Die Übung macht den Meister

C’est un des proverbes allemands que j’ai adoré découvrir quand je vivais à Hambourg ! Il me vient bien plus naturellement que son équivalent français, « c’est en forgeant qu’on devient forgeron », et sa traduction mot à mot est « l’exercice (l’entraînement, la pratique) fait le maître »…

En début de semaine je l’ai mis en pratique en m’accordant un exercice ludique de quilting libre à la machine. En général, je quilte à la machine des lignes plutôt droites, avec l’aide du double entraînement de ma Pfaff. Mais dessiner à l’aiguille me tente aussi ! Le livre de base que je vous recommande chaleureusement est celui de Fanny Viollet (éd. L’Inédite) :

fanny QF

Elle y explique bien tout ce qu’il faut savoir sur le fonctionnement de notre machine à coudre, les habitudes à acquérir… et tout ça en français, avec de nombreuses photos explicatives ! Paradoxalement, toutes ses explications ne sont pas pour le quilting en piqué-libre mais principalement pour la broderie, c’est cependant un livre qui m’aide beaucoup avec ses précieux conseils. Je crois même que c’est cette dame qui a, le première, utilisé la locution « piqué-libre » en français.

Plus nouveau et drôlement bien fait, le DVD de Nathalie Delarge Dionis nous enseigne le B.A. BA du quilting en piqué libre. Elle travaille sur une Long-Arm (machine à grand espace) mais on peut tout aussi bien travailler avec une machine à coudre domestique.

Le dernier blog découvert sur le piqué libre (grâce à Emma) est The Inbox Jaunt : des idées de dessins magnifiques, à essayer surtout sur tissu uni, c’est si joli…

Le truc à avoir en tête est que l’aiguille est notre crayon ! On doit déplacer l’ouvrage comme on déplacerait une feuille sous un crayon fixe. Die Übung macht den Meister…

Ma feuille d’exercice, avant de me mettre à quilter un grand ouvrage, est un rectangle d’environ 30 x 60 cm, fait de patchwork en confetti incluant quelques lisières. De la vraie récup ! Mise en sandwich :

001

Puis j’ai quilté des dessins tout droit sortis de cet excellent livre pour des idées modernes de quilting, die Übung macht die gute Quilterin, la pratique fait la bonne quilteuse :

QF free motion

Et j’ai fait du zigzag tout autour. Ah !! Vient le moment tant attendu et redouté de la pose d’une fermeture à glissière ! Je me suis directement inspirée d’une pochette offerte par l’adorable Yaritza Bianchi, déléguée France-Patchwork de la Drôme. Voici une photo pour vous l’expliquer rapidement :

QF pose ferm

Après avoir cousu la fermeture endroit contre endroit, on plie pour avoir les dents en haut et on les fixe en place avec une ou 2 coutures. C’est épais mais une aiguille de 80 en vient quand même à bout. Il reste à fermer les côtés (attention à laisser la fermeture ouverte !!) et coudre des triangles pour l’assise de la pochette.

QF trousse envers

Pochette retournée finie, 2e version (aux petits triangles, voir dessous !)

QF trousse finie

Les triangles étaient trop grands, la pochette est peu gracieuse ! J’ai donc utilisé le découd-vite pour réparer l’erreur. Die Übung macht die  gute Näherin, la pratique fait la bonne couturière !

finie

Voilà, elle me plaît mieux ainsi !

Pour la Bergerie

Une de mes amies a sa maison familiale dans un tout petit village de l’Aveyron. C’est son havre de paix des fins de semaine et une bonne partie de l’été. L’air pur, la qualité de la vie y attirent depuis peu de jeunes couples, lassés de la vie stressante en ville. Quel plaisir de voir ces vieilles maisons à qui on offre une nouvelle jeunesse ! Chez mon amie, c’est la Bergerie, aux dimensions généreuses et aux murs de pierre séculaires, restaurée au fil des ans pour offrir à la famille et aux amis une grande pièce accueillante.

