J’aime infiniment les quilts de Maryline Collioud-Robert et je suis sûre que nous nous entendrions bien si nous habitions près l’une de l’autre, c’est Annie la Tulipe 🌷🧡 qui me l’a dit 😊. Elle a un blog très riche en belles créations, en modèles futés, modernes et extrêmement bien expliqués.
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Avec Cosabeth
Avec Cosabeth, c’est une belle histoire d’amitié depuis quelques années. C’était une personne que j’admirais éperdument sans la connaître, à qui je rêvais de ressembler quand j’avais 20 ans, comme une fan peut s’enticher d’une star. La connaître bien plus tard en vrai fut une grande émotion, et la confirmation que, lorsqu’on suit son cœur, on ne se trompe pas. Oui, Cosabeth mérite entièrement mon admiration !
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Mississippi, c’est la transcription du mot qu’utilisent les Ojibwés (Amérindiens des plaines, autour des Grands Lacs, aux USA et au Canada) pour parler du fleuve, « le père des eaux » qui serpentait dans les immenses prairies peuplées de quelques centaines de milliers d’Indiens nomades, d’animaux et plantes sauvages, pendant des millénaires…
Un Dreamcatcher, attrape-rêves ou capteur de rêves, est un objet du monde des Ojibwés. Dans les années 1960, les Ojibwés ont commencé à en fabriquer pour les touristes blancs et c’est devenu un très joli objet de décoration désacralisé. Certains autres Amérindiens leur en veulent toujours… Un capteur de rêves se pose au-dessus du lit et capture, comme une araignée attrape des mouches, les cauchemars dans ses fils, pour ne laisser filtrer que les vrais rêves. Pour les Indiens, les rêves sont l’expression des besoins de l’âme, le moyen de communiquer avec le Grand Esprit auquel nous sommes tous liés.
Source photo: Img arcade
Embarquons sur ce fleuve, grande voie de communication qui coule du Nord au Sud, avec des dessins de Morris et un scénario de Goscinny dans un album qui évoque la course entre deux capitaines ennemis, à partir de la Nouvelle-Orléans jusqu’à Minneapolis.


Les rides devraient simplement être l’empreinte des sourires.
Mark Twain

Dans cet album de Lucky Luke, on retrouve la plupart des thématiques autour du fleuve : sa majesté, ses dangers, son utilité commerciale… Deux thèmes historiques y sont traités : la course folle de deux steamers (bateaux à aubes) en 1870 et un des premiers boulots d’un futur écrivain célèbre…
La course mythique en remontant le Mississippi
La bande dessinée nous raconte de manière assez fidèle la course engagée entre deux capitaines de steamers (bateaux propulsés à la vapeur grâce à une roue à aubes) en juillet 1870. Tous les coups étaient permis et l’envie de gagner était attisée par les paris gigantesques dans tout le pays ! Cette course particulière est restée fameuse, en raison de son enjeu : démontrer que les bateaux avaient encore un avenir en ralliant New-Orleans à Saint-Louis en moins de 4 jours, malgré la concurrence féroce du chemin de fer…

Ces courses n’étaient pas rares, elles se terminaient parfois par l’explosion de la chaudière et presque autant de morts que de passagers, la plupart ne sachant pas nager. Les milliers de bateaux sur le Mississippi transportaient des personnes, mais surtout des marchandises comme le charbon, le coton, le maïs, le blé etc. La contenance s’estimait en balles de coton (les ballots jaunes sur les images).

L’écrivain marqué à vie par le Mississippi

Samuel Langhorn Clemens, alias Mark Twain, né dans le Missouri en 1835, fut un grand voyageur. Sa plume le distingue comme un des plus grands écrivains, son tempérament en fait un esprit ouvert, généreux, iconoclaste, facétieux… Que j’aimerais qu’existent + de Mark Twain dans le monde !
Dans 20 ans, vous serez plus déçu par les choses que vous n’avez pas faites que par celles que vous avez faites. Alors sortez des sentiers battus. Mettez les voiles. Explorez. Rêvez. Découvrez.
Voyager est fatal aux préjugés, à l’intolérance et à l’étroitesse d’esprit.
En France, on le prend pour un écrivain pour la jeunesse parmi d’autres (Les aventures de Tom Sawyer et Huckleberry Finn). Mark Twain est en réalité au pinacle des écrivains, un de ceux qui a exalté l’état d’esprit américain, dans son meilleur sens : le droit de chacun d’améliorer sa vie, l’optimisme qui fait avancer, le respect de toutes les religions, la liberté et la capacité d’entreprendre tout ce qu’on aime… J’aimerais prendre le temps un jour de le lire bien plus que les quelques romans lus lors mon adolescence.

