Des chevaux en sushis

Beaucoup de quilts racontent des histoires. Des animaux sur un quilt, c’est en général pour témoigner notre amour pour eux, ils sont représentés les plus beaux possible. Il y a deux jours, je suis tombée sur un quilt qui met en scène un cheval, et je trouvais cette représentation plutôt belle, mais bizarrement dérangeante. J’ai compris pourquoi en lisant le texte qui l’accompagnait sur Instagram.

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Béatrice Bueche au Festival de Ménigoute (79)

Un Festival de films écologiques et ornithologiques est a priori éloigné du monde du patchwork, sauf quand une passionnée des oiseaux est aussi quilteuse (et inversement !).

Du 26 octobre au 1er novembre de 10h à 19h30 (entrée gratuite), dans les Deux-Sèvres, c’est un grand rendez-vous pour les amoureux de la nature qui agissent !

Depuis des années, ce Festival est illustré par des expositions d’arts dits majeurs ou nobles (sculpture, photographie, peinture) mais à force de persuasion, mon amie Pierrette a réussi à convaincre que l’art passe AUSSI par les tissus ! C’était son rêve (I have a dream…) de conjuguer ses deux passions. Cette année, c’est chose faite avec la venue de la merveilleuse Béatrice Bueche !

Attention, l’exposition de Béatrice ne sera ouverte qu’à partir de mercredi 27 à 14 heures !

Je m’arrange pour y aller vendredi 29 après-midi, c’est trop court mais c’est mieux que rien ! Je suis impatiente d’y revoir mes amies, admirer l’expo de Béatrice, et sans doute visionner un film en fin de journée…

L’arbre blanc, le passage des oiseaux migrateurs… Béatrice Bueche

On a peine à croire que ces orchidées sont en tissus… Béatrice Bueche
Sous-bois, Béatrice Bueche, 60 x 50 cm

Sous-bois, détail, Béatrice Bueche

Et le lendemain, ce sera une autre évasion, en Journée de l’Amitié en Charente, où on parlera aussi de nature et d’art textile !

L’art et la nature… Ce sont de belles passions !
Katell

Tout art est une imitation de la nature.
Sénèque


Deux rendez-vous, deux bonnes nouvelles !

Les rendez-vous sont devenus rares et précieux ! En voici deux que je relaie avec grand plaisir.

Salon d’art animalier, avec une exposition d’art textile de Béatrice Bueche
du 27 octobre au 1er novembre 2020 à Ménigoute

Bonjour,

Contrairement à toutes les expositions de patchwork et autre qui ont été annulées cette année, le Festival de Ménigoute (FIFO) aura bien lieu sauf aggravation de la situation sanitaire en dernière minute.

Pour la première fois, cette année, une artiste textile côtoiera les plus grands artistes naturalistes (peintres, photographes, sculpteurs…). Il s’agit de Béatrice Bueche qui exposera ses tableaux textiles: papillons, oiseaux, arbres, etc.

Si vous voulez en savoir davantage sur elle, je vous invite à consulter les liens suivants:

Défenseuse de la cause animale et merveilleuse artiste : Béatrice Bueche.

Je vous rappelle les dates du FIFO: du 27 octobre au 1er novembre (entrée gratuite pour le salon animalier).

Je serai heureuse de vous rencontrer à l’occasion de cet événement.

Bien amicalement,

Pierrette, la Marmotte Rousse
http://leterrierdemarmotte.over-blog.com/

Toucan, Béatrice Bueche

J’ajoute que Béatrice Bueche est une amie alsacienne sensible, rigolote et hyper-talentueuse. Avec un petit air de Nicole Kidman. Son nom est déjà apparu plusieurs fois dans mon blog. J’espère avoir la possibilité d’y aller, revoir Pierrette et Béatrice, admirer l’exposition… mais c’est à une période de l’année peu propice aux déplacements pour moi (deux anniversaires, les enfants à la maison…). J’espère que ce sera plus facile pour certaines d’entre vous !

Ménigoute, où est-ce ? C’est en Nouvelle-Aquitaine, dans les Deux-Sèvres, entre Niort et Poitiers.

