Nous avons 10 ans 🍀 4e jeudi, déjà !

Voici la dernière semaine célébrant une décennie d’articles pour moi, et une décennie de créations, de commerce de tissus, de broderies et de matériels artisanaux divers pour Neelam. Vous avez pu mieux connaître cette entreprise créée par Émilie, secondée par son compagnon Damien et par ses parents, au cours de ce mois-ci. C’est une découverte pour certaines, et j’en suis très heureuse !

Pour nous, ce sont surtout 10 ans de communications, d’échanges et de rencontres. Nous en parlions ensemble, c’est bien le facteur humain qui nous porte et nous importe.
En résumé, l’important, c’est vous !

Émilie et moi avons beaucoup de centres d’intérêt communs, et les cultures amérindiennes en font partie. Elle connaît mieux la partie hispanique, et moi la partie anglophone. La vision du monde de ces Peuples Premiers, comme l’esthétique de leur artisanat, c’est un tout qui nous attire, et donc le thème de cette dernière semaine. Émilie vous offre un très beau cadeau pour clore ce mois anniversaire sur son blog, en plus du tirage pour gagner un exemplaire de mon livre BeeBook (Éditions France Patchwork). Quant à moi, je vais poursuivre l’inspiration amérindienne qui me porte depuis la semaine dernière avec My Happy Place.

Suite et fin de My Happy Place

La semaine dernière, j’ai voulu utiliser des tissus Neelam avec des triangles, de la soie, et aussi un fond noir, tout ce que je ne pratique pas habituellement – j’avais juste un terrain de connaissance, les bandes de tissus ! Les contraintes aident à sortir de nos habitudes, ce qu’on appelle notre zone de confort dans le développement personnel. Oser faire de l’improvisation correspond bien à ces étapes :

C’est un schéma classique qu’on retrouve un peu partout ! Celui-ci comporte quelques explications supplémentaires, c’est pourquoi je l’ai choisi.

La bande décorative du bas

Partout se trouve de l’inspiration pour qui sait la voir. Mon panneau méritait plus d’ornements selon mon goût. J’imaginais une bordure en haut et en bas, de style seminole (ici articles Seminole) pour rester dans l’esprit amérindien. Puis un sac de ma fille m’a menée vers un nouveau dessin.

J’ai cousu une bande comparable, très haute (de 14 cm), mais à l’œil, c’était bien trop massif. Elle est devenue de 7,5 cm de haut cousu, c’est suffisant.

La bande décorative se fait en commençant par deux rectangles noirs qui se trouveront sur les bords droit et gauche à l’extérieur – je couds 2 fois la même chose, avec des bandes diverses de tissus, soies et cotons, posées en chevron (comme un demi-log cabin). Désolée, je n’ai pas fait de photo en cours. Pour le centre, j’ai fait une sorte de sablier bleu sur fond noir, sur lequel j’ai appliqué au coton perlé le dernier chevron de chaque côté. Pas orthodoxe, mais qui le sait à part vous ?

La Lune est là

J’ai renoncé à faire une bande similaire en haut, mais j’ai souhaité ajouter une présence. La pleine Lune m’a déjà inspirée en patchwork (ici La Lune Blanche) ; cette fois, ce sera en appliqué inversé, avec la technique cousine du passepoil ou de la parementure, déjà explorée ici (Liberty Rose) et là (Il y a des fleurs partout…).

Le diamètre a pris du temps à se définir, j’ai finalement choisi 8 cm, dessiné sur bristol à l’aide d’un verre. Pour sa position, j’étais limitée par la couture de la bande additionnelle du ciel.

Esquisse de placement de la Lune avec un rond de bristol

Endroit contre endroit, j’ai mis un carré noir de 10 cm sur lequel j’ai marqué le cercle au Hera Marker (Clover), puis j’ai cousu sur la trace, évidé le centre et forcé le bord du carré à aller derrière. Il faut un peu de persuasion, de repassage mais on y arrive.

Je pose ensuite le carré de soie blanche thermocollé derrière. Le tout est visiblement maintenu par un point avant au fil de coton blanc.

La forme du quilt

Ce projet est la sœur – ou le frère ! – du beau cadeau préparé par Émilie, nous nous sommes fait des suggestions, l’une à l’autre, ces projets ont mûri avec des idées mises en commun, dès la première semaine. Ainsi, nous partageons la forme de l’ouvrage. Nous avions aussi envisagé un accrochage avec des pattes et un bâton, mais chez l’une comme chez l’autre cela alourdissait inutilement. Je suis allée jusqu’au bout de l’idée lundi, mais la Lune perdait de son éclat avec tout cela au-dessus d’elle… La nuit, et en l’occurrence la pleine Lune du 27 avril, portant conseil, j’ai tout décousu mardi matin. Je ne le regrette pas !

En ce qui concerne la forme du quilt, j’ai fait une coupe à 45° puis une autre verticale, la même chose à gauche. N’oubliez pas que je suis gauchère, spontanément je commence à droite, mon cutter est posé à gauche, etc.

La bordure décorative des côtés

J’ai coupé dans ce beau tissu imprimé Neelam une bande de 4 cm, cousue uniquement sur les côtés verticaux. Pour suivre la forme originale suggérée par Émilie, j’ai commencé par la petite partie verticale du haut, puis j’ai simplement cousu la suite à 45° en « mangeant » une bonne partie de cette première partie. Pour l’angle suivant, j’ai mis l’aiguille en position basse pour pivoter et suivre la couture vers le bas. Le pli sera cousu au fil noir à la main.

