Des Ariégeois en Amérique

Madeleine est une Abeille de la Ruche, même si le patchwork ne fait plus partie de son quotidien, son Sampler de Mariage de Sylvia* étant un peu en panne… tout comme le mien. Et pourtant, que de belles réalisations en quelques années ! Avant de lui laisser la plume… heu, le clavier, je vous montre quelques-uns de ses quilts déjà publiés sur ce blog, juste pour le plaisir.

*de Jennifer Chiaverini, livre en français chez Éditions de Saxe

Le Haras, 2008, présent dans cet article et celui-ci.
Bouquet d’Antan, 2010, article ici.
Mini-quilt aux dés, 2011, voir article ici
Jeu de Cubes, 2012, voir article ici
Bouquets d’Hiver, 2013, voir article ici

Madeleine a participé à la Délégation France Patchwork 31 de 2012 à 2017, à tous nos quilts en commun… Nous avons beaucoup de souvenirs toutes ensemble et une amitié sincère nous lie pour toujours.

L’article Y Cwilt entrait en résonance avec ma dernière lecture, je m’en suis confiée à Katell qui m’a demandé d’écrire sur ce livre pour la Ruche, ce dont je m’acquitte avec joie.

Anne Icart, Parisienne d’adoption mais toujours Ariégeoise de cœur.

Son auteure, Anne Icart, est Ariégeoise comme moi et je viens de la découvrir avec son 5e roman, Lettres de Washington Square. Paru en février 2020, il a manqué de publicité en raison de la tourmente mondiale qui nous secoue cette année.

Dès que j’ai eu vent de ce roman sur Radio-Couserans, notre radio locale de Saint-Girons, je me suis précipitée dans ma librairie car son histoire se passe en partie à Ercé, dans une vallée ariégeoise que je connais bien ; j’ai lu le livre presque d’une traite. Émue, j’y ai revécu les souvenirs de la génération de mes parents, la rude vie à la montagne. Une partie de ma famille par alliance est partie, comme les grands-parents d’Anne Icart, à New-York. Ma belle-sœur y est née : ses parents, originaires d’Ercé, s’étaient exilés avec d’autres membres de leur famille tenter leur chance à New-York, pour travailler dans la restauration.  Certains s’y sont installés de façon définitive, d’autres sont revenus dans leur village d’Ercé.

La maïzoun* du roman garde le souvenir de l’odeur de la croustade, cette tarte aux pommes dont chaque famille garde jalousement la recette… Mes amies Abeilles connaissent bien ma version !

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Ercé, carte postale ancienne.

Voilà pour les connexions personnelles. Mais je ne recommanderais pas ce roman si son seul atout était de me faire revivre des souvenirs. Le roman dévoile une belle richesse historique sur la vie des exilés du début du 20e siècle et montre, une fois de plus, que les secrets de famille, cachotteries faites un jour sans en mesurer les conséquences à long terme, impactent les descendants.

L’envie d’une vie meilleure, le courage de vivre ses rêves malgré ce qu’il en coûte, la liberté qu’on s’accorde ou pas, c’est ce qu’écrit Baptiste, celui qui est parti en Amérique. Une histoire d’exil, d’adaptation et de résilience vécue par des millions de personnes mais une expérience unique pour chacun, comme dans le petit livre de Valériane Leblond et bien d’autres romans sur ce thème.

La liberté, mon fils, la liberté. Celle de partir ou de rester.
Celle de bâtir ou de détruire.
Celle de s’envoler ou de s’enterrer.
Celle d’aimer ou de haïr…
Baptiste, dans Lettres de Washington Square

Les femmes de mon pays ont du caractère, forgé par la rudesse des éléments et la frugalité de la vie montagnarde. Elles ont un cœur gros comme ça, mais il leur arrive d’être rancunières… Je vous laisse découvrir l’amour filial, les secrets trop longtemps gardés, et aussi la vie de ces Ariégeois, ceux qui sont restés et ceux qui sont partis…

Madeleine,
Ariégeoise pour toujours

Je ne suis pas la seule à avoir aimé ce livre dépaysant, si bien écrit : il a gagné plusieurs prix littéraires. Ne passez pas à côté.

