Fil Rouge de l’Amitié

J’ai été embarquée dans l’aventure des Pine Cone Quilts grâce à mon amie LeeAnn. C’est elle qui m’a mise en contact avec Betty, qui cherchait à faire connaître les Pine Cones faits à la manière d’une vieille dame de 92 ans (Miss Sue), qui elle-même l’avait appris par sa grand-mère… Une longue lignée qui remonte donc à la période de l’esclavage. Aujourd’hui, au XXIe siècle, c’est son revival qui nous intéresse !

Lire la suite de « Fil Rouge de l’Amitié »

Field of Joy

Dans la Ruche des Quilteuses, nous aimons choisir des thèmes, pour avancer dans la création sans nous lasser. Ce que nous faisons ensemble est toujours très accessible. Nous sommes loin d’être des candidates aux concours, puisque la simplicité est notre touche favorite. Et dès que j’ai connu le thème central du Carrefour Européen du Patchwork pour septembre 2023, je me suis dit : voilà une de nos orientations pour cette année !

Lire la suite de « Field of Joy »

Drôles de frimousses

L’article précédent a suscité votre curiosité tout autant que votre admiration, les tableaux textiles de LeeAnn étant à la fois simples et luxuriants, avec des je-ne-sais-quoi qui font la différence. Le travail, la réflexion, le talent…

Lire la suite de « Drôles de frimousses »

Mes amies d’Amérique

Nous étions très inquiètes pour notre amie Betty, qui habite à Sebring (Floride), en plein sur le trajet du monstrueux ouragan Ian, là où il était le plus fort. Nous n’avions absolument aucune nouvelle pendant plusieurs jours. Nous savons que les dégâts sont gigantesques, que l’électricité coupée empêchait toute communication. Ils sont finalement sains et saufs, ils ont aidé leurs voisins plus âgés, ils ont fait ensemble de gigantesques barbecues avec la viande du congélateur !… Ne pas se laisser abattre… comme les pauvres arbres. Leur maison étant très bien construite, ils ont des dégâts importants mais rien qui les empêche de continuer d’habiter chez eux. Quel soulagement !

Lire la suite de « Mes amies d’Amérique »

Au Val d’Argent, Carrefour Européen du Patchwork 2022/1

D’emblée, j’annonce la couleur : cette édition était extraordinaire ! Elle était justement très colorée et joyeuse, avec pléthore d’artiste hispanophones. Le Covid était aux oubliettes… Nous n’avions aucunement envie de nous souvenir des pass sanitaires de l’année dernière ! Comme avant, nous entendions parler toutes les langues européennes, nous retrouvions au hasard des expos des amies de France et d’ailleurs. Je sais que j’ai « loupé » beaucoup de connaissances, mais le temps a passé bien trop vite.

Lire la suite de « Au Val d’Argent, Carrefour Européen du Patchwork 2022/1 »

Le costume de Miss Lumbee

Les Pine cone quilts se sont invités dans ma vie en 2014. J’avais une grande amie américaine, j’en ai gagné une seconde ! LeeAnn, mon amie du Nord-Ouest des États-Unis, avait reçu un mail d’une certaine Betty, à la suite de son quilt en Pine Cones terminé en septembre 2014 et montré sur son blog Nifty Quilts. LeeAnn a bien compris qu’il s’agissait d’informations historiques intéressantes, mais avec son travail à plein temps, elle n’avait pas le temps de les publier elle-même. A tout hasard, elle m’a transféré les informations… et voilà comment je suis entrée en contact avec celle qui est devenue mon autre grande amie américaine, Betty, en novembre 2014.

Lire la suite de « Le costume de Miss Lumbee »

L’appel de la forêt

Les arbres ont toujours accompagné la vie des hommes de mille manières concrètes (abri, nourriture, soin, chaleur, oxygène…) et ils ont aussi stimulé leur imaginaire et leur spiritualité. Pourtant, nos ancêtres avaient souvent peur de la forêt, cela nous a été transmis par les contes… La forêt, lieu sombre, mystérieux, humide était remplie d’esprits inconnus, de personnes malfaisantes, d’animaux affamés… Et surtout peut-être, il y avait la peur de s’y perdre ! Nous avons bien changé notre vision, nous savons que c’est un organisme vivant très élaboré, dont dépend l’équilibre climatique de notre Terre. Ce qui n’empêche pas de garder notre émerveillement.

