À St-Nicolas-de-la-Grave (82)

Hier les Abeilles sont allées voir l’exposition d’un club près de Moissac, dans le Sud-Ouest du Tarn-et-Garonne, à St-Nicolas-de-la-Grave. Nous y avons rencontré plusieurs amies, de belles retrouvailles ! Et nous en avons pris plein les yeux…

Ce qui étonne, c’est la variété des ouvrages, ainsi que leur nombre, puisqu’elles font une expo tous les deux ans. Ces vingt quilteuses brillent dans bien des domaines : objets décoratifs, livres textiles, sacs, boîtes et pochettes, et bien sûr des quilts de style Country, des Modern quilts, des boutis, de beaux traditionnels… Beaucoup de belles choses à voir ! Pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte, en voici juste quelques photos, pour vous mettre en appétit.

Ambiance campagnarde avec des fleurs, un vélo…
Création de Marie-Hélène, avec un ensemble de tissus à la Mondrian. Un coup de coeur !
On reconnaît aussi des modèles de nos magazines préférés, comme Simply Moderne, et j’apprécie les pancartes qui mentionnent les sources.
Ce quilt très réussi est une interprétation du modèle d’Andrée, qui se trouve dans mon livre BeeBook.
Une liquette toute simple à laquelle Isa a donné une nouvelle vie : au dos, une poésie à découvrir ! C’est dans l’esprit de Nadine Levé qu’elle, comme moi, apprécions tant. Le chapeau de paille fut probablement fait à Caussade (82) ou le village voisin Septfonds. On y faisait sur mesure les canotiers de Maurice Chevalier, tout comme les capelines des ramasseuses et vendeuses de violettes de Toulouse, comme celui-ci.
Cette veste à l’esprit britannique est l’œuvre d’une copine et admiratrice de Nadine Levé et Léa Stansal, Isa Doc, nouvellement dans la région. C’est So British, mixant la culture littéraire traditionnelle la plus belle et distrayante avec la pop culture moderne et parfois provocante… Love this Jacket ! Irrésistible, je la baptise Jacket Swinging London ! Le plus extraordinaire est qu’Isa a vu ma sincère admiration… et me l’a offerte !!! Je la récupèrerai après l’expo…

Vous découvrirez beaucoup d’autres ouvrages si vous pouvez aller à St-Nicolas, les amies vous attendent jusqu’à lundi soir ! Dans les deux mois à venir, de nombreuses expositions de clubs sont prévues dans nos départements, allez-y ! Certaines manifestations souffrent du manque de public depuis le début du covid. Quel dommage…

Pour ma part, je vous donne rendez-vous au Salon de Toulouse :

Et bien avant pour de prochaines découvertes et aventures par ici !
Katell

S’offrir de nouveaux horizons

Des petites villes bien de chez nous ont parfois une renommée inattendue ailleurs. Entre Agen et Montauban, tout près de Moissac et Castelsarrasin, le village de Saint-Nicolas-de-la-Grave se remarque d’abord par son lieu stratégique, à la confluence du Tarn et de la Garonne. C’est un endroit préservé, refuge pour les oiseaux.

La réserve ornithologique est à peine à portée d’objectif, d’après le photographe Claudio Boaretto. Les oiseaux semblent donc bien tranquilles !
Je suis passée en voiture sur ce pont qui a la particularité d’enjamber à la fois la Garonne et le canal d’entre-deux-mers. Il a été rénové depuis, mais pas élargi ! On serre les fesses si, d’aventure, on croise un autre véhicule… mais ça passe ! Son histoire prouve l’impétuosité des flots garonnais : deux ans après son inauguration, en 1852, le pont s’écroule. En 1858, son tablier chute lors d’une crue mémorable. Depuis, ses fondations ont été renforcées avec des moyens plus modernes, les suspensions adaptées et il fait l’objet d’entretiens réguliers.