Western Spirit 6 – Mustangs

Une Mustang :

Ford Mustang version 1965, une des premières !

Un Mustang :

420px-Ford_Mustang_2005_logoLa Ford Mustang, au logo avec un cheval galopant, est une gamme de voitures américaines mythiques, fabriquées depuis 1964. Ford a inventé l’automobile à destination des baby-boomers, une petite voiture puissante et fun qui ne passe pas inaperçue, customisable, symbole avec sa concurrente, la Chevrolet Camarro, de l’Amérique moderne, jeune et insouciante, avide de liberté.

Ford fut bien inspiré de choisir pour leur voiture destinée à la jeunesse cet animal libre et sauvage et c’est bien du cheval que je souhaite te parler car son histoire est singulière et loin de ce qu’on croit savoir.


Il y a 10 000 ans en pleine préhistoire, on ne sait pas vraiment pourquoi, les équidés disparurent du continent américain (nord et sud). Les spécialistes avancent les attaques massives des tigres aux dents de sabre, des éruptions volcaniques, des maladies… Les mustangs ne sont donc pas une race de chevaux sauvages d’origine américaine. 
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En 1519 Cortez débarqua chez les Incas (au Mexique actuel) avec 16 chevaux. Imagine la terreur des indigènes devant ces diables blancs et barbus juchés sur des animaux inconnus ! Les bateaux venus d’Europe continuèrent de faire venir des chevaux d’Espagne jusqu’à ce que la reproduction leur en fournisse suffisamment sur place. Dès 1540 les Espagnols étaient sur le territoire des Etats-Unis dans l’actuel Nouveau-Mexique, avec un gros troupeau de bovins et plus de 1 000 chevaux et mulets. Une tempête de grêle fit s’échapper nombre de chevaux. C’était le début des mustangs, ces mestengos, animaux errants. Les Indiens apprirent vite à capturer et re-domestiquer ces chevaux, ils les considéraient comme un don céleste, donnant un nouveau sens de liberté à leur vie, leur permettant de se déplacer plus vite, de mieux chasser… mais ils  ne suffiront pas pour défendre leur territoire face aux Euro-américains. 


Les mustangs ont des règles de clan qui évitent la consanguinité et sont particulièrement frugaux, d’où leur vigueur dans les immenses plaines souvent arides. Ils peuvent doubler leur population en 4 ans : tu connais le vertige des nombres, en peu de temps cela fait beaucoup de mustangs !

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Depuis le 16e siècle donc ces chevaux ont changé la vie des Indiens, il y aurait mille anecdotes à raconter ! Ainsi en Espagne et plus largement en Europe on dépréciait les chevaux à plusieurs couleurs, alors ceux-ci, ayant moins de valeur marchande, étaient les premiers à partir vers le Nouveau-Monde. De leur côté, les Indiens trouvaient au contraire ces animaux particulièrement beaux et les capturaient en priorité ! Les Perce-nez (leur territoire était sur les Etats actuels de Washington et Idaho), à force de les sélectionner dans la nature, ont créé les Appaloosas, qui sont en fait un mélange de mustangs et de chevaux de trait bretons apportés au Canada. Eh oui, les Français et aussi les Anglais ont aussi apporté leurs chevaux sur la côte nord-est d’Amérique… Outre leur beauté, les Appaloosas ont une allure particulière (façon de marcher appelée Indian Shuffle) très confortable, qui permet de couvrir de très longues distances par jour. 