Angle droit
Angle gauche

Le quilting au coton perlé et au fil noir

Ma première idée était un quilting machine de ligne parallèles et verticales au fil noir. Mais je craignais d’éteindre un peu la lumière des tipis ! J’ai donc préféré sortir mes cotons perlés et quilter en prenant les décisions successivement : d’abord la porte d’un tipi et son contour, puis une bande intermédiaire pour le bon maintien, en changeant de couleurs.

Je quilte avec diverses couleurs de coton perlé et avec du fil noir, pour un bon maintien général. Travail en cours.
Voici, dans une jolie boîte de gâteaux andalous, mes cotons perlés, à côté le fil à quilter noir et le Hera Marker pour tracer quelques lignes (courbes du ciel, droites sous les tipis…)

Et le ciel ? J’ai hésité à mettre des miroirs indiens ou « shishas » de chez Neelam (voir BeeBook pages 76 et 96) qui feraient de belles étoiles, mais je n’en avais plus et, confinement oblige, je ne voulais pas aller en chercher chez Émilie (un peu plus de 10 km nous séparent). Des tableaux que j’ai sous les yeux chez moi (ici : Je n’aime pas le jaune) m’ont donné l’impulsion pour un ciel différent. Oh je suis restée bien plus discrète que Van Gogh ! Je pensais prendre du fil jaune, mais j’ai choisi du bleu ciel et du turquoise…

L’esquisse des lignes se fait avec un Hera Marker, le dessin reste un temps, sans abîmer le tissu.

Les finitions en bordure invisible

Comme j’avais mis une bordure décorative imprimée sur les côtés, j’ai terminé mon quilt avec une bande qu’on ne voir qu’au dos. Cette technique, que j’appelle la finition invisible, est détaillée dans BeeBook p.143 et j’en avais déjà parlé ici (To Face a Quilt).

My Happy Place, c’est ici !

My Happy Place, Katell, fini le 28 avril 2021. Et encore, dois-je vous le dire ? Il manque quelques contours de tipis à quilter !!

C’est ainsi que se terminent quatre semaines avec Neelam pour célébrer nos 10 ans, quatre rendez-vous chaleureux, avec tant de gentils messages de votre part, merci !

Vous savez dorénavant où acheter les articles Neelam, sur leur site, avant de les retrouver dans les Salons… C’est ce que nous espérons ardemment, retrouver les joies de notre vie d’avant, même si c’est au prix du port du masque au long cours, le maintien des distances, de vaccinations successives… Nous ne pouvons pas attendre indéfiniment que le coronavirus disparaisse, nous pouvons en revanche nous adapter aux circonstances, autant que possible. Si de nombreuses manifestations sont annulées, j’ai la confirmation récente du maintien des expositions à Lacaze (81) les 26-27 juin, du Carrefour Européen du Patchwork (Sainte-Marie-aux-Mines) du 16 au 19 septembre et Pour l’Amour du Fil à Nantes (29 septembre – 2 octobre). Neelam et moi serons à ces trois événements, pour moi en expo avec mes amies à Lacaze, en commissaire d’exposition des quilts météo en Alsace et en visiteuse avec Kristine à Nantes. Je me réjouis tellement de ces projets !

Voyons les choses positivement : nous avons profité de ce mois de confinement de 10 km pour enrichir la célébration de nos 10 ans : ce qui a été annulé ou reporté nous a donné du temps pour préparer ces quatre jeudis. Personnellement, cela a renforcé l’amitié que j’éprouve pour Émilie et j’ai confirmé le pouvoir de séduction de ces tissus artisanaux.

La semaine dernière, vous avez répondu à la question du patchwork et quilting main ou machine sur le blog de Neelam. Vos réponses sont très intéressantes, avec bien plus de sagesse et de discernement que ce que j’ai pu lire ailleurs, la diversité est naturelle ! Pas de bonne ou de mauvaise réponse, et comme précédemment, 3 gagnantes ! Bravo à elles et bonnes créations avec Neelam et BeeBook !

Ce rosier liane fleurit en avril, il est si beau ! Très exubérant, il colonise une arche dans le jardin. Autre avantage : il est rigoureusement sans épine ! Il s’appelle le rosier Banksiae Lutea et se bouture très facilement. Pour une fille qui croyait ne pas aimer pas le jaune… On ne finit pas de se découvrir !

Retrouvez la nouvelle œuvre d’Emilie et le 4e tirage au sort par ici, avec l’évocation d’une philosophie de vie que nous apprécions toutes deux, encore un point commun entre Émilie et moi !

Une invitée inattendue lors de la séance photo. Le tissu noir surexposé n’est pas beau ici, mais vous voyez des détails !

Des contraintes familiales m’obligent à faire une pause de blog
pendant quelques semaines. Rien de grave, juste des obligations qui prennent du temps.
Mais après avoir célébré ces 10 ans avec autant de joie, je ne vais pas m’arrêter ainsi !
Alors à bientôt, et continuons à prendre des précautions,

car attraper le Covid n’est vraiment pas une partie de plaisir.
Votre amie abeille quilteuse,
Katell

Tout le Bonheur du Monde, pour aujourd’hui comme pour demain…

Bonjour ☀,
Bienvenue dans la Ruche des Quilteuses 🐝 !

