Il est une certaine Jane qui nous tient en haleine depuis quelques années, et en relisant les articles consacrés au quilt Diabolical Jane, vous saurez qui se cache derrière ce prénom !
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Lever de Soleil sur Quatre Accords/1
Morning Sunrise a ensoleillé l’atelier de nombreuses quilteuses en automne dernier ! Merci encore à Alice de Blossom Quilt & Craft et à la créatrice Alex Bordallo. Si j’ai terminé très rapidement la version Bébé pour une naissance fin octobre, le grand prend plus de temps à être quilté. Je voulais conserver l’esprit mexicain suggéré par ces couleurs qui claquent avec l’évocation de Cozumel, aujourd’hui île touristique, qui fut le premier mouillage en terre mexicaine des Espagnols. Tout ceci m’a menée bien plus loin que je ne l’imaginais au départ…
Quilter à la main, c’est méditer.
J’ai entamé le quilting de Morning Sunrise en décembre. C’est à chaque fois une question que je me pose : quilting main ou machine ? A la machine, on est dans l’action et l’énergie. A la main, on peut être dans la rêverie…
A la main signifie pour moi presque toujours maintenant au coton perlé, avec une aiguille à coudre longue, robuste et au chas qui peut recevoir le coton perlé n° 8. Dans les assortiments « sharp » ou « milliners » ou « mode » de chez Bohin, je trouve mon bonheur. Le quilting au coton perlé m’avait beaucoup plu pour le baby quilt, j’ai réitéré pour le quilt plus grand.



De fil en aiguille, au cours de mon quilting en doodle (improvisé au fur et à mesure, à partir du centre), l’évidence du chiffre 4 s’imposait, avec la forme carrée récurrente dans la structure de ce quilt. Depuis toute petite, je suis un peu obsédée par les chiffres qui me racontent beaucoup d’histoires ! 4, c’est un système en soi, ce sont 4 murs pour une maison, ce sont les 4 pieds d’une chaise ou d’une table, 4 pattes, 4 saisons, les 4 Éléments (Feu, Air, Eau, Terre). 4, c’est aussi le chiffre qui porte malheur en Chine, en raison de sa prononciation proche du mot « mort », mais 4 est le chiffre sacré chez les Amérindiens, et ça m’inspira quelques recherches, des lectures et comme une évidence… l’idée d’y broder les Quatre Accords Toltèques. Ce sera le thème du second volet de cet article… un peu plus tard, quand j’aurai entièrement terminé le quilting !! En attendant, faisons un bond dans l’Histoire…
Commençons par l’arrivée de Christophe Colomb sur une île qu’il croit être indienne (d’Inde) :

Le choc des civilisations vers 1500 entre les « Indiens » (que Colomb a toujours cru avoir rencontrés) et les Espagnols est immense. La cruauté des Espagnols qui voulaient anéantir l’idolâtrie et profiter des richesses est accablante. Avec les Taïnos, on a enrichi notre vocabulaire : ananas, caïman, canoë, caraïbe, goyave, hamac, iguane, ouragan, papaye, patate, pirogue, tabac, savane, cacique, yucca, et même cannibale… sont autant de mots d’origine taïno (source Wikipédia).

Comment furent considérés ces étranges étrangers, très poilus, venus de la mer et juchés sur de non moins étranges animaux à 4 pattes ? Ils furent bien accueillis ! Les Taïnos, réputés pacifiques, furent de bons hôtes. Mais malheureusement pour eux, ils ne surent combler l’avidité d’or des Espagnols. Le bilan n’est pas reluisant pour les Européens. il y eut de très nombreux viols et donc métissages, dès les premières années. Les populations autochtones ont quasiment disparu : les microbes et virus apportés d’Europe sont responsables d’environ 90% des morts prématurées. 10% le sont par les massacres.
Les Espagnols découvrirent de nombreuses îles caraïbéennes, peuplées de tribus taïnos et autres, avant le Mexique, peuplé d’Aztèques. Le Mexique ne sera abordé que 26 ans après 1492, à Cozumel d’abord, puis le continent. Là, de grandes surprises attendaient les Espagnols. Les peuples sont nombreux, nous allons rester avec les Toltèques et les Aztèques.

