Lever de soleil sur Quatre Accords/2

Mon Lever de Soleil est terminé ! Il s’impose avec le centre brodé afghan et des phrases qui me parlent. Je suis allée chez mon amie Caroline, à La Garoffe, pour faire de belles photos dans son cadre enchanteur :

Une lectrice m’a demandé comment quilter avec du coton perlé. Personnellement, je fais des gestes proches de la couture à la japonaise et du sashiko (je crois !), geste spontané de beaucoup d’entre nous pour coudre : l’aiguille est bloquée par le dé et je bouge le tissu plutôt que l’aiguille. Rien de sorcier, mais le geste est complètement différent du quilting à la main traditionnel (voir la technique d’Esther Miller par ici : 1 et 2).

Suivez ce lien vers Facebook pour une petite vidéo d’amateur postée un peu plus tôt cette semaine, montrant ma manière de quilter en toute décontraction : ICI

J’adore cette charrette bleue… toujours à La Garoffe.

Quant au marquage en vue du quilting : pour faire une ligne droite ou des courbes, j’utilise le hera marker de Clover, sans aucun risque, mais pour écrire les phrases, j’ai pris un stylo FRIXION qui s’efface à la chaleur (au fer à repasser).

Comme je vous l’ai raconté il y a quelques jours, broder les Quatre Accords Toltèques m’a incitée à rechercher qui était ce peuple évanoui ; ce thème avait déjà été évoqué lors de la célébration des 10 ans de mon blog et de l’entreprise Neelam : Émilie avait créé pour cet événement un gâteau à 10 bougies un quilt nommé Toltèque, notamment pour ces fameux Accords…

Le kit est en vente ici, prix réduits en ce moment !

Dans le contexte de redécouverte des peuples premiers en Amérique centrale, Miguel Ruiz (né en 1952), fils d’une guérisseuse et d’un chaman descendant des Toltèques, a préféré se consacrer aux sagesses ancestrales plutôt que poursuivre la pratique de la médecine occidentale (il est neurochirurgien). Son premier livre, The Four Agreements paru en 1997, a fait le tour du monde.

Ce livre, vendu en 46 langues à plus de 9 millions d’exemplaires, est-il une daube en charabia new age, ou bien un précieux guide pour une meilleure vie ? S’il est certain qu’il est écrit simplement et même gauchement parfois, il a le mérite de toucher le cœur de millions de personnes et ne peut faire aucun mal 😊. Il repose sur un constat simple : notre éducation nous a formatés avec un système de punitions et de récompenses, de jugements qui font peur et souffrir. On a aussi oublié de parler vrai et à vivre tel qu’on est, simplement à vivre libre. En suivant quelques règles, on entre dans un monde de respect, de joie et d’amour. Les Accords sont extrêmement simples en apparence, les voici sous leur forme la plus resserrée, celle que j’ai brodée :

Ces 4 injonctions guident vers une vie plus sage, plus harmonieuse et heureuse, en paix avec soi-même et ses proches.

OUPS! Pas vraiment dans la lignée des Accords Toltèques 😳

Je reconnais que ces phrases courtes et simples peuvent facilement être tournées en ridicule. Peu importe. Voici un rapide aperçu de ma compréhension des Accords, avec le champ d’intérêt tel que je le perçois.

La parole

La parole doit être utilisée sans nuire. Je sais l’impact des mots, des petites phrases dites sans y penser et qui blessent, je ne peux donc que valider « Que ta parole soit impeccable ». J’ai été à la fois blessée et j’ai blessé inutilement ; à chaque fois que je passe outre ce premier accord, je le regrette. Parler juste et positif donne le ton et les échanges deviennent ainsi plus constructifs. Mettre en pratique cet Accord n’empêche pas pour autant l’humour, la spontanéité, la chaleur de l’amitié et de l’amour ! Dire ce qui doit l’être, pour les personnes qui comptent pour nous, c’est impératif. Par exemple, les parents qui divorcent doivent toujours dire clairement à l’enfant que ce n’est pas de sa faute. Don Ruiz dit que c’est le plus important des Accords, le plus difficile à contrôler aussi. La colère, souvent enfantée par une peur ou une souffrance, fait sortir des mots qui ne règlent aucun problème. Il faut dompter sa part d’ombre. J’ajoute que je suis persuadée que dans le doute de la parole impeccable, le silence est d’or.

On parle toujours mal quand on n’a rien à dire.
Voltaire

La représentation

Prendre du recul sur ce qu’on entend… Nous projetons toujours trop sur nous le regard et le jugement des autres. « Ne prends rien personnellement », c’est la phrase un peu écourtée de la phrase complète de Don Ruiz « Quoi qu’il arrive, n’en fais pas une affaire personnelle« . Prendre le juste recul permet de rester dans la vérité et non la représentation des choses. Les louanges ou les compliments font plaisir mais ne doivent pas nous donner la grosse tête et nous rendre vaniteux ! Et en cas de critique, je me dois d’éviter le poison émotionnel d’une parole qui n’est pas impeccable. Les critiqueurs projettent souvent leurs propres faiblesses et problèmes ; comprendre cela évite bien des souffrances inutiles. Et en miroir on comprend que :

Tout ce qui nous irrite chez les autres
peut nous conduire à une meilleure compréhension de nous-même.

Carl G. Jung

La pensée

On a tendance parfois à ruminer des paroles, chercher le sens caché… « Ne fais pas de suppositions » incite à communiquer clairement pour éviter les malentendus et les non-dits pour inciter le partenaire à faire de même. C’est gérer son stress relationnel par le lâcher-prise de la surinterprétation (ne pas chercher midi à quatorze heures). Entendre ce qu’on nous dit et reformuler pour savoir si on a bien compris permet une conversation saine. Mais aussi, acquérir de la confiance en soi permet de ne pas se remettre en question à chaque critique. Protégeons-nous et avançons. Attention, cela ne nous coupe pas du goût de la recherche, de l’investigation, de la curiosité : l’Accord concerne les relations entre deux personnes, où l’on observe les faits objectifs pour dégager la parole qui n’a peut-être pas spontanément été impeccable.

L’action

La réussite obligatoire et le perfectionnisme exigés dans notre société poussent tant de monde à la déprime, à la dépression, au burn-out (épuisement physique, émotionnel et mental)… « Fais toujours de ton mieux » et tu auras fait ta part, sans regret, quel que soit le résultat. Tu as le droit de ne pas être parfait. Rien ne t’interdit de vouloir te surpasser, mais c’est ta décision et ta propre volonté. Tu choisis ton chemin en toute conscience, tu crées ta direction de vie. Après avoir écouté les conseils, les avis, tu fais la part des choses, pour toi-même. Avance.

Le chemin se construit en marchant.
Antonio Machado (voir aussi le quilt d’Evelyne)

Je ne suis pas ce qui m’est arrivé, je suis ce que je choisis de devenir.
Carl G. Jung

On se rend compte que les Quatre Accords sont liés, ils font un tout pour assainir les relations humaines et ils favorisent à la fois le respect de l’autre mais aussi le libre arbitre. Un 5e est ajouté par Miguel Ruiz et son fils plus de 10 ans après : « Sois sceptique mais apprends à écouter ». C’est être à l’écoute de l’autre, sans perdre son esprit critique. Sans surinterpréter, on ne se laisse pas rouler dans la farine. Je dirais même que cela incite à écouter son intuition et les synchronicités, et cela nous mène aux concepts de Carl Jung.

Est-ce le meilleur livre de ce philosophe qui sait populariser les mondes des pensées et des religions ? Pour moi dans le top 3, assurément !

