Rien n’est Noir

                     Photo Tomas Criger

Il est un livre où l’on avance au gré des passions aux couleurs primaires, bleu, rouge, jaune, avec des chapitres aux nuances poétiques, où tout est vibrant, fleuri, éclatant, flamboyant, ténébreux, brillant, multicolore, lumineux, ombrageux, chatoyant, incandescent…
Seuls les cheveux et les yeux de l’héroïne sont noirs, un Noir à la Soulages, un Noir de lumière et d’émotion.

                                     

Après avoir écrit deux articles sur Frida Kahlo au printemps, j’ai continué de me sentir impressionnée par cette femme, elle restait obstinément quelque part dans mon cœur et ma mémoire. J’ai donc lu, cet été, deux parmi les nombreux livres qui lui sont consacrés. J’ai grandement apprécié la biographie de Frida Kahlo écrite par la franco-mexicano-cubaine Rauda Jamis, puis j’ai plongé dans le roman de la parisienne-bretonne Claire Berest. Chaque portrait rend avec vérité, je le sens, ce feu follet que fut Frida. Chaque écrivaine est inspirée, sinon habitée par l’Inspiratrice, ayant tout lu, tout vu, tout visité, tout ressenti d’Elle.

Lien vers mon article Frida Kahlo, icône féminine
J’évoque dans le deuxième article des femmes inspirées et des quilts sur Frida Kahlo l’Unique, devenue un symbole qui touche intimement de nombreuses femmes. Lien vers l’article Frida, Laura & Betty.

Si vous avez été touchée par Frida à travers ces articles, vous adorerez les livres* et en particulier Rien n’est noir :

Ce livre vient tout juste de sortir en Poche et a remporté le Grand Prix des lectrices du magazine ELLE 2020 en juin dernier. @claireberest

L’écrivaine s’est tellement imprégnée de son héroïne que parfois, on ne sait plus de qui sont les mots, de l’auteure ou si les phrases sont extraites du Journal ou encore de la volumineuse correspondance de Frida. Ce livre est rempli des passions et des émotions de Frida, ses émois comme ses douleurs, ses amours comme ses colères. Claire et Frida ne font plus qu’Une. La fusion est tellement forte qu’elle s’est mise à ressembler à son sujet ! Un jeu esthétique bluffant.

Claire Berest, 2016
@claireberest (compte instagram de Claire Berest, 2020)
@claireberest

Après avoir lu ce livre, on a envie de porter de longues jupes éclatantes, de se charger de volumineux bijoux ethniques et piquer des fleurs dans ses cheveux !

Le titre Rien n’est Noir résonnait en moi quand j’écrivais Octobre Noir. Même quand on est saturé de tristesse, d’angoisse, de révolte, on peut s’accrocher à des exemples qui aident à s’élever, comme la Déesse du 20e siècle qu’est devenue Frida Kahlo, ou toute personne que vous admirez. 

Ne perds jamais espoir. Lorsque le soleil se couche, les étoiles apparaissent.

 Derrière chaque difficulté, il y a une opportunité.
Albert Einstein

* Naturellement, il est judicieux d’attendre la réouverture des librairies pour acheter ces livres…

Autre personne qui me touche, plus près de nous. Rose l’Angevine a écrit plusieurs commentaires pertinents à l’issue de quelques-uns de mes articles. Elle vit en EHPAD où 9 personnes sont contaminées, d’où un confinement strict, une solitude accrue, mais elle continue de faire du patchwork l’après-midi ! Elle a offert son quilt du confinement « Ensemble malgré tout » à un de ses fils médecin pour son anniversaire, elle suit le quilt mystère France Patchwork actuel et elle vient tout juste de coudre une crapaudine… La crapaudine est un sac à ouvrages qui a une grande ouverture, bien pratique pour transporter un ouvrage. C’est un très vieux modèle que j’ai vu en tapisserie (petit point) chez ma grand-mère, en brocante (cela devait être populaire !), puis dans des livres, sur internet… Je l’ai refait à mon goût du jour et mis en modèle dans BeeBook. La semaine dernière donc, Rose l’Angevine a transformé une robe de plage en crapaudine ! Un exemple de recyclage intelligent, fort bien fait… 

Une jolie robe d’été…
…transformée en ravissant sac à ouvrage !

A 82 ans, Rose continue d’être curieuse, active et connectée. Elle a remué ciel et terre pour que les personnes en EHPAD ne soient plus isolées pendant le confinement. Ce sont des actions comme les siennes qui ont fait assouplir les règles, pour qu’il n’y ait plus le ravage du glissement fatal dû à l’isolement mortellement ennuyeux… Un immense bravo ! Même si la vie n’est pas toujours rose, cette dame positive et pugnace a choisi ce pseudo Rose l’Angevine… Il n’y a pas de hasard !

 Ce que l’optimiste voit en rose, le pessimiste le voit en noir.
Victor Hugo

Annie du blog Des Tulipes et des Coeurs a aussi un grand ❤ et aime les couleurs ! Pour son groupe, elle a préparé les instructions en français d’un quilt moderne et bien gai, destiné aux sinistrés de la tempête Alex dans les Alpes-Maritimes. Le modèle est paru dans le magazine Curated Quilts :

Modèle de Heather Kojan

Annie a reçu l’autorisation de diffuser ces instructions dans un but non commercial. Si vous souhaitez les recevoir pour faire un quilt seul(e) ou en groupe, écrivez-lui (colonne de droite de son blog), elle vous les enverra très vite gracieusement par email.

Merci pour ce partage Annie !

Le chaos est rempli d’espoir parce qu’il annonce une renaissance.
Coline Serreau

Et mon petit doigt me souffle que dès ce matin, sur le forum France Patchwork, il va y avoir des nouveautés…

C’est gris bien sombre pour l’activité de nos villages et nos centres-villes. Un mal pour un bien, le premier confinement a largement favorisé la fourniture des denrées alimentaires locales, et je crois qu’heureusement cela continue. Mais nous avons aussi besoin de nourrir notre esprit…

Depuis hier soir, nous savons que les librairies ne rouvriront pas dans l’immédiat. Le terme « bien non-essentiel » fait mal.