Twain était entièrement à l’aise par empathie avec tous et partout, mais avec une distance constante lui permettant un jugement sûr, très humain mais distancié. Son ironie, ses aphorismes m’enchantent. Alors à défaut de lire son œuvre dès demain, voici quelques citations :
Éloignez-vous des personnes qui tentent de modérer vos ambitions.
Les petites personnes font toujours cela.
Mais celui qui est génial vous fait sentir que vous aussi, vous pouvez être génial.Je n’aime pas avoir l’idée de devoir choisir entre le paradis et l’enfer :
j’ai des amis dans des deux.Il y a plusieurs choses humoristiques en ce monde ;
parmi elles, le fait que l’homme blanc se croit moins sauvage que les autres sauvages.Il vaut mieux être un optimiste qui a parfois tort
qu’un pessimiste qui a toujours raison.

Avant tous les autres, il défendait ardemment la cause animale :
Il n’y a que la vanité et la désinvolture de l’homme
pour croire qu’un animal est muet,
c’est parce que nos perceptions limitées
ne nous permettent pas de l’entendre.
Si l’on croisait les humains avec les chats,
cela améliorerait les humains,
mais ce serait une catastrophe pour les chats.
Si les animaux pouvaient parler,
le chien serait un compagnon plein d’une franchise maladroite
mais le chat aurait la rare élégance de ne jamais dire un mot de trop.
Plus j’en apprends sur les gens, plus j’aime mon chien.
Certaines phrases font écho aux livres de développement personnel actuels :
Ne vous disputez jamais avec des imbéciles
car ils vont vous ramener à leur niveau de bêtise
et vous battre sur ce terrain avec leur plus grande expérience.Nous ne sommes rien d’autre qu’un pot-pourri d’ancêtres disparus.
Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait.
Quel rapport avec l’album de Lucky Luke ??
Goscinny et Morris empruntent des pans de la jeunesse de Mark Twain, quand vers ses 20 ans il commença à travailler sur un steamboat (bateau à vapeur) par fascination du milieu, après y avoir voyagé comme passager. Il fit connaissance de centaines de personnages hauts en couleurs, au franc-parler imagé, pour lesquels il se prit d’affection.
Il commença en bas de l’échelle, mesurant la hauteur d’eau du Mississippi pour que le bateau ne s’enlise pas. Il fallait que la jauge marque plus de 2 pieds de profondeur, et quand on criait « Mark twain », marque double avec l’accent, cela signifiait l’alerte d’une profondeur insuffisante…

Samuel Clemens fut vite capitaine de bateau, jusqu’à la déclaration de la Guerre de Sécession en 1861, puis partit ensuite vers d’autres aventures après 5 années de vie sur le Mississippi. Ses souvenirs lui donneront matière à écrire plusieurs formidables romans. Retranscrivant les accents locaux, décrivant les gens tels qu’ils étaient, il fut le premier grand écrivain réaliste.
Il raconta aussi une autre version de son pseudonyme, Twain/twin qui signifie double, jumeau. Sa mère avait attendu des jumeaux (ce qui n’est pas avéré…), et l’un est mort à la naissance : Oui, a-t-il dit, je me demande qui, de mon frère jumeau ou de moi, est mort à la naissance, nous nous ressemblions tellement. Mark Twain avait une vision bien particulière de la vérité, à géométrie variable… Sujet inépuisable !
La vérité est la chose la plus précieuse que nous ayons.
Économisons-la.Mentez courtois, que diable ! Avec aplomb et élégance.
La vérité est toujours plus surprenante que la fiction,
parce que la fiction doit coller à ce qui est possible,
alors que la vérité, elle, n’y est pas obligée.Un mensonge peut faire le tour de la terre
le temps que la vérité mette ses chaussures.Dans le doute, dites la vérité.
Samuel naquit 2 semaines après le passage de la comète Halley en 1835 ; reconnu comme le plus grand écrivain vivant, il écrivit un an avant sa mort :
Je vins au monde avec la comète de Halley en 1835. Elle reviendra l’année prochaine, et je m’attends à partir avec elle. Le Tout-Puissant a dit: “Voyez donc ces deux monstres inexplicables ; ils sont venus ensemble, ils doivent repartir ensemble”.
Intuition ? Accablement après la mort de ses proches ? Ultime ironie ? Il mourut 3 semaines avant le passage de la comète de Halley de 1910 qu’on ne voit que tous les 76 ans. Poussière d’étoiles…
Une Star du Midwest
Revenons un instant sur la Route 66, c’est fou comme on y croise des Harley-Davidson !

