiliser des tissus locaux ; Irish Craft Quilt était l’exposition dédiée à ces quilts d’inspiration irlandaise et c’est ici que j’ai vu quelques-uns de mes ouvrages préférés !

Quelle chaleureuse manière d’être accueilli ! Ici la quilteuse a même utilisé des tissus de laine provenant d’Irlande. J’adore ! (Elizabeth Dennon, Letterykerry, Irlande)

Ce mini-quilt est un bijou : vous l’avez ‘presque’ sur votre écran en grandeur nature ! Il reproduit si bien le paysage de la péninsule de Dingle… (Donna Stalaboin, Twin Mountain, New Hampshire, GB)

Je l’ai mal photographié, mais ce quilt est une merveille, assurément un de mes préférés de tout le festival ! Entièrement appliqué sur un tissu damassé (une ancienne nappe peut-être), le biais est minuscule (3 à 4 mm)… Cent Mille Bienvenues en gaélique est son titre, expression typiquement irlandaise, si bien mise en pratique par les habitants ! L’appliqué est parfois agrémenté par de la dentelle au crochet, elle aussi typique de l’Irlande :

Ce trèfle est un vrai petit bijou ! Il enferme un petit bout de dentelle. Quant au carré d’appliqué celtique,vous pouvez admirer sa parfaite réalisation et deviner la minutie qu’il a nécessité : chaque carré ne mesure que 10 cm, pas plus… Toutes mes félicitations à Mary K. Turner de Valrico (Floride), je lui décerne ma médaille d’or !

-=-=-