Un an après… le blues ?

Ressentez-vous un peu – ou beaucoup – de vague à l’âme ? On parle de fatigue pandémique dans les médias. Même si l’humanité a subi des périodes encore bien plus noires qu’actuellement, la lassitude atteint même les plus solides d’entre nous. Cela fait un an que nous vivons au rythme du Coronavirus. Certaines personnes subissent des situations dramatiques, mais pour la plupart le malaise reste diffus mais pesant. Pour oublier un instant nos problèmes, suivez-moi dans ce pêle-mêle de choses qui font du bien !

J’ai un remède simple, un bain de nature : une bonne marche à pied ! Une promenade à la campagne, la montagne ou au bord de mer redonne le moral, la nature est une source infinie de joies. Quelques citations pour la route :

La marche est le meilleur remède pour l’homme.
Hippocrate

Rien n’asservit l’homme qui marche.
Vincent Vincenot

Quand vous marchez, laissez vos pensées prendre la couleur de ce que vous voyez.
Robert Louis Stevenson

Si tu n’arrives pas à penser, marche ; si tu penses trop, marche ; si tu penses mal, marche encore.
Jean Giono

La marche apaise. La marche recèle une énergie bénéfique.
Patrick Süskind

La marche m’a remis d’aplomb, physiquement et mentalement, elle dissipe les nuages noirs.
Quelle que soit la direction prise, marcher conduit à l’essentiel.
Marcher, c’est faire un bout de chemin avec le temps.

Sylvain Tesson 

Le plus court chemin pour aller quelque part n’est pas la ligne droite, mais le rêve… Photo prise quelque part en Occitanie.

La forêt près de chez moi n’a jamais été aussi fréquentée que la dernière quinzaine de février : c’étaient les vacances scolaires ! Je m’en réjouis, ce sont autant d’enfants de Toulouse qui ont joué dans la nature au lieu de rester devant un écran. D’habitude en février, on ne croise que quelques sportifs et des bûcherons. Et des chasseurs.

Le réenchantement du monde que j’appelle de mes vœux n’est pas la priorité de tous ; cet hiver, les bruits des moteurs troublaient chaque jour de la semaine la quiétude de la forêt. Massacre des arbres à la tronçonneuse… Des hectares ont été sauvagement coupés, n’importe comment. Il est loin le temps où couper un arbre était un acte important, réfléchi, où l’homme demandait la permission – ou pardon – à cette vie bientôt interrompue. L’homme moderne trouve ceci absurde, il n’est plus animiste ! Mais l’énergie dans chaque organisme vivant peut nous faire considérer les choses d’une manière de nouveau plus spirituelle. Et si ça ne nous parle pas, considérons-le de manière pragmatique : trouver l’équilibre, la juste mesure entre le renouvellement naturel et le prélèvement humain est un des enjeux urgents. L’intelligence humaine serait bien mieux employée en protégeant la nature qu’en exploitant outrageusement ses ressources à court terme. 

Cela fait quelques semaines que je voulais vous présenter Paradis Perdus d’Éric-Emmanuel Schmitt, le premier volet de son Histoire de l’Humanité en huit volumes.

Cette lecture fut un enchantement.
Je me suis immergée dans la vie de ce village lacustre moderne d’il y a 8 000 ans, comme une re-connaissance. Les gens vivaient alors en pleine harmonie avec la nature, et ils nous sont si proches pourtant ! Je ne vous en dis pas plus, découvrez la vision du monde de nos ancêtres et cette belle histoire teintée de surnaturel.

Voilà un an, je vous montrais un top, et je ne vous ai pas encore montré le quilt terminé ! Il est plein de vitalité, de la taille d’un dessus de lit, largement inspiré du modèle Leaves in the Breeze, de Becky Goldsmith / Piece o’ Cake Designs (présenté dans le livre Appliqué outside the Lines) :

Entièrement quilté au coton perlé de diverses couleurs, la plupart en écho des feuilles et des branches, avec quelques fantaisies.
Début mars, c’est déjà le printemps, avec les jeunes pousses qui jaillissent de terre, les bourgeons qui explosent, les senteurs qui enivrent ! Jeunes Pousses, Katell, 2020, appliqué improvisé main, quilté main.

