Marie-Claude Bertin, une artiste indépendante

Encore une fois, je tiens à dire combien c’est agréable de créer de vrais contacts et de les entretenir, en participant à la vraie vie des organisations (associations, entreprises…) qui travaillent pour nous et pour notre passion. Marie-Claude Bertin participe activement à la revue Les Nouvelles de France Patchwork, et libres à vous de proposer des modèles comme elle ! Elle vient de m’adresser les photos d’un très joli ensemble, dans l’esprit libre qui la caractérise.

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Michelle Braun, un Soleil d’Alsace

Il est des personnes qui engendrent la bonne humeur, Michelle est ainsi. Dès qu’on est ensemble, on rigole de bon cœur ! Nous aimons toutes deux autant le monde des quilteuses, nous aimons enseigner notre passion, et pourtant nous faisons rarement le même style de quilts. C’est la beauté de notre domaine, il est varié, comme les personnalités que nous y rencontrons ! Et il y a de la place pour tout le monde 🌞.

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En Occitanie : ARTPELHOT 2023/1

Que le temps passe ! J’aurais voulu vous montrer les merveilles vues à Lacaze fin juin bien plus tôt, mais un joyeux cortège de visites, de stages, puis un hôte indésirable – Mr. Covid – m’ont éloignée de mon blog. À présent, toutes les expos sont démontées, restent les souvenirs et quelques photos ! Commençons par l’invitée d’honneur, Caroline Higgs.

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Anne Woringer au PAF 2023

Aujourd’hui et après-demain, mes projecteurs sont dirigés sur deux artistes françaises remarquables, que j’ai suivies au fil des articles de magazines depuis le milieu des années 1980. Elles font partie du creuset parisien à partir duquel le monde du patchwork français s’est développé avec le succès qu’on connaît ! Nous sommes toutes, ou presque, héritières de ce formidable élan initial dont j’ai déjà parlé à l’occasion de l’exposition des Filles du Rouvray au Château de Lacaze en 2021 (lire ici et ). Anne Woringer et Édith Raymond ont, pour leur part, tracé leur chemin personnel, que nous allons emprunter ensemble. Aujourd’hui, rendons visite à Anne Woringer.

Cerise sur le gâteau, ne manquez pas l’annonce du thème principal du Salon Pour l’Amour du Fil 2024 en fin d’article !

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De la magie chez Maryline

J’aime infiniment les quilts de Maryline Collioud-Robert et je suis sûre que nous nous entendrions bien si nous habitions près l’une de l’autre, c’est Annie la Tulipe 🌷🧡 qui me l’a dit 😊. Elle a un blog très riche en belles créations, en modèles futés, modernes et extrêmement bien expliqués.

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Avec Cosabeth

Avec Cosabeth, c’est une belle histoire d’amitié depuis quelques années. C’était une personne que j’admirais éperdument sans la connaître, à qui je rêvais de ressembler quand j’avais 20 ans, comme une fan peut s’enticher d’une star. La connaître bien plus tard en vrai fut une grande émotion, et la confirmation que, lorsqu’on suit son cœur, on ne se trompe pas. Oui, Cosabeth mérite entièrement mon admiration !

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La Route 66 – Mythique Mississippi

Mississippi, c’est la transcription du mot qu’utilisent les Ojibwés (Amérindiens des plaines, autour des Grands Lacs, aux USA et au Canada) pour parler du fleuve, « le père des eaux » qui serpentait dans les immenses prairies peuplées de quelques centaines de milliers d’Indiens nomades, d’animaux et plantes sauvages, pendant des millénaires…

Un Dreamcatcher, attrape-rêves ou capteur de rêves, est un objet du monde des Ojibwés. Dans les années 1960, les Ojibwés ont commencé à en fabriquer pour les touristes blancs et c’est devenu un très joli objet de décoration désacralisé. Certains autres Amérindiens leur en veulent toujours…  Un capteur de rêves se pose au-dessus du lit et capture, comme une araignée attrape des mouches, les cauchemars dans ses fils, pour ne laisser filtrer que les vrais rêves. Pour les Indiens, les rêves sont l’expression des besoins de l’âme, le moyen de communiquer avec le Grand Esprit auquel nous sommes tous liés.
Source photo: Img arcade

Embarquons sur ce fleuve, grande voie de communication qui coule du Nord au Sud, avec des dessins de Morris et un scénario de Goscinny dans un album qui évoque la course entre deux capitaines ennemis, à partir de la Nouvelle-Orléans jusqu’à Minneapolis.