Ajouter des citations de Carl Gustav Jung, ancien disciple de Freud, pour illustrer Les Accords Toltèques, n’est-ce pas « sacrilège » ? Ils poursuivent pourtant le même but : nous rendre plus sage pour mieux vivre, et de manière éclairée. Alors, j’assume. Jung a créé le terreau pour de nouveaux courants de pensée qui acceptent l’invisible, il est le tronc commun des nombreuses branches du développement personnel qui fleurissent à profusion, dont les Accords Toltèques. Jung a inspiré un Arbre de Vie Meilleure, en creusant des brèches dans les digues que la rationalité avait construites, et c’est enthousiasmant !

A chacun de trouver son chemin…

Katell

Un joli résumé :

Lever de Soleil sur Quatre Accords/1

Morning Sunrise a ensoleillé l’atelier de nombreuses quilteuses en automne dernier ! Merci encore à Alice de Blossom Quilt & Craft et à la créatrice Alex Bordallo. Si j’ai terminé très rapidement la version Bébé pour une naissance fin octobre, le grand prend plus de temps à être quilté. Je voulais conserver l’esprit mexicain suggéré par ces couleurs qui claquent avec l’évocation de Cozumel, aujourd’hui île touristique, qui fut le premier mouillage en terre mexicaine des Espagnols. Tout ceci m’a menée bien plus loin que je ne l’imaginais au départ…

Quilter à la main, c’est méditer.

J’ai entamé le quilting de Morning Sunrise en décembre. C’est à chaque fois une question que je me pose : quilting main ou machine ? A la machine, on est dans l’action et l’énergie. A la main, on peut être dans la rêverie…

A la main signifie pour moi presque toujours maintenant au coton perlé, avec une aiguille à coudre longue, robuste et au chas qui peut recevoir le coton perlé n° 8. Dans les assortiments « sharp » ou « milliners » ou « mode » de chez Bohin, je trouve mon bonheur. Le quilting au coton perlé m’avait beaucoup plu pour le baby quilt, j’ai réitéré pour le quilt plus grand.

J’ai beaucoup apprécié le quilter en doodle, les idées venant progressivement.
Lever de Soleil brodé en Afghanistan (carré Guldusi) et top d’inspiration mexicaine… Les arts textiles nous font voyager !
Quilter à la main avec du fil à quilter et une aiguille « between », ou bien avec du coton perlé 8 et une aiguille Mode, cela fait beaucoup de différences… Les motifs, les gestes, le temps passé, le rendu, tout change. A chacun son choix ! Ici le dos de Cozumel, quilting au coton perlé en cours.

De fil en aiguille, au cours de mon quilting en doodle (improvisé au fur et à mesure, à partir du centre), l’évidence du chiffre 4 s’imposait, avec la forme carrée récurrente dans la structure de ce quilt. Depuis toute petite, je suis un peu obsédée par les chiffres qui me racontent beaucoup d’histoires ! 4, c’est un système en soi, ce sont 4 murs pour une maison, ce sont les 4 pieds d’une chaise ou d’une table, 4 pattes, 4 saisons, les 4 Éléments (Feu, Air, Eau, Terre). 4, c’est aussi le chiffre qui porte malheur en Chine, en raison de sa prononciation proche du mot « mort », mais 4 est le chiffre sacré chez les Amérindiens, et ça m’inspira quelques recherches, des lectures et comme une évidence… l’idée d’y broder les Quatre Accords Toltèques. Ce sera le thème du second volet de cet article… un peu plus tard, quand j’aurai entièrement terminé le quilting !! En attendant, faisons un bond dans l’Histoire…

Commençons par l’arrivée de Christophe Colomb sur une île qu’il croit être indienne (d’Inde) :

Image pour enfants : Christophe Colomb est accueilli chaleureusement le 12 octobre 1492 sur une île des Caraïbes, par le peuple des Taïnos. On les décrivait volontiers comme des « bons sauvages » n’ayant qu’à gagner avec la civilisation européenne.

Le choc des civilisations vers 1500 entre les « Indiens » (que Colomb a toujours cru avoir rencontrés) et les Espagnols est immense. La cruauté des Espagnols qui voulaient anéantir l’idolâtrie et profiter des richesses est accablante. Avec les Taïnos, on a enrichi notre vocabulaire : ananas, caïman, canoë, caraïbe, goyave, hamac, iguane, ouragan, papaye, patate, pirogue, tabac, savane, cacique, yucca, et même cannibale… sont autant de mots d’origine taïno (source Wikipédia).

Joséphine Baker a été récemment sous les feux de l’actualité, avec son entrée au Panthéon. On parle d’elle comme une femme noire, alors qu’elle est métisse. Ses deux parents étaient américains : son père blanc d’origine espagnole, sa mère métisse (noire, mais avec du sang des autochtones des îles caraïbéennes, peut-être taïno…)

Comment furent considérés ces étranges étrangers, très poilus, venus de la mer et juchés sur de non moins étranges animaux à 4 pattes ? Ils furent bien accueillis ! Les Taïnos, réputés pacifiques, furent de bons hôtes. Mais malheureusement pour eux, ils ne surent combler l’avidité d’or des Espagnols. Le bilan n’est pas reluisant pour les Européens. il y eut de très nombreux viols et donc métissages, dès les premières années. Les populations autochtones ont quasiment disparu : les microbes et virus apportés d’Europe sont responsables d’environ 90% des morts prématurées. 10% le sont par les massacres.

Les Espagnols découvrirent de nombreuses îles caraïbéennes, peuplées de tribus taïnos et autres, avant le Mexique, peuplé d’Aztèques. Le Mexique ne sera abordé que 26 ans après 1492, à Cozumel d’abord, puis le continent. Là, de grandes surprises attendaient les Espagnols. Les peuples sont nombreux, nous allons rester avec les Toltèques et les Aztèques.

Les Toltèques, mot signifiant les Maîtres bâtisseurs ou les Artistes, ont régné relativement peu de temps (entre 900 et 1200). Ici à Tula, leur capitale, située au nord de l’actuelle capitale Mexico, ces monstres de basalte de plus de 4,5 m, les Atlantes, sont au nombre de 4 bien sûr. Ils gardent une grande partie de leur mystère, tant pour leur représentation que leur fabrication.

On connaît assez peu les Toltèques. Leur civilisation avait déjà disparu depuis plusieurs siècles, remplacée par les Aztèques. Sur cette terre mexicaine pendant des millénaires, les peuples anciens se sont rencontrés, se sont combattus, se sont imités, se sont assimilés… On sait que les Aztèques ne tarissaient pas d’éloges sur leurs ancêtres Toltèques :

Les Toltèques étaient sages. Leurs œuvres étaient toutes bonnes, toutes parfaites, toutes admirables, toutes merveilleuses … Ils ont inventé l’art de la médecine … Et ces Toltèques étaient très sages, car c’étaient des penseurs, car ils ont inventé le décompte des années … Ces Toltèques étaient justes. Ils n’étaient pas trompeurs. Leurs mots [étaient] des mots clairs… Ils étaient grands, ils étaient plus importants [que les gens aujourd’hui] … Ils étaient très pieux … Ils étaient riches.
Bernadino de Sahagún, Codex de Florence*

*Le Codex de Florence, écrit par un Franciscain qui avait appris la langue aztèque, a été miraculeusement sauvé et comporte 12 livres, publiés au complet pour la première fois en… 1979.

On sait donc que la civilisation toltèque fut brillante, liée aux arts et à la médecine chamanique, à l’astronomie et l’architecture, à l’agriculture irriguée et à leurs divinités, surtout avec le culte du Serpent à Plumes ou Quetzalcoatl, présent aussi chez d’autres peuples d’Amérique centrale.

Le serpent à plumes, importante divinité des peuples anciens d’Amérique centrale, représente notamment l’alliance de la terre (serpent) et du ciel (les plumes d’oiseau).