 

Il ne manque plus que les copines…

Autre lecture récente, un dialogue à cœur ouvert entre Nicolas Hulot et Frédéric Lenoir, l’un écologiste, l’autre philosophe des religions. Même si je n’adhère pas à tout aveuglément, ces deux hommes ont compté dans mon évolution personnelle, l’un depuis Le syndrome du Titanic, qui a rallumé ma flamme écolo, l’autre avec La promesse de l’ange, qui a résonné étrangement en moi. Ces deux livres sont parus tous deux en 2004, une année importante dans ma vie personnelle aussi. Depuis, j’ai lu une grande partie de leurs livres. Ma rencontre avec l’un d’eux reste inoubliable. Ils sont parfaitement imparfaits comme nous tous, ils sont mes frères de génération, mes frères d’idées, mes frères d’humanité. Leur livre en commun a subi pas mal de critiques, mais personnellement, j’y ai trouvé un grand réconfort : comme plusieurs de mes chères lectrices qui ont laissé un commentaire dans l’article précédent, nous ne sommes pas seules à penser pareil !

Depuis le premier confinement, France Patchwork anime avec beaucoup d’énergie son forum sur Facebook ; il est réjouissant de voir l’animation et la bonne humeur des participants ! J’avoue n’avoir suivi que le premier challenge qui commença le 18 mars 2020 ; il fit de chaque mercredi l’événement de la semaine : quelle couleur sera à l’honneur ? Nous avons toutes adoré ce rendez-vous !

La semaine dernière, nous nous sommes promenés en famille dans le Gers : l’occasion de faire de jolies photos ! Ici à Cologne.

Ce quilt est fini depuis belle lurette lui aussi… à part la bordure de finition qui a traîné ! J’avais partagé quelques détails au fur et à mesure sur ce blog. Chaque couleur m’inspira une ambiance, un mot, dans diverses langues. Ainsi, mon séjour récent en Espagne m’avait inspiré les mots Luz (lumière) et Vida (vie). Quelques incongrus avec le mot chinois qui signifie crise, le mot breton Glaz… Beaucoup de spontanéité dans ce quilt de chutes de tissus (je ne sais pas ce qui se passe dans mes tiroirs, ils semblent se reproduire, j’en ai toujours autant !…)

Ensemble malgré tout, le seul excellent souvenir de la première période de confinement, une fantastique idée des Céates FP que je remercie de nouveau ! Patchwork de chutes, pas un seul tissu imprimé répété, ce qui en fait un Charm quilt. Les lettres sont en piécé improvisé, d’après la méthode de Tonya Ricucci. Brodé à la main, quilté à la machine. Katell, 2020.
Voici la mascotte du quilt ! Fait d’après le tuto de Pie Lady Quilts. J’ai eu beaucoup de difficultés pour terminer le quilting de ce quilt, ma machine à coudre préférant coudre plutôt que quilter…

Comme la plupart des quilts récents des Abeilles de la Ruche des Quilteuses, ces quilts seront exposé à Lacaze (Tarn) les 26 et 27 juin prochains. Oui, les organisateurs maintiennent l’événement, youpi !!

De la marche, de la lecture et des quilts, j’ai ces plaisirs simples pour combattre le blues. Il me manque la convivialité des rencontres… Mon agenda se remplit doucement, c’est bon signe, j’y crois !

Avec optimisme,
Katell

Quilt bavard/1

Est-ce notre dernier changement d’heure d’hiver ce matin ? Le sujet est devenu secondaire, bien derrière les horaires de couvre-feu…

Les Abeilles se focalisent sur leur amitié et leurs tissus de toutes les couleurs pour oublier les incertitudes de cette année noire. Cela contribue tellement à conserver le moral 🌞. Même masquées, nous sommes heureuses de nous retrouver chaque vendredi, tant que le confinement n’est pas de nouveau d’actualité.

