La beauté de la simplicité : un nine-patch de Martine

Ici vous voyez souvent des quilts modernisés, soit par le choix des tissus, soit par les techniques de coupe. Mais nous aimons toujours le traditionnel, notre base, notre inspiration !
En début d’été, Martine l’Abeille a fini ce nine-patch, fait de tissus de reproduction 19e siècle :

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Pour les débutantes : un nine-patch, autrement dit un neuf-pièces, est un bloc tout simple composé de neuf carrés (normalement 🙂 mais on peut varier les formes en patchwork moderne). Même avec un bloc si simple, on peut apprendre beaucoup : comment couper, coudre parfaitement, comment gérer les intersections…

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Voyez-vous le bloc différent ? Il y a quelques jolis intrus disséminés dans ce parterre de nine-patchs !

Nous aimons la simplicité de ce bloc…

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… et ce quilt très scrappy, c’est-à-dire fait de mille et un tissus réunis dans un même ouvrage, comporte tous les atouts d’un grand plaid dont on ne se lassera pas : harmonie des couleurs et des motifs, promesse de douceur, de chaleur et de (ré)confort… Bravo Martine !

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Des faux-jumeaux !

Avis de naissance de faux-jumeaux !
Pas à Londres, mais au coeur de notre Ruche 🐝🐝 ! Martine🐝 et Karine🐝 sont deux abeilles très actives de la Ruche des Quilteuses, l’une préfère généralement le rouge, l’autre le bleu, mais toutes deux partagent le goût des tissus de reproduction du 19e siècle, les tissus à carreaux de style country, les tissus de récupération… Parfois, comme toutes les quilteuses, elles se demandent :
mais que faire de tous mes restes de tissus sans y passer trop de temps ?…

Martine a commencé à essayer une technique très ludique expliquée dans un Simply Vintage, suivie par Karine complètement enthousiaste… Ni tout-à-fait les mêmes, ni tout-à-fait différents, voici les faux-jumeaux de la Ruche :

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Celui de Karine
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Celui de Martine
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Méli-mélo de blocs de Karine, simplement noués « à l’ancienne »…
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Des blocs de Martine, quiltés à la machine !

Ce joyeux fouillis de tissus est un extraordinaire sampler de leurs trésors amassés au fil des ans ! 

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Voici un bloc de Martine. Voyez-vous le zigzag ? Cela fait partie du charme du modèle… et du secret de fabrication. « Scrappy Nest Quilt » est le nom de l’original.

Les deux amies se sont bien amusées et ces quilts ont fait le bonheur de leur famille… Ce modèle vous intrigue-t-il ? Vous avez raison, chaque bloc est contruit d’une drôle de manière qu’on vous laisse découvrir dans le n° 7 de Simply Vintage (été 2013) !

Fan de Simply Vintage ? Allez sur le blog consacré aux réalisations des addicts ! Martine a présenté le sien ici.

Un petit quilt, un grand message

Nous avions la semaine dernière une Journée de l’Amitié France Patchwork sur le thème de la Violette de Toulouse – nous y reviendrons longuement – et Martine, d’abord très réticente à utiliser la couleur violette dans un ouvrage, m’a fait la surprise et le grand plaisir de préparer malgré tout un mini-quilt utilisant un tissu de cette couleur, associé à des étoffes qu’elle affectionne. Martine aime l’ambiance country, les tissus de reproduction de style 19e siècle… et voici le résultat :Quilt Martine R. La Ruche des Quilteuses

Ne jamais dire jamais ! Le violet te va bien Martine !

Blocs parfaitement traditionnels mais centre singulier. Ce quilt prend une signification toute spéciale avec son crayon en position centrale, symbole particulier pour cette année 2015, pour ne pas oublier de rester vigilants afin de conserver notre liberté d’expression.Crayon Martine R.

A ce sujet, le blog Crayon & Pencil s’étoffe grâce aux envois de nombreuses quilteuses. Une page de garde est toujours la même, ensuite se succèdent les articles.

😉 Et merci à Brigitte qui m’envoie ses photos à toute heure du jour et de la nuit !