On connaît assez peu les Toltèques. Leur civilisation avait déjà disparu depuis plusieurs siècles, remplacée par les Aztèques. Sur cette terre mexicaine pendant des millénaires, les peuples anciens se sont rencontrés, se sont combattus, se sont imités, se sont assimilés… On sait que les Aztèques ne tarissaient pas d’éloges sur leurs ancêtres Toltèques :
Les Toltèques étaient sages. Leurs œuvres étaient toutes bonnes, toutes parfaites, toutes admirables, toutes merveilleuses … Ils ont inventé l’art de la médecine … Et ces Toltèques étaient très sages, car c’étaient des penseurs, car ils ont inventé le décompte des années … Ces Toltèques étaient justes. Ils n’étaient pas trompeurs. Leurs mots [étaient] des mots clairs… Ils étaient grands, ils étaient plus importants [que les gens aujourd’hui] … Ils étaient très pieux … Ils étaient riches.
Bernadino de Sahagún, Codex de Florence*
*Le Codex de Florence, écrit par un Franciscain qui avait appris la langue aztèque, a été miraculeusement sauvé et comporte 12 livres, publiés au complet pour la première fois en… 1979.
On sait donc que la civilisation toltèque fut brillante, liée aux arts et à la médecine chamanique, à l’astronomie et l’architecture, à l’agriculture irriguée et à leurs divinités, surtout avec le culte du Serpent à Plumes ou Quetzalcoatl, présent aussi chez d’autres peuples d’Amérique centrale.

Les Espagnols ont débarqué sur leurs terres en 1519 avec Hernán Cortés. La plupart des écrits des Aztèques eux-mêmes (oui, ils écrivaient) et sur les Aztèques au moment du choc de la rencontre des peuples autochtone et espagnol ont été détruits (à part le Codex de Florence et quelques autres), car les Espagnols voulaient cacher que les civilisations locales des terres mexicaines étaient bien plus avancées que ce qu’ils décrivaient officiellement (quelques tribus de sauvages à « sauver » en les évangélisant).
Les quelque 25 millions d’Aztèques en 1519 n’ont curieusement pas opposé une résistance farouche à l’arrivée des premiers Espagnols. A vrai dire, le souverain aztèque a d’abord cru que le chef espagnol Hernán Cortés était la personnification du dieu Quetzalcóatl – le fameux serpent à plumes… Plus surprenant est le bilan comparatif que le petit peuple pouvait faire entre les deux civilisations : la société aztèque était très rigoureusement organisée et divisée et les petites gens préférèrent s’associer aux Espagnols contre le Pouvoir central aztèque ! La vie aztèque exigeait des sacrifices humains, jusqu’à 200 000 par an… Des esclaves, des prisonniers, des handicapés, mais aussi des enfants arrachés de leur famille…

Les hauts dirigeants aztèques croyaient-ils vraiment que les sacrifices humains étaient nécessaires pour que le Soleil se lève tous les jours ? Et le cannibalisme qui s’ensuivait nécessaire pour maintenir leurs forces ?… Car en effet, le sang humain devait couler quotidiennement du haut des pierres ou des pyramides pour que le Soleil puisse se lever, pour que les astres puissent poursuivre leur route et la glorieuse civilisation aztèque perdurer… Les hommes se sentaient responsables de la machine cosmique et le sang humain était le carburant des dieux. Cette responsabilité que les hommes s’attribuaient envers les dieux est unique dans l’humanité.


On apprend dans nos livres d’Histoire que Jeanne d’Arc a entendu des voix, lui disant d’aller bouter les Anglais hors de France. Au Mexique, un autre phénomène a appuyé l’acceptation de la religion catholique : l’apparition de Notre-Dame de Guadalupe le 12 décembre 1531.

La tentation est forte de penser que la série de miracles autour de cette Vierge a été orchestrée pour vaincre les dernières réticences des Indiens. Alors de nombreux sceptiques ont étudié la relique – un tissu de fibres d’agave mystérieusement imprimé de la vision de Juan Diego, l’Aztèque qui a vu la Vierge. La durée de vie de la fibre d’agave est 20 ans, nous en sommes à plus de 490 ans et le tissu reste comme neuf ou presque. Si vous souhaitez connaître toute son histoire en vous divertissant, je vous conseille le roman de Didier Van Cauwelaert L’Apparition.