Indiens Nez-Percés et leur cheval Appaloosa, vers 1895. Le nom de la race du cheval fait très exotique, mais cela vient de « la pelouse », nom donné à la prairie à longues herbes par les trappeurs canadiens (et à une rivière de ce territoire). Les Français étaient souvent les interprètes entre les Indiens et les Anglais, car ils avaient des relations étroites et très amicales avec les Natifs. Un bon point pour les Français !
© Gerard Lacz / Rex Featu/REX/SIPA

Mais le monde change. On utilise bien plus les chevaux des moteurs de voiture que ceux à quatre pattes. Ni les Indiens ni les pionniers ne capturent désormais de mustangs. Les immensités qui paraissaient infinies se morcellent, on atomise les étendues naguère sauvages avec les constructions, l’agriculture, l’élevage. Les mustangs, qui furent une aubaine, deviennent un problème. A présent on ne sait plus comment gérer dignement le sort de ces animaux. Vous pouvez lire ces articles à ce sujet :

http://mag.monchval.com/les-mustangs-toujours-nombreux-dans-louest-americain/ 
et

https://www.marieclaire.fr/la-derniere-cavalcade-des-chevaux-sauvages,1248134.asp

 Cet article datant de 2 ans explique la lutte contre les mustangs sauvages et les scandales en cascade. Attention, âmes sensibles s’abstenir de cliquer… La suite moins dramatique mais qui ne règle pas le problème est ici. 

Madeleine Pickens, une milliardaire à la vie tumultueuse, consacre désormais une partie de sa vie et de sa fortune à la protection des mustangs. Son immense ranch dans le Nevada est un sanctuaire pour ces animaux qui symbolisent si bien l’esprit de liberté cher aux Américains. Une goutte d’eau, mais qui fait du bien ! Cependant, personne n’étant parfait, elle leva des fonds pour la campagne présidentielle de Donald Trump… mais ce n’est pas le sujet.

Des chiffres alarmants viennent d’être publiés : 60 % des animaux sauvages, toutes races confondues, ont disparu en 40 ans. Ces mustangs, descendants de chevaux domestiques, ont beaucoup de défenseurs mais ont-ils encore la possibilité de vivre en toute quiétude ?
Ce qui semblait être une bonne idée (apporter des chevaux en Amérique pour faciliter les transports) est devenu avec le temps un gros souci en Amérique. Le même phénomène est arrivé en Namibie mais avec un dénouement plus heureux : des chevaux apportés par des colons allemands pour le travail dans les mines ont pris également leur liberté mais ceux-ci ont bien plus de chance, la Namibie restant à ce jour un pays désert !

Nous n’avons pas vu de mustangs en liberté, mais nous avons visité un promontoire dominant le Colorado qui s’appelle Dead Horse Point. Un panorama à couper le souffle, dominant de 600 mètres une boucle du fleuve Colorado. Le nom m’a intriguée, l’endroit du cheval mort. On raconte que la forme du promontoire permettait de garder les mustangs facilement dans un corral (enclos) naturel, sans construire de coûteuses barrières. Mais à un moment l’eau manqua et les chevaux ne survécurent pas, ne pouvant se désaltérer avec l’eau du Colorado qu’ils sentaient et voyaient 600 mètres plus bas… Trop triste ! L’autre version n’est pas mieux : des cow-boys acculaient régulièrement les chevaux jusqu’au bout de ce plateau, ils ne pouvaient s’échapper, ils étaient capturés… et sans doute mangés… Cela faisait naguère partie de la régulation des hordes.


Non loin de ce Dead Horse Point se trouve l’un des plus beaux Parcs Nationaux : The Arches. Voici une parmi les plus belles arches formées par l’érosion du vent, the Delicate Arch, symbole qu’on retrouve sur les plaques d’immatriculation des voitures d’Utah : 

Coucou oui la toute petite c’est moi !

Une autre boucle du Colorado s’appelle Horse Shoe Bend, la boucle en forme de fer à cheval. Cela se trouve au sud de la ville de Page, en amont du Grand Canyon. En voici une belle photo du blog Road Trippin, un de ceux que j’ai lus avec beaucoup d’intérêt avant notre départ :

L’eau émeraude est magnifique, mais pas ‘normale’, elle vient d’être filtrée au barrage près de Page.