La source du Mississippi, ce fleuve qu’on a traversé près de Saint-Louis sur la Route 66, est dans le Minnesota, près de la frontière canadienne. C’est là qu’est née Victoria (déjà citée dans La Ruche des Quilteuses).

Pour faire un lien avec l’article de l’étape 1, voici un autre quilt de la grande Victoria Findlay Wolfe (grande autant par sa taille que son talent), une belle tige poussée dans la campagne du Minnesota, près de la source du « Père des Eaux », « Old Man River ». Pour elle, le rouge éclatant s’appelle toujours le rouge McCormick :

Même si Victoria vit depuis des années à Manhattan (New-York City), elle ne manque jamais de rappeler qu’elle a grandi dans une ferme, que ses parents sont des éleveurs de bœufs au fin fond du Midwest et que sa grand-mère Elda faisait des quilts improvisés, avec ce qu’elle avait de disponible : elle sait d’où elle vient et l’héritage familial n’est pas un vain mot.
Son blog n’est plus alimenté, cela lui prenait sans doute trop de temps, mais son site est ici et Victoria poste assez souvent des photos sur Instagram.
Victoria m’a offert la photo d’un de ses quilts de style improvisé pour mon livre BeeBook (page 17), j’en ai été très honorée ! C’est une des artistes innovantes qui inspire les jeunes et moins jeunes et grâce à qui l’art du patchwork continue de vivre intensément.

So long, quilters, writers, cowboys and drivers on Route 66!
Katell
Je ne peux pas respirer
Au cœur de ce week-end prolongé et ensoleillé, on a envie de respirer profondément et accorder son souffle à la nature.

I can’t breathe, je ne peux pas respirer, répéta George Floyd, filmé pendant 7 interminables minutes. Le 25 mai dernier, il fut maintenu allongé, non armé, menotté, complètement inoffensif, pour l’utilisation supposée d’un faux billet de 20 dollars. Il ne pouvait plus respirer parce que le genou du policier appuyait sur sa gorge. Il en est mort lentement, devant témoins, devant caméra. Cette tragédie n’a d’autre origine que le racisme ordinaire et crasse de certains Blancs, toujours persuadés de leur supériorité sur un territoire gagné en massacrant inutilement les indigènes. Quant à la venue des Noirs, on sait qu’on ne leur a pas demandé leur avis. Il manque cruellement d’éducation et simplement d’humanité dans certaines cervelles. Un article rapide à lire ici peut vous aider à mieux connaître ce tragique événement, si vous n’avez pas suivi pourquoi les émeutes se succèdent depuis quelques jours aux USA.
A maintes reprises, on a cru que plus jamais ça, les Noirs, les Indiens, les Latinos et autres gagneraient une place digne dans leur société multicolore, le fameux melting pot dont s’enorgueillissent les Américains. Hélas, Rosa Parks, Martin Luther King ou Obama, prônant des actions pacifiques, n’ont toujours pas réussi à faire changer les mentalités de certains irréductibles, encore bien trop nombreux.
L’espoir est la conviction que le destin ne sera pas écrit
pour nous mais par nous,
par les hommes et les femmes
qui ne se contentent pas du monde tel qu’il est,
mais qui ont le courage
de refaire le monde tel qu’il devrait être.
Barack Obama
On n’y est pas encore… Des « bavures » se succèdent au fil des ans et ces faits divers font l’histoire.
I can’t breathe, je ne peux pas respirer, c’était déjà le symbole d’une autre tragédie du même genre, ci-dessous des photos de 2014 après la mort d’Eric Garner :