Tout comme les peuples anciens s’interpollinisaient, le peuple mexicain contemporain bénéficie d’un syncrétisme culturel, un intime mélange de survivances précolombiennes et des acquis européens, avec un zeste d’africanité. Ce n’est qu’à l’aube du XXe siècle qu’historiens et archéologues étudièrent sérieusement les civilisations précolombiennes disparues (au lieu de piller les découvertes), et les Mexicains métissés (de sang et/ou de culture) de se réapproprier fièrement leurs racines aztèques, mayas, toltèques, olmèques, mixtèques, zapotèques… Cette « mexicanité enrichie » explose notamment sur les œuvres murales de l’immense peintre Diego Rivera (l’époux de Frida Kahlo), mais aussi bien sûr avec Frida elle-même, adepte de vêtements des femmes zapotèques et de bijoux précolombiens…


Et l’île de Cozumel ? Son nom veut dire Terre des Hirondelles, elle était l’endroit où les femmes Mayas se rendaient en pèlerinage au Temple de La Lune pour avoir des enfants… Las ! Hernan Cortés fit démolir les temples et la population, de 40 000 avant l’arrivée des Espagnols, se résuma à 30 personnes en 1570 après une épidémie de variole (virus venant d’Espagne). Ce n’est qu’un exemple représentatif du choc des civilisations.

Comme je vous l’ai annoncé plus haut, j’ai voulu inscrire, dans mon quilt Morning Sunrise version Cozumel, une touche mexicaine supplémentaire avec les sagesses toltèques enseignées par Don Miguel Ruiz. Nous (re)découvrirons ensemble ces Accords Toltèques, ainsi que mon quilt terminé, dans quelques jours ! Mais comme vous le savez, une Étoile Solitaire pleine de losanges est venue s’incruster dans mes prévisions…
J’espère que cette page d’histoire a retenu votre attention, je crains un peu m’être lâchée sur un sujet qui n’intéresse que moi 🙃 mais aujourd’hui, je voulais me faire plaisir.
A très bientôt !
Katell
Voyages textiles en France
Bonjour,
Bienvenue dans le blog
des petits & grands voyages
avec les textiles !
Cela m’enchante de vous écrire de nouveau, même si je sais que des quilteuses s’éloignent de leur ordi pendant ces mois estivaux. Plusieurs expositions, en cours ou annoncées, nous offrent une promesse de bien-être, car retrouver des quilteuses fait tant de bien ! Les expositions reprennent donc, plutôt timidement malgré tout, car c’étaient des préparatifs dans l’incertitude, tout comme nous l’avions expérimenté lors des Estivales de Lacaze (Estivales 21) en juin dernier. J’ai relevé quelques annonces sur Facebook que je relaie ici : si vous vous trouvez dans les parages, je vous les recommande chaleureusement.
Puis, une expo qui m’a enchantée vendredi dernier… En route !
En Alsace

Dans la Drôme

Balade en Aveyron, vers Lacapelle-Bleys
Vendredi dernier, pas de réunion d’Abeilles de la Ruche des Quilteuses car la plupart passent de précieux moments avec leurs enfants et/ou petits-enfants. J’ai donc pris la route avec mon mari, une de celles que nous connaissons presque par cœur, dans l’Ouest aveyronnais.
Les villes principales sont à taille humaine. Rodez, avec sa cathédrale en grès rose, se voit de loin, et le musée Soulages attire chaque année de plus en plus de visiteurs (revisité en 2019). N’oublions pas pour autant la promenade dans la vieille ville, très agréable ! L’autre pôle urbain, plus près du Tarn-et-Garonne, est Villefranche-de-Rouergue, à l’opulence médiévale presque intacte. Il faut y aller le jeudi matin, pour son marché !

Les très beaux villages sont nombreux dans le coin, citons les perchés comme Belcastel ou Najac, ou bien les bastides sur terrain plat, avec des places accueillantes, aux galeries ombragées avec de belles arcades, comme Sauveterre-de-Rouergue ou Villeneuve d’Aveyron (n’y manquez pas le Musée de la Photographie et les très nombreuses photos de Jean-Marie Perier, qui vit dans ce village !).
Mais ce vendredi, le cœur de notre sortie se trouvait à Lacapelle-Bleys, pour une exposition d’arts textiles, dans le sens le plus large du terme, organisée par l’Aiguille Magique avec la formidable Mijo Bessac.

