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J’ai reçu aujourd’hui Les Nouvelles n° 146, c’est le magazine des adhérents de France Patchwork. Comme souvent, dans l’adversité, on déploie des trésors d’imagination et c’est ainsi que ce numéro a du corps et une âme.

J’apprécie beaucoup les interventions des déléguées, c’est une nouvelle rubrique en or. Le point commun de celles de ce numéro, Sophie de Normandie, Catherine d’Alsace et Brigitte d’Occitanie, c’est leur modestie, leur incertitude de pouvoir jouer le rôle, avant d’assumer et de réjouir les adhérents de leur département. Et pourtant leurs très beaux parcours attestent qu’elles sont parfaitement à leur place. Que les futures déléguées le sachent, le poste est certes prenant mais si gratifiant !

Ma chère Cécile D. (j’ai beaucoup de chères Cécile dans ma vie), tu devines que j’ai grandement apprécié ton pas-à-pas à la manière de Gwen Marston qu’on n’oubliera jamais !

Les divers articles sur le Crazy j’en avais justement touché un mot la veille sans arrière-pensée – sont autant de petits plaisirs car le crazy, j’y reviens toujours, à petites ou grandes touches, avec ou sans broderie. Son principe est intemporel en patchwork.

Dans la rubrique Rencontres, Maria Shell nous offre ses variations contemporaines et si dynamiques, Linda Anderson ses tableaux époustouflants et inégalables et bien d’autres quilteuses nous ouvrent leur porte et leur cœur. Mais bien sûr je m’incline devant le talent de Maryte Collard qui a si gentiment accepté de me raconter sa vie sur 4 pages, qui mettent magnifiquement en valeur ses quilts aux inspirations variées. Je vous avais déjà présenté un de ses quilts, sobrement appelé Le Baiser

Et puis vous avez de très beaux modèles et l’histoire de Quilt en Sud qui nous manque tant…

Nous avons de la chance d’avoir à lire et admirer tant de belles choses ! Merci à toute l’équipe de rédaction, en particulier Sylvie, Edith, Catherine…et toutes les autres moins visibles mais tout aussi indispensables !

Guérir : faire passer la lumière

Dans notre monde des arts textiles, le Japon compte beaucoup. On y trouve d’abord des artistes exceptionnelles, un raffinement inégalé, des tissus émouvants… Je reste personnellement amoureuse des styles de Keiko Goke, Shizuko Kuroha et de Marie-Claude Tsuruya, Japonaise par alliance. La première incarne la modernité, l’improvisation et la richesse de la fantaisie, alors que les deux dernières subliment les étoffes devenues précieuses par leur ancienneté et leur symbolisme : les vrais indigos, les sarasa et tous ces beaux tissus provenant des kimonos… En ce qui concerne l’art des quilts au Japon aussi, modernité et tradition restent à égalité dans mon cœur.

Même si j’ai admiré les quilts en tissus taupe, je n’en ai jamais été très fan personnellement, mais cela a permis un rapprochement entre nos deux cultures. C’est toujours bénéfique🙂.

Mont Fuji – Japon ©Travel mania. shutterstock

Peu à peu, la mode japonaise a quitté le devant de la scène du patchwork mais a gagné les étagères des librairies pour nous insuffler de nouvelles habitudes. Rangeons avec Marie Kondo pour un intérieur minimaliste, épanouissons-nous avec la recherche de notre ikigaï (la raison pour laquelle on a envie de se lever le matin), mangeons comme à Tokyo des sushis et comme à Okinawa une soupe miso au petit-déjeuner, offrons nos cadeaux emballés d’un furoshiki, jouons à Super-Mario et lisons des mangas, promenons-nous dans les bois pour un shirin yoku (bain de forêt bénéfique), apprécions l’imperfection avec le wabi-sabi, les reprises textiles avec le boro et le chiku-chiku… J’ai l’air de me moquer de toutes ces modes venues du Soleil Levant, mais non, j’y suis sensible et parfois m’y adonne avec enthousiasme, comme plusieurs d’entre vous ! 

 

Le Kintsugi

Et voici la nouvelle mode venue du Japon !