Les noms de ces lieux naturels montrent la proximité des hommes et des chevaux. Et bien sûr beaucoup de quilts ont pour thème cet animal si beau et pacifique. Ci-dessous un quilt que j’ai fait il y a 10 ans, dédié à mon fils Erwan pour ses 11 ans, donc il y a 11 chevaux (ah-ha quelle subtilité…). Parallèlement, mon amie Madeleine en avait fait aussi un pour son petit-fils, nous avions partagé les tissus, les idées et ces deux quilts sont témoins de notre amitié, toujours aussi vivace aujourd’hui. Leur petite histoire est ici et le modèle des chevaux est de la regrettée Joan Colvin.

Le haras, Madeleine Fillola, 2008
OK Corral, Katell, 2008. Comme je te le racontais ici, OK Corral fait référence à une fusillade ayant eu lieu à Tombstone. C’était un de mes rêves de visiter cette ville un jour et nous y sommes allés !… Je t’en parlerai un autre jour dans cette série Western Spirit.

Les chevaux sont un des thèmes qui font plaisir pour un cadeau, tant d’enfants et d’adultes les aiment ! Il en existe des milliers, en voici une toute petite sélection qui peut t’inspirer :

Modèle en PDF offert ici, les chevaux sont en appliqué machine.
Chevaux réalisés en couture sur papier. La quilteuse montre ce quilt sur son blog et y donne les références du modèle sur papier.

Mon chouchou est Mustang, quilt de Jill, Lady Pie Quilts, inattendu avec les couleurs acidulées.

La semaine prochaine, je te parlerai du fleuve Colorado, entre émerveillement et désespoir…

Until later, à mardi prochain avec tout autant de plaisir,
Katell

Au Salon pour France Patchwork/1

France Patchwork et les Quilts Traditionnels

La semaine dernière se tenait le Salon des Loisirs Créatifs à Toulouse, rendez-vous commercial important pour toute une région à l’heure où les magasins intéressants disparaissent les uns après les autres.

En tant que Délégation France Patchwork , mes amies et moi avons tenu un Stand et une Galerie. L’occasion était belle pour montrer diverses facettes de notre Association qui est souvent mal connue, en dépit de leur dynamisme. Je me suis donc permis de faire quelques panneaux explicatifs. Bien sûr, à côté de beaux quilts, les écrits n’ont que peu d’intérêt et sont peu lus, alors en quelques jours je vais vous les montrer ici ; ce n’est pas une vision exhaustive de l’Association, juste quelques aspects illustrés la semaine dernière.

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Vue de notre stand. Maïté montre un Livre Textile en appliqué traditionnel qu’elle a fait sur les Fables de La Fontaine, j’aurai l’occasion de vous le présenter un autre jour. Sur le mur à droite, un quilt traditionnel et cependant modernisé de Madeleine.

Notre exemple de quilt traditionnel est Bouquets d’Hiver de Madeleine. Il est traditionnel par sa symétrie, son rappel du style Baltimore, sa réalisation entièrement à la main ; il est revisité par d’autres couleurs que les traditionnels rouges et verts vifs, par la taille surdimensionnée des blocs. C’est un modèle de Blackbird Designs et vous pouvez trouver l’histoire de ce quilt par ici. Je l’adore et tenais à l’accrocher pour notre dernier Salon !

Voici notre fiche sur les quilts traditionnels, forcément perfectible. Je me suis largement inspirée de la présentation du site France Patchwork.

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France Patchwork et la passion du patchwork traditionnel

Au départ étaient les courtepointes, aussi décoratives qu’utiles pour tenir sa famille au chaud. Cette tradition européenne traversa l’Atlantique par vagues successives de migration. Mais c’est aux Etats-Unis que les quilts se diversifient et deviennent un art populaire majeur.
De nombreuses quilteuses continuent de créer des dessus-de-lit pour leur esthétique et leur forte valeur symbolique. France Patchwork favorise la conservation du patrimoine et de la qualité du travail traditionnel, notamment par sa section Quilts de Légende.