Pour revenir un peu dans le passé, l’assassinat de Martin Luther King dans le Tennessee par un ségrégationniste blanc (sans doute n’a-t-il pas agi seul) en avril 1968, mit le feu aux poudres dans les quartiers noirs de nombreuses villes américaines. Quelques jours après à Chicago, onze morts (tous noirs) et des milliers de blessés furent déplorés, les policiers ayant été chauffés à blanc par l’injonction terrible du Maire, Shoot to kill, tirer pour tuer. Ensuite, il y eut mai 68… Ce terrible épisode est raconté en détails dans le nouveau livre de Gaëlle Nohant, La Femme révélée.
Chawne Kimber est prof de maths, mais aussi quilteuse, brodeuse, tricoteuse… C’est une des voix les plus fortes dans le monde artistique des arts textiles et je suis son blog depuis des années, séduite par ses couleurs, ses maquettes, et aussi ses messages. Elle créa son quilt le plus puissant après cet autre drame de 2015 (un parmi bien d’autres), tellement proche de celui de la semaine dernière à Minneapolis, que cette répétition donne envie de pleurer. Eric Garner était un petit délinquant de 44 ans, en charge de 6 enfants, connu pour vendre des cigarettes à la sauvette. Un jour funeste de 2014, alors qu’il était assis tranquillement sur un banc, il a été reconnu et pris à partie par des policiers qui l’ont immobilisé par une technique d’étranglement interdite et il en est mort, après avoir répété « I can’t breathe ». Inutile d’ajouter que Eric Garner était noir et les policiers blancs.


Chawne utilise souvent des mots, des phrases qui donnent du sens à ses quilts.





Shawne aime par-dessus tout la récupération de tissus, le quilting improvisé, héritage du quilting de ses ancêtres. Et chaque bout de tissu trouve sa place un jour. Et Gwen Marston tout comme les quilteuses de Gee’s Bend l’inspirent. Et toutes ces lettres piécées sont inspirées du livre Word Play Quilt de Tonya Ricucci. Je me sens de cette famille, toute petite parmi les grandes !


Une autre particularité de cette artiste, c’est qu’elle a fait son autoportrait à plusieurs reprises, tout comme Frida Kahlo, mais en textile ou en broderie. Une démarche résolument différente des selfies à la mode ! C’est bien plus une recherche de sa propre identité, et pour Chawne c’est sans doute un questionnement sans fin sur la place de la femme et le racisme. Elle dit répondre, en plusieurs facettes, à qui je crois que tu crois que je suis…


Ce ne sont que quelques facettes de cette artiste, visitez sa galerie de quilts ici sur Flickr, lisez son blog Completely Cauchy.
En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est
le privilège de vivre, de respirer, d’être heureux.
Marc Aurèle
Respirons. Les anciens malades les plus graves du COVID19 semblent garder des séquelles irréversibles aux poumons. D’autre part, de nombreuses pathologies contemporaines sont dues au stress, au manque d’activation de notre nerf vague, c’est pourquoi je viens de m’acheter ce livre pour redevenir ZEN :
Portez-vous bien, respirez !
Avec toute mon amitié,
Katell
Le Baiser…
Le baiser est notre arme la plus forte, mais il faut craindre de l’émousser. Sa valeur, ne l’oublie pas, est relative, purement convention. Elle change sans cesse suivant les circonstances, les dispositions du moment, l’état d’attente et d’extase de l’esprit.
Le baiser – Guy de Maupassant
Il est des œuvres d’art, comme des baisers, basés sur des malentendus.

Des photos de cette fresque murale, dévoilée le 13 mai 2016, ont fait le tour du monde. Elle symbolisait l’entente affichée alors entre Vladimir Poutine, dirigeant de la Russie, et le candidat iconoclaste et inattendu à la présidence des États-Unis d’Amérique, Donald Trump. Beaucoup ont simplement compris ce dessin satirique comme s’ils étaient tournés en ridicule avec une relation « contre nature » comme une complicité homosexuelle, encore si mal vue, mal comprise, mal acceptée dans notre monde… et en particulier en Russie. C’est en tout cas la lecture primaire de cette peinture graffiti, pourtant si puissante qu’elle est érigée en oeuvre d’art à décrypter.
Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître🎶 (La Bohème, Aznavour)… alors je crois que tous mes lecteurs s’en souviennent ! L’Union Soviétique et le bloc de l’Est choquaient avec leurs goulus baisers entre chefs politiques ! C’est bien la référence d’origine de la fresque de Vilnius, et cette photo en particulier :


C’est la plus connue de toutes les embrassades qui nous parvenaient de l’autre côté du Rideau de Fer, Leonid Brejnev et Erich Hoenecker à Berlin, à l’occasion du 30e anniversaire de la RDA (=Allemagne de l’Est) en 1979. Dans la Russie traditionnelle, le bisous sur la bouche en deux êtres humains est un signe de paix, d’amitié, de cordialité. Dix ans après, celui avec le même Hoenecker et Gorbatchev pour les 40 ans de la RDA, toujours à Berlin, fut plutôt considéré comme le baiser de la mort :