L’espoir, ce n’est pas l’optimisme.
Ce n’est pas non plus la conviction qu’une chose va bien se passer,
mais au contraire la certitude que cette chose a un sens,
quelle que soit la façon dont elle va se passer.
Vaclav Havel

Rien n’est noir, les merceries et donc beaucoup de magasins de tissus sont, cette fois-ci, considérés comme essentiels… Gardons le moral et restons tous prudents afin de retrouver au plus vite une vie pleine de couleurs.

Les Reines Victoria

Victoria, jeune princesse de père anglais et de mère allemande, devint une des plus grande reines du monde : pendant plus de 63 ans reine de la Grande-Bretagne et de l’Irlande, 33 ans reine du Canada, 24 ans Impératrice des Indes, et 21 jours (règne interrompu par sa mort) reine de l’Australie. Sa longévité marqua le 19e siècle, si riche en mutations avec l’industrialisation de l’Occident, l’apogée de l’empire britannique après la défaite de Napoléon, la révolution scientifique avec Darwin, la réforme artistique en architecture, en peinture et décoration intérieure avec Arts & Crafts… Nos voisins et amis britanniques ont bénéficié de plusieurs reines qui ont compté, alors que nous nous privions de cette possibilité avec la loi salique qui interdisait aux femmes de succéder au trône français…

La Jeune Victoria en 1842 (23 ans), par Franz Winterhalter

Au cinéma, à la télévision, la reine Victoria se trouve campée sous les traits de maintes actrices, y compris tout récemment. J’en retiendrai une, juste avant le tournage des Sissi : Romy Schneider offrit le lumineux sourire de ses 16 ans pour interpréter la jeunesse de Victoria :

Autant en Emporte le Vent ? Non, les Jeunes Années d’une Reine !

Au 21e siècle, il y a toujours une reine Victoria pour moi. Elle naquit dans le Minnesota rural aux hivers glaciaux, typique jolie fille de la campagne qui pousse comme un plant de maïs, grande fille toute simple à la grâce d’une mannequin au sourire ravageur… Elle apprit la couture avec sa mère, ne cessant de jouer avec les chutes de tissus, à inventer des trucs et des histoires pour sa poupée Barbie. Sa grande inspiration pour la vie est sa grand-mère, Elda, qui partagea les joies du patchwork à sa manière, avec quelques règles mais aussi beaucoup de libertés, telles qu’on les voit dans les quilts qui n’avaient aucune autre ambition que de bien réchauffer joyeusement la famille. Les quilts des femmes de sa famille sont osés, éclatants de couleurs, rassemblant d’improbables restes de vêtements, de linge de maison… C’est sur cet héritage que Victoria a construit son royaume.

Ses quatre livres sont autant d’inspirations pour nous…

En juin dernier, Victoria et moi avions une actualité similaire, la sortie d’un livre ! Une Première pour moi, une rétrospective (déjà!) pour Victoria. Playing with Purpose reprend le principe qui lui tient à cœur : créer, c’est jouer! Contrairement à ses trois livres précédents, pas d’explications techniques ici, mais l’ambition de voir cet ouvrage reconnu comme un « beau livre ». Aux États-Unis, il est des livres qu’on appelle des Coffee Table Books, des livres qu’on laisse intentionnellement sur la table du salon pour marquer une orientation artistique, une humeur du moment, une décoration qui parle de ses choix, ses coups de cœur, ses revendications.

Victoria est non seulement une artiste, une quilteuse qui crée des quilts hérités de la tradition avec une libération des codes et des couleurs, mais c’est aussi une influenceuse convaincante dans le monde des arts. Grâce à elle et d’autres, les quilts modernes acquièrent, au moins aux USA, un statut d’oeuvre d’art. Cette artiste est doublée d’une grande capacité à faire bouger les foules, enthousiasmer son public, elle est si charismatique ! Une Reine en son domaine…

Je suis très reconnaissante à Victoria de m’avoir offert la photo d’un de ses quilts, fait dans la lignée de l’héritage des quilts de Gee’s Bend :

Un quilt vu dans BeeBook !

J’aurai l’immense joie de rencontrer ma chère Queen Victoria en mars, je vous raconterai notre rencontre ! En attendant, je vais relire ses livres, si riches d’inspiration et de joie de vivre !

Edit : fausse information sur un site espagnol, Victoria ne sera pas en Espagne en mars prochain. Je suis très déçue…

 

Plus + Esprit Plus +

Drôle de signe : le +

Drôle de signe, c’était une rubrique lancée en 2015… Tous les articles précédents sont par ici avec  &@# et xoxo ; en voici un nouveau avec un signe très banal…

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Le signe d’addition + et le signe de soustraction -, sont des inventions bien plus récentes que notre alphabet roman ou nos chiffres arabes. Ils seraient une déformation des lettres majuscules P et M, créés en Allemagne comme l’atteste un écrit de 1489. Ces signes indispensables se sont ensuite déployés en Europe, puis ils sont devenus universels en mathématiques et dans la vie courante.