Cet arbre (aspen, ou tremble d’Amérique) est devenu mon ami. Il m’a guérie d’une insolation, quelque part en pays Navajo…

La forêt est devenue en quelques années un sujet polémique/politique. Nul n’ignore qu’on coupe toujours les grandes forêts du Monde, ou qu’elles brûlent, et que cela ne fera qu’augmenter drastiquement le dérèglement climatique.

La Forêt de Bouconne

S’engager pour les forêts du monde ou les forêts locales, c’est toujours une démarche positive. Je me dois de vous donner des nouvelles de la pétition engagée il y a presque deux ans pour alerter sur l’exploitation accrue de la forêt de Bouconne. La pétition NON au déboisement dans la forêt de Bouconne a été entendue, partagée, discutée, elle a été signée par près de 55 000 personnes, ce qui démontre l’attachement aux forêts de France. Les dix communes concernées par Bouconne ont pris en compte ces doléances. Parallèlement en juillet 2020, environ les deux-tiers de la forêt ont été classés Espace Naturel Sensible, afin de protéger la richesse de sa biodiversité. Il semble que d’autres mesures seront prises pour mieux protéger la forêt. Restons vigilants et connectés !

Cette forêt près de Toulouse a attiré un public extrêmement nombreux après le premier confinement et l’engouement ne s’essouffle pas. Il faut absolument trouver l’équilibre entre exploitation du bois, protection de la faune et la flore, et accueil du public. Je crois qu’il existe une bonne volonté pour préserver au mieux un équilibre au fil des années à venir. Alors merci à vous toutes, chères lectrices, qui avez dès le début fait démarrer en flèche cette pétition avec vos signatures ! Ce ne fut pas en vain.

A ce sujet, pour celles qui aiment cette forêt en particulier, je ne peux que recommander ce livre, une Bible sur Bouconne, paru en juin 2021 :

J’ai reçu ce livre en cadeau de Noël ! Un ouvrage comme j’aime : de l’histoire et même de la préhistoire (on remonte à Neandertal, mais oui ils vivaient ici aussi !), et un panorama très complet de la forêt : la faune, la flore, la répartition des parcelles, ses curiosités, et bien plus encore… Merci José Fernandez d’avoir recueilli toutes ces informations avec rigueur et beaucoup d’amour pour « notre » forêt ! Pour vous procurer ce livre, contactez l’auteur à partir de son compte Facebook, son numéro de téléphone y est clairement écrit pour les commandes.

L’auteur répond à de nombreuses questions que je me posais – et même celles que je ne me posais pas ! J’ai eu cependant une réponse complète à une vraie énigme. L’année dernière en tout début de printemps, je suis tombée sur un truc bizarre aux 3/4 enfoncé dans la terre, en me promenant avec mon mari. Photos prises, mais je les ai effacées un jour, plus de place dans mon téléphone… Mais après avoir lu le livre il y a quelques semaines, le mystère s’est éclairci et je voulais absolument retrouver mon truc. Retrouvé ! Les alentours viennent d’être « visités » par les bûcherons et mon truc mis en évidence sur un tronc d’arbre mort. Ce truc, je l’ai donc appris dans le livre, est un gros obus en béton et ferraille de 250 kg, une fausse bombe : les Allemands s’entraînaient au largage des bombes au-dessus de la forêt pendant la seconde guerre mondiale… Une ampoule en verre contenant un fumigène se brisait au contact du sol, pour repérer où l’impact avait eu lieu. Il en reste donc plusieurs dans la forêt, hors sentiers battus. Elles se trouvent en général vers le Nord (Mondonville) mais « la mienne » se trouve en plein cœur de la forêt. (voir livre page 87).