La vitalité du village fait plaisir à voir. Il est situé au cœur d’un des vallons du Ségala, fertile région où l’agriculture raisonnée prend le dessus. Fait rare en août, pas de paillasse jaunâtre brûlée par le soleil mais des verts tendres printaniers, à la faveur des pluies récentes !
Si je vous disais que de jeunes couples, lassés de la vie citadine, s’installent ici à Lacapelle-Bleys, séduits pas la qualité de vie ? Mais oui, le Covid a renforcé la tendance déjà perceptible quelques années auparavant. Les écoles ne ferment plus dans le coin !

Mijo et ses amies ont traversé elles aussi de douloureux moments ces derniers temps. La solidarité entre amies signifie bien quelque chose ici aussi et nos groupes sont de précieux soutiens, en particulier dans ces moments chaotiques où l’empilage de mauvaises nouvelles pèse lourd.

Les divers thèmes de l’exposition ont été bien souvent transmis par internet ces derniers temps, mais cela a titillé la créativité de certaines ! Dans cette grande salle, vous admirerez du patchwork, mais aussi d’autres travaux d’aiguilles parmi lesquels l’utilisation modernisée de la broderie Richelieu. Oui, la broderie est aussi à l’honneur à l’Aiguille Magique et nos gentilles sorcières ont des doigts de fées ! Outre la qualité des ouvrages, on sent la cohésion du groupe dans cette exposition.

A côté de l’exposition de l’Aiguille Magique se trouve celle des broderies afghanes (association Guldusi menée par Pascale Goldenberg) déjà vues à Lacaze, mais la disposition différente permet de les découvrir autrement. Et, toujours, sont disponibles des petits trésors brodés à s’offrir ! Une pensée pour ces femmes dont le quotidien ne va pas s’améliorer avec l’avancée des Talibans, et c’est un euphémisme. Espérons qu’elles pourront garder quand même leur activité salvatrice de broderie, et que Pascale Goldenberg pourra continuer à les faire arriver jusqu’à nous.
Mijo m’a montré ce qu’elle aime faire en ce moment : de la peinture à l’aiguille ! A partir d’une photo de jardin (vous en trouvez de très belles dans les magazines Mon Jardin Ma Maison, l’Ami des Jardins, etc.), elle se lance, recompose les harmonies… Quelle virtuosité ! Son fil de prédilection est le fameux Fil au Chinois pour dentelle. Voici un exemple de tableau à l’extraordinaire finesse (le préféré de mon mari !) :


Et ce n’est pas fini ! Au fond de la cour de l’école, on découvre un artisanat indien bien particulier. Nous avions admiré l’art des impressions au tampon avec Neelam dans le Gujarat (Nord-Ouest de l’Inde), nous apprenons ici l’art du kalamkari, autre technique millénaire, où des dessins sur toiles de coton sont créés à main levée au kalam ou calame (bambou taillé), ici dans le Sud-Est de l’Inde, à Kavali près de la côte de Coromandel, là où mouillaient les navires venus d’Europe…

Cela a commencé par un Français, André Mâge, arrivé en Inde au début des années 2000 pour construire une entreprise de confection de vêtements en coton, avec le désir d’appliquer les valeurs du partenariat social et des rémunérations justes. L’état sanitaire lui a sauté à la gorge lorsqu’il est intervenu après le tsunami de 2004 dans l’État du Andhra Pradesh et son chemin de vie s’est tourné vers les soins de la population, en particulier les personnes atteintes du SIDA. HELP Kavali India est né, sa femme Catherine y a créé parallèlement HKKK (en français Manufacture créative de Kavali) où des femmes retrouvent l’espoir dans un contexte socio-sanitaire dramatique. Salariées et soignées, elles apprennent les techniques et créent, sans aucune connaissance culturelle antérieure, des scènes splendides sur support textile. Vous en apprendrez beaucoup plus en discutant sur place avec Catherine, ou en vous rendant sur sa page Facebook, ou encore en allant dans son magasin à Villefranche-de-Rouergue.