Au cœur de l’été, nous fûmes conviés à une fête champêtre chez nos meilleurs amis à une encablure de Lacaze (dans la vallée suivante qui se trouve non plus dans le Tarn mais dans l’Aveyron).
Elle fête ses 60 ans, il célèbre le début de sa retraite.

Pour un tel événement, je me devais de leur faire un petit souvenir ! Une chanson m’a alors trotté dans la tête :

On vous souhaite tout le bonheur du monde
Pour aujourd’hui comme pour demain
Que votre soleil éclaircisse l’ombre
Qu’il brille d’amour au quotidien.
(chanson de Sinsemilia)

Je connais leurs goûts et leur intérieur, alors j’ai opté pour un panneau de ce livre de deux femmes qui m’ont beaucoup appris, Jocelyne Le Roy et la regrettée Marie-Anne Suzanne :

Le modèle choisi est sur la couverture, en haut à droite et en bas à gauche, quatre cercles qui se chevauchent pour ne faire qu’une entité. Beau symbole pour une famille unie formée d’un couple et deux enfants ! Mille mercis, Jocelyne Le Roy, pour ce livre qui a confirmé ma vocation de quilteuse forever !

Ce livre est formidable, il m’a beaucoup appris sur le patchwork machine fait vite & bien. Attention cependant, nous en étions aux balbutiements des méthodes modernes et en ce temps-là, au milieu des années 1990, les marges de couture n’étaient que de 5 mm. J’ai donc préféré convertir les explications avec 7 mm de marge, par sécurité. On peut aussi dessiner les blocs sur fondation, à vous de choisir.

C’étaient les deuxièmes log cabins arrondis que je voyais, après la Couronne en log cabin vue dans un magazine allemand mais issue des USA. A savoir que nous sommes redevables à Marti Michell pour tous ces bouleversements initiés par l’utilisation du cutter rotatif (lire son histoire ici  et le rôle de Marti Michell ici). Elle écrivit d’ailleurs un livre récapitulatif des courbes en log cabin en 1997, Creating curves with Log Cabins, une petite Bible qui n’en finit pas d’inspirer les quilteuses d’aujourd’hui.

J’ai suivi le modèle après avoir choisi quatre tissus de mes tiroirs – dont un qui vient d’une robe que je portais encore en juin (le tissu le plus rouge). Oh encore du brique et pastel ! C’est un hasard cette fois, mais force est de constater que je suis durablement influencée par cette exposition itinérante qui termine sa vie ces mois-ci. Des quilts Fibre Occitane sont en ce moment-même en Lettonie, j’en aurai bientôt des photos.

La bordure colorée du quilt pour Maïté & Serge est en bandes de tissus assemblés de manière irrégulière, dans les mêmes tons, avec des ajouts de divers gris. A ce sujet, tout comme Debbie de Seattle cet été, Francine Rog vous propose sur Facebook un challenge de quilts en bandes irrégulières. Les résultats sont bluffants, rejoignez-nous sur ce groupe FB  !

Le lancement du projet américain a eu lieu le 20 juillet sur le blog A Quilter’s Table, en voici le quilt de présentation. Aucun ne sera pareil car tout le monde improvise. Si vous aimez, allez donc voir la proposition de Francine sur FB !


Le quilting est à la machine, mais il m’a fait tant hésiter que je crois que j’aurais plus vite fait à la main… Mais j’aime le rendu final, c’est la touche moderne de ce modèle devenu classique.

Le coin du tas de bois convient bien à une présentation de log cabin qui désigne à l’origine la cabane de rondins.

Le quilting, vu de plus près :

J’ai déjà fait à plusieurs reprises des bordures en bandes irrégulières, j’aime les faire… et j’aime leur rendu !

Ce quilt trouvera sa place dans la Bergerie, cette grande bâtisse rénovée depuis des années par nos amis à côté de la maison familiale, lieu de nos rendez-vous amicaux depuis 20 ans !

Le lendemain de cette fête, nous plongeâmes dans le temps en visitant près de Millau une série de villages tous plus beaux les uns que les autres, terre des Templiers et des Hospitaliers, et plus récemment terre des pacifistes écolos, les Causses du Larzac. La France est si riche d’Histoire, je ne m’en lasse pas ! De cette belle journée, je partage ici un détail très graphique :

DSCN4225.JPG
Soleil des herbes, symbole du Larzac, la cardabelle, chardon de la flore méditerranéenne, est cloutée sur les portes en guise de porte-bonheur. Son cœur est comestible (comme un artichaut, c’est la même famille botanique), les feuilles servent à carder la laine. La racine de cette plante possède des vertus médicinales intéressantes… Riche nature !

DSCN4192.JPG
Un cœur sur le cœur de la fleur… Inspiration pour un quilt ?…

Autre sujet du jour : je vous présente un nouveau blog de notre région Occitanie par ici  et souhaite à Frédérique autant de bonheur que j’en ai pour la tenue de son blog ! Frédérique habite l’Hérault, dynamique département où vit justement Jocelyne Le Roy (voir le livre présenté ci-dessus). 