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Avant-hier, nous avons finalisé le projet de quilt que nous allons faire pour les victimes de la tempête Alex dans le département des Alpes-Maritimes. Nous vous le montrerons quand il sera fini, en décembre j’espère. Je crains que peu de quilts ne soient faits pour cette cause, les catastrophes se succèdent à une telle cadence cette année, parasitant nos habitudes…

😷

Après le confinement printanier, nous avions fait chez moi un atelier de piéçage (couture) de lettres, bien éloignées de la calligraphie. Ce sont des lettres improvisées, irrégulières et rebelles ! A l’issue de ce bel après-midi, j’avais écrit un article présentant ce thème et nous avons décidé de mettre en pratique cet apprentissage, chacune devant faire un quilt avec un mot ou une petite expression. Pour nous mettre un peu de pression, nous essayons de les finir pour fin décembre.

Notre guide pour cet exercice est l’excellent livre de Tonya Ricucci, dont je vous ai déjà souvent parlé et qui date de 2011 – comme le temps passe…

Maïté a fini le sien la première, nous ferons bientôt une jolie photo de son quilt pour vous le présenter. Il est très original, vous verrez ! Et vendredi dernier, c’est Kristine qui nous a montré son quilt terminé… Un mot, un seul, mais oh combien éloquent pour nous :

Il faut habiller le mot, aussi beau soit-il ! Kristine s’est inspirée des quilts d’Inde où les femmes font tenir des pièces de tissu avec un point avant. De la reprise utilitaire et nécessaire, elles font des œuvres d’art, en Inde mais aussi un peu partout ailleurs (au Japon, cela s’appelle le Boro). Cette année, mon amie Sujata Shah donne des cours sur cette méthode par internet. Les quilteuses américaines en raffolent !

Un travail… d’Abeille ! Kristine a directement quilté les pièces de tissus posées à cru (sans marge de couture retournée), ce qui les fixe et évite tout effilochage. Des fils de soie qui dormaient dans un tiroir offrent une belle brillance.
Agatha en 1925 (35 ans). Saviez-vous qu’elle parlait français avec le délicieux accent du Sud-Ouest ? Enfant, elle vécut 6 mois à Pau !

Nous étions ce vendredi chez Vive, avec qui nous partageons notamment le goût des polars. La Reine en est incontestablement, pour nous, Agatha Christie ! Celle-ci avait (un peu) terni mes 15 ans, disparaissant le jour de mon anniversaire, quand je venais justement de la découvrir. Mais son œuvre demeure, avec ses détectives récurrents inoubliables. Ils nous touchent, avec leurs talents mais aussi leurs faiblesses qui les rendent si touchants. Hercule Poirot, orgueilleux, obséquieux parfois, très fier de ses moustaches et de ses petites cellules grises, suscite néanmoins notre admiration et de nombreux sourires. La petite Miss Marple, qui ne bouge pas de son village, toujours curieuse, intuitive, un brin ringarde, connaît pourtant tout des failles de l’âme humaine. Quant au couple Beresford, il reste plus discret dans les mémoires, sauf si on a vu Catherine Frot et André Dussolier les camper au cinéma ! J’avais évoqué ma passion pour Agatha Christie un jour de confidences.

Vive a chez elle un présentoir ancien de cartes postales, sur lequel elle a disposé des livres des éditions du Masque, avec leur célèbre couverture jaune. Alors sans aller jusqu’à une sororité avec Agatha, nous l’associons au quilt de Kristine pour la photo :

Sororité, quilt bavard de Kristine, 2020

Encore une fois, quilts et livres font bon ménage et aident à garder le cap ! Cette présentation est donc le début d’une série de quilts bavards… A suivre !

Katell

 

Des quilts qui parlent

Vous avez été touchés par le précédent article montrant des quilts qui expriment des souffrances, par Chawne Kimber. Ce sont des quilts qui parlent, à la fois parce qu’on peut les lire et leur donner la puissance d’un discours, mais aussi qui émeuvent, qui touchent notre cœur. 

Je vous propose de (re)découvrir une autre artiste, Gina Adams, qui quilte de manière bien particulière pour dénoncer le mal insidieux de la société américaine, le racisme, terriblement ancré dans son passé. Découvrir tous les traités de paix avec les Indiens écrits par le Gouvernement, jamais tenus, projette une lumière crue sur les origines de ce pays : Quilter pour sa cause.