La croix en forme de + est par ailleurs un signe vieux comme le monde. Bien sûr, avec un bras long et un court, il symbolise la chrétienté. Cependant, je viens de lire un roman intrigant « où tout est vrai », d’après l’auteur, dans lequel il donne de nombreux exemples d’utilisation de cette croix avant l’ère chrétienne. Je ne déflorerai pas le plaisir de la lecture, il s’agit de :

Précédemment publié sous un pseudo, sous le titre de La dernière Licorne. Une belle évasion vers les origines du mythe de l’Arche de Noé…

Un autre signe apparenté et tout aussi ancienne, la croix coudée, se retrouve un peu partout dans le monde et notamment sur des sites du Néolithique en Mésopotamie. Ses bras donnent du mouvement à la sage croix. La même, nommée alors Svastika, est un signe indien paru au 3e siècle avant JC et possède de nombreuses significations sacrées, notamment pour les Bouddhistes ; en Inde, on retrouve encore ce symbole sur des bâtiments, sur de nombreux objets y compris des tapis et des quilts (voir le livre Godharis, Éditions Quiltmania). Il serait fastidieux de nommer toutes les civilisations présentes et passées qui l’ont vénéré ! Ici une des listes qu’on peut trouver sur internet. Par exemple, ce signe existe depuis la nuit des temps chez les peuples premiers d’Amérique et pour les Navajos, c’était le symbole de la bûche tournoyante destinée à rétablir l’harmonie, en cas de maladie. Partout aux USA, ces signes naguère très fréquents ont été bannis au cours de la Seconde Guerre Mondiale, alors qu’ils ne représentaient que du positif, du porte-bonheur au signe religieux. C’est un magnifique symbole universel, durablement gâché par l’ignominie de l’idéologie du Parti national-socialiste allemand qui le prit en emblème. Cette semaine, des profanations de tombes en Alsace glacent toujours les sangs.

Équipe de basketteurs amérindiens en 1909 en Oklahoma. (Vu sur ce blog)

Pauvre petit quilt de poupée cousu en 1915 en toute innocence aux États-Unis :

Livre Women and their Quilts, That Patchwork Place, 1988.

Ce petit quilt (50 x 60 cm) fut créé par une femme de l’Iowa, mère de sept enfants, fine couturière, qui élevait des poules. Elle fit pour une de ses filles (et pour sa poupée à tête de porcelaine) un joli quilt bicolore aux points de quilting qui suscitaient l’admiration de tous. Poupée et quilt furent ensuite offerts à la demoiselle de la nouvelle génération… Mais ce sont les années 30, le bloc fait polémique, alors la fillette pose toujours le quilt à l’envers et profite en solitaire du dessin rouge…

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Un quilt modèle de BeeBook : Esprit Plus

Si + aux branches égales est le signe d’une addition, c’est aussi couramment le signe de l’énergie et de la positivité. C’est bien ainsi que je perçois le beau quilt de LeeAnn de Seattle, le modèle Esprit Plus dans BeeBook :

Ce quilt est tout en velours côtelé. L’épaisseur des tissus aurait rendu un quilting difficile, LeeAnn a donc opté pour des nouettes. C’est un quilt confortable, doux et qui engendre la bonne humeur ! J’ai utilisé un petit bout de ce stock de tissus inhabituels en patchwork dans un petit quilt qui me tient à cœur, Velours Rouge.

BeeBook, livre édité par les Éditions France Patchwork, esten vente sur le site, rubrique Boutique. Je l’ai écrit et signé, mais de nombreuses amies comme LeeAnn ont contribué à son succès !

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Aujourd’hui, quelqu’un a besoin de beaucoup d’énergie positive, oserais-je dire qu’il le porte sur lui ?

Saint-Nicolas rend visite à tous les enfants sages, il y en a beaucoup et c’est tant mieux !

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La Nature nous inspire…

A l’instar de nombre de quilteuses, la Nature est l’inspiration majeure de Bernadette Mayr. Connaissez-vous ses livres ?

Seul son premier a été traduit en français (Patchwork fleuri, SAEP, 2006). Certains récents l’ont été en anglais, mais tous sont édités d’abord en allemand.

Il est certain que cette artiste a eu une grande influence sur moi ! Elle présente de nombreuses techniques sympas qu’elle n’a pas forcément inventées, mais adaptées pour en faire un style bien reconnaissable. Son petit secret ? Elle aime ajouter des tissus rayés blanc-noir dans ses quilts ! Comme je le dis souvent en stage, ajouter une touche de blanc et noir, les valeurs extrêmes, donne un volume visuel au top.

Je n’avais jamais pris le temps de vous montrer deux quilts faits par les adhérents du Club de patchwork de Colomiers ; à la réception de l’article de Nicole, cela m’a rappelé que je devais réparer ce retard, notre inspiration étant, pour les papillons, exactement la même, de Bernadette Mayr.  C’était en mai-juin 2017. Comme j’avais proposé un atelier pour montrer comment faire les papillons et donner les instructions de couleurs pour les 9-patch, bien innocemment la Présidente et la Secrétaire y ont participé… ignorant que c’était pour leur cadeau de départ 😏 Nous avons bien ri lors de la remise des quilts à Danielle et Éliane ! Nous avions prétexté une tombola à venir et elles aimaient beaucoup les deux projets !

L’Envol, offert par les adhérents du club de Colomiers à Danielle.

Pour l’Envol, nous avons simplement suivi le modèle du livre, les schémas permettent de suivre même si on ne comprend pas l’allemand. Naturellement, la disposition est différente de celle de l’artiste : nous avons assemblé les blocs comme bon nous semblait. Le fond blanc est de la récupération de vieux draps, les papillons sont faits des tissus des membres de notre club, tout le monde a fait de formidables papillons et nine-patchs. Le club avait fourni du tissu rayé blanc-noir, suivant l’excellente idée de Bernadette pour le corps des lépidoptères.

Photos un peu surexposées, le soleil est encore sur Toulouse en ce 21 octobre 🌞

Celui destiné à Eliane s’inspire directement, lui aussi, d’un modèle trouvé dans un livre (No Scrap left Behind, Amanda Jean Nyberg, Stash Books). Nous avons choisi des couleurs aussi douces qu’Éliane, rose-vert-gris-blanc, pour un accord très printanier qui contraste fort ici avec les couleurs automnales flamboyantes des amélanchiers du Canada :

Simplicité : de mini 9-patchs encadrés de tissus variés…

Et comme toujours, Bee Kristine a fait les étiquettes :

Venons-en à la semaine dernière, marquée pour nous par le Salon des Tendances créatives de Toulouse où France Patchwork était présente, comme depuis plus de 20 ans je pense ! Le stand était tenu par notre Délégation avec Brigitte Gaston à sa tête, le voici photographié avant l’ouverture, le premier jour :

La galerie FP montrait les quilts issus du concours Do, ré, mi… Lin, sur les jolies chansons françaises de notre patrimoine. Vous avez toutes les photos de la webmestre FP, Édith Bouilly, ici.

