Hier les Abeilles sont allées voir l’exposition d’un club près de Moissac, dans le Sud-Ouest du Tarn-et-Garonne, à St-Nicolas-de-la-Grave. Nous y avons rencontré plusieurs amies, de belles retrouvailles ! Et nous en avons pris plein les yeux…
Ce qui étonne, c’est la variété des ouvrages, ainsi que leur nombre, puisqu’elles font une expo tous les deux ans. Ces vingt quilteuses brillent dans bien des domaines : objets décoratifs, livres textiles, sacs, boîtes et pochettes, et bien sûr des quilts de style Country, des Modern quilts, des boutis, de beaux traditionnels… Beaucoup de belles choses à voir ! Pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte, en voici juste quelques photos, pour vous mettre en appétit.
Vous découvrirez beaucoup d’autres ouvrages si vous pouvez aller à St-Nicolas, les amies vous attendent jusqu’à lundi soir ! Dans les deux mois à venir, de nombreuses expositions de clubs sont prévues dans nos départements, allez-y ! Certaines manifestations souffrent du manque de public depuis le début du covid. Quel dommage…
Pour ma part, je vous donne rendez-vous au Salon de Toulouse :
Et bien avant pour de prochaines découvertes et aventures par ici ! Katell
Après plusieurs jours où la position debout me fatiguait en raison du Covid, j’ai été très heureuse d’aller gambader dans le Sud-Aveyron ! Autour de Camarès, la terre rouge étonne. Ce n’est pas l’Arizona, mais c’est très sympa ! Mais l’objet principal de notre déplacement était l’exposition de Nadine Levé, au château de Latour.
Vos commentaires d’hier témoignent de l’émoi général après l’incendie de Notre-Dame. Hier j’ai été émue aussi par la quantité de messages personnels reçus, comme si le chagrin était si fort qu’il ne supportait pas le commentaire public. Merci à chacune.
Nadine Levé a su exprimer dès le matin, avec le talent qu’on lui connaît, une scène de Notre-Dame colonisée par les flammes :
Quant à Anne Bellas de Pont-Labbé, elle avait déjà fait SA Notre-Dame :
C’est désormais une cause mondiale, les dons affluent en même temps que les bonnes volontés. Les querelles vaines, l’ambiance morose et les bassesses ordinaires s’estompent un temps comme par magie pour faire place au sauvetage de notre patrimoine. On a au moins gagné ça. Nous pleurons sur bien plus que sur des pierres, nous pleurons sur des symboles et le souvenir des émotions que chacun a sans doute éprouvé, croyant ou pas, dans des lieux de culte, de la plus petite chapelle à ces miracles en dentelle de pierre. Il faudra cependant réfléchir à sa forme de rénovation : avec ou sans la flèche ajoutée au XIXe siècle ? Faut-il plutôt refaire un clocher comme celui du Moyen-Âge ? Et déjà un certain malaise sourd des dons incroyables récoltés en 24 h. Ainsi va la vie.
Notre-Dame de Paris de Victor Hugo est passé hier 1er des ventes sur Amazon. Je ne suis pas la seule à vouloir lire, relire pour d’autres, ce texte probablement magnifique.
Certains romanciers ont la grâce de s’approcher au plus près de la réalité qu’ils n’ont pas connue. Voici une petite sélection de livres sur le sujet, en plus de ceux évoqués hier. Vous en connaissez sans doute d’autres encore…
Un roman sur un maître verrier du Moyen-Âge :
Sur l’abbaye de Saint-Denis au nord de Paris transformée en cathédrale gothique :
Amour de la cathédrale de Reims, sa destruction en 1914 et sa reconstruction en 20 ans, remarquable histoire :
Enfin, la construction de Notre-Dame par Michel Peyramaure, le chantre du roman historique, 97 ans aujourd’hui :
Ces lectures nourrissent nos connaissances et notre imaginaire.
Plusieurs quilteuses veulent organiser en France des expositions, des méga-quilts, des ventes aux enchères… Quand toutes ces bonnes volontés auront concrétisé leurs offres, je vous en ferai part.
Ce matin je découvre le nouveau quilt de Nadine. Elle invente au fur et à mesure ses quilts avec ce qu’elle sait faire le mieux : de l’appliqué et de la broderie. Cette fois-ci, c’est une ribambelle improvisée de jeunes, qui se tiennent ensemble, solidaires et amis, c’est un quilt optimiste ! En voici un bout, allez le voir aussi sur son blog !
Au lieu d’un fil rouge, suivons aujourd’hui un fil noir qui ne tient souvent qu’à un trait…
Le trait noir en peinture
Après la naissance de la photographie, quelques artistes peintres s’éloignèrent de la reproduction d’une vision académique, réaliste ou romantique. L’Impressionnisme, cette nouveauté majeure, entraînera à sa suite une ébullition artistique dans tous les sens, sautant rapidement du pointillisme (oh les beaux pixels 😀 ) au fauvisme, au cloisonnisme, puis à l’Art Nouveau, au cubisme et aux mouvances de l’art moderne du XXe siècle.