Détail d’un quilt de Gina Adams montrant un des broken treaties, ces traités de paix entre le gouvernement américain et les Indiens… jamais respectés par les militaires.

On le voit dans l’actualité, le problème du racisme reste aigu. Et pourtant, chaque communauté a tant à apporter aux autres ! Cette fois-ci sera-t-elle la bonne, pour obtenir une égalité de traitement quelle que soit l’origine de chacun ? Les Américains ont fait tout de même des avancées (regardez les films récents montrant les années 1960, Green Book ou Les figures de l’ombre : double peine pour des femmes noires, même géniales !). Le melting pot reste en grande partie une illusion, les origines diverses sont nombreuses, mais on a encore bien trop peu de communautés harmonieusement multiraciales.

On est souvent surpris de savoir les pourcentages d’origines des Étasuniens : bien moins d’Anglais (24,5 millions) que d’Allemands (42,8 millions), majoritaires, suivis par les Irlandais (30,5 millions) puis par les Afro-Américains (25 millions)… L’origine française arrive en 9e position avec 3,8 millions de personnes, derrière les origines mexicaine, italienne et polonaise. Suivent les Amérindiens, un peu moins de 3 millions (y compris d’Alaska). A savoir qu’on pouvait donner jusqu’à 2 origines (Résultats du recensement de l’an 2000).

Nos quilts sont décoratifs, ils sont aussi expressifs avec parfois une citation, une pensée, un prénom, un mot fétiche… Pour cela, bien des techniques sont à notre disposition : broderie, appliqué main ou machine, couture sur papier, piécé (couture patchwork) pour les techniques 100% textiles, ou aussi transfert avec imprimante… De récentes expositions américaines, des publications sur Instagram et sur des blogs montrent de plus en plus de quilts qui parlent, utilisant toutes les techniques. C’est une tradition revisitée, car nombre de quilts anciens comportent des lettres, des signatures, des souhaits, des dédicaces… Voici un florilège de versions contemporaines :

Au QuiltCon 2015, Laura Hartrich pose sur son superbe Quilt for our Bed, où il est écrit en quarts de cercles : Bonne nuit, je t’aime.
La quilteuse roumaine Geta Grama nous dit : Rêve jusqu’à ce que tes rêves deviennent réalité ! Un tissu de Michael Miller, imprimé de lettres, est découpé et appliqué. Voir ici sur son blog.
Un quilt positif sur les femmes, quilt collectif de Lorna Constantini et the Niagara Modern Quilt Guild (photo d’ici)
Paige Alexander a reproduit une page d’écriture à l’ancienne : la marge avec sa ligne rouge, le lignage des cahiers américains et cette phrase qui signifie que l’écriture cursive est un art qui s’efface. Savez-vous que, dans plusieurs États des USA, on n’enseigne plus comment écrire à la main ?… Oui, on enseigne seulement à taper sur clavier dans certaines écoles… (retrouvez l’artiste sur Instagram @quiltedblooms)

 

Voici le quilt qui rit, inspiré d’un quilt datant de la Première Guerre Mondiale, qui a plu à mon amie LeeAnn : son histoire se trouve sur  son blog Nifty Quilts.

Les chemises de son mari ont trouvé une nouvelles vie, HAHA de LeeAnn Decker de Seattle.

Celui dont je ne me lasse pas, toujours de LeeAnn :

gratitude
Nifty Quilts

En couture sur papier, on peut « écrire » des lettres régulières :

C’était une fille sympa jusqu’à ce qu’elle se mette à faire du patchwork. Sam Hunter  

Jill a fait ce quilt pour une amie à qui on vient de diagnostiquer un cancer du sein, je le trouve extraordinaire :

Bats-toi comme une fille, Pie Lady Quilts 

Incitation à voter aux élections présidentielles de 2016, par Denyse Schmidt :

Vote, de Denyse Schmidt, 2016. Ce formidable quilt est le modèle d’une grande aventure sur Instagram sous le label #theproverbialquilt. De nombreuses quilteuses écrivent en lettres leurs textes favoris ou leur souffrance ou… ce qu’elle veulent ! La plupart des quilts ont une taille respectable et sont de vrais manifestes.