Le Salon de Pexiora aura bien lieu !

Pexiora est un village devenu connu grâce au dynamisme d’un groupe de bénévoles autour de Gene. Cela se passe près de Carcassonne (Aude), fin février. Lieu stratégique où se rencontrent les Méditerranéennes comme les Terriennes occitanes !

Les dates retenues sont les 25-26-27 février 2021, c’est-à-dire du jeudi au samedi (auparavant, du vendredi au dimanche).

Si je vous donne cette annonce si tôt, c’est que, comme tous les ans, un concours très sympathique est lancé. Cette année, c’est

Au fil du temps qui passe…

Tous les détails, règlement et idées sur le blog de Gene par ici !

Bon dimanche,
Votre amie quilteuse Katell

Des chats et plein de bisous

Faire partie d’une communauté, même virtuelle, crée des liens. Ainsi, dès la mi-décembre, des liens particuliers se sont créés entre les personnes décidées à faire un Quilt Météo 2020, toutes intriguées et même excitées à l’idée de participer à une expérience nouvelle. Observer le temps qu’il fait au jour le jour, nous le faisons spontanément, mais le formaliser en fil et tissu, c’est moins banal.

En décembre, c’était l’effervescence, d’abord pour bien comprendre le but du jeu, puis élaborer ses propres règles pour avoir un Quilt Météo 2020 unique. Parmi les quilteuses préparant activement son quilt pour l’année 2020, il y avait Isabelle. Un jour de décembre, elle nous dit que ce quilt l’aidera à supporter la grave maladie de son fils ; en tout début janvier, les nouvelles sont très mauvaises et son fils décède après quelques heures à l’hôpital. Presque toutes, nous sommes mères, nous ressentons au plus profond de nous l’incommensurable chagrin d’Isabelle, alors qu’elle reste très digne. L’émoi considérable nous mène à regrouper quelques volontaires dans un groupe distinct pour préparer un témoignage de notre compassion.

Après quelques jours d’idées mises en commun, j’ai orienté les choix vers un nombre restreint de blocs et nous nous sommes accordées sur des XO (voir l’article sur ce drôle de signe) et des chats, le tout en blocs de 21 cm + marges de coutures. Le code couleurs est, pour le fond, des couleurs claires allant du blanc au gris moyen et pour les X, les O et les chats, des couleurs chaudes comme rose, orange, rouge… et la possibilité de faire quelques écarts, pour le fun !

Proposition de gamme de couleurs

Pour aider à faire le bloc X et O, j’ai signalé le tuto parfait d’Alice sur son blog Blossom Quilt & Craft et donné les mesures à couper en cm : 12 cm pour les grands carrés, 6 cm pour les petits. Un modèle chat fut fourni, mais certaines donnèrent libre cours à leur imagination, tout en restant dans les couleurs et les dimensions requises.

Bee Kristine s’est occupée de la réception des blocs et dès la mi-janvier, les premiers arrivés nous ont enthousiasmées :

Une fois de plus, la générosité des quilteuses s’est concrétisée avec de très beaux blocs, souvent plus nombreux que demandé, ainsi que l’offre de tissus et du molleton par Patricia Gelinet, qui tient le magasin Patouchwork à Courcelles en Belgique, vente en ligne également.

Début février, on a pu assembler bien plus qu’un top : on en a fait deux !

Plein de bisous (XOXO) et quelques chats…

Ce côté comporte des carrés de tissus offerts par Patricia. Les dimensions du top étant agréables ainsi, nous n’avons pas fait de bordure supplémentaire.

Kristine les a assemblés en recto-verso, l’un aux couleurs plus chaudes que l’autre, à retourner en fonction de l’envie du jour. Son quilting est simple et joli :

Un beau ruban-mètre ficelle le paquet. Un cadeau pour une quilteuse…

Kristine a ensuite confié le paquet à la Poste et il a bien été reçu hier par Isabelle, qui a immédiatement très chaleureusement manifesté son émotion et sa gratitude dans le groupe Quilt Météo 2020. C’est la meilleure récompense pour toutes celles qui ont contribué à ce cadeau.