Impressionnant ! Cette fausse bombe est particulièrement bien conservée. Qui va la récupérer à présent ?

Beauté fractale de la nature

L’afflux accru des citadins vers la nature est multifactoriel. Instinctivement, ils quittent un temps le monde de la géométrie euclidienne, celle de la règle et du compas, bien nette et omniprésente en paysage urbain et dans nos structures de pensée (et aussi dans le patchwork traditionnel !). Voir autre chose, qui offre des émotions bien enfouies en soi, c’est ce qu’offre la nature, avec son harmonie organique et sa géométrie fractale. Pour être simple, c’est la répétition d’une structure à différentes échelles (un peu comme les matriochkas, les poupées russes gigogne). Les arbres sont, si on y pense, à cette image, les branches se subdivisent en branches de plus en plus fines, puis dans la structure de la feuille on constate la même structure de nervure centrale (comme le tronc), puis les nervures secondaires (comme les branches). Même chose sous terre, pour les racines… Ne sommes-nous pas, nous aussi, faits de fractales, avec nos systèmes respiratoire et circulatoire (et bien plus encore) ? Cette affinité instinctive avec la nature n’est pas fortuite, nous faisons partie de cette grande symphonie fractale.

Cette fractale dans une feuille n’en est qu’une parmi une infinité dans la nature…
Arbre de Vie celtique

ARTPELHOT 2023 : l’appel de la forêt

L’Appel de la forêt, c’est le titre français d’un des meilleurs livres de Jack London (The Call of the Wild), dans lequel un chien raconte sa vie dans la forêt du Grand Nord du Canada. C’est aussi le titre choisi par ARTPELHOT (voir sa présentation ici) pour son thème d’exposition dans le Temple de Lacaze pour fin juin 2023. Un ou des arbres, une forêt, des branches et des feuilles… C’est ce que nous souhaitons voir en quilts ! Style, techniques, dimensions libres, il faut juste que ce soit un quilt (3 épaisseurs).

Lors de mes vagabondages dans les verdures éternelles, j’avais l’impression de lire l’univers et la forêt était pour moi la plus belle des bibliothèques.
Gonzague Saint-Bris, L’enfant de Vinci (2007)

J’étais au milieu de la forêt, il y avait deux chemins devant moi, j’ai pris celui qui était le moins emprunté, et là, ma vie a commencé.
Robert Frost, The road not taken (1916)

Voici une petite sélection de quilts vus sur internet mais pas encore sur mon blog. Cela montre la diversité du sujet, mais je ne doute pas que vous en aurez d’autres, des idées…

Un très classique Quatre saisons, par Plum Tree Quilts
Geese in the Forest – Modèle Twiddletails
Forest, Cathy Geier
See hope in the cherry blossoms, de Barbara Danzi
Dans la froideur hivernale, Winter Trees fait par LeeAnn Decker, avec des blocs échangés au sein du groupe Light of Day Bee.
Le club de La Courtepointe à Réalmont (81) a réalisé une forêt textile, que nous aurons le plaisir de voir ou revoir à cette exposition.

Tandis que le Temple accueillera cette exposition, Caroline Higgs exposera ses œuvres au Château fin juin-fin juillet 2023. Encore un programme enthousiasmant, avec cette artiste qui fait voyager !

Pour toute question concernant les expositions ARTPELHOT,
contactez Cécile Milhau à acl81@yahoo.fr.

Un dernier petit tour vers les aspens, ces peupliers faux-trembles d’Amérique qui peuplent le pays des Navajos (et à vrai dire, toute l’Amérique du Nord, surtout du côté des Rocheuses) ; une semaine après ces photos, dans le Colorado, ils étaient couleur d’or. Entrer dans une forêt d’aspens, c’est pénétrer dans un monde spirituel qui nous relie à Mother Earth, la Mère Terre. Les Natifs (les Amérindiens) le savent bien !

Malheureusement, un cinquième des aspens sont morts prématurément depuis l’an 2000, en raison des sécheresses de plus en plus longues ; ils meurent de déshydratation. Comme c’est triste.