 

Le traditionnel, c’est le patchwork tel que l’ont pratiqué les pionnières.

Les quilts, ces petits morceaux de tissus différents assemblés et cousus à la main en d’audacieuses géométries colorées, font partie de l’histoire de l’art Nord-américain.

A l’origine, simples courtepointes confectionnées à partir de récupération de tissus et de matelassages, les émigrantes vers le nouveau monde ont su faire évoluer leurs traditions par une nouvelle manière de faire. Au fil du temps, ces femmes ont imaginé, dessiné, assemblé de nombreux motifs auxquels elles donnaient un nom. Véritable espace de liberté pour ces femmes déracinées, le quilting mêle à la fois valeurs familiales, mémoires d’une communauté, expression d’une actualité politique et sociale, au-delà de la simple valorisation du travail féminin domestique…. 

Et aujourd’hui ?

Faire du patchwork traditionnel ne veut pas dire forcément recopier des ouvrages anciens. On peut utiliser un motif créé par une de ces femmes américaines, en connaître la symbolique ou son histoire, et se le réapproprier pour exprimer des sentiments ou des moments de vie comme ces femmes l’ont fait bien avant nous. Le patchwork peut être aussi un moyen d’expression artistique et, à partir de motifs traditionnels et de réflexions personnelles, nous inventons alors des compositions originales directement inspirées de nos émotions ou d’évènements de la vie, véritables œuvres d’art ayant perdu toute trace d’utilité comme dans les ouvrages traditionnels.

Au cœur des quilts, du chemin de l’émigration… au chemin de la création, Dominique Herbay

Ô Toulouse, en rouge et noir…

La Ruche fait son miel du patrimoine régional, celui de Midi-Pyrénées. C’est donc aujourd’hui une drôle d’histoire locale que je vous conte.

Si les briques justifient facilement le nom de Ville Rose à Toulouse, la persistance du rouge et noir est moins connue. Nougaro l’évoquait ainsi :

D’une fleur de corail que le soleil arrose
C’est peut être pour ça malgré ton rouge et noir
C’est peut être pour ça qu’on te dit ville rose…

(Chanson Toulouse, 1967)

Le Rouge et Noir : non pas pour faire plaisir à Jeanne Mas (chanteuse à la célébrité éphémère dans les années 80-90, avec notamment le titre capitouls« En rouge et noir« ), ni même à Stendhal (Le Rouge et le Noir), mais sans aucun doute en souvenir des Capitouls. Toulouse avait un statut original et indépendant et, du Moyen-Âge jusqu’à la Révolution de 1789, les Capitouls étaient des notables élus, en quelque sorte des membres du conseil municipal de la ville, avec une administration cohérente et organisée. Traditionnellement, ils étaient vêtus de rouge et noir à chaque réunion, au Capitole.pz_1370

Très officiellement, c’est en l’honneur des Capitouls, ces hommes braves, renommés, indépendants du pouvoir royal centralisé, que l’équipe sportive prit les mêmes couleurs comme emblème. Mais Madeleine nous a bien amusées hier en nous apprenant l’origine du logo de l’équipe de rugby de la Ville Rose, qui est, comme les maillots des rugbymen du Stade Toulousain, rouge et noir :

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Le S rouge entourant le T noir fait partie de notre environnement. Notre équipe est souvent gagnante, les Toulousains sont fiers de leur équipe et arborent souvent ces couleurs et le logo : 

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Une équipe bénie des Dieux ? Oui, ou presque, puisqu’elle est sous la protection de St-Thomas d’Aquin finalement ! C’est une histoire qui commence au cœur du Moyen-Âge. Les Dominicains toulousains avaient récupéré la dépouille de ce Saint italien, patron du Savoir et des Universités, et la déposèrent à St-Sernin.