Popette est tout de suite à l’aise parmi les autres chats ! Popette ? Drôle de nom… Chatperli…popette !

Nous déclarons Popette mascotte officielle du groupe Quilt Météo 2020 !

chats

Et les quilts météo continuent de s’agrandir, voici celui de Brigitte de Bourg-en-Bresse qui précise que le jaune n’aurait pas dû apparaître si tôt dans l’année…

Le groupe Quilt Météo 2020 sur Facebook accepte encore de nouvelles adhésions, mais dépêchez-vous si vous souhaitez commencer cette aventure, ensuite le chemin sera long à rattraper… Nous avons déjà dépassé le 1/10e de l’année !

 

Une histoire de papillons

Une création est faite d’inspirations, de convictions, d’hésitations… mais toujours le cœur parle. Écoutons donc aujourd’hui l’histoire du nouveau quilt de Nicole.

Voici le quilt de Nina, une fillette venue agrandir la famille cette année. Comme tous les petits autour de moi, elle devait donc recevoir un quilt. Prise par le travail, il a fallu un certain temps pour que l’idée mûrisse.

Ces viola cornuta ont provoqué un déclic ! Comment ne pas y voir un vol de papillons ?

Beebook et  un livre de Bernadette Mayr m’ont permis de me lancer dans un patch qui ne correspondait pas du tout à mes habitudes.

D’abord il devait être vert pour évoquer un vol de papillons au-dessus d’une prairie or le vert n’est vraiment pas ma couleur favorite.. Non seulement je ne sais pas l’utiliser mais, de plus, je croyais ne pas avoir de tels tissus en réserve. Faux, il restait quelques coupons destinés à un projet de panneau avec des champs de colza, projet tombé aux oubliettes.

Et puis, débuter la coupe libre, cela ne serait pas forcément facile. Je ne suis pas vraiment rigoureuse dans la coupe et la couture, mais savoir que je dois l’être représente un cadre rassurant. Il fallait donc aller à l’encontre de tout ce qui s’était installé dans ma tête depuis que j’avait découvert le patchwork en 1980.

Timidement, en coupant à main levée, j’ai réalisé deux papillons assez classiques que je trouvais très raides. Il fallait franchir un pas de plus en interprétant les méthodes de Bernadette Mayr.

Là encore, c’est une rencontre sous le parasol qui entre en résonance avec les « Motten » de Bernadette. Ce grand papillon, caractéristique d’un groupe très important de lépidoptères -dont les mites- replie ses ailes antérieures à plat et masque les ailes postérieures. Ses antennes plumeuses pouvaient être un détail brodé intéressant.

Le premier papillon révèle que je n’ai pas trop osé couper en courbe, ce sont presque des droites. Il a provoqué une réaction immédiate de ma petite-fille : affreux, il n’est pas symétrique. J’ai eu beau lui montrer que lorsqu’on photographiait un papillon, on était très rarement bien de face et qu’au contraire cela pouvait donner du dynamisme aux images. Rien à faire, elle veut des papillons bien droits, bien symétriques. Comme ceux de Bernadette !

Le suivant a été pire : j’ai choisi un tissu à grand motif qui me semblait intéressant. J’avais oublié les conséquences de la méthode de montage …

Il fallait couper le carré le long de la diagonale et faire pivoter l’une des pièces. Or mon motif n’avait rien de symétrique ! Tant pis. Ce papillon allait malgré tout être intégré dans le quilt.

Il y a eu, bien sûr, la même difficulté pour ce papillon dont les quatre ailes devaient être visibles mais j’ai osé couper des courbes un peu plus arrondies.

Le top, monté avec quelques coupons fleuris, restait très raide et les grands carrés verts trop vides. Frustrant…

Il fallait animer tout cela et, pourquoi pas, en faisant voler des papillons en origami au-dessus du quilt ?

Aux yeux de ma petite fille, je manquais de rapidité et d’efficacité, c’est donc elle qui, après avoir choisi les tissus, a préparé tout un vol de papillons et les a dispersés sur l’ouvrage.