Hop, notre gentille amie Françoise met la dernière touche avant que la foule n’arrive !

Nous avons aussi exposé une douzaine de quilts de BeeBook, le premier livre édité par France Patchwork. Chacun a attiré des commentaires élogieux, les Abeilles ont parlé avec passion des particularités de nos quilts : les échanges furent très chaleureux, merci à tous ceux qui sont venus à notre rencontre, toujours le sourire aux lèvres 😃 Nous sommes très heureuses que notre livre rencontre ce succès auprès du public !

Nous le voyons bien d’un quilt à l’autre, la Nature nous inspire nous aussi ! La Marguerite de Kristine (Tendre Daisy dans le livre) a été fort admirée. Le quilt aux coquelicots de Cécile Milhau (J’ai descendu dans mon jardin), ici plié, a ensuite été exposé sur une chaise : admiration unanime là aussi !

A gauche, Vivant & Naturel, à droite, Tendre Daisy.

Nuit au Mas d’Azil d’Éliane, La Cause des Femmes, Les Hirondelles sont de retour en Asie d’Évelyne (encore un quilt plébiscité!).

Je ne serais pas complète si j’oubliais de dire que les quilts d’Andrée en wax sont arrivés 10 mn après l’ouverture de jeudi (et donc peu après ces photos), ils ont été disposés en évidence et ont été fort admirés. Beaucoup de personnes ont découvert la beauté des tissus wax en patchwork. Certaines s’y étaient déjà essayées comme Claudine du club des Can’canettes de Castres qui m’a depuis envoyé la photo du sien :

Tohu-Bohu par Claudine Bize, une très belle composition.

Détente en fin de la première journée, un petit pas de danse drapée dans un quilt d’Andrée :

Face au bar, drapée de Bulles Africaines, mais non, je n’ai rien bu 😃

Bonnes vacances, à bientôt !

Ateliers inspirés par BeeBook

Indispensables !

Quel thème ont choisi les Can’canettes de Castres pour leur rentrée ? L’Indispensable de BeeBook !

La forme, simple et pratique, a séduit tout le groupe autour de Rachel et Jo. Voici les premières photos de Jo Drouet, avec encore quelques finitions à apporter deci delà, mais on voit déjà bien toute la créativité du groupe :

Un modèle qui se prête, comme je l’espérais, à de multiples interprétations. Bravo à chacune !

La Forêt chez Marmotte Rousse

Pour notre amie Marmotte, le premier atelier BeeBook s’est fait avec ses amies le temps d’une retraite au Terrier, en fin d’été… Toute son histoire se trouve par ici.

Cela me fait bien sûr très plaisir de voir vivre les ouvrages suggérés dans mon livre… Si vous aussi, vous souhaitez partager vos réalisations BeeBook, écrivez-moi à quilteuseforever(arobase)orange.fr.

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BeeBook est toujours disponible aux stands France Patchwork pendant les Salons (le prochain étant celui de Toulouse cette semaine, du 17 au 20 octobre, au Parc des Expositions) et par correspondance, voir par ici.

Une bonne nouvelle du week-end dernier : LeeAnn a gagné un Prix à l’International Quilt & Fiber Art Festival d’Everett (WA) avec un quilt dont vous trouvez l’origine dans BeeBook. Congratulations dear LeeAnn!

Hourglass, LeeAnn Decker, blog Nifty Quilts.

A bientôt !

En fin d’après-midi à la Garoffe

Parfois, l’art du patchwork titille les jeunes femmes, mais quand et comment s’y mettre ? La vie quotidienne est déjà si remplie… La solution est souvent, pour elles, d’assister à des stages, ou à défaut farfouiller sur internet, visionner des vidéos ou acheter des livres, mais elles ne connaissent pas la convivialité des rencontres d’amies quilteuses qu’on retrouve année après année… quel dommage. 

The Quilting Bee, peint par Grandmother Moses : cette peinture naïve montre la convivialité de ce genre de réunion où, naguère, les femmes d’une communauté (village, paroisse) se réunissaient avec, parfois, le reste de la famille autour !

C’était il y a une dizaine d’années : Caroline, maman d’une petite fille, profita de sa seconde maternité pour se ménager quelques heures de cours de patchwork par semaine tout en poursuivant sa brillante carrière. Elle est tombée sur moi, j’animais alors des cours de patch dans un magasin de loisirs créatifs… Nous nous sommes très bien entendues, Caro a rencontré les autres Abeilles et vient dès que possible à nos réunions (elle faisait partie du groupe accueillant Betty et son mari), nos maris se connaissaient déjà au travail… Tout est réuni pour que l’amitié perdure et Caroline est la jeunette de notre groupe, même si elle ne peut consacrer beaucoup de temps à ses tissus ! 

Un congé parental peut être l’opportunité pour s’offrir, comme Caroline l’a fait, une petite série de cours de patchwork pour, ensuite, devenir autonome. Renseignez-vous auprès des quelques magasins de loisirs créatifs qui nous restent, ou auprès des clubs de patchwork, pour trouver la personne qui pourra vous lancer et aussi, vous introduire dans le tissu amical des quilteuses de votre environnement. Sans oublier, l’adhésion à France Patchwork, indispensable !