Vous avez peut-être déjà rencontré Catherine Mâge et ses kalamkaris, elle est régulièrement invitée dans les manifestations textiles ! Les ventes en France permettent de couvrir 50% des besoins sur le terrain, soit le soin apporté à plus de 600 patients et leur famille, et près de 30 salariés. De nouveau, nos petits achats-coups de cœur apportent un réel soutien à d’autres femmes.
Mille mercis Mijo pour ton chaleureux accueil,
sans oublier tes amies brodeuses et quilteuses très sympathiques !
Espérons nous revoir bientôt…
Oui, bientôt, en Alsace !!
En Alsace, j’expose !

Le Carrefour Européen du Patchwork met tout en œuvre pour que la fête soit belle, nous leur faisons confiance ! Les programmes des expos et stages sont à votre disposition sur leur site, ainsi que la billetterie. Faites-vous plaisir, allez en Alsace cette année malgré tout !

On ne peut mettre sous silence les questions sanitaires. A chaque fois que nécessaire, le sujet est mis à jour par ici.
J – 39 !
A très bientôt pour une actualité presque sportive,
Katell
Post-scriptum pour les quilteuses lectrices du Patch d’Oc. Le Patch d’Oc est le bulletin trimestriel des délégations France Patchwork de l’ouest de l’Occitanie (ex-Midi-Pyrénées). Pendant de longues années, il fut largement écrit et mis en page par Suzanne Sirvent, une amie chaleureuse, sympathique, à la grande culture, qui était aussi correspondante de La Dépêche du Midi dans le sud du département. Je l’ai connue membre de la délégation FP31 avant la mienne et nous entretenions des liens d’amitié et de respect mutuel. Sa ténacité, son courage lui ont fait traverser maints orages de la vie.

Elle est partie d’une manière dramatique. Souhaitons qu’elle repose enfin en paix.
Estivales de Lacaze 2021 – Au Château, des merveilles !
Bien sûr, il n’y aura jamais des milliers de personnes se précipitant à Lacaze fin juin. Ce serait impossible, ce n’est pas le but non plus. Les quelques centaines de personnes qui se déplacent ce week-end-là ne voudraient pas qu’il y ait autant de foule ! C’est un lieu qui a pourtant pris de l’importance, par la qualité des artistes qui exposent au Château chaque année et aux belles surprises réservées par les expos alentour.
Avec l’année blanche de 2020, il ne fut pas facile d’établir le programme de cette année, il a souvent changé. Mais depuis 2018, il était décidé que le Château serait dédié aux Filles du Rouvray ! Cela s’est passé simplement comme souvent, avec une conjonction de bonnes volontés.
Je vous avais raconté ma visite chez Christine Meynier en compagnie de Betty. C’est ce jour-là que nous avons rêvé d’une l’exposition commune des intervenantes (vendeuses, animatrices…) du premier magasin de patchwork de France, Le Rouvray… et tout de suite, j’ai pensé au château de Lacaze ! Le rêve est devenu réalité, avec la complicité de Cécile Milhau bien sûr et l’organisation de Christine qui a recontacté toutes ses amies de longue date. Et pour moi, elles sont toujours jeunes et rock n’ roll, c’est pourquoi je me suis permis de dire « les filles » au lieu des « dames » du Rouvray, qui étaient toutes sous la direction de Madame de Obaldia.


Depuis 2018, le temps a passé, personne n’a rajeuni, mais l’envie restait ! Christine a réussi à réunir dix-huit quilts confiés par 7 Filles du Rouvray – ou leur famille – Soisik Labbens, Cosabeth Parriaud, Marie-Christine Flocard, Viviane Martin, Joëlle de Bailliencourt, Inès Travers et Christine Meynier. Elles représentent l’art du patchwork à la Française qui a éclos dans ce magasin parisien dirigé par une Américaine. Je suis une fidèle des musées, et je sais que dans cette exposition, il y a de vraies œuvres d’art, une créativité unique, une joie qui éclate, une ambiance qui jaillit de ces morceaux de tissus. Nous aussi faisons du patchwork, certains très beaux, mais la magie est là : plusieurs de ces quilts ont un petit plus indéfinissable, peut-être une âme !