Que votre journée soit belle et créative !
Katell 🐝

 

 

Que faire avec des lisières pour préparer Pâques ?

eggs selvage riel nasonFaites comme Riel Nason : des œufs ! Ses explications sont sur son blog : elle a vidé des œufs (des vrais de poule !) et a collé des lisières coupées à ras avec un pinceau et de la colle acrylique blanche qui devient transparente au séchage.
Une autre année, Riel a fait un méga-œuf de lisières à accrocher au mur : bonne ambiance assurée ! Il a été cousu ligne après ligne sur du papier journal et mesure environ 70 cm de haut. Ensuite le rectangle a été découpé en forme d’œuf, quilté, et bordé. Hop c’est fini !

egg done_1
On pourrait aussi en imaginer en set de table !

Que lire pour d’autres idées à faire avec des lisières ?

61SpqZbceOL

Son livre !

Si vous souhaitez avoir un livre pour vous accompagner dans l’utilisation des lisières (et que vous comprenez l’anglais), ce livre est pour vous ! Les conseils techniques sont parfaits et il est rempli d’ouvrages à réaliser : des quilts bien sûr, mais aussi des coussins, des ornements pour Noël, des centres de table et même des petits rideaux… De plus, son talent de romancière à succès saute aux yeux dès l’introduction, son humour vous surprend au détour d’une explication… Mais pourquoi se prendre au sérieux parce qu’on explique comment faire ?

Son médaillon final est particulièrement magnifique :

11124_082__80693.1453748558.1104.1280

91qnyQxmx-LRomancière, avez-vous dit romancière ? Oui, mais toujours en anglais :

Son premier roman sorti en 2011 a été un franc succès, autant célébré par les critiques que par les lecteurs. Je ne l’ai pas encore lu, un jour sans doute !

Et pour beaucoup d’autres quilts en lisières, certains carrément hilarants, allez aussi voir son blog !

Petite histoire de l’utilisation des lisières

Vous faites peut-être partie des quilteuses folles de récupération, préservant même les lisières des tissus pour les utiliser ensemble à part entière, comme on le ferait de n’importe quelle bande de récupération.

Mais savez-vous qu’indépendamment du patchwork, les lisières étaient réutilisées dans l’économie ménagère des siècles précédents ?

Auparavant, il n’y avait pas de normes concernant la largeur des tissus, la limite physique était imposée par le métier à tisser. On tissait la largeur juste nécessaire pour faire le linge de maison, du drap au torchon : deux ourlets à faire, c’est mieux que quatre ! Ces bordures droites, ces lisières étaient si possible utilisées aussi en confection, le long des boutonnières par exemple. Et puis on peut même évoquer les rubans, qui sont finalement des tissus d’une largeur variant de quelques centimètres à quelques millimètres, avec leurs deux lisières bien mises en évidence.

A chaque fin de vie de drap, on récupérait les bords (moins usés que le centre) et on conservait toutes les lisières qui étaient restées bien solides. L’usage en était tellement banal qu’il est difficile d’en trouver des traces écrites. Mais les langes de bébé, ces carcans invraisemblables, étaient la plupart du temps des lisières de draps. Seuls les bébés nés dans des familles aisées avaient droit à de la dentelle sur les langes, mais ils étaient tout autant entravés… et rarement changés.

bébé_1

800px-Louis_XIV_and_his_nurse
Le futur Louis XIV et sa nourrice, Dame Longuet de La Giraudière. Peinture de C. Beaubrun.

47 Luxe enft Emmaillotement 19e
Jusqu’au début du 20e siècle, les enfants sont emmaillotés dans les campagnes. Voir ici Dans plusieurs régions la coutume était de les accrocher à un clou, ou les mettre dans un sac suspendu. JJ Rousseau a longuement traité de  l’éducation des enfants dans son livre l’Emile, un traité révolutionnaire sur l’éducation, et recommande notamment de vêtir les bébés de manière plus libre. Comme le monde n’est jamais parfait, ses excellentes visions n’ont pas fait de lui un bon père, mais c’est une autre histoire… Voir le blog  les Petites Mains, très documenté  sur ce vaste sujet.

800px-Der-Winter-Giuseppe-Gambarini
Emmaillotage d’un bébé – Hiver,  de Giuseppe Gambarini, 1721.

Les lisières étroites avaient aussi le rôle de ficelle. Toujours pour les bébés, elles maintenaient le bébé dans le berceau :Famille au seuil de la ferme avec bébé @

bébé_5

On garde en mémoire, dans la littérature ou la peinture, trace de l’utilisation des lisières comme brides pour tenir les enfants en laisse lors de leurs premiers pas.

rubenshfmet
Tableau de Rubens : sa femme tient leur enfant en lisière, qui porte aussi un bourrelet autour de la tête.

Pour prévenir les dangers d’une chute, on confectionnait également une sorte de casque en chutes de tissus appelé bourrelet.

Emile n’aura ni bourrelets, ni paniers roulants, ni chariots, ni lisières ; ou du moins, dès qu’il commencera de savoir mettre un pied devant l’autre, on ne le soutiendra que sur les lieux pavés,  et l’on ne fera qu’y passer en hâte*. Au lieu de le laisser croupir dans sa chambre, qu’on le mène journellement au milieu d’un pré. Là, qu’il coure, qu’il s’ébatte, qu’il tombe cent fois le jour, tant mieux : il en apprendra plutôt (sic) à se relever.