Kintsugi (japonais) « réparer avec de l’or » : c’est l’art de réparer des poteries avec de la laque d’or et comprendre que l’objet devient plus beau parce qu’il a été cassé.

A vrai dire, j’estime infiniment ce concept.

Cette phrase reprend l’esprit de celle de Michel Audiard qui a dit : Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière.

Ah la beauté de l’imperfection, le wabi-sabi ! C’est un concept que je défends depuis longtemps en patchwork et que j’ai abordé dans mon livre BeeBook (toujours en vente auprès de France Patchwork et, espérons-le, bientôt de nouveau en Salons de loisirs créatifs et en JA !). Avec le Kintsugi, il s’agit de réparer sans essayer de rendre l’apparence du neuf, agir en assumant les rides de l’âge, la marque des fêlures. Les deux principes se complètent : l’acceptation de l’imparfait, du « pas neuf », et la vision de la beauté hors jeunesse et nouveauté.

L’art du Kintsugi est donc traditionnellement appliqué aux objets fêlés, cassés, puis réparés avec un soin extraordinaire : les fêlures sont colmatées à l’or, les défauts sont sublimés, les faiblesses rendent l’objet plus solide qu’à l’origine…

La coach Céline Santini va plus loin en faisant le parallèle entre le Kintsugi et la résilience, ce principe psychologique mis en lumière par Boris Cyrulnik. Il s’agit de la capacité d’une personne à transformer un traumatisme en souvenir acceptable, à partir duquel on peut se reconstruire. On guérit en soignant ses blessures et on devient même meilleur et plus fort.

Son livre détaille à la fois l’art de réparer une fêlure d’un objet à l’or et celui de se réparer psychologiquement, se développer harmonieusement, pour aider à mieux vivre. On lit même que les personnes ayant été cabossées par la vie et qui se sont réparées, deviennent plus touchantes, plus intéressantes, plus authentiques. Le parallèle est saisissant. C’est un beau livre que j’ai eu grand plaisir à lire.

Le Kintsugi en patchwork

Déjà, au 19e, le japonisme, la Japanmania, touchait les artistes occidentaux. Pendant que les impressionnistes et autres peintres contemporains modernes s’inspiraient de l’art de l’estampe, l’art de la craquelure des poteries et porcelaines séduisaient les Américaines au point de s’en inspirer et de créer… le patchwork crazy ! C’est du moins une des versions, la plus vraisemblable d’ailleurs, de la naissance de ce style.

Sur un de mes crazy, le livre de Denyse Saint-Arroman, un des rares bouquins sur le crazy en français.

Le Bazar japonais à l’Exposition Universelle de Philadelphia, en 1876. Les porcelaines craquelées furent les inspirations pour le crazy patchwork, et en même temps, au même endroit, les dessins qu’on voit en décoration donnèrent l’idée de créer le bloc de l’Assiette de Dresde (voir son incroyable histoire par ici).

En Angleterre, Charlotte Bailey emballe de tissu chaque morceau d’une porcelaine cassée et les joint en décorant les failles au fil d’or fixé au point de Boulogne, le résultat est incroyable :

Un vase cassé ? Charlotte Bailey a conçu un long processus de rénovation avec chaque morceau emballé de tissu…

Rassemblé par collage, il est ensuite embelli au fil d’or au point de couchure (point de Boulogne ou autre point décoratif apparenté). On peut aussi imaginer faire ces embellissements à la cannetille (disponible chez Neelam)
Deux poteries sublimées par Charlotte Bailey.

Le Kintsugi a fait récemment irruption dans la mode du patchwork moderne, quand il s’agit d’ajouter une petite pièce après une erreur de mesure par exemple. Au lieu de cacher le rattrapage, on le met en valeur, comme ici, après des erreurs de coupe, avec un tissu finement rayé et très visible :

Bien sûr, il apparaît sur des poteries quiltées :

Le principe est devenu plus abstrait en représentant des failles :

Le Kintsugi devient aussi des lignes cassant un bloc, avec les inserts de bandes assemblant le patchwork :

Le livre qui a grandement popularisé le Kintsugi dans le patchwork improvisé est du Britannique Nicholas Ball. Bizarre, je n’ai pas encore pris le temps de vous parler de lui alors que je me sens si proche de sa démarche !