Ce qui ressemble à une forêt n’en est pas techniquement une nécessairement. Les aspens ont la particularité de vivre en colonies d’arbres qui semblent avoir le même âge. Ce n’est pourtant pas une plantation ni un groupe d’arbres divers, mais un ensemble de drageons d’un même système racinaire enfoui, qui a souvent des milliers d’années… Ces arbres sont donc des clones !
Leurs feuilles bruissent au moindre souffle d’air, ce qui fait croire à un ruisseau à proximité. Leur ombre est bienfaisante et l’écorce renferme de l’acide salicylique (principe actif de l’aspirine). Caresser ces arbres suffit-il à guérir ? Je suis témoin qu’il l’ont fait pour moi !

A bientôt, en vert et avec tout !
Katell

Au Bonheur des Abeilles / Étoiles de la mémoire

Après le décès de sa chère maman à l’automne, Chantal a reçu de son père quelques tissus, souvenirs textiles d’une femme qui aimait coudre. Qu’en faire ? Des étoiles, c’était le symbole qui convenait. Ce vendredi, Chantal nous a apporté son quilt terminé qui lui tient fort à cœur, un quilt de mémoire.

⭐⭐⭐

Les Memory quilts sont très appréciés aux USA, certaines quilteuses s’en font une spécialité. Le but est de garder, sous forme de quilt, des souvenirs de ceux qui sont partis. J’ai déjà parlé des passage quilts faits par Sherri Lynn Wood, ici aussi. Récemment, mon amie LeeAnn en a fait deux, l’un en souvenir de deux amies récemment disparues, l’autre avec les tee-shirts de l’une d’elles, Laura, pour sa fille et ses petits-enfants.

Vie, Mort et Mémoire, Life, Death and Memory de LeeAnn Decker, est un bloc géant d’1,60 m de côté, avec un tissu fleuri utilisé alternativement à l’endroit et à l’envers. En souvenir de deux chères amies disparues récemment. Coudre ce top a agi comme une thérapie. Photo @niftyquilts
Les T-shirts de Laura, LeeAnn Decker, top tout juste fini, coupé et cousu de manière improvisée avec la méthode  expliquée par Sujata Shah dans son livre Cultural Fusion Quilts. Photo @niftyquilts
La matière première du quilt ci-dessus : les tee-shirs de Laura avant découpage. LeeAnn a gardé certains endroits tachés, usés, signes de Laura en vie. Photo @niftyquilts

Chez LeeAnn dans l’État de Washington, les rencontres entre quilteuses sont toujours interdites malgré les vaccinations avancées, tout reste virtuel via Zoom, les réunions de sa Modern Quilt Guild locale comme les stages. Tout est très bien organisé, mais l’impatience est grande de pouvoir se revoir « en vrai » ! Alors là-bas aussi, les quilteuses espèrent le retour des rencontres et des expositions en septembre ; en attendant, elles sont prolifiques pendant ces temps de repli sur soi. Les expositions des prochaines années seront denses !

⭐⭐⭐

Pour Chantal, la même pulsion de thérapie par le patchwork et de quilt-mémoire l’a conduite à choisir un bloc d’étoiles irrégulières. S’inspirant d’articles vus sur le Net (ici et), elle a développé sa propre technique de superposition et de coupe, plus improvisée et « sauvage » qu’à l’origine, pour arriver à un résultat qui m’a plu au premier regard :

Des tissus trouvés chez sa maman, associés à quelques tissus de son propre stock, de forts contrastes clair-obscur…

J’ai tellement aimé ce bloc que j’ai proposé à Chantal de nous faire un atelier vendredi dernier :

Après les deux premières coutures, on obtient un tipi ! Ce sont des coupes sans mesure et sans gabarit, mais avec beaucoup d’amusement !
Après cette démonstration, nous étions toutes en train de rêver à notre prochain quilt aux étoiles avec des pointes folles… Des blocs que Gwen Marston aurait beaucoup aimés, d’après LeeAnn qui la connaissait bien !