Autres baisers de la Mort, ceux de la Mafia où un baiser signe l’arrêt de mort, il bacio della morte, voir le film de Cosa Nostra ou Le Parrain 2, sans doute hérités du baiser de Judas… qui pourraient bien avoir leur place dans le monde politique !
En 2011, Benetton fait une campagne publicitaire très controversée, inspirée de ces embrassades, unissant deux adversaires politiques avec le mot Unhate, Ne hais point.
Et bien plus récemment, en 2018, on s’est amusé de notre président Macron reprenant ces codes confus de fraternité ou d’audace à la française… Les Américains parlaient de Bromance, contraction de brother (frère) et romance. D’autres souvenirs remontaient à la surface, les fameux baisers russes !
Revenons au Baiser de Vilnius (Lituanie) entre Trump et Poutine. Dans la nouvelle Russie, les embrassades politiques à la Russe ont cessé avec Poutine. Soucieux de son image virile chez lui et dans le monde, il a rompu avec la tradition de son pays.

Il a doublement marqué Maryte Collard, une amie quilteuse, Lituanienne de naissance, devenue Américaine. Elle a raconté en 2017, alors qu’elle participait à « Threads of Resistance », Les Fils de la Résistance (un mouvement artistique contre l’élection de Donald Trump) pourquoi elle avait interprété la fresque murale en quilt. Vous avez l’original ici en anglais ; en résumé, cette scène imaginaire illustre la connivence dangereuse entre ces deux hommes, en particulier pour la paix dans les pays proches de la Russie mais aussi dans le monde. Les Pays Baltes sont une zone tampon entre la Russie et l’OTAN, ils pourraient avoir un rôle-clé dans la politique mondiale. Déjà, avec ce Baiser, ils sont entrés dans l’Histoire de l’art contemporain.