Les Espagnols ont débarqué sur leurs terres en 1519 avec Hernán Cortés. La plupart des écrits des Aztèques eux-mêmes (oui, ils écrivaient) et sur les Aztèques au moment du choc de la rencontre des peuples autochtone et espagnol ont été détruits (à part le Codex de Florence et quelques autres), car les Espagnols voulaient cacher que les civilisations locales des terres mexicaines étaient bien plus avancées que ce qu’ils décrivaient officiellement (quelques tribus de sauvages à « sauver » en les évangélisant).

Les quelque 25 millions d’Aztèques en 1519 n’ont curieusement pas opposé une résistance farouche à l’arrivée des premiers Espagnols. A vrai dire, le souverain aztèque a d’abord cru que le chef espagnol Hernán Cortés était la personnification du dieu Quetzalcóatl – le fameux serpent à plumes… Plus surprenant est le bilan comparatif que le petit peuple pouvait faire entre les deux civilisations : la société aztèque était très rigoureusement organisée et divisée et les petites gens préférèrent s’associer aux Espagnols contre le Pouvoir central aztèque ! La vie aztèque exigeait des sacrifices humains, jusqu’à 200 000 par an… Des esclaves, des prisonniers, des handicapés, mais aussi des enfants arrachés de leur famille…

La Pierre du Soleil est d’une grande beauté. Créée par des Aztèques et visible dans un musée de Mexico, elle représente l’ensemble des mythes de la religion du peuple, y compris leur calendrier. Ce monolithe était un autel de sacrifice…

Les hauts dirigeants aztèques croyaient-ils vraiment que les sacrifices humains étaient nécessaires pour que le Soleil se lève tous les jours ? Et le cannibalisme qui s’ensuivait nécessaire pour maintenir leurs forces ?… Car en effet, le sang humain devait couler quotidiennement du haut des pierres ou des pyramides pour que le Soleil puisse se lever, pour que les astres puissent poursuivre leur route et la glorieuse civilisation aztèque perdurer… Les hommes se sentaient responsables de la machine cosmique et le sang humain était le carburant des dieux. Cette responsabilité que les hommes s’attribuaient envers les dieux est unique dans l’humanité.

On apprend dans nos livres d’Histoire que Jeanne d’Arc a entendu des voix, lui disant d’aller bouter les Anglais hors de France. Au Mexique, un autre phénomène a appuyé l’acceptation de la religion catholique : l’apparition de Notre-Dame de Guadalupe le 12 décembre 1531.

La Vierge de Guadalupe, avec son rayonnement de Soleil Levant (Morning Sunrise !!), est l’icône des Mexicains. On peut toujours la voir à Mexico et 20 millions de pèlerins s’y pressent tous les ans. Elle est tellement plus douce que les idoles aztèques…

La tentation est forte de penser que la série de miracles autour de cette Vierge a été orchestrée pour vaincre les dernières réticences des Indiens. Alors de nombreux sceptiques ont étudié la relique – un tissu de fibres d’agave mystérieusement imprimé de la vision de Juan Diego, l’Aztèque qui a vu la Vierge. La durée de vie de la fibre d’agave est 20 ans, nous en sommes à plus de 490 ans et le tissu reste comme neuf ou presque. Si vous souhaitez connaître toute son histoire en vous divertissant, je vous conseille le roman de Didier Van Cauwelaert L’Apparition.

Le talent de Van Cauwelaert fait de ce roman une histoire sautillante, mais on y apprend tout du mythe fondateur du Mexique catholique, l’apparition de la Vierge à Juan Diego, avec plusieurs miracles à la clé. Si vous souhaitez des renseignements sans roman, lisez Wikipedia !

Tout comme les peuples anciens s’interpollinisaient, le peuple mexicain contemporain bénéficie d’un syncrétisme culturel, un intime mélange de survivances précolombiennes et des acquis européens, avec un zeste d’africanité. Ce n’est qu’à l’aube du XXe siècle qu’historiens et archéologues étudièrent sérieusement les civilisations précolombiennes disparues (au lieu de piller les découvertes), et les Mexicains métissés (de sang et/ou de culture) de se réapproprier fièrement leurs racines aztèques, mayas, toltèques, olmèques, mixtèques, zapotèques… Cette « mexicanité enrichie » explose notamment sur les œuvres murales de l’immense peintre Diego Rivera (l’époux de Frida Kahlo), mais aussi bien sûr avec Frida elle-même, adepte de vêtements des femmes zapotèques et de bijoux précolombiens…

On aperçoit derrière le couple une partie de la riche collection d’art précolombien de Diego Rivera. ©Getty Images. A l’instar de Picasso qui s’inspira de l’art nègre (comme on disait alors) avec des masques africains dans Les Demoiselles d’Avignon (Avinyó étant une rue du quartier chaud de Barcelone), Rivera fit revivre l’esthétique pré-américaine sur ses fresques murales.
Les vêtements, les bijoux de Frida rappellent ses origines indiennes par sa mère et la fierté de sa « mexicanité ». ©Getty Images

Et l’île de Cozumel ? Son nom veut dire Terre des Hirondelles, elle était l’endroit où les femmes Mayas se rendaient en pèlerinage au Temple de La Lune pour avoir des enfants… Las ! Hernan Cortés fit démolir les temples et la population, de 40 000 avant l’arrivée des Espagnols, se résuma à 30 personnes en 1570 après une épidémie de variole (virus venant d’Espagne). Ce n’est qu’un exemple représentatif du choc des civilisations.

A Cozumel, il reste quelques ruines des temples Mayas, ici San Gervasio.

Comme je vous l’ai annoncé plus haut, j’ai voulu inscrire, dans mon quilt Morning Sunrise version Cozumel, une touche mexicaine supplémentaire avec les sagesses toltèques enseignées par Don Miguel Ruiz. Nous (re)découvrirons ensemble ces Accords Toltèques, ainsi que mon quilt terminé, dans quelques jours ! Mais comme vous le savez, une Étoile Solitaire pleine de losanges est venue s’incruster dans mes prévisions…

J’espère que cette page d’histoire a retenu votre attention, je crains un peu m’être lâchée sur un sujet qui n’intéresse que moi 🙃 mais aujourd’hui, je voulais me faire plaisir.
A très bientôt !
Katell

Morning Sunrise, le top n’est pas la fin…

Quelle joie de voir des photos de ce modèle sur divers réseaux sociaux ! Merci Agnès Bolzer (le 2e en cours !), @catimini6, @grande_Ourse_quilt… Le modèle d’Alexandra Bordallo vous inspire, et vous êtes nombreuses à avoir commandé des tissus chez Alice !

Les finitions

La semaine dernière, vous étiez conviées à assembler vos pièces de tissus et vos blocs. Si vous l’avez terminé, vous avez le top, prêt à être quilté. Pour cela, l’étape mal-aimée de la plupart des quilteuses, c’est la mise en sandwich. Mal-aimée, car cela ne se fait pas sur le pouce, mais souvent à quatre-pattes, si l’ouvrage est grand… On parle de sandwich parce qu’on va solidariser le top (dessus) au dos, avec le molleton entre les deux. Alice en parle dans son livre page 49, et moi dans mon livre page 140.

Pour apprendre des techniques fiables, rien ne vaut d’avoir quelques Bibles sous la main… En voici deux, pas du tout au hasard, éditées en 2019 🧵🌞 BeeBook est épuisé mais se trouve chez la plupart des quilteuses francophones modernes, et Patchwork Moderne d’Alice Kreyder est toujours en vente.

Faire le sandwich se fait traditionnellement en faufilant à la main (voir les multiples vidéos ou articles sur internet), ou en utilisant de petites épingles à nourrice, ou encore des agrafes (Microstich). A vrai dire, j’alterne…

Vient le moment du quilting, du matelassage. Traditionnellement, il se fait à la main, au fil à quilter en coton (mon favori, marque YLI, lire ici). J’ai pris des cours avec une ambassadrice de la regrettée Esther Miller, Patricia Valentini, qui avait eu la gentillesse d’écrire de nombreux détails de cette précieuse connaissance dans deux articles pour ce blog, ce sont des conseils intemporels. Articles de Patricia Valentini :

https://quilteuseforever.com/2012/01/03/quilting-selon-la-technique-amish-premiere-partie/ puis https://quilteuseforever.com/2012/01/26/quilting-selon-la-technique-amish-seconde-partie/ .