La Nouvelle-Orléans a encore conservé le souvenir de la France.
En remontant le Mississipi, Lucky Luke nous fait découvrir les caprices et dangers de ce fleuve et plusieurs faits historiques. L’album est aussi vieux que moi, de janvier 1961, mais lui n’a pas pris une ride !

Les rides devraient simplement être l’empreinte des sourires.
Mark Twain

Ce qui a tout de même vieilli, c’est l’image du Noir flemmard mais sympa. De nos jours, politiquement incorrect.

Dans cet album de Lucky Luke, on retrouve la plupart des thématiques autour du fleuve : sa majesté, ses dangers, son utilité commerciale… Deux thèmes historiques y sont traités : la course folle de deux steamers (bateaux à aubes) en 1870 et un des premiers boulots d’un futur écrivain célèbre…

La course mythique en remontant le Mississippi

La bande dessinée nous raconte de manière assez fidèle la course engagée entre deux capitaines de steamers (bateaux propulsés à la vapeur grâce à une roue à aubes) en juillet 1870. Tous les coups étaient permis et l’envie de gagner était attisée par les paris gigantesques dans tout le pays !  Cette course particulière est restée fameuse, en raison de son enjeu : démontrer que les bateaux avaient encore un avenir en ralliant New-Orleans à Saint-Louis en moins de 4 jours, malgré la concurrence féroce du chemin de fer…

Avec Lucky Luke, les noms des capitaines et des bateaux sont changés, la ville d’arrivée aussi, mais l’ambiance est presque la même !

Ces courses n’étaient pas rares, elles se terminaient parfois par l’explosion de la chaudière et presque autant de morts que de passagers, la plupart ne sachant pas nager. Les milliers de bateaux sur le Mississippi transportaient des personnes, mais surtout des marchandises comme le charbon, le coton, le maïs, le blé etc. La contenance s’estimait en balles de coton (les ballots jaunes sur les images).

Pour la vraie course, les paris ont dépassé tout ce qu’on peut imaginer !


L’écrivain marqué à vie par le Mississippi

Samuel L. Clemens, 15 ans (en décembre 1850) déjà typographe à New-York…

Samuel Langhorn Clemens, alias Mark Twain, né dans le Missouri en 1835, fut un grand voyageur. Sa plume le distingue comme un des plus grands écrivains, son tempérament en fait un esprit ouvert, généreux, iconoclaste, facétieux… Que j’aimerais qu’existent + de Mark Twain dans le monde !

Dans 20 ans, vous serez plus déçu par les choses que vous n’avez pas faites que par celles que vous avez faites. Alors sortez des sentiers battus. Mettez les voiles. Explorez. Rêvez. Découvrez.

Voyager est fatal aux préjugés, à l’intolérance et à l’étroitesse d’esprit.

En France, on le prend pour un écrivain pour la jeunesse parmi d’autres (Les aventures de Tom Sawyer et Huckleberry Finn). Mark Twain est en réalité au pinacle des écrivains, un de ceux qui a exalté l’état d’esprit américain, dans son meilleur sens : le droit de chacun d’améliorer sa vie, l’optimisme qui fait avancer, le respect de toutes les religions, la liberté et la capacité d’entreprendre tout ce qu’on aime… J’aimerais prendre le temps un jour de le lire bien plus que les quelques romans lus lors mon adolescence. 

De retour à sa maison d’enfance en 1902, à Hannibal, village au bord du Mississippi, dans le Missouri. Elle est devenue un très beau musée en l’honneur de l’écrivain.

Twain était entièrement à l’aise par empathie avec tous et partout, mais avec une distance constante lui permettant un jugement sûr, très humain mais distancié. Son ironie, ses aphorismes m’enchantent. Alors à défaut de lire son œuvre dès demain, voici quelques citations :

Éloignez-vous des personnes qui tentent de modérer vos ambitions.
Les petites personnes font toujours cela.
Mais celui qui est génial vous fait sentir que vous aussi, vous pouvez être génial.

Je n’aime pas avoir l’idée de devoir choisir entre le paradis et l’enfer :
j’ai des amis dans des deux.

Il y a plusieurs choses humoristiques en ce monde ;
parmi elles, le fait que l’homme blanc se croit moins sauvage que les autres sauvages.

Il vaut mieux être un optimiste qui a parfois tort
qu’un pessimiste qui a toujours raison.