Caroline a choisi ensuite d’être pleinement présente pour ses enfants et un grand projet familial est né : La Garoffe. La Garoffe, une ferme de Pibrac « dans son jus », achetée voilà quelques années, rénovée avec talent pour en faire une chambre d’hôtes, un lieu de séminaires, de formations, de réceptions…

Caroline et Julien ont conservé toutes les belles particularités du lieu, les vieux objets de la ferme, tout en modernisant le bâtiment au goût du jour. On se sent bien chez eux ! Une vieille charrette peinte en bleu fut extirpée du fond de la grange, elle trône maintenant dans un coin du jardin. Quand il a fallu penser aux photos des quilts pour BeeBook, le souvenir de cette charrette m’est immédiatement venu à l’esprit. Elle est bleue, peinte au pastel des teinturiers (ou isatis tinctoria, plante qui fit la fortune de la région toulousaine). C’était une tradition de traiter le bois ainsi : la peinture de pastel (ou son substitut : bleu de Prusse + sulfate de baryte) est non seulement une belle et bonne protection, mais elle repousse les mouches ! Les chevaux ou bœufs qui tiraient la charrette étaient ainsi moins incommodés… Depuis la parution des souvenirs d’enfance de René Barjavel, la Charrette Bleue, en 1980, ces vestiges du travail à la ferme et des transports à la campagne sont mieux préservés. Vous pouvez en lire + et admirer de nombreuses photos de charrettes bleues par ici.

J’ai attendu le printemps, une belle fin de journée d’avril, pour aller à la Garoffe. J’ai choisi Vivant & Naturel, très coloré, comme compagnon de la charrette au bleu atténué par les années. L’histoire de ce quilt se trouve dans BeeBook, page 44, et sa photo page 4.

Pendant la séance de photos, le maître des lieux est passé : Caro habite chez son chat, c’est bien connu !

Pendant que Caro et moi faisions des photos autour de la star du jour, la charrette, nos deux maris ont récupéré un essaim d’abeilles qui s’était formé le jour-même dans leur jardin… Décidément, BeeBook a bien été créé sous le signe de l’Abeille !

La Garoffe, Pibrac (31, à l’ouest de Toulouse) : un lieu enchanteur !

Afrique : wax en patchwork

Comme tous les mardis, je vous invite à découvrir des souvenirs liés à BeeBook. Si vous avez feuilleté le livre, vous avez vu plusieurs quilts utilisant du wax, ce tissu si commun en Afrique. J’y ai écrit une esquisse des origines de ce tissu. Comme pour les quilteuses, l’intérêt pour le batik africain va croissant chez les stylistes et on trouve de plus en plus d’articles très complets, ici par exemple la chaîne de fabrication de ce tissu bien particulier.

En France, nombreuses sont les personnes ayant eu l’occasion de vivre sur ce continent, quelques mois ou bien plus, et les femmes en rapportent presque toujours des bouts de wax.

Elfie, fille d’Hélène, a vécu plusieurs années au Gabon, notre amie Hélène a donc eu l’occasion d’y aller… En amoureuse des textiles, les wax l’ont séduite et ont fait leur intrusion dans ses créations. Ils sont si colorés et graphiques qu’on n’y résiste pas !

J’aime l’harmonie qui se dégage du quilt représentant l’Afrique aux couleurs des Quatre Éléments (Air, Feu, Terre et Eau). Chaque continent est en tissus disposés en éventail. Voyez-vous où se réunissent les lames d’éventail ? Au Gabon, bien sûr !

On voit bien ici l’alternance de wax (batiks africains) et d’autres tissus. Ce quilt n’est pas dans BeeBook, merci à Hélène Vispé de me permettre de le publier ici ! Les techniques sont semi-traditionnelles : les continents sont d’abord dessinés sur un non-tissé, les tranches cousues à la machine, l’ensemble appliqué à la main. Le quilting est également fait à la main.

Vous pouvez admirer d’autres ouvrages d’Hélène par ici et la retrouver sur Instagram @helenevispe, où elle montre tous ses ouvrages au fil des jours : quelle créativité, toute aussi grande que son cœur ! 

Chantal Bommier a utilisé des wax pour le quilt présenté dans BeeBook, Harmonie en Ébène-Ivoire, vu ici et, de son séjour de 2 ans au milieu des années 80 au Cameroun, elle garde encore de nombreux tissus ! Vous pouvez voir d’autres réalisations par ici.

J’ai eu aussi la chance de vivre en Afrique, à Abidjan, mais c’était quelques années plus tôt, alors que je vivais encore avec mes parents. J’ai récolté moins de souvenirs textiles, mais je crois bien que, prochainement, je ferai moi aussi un quilt en wax…

Andrée Traversaz a créé Bulles africaines et les Moulins de Yaoundé pour BeeBook, vous avez les détails de son héritage de wax dans le livre ! J’ai eu l’idée de faire une séance de photos montrant ces deux quilts avec Noa, la petite-fille d’Andrée. Finalement, la maquette du livre ne se prêtait pas à leur publication, alors je vous montre ici quelques clichés, rien que pour vous ! Noa est si craquante…

Une première photo dans le salon, pour s’entraîner… Sur le canapé, les Moulins de Yaoundé et dans les bras, un toutou africain…

Dans la chambre de ma fille, on a mis sur le lit les Bulles africaines. Que le blanc contraste bien avec le wax ! Et toujours, le petit chien…

Ici nous avons les deux quilts d’Andrée, sa petite-fille toujours aussi souriante… et le toutou !

Je dois vous dire que Noa semble bien calme ici, mais c’est une demoiselle virevoltante, très amusante, qui n’hésite pas, lors de nos repas entre amies, à nous faire un pas de danse ou nous chanter tout son répertoire ! Elle rêve d’ailleurs, comme tant de filles nées avec The Voice, Nouvelle Star et autres émissions, de devenir Star !

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Noa, tu es déjà notre Star

Dès les premières versions de BeeBook, j’avais inclus les explications de ce petit chien avec lequel on peut tellement faire plaisir !

Jusqu’à l’avant-dernière version de BeeBook, il y avait ce petit chien dans le livre, et à chaque fois on me disait gentiment, mais avec une certaine insistance : oh mais tu crois vraiment qu’il a sa place dans ton livre ? On le connaît depuis les années 70, cela fait déjà-vu, même si en batik il a de l’allure…

Alors j’ai écouté mes amies bonnes conseillères et je ne le regrette pas, car cela aurait pris la place d’autre chose… Petit toutou en batik trouve donc sa place ici en fiche à votre disposition, Nos Toutous !