Le quilt de Chantal est splendide :

Étoiles de la Mémoire, Chantal Bommier
La nuit qui a suivi était la dernière avant la Nouvelle Lune, émotionnellement perturbante ; j’ai eu un sommeil léger et agité, avec une envie folle de commencer dare-dare un quilt d’Étoiles de Chantal ! Nous avons échangé nos impressions sur WhatsApp le lendemain, plusieurs Abeilles ont effectivement déjà fait d’autres étoiles dès le matin… Ah, Passion, quand tu nous tiens !

LA surprise : le dos !

On ne sait quel côté préférer…
Maxi-bloc des Marches du Palais, qui rappelle Hourglass de LeeAnn d’après un quilt de Gee’s Bend, mais aussi le 1er quilt-mémoire montré plus haut. Amusante synchronicité, elles ne se sont pas concertées mais ont fait en même temps un maxi-bloc souvenir, avec 8 500 km de distance !

Faire un quilt de mémoire est un concept glauque de premier abord, tant notre société veut gommer la mort. Mais l’expérience prouve que c’est une thérapie pour celle qui le fait, et un cadeau inestimable pour les destinataires.

Chantal a offert ce quilt à son père samedi, il l’a accueilli avec beaucoup d’émotion ; pour Chantal, faire ce quilt fut d’abord troublant, puis elle a perçu un apaisement intérieur : sa mère aurait aimé ce quilt.

Prenons soin de nous et de nos proches,
Katell

Guérir : être positif et vivre en paix

Stephanie et moi nous sommes rencontrées un beau jour d’été l’année dernière, à Toulouse. Nous avons une très chère amie commune, LeeAnn, ma Sister de l’Ouest américain, cela crée des liens instantanés !

Un quilt de LeeAnn dont je ne me lasse pas, Gratitude, illustration parfaite pour cet article.

Nous avions fait un petit tour dans le centre ville, avec l’incontournable visite à la Maison de la Violette, une péniche unique au monde que j’aime toujours faire découvrir, avec sa sélection d’excellents produits et, toujours en décoration, des quilts (de la maman d’Hélène Vié, sa fondatrice, et/ou de la Ruche des Quilteuses, selon les saisons) :

Et nous avions longuement visité l’exposition de Rieko Koga, place du Capitole.

Peace, une des plus belles oeuvres de Rieko Koga. Un mot si bien choisi…

J’ai découvert une femme très souriante, amusante, parlant très bien français. Elle gardait encore une certaine fatigue de ses traitements, mais elle respirait la joie de vivre ! J’ai été très touchée de recevoir ses confidences et voulais depuis longtemps partager avec vous son courage face à un cancer très agressif – c’est souvent le cas quand on est encore jeune – déjà au stade 4, qui a nécessité d’interminables mois de traitements, chimios puis radiations. Et puis plusieurs récidives tout aussi agressives et inquiétantes. Nombre d’entre nous savons aussi de bien trop près ce dont il s’agit. Stéphanie est guérie et sa victoire est due bien sûr aux traitements, mais aussi sans aucun doute à son état d’esprit. Elle s’est entièrement branchée sur la positivité et l’amour, l’expression d’un océan d’ondes positives, des vagues d’espoir, une houle de gratitude. De la gratitude, oui… Comment entretenir cette force mentale quand on va si mal ? C’est tout un travail sur soi, qui peut parfois se faire en solo mais bien plus souvent avec l’aide de thérapeutes (voir Guérir : les énergies qui soignent). Les docteurs nous le disent bien, les personnes qui ont le moral guérissent mieux.

Ah j’ai oublié de vous dire que Stephanie est une intrépide quilteuse !

Je crois bien que sa technique préférée est l’appliqué collé et quilté, appris et perfectionné avec Freddy Moran, qui lui permet toutes les fantaisies !

 

IMG_4785
A la suite de son premier stage avec Freddy Moran en 2012 à Sisters (Oregon), Stephanie a réalisé ce formidable quilt (photo LeeAnn)

 

IMG_4733.jpg
Freddy Moran et Stephanie, photo de LeeAnn.