* Il n’y a rien de plus ridicule et de plus mal assuré que la démarche des gens qu’on a trop menés par la lisière étant petits : c’est encore ici une de ces observations triviales à force d’être justes, et qui sont juste en plus d’un sens.

L’Emile, livre II.

La lisière est, de manière figurative, ce qui sert à guider :

Nous sommes de vieux enfants ; nos erreurs sont nos lisières, et les vanités légères nous bercent en cheveux blancs.

Voltaire, Epître 88.

Une expression, « tenir quelqu’un en lisières », signifiait « tenir quelqu’un sous sa coupe ».

Nous avons oublié l’existence des chaussons en lisière, si communs des siècles durant et pourtant encore portés au XXe siècle. Il s’en faisait dans de nombreux ateliers. Il nous en reste juste les espadrilles du pays basque !

743_001

chausson 2

Les romans regorgent de citations comme :

Je n’avais que mes chaussons de lisière à mes pauvres pieds.

Eugène Sue, Mystères de Paris II (1842)I

Il distingua soudain un bruit assez difficile à exprimer et qui devait être produit par des hommes en chaussons de lisière montant l’escalier.

 Honoré de Balzac, le Père Goriot (1835)

Ces chaussons étaient traditionnellement tressés dans des ateliers de prison et « tresser des chaussons en lisière » était synonyme, dans l’argot des voleurs, d’être en prison !

Le pis qui pouvait arriver, c’était que Raboliot se fît cueillir par les gendarmes. Alors, il tirerait un mois à Sancerre, chauffé, nourri pour rien, fabriquerait des chaussons de lisière, et reviendrait la mine florissante, avec un pécule dans sa poche.

Genevoix, Raboliot,1925

539_001
Illustration Gournay : Vous n’avez pas de chaussures, v’nez par ici… vous allez faire des chaussons de lisière.

… Mais c’était aussi une occupation pour les aliénés ou les aveugles. Louis Braille fut nommé « contremaître de l’atelier de chaussons de lisière et de tresse » à l’Institution Royale des Jeunes Aveugles de Paris, alors qu’il mettait au point son alphabet, à l’âge de 14 ans… La valeur n’attend pas le nombre des années !

Alors les quilteuses d’aujourd’hui sont les héritières de cette longue tradition ! Si les lisières se réutilisent depuis la nuit des temps, certaines en font vraiment des quilts formidables  :

Save Your Selvages by Riel Nason_1
Sauvez vos lisières ! C’est l’appel de Riel Nason qui publie son livre très bientôt ! Ce quilt est vu ici.

Pour en savoir plus, lisez le dossier « Modern Quilt » des Nouvelles n°128, magazine de France Patchwork, qui va arriver dans les boîtes aux lettres des adhérents dans quelques jours ! J’ai essayé de vous inciter à vous amuser avec ces petites bandes de rien du tout…

Quant à l’Arbre de Vie dans la rubrique des Modèles, vous verrez le quilt qui me l’a inspiré, de Karen Griska, par ici !

La neige…

… a créé des paysages féeriques en France cette semaine, et même si nous n’avons pas eu un seul flocon tombé dans la région toulousaine, nous pouvons admirer de loin par temps clair les cimes pyrénéennes toutes blanches…
C’est sans doute ce qui a inspiré Kristine ! Hier, journée hebdomadaire de rencontre des Abeilles, nous avons pu admirer le fruit de son travail :

A la lisière de la forêt, Kristine Ruche des Quilteuses
Le quilting méticuleux de Kristine est beige clair, en petites boules évoquant la neige qui tombe à gros flocons. Cerise sur le gâteau, notre péché mignon, l’utilisation de lisières !

Ce quilt est inspiré d’une oeuvre faite par Kristin Shields de l’Oregon, Etat aux grandes forêts de pins ! Il est présenté dans le dernier livre de Gwen Marston et Cathy Jones  sur l’utilisation moderne des triangles, Free Range Triangle Quilts, AQS Publishing, livre que nous aimons beaucoup, comme tous ceux de Gwen !

free range triangle quilts

Une pensée pour les Américains, anxieux à l’arrivée d’une tempête de neige sur une grande partie nord-est… Tout est question de dose, trop de neige signifie le chaos…

 

Le retour de la Valisière

Une Valise France Patchwork, ce sont des mini-quilts faits par des adhérentes d’un département à partir d’un thème donné qui voyagent pendant deux ans… dans une valise ou un carton.
Celle que nous avons lancée sur le thème des lisières en Haute-Garonne est au bout de son voyage et les quilteuses vont retrouver leur bébé.  Elle a été baptisée la Valisière, contraction de Valise et Lisières (idée de Maïté) et a beaucoup voyagé durant 2 ans ! Pour le plaisir et pour toutes celles/ceux qui ne l’ont pas vue, en voici des photos.

DSCN1447DSCN1434 (1) DSCN1437

DSCN1449 DSCN1446 DSCN1445DSCN1427DSCN1428DSCN1430DSCN1435DSCN1431DSCN1438DSCN1440DSCN1442DSCN1443DSCN1444DSCN1448DSCN1429DSCN1436DSCN1426DSCN1441DSCN1432DSCN1439DSCN1433

Merci infiniment à toutes ces quilteuses qui se sont prêtées au jeu des lisières avec enthousiasme !

livre-lisic3a8resPassées de mode, les lisières ?