Enfin, ne manquez pas l’appel de Francine qui demande à toutes celles qui ont des chutes de wax de faire des carrés de 20 cm (+ marges) pour une oeuvre caritative, je peux vous donner son adresse par email à la demande en commentaire ci-dessous.

À mardi prochain pour d’autres petites histoires autour de BeeBook !

Promenade de Belcastel à Castelnau 😉

Une journée en Occitanie comme j’aime : jeudi dernier, nous avons avalé les kilomètres en faisant une grande boucle, revisité quelques-uns de nos lieux favoris… Voici quelques impressions, en pêle-mêle.

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L’Aveyron (12) est connu en tant que département rural, immense, à la gastronomie simple et goûteuse – ah l’aligot, les farçous verts, le gâteau à la broche et le roquefort avec la salade, pour ne citer que quelques mets végétariens !… Deux monuments récents font parler d’eux également : le viaduc de Millau, miracle d’élégance et d’intégration dans le paysage, et le musée Soulages à Rodez, miracle culturel, le noir éclairant désormais la ville. Ce musée était le but principal de notre journée.

J’avoue osciller entre l’admiration et les doutes sur l’ordre des choses dans l’art contemporain. Ce musée est parfait pour s’interroger sur le concept de l’art abstrait : ce qui est intellectuellement intéressant, ce qui émeut… et ce qui sonne creux ! Ces artistes de l’art abstrait sont néanmoins des caractères complexes et intéressants à découvrir.

On reconnaît la majestueuse cathédrale en grès rosé à des kilomètres, alors que le musée, en acier Corten, se fait discret de loin… mais pas de près, suscitant d’incessantes discussions sur le choix du matériau. L’accord est pourtant bluffant avec certaines peintures de Soulages, en noir et brou de noix…

Deux exemples de tableaux en noir brou de noix de Soulages, en parfait accord avec le bâtiment !

Je voulais y retourner pour m’imprégner de nouveau de l’outrenoir de Soulages, mais surtout de l’outremer d’Yves Klein (exposition temporaire), deux monomaniaques de LEUR couleur, l’un qui célébrera ses 100 ans à Noël, l’autre mort si jeune en 1962, à 34 ans.

Des cris bleus, exposition jusqu’en novembre 2019 à Rodez.

Le parcours d’Yves Klein est intrigant comme une étoile filante. Champion de judo, obnubilé par les Quatre Éléments (Eau, Air, Feu, Terre), mystique au point d’avoir conçu sa vision de la Sainte-Trinité dédiée à Sainte Rita (les causes désespérées…) : un artiste bien complexe qui nous frustre d’être parti si tôt. 

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Ex-voto pour Sainte Rita de Cascia par Yves Klein. Rose pour l’Esprit saint, Bleu pour le Fils et Or pour le Père. Une trinité inspirante !

Ce bleu unique, le bleu Klein, outremer outrepassé par de nouveaux solvants et une nouvelle résine de synthèse, a sans doute ruiné sa santé et causé la crise cardiaque qui l’emporta si jeune. La matière de l’oeuvre ci-dessus est constituée d’éponges naturelles.

Yves Klein apparaît en filigrane dans une histoire étrange, poétique et palpitante, que j’ai lue en début d’année grâce à ma sœur Véronique : Siècle Bleu de Jean-Pierre Goux. Si vous souhaitez découvrir à la fois les restes de l’expérience Biosphère 2, un retour sur la Lune, la beauté chez le peuple Navajo, une énergie du futur, les mensonges d’état, une pensée écologique éclairée (thème majeur) et mille autres sujets passionnants, ce roman en 2 volumes (édition La Mer Salée) est pour vous :

Siècle Bleu m’a fait passer des jours bleus et des nuits blanches !

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Le même jour, nous avions fait un grand saut dans le temps, en flânant au marché de Villefranche-de-Rouergue : très beau, très bio, très chaleureux, un de mes marchés préférés, qui me donne des sensations de siècles remontés. Bastide aux rues se coupant à angle droit, ville nouvelle du Moyen-Âge, Ville Franche s’affranchissant des obligations féodales, riche de maisons style Renaissance et d’une place carrée aux puissantes réminiscences de siècles de commerce : je m’y sens bien, comme si les pierres restituaient l’impression de jours heureux et d’opulence. Le marché ici, c’est tous les jeudis matin ! Nous y allons au moins une fois par an.

Nous avons déjeuné entre Villefranche et Rodez, toujours au bord de l’Aveyron, à Belcastel. Un village enchanteur, moi qui cherche inlassablement des signes dans les vieilles pierres. Attention, il a fortement été rénové, mais il garde tout de même son esprit. Nous mangions en terrasse, face au village, quand je me suis soudain rendu compte que les racines d’un des quilts faits pour BeeBook étaient précisément ici ! Pendant sa création, j’avais bien l’idée d’un village grimpant vers le ciel, comme tant d’autres dans la vallée de l’Aveyron (Penne dans le Tarn, Bruniquel dans le Tarn-et-Garonne et bien d’autres) mais ici la ressemblance m’a saisie, tout comme la proximité des noms, Belcastel et Castelnau ! Il a fallu y revenir pour que je me rende compte de l’inspiration précise…

A gauche, un superbe vieux pont qu’on ne voit pas bien 😦 et en face, le village qui grimpe à l’assaut de la colline ; la balade est courte mais fort agréable ! C’est au restaurant du Vieux Pont que Cyril Lignac, natif de Rodez, élève du lycée hôtelier de Villefranche-de-Rouergue, fit son BP de cuisine pendant 2 ans (1998-2000) ; l’enfant du pays a fait son chemin depuis !

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Castelnau, mon village rêvé, aux maisons de guingois dans la verdure, où chaque maison est habitée par des amis parmi lesquels de nombreuses quilteuses ! Photo très moyenne avec mon phone, mais vous en avez de meilleures dans BeeBook 🙂

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Fin de journée à Albi-la-Belle (81), promenade au bord du Tarn, en admirant les dentelles de buis heureusement sauvés des ravages de la pyrale.