Le quilting est essentiellement réalisé à la machine. Les antennes ont été brodées avec 2 brins de fil mouliné. Les papillons en origami sont solidement fixés par une série de points afin qu’ils résistent aux petites mains…

Pour préparer une étiquette pour ce quilt à 4 mains, il a suffi d’une chute de tissu fleuri, un papillon découpé dans un coupon, quelques points de broderie machine ; il ne reste plus qu’à signer de nos deux prénoms et à souhaiter à Nina de voir encore plein de papillons au fil des années…

 Nicole 🦋

Quatre décennies, quatre oiseaux…

Presque tous les ans, nos amis de Pibrac originaires de l’Aveyron trouvent une bonne raison pour faire la fête, réunissant famille et amis. Cette année, ce sont leurs quarante ans de mariage ! C’était pour moi l’occasion de penser à un petit cadeau-souvenir.

D’abord, je me suis inspirée de leur faire-part, comprenant leur photo de mariage présentée un peu à la manière japonaise, dans un quart de cercle comme ceci (par discrétion, je ne montrerai pas le faire-part) :

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Paul Gauguin utilisa ici une technique de présentation des estampes japonaises pour présenter Marie-Angélique Satre, dite La belle Angèle, une des plus jolies femmes de Pont-Aven. Celle-ci n’apprécia pas du tout son portrait et refusa de le garder !

Une citation attribuée à Saint-Augustin figure aussi sur ce faire-part : La mesure de l’amour est d’aimer sans mesure. Un bon départ, mais ce n’était pas suffisant comme inspiration !

Un retard de ma coiffeuse dans son rendez-vous m’a fait musarder dans un joli magasin adjacent qui vendait des cartes postales. Suivre ses intuitions… Je savais que ce jour-ci était un jour où j’étais à l’écoute : une nuit presque blanche à penser au tableau textile, sans solution encore, mais une envie d’oiseaux, que j’entends si tôt l’été au lever du jour…

Mais oui, j’ai trouvé mon inspiration dans ce magasin (Crayons & Couleurs, Le Perget, Colomiers) avec une carte des éditions du Désastre :

La carte est fort belle et me rappelle un tissu jamais encore utilisé… Je me suis dépêchée de le sortir du tiroir ! Bien sûr, il fera partie de la composition. Il a un discret imprimé doré (collection Uncorked), je vais l’utiliser pour la première fois mais ce ne sera sans doute pas la dernière !

C’est un détail d’une fresque de Giotto, le peintre précurseur de la Renaissance, plus exactement du  Sermon aux Oiseaux de Saint-François, peint dans la basilique d’Assise. J’ai rapidement regardé sur internet, la fresque « me parlait » par sa quiétude, la beauté du fond bleu, la simplicité de l’oiseau blanc… et l’ajout du doré sur la carte répondant au jaune lumineux omniprésent dans l’église de Saint-François d’Assise. Les couleurs sont magnifiques, largement rénovées après le séisme meurtrier de 1997.

Le Saint a, en dépit de son auréole, une attitude profondément naturelle et simple, en symbiose avec la nature.

Je suis fascinée par les synchronicités, le hasard qui fait bien les choses, les coïncidences auxquelles on attribue du sens en assemblant des faits n’ayant aucun rapport officiel. Au moment où je balbutiais dans mon projet, je suis tombée sur un reportage sur Arte… sur la basilique d’Assise et les fresques de Giotto. J’étais sur la bonne voie, je le sentais : turquoise-or-oiseaux-citation-quart de cercle, les ingrédients étaient bien réunis.

J’ai tâtonné pour les silhouettes d’oiseaux, j’en voulais quatre symbolisant les quatre décennies de mariage… J’ai alors fait appel à une styliste qui sait mieux dessiner que moi !! J’ai simplement acheté un patron d’appliqués de Shannon Brinkley en PDF. J’ai un instant pensé utiliser également sa technique d’appliqué crazy, mais je connais mes amis, un tableau plus simple leur convient mieux. Du tissu uni ira ici très bien pour les oiseaux !