La folie des lisières, engendrée par Karen Griska à la sortie de son livre, s’est calmée. Il était paru en 2008, créant un enthousiasme fou ! Je vous en avais parlé notamment ici.

Mais attention, cette passion des lisières a des chances de repartir avec le livre très attendu de Riel Nason :

riel nason

 

Un peu de patience est nécessaire, il ne sort aux USA qu’en avril 2016 ! En attendant, collectez, encore et toujours, vos lisières et celles des copines qui les jettent ! Et allez voir son blog : The Q and the U, elle travaille beaucoup aussi avec les couleurs de l’arc-en-ciel… et c’est une fan absolue de la couleur orange, et donc des décos d’Halloween !

C’est le bon moment pour des ananas/3

Les ananas inspirent les quilteuses de nouveau ! Ce magnifique quilt de Joanna Figueroa était proposé en kit et s’est vendu comme des petits pains :

figtree
Beauté des tissus assortis d’une gamme de tissus de la styliste de Fresh Figs. Dans ce post, vous avez plusieurs versions de style vintage très réussis, dans ces couleurs chaleureuses chères à Joanna !

On peut faire des quilts ananas très modernes en utilisant des unis ou autres tissus vifs, tout en conservant l’exactitude requise par les yeux experts :

Scrappy Pineapple Quilt 1
Très beau scrappy pineapple quilt de RedPepperQuilts, travail sur fondation pour la concordance des coutures et un peps moderne avec de joyeuses couleurs et des nuances « low volume » en haut à gauche. Amusant, n’est-ce pas ? 

La couture sur papier rend ce résultat facile ! Mais la nouvelle tendance est de se laisser aller à l’improvisation. Alors, avez-vous envie d’essayer comme moi des blocs d’ananas sans stress ?

C’est ce qui court en ce moment de blog en blog et je succombe à cette petite douceur ! On oublie règles, couture sur papier, exactitude et on revient au piéçage à l’œil, comme la plupart des femmes du XIXe siècle…

LogCabin_Pineapple_D3

 

q8850_2
Dans les anciens quilts aux blocs ananas, on trouve aussi bien des piécés très maîtrisés que des piécés approximatifs, comme ici.

DSCN1378
Si les Log Cabin de toutes sortes sont fréquents chez les Amish, les Ananas sont bien plus rares. Ici un quilt des années 1940 en lainages, à la belle exactitude ! Photo du livre A treasury of Amish Quilts, Pellman.

Oh je comprends bien les réticences pour la beauté de la perfection ou le goût pour la symétrie… Mais tant pis, j’ose vous proposer la décontraction affichée chez plusieurs quilteuses que j’affectionne !

step 30
Ce n’est pas révolutionnaire, juste un peu irrégulier, un peu moins contrasté…

Chez Amanda Jean, CrazyMomQuilts, nous avons eu le premier tuto pour faire ce genre d’ananas. On n’a pas exactement le même rendu qu’un ananas classique si on ne met pas une énorme différence entre les bandes claires (tissus low volume, en sourdine, aux imprimés parfois très présents) et les foncées mais en le regardant d’un œil neuf, on voit surtout la vibration propre aux quilts scrappy. Mais la particularité qui peut déranger, c’est la non-concordance des blocs entre eux, c’est la liberté proposée ici pour avancer les blocs de manière décontractée ! C’est bien sûr à vous de décider si les angles qui ne correspondent pas vous dérangent. Dans ce cas, retour à la case règles, gabarits ou couture sur papier !

9 pineapple blocks
Il y a même un bloc ici qui est terminé et monté avec un huitième de tour d’erreur. Quand on fait un quilt ananas, pour un résultat classique on décide de mettre soit les couleurs claires en forme de +, soit en forme de x… mais pas les 2 mélangés comme ici ! Cette erreur fait partie des chers blocs d’humilité bien assumés !

Heather Jones a fait un quilt ananas sans mesures, donc sans concordance des coutures, avec en revanche une organisation maîtrisée des teintes, 75 couleurs différentes en tout !

Heather Jones
Chaque bloc mesure 30 cm. Les premiers tours autour du centre sont faits de fines bandes qui s’élargissent au fur et à mesure, de manière irrégulière. Heather explique dans son article que c’est un plaisir d’improviser de tour en tour, à la fois la couleur et la hauteur des bandes ! Chaque bloc lui a pris 1 heure de travail. Je peux vous dire qu’elle travaille bien vite !!

Chez Rachel, StitchedinColor, c’est la reprise de l’idée précédente, avec des blocs plus petits, c’est-à-dire moins de tours autour du centre. Rachel lance la fête de l’ananas, Pineapple Party ! J’ai décidé de prendre part à cette célébration, pour le plaisir de tester cette méthode décontractée. Pour le moment dans la galerie de son groupe Flickr, les ananas ne sont pas encore de sortie… Ils arriveront sans doute une fois finis ! Ou bien les Françaises vont-elles se distinguer et envahir -pacifiquement- cette galerie ?… Allez-y, n’hésitez pas !

 Voyez ici le mini-quilt terminé de Rachel (pas de photo ici, elles ne sont plus libres de droit).