Des ouvrages en redwork de Martine

Martine nous a récemment confié son intérêt grandissant pour le redwork, cette broderie traditionnelle rouge aux traits fins, souvent au point de tige ou au point arrière.martine 3

Ce Père Noël à la bonne bouille est un modèle issu du   Simply Vintage N°5 hiver 2012.martine 2

Point de tige, parfois surligné d’un point de matelassage à la main, puis quilting vermicelle à la machine.

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Cette jeune fille, plus élancée que les Sunbonnet-Sue habituelles, raconte sa semaine sur ce très beau chemin de table. Du lundi, jour de lessive, jusqu’au dimanche, jour de promenade, ce semainier a été encadré d’une bordure en patchwork seminole.martine 1

Je sais à quel point Martine a pris du plaisir à préparer cet ouvrage ! Elle a trouvé ces dessins sur internet :  Needlecrafter.com. Mais, hasard des rencontres, Denyse Saint-Arroman propose chaque jour de cette semaine une Sunbonnet jumelle de celle de Martine ! C’est alors le moment de s’y mettre si vous aimez !

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Tous ces ouvrages -avec un quilt en forme d’assiette de Dresde au centre brodé- forment un bel ensemble de décorations festives pour les fêtes de fin d’année… Ils font l’admiration de tous !

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Garance, Andrinople, Carmin, Rubis, Cramoisi…

 OUI, aujourd’hui c’est du ROUGE qu’il s’agit ! Mais NON, on ne parlera pas de la Saint-Valentin… Notre Abeille Martine s’est penchée sur la broderie rouge qui connaît un regain d’intérêt depuis quelques années.

Broderie rouge et Redwork

Dans notre groupe, certaines de nos amies sont de virtuoses brodeuses et maîtrisent cet art avec talent, pour d’autres c’est une découverte. J’aime réaliser des ouvrages avec la broderie rouge et mon intérêt ne se dément pas, en découvrant son histoire passionnante.-anna-simmig-1894-marquoir-rouge-au-point-de-croix

Marquoir Anna Simmig – 1894

La broderie en rouge fut utilisée en Europe à partir du XVIIe siècle notamment pour la réalisation des marquoirs, tableaux faits par les jeunes filles apprenant le point de croix, afin de marquer ensuite le linge (le plus souvent avec les initiales familiales).
On trouvait également, en Alsace et en Allemagne, des dessins purement décoratifs au fil rouge sur le linge de maison réalisés au point de croix mais aussi au point arrière ou 
au point de tige.

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Parmi tant d’autres, une broderie alsacienne au point de tige

Née en Europe, la broderie rouge sous sa forme décorative fut exportée aux Etats-Unis où elle connut un immense succès. Le redwork (= travail en rouge) a vite été associé au patchwork américain, ce qui permet de réaliser des quilts magnifiques. Elle est parfois la marque de reconnaissance de certains artistes.

Pourquoi le fil rouge ?

On ne peut parler de broderie rouge sans évoquer la garance, cette plante tinctoriale avec qui tout a commencé. En effet ses rhizomes desséchés, nettoyés puis réduits en poudre ont produit pendant plusieurs siècles le pigment rouge utilisé dans la teinture des tissus.photo 1

Originaire de Perse et de l’est du bassin méditerranéen, la Rubia Tinctorum était couramment utilisée dans l’antiquité. Elle a également des vertus médicinales.

L’Inde qui la cultive depuis toujours a le monopole de la teinture rouge sur coton jusqu’au XVIIème siècle. Elle est cultivée en France jusqu’au XVIème siècle pour la teinture de la laine ou de la soie puis elle disparaît du fait des guerres. En 1760, la garance des teinturiers est réintroduite en France dans le Vaucluse et en Alsace. Sa culture est à son apogée au XIXème siècle et la qualité de la garance française est supérieure à celle des pays européens notamment de la Hollande, grand pays producteur.

Elle est utilisée pour deux applications essentielles :

– Le drap rouge des uniformes de l’armée française dont les képis et les pantalons des soldats étaient obligatoirement teints en garance (décret royal de Louis Philippe)

– Les cotonnades en « rouge turc » spécialité de Mulhouse.