Plus tard a été écrit par Florence, après un stage similaire avec Alexia Rosfelder chez David : https://quilteuseforever.com/2016/11/10/un-stage-de-reve/ Bonnes lectures !

On peut vouloir quilter à la main, sans y passer un temps infini. Mon alternative est le quilting au coton perlé (BeeBook page 142), c’est ce que j’ai fait pour le Baby quilt avec les carrés de 15 cm (je n’ai pas encore le prénom à broder, la naissance est pour ces jours-ci et ce quilt partira alors dans le Var). Cela prend quelques heures bien sûr, mais le résultat est visiblement artisanal, coloré, j’aime autant le processus que le résultat. J’invente les motifs au fur et à mesure !

Pour le quilting improvisé, j’utilise bien souvent mon hera marker pour marquer des lignes qui ne suivent pas les coutures. J’ai plusieurs coloris assortis, toujours du coton perlé n°8. Le quilting, sans cadre, me permet de faire de longs points, avec une aiguille Sharp de Bohin.

Pour ce Baby quilt, j’ai quilté au point avant long, au coton perlé, et j’ai ajouté quelques points de nœud pour la texture.

Puis il y a le quilting machine. Honni par bien des quilteuses il y a 20 ans, il a pris une place justifiée dans notre monde du patchwork. Tout d’abord, c’est joli si c’est bien fait, c’est rapide si c’est maîtrisé. Mais que personne ne me dise que c’est un quilting bien plus facile qu’à la main, un sous-quilt où on aurait succombé à la facilité !! Je n’ai jamais raté un matelassage à la main, à la machine, si. C’est bien plus technique, surtout si on le fait sur nos machines domestiques… mais c’est un apprentissage, comme le reste, et c’est très gratifiant de réussir à quilter en quelques heures ce qui nous aurait pris, à la main, des semaines… Rappel : sur votre machine, vous pouvez choisir de quilter avec des droites ou courbes souples en modifiant la pression du fait de l’épaisseur (ajoutez le double entraînement si votre machine le permet), ou bien au piqué libre (BeeBook page 141, Patchwork Moderne d’Alice pages 50-51). Et bien sûr, vous pouvez faire appel à une quilteuse professionnelle. Mieux vaut un quilt terminé qu’un top en déshérence !

Une fois le quilting terminé, on ferme tout avec une bordure. Là encore, plusieurs possibilités… Ici, j’ai fini le mien avec la bordure la plus connue, dont les Américaines nous attribuent l’origine (French fold binding!).

Dans la rougeur automnale des amélanchiers du Canada, Morning Sunrise flamboie…

J’ai donc terminé le baby quilt aux blocs de 15 cm, le grand sera quilté également au coton perlé, prochainement !

Tourisme en Occitanie

Samedi, nous avons fait un tour dans le Lauragais, là où poussait naguère l’Isatis tinctoria, la fameuse plante qui donnait ce si beau bleu européen qui fit la fortune de Toulouse, Albi, Carcassonne. Une halte dans un des beaux villages du coin : Saint-Félix-du-Lauragais (31), m’a permis de faire quelques photos du quilt Morning Sunrise version baby et replonger dans l’histoire de ce pays vallonné où j’ai des attaches familiales.

J’y ai aimé la maison natale de Déodat de Séverac (1872-1921), chantre de la musique régionale, dont le nom est connu de tous les Toulousains, par le lycée Déodat-de-Séverac, ou le boulevard du même nom…

Né à Saint-Félix (31) et mort à Céret (66), photographié ici vers 1910, D. de Séverac a toujours préféré notre région à Paris !

La maison natale de Déodat de Séverac en 2009. Il y vécu une bonne partie de sa vie et ses descendants y vivent toujours. Elle est à présent restaurée et plus belle que jamais, gardant un beau vert émeraude pour les volets.
J’ai trouvé un écrin à Morning Sunrise sur la partie gauche de la maison récemment rénovée !

J’y ai bien moins aimé l’évocation de Guillaume de Nogaret (1260-1313), né bien plus tôt dans ce même village… Juriste et Catholique fanatique, il ne fit que du mal dans sa vie, au nom de son ambition, de la religion et du Roi Philippe le Bel… Comment un petit-fils de Cathares a-t-il pu aussi mal tourner ? Si vous connaissez Les Rois Maudits, vous vous souvenez de cet homme retors qui mit fin aux Templiers, en torturant les malheureux… et ce ne fut pas son seul méfait. Moi qui sors du dernier livre de Bernard Werber, La Prophétie des Abeilles, cela a ravivé mon antipathie envers cet homme maléfique, pourtant né dans un lieu magnifique. Quel bel endroit, quelle vue sur les collines avoisinantes et la chaîne des Pyrénées, si imposante et majestueuse… Mais chuuut, c’est un secret ! Il ne faut pas trop de monde par ici…

De l’autre côté de la grande place (Place Guillaume de Nogaret…), j’ai été attirée par cette maison pleine de fantaisie… Et encore, le petit quilt y a trouvé une place.
Entre ombre & lumière, la maison d’à côté a elle aussi un seuil accueillant !
Saint-Félix, au cœur du Pays de Cocagne, vaut bien un détour… (photo AM Stock Nature)

Voulez-vous gagner un livre d’Alice ?

Pour finir en beauté ces semaines de QAL Morning Sunrise, nous avons décidé de vous offrir un beau cadeau : un exemplaire du livre d’Alice, extrêmement bien fait, qui aidera toutes les quilteuses à s’habituer au patchwork avec machine à coudre et cutter, avec de précieux conseils techniques et d’organisation… Nos livres sont parfaitement complémentaires, nous ne faisons pas du tout double emploi.

Riche sommaire ! Patchwork moderne, initiation et projets, Alice Kreyder chez éditions Eyrolles

Pour gagner le livre 🎁, c’est facile : vous laissez un commentaire à cet article et un numéro, correspondant à l’ordre du commentaire, sera tiré au sort jeudi matin. Vous pouvez donc laisser un commentaire (un seul par personne !) pour participer, jusqu’à mercredi 27 octobre minuit. La gagnante ne le regrettera pas, je vous l’assure 🌞 !

Quand vos ouvrages seront quiltés (début décembre ??), nous pourrons faire ici une galerie de photos de vos ouvrages… En attendant, bonne chance 🍀 et à jeudi pour dévoiler le nom du gagnant !

Katell

Les Oiseaux de Lacaze

Vous vous souvenez peut-être, en début d’année, des Abeilles s’amusaient bien avec des Oiseaux.

Ces oiseaux improvisés ont rencontré beaucoup de sympathie auprès des quilteuses, certaines m’ont envoyé la photo de leur création, comme Marianne et son ravissant panneau :

Ce quilt devait tenir sur une porte, il est donc tout petit (50 x 50 cm) et si mignon !

J’ai également beaucoup aimé les oiseaux faits en Gironde ! C’est Françoise qui a fait celui-ci :

J’ai l’impression d’oublier une ou deux personnes, j’en suis désolée, je ne retrouve pas les autres photos.

Nous avons terminé le top au cours du printemps, ajouté une bordure en triangles… Cette bordure et ses variantes, je l’aime depuis longtemps ! Mes premiers triangles en bordure étaient sans doute avec ce modèle de Michèle Beugnon dans Quiltmania :

https://quilteuseforever.com/2011/11/20/pennsylvania-1890-2006/

Puis, lors de la création de mon Arbre de Vie recyclant les lisières, je n’ai pas trouvé mieux que des triangles pour bien le terminer :

Et plus récemment, j’ai légèrement modifié un modèle de Bonnie Hunter, notamment la bordure :

Naguère, je me lançais dans de savants calculs pour couper ces triangles, j’ai même 2 règles dédiées aux coupes triangulaires. La bordure de Mon Amie la Rose ci-dessus est pleine d’à-peu-près et j’ai évité les difficultés des angles en les laissant en tissus de fond.