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La basilique de St-Sernin, merveille d’architecture romane en briques.

Depuis 1974, sa sépulture est aux Jacobins, mais de son long repos à St-Sernin, il reste une belle mosaïque en son honneur, dans la Chapelle des Esprits :

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C’est en visitant la basilique qu’un certain Lucien Cézéra eut, dans les années 50, l’idée du logo du club sportif !

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Mosaïque magnifique qui n’est pas pour le Stade Toulousain mais S pour Saint, T pour Thomas !

Et cela inspire également des quilteuses : Florence fit ce porte-plateau à son fils fan du Stade Toulousain, il y a quelques années !

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Bel appliqué de deux symboles bien connus ici : la croix occitane et le logo du Stade Toulousain !

Merci à Madeleine et Florence sans qui cet article ne serait pas !

 

Bouquets d’Hiver

Avant que n’arrive la date officielle du printemps, je suis extrêmement heureuse de vous présenter un quilt d’exception réalisé par Madeleine, une de nos Abeilles, qu’elle a baptisé Bouquets d’Hiver… En vraie Capricorne, Madeleine ne craint pas cette saison !

when the cold wind blows

Modèle extrait de ce livre signé Blackbird Designs.

Madeleine a conservé l’esprit des créatrices de Blackbird Designs, Barb Adams et Alma Allen, qui ont ici dessiné des plantes accompagnant l’hiver de leurs plus beaux atours, réinterprétant à leur manière le style Baltimore, ces quilts aux blocs figuratifs si travaillés. Je vous présenterai celui-ci bloc par bloc quand il sera exposé* car les photos que j’ai prises ne rendent pas justice au quilt, je les recommencerai donc… En attendant voici une photo faite à l’extérieur vendredi dernier, trois copines perchées sur un banc :

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Bouquets d’Hiver, Madeleine Fillola, 2013 (230 cm x 230 cm)
Réalisation traditionnelle « dans les règles de l’art » avec un superbe appliqué, un quilting dense parfait, une bordure originale en vagues et maxi-croquet … Bientôt des photos de détails ! Entièrement réalisé à la main… Je suis si admirative !
Couleurs brique et pastel… Nous avons utilisé les mêmes tissus pour des résultats fort différents, vous pourrez bientôt le constater 🙂

Ce quilt est pour nous un symbole de notre amitié au cœur de la Ruche.  Si j’ai un peu conseillé Madeleine pour choisir les tissus, chaque Abeille a admiré la progression de l’ouvrage, étape par étape, aidant notre amie à conserver sa motivation, Patricia lui a enseigné le matelassage « à la Amish », ce qui a grandement aidé Madeleine (il fut entièrement quilté avec les deux dés conseillés ici, sur un tambour sur pied Hinterberg acheté au Petit Comptoir), Martine et Christine ont bien aidé pour l’ajustement du croquet en bordure… et Christine a mis tout son talent au service d’une étiquette qui reprend exactement le modèle de deux fleurs, la forme des vases, le rappel du matelassage en grille et le croquet de bordure :

étiquette par ChristineL’étiquette reprend les caractéristiques de ce merveilleux quilt.

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* A Colomiers, ouest de Toulouse : exposition  du 22 au 28 mars de 10 h à 18 h, salle Gascogne (de la N 124, sortie n° 5), du Club de Patchwork Léo Lagrange de Colomiers qui fête ses 20 ans. Venez nombreux !

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Premier Bouquet d’Hiver… 

Quiltement Vôtre,

Katell

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Inspiration et création

Comment se renouveler dans le patchwork ? La question se pose lorsqu’on n’a pas envie de se lancer dans des ouvrages très modernes, qu’on peut se sentir au bout de quelques années un peu prisonnières des modèles classiques, tributaires des exemples des magazines aux nouvelles gammes de tissus tentateurs… et finalement envahies de tonnes de restes de tissus. A chacune de trouver sa bonne solution, la mienne est depuis longtemps dirigée vers le scrap-quilt qui m’amuse. Plus je mets de bouts de tissus différents venus de mes tiroirs mais aussi d’échanges entre copines, plus je suis contente !