Stephanie était de nature inquiète, une anxieuse de la vie, malgré un abord très souriant. Elle menait tout sous contrôle et se souciait de mille et une choses qui ne sont jamais arrivées. Et puis ce qu’elle n’imaginait même pas s’est déclaré, un premier cancer bien vilain. L’annonce a été un coup de massue, et en même temps il lui est apparu, clair comme l’eau de roche, qu’elle ne contrôle aucunement sa vie et il est bien temps de cesser de se focaliser sur ce qui n’existe pas ! En dépit de toute la réalité complexe du diagnostic, Stephanie s’est sentie plus légère, plus libre, soulagée et même étourdie, son exact contraire ! Au fur et à mesure que passaient les semaines, elle a redéfini l’essence de sa vie.

Sur une mer déchainée et bien sombre, la barque Hope (Espoir) navigue, l’équipage (Stephanie et son mari) gardant le sourire !

 

Revenant d’une séance de chimio, Stephanie s’est visualisée sur ce beau catamaran, navigant joyeusement vers la guérison.

 

Pendant six mois, probablement interminables, Stephanie a visualisé ces petites fées de la chimio qui nettoient scrupuleusement tout son corps, pour le rendre tout sain.

 

Sur le long chemin de la guérison, elle a retrouvé ses ancêtres ukrainiens (petites poupées du folklore d’Europe de l’Est)

 

Stephanie se visionne heureuse au printemps, dans un champ de fleurs…

 

Quand sont arrivés les 28 jours de rayons, face à l’impressionnante machine bruyante, Stephanie a imaginé qu’on lui envoyait des rayons d’amour.

 

Un poème l’a sauvée, elle l’a appris par cœur pour se le réciter pendant les rayons :

L’être humain est un lieu d’accueil,
Chaque matin un nouvel arrivant.
Une joie, une déprime, une bassesse,
Une prise de conscience momentanée arrivent
Tel un visiteur inattendu.
Accueille-les, divertis-les tous
Même s’il s’agit d’une foule de regrets
Qui d’un seul coup balaye ta maison
Et la vide de tous ses biens.
Chaque hôte, quel qu’il soit, traite-le avec respect,
Peut-être te prépare-t-il
A de nouveaux ravissements.
Les noires pensées, la honte, la malveillance
Rencontre-les à la porte en riant
Et invite-les à entrer.
Sois reconnaissant envers celui qui arrive
Quel qu’il soit,
Car chacun est envoyé comme un guide de l’au-delà.
Djalâl ad-Dîn Rûmî
1207 – 1273

 

Son illustration du poème de Roumi

Dans le quilting, on lit Let it go, lâche prise

Stephanie va bien à présent, elle est en paix avec la vie, sereine, et continue de s’exprimer avec les fibres et les couleurs.

Une grande et belle jarre illumine ce quilt… plein d’espoir !

Stephanie a longuement combattu avec ses armes, la positivité et sa créativité l’ont accompagnée sur ce chemin difficile. Elle a découvert grâce à sa maladie une nouvelle manière de vivre, plus apaisée, plus lumineuse.

J’ai transcrit ici ce que m’a confié Stephanie, avec son plein accord bien sûr. A ce sujet, il est bon de préciser qu’il y a de nombreuses différences d’attitudes et de culture entre la France et les États-Unis. Parler ouvertement et en détails de sa maladie reste encore rare chez nous, alors qu’une Américaine se confiera volontiers. Est-ce parce que nous sommes un des peuples les plus pessimistes du monde, et parler de la maladie, c’est la concrétiser et risquer de ne pas la vaincre ?