L’Alsace fait partie des grands régions productrices de garance en Europe avec la région d’Avignon. C’est en Alsace que la recherche du rouge d’Andrinople ou rouge turc, procédé de teinture du coton à base de garance, long et complexe, a été la plus intense. Ces recherches sont à l’origine des progrès réalisés dans la teinture du coton au XIXème siècle.

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Soldat français en 1914 portant un pantalon et un képi rouge garance

La culture de la garance a ainsi joué un rôle important dans l’économie française et européenne dans le domaine du textile jusqu’à la fin du XIXème siècle. Elle contribua à la prospérité des provinces productrices et de leurs populations. Elle sera ensuite concurrencée par la production chimique de l’alizarine, composant de la garance qui permet une production à plus grande échelle et meilleur marché. Lorsque le colorant synthétique rouge fut inventé en 1869 par le chercheur allemand Von Bayer, le gouvernement français va alors offrir des contrats privilégiés aux producteurs de garance parmi lesquels les pantalons rouges des soldats. Fin 1914, le rouge garance, qui faisait des Français des cibles bien trop visibles, fut remplacé par du bleu horizon. La culture de la garance sera abandonnée et finira par disparaître.

En broderie, le rouge garance ou rouge turc a son fil dit « rouge du Rhin » connu aujourd’hui par son numéro 321 chez DMC.

Le livre « Andrinople, le rouge magnifique : De la teinture a l’impression, une cotonnade à la conquête du monde » retrace cette épopée qui est aussi l’histoire de cette couleur rouge.photo 3

Dans le n°70 des Nouvelles du Patchwork, l’article consacré au rouge d’Alsace donne la parole à Georges Klein, ancien conservateur du Musée alsacien. Il nous explique que « le rouge était la couleur liée aux principes de la vie même, du feu, du sang. Synonymes de jeunesse, de santé, d’amour il est associé aux costumes de fête, aux coutumes traditionnelles de printemps, de mariage, de naissance. »

Pas étonnant que le fil rouge à la fois abondant, bon marché, résistant et populaire soit resté dans nos mémoires !

Le Redwork

La tradition européenne qui s’est développée aux Etats-Unis est celle du dessin figuratif brodé avec un fil rouge au point arrière ou au point de tige. Les dessins étaient reproduits grâce à des tampons, des feuilles carbone, et dès 1870 les tranferts au fer à repasser furent inventés.

Selon The Quilt Index, site du Musée de l’Université du Michigan, le Redwork est devenu le style le plus populaire des travaux d’aiguille aux Etats Unis au XIXème siècle. L’exposition du Centenaire de Philadelphie en 1876 avait non seulement fait découvrir aux femmes américaines les travaux d’aiguilles mais ses expositions avaient suscité un véritable engouement et eut une influence profonde sur les styles et la mode. Cette effervescence donna naissance à un mouvement artistique. Des sociétés des Arts Décoratifs furent créées offrant une formation de pointe et des possibilités d’emploi pour les femmes.

Toute une activité –conception et transfert des dessins, catalogue etc….-s’est développée procurant ainsi un revenu aux intéressés. On pouvait donc trouver dans les boutiques des petits carrés de toile sur lesquels étaient reproduits des motifs, les uns destinés aux adultes, les autres aux enfants. A cette époque l’enfant brodait auprès de sa maman. Ces petits carrés de toile qu’on pouvait acheter pour un penny, prirent le nom de « Penny Square »photo 4

Une belle collection de « Penny squares »photo 4-1

Un de ces Penny-squares au motif enfantin décoratif 

Ce coût modeste permit à toutes les personnes, quels que soient leurs moyens, de s’adonner à ce loisir. Les dessins montrent parfois des scènes de la vie quotidienne, faisant du quilt ainsi réalisé le témoin de son époque !

Dans le numéro des Nouvelles du Patchwork cité plus haut, le Redwork est présenté « comme le fil rouge entre l’Europe et l’Amérique ». En effet on nous indique que « l’idée de réaliser un patchwork à partir de ces blocs brodés dut germer tout naturellement dans l’esprit des quilteuses invétérées ». Ces pièces sont devenues rares et très recherchées aujourd’hui. Ces quilts, dont certains blocs étaient brodés parfois malhabilement par un enfant, dégageaient un charme particulier.

photo 6Quilt d’artiste inconnu date création 1890, collection Michigan Musée State University

L’exposition d’un top en Redwork de 1881 de Pennsylvanie, au Mona Bismarck American Center en 2013 lors de l’exposition « Quilt Art – l’Art du Patchwork » nous donna l’opportunité d’en saisir le sens. Ces quilts aux blocs de redwork connurent un véritable engouement vers 1900.photo 5

Quilt de Metta V.Rybolt , création 1950, collection Michigan Musée State University

Certains étaient malgré tout brodés en bleu, mais il n’était pas rare de dire alors « un redwork en bleu » !