Je pense à une bordure aux triangles à chaque fois que le top a des coupes à 45°, ce qui est… très souvent ! Pour les oiseaux, il y avait bien la forme des oiseaux, et surtout les bandes vertes de prairie sous leurs pattes… La bordure a été votée à l’unanimité en mai, un jour de Ruche (toujours le vendredi !). Et voici donc le top aux oiseaux avec sa bordure aux triangles, se pavanant dans un très joli jardin à la française dans le village de Lautrec, dans le Tarn :

Joli mais on ne voit pas bien le top, oui c'est vrai...
Joli mais on ne voit pas bien le top, oui c’est vrai…

Approchons-nous :

Vous verrez que je suis allée plus loin dans ma zénitude des angles, là où se rejoignent les triangles horizontaux et verticaux, lorsque ce quilt sera terminé !

Kristine a déjà brodé l’étiquette !

Il manquait un beau quilting à ce top… J’ai contacté Chantal Baquin, Je Quilte Pour Vous, pour savoir si elle avait le temps de nous le quilter pour la mi-juin. Mais oui ! Alors les Oiseaux se sont envolés vers Orléans. Ils ont fait une toilette molletonnée ébouriffante ! Passer dans les rouleaux d’Amara (la machine), c’est quelque chose !!

Cela commence ainsi ! Chantal a la gentillesse d'envoyer des photos du quilting en cours...

Cerise sur le gâteau, Chantal nous offre le travail du quilting, parce que c’est un lot de tombola qu’elle souhaite soutenir ; il nous reste à lui payer le tissu de fond et le molleton. Mille mercis Chantal !

Chantal m'a dit qu'elle s'était bien amusée, transformant les bandes de gazon en terrains de jeux de quilting !
Chantal m’a dit qu’elle s’était bien amusée, transformant les bandes de gazon en terrains de jeux de quilting !

Ensuite, on n’a plus qu’une envie, le voir fini en vrai !!

Ce sera donc à Lacaze, toujours dans le Tarn, pendant le week-end consacré aux Arts Textiles*, et vous pourrez même le gagner peut-être ! C’est un Prix de Tombola qu’offrent les Abeilles de la Ruche des Quilteuses pour le bénéfice de l’association qui organise et héberge cet événement : Les Amis du Château de Lacaze. Le tirage au sort aura lieu courant août, après son exposition au Château tout au long de l’été.

* Nous serons à Lacaze les 26 & 27 juin : le 26 est surtout consacré aux enfants, aux groupes, et la fête prend toute son ampleur le dimanche 27, avec notamment la présence de Neelam et ses formidables tissus : des retrouvailles très attendues !

A très bientôt !
Katell

Le blason de Lacaze en quilt, création Patch d’Oc avec Cécile Milhau.

Nous avons 10 ans 🍀 4e jeudi, déjà !

Voici la dernière semaine célébrant une décennie d’articles pour moi, et une décennie de créations, de commerce de tissus, de broderies et de matériels artisanaux divers pour Neelam. Vous avez pu mieux connaître cette entreprise créée par Émilie, secondée par son compagnon Damien et par ses parents, au cours de ce mois-ci. C’est une découverte pour certaines, et j’en suis très heureuse !

Pour nous, ce sont surtout 10 ans de communications, d’échanges et de rencontres. Nous en parlions ensemble, c’est bien le facteur humain qui nous porte et nous importe.
En résumé, l’important, c’est vous !

Émilie et moi avons beaucoup de centres d’intérêt communs, et les cultures amérindiennes en font partie. Elle connaît mieux la partie hispanique, et moi la partie anglophone. La vision du monde de ces Peuples Premiers, comme l’esthétique de leur artisanat, c’est un tout qui nous attire, et donc le thème de cette dernière semaine. Émilie vous offre un très beau cadeau pour clore ce mois anniversaire sur son blog, en plus du tirage pour gagner un exemplaire de mon livre BeeBook (Éditions France Patchwork). Quant à moi, je vais poursuivre l’inspiration amérindienne qui me porte depuis la semaine dernière avec My Happy Place.

Suite et fin de My Happy Place

La semaine dernière, j’ai voulu utiliser des tissus Neelam avec des triangles, de la soie, et aussi un fond noir, tout ce que je ne pratique pas habituellement – j’avais juste un terrain de connaissance, les bandes de tissus ! Les contraintes aident à sortir de nos habitudes, ce qu’on appelle notre zone de confort dans le développement personnel. Oser faire de l’improvisation correspond bien à ces étapes :

C’est un schéma classique qu’on retrouve un peu partout ! Celui-ci comporte quelques explications supplémentaires, c’est pourquoi je l’ai choisi.

La bande décorative du bas

Partout se trouve de l’inspiration pour qui sait la voir. Mon panneau méritait plus d’ornements selon mon goût. J’imaginais une bordure en haut et en bas, de style seminole (ici articles Seminole) pour rester dans l’esprit amérindien. Puis un sac de ma fille m’a menée vers un nouveau dessin.

J’ai cousu une bande comparable, très haute (de 14 cm), mais à l’œil, c’était bien trop massif. Elle est devenue de 7,5 cm de haut cousu, c’est suffisant.

La bande décorative se fait en commençant par deux rectangles noirs qui se trouveront sur les bords droit et gauche à l’extérieur – je couds 2 fois la même chose, avec des bandes diverses de tissus, soies et cotons, posées en chevron (comme un demi-log cabin). Désolée, je n’ai pas fait de photo en cours. Pour le centre, j’ai fait une sorte de sablier bleu sur fond noir, sur lequel j’ai appliqué au coton perlé le dernier chevron de chaque côté. Pas orthodoxe, mais qui le sait à part vous ?

La Lune est là

J’ai renoncé à faire une bande similaire en haut, mais j’ai souhaité ajouter une présence. La pleine Lune m’a déjà inspirée en patchwork (ici La Lune Blanche) ; cette fois, ce sera en appliqué inversé, avec la technique cousine du passepoil ou de la parementure, déjà explorée ici (Liberty Rose) et là (Il y a des fleurs partout…).

Le diamètre a pris du temps à se définir, j’ai finalement choisi 8 cm, dessiné sur bristol à l’aide d’un verre. Pour sa position, j’étais limitée par la couture de la bande additionnelle du ciel.

Esquisse de placement de la Lune avec un rond de bristol

Endroit contre endroit, j’ai mis un carré noir de 10 cm sur lequel j’ai marqué le cercle au Hera Marker (Clover), puis j’ai cousu sur la trace, évidé le centre et forcé le bord du carré à aller derrière. Il faut un peu de persuasion, de repassage mais on y arrive.

Je pose ensuite le carré de soie blanche thermocollé derrière. Le tout est visiblement maintenu par un point avant au fil de coton blanc.

La forme du quilt

Ce projet est la sœur – ou le frère ! – du beau cadeau préparé par Émilie, nous nous sommes fait des suggestions, l’une à l’autre, ces projets ont mûri avec des idées mises en commun, dès la première semaine. Ainsi, nous partageons la forme de l’ouvrage. Nous avions aussi envisagé un accrochage avec des pattes et un bâton, mais chez l’une comme chez l’autre cela alourdissait inutilement. Je suis allée jusqu’au bout de l’idée lundi, mais la Lune perdait de son éclat avec tout cela au-dessus d’elle… La nuit, et en l’occurrence la pleine Lune du 27 avril, portant conseil, j’ai tout décousu mardi matin. Je ne le regrette pas !