Le château date de la Renaissance et a été remarquablement rénové ; ses murs de lauze d’un gris chaud (le fameux taupe des tissus japonais peut-être) met les quilts parfaitement en valeur.
C’est un vrai privilège de pouvoir exposer en ces lieux et l’année prochaine, ce sera UN artiste textile. Non, pas lui, oui, celui-ci (réponse l’année prochaine🙃😊).



Que dire de plus sinon que ces rencontres m’ont fait chaud au cœur, que nous nous sommes trouvées comme si nous nous étions amies depuis longtemps ? Ce week-end-là, il régnait à Lacaze un esprit de connexion entre les personnes comme jamais, plusieurs visiteuses m’en ont parlé ou écrit ensuite… Un effet fort désirable et inattendu des confinements ? Ou est-ce l’envoûtement du lieu enchanteur et enchanté ? Pour moi, cela tient aux personnes présentes, que de belles personnes sensibles aux énergies positives dégagées ces deux jours de fête !
La passion c’est l’énergie.
Ressentez la puissance qui se dégage
quand vous vous concentrez sur ce qui vous passionne.
Oprah Winfrey
Il ne peut y avoir de plus grand don
que celui de donner son temps et son énergie
pour aider les autres sans rien attendre en retour.
Nelson Mandela
Montons encore quelques marches dans ce beau château et nous découvrons… des tulipes ! Les tulipes ont une longue histoire (voir ici) et leur forme les rendent parmi les favorites des quilteuses… mais aussi des brodeuses afghanes, pour une série splendide !






je ne vous montre pas tout car l’exposition a lieu jusqu’au 18 juillet !

Cette visite virtuelle des expositions du château de Lacaze vous a peut-être évoqué des souvenirs, car plusieurs de ces quilts sont devenus célèbres !

Elle a donné envie aux Filles du Rouvray de faire peut-être une autre exposition ensemble, maintenant que les liens sont renoués… Elles nous le feront savoir !
Le temps file, profitons de chaque beau moment de la vie !
Katell
Préparatifs d’expositions
Lacaze !
Courageusement, les Amis du Château avec Cécile Milhau ont maintenu le projet d’exposition d’Arts Textiles du dernier dimanche de juin et ils ont eu bien raison ! Malgré les incertitudes sanitaires, malgré les élections reculées d’une semaine…

Ce lundi, nous avons accroché nos expositions, et cela vaut largement la longue petite route qui mène au village ! Les paysages sont splendides.



Tout d’abord, au Temple, vous verrez bien sûr une exposition de quilts, mais aussi la splendide Robe de Mariée participative Millefiori à laquelle vous avez participé en grand nombre, issue de de l’imagination de Joëlle Vétillard après la lecture de La Dame à la Licorne, roman de Tracy Chevalier. Vous admirerez aussi un grand ouvrage brodé en commun au thème poignant, qui pourra vous attirer une réflexion, un recueillement, une larme. Après l’exposition, je pourrai en parler.
L’église du village est comme bien des lieux de cultes de France et de Navarre, bien émouvante, la voûte en pierre est de toute beauté et le lieu bruisse encore de tous les souvenirs des habitants qui, on le voit, sont attachés à leur héritage patrimonial. Tous les grands événements familiaux passaient naguère par l’église : naissance, mariage, mort, mais aussi toutes les prières adressées pour une vie meilleure…
Nous avons remarqué que les statues des Saints sont d’une splendeur toute rafraichie ! Notre exposition est donc accrochée sous le regard bienveillant de Sainte-Philomène, Saint-Antoine-de-Padoue et bien d’autres. Avec une soixantaine de quilts, La Ruche des Quilteuses (Andrée, Brigitte, Chantal, Danielle, Éliane, Évelyne, Katell, Kristine, Maïté et Vive) a métamorphosé l’église un peu délaissée de nos jours en une explosion de couleurs ! Croyantes ou pas, là n’est pas la question, nous avons respecté les lieux consacrés et nos quilts sont partout où nous avons pu les poser ou accrocher. Vous connaissez le style de nos quilts, vous savez que vous verrez des quilts créatifs, originaux, sympas et sans prétention, dont une bonne quinzaine d’ouvrages sont absolument inédits, même pas déjà vus sur ce blog.
Si nos quilts sont notre petite fierté, que dire lorsqu’on entre dans le Château ? Nous étions bouche bée en admirant les chefs d’œuvre des Filles Du Rouvray ! Des quilts de Soisik Labbens, Cosabeth Parriaud, Marie-Christine Flocard, Viviane Martin, Joëlle de Bailliencourt, Inès Travers et Christine Meynier vont vous rappeler de bons souvenirs du Rouvray. Leurs quilts, souvent connus pour avoir été exposés, publiés au fil des 30 dernières années, ont trouvé un écrin à la hauteur : les pierres du château Renaissance mettent toutes les couleurs et textures en valeur. Cette exposition fut particulièrement difficile et douloureuse à organiser, avec deux décès récents dans le groupe. Malgré tout, et aussi en honneur à cette pépinière extraordinaire de talents que fut Le Rouvray à Paris, cette exposition a lieu. Bravo Christine Meynier, pour ta persévérance et tous tes efforts, enfin récompensés !