Amanda Jean (CrazyMomQuilts) comme Rachel (StitchedInColor) préconisent des bandes d’une hauteur entre 1.25 et 1.75 inch, à savoir de 3,2 à 4,4 cm. La précaution à prendre est d’avoir la même hauteur de bandes pour un tour, afin de ne pas se trouver au final avec un bloc rectangulaire. Plus les bandes sont étroites, mieux l’ananas se dessinera. Des bandes très larges ? Vous aurez une impression de carré dans le carré ! Pour ma part, j’ai coupé des bandes majoritairement de 3,5 cm environ.

Voyez donc ci-dessous ce que j’ai commencé ! J’aime énormément les ananas multicolores mais cela faisait bien longtemps que je ne m’étais pas penchée sur mes tissus bleus… Je confirme ce que disent les copines américaines, ces blocs prennent un temps certain !

un bloc ananas
Voici mon premier bloc irrégulier, tout au moins sans trop de régularité. Mes bandes sont découpées presque toutes à 3,5 cm, avec quelques variantes à 2 mm près (+ ou -). J’ai cousu ce bloc avec décontraction et joie de choisir mes tissus bande après bande 🙂 Ce que je sais d’avance, c’est qu’à l’assemblage de blocs les blancs ne correspondront pas au millimètre… mais est-ce grave, docteur ?

Et voici donc 4 blocs… qui m’ont pris bien du temps ! Mais ils sont grands (35 cm coupés) donc c’est motivant, et puis j’ai apprécié de mêler en toute liberté des bleus clairs et foncés, des turquoise et des denim, des imprimés et des unis… La liberté, quoi !

DSCN1380
Si vous regardez les détails, vous trouverez beaucoup d’irrégularités, mais j’ai apprécié la liberté de cette méthode. Ne me demandez pas combien de blocs je veux faire encore… Je ne sais pas !

 

z10913183Q,Ananas
A vos ananas !

C’est le bon moment pour des ananas/2

L’ananas, comme nous l’avons vu, est aux Etats-Unis non seulement un fruit de choix mais aussi un symbole d’hospitalité. C’est pour les quilteuses un bloc fait de bandes, qui pour beaucoup reste difficile ou mystérieux. Nous sommes là pour éclaircir les choses !

Voici un bloc tout seul :

DSCN1374
On peut trouver ce bloc décoratif mais ne pas bien comprendre pourquoi on le nomme ananas !

Seul l’assemblage d’au moins 4 blocs ensemble fait comprendre pourquoi il peut évoquer l’ananas :

adbab9d783b0245bf674dbac84fa0dfb
Quilt antique (1880) de la collection de Stella Rubin. On voit bien ici se former des ananas clairs !

243707b166fc90dd922c8bd1272e4fe6
Encore plus scrappy, les bandes encore plus fines, ce quilt de Pennsylvanie date d’environ la même époque (1870-1880).

ananas1

Ma première envie de faire un quilt ananas est due à un article dans ELLE ! Une journaliste (Françoise Tournier) présentait avec talent l’émergence du patchwork en France – et aussi de France Patchwork ! Elle proposait en « ouvrage d’été » ce quilt :DSCN0737 Je l’avais adoré dès le premier coup d’œil. Le fond était en draps blancs plus ou moins anciens, les couleurs grises ou bleues de restes de vêtements. C’était l’été 1991, et la journaliste annonçait aussi pour la fin de cette année la première exposition européenne d’art textile contemporain de France… à Toulouse ! Je connais quelques-unes de ces téméraires qui ont organisé cette expo qu’on pourrait refaire aujourd’hui à l’identique, tellement elle était belle et novatrice !

Après cet article, j’ai fait un quilt-ananas à mon tour, en tissus bleus-jaunes-blancs majoritairement de Souleillado pour une ambiance résolument provençale. Il doit être encore quelque part chez mes parents ! Puis j’ai acheté ce livre qui est pour moi la Bible de l’Ananas :

91OZZY3PzuL

Ensuite un excellent dossier sur ce bloc a été publié dans Quiltmania n° 10 (mars 1999)… Ce modèle, très populaire, est pourtant aussi parfois le cauchemar de quilteuses chevronnées ! Les blocs ont souvent une fâcheuse tendance à gondoler… La solution « magique » pour un rendu parfait est la couture sur papier (ou fondation en non-tissé qui reste ou se déchire) :

pp pineapple
Les modèles de grilles pullulent sur internet ! A vous les blocs parfaits ! Il faut demander à Mr. Google quelque chose comme paper piecing pineapple block. Les numéros sont l’ordre de couture des bandes.

C’est ainsi que Denyse Saint-Arroman a fait ce quilt moderne :

variations-ananas
A voir aussi dans son livre « L’indispensable Log Cabin ».

Autre possibilité pour la perfection : des règles en plexiglas. Nathalie Delarge vend les sets de règles de Marti Michell pour de parfaits ananas sans perte de tissu :

8230_Pineapple_store

Je crois que le gondolage des blocs se produit surtout en travaillant à la main, le travail étant très souple. Solution partielle : il faut aussi veiller à couper le plus possible de bandes le long de la lisière (et non dans le sens de coupe habituel du tissu) pour avoir une bande peu déformable. Mais cela m’est aussi arrivé à la machine ! Le souci vient que souvent on coud avec la nouvelle bande dessus : le bloc dessous a tendance à bouger, les bords à s’effacer (de moins d’1 mm, mais cela se répète rangée après rangée), d’où gondolage. La solution est de coudre la bande en la mettant dessous, on peut alors surveiller la rectitude du bloc, ou bien de  mettre des épingles. Et puis, indispensable, un bon repassage (ou pressage pour de rien déformer) entre chaque tour de couture !