Quelques Proverbial Quilts :

De Sarah Minshall, une citation de Vincent Van Gogh : Je ne sais rien avec certitude, mais la vue des étoiles me fait rêver. Très beau pour un dessus de lit !
 Tu es mon rayon de soleil, tu me rends heureuse quand les cieux sont gris, Cathy de Blueberry Patch

 

Kristine a fait un quilt qui parle, sélectionné au concours des Modern quilts de France Patchwork. Il était bien différent des autres, n’étant pas dans le style épuré et très géométrique des autres quilts.

J’ai toujours aimé la typographie et pour ce premier concours
Modern Quilt en France,
l’idée d’un message s’est imposé à moi.
J’ai souhaité un message simple, coloré, bien visible, et en anglais
pour marquer notre appartenance à un mouvement international.

Kristine

Bee creative modern quilt 2018 Christine Toufflet
Les lettres sont thermocollées puis quiltées pour les maintenir.

Le message comporte un petit jeu de mot, Bee creative,
pour évoquer mon appartenance
à La Ruche des Quilteuses, le blog de Katell.

Kristine

detail 1 modern quilt 2018 Christine Toufflet
C’est un quilt fait de manière artisanale, sans long arm. Une abeille batifole…

Celle qui a lancé l’écriture improvisée piécée est Tonya Ricucci dès les années 1990, elle a beaucoup joué avec les lettres avec ses amies (Bonnie Hunter, Gwen Marston et tant d’autres) et a finalement pu faire éditer sa méthode en 2011. La technique est bien différente de celle en couture sur papier, l’apparence également. Le superbe bonus, c’est qu’on s’amuse beaucoup en créant ces lettres ! Vous pouvez voir de nombreux quilts plus récents sur Instagram @tonyaricucci.

Merci Tonya, nous te devons tant ! C’est toi qui as initié ce grand mouvement des quilts bavards !

Couverture inspirante de son livre qui détaille son idée de créer des lettres en patchwork.

Voici quelques-uns de ses quilts qui parlent :

Variation sur son drapeau, America, Tonya Ricucci

 

Mots de quatre lettres, Tonya Ricucci

 

Sew much Love, Tonya Ricucci : j’adore ce quilt !

La saga des quilts bavards ne fait que commencer !

 

Je ne peux pas respirer

Au cœur de ce week-end prolongé et ensoleillé, on a envie de respirer profondément et accorder son souffle à la nature.

Canopée dans les Pyrénées où je respire à fond !

 I can’t breathe, je ne peux pas respirer, répéta George Floyd, filmé pendant 7 interminables minutes. Le 25 mai dernier, il fut maintenu allongé, non armé, menotté, complètement inoffensif, pour l’utilisation supposée d’un faux billet de 20 dollars. Il ne pouvait plus respirer parce que le genou du policier appuyait sur sa gorge. Il en est mort lentement, devant témoins, devant caméra. Cette tragédie n’a d’autre origine que le racisme ordinaire et crasse de certains Blancs, toujours persuadés de leur supériorité sur un territoire gagné en massacrant inutilement les indigènes. Quant à la venue des Noirs, on sait qu’on ne leur a pas demandé leur avis. Il manque cruellement d’éducation et simplement d’humanité dans certaines cervelles. Un article rapide à lire ici peut vous aider à mieux connaître ce tragique événement, si vous n’avez pas suivi pourquoi les émeutes se succèdent depuis quelques jours aux USA.

A maintes reprises, on a cru que plus jamais ça, les Noirs, les Indiens, les Latinos et autres gagneraient une place digne dans leur société multicolore, le fameux melting pot dont s’enorgueillissent les Américains. Hélas, Rosa Parks, Martin Luther King ou Obama, prônant des actions pacifiques, n’ont toujours pas réussi à faire changer les mentalités de certains irréductibles, encore bien trop nombreux.

L’espoir est la conviction que le destin ne sera pas écrit
pour nous mais par nous,
par les hommes et les femmes
qui ne se contentent pas du monde tel qu’il est,
mais qui ont le courage
de refaire le monde tel qu’il devrait être.