En ce qui concerne la forme du quilt, j’ai fait une coupe à 45° puis une autre verticale, la même chose à gauche. N’oubliez pas que je suis gauchère, spontanément je commence à droite, mon cutter est posé à gauche, etc.

La bordure décorative des côtés

J’ai coupé dans ce beau tissu imprimé Neelam une bande de 4 cm, cousue uniquement sur les côtés verticaux. Pour suivre la forme originale suggérée par Émilie, j’ai commencé par la petite partie verticale du haut, puis j’ai simplement cousu la suite à 45° en « mangeant » une bonne partie de cette première partie. Pour l’angle suivant, j’ai mis l’aiguille en position basse pour pivoter et suivre la couture vers le bas. Le pli sera cousu au fil noir à la main.

Angle droit
Angle gauche

Le quilting au coton perlé et au fil noir

Ma première idée était un quilting machine de ligne parallèles et verticales au fil noir. Mais je craignais d’éteindre un peu la lumière des tipis ! J’ai donc préféré sortir mes cotons perlés et quilter en prenant les décisions successivement : d’abord la porte d’un tipi et son contour, puis une bande intermédiaire pour le bon maintien, en changeant de couleurs.

Je quilte avec diverses couleurs de coton perlé et avec du fil noir, pour un bon maintien général. Travail en cours.
Voici, dans une jolie boîte de gâteaux andalous, mes cotons perlés, à côté le fil à quilter noir et le Hera Marker pour tracer quelques lignes (courbes du ciel, droites sous les tipis…)

Et le ciel ? J’ai hésité à mettre des miroirs indiens ou « shishas » de chez Neelam (voir BeeBook pages 76 et 96) qui feraient de belles étoiles, mais je n’en avais plus et, confinement oblige, je ne voulais pas aller en chercher chez Émilie (un peu plus de 10 km nous séparent). Des tableaux que j’ai sous les yeux chez moi (ici : Je n’aime pas le jaune) m’ont donné l’impulsion pour un ciel différent. Oh je suis restée bien plus discrète que Van Gogh ! Je pensais prendre du fil jaune, mais j’ai choisi du bleu ciel et du turquoise…

L’esquisse des lignes se fait avec un Hera Marker, le dessin reste un temps, sans abîmer le tissu.

Les finitions en bordure invisible

Comme j’avais mis une bordure décorative imprimée sur les côtés, j’ai terminé mon quilt avec une bande qu’on ne voir qu’au dos. Cette technique, que j’appelle la finition invisible, est détaillée dans BeeBook p.143 et j’en avais déjà parlé ici (To Face a Quilt).

My Happy Place, c’est ici !

My Happy Place, Katell, fini le 28 avril 2021. Et encore, dois-je vous le dire ? Il manque quelques contours de tipis à quilter !!

C’est ainsi que se terminent quatre semaines avec Neelam pour célébrer nos 10 ans, quatre rendez-vous chaleureux, avec tant de gentils messages de votre part, merci !

Vous savez dorénavant où acheter les articles Neelam, sur leur site, avant de les retrouver dans les Salons… C’est ce que nous espérons ardemment, retrouver les joies de notre vie d’avant, même si c’est au prix du port du masque au long cours, le maintien des distances, de vaccinations successives… Nous ne pouvons pas attendre indéfiniment que le coronavirus disparaisse, nous pouvons en revanche nous adapter aux circonstances, autant que possible. Si de nombreuses manifestations sont annulées, j’ai la confirmation récente du maintien des expositions à Lacaze (81) les 26-27 juin, du Carrefour Européen du Patchwork (Sainte-Marie-aux-Mines) du 16 au 19 septembre et Pour l’Amour du Fil à Nantes (29 septembre – 2 octobre). Neelam et moi serons à ces trois événements, pour moi en expo avec mes amies à Lacaze, en commissaire d’exposition des quilts météo en Alsace et en visiteuse avec Kristine à Nantes. Je me réjouis tellement de ces projets !

Voyons les choses positivement : nous avons profité de ce mois de confinement de 10 km pour enrichir la célébration de nos 10 ans : ce qui a été annulé ou reporté nous a donné du temps pour préparer ces quatre jeudis. Personnellement, cela a renforcé l’amitié que j’éprouve pour Émilie et j’ai confirmé le pouvoir de séduction de ces tissus artisanaux.

La semaine dernière, vous avez répondu à la question du patchwork et quilting main ou machine sur le blog de Neelam. Vos réponses sont très intéressantes, avec bien plus de sagesse et de discernement que ce que j’ai pu lire ailleurs, la diversité est naturelle ! Pas de bonne ou de mauvaise réponse, et comme précédemment, 3 gagnantes ! Bravo à elles et bonnes créations avec Neelam et BeeBook !

Ce rosier liane fleurit en avril, il est si beau ! Très exubérant, il colonise une arche dans le jardin. Autre avantage : il est rigoureusement sans épine ! Il s’appelle le rosier Banksiae Lutea et se bouture très facilement. Pour une fille qui croyait ne pas aimer pas le jaune… On ne finit pas de se découvrir !

Retrouvez la nouvelle œuvre d’Emilie et le 4e tirage au sort par ici, avec l’évocation d’une philosophie de vie que nous apprécions toutes deux, encore un point commun entre Émilie et moi !

Une invitée inattendue lors de la séance photo. Le tissu noir surexposé n’est pas beau ici, mais vous voyez des détails !

Des contraintes familiales m’obligent à faire une pause de blog
pendant quelques semaines. Rien de grave, juste des obligations qui prennent du temps.
Mais après avoir célébré ces 10 ans avec autant de joie, je ne vais pas m’arrêter ainsi !
Alors à bientôt, et continuons à prendre des précautions,

car attraper le Covid n’est vraiment pas une partie de plaisir.
Votre amie abeille quilteuse,
Katell

Quilt bavard/1

Est-ce notre dernier changement d’heure d’hiver ce matin ? Le sujet est devenu secondaire, bien derrière les horaires de couvre-feu…

Les Abeilles se focalisent sur leur amitié et leurs tissus de toutes les couleurs pour oublier les incertitudes de cette année noire. Cela contribue tellement à conserver le moral 🌞. Même masquées, nous sommes heureuses de nous retrouver chaque vendredi, tant que le confinement n’est pas de nouveau d’actualité.

😷

Avant-hier, nous avons finalisé le projet de quilt que nous allons faire pour les victimes de la tempête Alex dans le département des Alpes-Maritimes. Nous vous le montrerons quand il sera fini, en décembre j’espère. Je crains que peu de quilts ne soient faits pour cette cause, les catastrophes se succèdent à une telle cadence cette année, parasitant nos habitudes…

😷

Après le confinement printanier, nous avions fait chez moi un atelier de piéçage (couture) de lettres, bien éloignées de la calligraphie. Ce sont des lettres improvisées, irrégulières et rebelles ! A l’issue de ce bel après-midi, j’avais écrit un article présentant ce thème et nous avons décidé de mettre en pratique cet apprentissage, chacune devant faire un quilt avec un mot ou une petite expression. Pour nous mettre un peu de pression, nous essayons de les finir pour fin décembre.

Notre guide pour cet exercice est l’excellent livre de Tonya Ricucci, dont je vous ai déjà souvent parlé et qui date de 2011 – comme le temps passe…

Maïté a fini le sien la première, nous ferons bientôt une jolie photo de son quilt pour vous le présenter. Il est très original, vous verrez ! Et vendredi dernier, c’est Kristine qui nous a montré son quilt terminé… Un mot, un seul, mais oh combien éloquent pour nous :

Il faut habiller le mot, aussi beau soit-il ! Kristine s’est inspirée des quilts d’Inde où les femmes font tenir des pièces de tissu avec un point avant. De la reprise utilitaire et nécessaire, elles font des œuvres d’art, en Inde mais aussi un peu partout ailleurs (au Japon, cela s’appelle le Boro). Cette année, mon amie Sujata Shah donne des cours sur cette méthode par internet. Les quilteuses américaines en raffolent !