ananas1

Je ne peux m’empêcher de me souvenir d’un quilt fait en commun pour le Loto France Patchwork à Balma en mai 2014, aux blocs cousins germains de l’ananas :

dsc00983
Boules de Cocagne, quilt fait par des Abeilles de cette Ruche. Blocs cousus sur non-tissé. Au lieu de 8 directions de bandes à coudre autour du centre, il y en a ici 6. La forme du centre, les longueurs de bandes, la disposition des couleurs font de ce modèle un trésor ! Est-ce que la gagnante de ce quilt lit notre blog ?…

 ananas1

Sophie, une de nos lectrices canadiennes, m’a adressé cet été des photos de sa première courtepointe. Devinez quel bloc ? Gagné, c’est un ananas, tout frais tout beau !

IMG_0083IMG_0087IMG_0093

Mille mercis pour avoir pensé à m’offrir ces photos Sophie, c’est une impressionnante première courtepointe ! Cela me rappelle la réflexion de Michelle Therrien, autre lectrice québécoise de ce blog, qui me demandait pourquoi on utilisait le mot « quilt » en France au lieu de « courtepointe »… Je crois que si Sophie Campbell avait été Canadienne francophone, cela aurait été le cas, mais le pli a été pris d’utiliser un vocabulaire résolument mixte franco-anglais. Et puis après tout, quilt vient bien de couette ! Mais j’avoue que le mot courtepointe fleure bon notre campagne d’antan et véhicule un brin de nostalgie !

Ces beaux exemples ne vous donnent-ils pas envie de vous lancer dans l’ananas ?…

ananas1

Au terme de cet article où se sont invités quelques souvenirs personnels, vous pouvez vous demander : et pourquoi est-ce le moment de faire des blocs ananas ? Pour suivre l’élan international, rien de moins !!! C’est ce que je vous ferai découvrir prochainement 🙂 avec quelques libertés proposées par des jeunes quilteuses !

for_website_204x290
Quiltscape, Rebecca Barker

 

Occitanie, notre nouvelle région ?

Le futur regroupement de régions pose la question de l’appellation de ces nouvelles entités. La nôtre a toutes les chances de devenir « Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon », au nom plutôt long et lourd, qu’on écourtera peut-être en MiPyLaRo ou autre. Pourtant, même si l’appellation n’est pas historiquement exacte, il serait si joli de la baptiser Occitanie tout simplement ! L’Occitanie est le domaine de la langue d’Oc, un territoire bien plus vaste que cette future région, puisqu’elle englobe notamment l’Aquitaine, le Limousin, l’Auvergne, la Provence… L’Occitanie n’a jamais été une nation, mais elle a une identité culturelle par sa langue aux multiples variantes régionales, par un état d’esprit : c’est aussi ce qu’on appelle la France méridionale ou le Midi, aux habitants réputés pour leur accent chantant et leurs sautes d’humeur notamment contre le pouvoir parisien ! Des clichés de moins en moins vrais avec l’uniformisation de la pensée et de la culture, mais qu’on a du plaisir à rencontrer encore… 

2009-09-25_carte_de_france_langues-bc3b7
Le jaune est la part de la langue occitane, ou grosso modo la France méridionale, les différences résidant dans les parties basque et catalane, aux autres langues.

Seules les deux régions actuelles Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon ont déjà comme emblème la Croix Occitane, l’une étant plus modernisée que l’autre :

treize-departements-forment-la-future-region_1169478_667x333

Sans aucun parti-pris politique (j’ignore encore la position des uns et des autres), je souhaite donc un nom évocateur pour notre belle nouvelle région. On peut objecter donc que l’Occitanie s’étend bien au-delà de ce territoire – mais que penser alors, à l’inverse, de la région Bretagne sans Nantes, capitale historique ? Ces nouveaux découpages administratifs, tout comme les précédents, ne sont pas à un paradoxe près et on peut trouver bien d’autres libertés prises par rapport à l’Histoire et les identités culturelles… Alors, pourquoi nous priver de ce si joli nom, Occitanie ?…

croix-occitane-christophe-1

Alors j’ai bien envie de faire un quilt avec une croix occitane pour exprimer le souhait d’une région avec un nom qui lui va bien. Cela tombe pile avec l’envie de participer d’une manière ou d’une autre au Quilt Along lancé par Sujata Shah cet été qui a pour thème les Rail Fence.

Button for QAL
Cliquez sur cette petite photo pour aller au post explicatif de ce Quilt Along.

J’ai donc commencé à coudre des blocs bicolores suivant sa méthode rapide et si agréable dans les couleurs brique, blanc ou beige rosé. Je ne pense pas à des barrières de bois mais plutôt à des jeux de briques couleur locale en cousant ces blocs !

DSCN0922
Jeu de briques dans ma cuisine…

IMG_0076
… et jeu de blocs dans l’atelier. C’est très rapide et amusant à faire ! Comme vous le voyez peut-être, quelques blocs sont tricolores et non bicolores, à chacun d’y apporter sa touche de fantaisie !

Mon projet est de faire un quilt carré de 16 blocs. Ensuite j’y appliquerai une croix occitane… Je cogite encore quelques détails techniques ! 

croix-occitane-christophe-1