Barack Obama

On n’y est pas encore… Des « bavures » se succèdent au fil des ans et ces faits divers font l’histoire.

I can’t breathe, je ne peux pas respirer, c’était déjà le symbole d’une autre tragédie du même genre, ci-dessous des photos de 2014 après la mort d’Eric Garner :

Malheureusement, on peut ressortir les tee-shirts…

Pour revenir un peu dans le passé, l’assassinat de Martin Luther King dans le Tennessee par un ségrégationniste blanc (sans doute n’a-t-il pas agi seul) en avril 1968, mit le feu aux poudres dans les quartiers noirs de nombreuses villes américaines. Quelques jours après à Chicago, onze morts (tous noirs) et des milliers de blessés furent déplorés, les policiers ayant été chauffés à blanc par l’injonction terrible du Maire, Shoot to kill, tirer pour tuer. Ensuite, il y eut mai 68… Ce terrible épisode est raconté en détails dans le nouveau livre de Gaëlle Nohant, La Femme révélée.

 

Chawne Kimber est prof de maths, mais aussi quilteuse, brodeuse, tricoteuse… C’est une des voix les plus fortes dans le monde artistique des arts textiles et je suis son blog depuis des années, séduite par ses couleurs, ses maquettes, et aussi ses messages. Elle créa son quilt le plus puissant après cet autre drame de 2015 (un parmi bien d’autres), tellement proche de celui de la semaine dernière à Minneapolis, que cette répétition donne envie de pleurer. Eric Garner était un petit délinquant de 44 ans, en charge de 6 enfants, connu pour vendre des cigarettes à la sauvette. Un jour funeste de 2014, alors qu’il était assis tranquillement sur un banc, il a été reconnu et pris à partie par des policiers qui l’ont immobilisé par une technique d’étranglement interdite et il en est mort, après avoir répété « I can’t breathe ». Inutile d’ajouter que Eric Garner était noir et les policiers blancs.

C’est l’expression très forte de Chawne Kimber, The One for Eric G., 2015. Photos de The Plaid Portico.
Ce quilt a été acheté par le Michigan State University Museum en 2016.

Chawne utilise souvent des mots, des phrases qui donnent du sens à ses quilts.

Il me manque de l’espoir. Photo de son blog Completely Cauchy
Je ne suis toujours pas libre, photo Completely Cauchy
Love is Love is Love, photo de son blog Completely Cauchy
Manifeste féministe/humaniste, photo de son blog.
Cacophony, photo de son blog

Shawne aime par-dessus tout la récupération de tissus, le quilting improvisé, héritage du quilting de ses ancêtres. Et chaque bout de tissu trouve sa place un jour. Et Gwen Marston tout comme les quilteuses de Gee’s Bend l’inspirent. Et toutes ces lettres piécées sont inspirées du livre Word Play Quilt de Tonya Ricucci. Je me sens de cette famille, toute petite parmi les grandes !

Chawne est une participante régulière du QuiltCon, le grand festival de quilts modernes. Ici en 2016, photo d’ici.

 

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Le quilt I can’t Breathe a marqué les esprits en 2016 au QuiltCon, à juste titre, les projecteurs du Los Angeles Times se sont dirigés sur Chawne.

Une autre particularité de cette artiste, c’est qu’elle a fait son autoportrait à plusieurs reprises, tout comme Frida Kahlo, mais en textile ou en broderie. Une démarche résolument différente des selfies à la mode ! C’est bien plus une recherche de sa propre identité, et pour Chawne c’est sans doute un questionnement sans fin sur la place de la femme et le racisme. Elle dit répondre, en plusieurs facettes, à qui je crois que tu crois que je suis…

Self Study #1, Completely Cauchy
Self Study #6 – Son frère était « le petit génie », sa sœur était « la toute mignonne », et elle… Tout le questionnement de l’identité de l’enfant dans la fratrie… Article ici.

Ce ne sont que quelques facettes de cette artiste, visitez sa galerie de quilts ici sur Flickr, lisez son blog Completely Cauchy.