 

Enfant, Samuel Clemens avait cette vue du Mississippi de chez lui. Représentation artistique de John Stobart (1979).

Avant tous les autres, il défendait ardemment la cause animale :

Il n’y a que la vanité et la désinvolture de l’homme
pour croire qu’un animal est muet,
c’est parce que nos perceptions limitées
ne nous permettent pas de l’entendre.


Si l’on croisait les humains avec les chats,
cela améliorerait les humains,
mais ce serait une catastrophe pour les chats.


Si les animaux pouvaient parler,
le chien serait un compagnon plein d’une franchise maladroite
mais le chat aurait la rare élégance de ne jamais dire un mot de trop.


Plus j’en apprends sur les gens, plus j’aime mon chien.

Certaines phrases font écho aux livres de développement personnel actuels :

Ne vous disputez jamais avec des imbéciles
car ils vont vous ramener à leur niveau de bêtise
et vous battre sur ce terrain avec leur plus grande expérience.

Nous ne sommes rien d’autre qu’un pot-pourri d’ancêtres disparus.

Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait.

Quel rapport avec l’album de Lucky Luke ??

Goscinny et Morris empruntent des pans de la jeunesse de Mark Twain, quand vers ses 20 ans il commença à travailler sur un steamboat (bateau à vapeur) par fascination du milieu, après y avoir voyagé comme passager. Il fit connaissance de centaines de personnages hauts en couleurs, au franc-parler imagé, pour lesquels il se prit d’affection.

Il commença en bas de l’échelle, mesurant la hauteur d’eau du Mississippi pour que le bateau ne s’enlise pas. Il fallait que la jauge marque plus de 2 pieds de profondeur, et quand on criait « Mark twain », marque double avec l’accent, cela signifiait l’alerte d’une profondeur insuffisante…

La sonde était marquée tous les pieds (environ 30 cm) et on ne pouvait plus passer s’il n’y avait plus que 2 ou 3 pieds de profondeur.

Samuel Clemens fut vite capitaine de bateau, jusqu’à la déclaration de la Guerre de Sécession en 1861, puis partit ensuite vers d’autres aventures après 5 années de vie sur le Mississippi. Ses souvenirs lui donneront matière à écrire plusieurs formidables romans. Retranscrivant les accents locaux, décrivant les gens tels qu’ils étaient, il fut le premier grand écrivain réaliste.

Il raconta aussi une autre version de son pseudonyme, Twain/twin qui signifie double, jumeau. Sa mère avait attendu des jumeaux (ce qui n’est pas avéré…), et l’un est mort à la naissance :  Oui, a-t-il dit, je me demande qui, de mon frère jumeau ou de moi, est mort à la naissance, nous nous ressemblions tellement. Mark Twain avait une vision bien particulière de la vérité, à géométrie variable… Sujet inépuisable !

La vérité est la chose la plus précieuse que nous ayons.
Économisons-la.

Mentez courtois, que diable ! Avec aplomb et élégance.

La vérité est toujours plus surprenante que la fiction,
parce que la fiction doit coller à ce qui est possible,
alors que la vérité, elle, n’y est pas obligée.

Un mensonge peut faire le tour de la terre
le temps que la vérité mette ses chaussures.

Dans le doute, dites la vérité.

 

Samuel naquit 2 semaines après le passage de la comète Halley en 1835 ; reconnu comme le plus grand écrivain vivant, il écrivit un an avant sa mort :

Je vins au monde avec la comète de Halley en 1835. Elle reviendra l’année prochaine, et je m’attends à partir avec elle. Le Tout-Puissant a dit: “Voyez donc ces deux monstres inexplicables ; ils sont venus ensemble, ils doivent repartir ensemble”.

Intuition ? Accablement après la mort de ses proches ? Ultime ironie ? Il mourut 3 semaines avant le passage de la comète de Halley de 1910 qu’on ne voit que tous les 76 ans. Poussière d’étoiles…

Une Star du Midwest

Revenons un instant sur la Route 66, c’est fou comme on y croise des Harley-Davidson !

Superbe quilt fait de tissus et de tee-shirts, créé par notre autre Star de l’étape, Victoria Findlay-Wolfe. Ce modèle, Star Storm, est vendu ici. Attention, envoi postal (pas en PDF).

La source du Mississippi, ce fleuve qu’on a traversé près de Saint-Louis sur la Route 66, est dans le Minnesota, près de la frontière canadienne. C’est là qu’est née Victoria (déjà citée dans La Ruche des Quilteuses).