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Je viens de lire un livre de Christine Machureau (romancière découverte grâce à Cécile D.), l’Hérétique, Tourmente Cathare (les Éditions du 38*), qui se passe en grande partie au sud d’Albi. On s’attache vite à une jeune fille en plein dans la croisade albigeoise, quand l’Église catholique multiplie les massacres contre des gens qui ont l’audace de vouloir vivre une foi proche des premiers Chrétiens… C’est très bien écrit et documenté, une parfaite lecture estivale !

*Cette maison d’édition se trouve en pleine région cathare et pays de cocagne, à Villefranche-de-Lauragais (31), autre Ville Franche héritée du Moyen-âge. J’aime les coïncidences !

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Le quilting en spirale

La Cause des Femmes – Merci Barbara était l’occasion de faire en grand ce que j’avais juste expérimenté naguère en essai :
le quilting en spirale !

Lors de la préparation de BeeBook, j’avais longuement parlé de ce quilting avec Chantal qui avait finalisé son quilt de cette manière. Chantal, très perfectionniste, a dessiné sa spirale avec une rigueur toute mathématique, marquant diagonales et médianes pour s’éloigner du centre de 0,5 cm à chaque cran (1/8e de tour). Oh la la, je croyais que c’était simple !

J’aime beaucoup cette photo du quilt de Chantal, l’ombre du quilt fait écho aux ombres des carrés ! Harmonie Ébène-Ivoire est un des modèles expliqués dans mon livre.

A vrai dire, Chantal avait d’abord fait une spirale à 8 cm d’écart d’un rang sur l’autre, puis en a créé une deuxième pour ne plus avoir qu’un écart de 4 cm, pour plus d’harmonie. J’ai bien compris le principe de sa construction, cela m’a bien aidée par la suite, même si j’ai suivi un autre chemin en spirale, expliqué en fin d’article.

Ensuite Nicole, qui a tant travaillé pour BeeBook, m’avait préparé plusieurs formes de spirales en prévision d’une fiche technique dans BeeBook… en cas de place.
Laquelle veux-tu, la spirale de Galilée, de Fermat, la logarithmique, celle d’Archimède ?…

 

EUH…. En abordant la construction de la spirale, j’ai compris la beauté de cette forme, au-delà des apparences. Encore une fois les mathématiques, ça peut être merveilleux ! Que de perspectives, que d’exemples dans la nature… J’ai envisagé un instant de faire le quilting en forme de triskell, mais pour une première fois c’était trop ambitieux !

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La nature montre mille exemples de spirales. N’est-elle pas un mouvement fondamental de la vie, inscrit dans la structure de l’univers, à commencer par notre ADN ? La double hélice  est en effet une double spirale en 3D… Et depuis toujours, les hommes s’en inspirent dans l’art :

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A Newgrange en Irlande, pierre gravée de triskells 3 200 ans avant JC (Wikipedia)

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Crosse d’évêque de Guérin, 12e siècle

Chef d’oeuvre de Van Gogh, La Nuit Étoilée, 1889. Vous pouvez voir ici ma collection personnelle de Van Gogh (!!!) et ma relation avec la couleur jaune…

Le labyrinthe est souvent en forme de spirale, mais on part en général de l’extérieur pour se diriger (se concentrer ?) vers le centre.

Le labyrinthe de la cathédrale de Chartres.

Butinage : Pour Chantal, Nicole et toutes les autres qui s’intéressent aux femmes scientifiques dans l’ombre des hommes, je vais encore signaler une femme, Rosalind Franklin, sans qui James Watson, Francis Crick et Maurice Wilkins n’auraient peut-être pas réussi à découvrir la fameuse structure en double hélice de l’ADN… et n’auraient pas eu le Prix Nobel de 1962. Le travail déterminant de la scientifique a cependant été allègrement escamoté par les hommes… Pour cette histoire, on peut lire la biographie de Brenda Maddox :

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Revenons à la spirale, motif de quilting. C’est bien la spirale d’Archimède qui convient, avec un écart constant. Si on prépare bien son sandwich, ensuite on n’a pas de raison d’avoir de mauvaise surprise. D’abord, il faut choisir le centre de la spirale, son point de départ. Il n’est pas obligatoirement au centre du quilt. Pour moi, il est un peu décalé, j’ai profité du cercle appliqué au centre d’un des blocs.

J’ai choisi le centre de cette étoile comme point de départ de la spirale de quilting.

Je vous conseille de dessiner le tout début de la spirale. D’abord il faut comprendre « comment ça marche », ensuite on y va avec le sourire !

La grande décision est de savoir si vous ferez une spirale très serrée ou plus lâche. Sur plusieurs blogs américains, j’ai lu que celles qui avaient pris un écartement d’1 cm environ (ou largeur d’un grand pied de biche) « ne voyaient pas » le quilting avancer, mais le résultat est superbe.

Le post de Heather de Winding Bobbins m’a bien aidée !

Une spirale rend vraiment bien sur un quilt moderne ! Ici Autumn Wind de Jessica Skultety, sur son blog Quilty Habit.

Sparkle illustre un autre tutoriel, à voir sur ce blog Elm Street Quilts

J’ai décidé de faire plus large, j’ai choisi l’écartement de la valeur d’une bobine de fil Aurifil, c’est ce que j’avais sous la main. Cela donne environ 3,2 cm, bien pour un travail confortable.

Comment faire un quilting en spirale ?

Après une minutieuse mise en sandwich, je prépare ma machine. Je procède d’abord au grand nettoyage intérieur, au changement d’aiguille aussi. Même s’il existe de super-aiguilles, je me contente des sharp 80. Et le truc simple pour garder l’écart souhaité, c’est cette petite tige qu’on peut placer à gauche ou à droite. Ici, c’est à gauche pour la spirale, écart environ 3,2 cm puisque je prépare le début de mon dessin avec ma bobine d’Aurifil 🙂

La Pfaff a un double entraînement intégré (certaines Janome aussi je crois), pour les autres marques il faut adapter un pied.