Le fil rouge, ce fameux rouge turc, qu’apportèrent les femmes immigrantes européennes porteuses de la tradition du linge de maison brodé au point de tige rouge, contribua à l’essor de la broderie rouge/redwork aux Etats Unis. Ce fameux fil sera importé d’Europe jusqu’en 1920… et les Américaines continuent d’adorer le DMC n° 321 !

Martine

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him and her

Redwork moderne !

Martine et Linda

De belles rencontres se font dans les salons ! En avril 2012, Martine et Maïté ont eu le grand plaisir de discuter longuement avec Linda Koenig au salon « Pour l’Amour du Fil » à Nantes. Mes amies étaient envoûtées par ces quilts neufs à l’allure antique et leur style country sans prétention. Elles ont été surtout charmées par le grand sourire de Linda, sa disponibilité, son anti-conformisme contrastant quelque peu avec le classicisme de ses ouvrages… Linda Koenig est  finalement bien dans l’esprit de notre Ruche des Quilteuses !

Revenue à la maison avec bien sûr le livre de Linda (publié par Quiltmania), Martine a été enchantée par la qualité du rédactionnel qui reflète si bien le caractère généreux de l’auteur. Celle-ci y relate son quotidien sans lourdeur, ses parti-pris, ses inspirations, son goût marqué pour la simplicité et plus généralement son goût de la vie !

Martine a plein de projets inspirés du livre de Linda, mais en attendant de s’atteler à un de ces grands ouvrages, elle a fait un superbe mini-quilt dans l’esprit de Linda :

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Broken Dishes, Vaisselle Cassée, inspiré du modèle page 205.

Et pour l’accompagner, un « crazy » avec les restes de tissus :

martine crazy

Ces mini-quilts feront partie de l’exposition « Mini-quilts sur leur 31 » des adhérentes de France-Patchwork 31, exposés au Salon des Tendances Créatives de la semaine prochaine :

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France-Patchwork y aura un stand ainsi qu’une galerie d’exposition, nous nous réjouirons de vous y retrouver !

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Retour de vacances

Bonjour les Amies ! Heureuse de vous retrouver, fidèles lectrices de la Ruche des Quilteuses ! Il va être temps de décrocher le hamac et nous remettre à nos aiguilles…

Certaines quilteuses se font remarquer en vacances, parfois avec un petit ouvrage portable, une trousse à portée de main, voire un gros sac bien caractéristique :

Mr. & Mrs. Bobbins at the Airport

Mr. Bobbins est ravi de pouvoir distinguer rapidement son bagage !
(http://www.PickleDish.com)

Avez-vous fait de belles rencontres de quilteuses cet été ? Il suffit parfois d’un joli sac pour pouvoir engager la conversation !

La rentrée est le moment des bonnes résolutions et des agendas à remplir de rendez-vous ludiques, si possible. Dans le domaine du patchwork, si vous souhaitez vous perfectionner, il existe de nombreuses pistes. Tout d’abord, connaissez-vous France-Patchwork ? C’est une association qui déploie un réseau unique de délégations dans les départements français et même dans certains autres pays francophones. Vous vous abonnerez non seulement à un magazine dédié au patchwork et arts textiles, mais pourrez également participer à de nombreuses manifestations. Débutante ou confirmée, traditionnelle ou moderne, chacune y trouve sa place et son plaisir. N’hésitez pas à vous inscrire pour une année, vous ne le regretterez certainement pas !

FRANCE-PATCHWORK (1)

Site de France-Patchwork

Nous nous sommes quittées début juillet avec des quilteuses « country à la Française » ; outre les blogueuses pleines d’idées, voici maintenant quelques douées de la transmission de leurs savoirs, que ce soit le patchwork classique, le quilting, les méthodes modernes, les tutos… De l’inspiration, de la générosité, du partage… Tout ce qu’on aime !