Les quatre livres de Victoria, par ordre de parution de gauche à droite.

Pour faire un lien avec l’article de l’étape 1, voici un autre quilt de la grande Victoria Findlay Wolfe (grande autant par sa taille que son talent), une belle tige poussée dans la campagne du Minnesota, près de la source du « Père des Eaux », « Old Man River ». Pour elle, le rouge éclatant s’appelle toujours le rouge McCormick :

Big Red, de Victoria Findlay Wolfe (2014) avec le sigle McCormick au centre du quilt et une bordure qui rappelle les traces profondes laissées dans les champs par les tracteurs.

Même si Victoria vit depuis des années à Manhattan (New-York City), elle ne manque jamais de rappeler qu’elle a grandi dans une ferme, que ses parents sont des éleveurs de bœufs au fin fond du Midwest et que sa grand-mère Elda faisait des quilts improvisés, avec ce qu’elle avait de disponible : elle sait d’où elle vient et l’héritage familial n’est pas un vain mot.

Son blog n’est plus alimenté, cela lui prenait sans doute trop de temps, mais son site est ici et Victoria poste assez souvent des photos sur Instagram.

Victoria m’a offert la photo d’un de ses quilts de style improvisé pour mon livre BeeBook (page 17), j’en ai été très honorée ! C’est une des artistes innovantes qui inspire les jeunes et moins jeunes et grâce à qui l’art du patchwork continue de vivre intensément.

BeeBook, édité en 2019 par France Patchwork, est un livre dont je reste très fière, en vente sur le site France Patchwork.

So long, quilters, writers, cowboys and drivers on Route 66!
Katell

Je ne peux pas respirer

Au cœur de ce week-end prolongé et ensoleillé, on a envie de respirer profondément et accorder son souffle à la nature.

Canopée dans les Pyrénées où je respire à fond !

 I can’t breathe, je ne peux pas respirer, répéta George Floyd, filmé pendant 7 interminables minutes. Le 25 mai dernier, il fut maintenu allongé, non armé, menotté, complètement inoffensif, pour l’utilisation supposée d’un faux billet de 20 dollars. Il ne pouvait plus respirer parce que le genou du policier appuyait sur sa gorge. Il en est mort lentement, devant témoins, devant caméra. Cette tragédie n’a d’autre origine que le racisme ordinaire et crasse de certains Blancs, toujours persuadés de leur supériorité sur un territoire gagné en massacrant inutilement les indigènes. Quant à la venue des Noirs, on sait qu’on ne leur a pas demandé leur avis. Il manque cruellement d’éducation et simplement d’humanité dans certaines cervelles. Un article rapide à lire ici peut vous aider à mieux connaître ce tragique événement, si vous n’avez pas suivi pourquoi les émeutes se succèdent depuis quelques jours aux USA.

A maintes reprises, on a cru que plus jamais ça, les Noirs, les Indiens, les Latinos et autres gagneraient une place digne dans leur société multicolore, le fameux melting pot dont s’enorgueillissent les Américains. Hélas, Rosa Parks, Martin Luther King ou Obama, prônant des actions pacifiques, n’ont toujours pas réussi à faire changer les mentalités de certains irréductibles, encore bien trop nombreux.

L’espoir est la conviction que le destin ne sera pas écrit
pour nous mais par nous,
par les hommes et les femmes
qui ne se contentent pas du monde tel qu’il est,
mais qui ont le courage
de refaire le monde tel qu’il devrait être.

Barack Obama

On n’y est pas encore… Des « bavures » se succèdent au fil des ans et ces faits divers font l’histoire.

I can’t breathe, je ne peux pas respirer, c’était déjà le symbole d’une autre tragédie du même genre, ci-dessous des photos de 2014 après la mort d’Eric Garner :

Malheureusement, on peut ressortir les tee-shirts…

Pour revenir un peu dans le passé, l’assassinat de Martin Luther King dans le Tennessee par un ségrégationniste blanc (sans doute n’a-t-il pas agi seul) en avril 1968, mit le feu aux poudres dans les quartiers noirs de nombreuses villes américaines. Quelques jours après à Chicago, onze morts (tous noirs) et des milliers de blessés furent déplorés, les policiers ayant été chauffés à blanc par l’injonction terrible du Maire, Shoot to kill, tirer pour tuer. Ensuite, il y eut mai 68… Ce terrible épisode est raconté en détails dans le nouveau livre de Gaëlle Nohant, La Femme révélée.