Je ne suis pas grande brodeuse, mais j’aime ça ! J’ai bien aimé reproduire la citation et j’ai dessiné la couronne sur une hauteur de 2,5 cm, après quelques tâtonnements ! J’ai utilisé la méthode de la couture sur papier.

Pas tout-à-fait fini : c’est sur la photo que je remarque qu’il manque un accent à Maïté ! L’écriture se fait discrète de loin, mais elle se lit tout de même bien de près, c’est ce que je voulais.

Vient ensuite le collage des oiseaux blancs au moyen de thermocollant double face ; ils étaient un peu trop « nus », j’ai donc brodé leur pourtour au point de tige.

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L’oiseau blanc est appliqué au thermocollant double face et je commence le surlignage de chaque oiseau au point de tige, avec du coton perlé n° 8.

J’ai hésité des jours avant de choisir le quilting à la machine, avec le motif « brume japonaise » présentée dans BeeBook page 141. Ensuite, J’ai quand même décidé de sécuriser l’appliqué thermocollé avec du fil blanc : j’ai suivi les conseils d’Évelyne dans BeeBook pour ses hirondelles (page 51), fil ton sur ton et piqûre avec entraînement (pas au piqué libre).

J’ai choisi un pied de biche avec lequel je peux bien voir autour de l’aiguille (partie en plastique transparent). Je n’ai pas mis le double entraînement pour me laisser plus de précision et souplesse dans le suivi du bord de l’oiseau.

La bordure faite avec une couture mise en attente est une de mes favorites (dans BeeBook technique page 135, photo de cette bordure page 37), je ne m’en lasse pas, elle est en accord avec la maquette japonisante du quart de cercle. Elle est quiltée avec entraînement également, deux lignes droites espacées d’1 cm environ avec une courbe entre les deux, en bougeant simplement le quilt. Essayez, c’est simple !

Ici on voit le quilting de la bordure, ainsique le molleton (du pur coton, c’est ce que je préfère en quilting machine) et le dos en drap blanc ancien… du grenier de la famille de Maïté.

L’accent sur Maïté est ajouté, la bordure invisible posée…

Bien sûr, le panneau offert samedi a atteint son but : faire plaisir !

Bonne rentrée aux enfants, aux parents, aux enseignants…

L’enseignement et l’éducation sont la base pour transformer le monde !

 

Afrique : wax en patchwork

Comme tous les mardis, je vous invite à découvrir des souvenirs liés à BeeBook. Si vous avez feuilleté le livre, vous avez vu plusieurs quilts utilisant du wax, ce tissu si commun en Afrique. J’y ai écrit une esquisse des origines de ce tissu. Comme pour les quilteuses, l’intérêt pour le batik africain va croissant chez les stylistes et on trouve de plus en plus d’articles très complets, ici par exemple la chaîne de fabrication de ce tissu bien particulier.

En France, nombreuses sont les personnes ayant eu l’occasion de vivre sur ce continent, quelques mois ou bien plus, et les femmes en rapportent presque toujours des bouts de wax.

Elfie, fille d’Hélène, a vécu plusieurs années au Gabon, notre amie Hélène a donc eu l’occasion d’y aller… En amoureuse des textiles, les wax l’ont séduite et ont fait leur intrusion dans ses créations. Ils sont si colorés et graphiques qu’on n’y résiste pas !

J’aime l’harmonie qui se dégage du quilt représentant l’Afrique aux couleurs des Quatre Éléments (Air, Feu, Terre et Eau). Chaque continent est en tissus disposés en éventail. Voyez-vous où se réunissent les lames d’éventail ? Au Gabon, bien sûr !

On voit bien ici l’alternance de wax (batiks africains) et d’autres tissus. Ce quilt n’est pas dans BeeBook, merci à Hélène Vispé de me permettre de le publier ici ! Les techniques sont semi-traditionnelles : les continents sont d’abord dessinés sur un non-tissé, les tranches cousues à la machine, l’ensemble appliqué à la main. Le quilting est également fait à la main.

Vous pouvez admirer d’autres ouvrages d’Hélène par ici et la retrouver sur Instagram @helenevispe, où elle montre tous ses ouvrages au fil des jours : quelle créativité, toute aussi grande que son cœur ! 