Pour des cours ou des projets « en ligne », des stages innovants, des idées à foison, voici quelques liens exclusivement en français, contactez ces professionnelles en fonction de vos envies :

Si vous avez la chance d’aller à Sainte-Marie-aux-Mines, vous pourrez rencontrer la plupart de ces charmantes personnes.

Si utiles, les innombrables fiches de Liliane vous donneront d’autres idées de petits ouvrages, ainsi que des explications techniques parfaites :  http://godetia2.perso.sfr.fr/ (en bas de page).

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Du côté de notre Ruche, comme d’habitude Martine s’est ingéniée à faire plaisir à ses petits-enfants… Quoi de plus adorable que Dora et Dorine, venues de l’élevage de Khofra ? Martine avait vu ce modèle en fin d’article ici, les siens sont tout aussi craquants :

Dora Martine

Douceur incomparable en polaire et Liberty !

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Les Abeilles de la Ruche des Quilteuses vous souhaitent une belle rentrée !

have a beeutiful day

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Le premier Médaillon de Martine

Martine fait partie de la Ruche des Quilteuses, c’est elle qui a fait Cannelle ! Aujourd’hui, elle vous présente un de ses premiers quilts.

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J’aime beaucoup la rubrique « Quilts et intérieurs de charme » de la revue Quiltmania. En septembre  2009, le n°73 du magazine présentait l’intérieur d’Isabeau Reinders Folmer, quilteuse d’Amsterdam :

modèle médaillon

L’inspiration est venue de cette photo éditée dans Quiltmania (à droite).

Parmi les quilts exposés, plus beaux les uns que les autres, j’ai eu un coup cœur pour l’un d’entre eux. Un quilt en cours  très grand, négligemment posé sur un canapé, un médaillon avec une multitude de tissus rouges, bleus, écrus. Dès lors je n’ai eu qu’une envie, réaliser ce quilt dont bien sûr le modèle n’était pas fourni. Je ne compte pas le temps que j’ai passé à le regarder,  à étudier les détails, à examiner la belle étoile du centre qui me paraissait inaccessible.

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« Mémoire » de Martine Roigt, 2010 – Couleurs douces à dominante rose et bordeaux, tissus japonais majoritaires

Malgré ma petite expérience (2 ans à peine) je me suis enhardie et n’ai pas hésité à le  réinterpréter  en commençant par simplifier l’étoile du centre puis j’ai commencé un tour et ainsi de suite. L’été qui a suivi , bloquée par la rédaction d’un dossier, je m’accordais des pauses l’après-midi pour avancer. Il faut dire que j’ai mis en pratique tous les cours de couture rapide que nous avait donnés Katell pendant l’année ; le top était réalisé en décembre . Il est piécé à la machine, comporte plus de 1500 morceaux de 27 tissus différents.

C’était mon premier grand quilt destiné à être un panneau mural, je l’ai donc quilté à la main en suivant les conseils avisés de mes amies : « s’obliger à quilter avec les deux dés tous les jours pendants 5 à 10 mm ». Une fois cette phase d’apprentissage du matelassage passée, j’ai pu entreprendre le quilting du panneau (plus de 100 heures de quilting) car  j’aime les ouvrages très quiltés.

J’ai pu ainsi participer à l’expo départementale de France Patchwork Haute-Garonne en février 2011. Depuis il trône dans mon salon en attendant d’être remplacé par un autre plus abouti car en effet  je peux constater, tous les jours, tous ses défauts mais je lui garde une affection particulière. 

Martine

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Cannelle

Toujours cette épice qui m’inspire ! J’ai découvert les biscuits à la cannelle aux Pays-Bas à 17 ans (épice inconnue dans la cuisine bretonne !) et depuis je suis fan de cette saveur à la fois chaude et douce.

cannelle et badiane

Une étoile de badiane, autre saveur que j’aime, avec des bâtons de cannelle… qui sont des morceaux d’écorce d’un arbre de la même famille que les lauriers.