Un immense merci à Christine Meynier qui a pris lundi
toutes les photos ci-dessus🌞
Il faut monter quelques marches pour arriver dans un autre monde. Oui, vous pouvez jeter un coup d’œil par la fenêtre, la vue est si belle ! Ensuite, nous découvrons l’union des broderies afghanes et mix-media, principalement des tissus mais pas seulement. Le thème est La Tulipe : c’est un festival de petits univers ! Bien sûr, les représentantes de l’association Guldusi, membres du club de patch la Courtepointe de Réalmont (81), vendront des broderies afghanes : des tulipes pour planter les bulbes de la joie et de la solidarité féminine par-delà les conflits.
Puis sous les arcades de la Mairie, nous pourrons retrouver Neelam avec leurs tissus, kits, canetilles, écharpes, tampons, sourires et conseils…
A côté d’eux, des billets de tombola seront en vente au profit des Amies du Château de Lacaze (2€) ; un des Prix sera les Oiseaux de Lacaze, créé par La Ruche et quilté gracieusement (et talentueusement !) par Chantal Baquin de Je Quilte Pour Vous.
Le Carrefour Européen du Patchwork !
Sur le site https://www.patchwork-europe.eu/, vous trouvez désormais la liste exhaustive des expositions, des cours, stages et séminaires, et aussi les mesures sanitaires à respecter. Plus que jamais, offrez-vous la joie de rencontrer les artistes, ils ont besoin de vous ! Et pensons aux vendeurs et organisateurs, sans lesquels nous n’aurions pas ces événements, qui ont terriblement souffert des annulations précédentes.

Actuellement, je reçois les quilts-météo pour cette exposition et je suis enthousiasmée par ces quilts faits au gré des aléas climatiques et émotionnels de 2020 ! Encore une fois, bravo à chacun.
Paris !
Une exposition de quilts-météo aura lieu à Paris du 7 au 28 juillet 2022 au CPA (Centre Paris Anim’) Bessie Smith du 12e arrondissement : mille mercis à Sophie qui agit activement pour que cette fête soit belle, elle aussi ! Ce Centre est fréquenté par toutes classes d’âges, et en particulier beaucoup de jeunes, à qui nous pourrons montrer que l’art du patch, ça claque !
Vous aurez bien sûr ici toutes les informations en temps voulu…
Nous vous attendons donc nombreux à Lacaze dans le Tarn ce dimanche, en attendant bien d’autres rendez-vous dans les mois et années qui suivent, avec, toujours, l’esprit ouvert sur les beautés de l’art et la chaleur des belles rencontres !
Avec toute mon amitié, Katell
La parade des oiseaux
Pourquoi le 14 février est-il la fête des amoureux ?
❤️Il y eut Valentin, prêtre dans l’Empire romain, martyrisé et mort le 14 février 269, pour avoir célébré des mariages clandestinement alors que les soldats se devaient de rester célibataires, d’où l’ire des Romains qui manquaient de soldats. Dans un sens, Valentin préfigurait les hippies : faites l’amour, pas la guerre ☮.
❤️Autour du 14 février en ce temps-là, les Romains célébraient les Lupercales, une fête païenne qui faisait partir l’hiver, où l’on célébrait la fertilité de la terre et où les hommes couraient les filles. Comme souvent, les rites chrétiens se superposent sur les païens, Saint-Valentin devint plus tard la Fête des Amoureux instaurée par la papauté.
❤️Aux temps médiévaux, en Europe, au moment des chants assourdissants des oiseaux autour du 14 février, on disait que les oiseaux annonçaient bien le printemps et les amours. Le signe ☮ peace and love n’existait pas encore, j’y vois pourtant la trace d’une patte d’oiseau (même si ça n’a rien à voir).
❤️A la fin du Moyen-Âge, l’amour courtois prit la forme de valentinage dans l’aristocratie anglaise, avec des jeux d’amour et du hasard : le 14 février, on formait un couple pour la journée et ils s’échangeaient des mots galants, de petits cadeaux, et plus si affinités. L’Angleterre encore catholique célébrait la Saint-Valentin avec joie et espièglerie.
❤️Au 19e siècle, les Américains commencent à célébrer autant l’amour que l’amitié le 14 février, et les offres commerciales s’en mêlent avec les premières cartes postales aux cœurs rouges…