 

Chawne Kimber est prof de maths, mais aussi quilteuse, brodeuse, tricoteuse… C’est une des voix les plus fortes dans le monde artistique des arts textiles et je suis son blog depuis des années, séduite par ses couleurs, ses maquettes, et aussi ses messages. Elle créa son quilt le plus puissant après cet autre drame de 2015 (un parmi bien d’autres), tellement proche de celui de la semaine dernière à Minneapolis, que cette répétition donne envie de pleurer. Eric Garner était un petit délinquant de 44 ans, en charge de 6 enfants, connu pour vendre des cigarettes à la sauvette. Un jour funeste de 2014, alors qu’il était assis tranquillement sur un banc, il a été reconnu et pris à partie par des policiers qui l’ont immobilisé par une technique d’étranglement interdite et il en est mort, après avoir répété « I can’t breathe ». Inutile d’ajouter que Eric Garner était noir et les policiers blancs.

C’est l’expression très forte de Chawne Kimber, The One for Eric G., 2015. Photos de The Plaid Portico.
Ce quilt a été acheté par le Michigan State University Museum en 2016.

Chawne utilise souvent des mots, des phrases qui donnent du sens à ses quilts.

Il me manque de l’espoir. Photo de son blog Completely Cauchy
Je ne suis toujours pas libre, photo Completely Cauchy
Love is Love is Love, photo de son blog Completely Cauchy
Manifeste féministe/humaniste, photo de son blog.
Cacophony, photo de son blog

Shawne aime par-dessus tout la récupération de tissus, le quilting improvisé, héritage du quilting de ses ancêtres. Et chaque bout de tissu trouve sa place un jour. Et Gwen Marston tout comme les quilteuses de Gee’s Bend l’inspirent. Et toutes ces lettres piécées sont inspirées du livre Word Play Quilt de Tonya Ricucci. Je me sens de cette famille, toute petite parmi les grandes !

Chawne est une participante régulière du QuiltCon, le grand festival de quilts modernes. Ici en 2016, photo d’ici.

 

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Le quilt I can’t Breathe a marqué les esprits en 2016 au QuiltCon, à juste titre, les projecteurs du Los Angeles Times se sont dirigés sur Chawne.

Une autre particularité de cette artiste, c’est qu’elle a fait son autoportrait à plusieurs reprises, tout comme Frida Kahlo, mais en textile ou en broderie. Une démarche résolument différente des selfies à la mode ! C’est bien plus une recherche de sa propre identité, et pour Chawne c’est sans doute un questionnement sans fin sur la place de la femme et le racisme. Elle dit répondre, en plusieurs facettes, à qui je crois que tu crois que je suis…

Self Study #1, Completely Cauchy
Self Study #6 – Son frère était « le petit génie », sa sœur était « la toute mignonne », et elle… Tout le questionnement de l’identité de l’enfant dans la fratrie… Article ici.

Ce ne sont que quelques facettes de cette artiste, visitez sa galerie de quilts ici sur Flickr, lisez son blog Completely Cauchy.

En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est
le privilège de vivre, de respirer, d’être heureux.
Marc Aurèle

Respirons. Les anciens malades les plus graves du COVID19 semblent garder des séquelles irréversibles aux poumons. D’autre part, de nombreuses pathologies contemporaines sont dues au stress, au manque d’activation de notre nerf vague, c’est pourquoi je viens de m’acheter ce livre pour redevenir ZEN :

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Portez-vous bien, respirez !
Avec toute mon amitié,
Katell

 

 

Le Baiser…

Le baiser est notre arme la plus forte, mais il faut craindre de l’émousser. Sa valeur, ne l’oublie pas, est relative, purement convention. Elle change sans cesse suivant les circonstances, les dispositions du moment, l’état d’attente et d’extase de l’esprit.
Le baiser – Guy de Maupassant

 Il est des œuvres d’art, comme des baisers, basés sur des malentendus.

Dans une rue de Vilnius, capitale de la Lituanie. Photo Petras Malukas/AFP – Artiste : Mindaugas Bonanu

Des photos de cette fresque murale, dévoilée le 13 mai 2016, ont fait le tour du monde. Elle symbolisait l’entente affichée alors entre Vladimir Poutine, dirigeant de la Russie, et le candidat iconoclaste et inattendu à la présidence des États-Unis d’Amérique, Donald Trump. Beaucoup ont simplement compris ce dessin satirique comme s’ils étaient tournés en ridicule avec une relation « contre nature » comme une complicité homosexuelle, encore si mal vue, mal comprise, mal acceptée dans notre monde… et en particulier en Russie. C’est en tout cas la lecture primaire de cette peinture graffiti, pourtant si puissante qu’elle est érigée en oeuvre d’art à décrypter.

Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître🎶 (La Bohème, Aznavour)… alors je crois que tous mes lecteurs s’en souviennent ! L’Union Soviétique et le bloc de l’Est choquaient avec leurs goulus baisers entre chefs politiques ! C’est bien la référence d’origine de la fresque de Vilnius, et cette photo en particulier :

Cette fabuleuse photo est celle d’un photographe français, Régis Bossu/Sygma. 
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La photo a été reprise sur un vestige du Mur de Berlin par Dmitri Vrubel en 1990. Traduction de la légende en allemand : Mon Dieu, aide-moi à survivre à cet amour mortel. C’est une icône de la pop culture !

C’est la plus connue de toutes les embrassades qui nous parvenaient de l’autre côté du Rideau de Fer, Leonid Brejnev et Erich Hoenecker à Berlin, à l’occasion du 30e anniversaire de la RDA (=Allemagne de l’Est) en 1979. Dans la Russie traditionnelle, le bisous sur la bouche en deux êtres humains est un signe de paix, d’amitié, de cordialité. Dix ans après, celui avec le même Hoenecker et Gorbatchev pour les 40 ans de la RDA, toujours à Berlin, fut plutôt considéré comme le baiser de la mort :

Gorbachev et Hoenecker, en 1989, un mois avant la chute du Mur de Berlin… Écoutez le podcast de 5 mn de Michel Scott à ce sujet ! 

Autres baisers de la Mort, ceux de la Mafia où un baiser signe l’arrêt de mort, il bacio della morte, voir le film de Cosa Nostra ou Le Parrain 2, sans doute hérités du baiser de Judas… qui pourraient bien avoir leur place dans le monde politique !

En 2011, Benetton fait une campagne publicitaire très controversée, inspirée de ces embrassades, unissant deux adversaires politiques avec le mot Unhate, Ne hais point.

Et bien plus récemment, en 2018, on s’est amusé de notre président Macron reprenant ces codes confus de fraternité ou d’audace à la française… Les Américains parlaient de Bromance, contraction de brother (frère) et romance. D’autres souvenirs remontaient à la surface, les fameux baisers russes !

Revenons au Baiser de Vilnius (Lituanie) entre Trump et Poutine. Dans la nouvelle Russie, les embrassades politiques à la Russe ont cessé avec Poutine. Soucieux de son image virile chez lui et dans le monde, il a rompu avec la tradition de son pays.

Un couple s’embrasse devant le graffiti montrant le Président russe Vladimir Putin, à gauche, et le candidat Républicain Donald Trump, sur le mur d’un bar dans la vieille ville de Vilnius, Lituanie, le 14 mai 2016. (AP Photo/Mindaugas Kulbis). Plus à gauche, il a été ajouté le slogan « Make everything great again », en référence au Make America great again de Trump.

Il a doublement marqué Maryte Collard, une amie quilteuse, Lituanienne de naissance, devenue Américaine. Elle a raconté en 2017, alors qu’elle participait à « Threads of Resistance », Les Fils de la Résistance (un mouvement artistique contre l’élection de Donald Trump) pourquoi elle avait interprété la fresque murale en quilt. Vous avez l’original ici en anglais ; en résumé, cette scène imaginaire illustre la connivence dangereuse entre ces deux hommes, en particulier pour la paix dans les pays proches de la Russie mais aussi dans le monde. Les Pays Baltes sont une zone tampon entre la Russie et l’OTAN, ils pourraient avoir un rôle-clé dans la politique mondiale. Déjà, avec ce Baiser, ils sont entrés dans l’Histoire de l’art contemporain.

The Kiss, Maryte Collard, créé avec l’autorisation des créateurs de la fresque Dominykas Ceckauskas (propriétaire du restaurant) et Mindaugas Bonanu (artiste), une superbe interprétation de la peinture de street art en textile.

Voilà, en un temps où les baisers sont déconseillés, j’ai souhaité simplement vous distraire un instant !

Bisous virtuels et néanmoins très amicaux,
Katell

Site, galerie et blog de Maryte Collard : http://marytequilts.eu/