Deux variétés principales cohabitent, la cannelle de Ceylan (Cinnamomum verum ou Cinnamonum Zeylanicum), plutôt douce et légèrement sucrée, et la cannelle de Chine (Cinnamomum cassia), plus âcre, poivrée… et moins chère ! Attention, en usage médicinal (huiles essentielles), les propriétés ne sont pas tout-à-fait les mêmes, mais toutes deux restent antivirales et dynamisantes.
Dans les desserts j’aime la cannelle à la folie, mais aussi dans certains plats salés comme des tajines, des pastillas, des chutneys, des plats aux lentilles, aux courgettes, à la citrouille… C’est un ingrédient indispensable de mélanges comme le ras-el-hanout (Afrique du Nord), le curry, le garam masala  (Inde), le 4-épices, le 5-parfums…
En Europe, elle était déjà très prisée dans la cuisine de la Renaissance et était acheminée, tout comme la porcelaine et autres denrées, par la Route de la Soie au Moyen-Age puis par voie maritime, ce qui fit baisser les prix. La cannelle faisait partie de toutes les marinades et épiçait aussi les sauces aigres-douces si prisées à l’époque !

Cannelle au Jardin du Roi - Seychelles

Cannelier « de Ceylan » poussant aux Seychelles (photo d’ici)

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Revenons à nos moutons ou plus exactement au patchwork, c’est évidemment sa couleur ocre-brun (cannelle de Ceylan) ou rouge-brun (de Chine) qui m’intéresse ici ! On pourrait la considérer comme une couleur de base qui va avec tout. Je l’aime particulièrement en contraste absolu avec un bleu porcelaine, voire indigo : une idée pour un prochain ouvrage ?… C’est d’ailleurs la couleur mineure du bloc que j’utilise en logo Quilteuse Forever :

SeaShells

Bloc de « coquilles », 20 x 20 cm, cousu pour participer au Livre offert à Josette Billard, notre précédente déléguée de France-Patchwork 31.

En attendant la création d’un quilt cannelle-indigo éventuel, je voudrais partager avec vous l’ambiance si cosy qui régnait chez Martine à Noël :

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Scrappy MartineC’est à la mi-octobre que Martine nous a apporté ce superbe quilt que vous vous voyez ici accroché au mur. Il avait besoin d’un titre ! Alors, quelques semaines après avoir baptisé la petite chienne (article précédent!), j’ai lancé à Martine : « Peut-être Cannelle ? » … Et Martine a aussitôt adopté ce nom qui évoque bien la couleur dominante chaleureuse du quilt, ainsi que l’ambiance festive de l’Avent, quand les cuisines se remplissent d’effluves de pains d’épices, de vin chaud et autres Bredele… du moins dans mes rêves 😉

Puis, avec les beaux restes de ce quilt et de quelques autres, ont suivi le jeté de canapé et son coussin. Infatigable, notre Abeille Martine ! Le jeté est un assemblage de carrés mis sur la pointe ; quant au coussin, il doit son aspect inhabituel à ce bloc étonnant dont je vous parlais dans un article précédent.

Je constate que Martine devient experte non seulement en scrap-quilts, maniant couleurs et valeurs avec brio, mais aussi en quilting machine, ce qui lui permet d’aligner déjà un nombre impressionnant d’ouvrages en si peu d’années de pratique ! Ah c’est ça la passion…

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Le modèle de ce quilt a été publié dans le magazine  Quilt Country n°15 d’octobre-novembre 2010, il est signé Jan Patek qui l’avait appelé « Champagne » . On reste dans l’évocation des festivités !

Merci de m’avoir accompagnée dans cette promenade autour de la cannelle !

Katell

Le Bonheur est dans le Pré…

… pour toutes ces drôles de vaches appliquées et brodées par Martine, une décoration idéale pour la chambre d’un enfant !

C’est un modèle de la Savoyarde Marie-Hélène Baud, édité dans  Quilt Country n° 14. Martine a choisi ses propres couleurs, ajouté de jolies broderies et quilté chaque bloc avec une grille d’un centimètre, dans la tradition du piqué-coton. 

Martine m’a confié son plaisir de réaliser ce genre de petits tableaux enfantins en alternance avec de plus grands ouvrages, ainsi que la grande joie d’offrir un cadeau fait main !