En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est
le privilège de vivre, de respirer, d’être heureux.
Marc Aurèle

Respirons. Les anciens malades les plus graves du COVID19 semblent garder des séquelles irréversibles aux poumons. D’autre part, de nombreuses pathologies contemporaines sont dues au stress, au manque d’activation de notre nerf vague, c’est pourquoi je viens de m’acheter ce livre pour redevenir ZEN :

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Portez-vous bien, respirez !
Avec toute mon amitié,
Katell

 

 

QAL à la manière de Gwennie : le quatrième thème est dévoilé !

In extremis dimanche dernier (dernier jour de juillet !) j’ai partagé ma bordure ayant trait à l’enfance, à la manière de Gwenny, sur le blog de Cynthia qui avait choisi ce thème. Mais je n’avais pas fini mes étagères et piles de livres… Ouf, ça y est ! En voici quelques détails.

J’ai profité de cette bordure pour y glisser quelques lisières :

 La Ruche des Quilteuses
French General : j’ai inclus beaucoup de tissus de cette gamme dans ce top, ainsi que des tissus Neelam (tissus indiens imprimés artisanalement à la main). Ils se marient très bien ensemble ! Mais mon panier de scraps est rempli de chutes de tissus de beaucoup d’autres provenances…

 La Ruche des Quilteuses
Bonnie Blues vient aussi d’une lisière, ainsi que les petits picots du livre en bas.

Le tissu blanc est de la styliste Brigitte Heitland (ZEN CHIC) :

 La Ruche des Quilteuses

Cette écriture très discrète, en allemand, me rappelle mes années hambourgeoises. J’étais adulte, mais mes filles sont nées là-bas et leur petite enfance fut bercée par autant d’histoires françaises que germaniques, leur école maternelle était un Kindergarten et tous leurs amis ne parlaient qu’allemand ! Ce tissu a donc toute sa place ici.

J’ai profité d’une tranche de livre pour signer :

 La Ruche des Quilteuses
Étiquette tissée sur commande, commandée sur internet.

Puisqu’on en est aux détails et confidences, voici un petit bout fleuri venu de Seattle mis dans la bordure précédente !

 La Ruche des Quilteuses
LeeAnn, do you remember this fabric? It was in the bundle you offered to me! You are always on my mind!

Un mot important… LIRE ! La Ruche des Quilteuses

Avec mes remerciements à Tonya Ricucci qui a apporté au monde du patchwork la liberté d’écrire des mots en piécé, qu’on ose ajouter même si c’est de guingois comme ici! tonya ricucciBéatrice a déjà écrit ainsi dans son top moderne, à voir ici.

Gwen Marston écrivit, dans la préface du livre de Tonya, que l’idée du piéçage de lettres ne l’avait jamais effleurée et que cette démarche l’enthousiasmait ! Résultat, Gwenny a utilisé cette méthode pour signer ce très fameux médaillon de style Folk Art :

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Liberated Medallion Quilts, Gwen Marston, pages 64-65.

J’ai appris hier soir sur la page FB de Tonya que le stage de Gwen Marston, programmé en septembre dans le Tennessee, est annulé en raison d’une opération… Souhaitons à Gwen toute la santé pour bien récupérer… Ce stage faisait partie des tout derniers programmés avant sa retraite prévue fin 2016.

Et maintenant, voici le dernier top de Tonya Ricucci, fidèle à sa technique et son univers, plein de noms de personnes qu’elle aime, de mots doux et de bandes irrégulières, un top dense, travaillé et pourtant si joyeusement libéré :

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Is is so inspiring and well-balanced, Tonya!

Voici donc où j’en suis de mon médaillon à la manière de Gwennie, à la fois traditionnel et libéré :

 La Ruche des Quilteuses
Prochain encadrement à faire ce mois-ci avec du log cabin, puis des étoiles !

Depuis le 1er août, nous pouvons admirer la créativité des participantes qui montrent chez Lori leur bordure en log cabin (thème choisi par  Cathy de Big Lake). Un bon moment de partage d’une quarantaine de quilteuses passionnées…

Pour le 1er septembre, le thème est : les étoiles. Libérées, bien sûr ! Merci à Katy Quilts pour cette bonne idée !

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Ce projet continue de me plaire, je me sens si bien dans ce joyeux groupe qui rend hommage à Gwen Marston !