Voilà, en un temps où les baisers sont déconseillés, j’ai souhaité simplement vous distraire un instant !
Bisous virtuels et néanmoins très amicaux,
Katell
Site, galerie et blog de Maryte Collard : http://marytequilts.eu/
Rencontre des deux Reines du Pine cone quilt
Red Thread Studio, c’est le magasin en Floride d’une passionnée d’ouvrages à la main, avec une prédilection pour les broderies comme le sashiko, le patchwork à l’anglaise, mais aussi toute la vague moderne main et machine.
Pourquoi Red Thread, Fil Rouge ? Un ancien proverbe chinois dit qu’un fil rouge invisible relie les personnes qui sont destinées à se rencontrer malgré le temps, la distance ou les circonstances. Le fil peut s’étirer ou se vriller mais il ne cassera jamais. C’est donc la mission que s’est donnée Jen, relier les personnes aux passions communes.
Fin mars-début avril, RachaelDaisy va passer une semaine complète en Floride, à Stuart, petite ville balnéaire et grand port de plaisance, à animer des ateliers sur sa manière bien particulière d’utiliser l’appliqué, les yoyos, le croquet, le Pine cone… Des dizaines de quilteuses auront la joie d’apprendre ces techniques avec la pétulante Australienne !
Samedi 4 avril 2020, ce sera une rencontre qui devait absolument arriver, car un Fil Rouge les relie depuis des années :
Betty Ford-Smith et RachaelDaisy ensemble pour un Trunk Show* !
*Trunk show : on montre sans façon tous ses quilts sortis de sa malle…
Je souhaite à chacune de surmonter les difficultés actuelles, pour RachaelDaisy les ravages climatiques – dans ses Blue Mountains australiennes, elle a été envahie par les fumées, heureusement pas par les flammes, puis c’est le déluge…- et pour Betty, des ennuis de santé qui tardent à se résoudre. Mais le Fil Rouge va faire son travail, réunir les Reines du Pine Cone !
Vous pouvez lire leurs portraits respectifs dans Les Nouvelles de mars 2017, je les avais déjà mises en relation à cette époque et depuis, chacune espérait LA rencontre…
Pour aller plus loin :
- mes articles sur le Pine cone quilt dans La Ruche des Quilteuses
- le blog de Rachaeldaisy
- le livre de Rachaeldaisy
- le site de Betty
Les Reines Victoria
Victoria, jeune princesse de père anglais et de mère allemande, devint une des plus grande reines du monde : pendant plus de 63 ans reine de la Grande-Bretagne et de l’Irlande, 33 ans reine du Canada, 24 ans Impératrice des Indes, et 21 jours (règne interrompu par sa mort) reine de l’Australie. Sa longévité marqua le 19e siècle, si riche en mutations avec l’industrialisation de l’Occident, l’apogée de l’empire britannique après la défaite de Napoléon, la révolution scientifique avec Darwin, la réforme artistique en architecture, en peinture et décoration intérieure avec Arts & Crafts… Nos voisins et amis britanniques ont bénéficié de plusieurs reines qui ont compté, alors que nous nous privions de cette possibilité avec la loi salique qui interdisait aux femmes de succéder au trône français…
Au cinéma, à la télévision, la reine Victoria se trouve campée sous les traits de maintes actrices, y compris tout récemment. J’en retiendrai une, juste avant le tournage des Sissi : Romy Schneider offrit le lumineux sourire de ses 16 ans pour interpréter la jeunesse de Victoria :
Au 21e siècle, il y a toujours une reine Victoria pour moi. Elle naquit dans le Minnesota rural aux hivers glaciaux, typique jolie fille de la campagne qui pousse comme un plant de maïs, grande fille toute simple à la grâce d’une mannequin au sourire ravageur… Elle apprit la couture avec sa mère, ne cessant de jouer avec les chutes de tissus, à inventer des trucs et des histoires pour sa poupée Barbie. Sa grande inspiration pour la vie est sa grand-mère, Elda, qui partagea les joies du patchwork à sa manière, avec quelques règles mais aussi beaucoup de libertés, telles qu’on les voit dans les quilts qui n’avaient aucune autre ambition que de bien réchauffer joyeusement la famille. Les quilts des femmes de sa famille sont osés, éclatants de couleurs, rassemblant d’improbables restes de vêtements, de linge de maison… C’est sur cet héritage que Victoria a construit son royaume.
En juin dernier, Victoria et moi avions une actualité similaire, la sortie d’un livre ! Une Première pour moi, une rétrospective (déjà!) pour Victoria. Playing with Purpose reprend le principe qui lui tient à cœur : créer, c’est jouer! Contrairement à ses trois livres précédents, pas d’explications techniques ici, mais l’ambition de voir cet ouvrage reconnu comme un « beau livre ». Aux États-Unis, il est des livres qu’on appelle des Coffee Table Books, des livres qu’on laisse intentionnellement sur la table du salon pour marquer une orientation artistique, une humeur du moment, une décoration qui parle de ses choix, ses coups de cœur, ses revendications.
Victoria est non seulement une artiste, une quilteuse qui crée des quilts hérités de la tradition avec une libération des codes et des couleurs, mais c’est aussi une influenceuse convaincante dans le monde des arts. Grâce à elle et d’autres, les quilts modernes acquièrent, au moins aux USA, un statut d’oeuvre d’art. Cette artiste est doublée d’une grande capacité à faire bouger les foules, enthousiasmer son public, elle est si charismatique ! Une Reine en son domaine…