Chantal Bommier a utilisé des wax pour le quilt présenté dans BeeBook, Harmonie en Ébène-Ivoire, vu ici et, de son séjour de 2 ans au milieu des années 80 au Cameroun, elle garde encore de nombreux tissus ! Vous pouvez voir d’autres réalisations par ici.

J’ai eu aussi la chance de vivre en Afrique, à Abidjan, mais c’était quelques années plus tôt, alors que je vivais encore avec mes parents. J’ai récolté moins de souvenirs textiles, mais je crois bien que, prochainement, je ferai moi aussi un quilt en wax…

Andrée Traversaz a créé Bulles africaines et les Moulins de Yaoundé pour BeeBook, vous avez les détails de son héritage de wax dans le livre ! J’ai eu l’idée de faire une séance de photos montrant ces deux quilts avec Noa, la petite-fille d’Andrée. Finalement, la maquette du livre ne se prêtait pas à leur publication, alors je vous montre ici quelques clichés, rien que pour vous ! Noa est si craquante…

Une première photo dans le salon, pour s’entraîner… Sur le canapé, les Moulins de Yaoundé et dans les bras, un toutou africain…

Dans la chambre de ma fille, on a mis sur le lit les Bulles africaines. Que le blanc contraste bien avec le wax ! Et toujours, le petit chien…

Ici nous avons les deux quilts d’Andrée, sa petite-fille toujours aussi souriante… et le toutou !

Je dois vous dire que Noa semble bien calme ici, mais c’est une demoiselle virevoltante, très amusante, qui n’hésite pas, lors de nos repas entre amies, à nous faire un pas de danse ou nous chanter tout son répertoire ! Elle rêve d’ailleurs, comme tant de filles nées avec The Voice, Nouvelle Star et autres émissions, de devenir Star !

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Noa, tu es déjà notre Star

Dès les premières versions de BeeBook, j’avais inclus les explications de ce petit chien avec lequel on peut tellement faire plaisir !

Jusqu’à l’avant-dernière version de BeeBook, il y avait ce petit chien dans le livre, et à chaque fois on me disait gentiment, mais avec une certaine insistance : oh mais tu crois vraiment qu’il a sa place dans ton livre ? On le connaît depuis les années 70, cela fait déjà-vu, même si en batik il a de l’allure…

Alors j’ai écouté mes amies bonnes conseillères et je ne le regrette pas, car cela aurait pris la place d’autre chose… Petit toutou en batik trouve donc sa place ici en fiche à votre disposition, Nos Toutous !

Enfin, ne manquez pas l’appel de Francine qui demande à toutes celles qui ont des chutes de wax de faire des carrés de 20 cm (+ marges) pour une oeuvre caritative, je peux vous donner son adresse par email à la demande en commentaire ci-dessous.

À mardi prochain pour d’autres petites histoires autour de BeeBook !

Western Spirit 6 – Mustangs

Une Mustang :

Ford Mustang version 1965, une des premières !

Un Mustang :

420px-Ford_Mustang_2005_logoLa Ford Mustang, au logo avec un cheval galopant, est une gamme de voitures américaines mythiques, fabriquées depuis 1964. Ford a inventé l’automobile à destination des baby-boomers, une petite voiture puissante et fun qui ne passe pas inaperçue, customisable, symbole avec sa concurrente, la Chevrolet Camarro, de l’Amérique moderne, jeune et insouciante, avide de liberté.

Ford fut bien inspiré de choisir pour leur voiture destinée à la jeunesse cet animal libre et sauvage et c’est bien du cheval que je souhaite te parler car son histoire est singulière et loin de ce qu’on croit savoir.