Double page montrant le quilt Kintsugi de Nicholas Ball (éditions Lucky Spools)

Comme bien souvent, Debbie de Seattle a judicieusement utilisé le modèle pour en faire un quilt, simplement beau comme j’aime :

K comme Kintsugi…
Cette lettre m’inspire pour faire mon premier bloc officiel à la manière Kintsugi – même si, avec les quilteuses Patch d’Oc, nous avions déjà utilisé cette technique d’insertion pour nombre de blocs du blason de Lacaze sans lui donner d’autre nom que patchwork libéré.

Ce sont ici les tout premiers blocs faits avec mes amies pour le quilt Blason de Lacaze, avec l’esprit libre de contraintes. Un grand amusement !

K comme Katell. J’ai d’abord pensé écrire mon prénom en langue des oiseaux (piou-piou, cui-cui ? Non, ce sont des jeux de sons, de lettres, de mots, des jeux de sens cachés de mots ou de phrases…), Katell devenant simplement KTL. Le E, avec ses 3 barres parallèles, me semblait le plus difficile à intégrer, mais finalement j’ai écrit toutes les lettres, le E se pliant tout de même gracieusement à l’exercice ! 

Ce sont les premiers essais, je sens que je vais bien m’amuser avec ces lettres très stylisées façon Kintsugi ! Ici un seul bloc pour deux L – deux ailes – pour voler plus vite. 

Ce sera un petit quilt, à poser sur une table, avec son esprit discrètement japonisant… Se souvenir de la beauté de la fêlure qui laisse passer la lumière…

A très vite,
Katell

Le crazy, c’est fou !

Je n’ai pas résisté à l’envie de ce titre, parfois, un rien m’amuse !

J’ai longtemps considéré le crazy comme une fantaisie passagère de la fin du XIXe siècle, avec ces dames qui s’étaient éclatées dans un monde victorien rigide, allant jusqu’au bout de la récup’ de toutes sortes de tissus (dentelles, soies, velours, satins…), le recyclage de vêtements ou de mouchoirs, et bien plus encore. Elles n’hésitaient pas à broder selon leur envie du moment, se défoulant sur leurs tissus ! 

Lisez ici la présentation de ce livre… Attention, cela vous donnera très envie de l’acheter 😊 Sous le livre, un de mes crazys et le souvenir d’un vrai bonheur de création ! C’est, à ma connaissance, le seul livre en français entièrement consacré au crazy.

J’ai beaucoup appris sur le crazy en lisant le livre de Denyse Saint-Arroman… ainsi qu’en assistant à ses conférences, en discutant avec elle… Chaque rencontre est un immense plaisir !

En fin de semaine, les Abeilles ne manqueront pas son exposition du côté de Castelnaudary, à Avignonet-du-Lauragais (31) :

Denyse a acquis de nombreux crazy quilts anciens, quelques-uns en bon état, d’autres très dégradés. Ces derniers ont bénéficié d’une minutieuse rénovation de ses propres mains  –ah l’émotion de voir une rénovation en cours !– mais elle en a fait également elle-même de superbes, parfois très proches de ses cousins victoriens, d’autres bien plus personnels et même modernes. Seront-ils aussi à l’expo ? Surprise !!

Son site : Patchwork, Perles et Broderies

A bientôt !
Katell

 

 

 

La Folle Etoile : le top !

C’est un ouvrage en commun, un ouvrage qui a commencé par un stage de crazy. Dix quilteuses du club de patchwork de Colomiers — Anne, Arlette, Christine, Danielle, Eliane, Janine, Karine, Katell, Martine et Monique — ont contribué à ce top :

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Avec ou sans flash, les couleurs diffèrent, mais vous voyez l’excellent travail de ces débutantes en crazy ! Les animatrices ont pris autant de plaisir que les stagiaires…

Reste à quilter cette Folle Etoile qui sera le lot principal de la tombola du club au début du printemps !