Je suis très reconnaissante à Victoria de m’avoir offert la photo d’un de ses quilts, fait dans la lignée de l’héritage des quilts de Gee’s Bend :
Un quilt vu dans BeeBook !
J’aurai l’immense joie de rencontrer ma chère Queen Victoria en mars, je vous raconterai notre rencontre ! En attendant, je vais relire ses livres, si riches d’inspiration et de joie de vivre !
Edit : fausse information sur un site espagnol, Victoria ne sera pas en Espagne en mars prochain. Je suis très déçue…
Mai rose avec Sujata
Sujata Shah, une chère amie quilteuse vivant désormais en Californie, a publié en 2014 un livre devenu un best-seller, Cultural Fusion Quilts. Il marque une étape importante dans la compréhension des quilts créés avec des techniques de coupe amusantes, générant un résultat toujours unique. Son art est hérité de Gwen Marston, notre grande inspiratrice, qui ouvrit bien grand la porte de l’improvisation. A chaque fois que je feuillette son livre, j’y trouve de nouvelles idées ! Ce que j’y aime aussi, c’est son attachement aux artisanats du monde, sources inépuisables d’émerveillement.
Mes amies de la Ruche et moi avons maintes fois utilisé ses astuces pour enrichir nos quilts ! Ce livre est toujours disponible. Il ne sera jamais traduit mais les nombreux schémas rendent la compréhension des techniques très facile.
Ses couleurs sont la plupart du temps plutôt chaudes et intenses, comme un coucher de soleil d’été indien. Parfois seulement, Sujata utilise le rose, par petites touches. J’ai reçu en cadeau un de ses rares quilts roses !
De son propre aveu, le rose n’était pas une couleur qu’elle utilisait facilement, mais peu à peu elle y prend goût.
Sujata n’étale pas inutilement sa vie privée sur son blog ou les réseaux sociaux. Si elle le fait, c’est dans un but bien particulier, en général pour partager une information importante à ses yeux. J’avais été intriguée par son alerte sur la maladie de Lyme et les commentaires de plusieurs personnes également concernées… J’avais donc étudié le sujet puis, devant son importance, j’avais à mon tour relayé l’information. L’été dernier, grâce à cette sensibilisation, j’ai pris au sérieux la plaque rosée entourant une morsure de tique datant de 20 jours ; les antibiotiques prescrits précocement, les plantes achetées en Hollande (interdites en France…) m’ont aidée à combattre la plupart des effets. C’est Sujata qui m’a sauvée !
En fin de semaine dernière, Sujata montrait son nouveau quilt, fait de couleurs bien différentes de ses gammes habituelles. Une envie de rose…
Quilt fini juste en même temps qu’elle apprenait une nouvelle qui change sa vie : Sujata a découvert, 1 mois 1/2 après une mammographie négative, une grosseur alors qu’elle prenait sa douche. Grosseur qui s’avère maligne. Alors Sujata, avant son traitement de six mois, alerte les quilteuses : ne laissez rien passer…
Sujata ne manque pas de force intérieure, d’esprit positif, de ténacité… Souhaitons-lui un rétablissement rapide et complet, ainsi qu’à toutes celles qui subissent également cette attaque.
Octobre rose est une alerte annuelle pour nous rappeler de nous faire dépister… Aujourd’hui c’est Mai rose, car c’est tout le temps que nous devons rester attentives.
Sujata me fait l’honneur de participer à BeeBook, vous y trouverez un modèle exclusif, complètement dans l’esprit des coupes à main levée. Et là aussi, son quilt lumineux contient du rose, vous l’aimerez j’en suis sûre !
Gwen Marston
Gwen Marston nous a quittés il y a quelques heures, à son domicile de Beaver Island, une île du Michigan Lake.
Dans les blogs de quilteuses américaines se trouvent d’innombrables photos de cette dame à l’élégance naturelle et un humour vif qu’on devine dans cette mosaïque de photos :
Gwen eut des milliers de stagiaires, et heureusement pour les autres, écrivit une trentaine de livres. Ses premiers sont très proches de l’art amish, avec des gabarits en carton. Puis dans les années 1990, elle voulut trouver l’essence des blocs, les simplifier, utiliser le cutter rotatif, puis libérer les quilteuses des « il faut » et « il ne faut pas »…
En septembre dernier, LeeAnn m’a longuement parlé de la santé de Gwen qui faiblissait. Nous espérions pourtant qu’elle puisse profiter encore quelques années de sa retraite prise à… 80 ans.
Je l’avais invitée chez moi pour un stage informel en France en 2018, mais sa santé ne le permettait plus. Un exemplaire de BeeBook lui était réservé, elle m’a un jour appelée sa représentante officielle en France… J’essaierai toujours d’en rester digne.
Gwen Marston a montré la voie d’un patchwork contemporain, très joyeux, qui chante à mes yeux. Comme toutes les Gwennie Girls, j’ai perdu mon mentor et je pleure.
Sheila Frampton-Cooper et ses objets d’art du quotidien
De l’art pour embellir le monde, c’est le credo de Sheila Frampton-Cooper, cette artiste américaine venue trouver la douceur de vivre chez nous en France. Grâce à sa venue, il nous est facile de la rencontrer dans les Salons et expositions diverses, ou profiter de son expertise en stage. Cette fille transmet son énergie et son amour des couleurs avec passion !
Depuis plusieurs mois, Sheila préparait d’autres supports, pour que nous puissions profiter de la beauté de ses œuvres au quotidien, les voici sur son site depuis deux jours : des sacs à dos, des pochettes, des foulards (150 cm de côté !), des tapis de yoga… En voici quelques exemples :