Le village nous enchante par le caractère de ses beaux bâtiments de brique ou de fer (la halle centrale), une qualité de vie préservée, une ambiance chaleureuse :

Mais celui qui fait sa renommée aux États-Unis, c’est Antoine Laumet, né ici en 1658. Il est bien plus connu sous le nom qu’il s’est attribué, le Sieur de Lamothe-Cadillac. Je vous avais raconté son incroyable histoire en été 2020 et vendredi dernier, j’ai eu le grand privilège de me faire ouvrir la porte de sa maison natale. Entièrement rénovée grâce à des volontés locales et la municipalité de Detroit reconnaissante, elle est devenue le Musée Cadillac, en l’honneur de ce Gascon qui s’est créé une vie à son image, hors du commun !

Danielle, passionnée d’art et de culture – et de patchwork! – a été ma guide attentionnée, elle m’a fait vivre la vie tumultueuse de ce téméraire Gascon. J’ai beaucoup appris, appréciant la qualité de la mise en contexte de l’histoire, hors des légendes… Cette vie est suffisamment extraordinaire pour ne pas avoir besoin d’en rajouter ! On peut visiter en se contentant de lire les panneaux, mais écouter un(e) bon(ne) guide est irremplaçable.

Buste créé par Délie Duparc

Cet homme, excessif en tout, a illustré sa Gascogne natale par son intrépidité, sa ténacité, sa passion de l’aventure, son intelligence des plus déliées et son remarquable sens des affaires.
René Toujas
 Le Destin extraordinaire du Gascon Lamothe-Cadillac de Saint-Nicolas-de-la-Grave fondateur de Detroit, Ateliers du Moustier, Montauban, 1974

Une peintre locale, Patricia Blanchet, a réalisé l’été dernier une splendide fresque murale dans l’entrée ; elle représente le fortin créé par Lamothe-Cadillac, entouré de cette nature idéalisée qui ressemble au paradis, avec des bosquets d’aspens, mes arbres américains préférés, des oiseaux, ainsi que des personnages qui discutent en toute quiétude et courtoisie… Trois murs qui nous immergent dans la fin du XVIIe siècle dans la région des Grands Lacs ! Et savez-vous que les Français s’entendaient très bien avec la population autochtone américaine, bien mieux que les Anglais ?…

Pour tout renseignement complémentaire, vous pouvez vous référer à cet article de Tourisme-Occitanie, vous avez un numéro de téléphone pour organiser votre visite.

Lamothe-Cadillac s’est offert une vie à son image, voguant vers des horizons inconnus. Il est même devenu mondialement connu, indirectement, grâce aux voitures qui portent le nom de Cadillac en son honneur. Moins connue, la chanson d’Etienne Roda-Gil écrite pour Johnny, rend hommage au Sieur de Cadillac !!

En patchwork, nous pouvons aussi élargir nos horizons. Le club de patchwork de St-Nicolas est très réputé depuis des décennies pour la qualité de leurs quilts faits à la main. J’ai cependant été sollicitée par Isabelle pour montrer quelques techniques permettant de s’amuser à modifier ses habitudes. On ne jette pas tout par la fenêtre, mais on prend quelques idées pour moderniser ses ouvrages, changer de style, se faire plaisir sans la crainte du cutter ou de la machine à coudre. Cap sur l’improvisation, sur l’acceptation de l’imperfection, la réjouissance des effets inattendus au lieu de la réplique exacte ! En une journée, les idées ont fusé, avec des périodes d’incertitude puis la joie de la réussite… Bravo à chacune d’entre vous d’avoir osé dépasser votre zone de confort avec le sourire et beaucoup de rires, et merci infiniment pour votre accueil si chaleureux !

Vous pourrez compter sur moi pour annoncer votre prochaine exposition en 2023 et surtout, je viendrai l’admirer avec mes amies Abeilles, avec grand plaisir !

La créativité autorise chacun à commettre des erreurs.
L’art c’est de savoir lesquelles garder.

Scott Adams (dessinateur de BD)

Bon dimanche à tous, et offrez-vous peut-être de nouveaux horizons !
Katell