Les oiseaux, par leurs chants, ont contribué à fixer la date de la fête des amoureux !
J’adore cette idée.
C’est donc aujourd’hui que je partage avec vous les références pour coudre des oiseaux,
because I love you !
La Parade des Oiseaux

Depuis quelques années, des oiseaux se promènent sur des quilts américains colorés, pioupious aux formes variées, parfois de guingois, se déplaçant en solo ou en escadrilles. Des groupes d’échanges se sont créés sur Instagram, j’ai vu beaucoup de participantes, mais relativement peu d’ouvrages terminés.
Comme vous m’avez demandé le modèle qui a inspiré Maïté, sur ce blog comme sur Facebook, voici toutes nos inspirations. Ne vous privez pas de faire naître des envolées de zozios qui illumineront vos intérieurs !

D’après mes recherches, c’est Lynne Tyler qui a créé The Bird of Happiness, l’Oiseau de la Joie, l’oiseau créé par improvisation en 2010. Voici son post expliquant son bloc.
Et voici son premier quilt-aux-oiseaux :

Peu de temps après paraît un modèle McCall’s, en 2012, avec les instructions pour des oiseaux très réguliers.

Peu à peu les oiseaux se multiplient, faits régulièrement ou avec plus de fantaisie. On se met à appeler affectueusement ces oiseaux improvisés les birdies… Plusieurs quilteuses expliquent à leur tour comment faire ce bloc d’oiseau ; j’aime beaucoup le PDF, très facile à suivre, de Blok Lotto / Jean-Sophie Wood.


Et vous pouvez voir par ici plusieurs quilts de stagiaires de Lynne Tyler.
J’aime aussi :


Pour ma part, j’ai découvert ces oiseaux grâce à Jill de Pie Lady Quilts, qui proposa en 2015 son propre tuto d’oiseau improvisé sur son blog (avec une jolie petite tête !). Elle a fait deux splendides quilts aux oiseaux :


Voilà, vous avez toutes les références pour faire à votre tour vos oiseaux de paradis, des oiseaux de passage, des oiseaux en liberté, à protéger surtout… Ils égaient nos promenades, tant par leurs chants que leurs couleurs et leurs mouvements. Ils débarrassent les jardins d’insectes nuisibles, disséminent naturellement les graines, pollinisent… Ces symboles de l’équilibre de la nature se raréfient, c’est mauvais signe.

Des cœurs pour la Saint-Valentin tout de même !
J’ai craqué pour le modèle Forever Mine de Bonnie Hunter (Quiltville) et j’ai utilisé au centre une belle broderie afghane de Guldusi (Pascale Goldenberg). Comme Bonnie et les quilteuses d’antan, j’aime utiliser de nombreux tissus coupés en bandes. La photo m’aurait suffi puisque je n’ai pas du tout suivi ses dimensions : je me suis appuyée sur mon carré central, mais j’ai tout de même acheté le PDF par respect envers la créatrice. Ce quilt de 85 cm de côté sera le centre de ma table aujourd’hui.




Belle journée avec, j’espère, des chants d’oiseaux pour la Saint-Valentin !
Katell