Lorsque j’ai découvert les photos de quelques quilts de Marie-Claude (voir l’article précédent) dans le Quiltmania n° 57, je l’ai montré à mes élèves d’alors. Très vite Madeleine, qui finissait son 2e ouvrage, voulut faire un quilt inspiré de Marie-Claude, les Cubes Flottants.

Mais que faire ? Impossible de trouver ces tissus japonais soyeux, en voulant le copier on n’aurait qu’un malheureux ersatz et d’ailleurs l’harmonie sur fond indigo n’aurait pas convenu à l’intérieur de Madeleine. Alors, nous avons repris les restes de tissus de ses deux premiers quilts, à dominante verte, jaune, beige et feuille morte ; le fond s’est alors imposé : ce seront des tissus foncés divers : noirs, gris, bruns… Et voici le résultat, un quilt cousu dans la plus grande tradition, cousu et quilté main, inspiré par un autre quilt mais suffisamment personnalisé pour avoir sa vie propre :

Nous voici donc rassurées, les possibilités du patchwork sont infinies et nous permettront toujours d’exprimer ses propres goûts, d’utiliser des tissus qui nous racontent notre histoire… Et c’est tellement plus gratifiant d’ajouter sa touche personnelle à un quilt que nous mettrons des semaines à terminer !

Sentez-vous libres de faire ce que vous aimez, de modifier les modèles qui vous inspirent, publiés pour vous donner envie de faire du patchwork, vous motiver, vous montrer une voie… J’ai moi-même des difficultés à laisser pousser les ailes de la création qui m’éloignent d’un modèle qui me plaît déjà tel quel, mais ce sont ceux pour lesquels j’ai fait cet effort qui me tiennent le plus à coeur !

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Bouquet d’antan

Quiltmania est un magazine que je ne me lasse pas de feuilleter. Depuis le premier numéro, je les achète, les lis, rêve sur tout ce que je pourrais faire comme quilts si j’avais 10 vies (je me contenterais bien de 9 comme les chats !). Quand je m’y replonge, je me rends compte de l’extrême richesse de cette revue française. Cocorico ! Les Abeilles autour de moi sont tout aussi fans…

Madeleine a choisi ce très beau tableau inspiré d’un modèle du XIXe siècle dans un ancien numéro. La bordure qui reprend les fleurs du bouquet ne vient pas de Quiltmania, mais de photos vues sur internet, à la fois des USA et de France. Qui s’est inspiré de qui ? Eternelle question, nous n’avons pas fait d’enquête, notre Abeille a juste mis tout son coeur pour réussir cet appliqué très soigné aux couleurs éclatantes !

Bouquet d’Antan, réalisé par Madeleine, d’après un modèle Quiltmania (n° 17)          Quelle harmonie reposante !

Des dés, des dés…

J’aime la simplicité apparente des quilts faits avec un seul gabarit. Simplicité bien sûr dans la répétition, mais subtilité souvent dans l’agencement des tissus de couleurs et valeurs différentes. On reste souvent sans voix devant un simplissime assemblage de carrés ou un Jardin de Grand-Mère…

Le mois dernier, quelques Abeilles ont voulu apprendre les astuces pour coudre des dés, non pas de manière traditionnelle à la main comme Supergoof* Superquilteuse mais « à la Katell », avec un ensemble de petits trucs pour coudre si possible vite et bien à la machine.

Eh bien, voici le premier résultat ! Madeleine a déjà terminé ce mini-quilt avec des chutes de tissus « repros », c’est-à-dire des reproductions de tissus anciens du XIXe siècle. Qu’en pensez-vous ? 

Moi, j’adore ! Et le mien?… En cours de quilting à la main, vous le verrez donc un peu plus tard !

*Blog de Supergoof : www.supergoof.web-log.nl/