Il y a 10 000 ans en pleine préhistoire, on ne sait pas vraiment pourquoi, les équidés disparurent du continent américain (nord et sud). Les spécialistes avancent les attaques massives des tigres aux dents de sabre, des éruptions volcaniques, des maladies… Les mustangs ne sont donc pas une race de chevaux sauvages d’origine américaine. 
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En 1519 Cortez débarqua chez les Incas (au Mexique actuel) avec 16 chevaux. Imagine la terreur des indigènes devant ces diables blancs et barbus juchés sur des animaux inconnus ! Les bateaux venus d’Europe continuèrent de faire venir des chevaux d’Espagne jusqu’à ce que la reproduction leur en fournisse suffisamment sur place. Dès 1540 les Espagnols étaient sur le territoire des Etats-Unis dans l’actuel Nouveau-Mexique, avec un gros troupeau de bovins et plus de 1 000 chevaux et mulets. Une tempête de grêle fit s’échapper nombre de chevaux. C’était le début des mustangs, ces mestengos, animaux errants. Les Indiens apprirent vite à capturer et re-domestiquer ces chevaux, ils les considéraient comme un don céleste, donnant un nouveau sens de liberté à leur vie, leur permettant de se déplacer plus vite, de mieux chasser… mais ils  ne suffiront pas pour défendre leur territoire face aux Euro-américains. 


Les mustangs ont des règles de clan qui évitent la consanguinité et sont particulièrement frugaux, d’où leur vigueur dans les immenses plaines souvent arides. Ils peuvent doubler leur population en 4 ans : tu connais le vertige des nombres, en peu de temps cela fait beaucoup de mustangs !

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Depuis le 16e siècle donc ces chevaux ont changé la vie des Indiens, il y aurait mille anecdotes à raconter ! Ainsi en Espagne et plus largement en Europe on dépréciait les chevaux à plusieurs couleurs, alors ceux-ci, ayant moins de valeur marchande, étaient les premiers à partir vers le Nouveau-Monde. De leur côté, les Indiens trouvaient au contraire ces animaux particulièrement beaux et les capturaient en priorité ! Les Perce-nez (leur territoire était sur les Etats actuels de Washington et Idaho), à force de les sélectionner dans la nature, ont créé les Appaloosas, qui sont en fait un mélange de mustangs et de chevaux de trait bretons apportés au Canada. Eh oui, les Français et aussi les Anglais ont aussi apporté leurs chevaux sur la côte nord-est d’Amérique… Outre leur beauté, les Appaloosas ont une allure particulière (façon de marcher appelée Indian Shuffle) très confortable, qui permet de couvrir de très longues distances par jour. 

Indiens Nez-Percés et leur cheval Appaloosa, vers 1895. Le nom de la race du cheval fait très exotique, mais cela vient de « la pelouse », nom donné à la prairie à longues herbes par les trappeurs canadiens (et à une rivière de ce territoire). Les Français étaient souvent les interprètes entre les Indiens et les Anglais, car ils avaient des relations étroites et très amicales avec les Natifs. Un bon point pour les Français !

© Gerard Lacz / Rex Featu/REX/SIPA

Mais le monde change. On utilise bien plus les chevaux des moteurs de voiture que ceux à quatre pattes. Ni les Indiens ni les pionniers ne capturent désormais de mustangs. Les immensités qui paraissaient infinies se morcellent, on atomise les étendues naguère sauvages avec les constructions, l’agriculture, l’élevage. Les mustangs, qui furent une aubaine, deviennent un problème. A présent on ne sait plus comment gérer dignement le sort de ces animaux. Vous pouvez lire ces articles à ce sujet :

http://mag.monchval.com/les-mustangs-toujours-nombreux-dans-louest-americain/ 
et

https://www.marieclaire.fr/la-derniere-cavalcade-des-chevaux-sauvages,1248134.asp

 Cet article datant de 2 ans explique la lutte contre les mustangs sauvages et les scandales en cascade. Attention, âmes sensibles s’abstenir de cliquer… La suite moins dramatique mais qui ne règle pas le problème est ici. 

Madeleine Pickens, une milliardaire à la vie tumultueuse, consacre désormais une partie de sa vie et de sa fortune à la protection des mustangs. Son immense ranch dans le Nevada est un sanctuaire pour ces animaux qui symbolisent si bien l’esprit de liberté cher aux Américains. Une goutte d’eau, mais qui fait du bien ! Cependant, personne n’étant parfait, elle leva des fonds pour la campagne présidentielle de Donald Trump… mais ce n’est pas le sujet.