Un travail… d’Abeille ! Kristine a directement quilté les pièces de tissus posées à cru (sans marge de couture retournée), ce qui les fixe et évite tout effilochage. Des fils de soie qui dormaient dans un tiroir offrent une belle brillance.
Agatha en 1925 (35 ans). Saviez-vous qu’elle parlait français avec le délicieux accent du Sud-Ouest ? Enfant, elle vécut 6 mois à Pau !

Nous étions ce vendredi chez Vive, avec qui nous partageons notamment le goût des polars. La Reine en est incontestablement, pour nous, Agatha Christie ! Celle-ci avait (un peu) terni mes 15 ans, disparaissant le jour de mon anniversaire, quand je venais justement de la découvrir. Mais son œuvre demeure, avec ses détectives récurrents inoubliables. Ils nous touchent, avec leurs talents mais aussi leurs faiblesses qui les rendent si touchants. Hercule Poirot, orgueilleux, obséquieux parfois, très fier de ses moustaches et de ses petites cellules grises, suscite néanmoins notre admiration et de nombreux sourires. La petite Miss Marple, qui ne bouge pas de son village, toujours curieuse, intuitive, un brin ringarde, connaît pourtant tout des failles de l’âme humaine. Quant au couple Beresford, il reste plus discret dans les mémoires, sauf si on a vu Catherine Frot et André Dussolier les camper au cinéma ! J’avais évoqué ma passion pour Agatha Christie un jour de confidences.

Vive a chez elle un présentoir ancien de cartes postales, sur lequel elle a disposé des livres des éditions du Masque, avec leur célèbre couverture jaune. Alors sans aller jusqu’à une sororité avec Agatha, nous l’associons au quilt de Kristine pour la photo :

Sororité, quilt bavard de Kristine, 2020

Encore une fois, quilts et livres font bon ménage et aident à garder le cap ! Cette présentation est donc le début d’une série de quilts bavards… A suivre !

Katell

 

Le quilting en spirale

La Cause des Femmes – Merci Barbara était l’occasion de faire en grand ce que j’avais juste expérimenté naguère en essai :
le quilting en spirale !

Lors de la préparation de BeeBook, j’avais longuement parlé de ce quilting avec Chantal qui avait finalisé son quilt de cette manière. Chantal, très perfectionniste, a dessiné sa spirale avec une rigueur toute mathématique, marquant diagonales et médianes pour s’éloigner du centre de 0,5 cm à chaque cran (1/8e de tour). Oh la la, je croyais que c’était simple !

J’aime beaucoup cette photo du quilt de Chantal, l’ombre du quilt fait écho aux ombres des carrés ! Harmonie Ébène-Ivoire est un des modèles expliqués dans mon livre.

A vrai dire, Chantal avait d’abord fait une spirale à 8 cm d’écart d’un rang sur l’autre, puis en a créé une deuxième pour ne plus avoir qu’un écart de 4 cm, pour plus d’harmonie. J’ai bien compris le principe de sa construction, cela m’a bien aidée par la suite, même si j’ai suivi un autre chemin en spirale, expliqué en fin d’article.

Ensuite Nicole, qui a tant travaillé pour BeeBook, m’avait préparé plusieurs formes de spirales en prévision d’une fiche technique dans BeeBook… en cas de place.
Laquelle veux-tu, la spirale de Galilée, de Fermat, la logarithmique, celle d’Archimède ?…

 

EUH…. En abordant la construction de la spirale, j’ai compris la beauté de cette forme, au-delà des apparences. Encore une fois les mathématiques, ça peut être merveilleux ! Que de perspectives, que d’exemples dans la nature… J’ai envisagé un instant de faire le quilting en forme de triskell, mais pour une première fois c’était trop ambitieux !

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La nature montre mille exemples de spirales. N’est-elle pas un mouvement fondamental de la vie, inscrit dans la structure de l’univers, à commencer par notre ADN ? La double hélice  est en effet une double spirale en 3D… Et depuis toujours, les hommes s’en inspirent dans l’art :

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A Newgrange en Irlande, pierre gravée de triskells 3 200 ans avant JC (Wikipedia)

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Crosse d’évêque de Guérin, 12e siècle

Chef d’oeuvre de Van Gogh, La Nuit Étoilée, 1889. Vous pouvez voir ici ma collection personnelle de Van Gogh (!!!) et ma relation avec la couleur jaune…

Le labyrinthe est souvent en forme de spirale, mais on part en général de l’extérieur pour se diriger (se concentrer ?) vers le centre.

Le labyrinthe de la cathédrale de Chartres.

Butinage : Pour Chantal, Nicole et toutes les autres qui s’intéressent aux femmes scientifiques dans l’ombre des hommes, je vais encore signaler une femme, Rosalind Franklin, sans qui James Watson, Francis Crick et Maurice Wilkins n’auraient peut-être pas réussi à découvrir la fameuse structure en double hélice de l’ADN… et n’auraient pas eu le Prix Nobel de 1962. Le travail déterminant de la scientifique a cependant été allègrement escamoté par les hommes… Pour cette histoire, on peut lire la biographie de Brenda Maddox :

brendamaddox.jpg

Revenons à la spirale, motif de quilting. C’est bien la spirale d’Archimède qui convient, avec un écart constant. Si on prépare bien son sandwich, ensuite on n’a pas de raison d’avoir de mauvaise surprise. D’abord, il faut choisir le centre de la spirale, son point de départ. Il n’est pas obligatoirement au centre du quilt. Pour moi, il est un peu décalé, j’ai profité du cercle appliqué au centre d’un des blocs.

J’ai choisi le centre de cette étoile comme point de départ de la spirale de quilting.

Je vous conseille de dessiner le tout début de la spirale. D’abord il faut comprendre « comment ça marche », ensuite on y va avec le sourire !

La grande décision est de savoir si vous ferez une spirale très serrée ou plus lâche. Sur plusieurs blogs américains, j’ai lu que celles qui avaient pris un écartement d’1 cm environ (ou largeur d’un grand pied de biche) « ne voyaient pas » le quilting avancer, mais le résultat est superbe.

Le post de Heather de Winding Bobbins m’a bien aidée !

Une spirale rend vraiment bien sur un quilt moderne ! Ici Autumn Wind de Jessica Skultety, sur son blog Quilty Habit.

Sparkle illustre un autre tutoriel, à voir sur ce blog Elm Street Quilts

J’ai décidé de faire plus large, j’ai choisi l’écartement de la valeur d’une bobine de fil Aurifil, c’est ce que j’avais sous la main. Cela donne environ 3,2 cm, bien pour un travail confortable.

Comment faire un quilting en spirale ?

Après une minutieuse mise en sandwich, je prépare ma machine. Je procède d’abord au grand nettoyage intérieur, au changement d’aiguille aussi. Même s’il existe de super-aiguilles, je me contente des sharp 80. Et le truc simple pour garder l’écart souhaité, c’est cette petite tige qu’on peut placer à gauche ou à droite. Ici, c’est à gauche pour la spirale, écart environ 3,2 cm puisque je prépare le début de mon dessin avec ma bobine d’Aurifil 🙂

La Pfaff a un double entraînement intégré (certaines Janome aussi je crois), pour les autres marques il faut adapter un pied.

Ce verre mesure 2 fois le diamètre de la bobine, donc c’est idéal pour commencer à dessiner la spirale qui va naître en bas du rond central du bloc. Ici je vais dessiner le demi-cercle de bas en haut vers la gauche.

Je continue de marquer des repères au feutre effaçable à l’aide de la bobine, pour bien entamer la spirale.