Ce verre mesure 2 fois le diamètre de la bobine, donc c’est idéal pour commencer à dessiner la spirale qui va naître en bas du rond central du bloc. Ici je vais dessiner le demi-cercle de bas en haut vers la gauche.

Je continue de marquer des repères au feutre effaçable à l’aide de la bobine, pour bien entamer la spirale.

En route pour le premier point en bas du rond ! Pour avoir la plus grande partie du quilt vers la gauche tout au long du quilting, je mets mon centre à gauche de l’aiguille. Je fais sortir manuellement le fil de canette pour qu’il n’y ait pas de bazar dessous, je tiens les 2 fils en arrière et je commence le piquage très lentement, aiguille enfoncée programmée, en corrigeant la trajectoire tous les deux, puis trois, puis quatre points. Plus la spirale s’agrandira, plus ce sera fluide.

Quand j’arrive à la fin du premier tour de spirale, je n’ai plus de marquage, j’abaisse la tige qui se positionne sur la couture précédente. Tournicoti-tournicoton, continuons jusqu’au bout du quilt !

Il est relativement fastidieux de tourner tout le quilt sans arrêt, mais on s’y fait. Je n’ai pas trouvé ce quilting difficile, même si mon sandwich trop peu densément préparé m’a causé quelques plis derrière… mais chut, ne le dites pas !!

Une fois qu’on arrive au bord sur le milieu des côtés, on quilte les quatre angles en courbes, de la même manière, en écho des lignes précédentes.

Et voilà !

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Il n’y a jamais une seule bonne façon de faire, d’autres préféreront quilter une spirale en piqué libre, ou avec d’autres astuces. N’hésitez pas à expérimenter !

Pour plus de précisions sur le quilting machine, consultez les dossiers de Chantal Baquin, spécialiste de ce domaine, dans Les Nouvelles n° 140 & 141. 

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Photo du quilt : The Quilting Company, quilt de Catherine Redford

 

Merci Barbara !

Barbara Brackman est citée bien des fois dans BeeBook, j’ai tant appris d’elle !
Barbara, your BeeBook has just been sent, please be patient!

En février 2015, je vous racontais pourquoi j’aimais Barbara Brackman, et j’avouais en fin d’article ne pas avoir terminé un Quilt Along commencé en 2012, QAL proposé sur le thème des Droits des Femmes (Grandmother’s Choice).

Bee Kristine l’avait fait en même temps que moi… mais l’avait vite fini, elle  !!!

Sa belle étiquette est entourée de lisières de tissus qu’elle avait achetés en Pennsylvanie, exprès pour ce sampler.

Près de 400 personnes étaient inscrites sur notre groupe Flickr, la plupart l’ont sans doute terminé. C’était une bouffée de joie à chaque découverte de blocs faits par les copines ! Voici quelques quilts Grandmother’s Choice finis qui sortent du rendu traditionnel avec des tissus repros :

Cheryl de Caroline du Nord a excellé à la fois dans le montage et le quilting machine !

Kathie d’Australie a monté les blocs bleus autour d’un médaillon

Grandmother’s Choice Sampler de Georgann Eglinski, 36 blocs sélectionnés, quilt fait pour une vente aux enchères en faveur des femmes malades. Intemporelle combinaison de couleurs…

Pendant une année, Barbara nous avait fourni de nombreux documents sur les actions des suffragettes et autres féministes, tout en nous donnant un bloc par semaine à faire. J’ai adoré lire ses articles mais je n’ai pas tenu le rythme de la confection des blocs, dommage… En revanche, j’aimais trop mes blocs déjà faits pour les laisser inutilisés !

La préparation de mon livre a été l’étincelle pour me faire terminer le quilt. Non, je n’ai pas fait les blocs manquants, j’ai biaisé le problème en complétant le top par des broderies afghanes achetées sur un stand de l’association Guldusi, créée par Pascale Goldenberg. Les couleurs allaient bien ensemble… et le thème de l’entraide de femme à femme reste central.

Le coton de fond des broderies était d’un joli vert, mais je n’en ai rien gardé. Aucune broderie n’a exactement le même encadrement pour arriver à la bonne dimension des blocs (20 cm).

Du coton blanc de chez le grand Suédois (3 € le mètre…) m’a servi de tissu de fond. J’ai tâtonné pour assembler l’ensemble à vrai dire, par exemple j’ai fait les lettres piécées pour écrire La Cause des Femmes (méthode de Tonya Ricucci) en me demandant si cela atterrirait devant ou au dos du quilt. Finalement, j’aimais bien le top comme ceci :

J’avais commencé à monter les blocs dans l’ordre du QAL… J’ai défait partiellement pour mieux les répartir. Ce sampler comporte des tissus de diverses provenances : des + ou – japonais, certains authentiques offerts par mon amie Marie-Claude Tsuruya, des tissus de Dear Stella, d’Amy Butler, quelques « repros », des tissus recyclés de chemises et robes etc. S’ajoutent quelques tissus de Neelam autour des broderies afghanes. Globalement, je recherchais des tissus esthétiquement d’ailleurs avec une gamme de couleurs bien particulière.

Restait le quilting… Que faire ? Je souhaitais ardemment mettre ce quilt en illustration de mon livre ! J’ai failli faire appel à une professionnelle de la long-arm, car nous étions en février et j’avais bien d’autres choses à faire pour BeeBook… J’aurais aimé passer des heures dessus, quiltant au coton perlé, mais j’avais de nombreux autres en-cours urgents et c’était donc hors de question.

Finalement j’ai opté pour l’expérimentation : faire  moi-même un quilting, en essayant une spirale à la machine à coudre, sujet que je pourrais mettre dans le livre en cas de pages à remplir au dernier moment. Ne cherchez pas, vous ne trouverez pas les explications dans BeeBook, mais ici même la semaine prochaine !