La pensée positive, la loi d’attraction

Justement la méthode Coué, comme la positive attitude, sont souvent raillées en France. Émile Coué sait que nul n’est prophète en son pays Ailleurs, dans des pays moins foncièrement cartésiens, ces méthodes aident à atteindre son objectif. A chacun de choisir sa certitude. Il s’agit de sélectionner une phrase qui correspond à la visualisation de son état meilleur, et se la répéter en pleine conscience, avec intention. Franchement, ce n’est pas sorcier, c’est gratuit et c’est efficace ! Ce n’est pas une prière religieuse mais une affirmation positive au bon moment pour conditionner le cerveau, lui faire croire que ce qu’on veut est réalité. Le principe paraît si enfantin que beaucoup ne veulent pas y croire. C’est pourtant dans l’intention que se cachent les trésors de l’aide à l’auto-guérison.

Fake it till you make it, fais semblant que c’est vrai et ça finira par l’être.
Phrase américaine du 20e siècle

Pour que cela fonctionne, quelques conditions sont requises, comme la persévérance et la formulation de la phrase. Pas de négation comme je ne veux plus fumer (le cerveau se focalisera sur fumer) mais je me libère calmement et avec assurance de la cigarette, pas de je ne veux pas grossir, mais je suis en paix avec la nourriture ou Je prends plaisir à maigrir par exemple. Il est bon de faire une phrase avec un rythme qui vous plaît, des sonorités qui vous conviennent. Ensuite, la formulation de pensées positives est une aide efficace si on se mobilise par ailleurs dans le même but – restons motivés ! 

Quand on décide de choisir son but, gardons à l’esprit la sagesse stoïcienne :

Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé
et le courage de changer ce qui peut l’être
mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre.

Marc-Aurèle

indochine
J’ai demandé à la Lune et le Soleil ne le sait pas… Indochine

Il faut comprendre cette phrase dans le sens où il est inutile de se charger mentalement de devoirs irréalisables ou, comme le faisait naguère Stephanie et tant d’entre nous, de peurs d’anticipation ou la compulsion du contrôle de tous les aspects de sa vie. Laissons de côté les doutes, les peurs, les craintes, cela diminue les immunités pour rien, ce n’est jamais profitable. Ayons de la gratitude pour ce que nous avons, même si c’est imparfait. MAIS on peut toujours demander la Lune, on n’est pas à l’abri de bonnes surprises

Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait.
Mark Twain

 

Dans le même esprit, la loi d’attraction ou de l’action/réaction, qui se comprend grâce aux énergies vibratoires de soi et de l’univers, fait que les paroles et pensées que nous avons ont un effet d’aimant et peuvent changer soi-même et le monde. Cela semble utopique, trop beau pour être vrai ou très dangereux, mais sans doute est-ce simplement ainsi que va le monde. On peut apprendre à maîtriser cette loi d’attraction, cela ne tient aucunement du miracle mais d’un protocole qui nous libère des limites qu’on s’impose. Car nous sommes essentiellement limités par nos peurs, nos pensées, nos croyances, bien plus que les limites de nos capacités. Et toujours, ayons de la gratitude pour ce qui arrive.

Ce que tu penses, tu le deviens.
Ce que tu ressens, tu l’attires.
Ce que tu imagines, tu le crées.
Bouddha

De nombreuses fois, on a demandé à Mère Teresa de participer à des manifestations contre la guerre. Elle a toujours refusé. Un jour, on lui a demandé de prendre part à une manifestation pour la paix. Elle accepta et précisa alors que les manifestations contre la guerre font des vibrations négatives et contre-productives, celles pour la paix, elles, peuvent servir ses convictions… (Petite histoire lue, mais non vérifiée. On peut la considérer comme une parabole !)

Mantra brodé par Rieko Koga pour la paix (détail).

Etre dépressif, c’est ruminer le passé.
Etre anxieux, c’est redouter le futur.
Soyons en paix, vivons dans le présent
Et projetons le futur avec espérance.
Ktl

Voici le mur d’expression de Stephanie, chaque tableau lui rappelle un épisode de sa vie, souvent un voyage ! Chacun est un soutien, un souvenir d’amour et de positivité, pour vivre aujourd’hui en paix.

Car, comme le proclamait Frida Kahlo qui a tant lutté elle aussi contre les douleurs et les maladies :