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Vous pouvez trouver l’origine de cette Etoile ici https://quilteuseforever.wordpress.com/2013/05/23/la-folie-du-crazy/
et un article sur la broderie du crazy ici
https://quilteuseforever.wordpress.com/2013/06/30/broderie-de-la-folle-etoile/

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NB : WordPress, hébergeur de ce blog, vient de prévenir ses blogueurs de l’arrivée d’encarts publicitaires. Je suis désolée de cette intrusion qui n’est pas de mon fait.

Broderie de la Folle Etoile

Nous avançons notre Folle Etoile qui a été assemblée vendredi dernier… Christine, notre super-brodeuse, s’est chargée de la broderie extérieure de l’Etoile, elle vient de m’adresser ces quelques photos que je suis heureuse de partager avec vous :

Broderie Folle étoile 1

Broderie Folle étoile 2

Broderie Folle étoile 3

Callale nous a offert, pour mettre en valeur nos crazys, un superbe tissu « Blackbird Designs » couleur saumon qui donne une intensité singulière à l’étoile. Les Abeilles reprendront ce top à la rentrée , vous en aurez alors des photos d’ensemble !

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La folie du crazy

Après une Journée de l’Amitié France-Patchwork 31 consacrée au Crazy présentée par une spécialiste enthousiasmante, Denyse Saint-Arroman, des Abeilles de Colomiers rêvaient d’être initiées à cette forme particulière de patchwork. 

Livre DSA

Livre que je vous recommande chaleureusement si vous souhaitez vous mettre au crazy : un historique passionnant, beaucoup de conseils et d’exemples, les points de broderies indispensables… Achat sur le site de Denyse.

Nous avons décidé de faire un quilt en commun directement inspiré de ce quilt ancien vu chez Nifty Quilts :

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Partage du travail facile : une branche d’étoile par personne et les bordures pour les deux dernières ! Pour notre Folle Etoile, nous avons réuni nos tissus de style ancien, typiquement nos restes de « repros XIXe siècle » avec une dominante rouge, bleue et beige. Comme nous avions déjà fait un stage avec du crazy à la machine récemment avec certaines, cette fois nous avons préféré le travail à la main, avec ses multiples possibilités d’arrondis et d’appliqués.

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Abeilles en plein travail…
Bientôt nous monterons l’Etoile et nous pourrons vous la faire découvrir !

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La Reine du Crazy Victorien – Son livre

Vous souvenez-vous de mon enthousiasme après avoir visité l’exposition de Denyse Saint-Arroman l’année dernière ? Elle sait comme nulle autre faire des Crazy Quilts au charme fou.

Je n’ai pas oublié ce plaisir et pour notre Journée de l’Amitié (France-Patchwork 31) avant Noël, je trouvais judicieux de nous plonger dans cet univers de tissus précieux et de broderies qui brillent ! Denyse était donc notre invitée vendredi dernier et elle nous a éblouies par ses quilts où chaque centimètre carré ou presque est brodé, perlé, décoré… De près, nous sommes impressionnées par la technique et la patience, de loin nous apprécions la structure du panneau et son ambiance tantôt délicieusement désuette et rococo, tantôt extrêmement moderne… même en conservant la technique pure du crazy victorien (du XIXe siècle) !

Alors merci Denyse pour cette conférence érudite et si intéressante, même pour celles qui n’ont pas d’affinités particulières avec ce style ; c’était un challenge relevé avec brio.

Je ne ferai pas ici l’historique de cette technique passionnante car Denyse Saint-Arroman l’a remarquablement fait dans son livre qui vient de sortir :

Livre de Denyse Saint-Arroman sur les Crazy Quilts, posé sur mon petit crazy fantaisie.

Sachez seulement que, tout comme pour l’Assiette de Dresde, les origines de l’engouement du Crazy ont un lien direct avec la découverte de l’esthétique asiatique (chinoise et japonaise) en seconde moitié du XIXe siècle…

N’hésitez pas à vous offrir (bientôt Noël !!) ce livre très complet où vous trouverez tous les conseils nécessaires à la réussite de votre crazy quilt avec de nombreuses broderies expliquées pour orner votre ouvrage, ainsi que mille et une astuces…

Vente du livre sur son site : http://patchwork-perles-broderies.com/bibliographie.html