Des chiffres alarmants viennent d’être publiés : 60 % des animaux sauvages, toutes races confondues, ont disparu en 40 ans. Ces mustangs, descendants de chevaux domestiques, ont beaucoup de défenseurs mais ont-ils encore la possibilité de vivre en toute quiétude ?
Ce qui semblait être une bonne idée (apporter des chevaux en Amérique pour faciliter les transports) est devenu avec le temps un gros souci en Amérique. Le même phénomène est arrivé en Namibie mais avec un dénouement plus heureux : des chevaux apportés par des colons allemands pour le travail dans les mines ont pris également leur liberté mais ceux-ci ont bien plus de chance, la Namibie restant à ce jour un pays désert !

Nous n’avons pas vu de mustangs en liberté, mais nous avons visité un promontoire dominant le Colorado qui s’appelle Dead Horse Point. Un panorama à couper le souffle, dominant de 600 mètres une boucle du fleuve Colorado. Le nom m’a intriguée, l’endroit du cheval mort. On raconte que la forme du promontoire permettait de garder les mustangs facilement dans un corral (enclos) naturel, sans construire de coûteuses barrières. Mais à un moment l’eau manqua et les chevaux ne survécurent pas, ne pouvant se désaltérer avec l’eau du Colorado qu’ils sentaient et voyaient 600 mètres plus bas… Trop triste ! L’autre version n’est pas mieux : des cow-boys acculaient régulièrement les chevaux jusqu’au bout de ce plateau, ils ne pouvaient s’échapper, ils étaient capturés… et sans doute mangés… Cela faisait naguère partie de la régulation des hordes.


Non loin de ce Dead Horse Point se trouve l’un des plus beaux Parcs Nationaux : The Arches. Voici une parmi les plus belles arches formées par l’érosion du vent, the Delicate Arch, symbole qu’on retrouve sur les plaques d’immatriculation des voitures d’Utah : 

Coucou oui la toute petite c’est moi !

Une autre boucle du Colorado s’appelle Horse Shoe Bend, la boucle en forme de fer à cheval. Cela se trouve au sud de la ville de Page, en amont du Grand Canyon. En voici une belle photo du blog Road Trippin, un de ceux que j’ai lus avec beaucoup d’intérêt avant notre départ :

L’eau émeraude est magnifique, mais pas ‘normale’, elle vient d’être filtrée au barrage près de Page.

Les noms de ces lieux naturels montrent la proximité des hommes et des chevaux. Et bien sûr beaucoup de quilts ont pour thème cet animal si beau et pacifique. Ci-dessous un quilt que j’ai fait il y a 10 ans, dédié à mon fils Erwan pour ses 11 ans, donc il y a 11 chevaux (ah-ha quelle subtilité…). Parallèlement, mon amie Madeleine en avait fait aussi un pour son petit-fils, nous avions partagé les tissus, les idées et ces deux quilts sont témoins de notre amitié, toujours aussi vivace aujourd’hui. Leur petite histoire est ici et le modèle des chevaux est de la regrettée Joan Colvin.

Le haras, Madeleine Fillola, 2008

OK Corral, Katell, 2008. Comme je te le racontais ici, OK Corral fait référence à une fusillade ayant eu lieu à Tombstone. C’était un de mes rêves de visiter cette ville un jour et nous y sommes allés !… Je t’en parlerai un autre jour dans cette série Western Spirit.

Les chevaux sont un des thèmes qui font plaisir pour un cadeau, tant d’enfants et d’adultes les aiment ! Il en existe des milliers, en voici une toute petite sélection qui peut t’inspirer :

Modèle en PDF offert ici, les chevaux sont en appliqué machine.

Chevaux réalisés en couture sur papier. La quilteuse montre ce quilt sur son blog et y donne les références du modèle sur papier.

Mon chouchou est Mustang, quilt de Jill, Lady Pie Quilts, inattendu avec les couleurs acidulées.

La semaine prochaine, je te parlerai du fleuve Colorado, entre émerveillement et désespoir…

Until later, à mardi prochain avec tout autant de plaisir,
Katell