Suivons aujourd’hui Émile Bernard, post-impressionniste entouré par Paul Gauguin, Vincent Van Gogh et quelques autres… Réunis en Bretagne à Pont-Aven, ces peintres eurent comme sujets privilégiés les beaux paysages, l’exotisme (mais oui, quand on vient d’ailleurs 😉 ) des costumes bretons, ainsi que les coutumes de la religion catholique qui jalonnaient la vie d’antan. Avec ces thèmes ils se lancèrent dans l’aventure artistique du cernage, du cloisonnage et du synthétisme, inspirés par les estampes japonaises aux dessins cernés, aux aplats de couleurs, à la perspective non travaillée.
Le trait noir dans la bande dessinée
Restons en Armorique pour effleurer le monde de la BD dans lequel, tout naturellement, on trouve un trait noir délimitant les couleurs.
Célébrons ici la sortie mondiale du 36e album d’Astérix ! Il semble respecter la meilleure tradition de Goscinny et Uderzo, se référant étroitement au livre de la Guerre des Gaules de Jules César. Une BD, c’est beaucoup de crayonnage avant de mettre le dessin en couleurs. Typiquement, nous retrouvons le trait noir dans la planche finale :
Les nouveaux auteur & dessinateur sont Jean-Yves Ferri et Didier Conrad. Je lirai ce livre ces jours-ci, par Toutatis !
La broderie noire
La broderie au fil noir sur tissu blanc est fort ancienne. Importée par les Maures, la broderie de laine noire sur lin blanc était prisée très tôt par les Espagnoles. Sa variante la plus raffinée, au fil de soie et réversible, fut exportée en Angleterre avec Catherine d’Aragon (1485-1536), fine brodeuse. Vous pouvez trouver ici chez nos amies québécoises un résumé historique très intéressant.
Pour les brodeuses en quête de nouveauté et de liberté, je peux vous conseiller d’acheter auprès de Dijanne Cevaal un tissu teint et imprimé par ses soins. Cela laisse un espace de création très amusant ! A la fin, les traits noirs sont recouverts de fil de couleurs.
Le trait noir en fil raconte…
Nadine Levé a créé ce quilt que j’aime beaucoup, fait d’hexagones brodés ensuite de mots, de fourmis, suivant un chemin de vagabonde :
Après trois ans
Ayant poussé la porte étroite qui chancelle, Je me suis promené dans le petit jardin Qu’éclairait doucement le soleil du matin, Pailletant chaque fleur d’une humide étincelle.
Rien n’a changé. J’ai tout revu : l’humble tonnelle De vigne folle avec les chaises de rotin… Le jet d’eau fait toujours son murmure argentin Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle.
Les roses comme avant palpitent ; comme avant, Les grands lys orgueilleux se balancent au vent, Chaque alouette qui va et vient m’est connue.
Même j’ai retrouvé debout la Velléda, Dont le plâtre s’écaille au bout de l’avenue, – Grêle, parmi l’odeur fade du réséda.
Poèmes Saturniens, Paul Verlaine
Un peu de poésie ne peut pas faire de mal !
Le trait noir autour des appliqués
C’est une finition très « country » que le point de feston autour des pièces appliquées à cru.
Le point de feston était utilisé également pour les appliqués des années 1920-1930. Le noir est très décoratif et rehausse toutes les formes, tout en renforçant l’appliqué.
Le point droit, en maintien de pièces appliquées ou en matelassage, a une présence décorative tout aussi marquante :
Avec le piqué libre qui fait de plus en plus d’adeptes, on voit des tableaux textiles de toutes sortes utilisant le fil noir qui fixe des pièces appliquées à cru :
Une quilteuse tarnaise, Sylvie Philippart, a exposé au printemps à Fayssac (exposition annuelle organisée par Josie Patch). Son quilt était mon coup de coeur :
Revenons à Nadine Levé qui utilise également ici le piqué libre, tel un trait d’encre :
Nadine Levé évolue dans son monde bien à elle, fait de livres textiles, de broderies charmantes pleines de féminité, de rêverie… En ce moment, elle met la touche finale à l’album photo de Mademoiselle Rose.Allez tourner les pages chez elle en cliquant ici !
Au fil noir ou gris foncé, à la main ou à la machine, l’appliqué surligné est une tendance internationale qu’on trouve notamment dans ces livres :
Le fil noir s’arrête ici pour aujourd’hui, en souhaitant qu’il vous aura diverti !
C’est bien au mois de décembre qu’on peut se permettre de rêver et de créer un univers magique… Je viens de découvrir que du côté d’Orléans, de petites souris se promènent de gant en gant, non loin des doigts de fée de Nadine Levé… Allez faire un tour dans la Mercerie poétique !