En route pour le premier point en bas du rond ! Pour avoir la plus grande partie du quilt vers la gauche tout au long du quilting, je mets mon centre à gauche de l’aiguille. Je fais sortir manuellement le fil de canette pour qu’il n’y ait pas de bazar dessous, je tiens les 2 fils en arrière et je commence le piquage très lentement, aiguille enfoncée programmée, en corrigeant la trajectoire tous les deux, puis trois, puis quatre points. Plus la spirale s’agrandira, plus ce sera fluide.

Quand j’arrive à la fin du premier tour de spirale, je n’ai plus de marquage, j’abaisse la tige qui se positionne sur la couture précédente. Tournicoti-tournicoton, continuons jusqu’au bout du quilt !

Il est relativement fastidieux de tourner tout le quilt sans arrêt, mais on s’y fait. Je n’ai pas trouvé ce quilting difficile, même si mon sandwich trop peu densément préparé m’a causé quelques plis derrière… mais chut, ne le dites pas !!

Une fois qu’on arrive au bord sur le milieu des côtés, on quilte les quatre angles en courbes, de la même manière, en écho des lignes précédentes.

Et voilà !

DSCN5489

Il n’y a jamais une seule bonne façon de faire, d’autres préféreront quilter une spirale en piqué libre, ou avec d’autres astuces. N’hésitez pas à expérimenter !

Pour plus de précisions sur le quilting machine, consultez les dossiers de Chantal Baquin, spécialiste de ce domaine, dans Les Nouvelles n° 140 & 141. 

spirale philo
Photo du quilt : The Quilting Company, quilt de Catherine Redford

 

Merci Barbara !

Barbara Brackman est citée bien des fois dans BeeBook, j’ai tant appris d’elle !
Barbara, your BeeBook has just been sent, please be patient!

En février 2015, je vous racontais pourquoi j’aimais Barbara Brackman, et j’avouais en fin d’article ne pas avoir terminé un Quilt Along commencé en 2012, QAL proposé sur le thème des Droits des Femmes (Grandmother’s Choice).

Bee Kristine l’avait fait en même temps que moi… mais l’avait vite fini, elle  !!!

Sa belle étiquette est entourée de lisières de tissus qu’elle avait achetés en Pennsylvanie, exprès pour ce sampler.

Près de 400 personnes étaient inscrites sur notre groupe Flickr, la plupart l’ont sans doute terminé. C’était une bouffée de joie à chaque découverte de blocs faits par les copines ! Voici quelques quilts Grandmother’s Choice finis qui sortent du rendu traditionnel avec des tissus repros :

Cheryl de Caroline du Nord a excellé à la fois dans le montage et le quilting machine !

Kathie d’Australie a monté les blocs bleus autour d’un médaillon

Grandmother’s Choice Sampler de Georgann Eglinski, 36 blocs sélectionnés, quilt fait pour une vente aux enchères en faveur des femmes malades. Intemporelle combinaison de couleurs…

Pendant une année, Barbara nous avait fourni de nombreux documents sur les actions des suffragettes et autres féministes, tout en nous donnant un bloc par semaine à faire. J’ai adoré lire ses articles mais je n’ai pas tenu le rythme de la confection des blocs, dommage… En revanche, j’aimais trop mes blocs déjà faits pour les laisser inutilisés !

La préparation de mon livre a été l’étincelle pour me faire terminer le quilt. Non, je n’ai pas fait les blocs manquants, j’ai biaisé le problème en complétant le top par des broderies afghanes achetées sur un stand de l’association Guldusi, créée par Pascale Goldenberg. Les couleurs allaient bien ensemble… et le thème de l’entraide de femme à femme reste central.

Le coton de fond des broderies était d’un joli vert, mais je n’en ai rien gardé. Aucune broderie n’a exactement le même encadrement pour arriver à la bonne dimension des blocs (20 cm).

Du coton blanc de chez le grand Suédois (3 € le mètre…) m’a servi de tissu de fond. J’ai tâtonné pour assembler l’ensemble à vrai dire, par exemple j’ai fait les lettres piécées pour écrire La Cause des Femmes (méthode de Tonya Ricucci) en me demandant si cela atterrirait devant ou au dos du quilt. Finalement, j’aimais bien le top comme ceci :

J’avais commencé à monter les blocs dans l’ordre du QAL… J’ai défait partiellement pour mieux les répartir. Ce sampler comporte des tissus de diverses provenances : des + ou – japonais, certains authentiques offerts par mon amie Marie-Claude Tsuruya, des tissus de Dear Stella, d’Amy Butler, quelques « repros », des tissus recyclés de chemises et robes etc. S’ajoutent quelques tissus de Neelam autour des broderies afghanes. Globalement, je recherchais des tissus esthétiquement d’ailleurs avec une gamme de couleurs bien particulière.

Restait le quilting… Que faire ? Je souhaitais ardemment mettre ce quilt en illustration de mon livre ! J’ai failli faire appel à une professionnelle de la long-arm, car nous étions en février et j’avais bien d’autres choses à faire pour BeeBook… J’aurais aimé passer des heures dessus, quiltant au coton perlé, mais j’avais de nombreux autres en-cours urgents et c’était donc hors de question.

Finalement j’ai opté pour l’expérimentation : faire  moi-même un quilting, en essayant une spirale à la machine à coudre, sujet que je pourrais mettre dans le livre en cas de pages à remplir au dernier moment. Ne cherchez pas, vous ne trouverez pas les explications dans BeeBook, mais ici même la semaine prochaine !

Apprendre à quilter comme une Amish

Apprendre à quilter comme une Amish qui tend son sandwich entre deux tasseaux sur des tréteaux, savoir faire des petits points réguliers, pouvoir quilter dans tous les sens sur un métier fixe : c’est tout ce que Marie-Claude vous propose à Larroque-Toirac (dans le Lot, tout près du nord-ouest de l’Aveyron).

 Alexia Rosfelder, ancienne élève de Esther Miller, vous enseignera cet art et savoir-faire. Ce stage est sur 2 jours, les 23 et 24 octobre 2018.

Pour avoir suivi cet enseignement avec Patricia Valentini, je peux dire que c’est un apprentissage « pour la vie », il y a un avant et un après, votre savoir-faire s’améliorera considérablement. Si vous aimez quilter, n’hésitez pas à vous renseigner ici : Inscription Quilting Main

Marie-Claude répondra à vos questions :
marie-claude.serresarobasewanadoo.fr

Marche !

Je marche avec un pied, je dessine avec un autre pied,
Et si je dessine comme un pied c’est la faute de Katell.
Qui suis-je ?

Réponse : sa machine à coudre !

Il s’agit bien sûr du pied de biche qui, aidé d’un double entraînement, s’appelle le walking foot (le pied qui marche) en anglais : pas à pas, les tissus avancent, entraînés à la fois par les grilles du bas et le dispositif du haut. Pour ma part, je suis fidèle à Pfaff pour leur système de double entraînement intégré que je trouve tellement bien ! 

En matière de quilting à la machine, on pense au piqué libre où l’on dessine avec l’aiguille, mais on oublie trop souvent le quilting à double entraînement. Si le sandwich est bien préparé (comme toujours), c’est très facile et agréable, je l’avais expérimenté sur le quilt destiné à ma sœur Isabelle : article ici.

Ruche des Quilteuses
C’est le dos, on y voit mieux le quilting !!

Un livre formidable, uniquement sur ce sujet, vient de sortir :

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Il est intitulé WALK, Marche. C’est bien sûr en anglais, mais il y a à la fois des schémas et des photos qui rendent la lecture presque superflue. Il est écrit, avec beaucoup de pédagogie, par l’une des plus grandes artistes américaines de Modern Quilting, Jacquie Gering. 

Running Man Quilt, Jacquie Gering. L’homme qui court… avec ses deux pieds !

Je reparlerai d’elle un jour ! En attendant, voici son site :
http://www.jacquiegering.com/. Son blog est plein d’inspirations !