Cet été j’e lui ai confectionné un petit chemin de table original dans les couleurs qu’elle affectionne pour aller sur leur table dans la Bergerie. Juste avant de l’offrir, je lui ai tiré le portrait sur ma terrasse :

pour la bergerie

Cela ira bien mieux sur leur table rectangulaire ! Ses dimensions : 28 x 76 cm.

chemin bergerie

Pris à l’intérieur, les couleurs changent singulièrement… Le secret de ces ondulations réside dans la coupe. Vous choisissez 5 tissus, coupés de lisière à lisière d’une hauteur ici de 6,5 cm (c’est ici un reliquat d’un Jelly Roll, ensemble de bandes de tissus pré-découpés). On les assemble pour en faire un pavé. Puis on les coupera en trapèzes avec une règle originellement faite pour les assiettes de Dresde (voyez la règle « easy dresden » ici). Il faut alterner le sens des trapèzes, les couper tête-bêche tout le long du pavé. Ensuite, j’ai organisé les tranches 3 par 3 pour créer les ondulations.

Si ces petites explications ne sont pas suffisantes et que cela vous intéresse, je pourrai en faire un tuto avant Noël !

Bergerie

Addendum  ici le tuto promis : https://quilteuseforever.wordpress.com/2013/11/10/le-chemin-de-table-de-lavent-2013/

Voyages décousus* autour du Monde

Depuis quelques mois, de nombreuses quilteuses américaines s’affolent autour d’un modèle de la Reine du Scrap Bonnie Hunter, qui date pourtant de 2005 déjà. Il s’agit de « Scrappy* Trips around the World » qui moi aussi m’enthousiasme ! Ses explications sont lumineuses avec ses multiples photos. Si vous souhaitez vous lancer en centimètres, les bandes à découper sont de 6,5 cm x 40 cm (39 + 1 cm d’ajustement). Surtout ne négligez pas le sens de repassage des bandes, c’est LE truc qui vous permettra de réussir un superbe quilt !

bonnie hunter scrappy trips

Quilt de Bonnie Hunter

Pour se donner des idées, se motiver et s’entraider, un groupe existe sur Flickr, vous pouvez y visionner plus de mille  six cents photos de scrappy trips et pourquoi pas vous y inscrire !

Tandis que les « petits voyages », faits de 4 blocs, rivalisent de beauté, certaines quilteuses préfèrent disposer ces blocs de manière différente, soit très traditionnelle, soit plus personnelle. LeeAnn, de Nifty Quilts, en a récemment terminé un, disposé « à l’ancienne », c’est-à-dire avec un centre unique :

trip nifty quilts

Superbe effet scrappy chez Nifty Quilts !

C’est cette option que j’avais aussi préférée pour le quilt fait pour la colocataire de ma fille :

voyage-pour-gaelle1

J’ai bien aimé faire un grand centre très coloré pour finir avec des bleus en bordure.

Ensuite, LeeAnn  de Nifty Quilts a succombé au plaisir d’en faire un aux multiples centres, tout en rouge :

red! nifty quilts

J’adore ce quilt tout rouge de LeeAnn !

Moi aussi j’ai préparé des carrés pour faire ce modèle mais je me perdais dans les infinies possibilités que vous pouvez voir ici. Tout a été rangé dans un carton jusqu’à ce que, récemment, l’envie me prit de ressortir ces carrés aux couleurs de brique et de pastel… toujours en préparation, mais je n’ai jamais été aussi proche de la fin 🙂

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*Scrappy se réfère dans le monde du patchwork au principe d’utiliser un maximum de tissus, le plus souvent des restes d’autres quilts ou de la récupération. Pourtant dans l’anglais courant, il peut se traduire par « décousu », « brouillon », « incomplet »… D’un mot péjoratif les quilteuses en font fait une notion enthousiasmante !

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Des potirons pour Halloween

Cela fait maintenant six ans que j’ai fêté Halloween à New York City avec ma famille, c’était bien dépaysant ! Quelle débauche de costumes, de rires et de fantaisie ! Les Américains adorent cette fête, héritage des traditions celtiques d’Irlande et d’ailleurs, pendant laquelle on aime se moquer un peu de notre crainte de la mort, afin de mieux la supporter…

Combien de millions de « pumpkins » américains sont-ils récoltés chaque année pour fêter Halloween ?…

Malheureusement, cette année, l’ouragan Sandy balaie cette fête des enfants, petits et grands… Tant de travail est nécessaire pour se remettre de ce terrible accident climatique qui dévaste cette partie si peuplée… Je suis de tout coeur avec vous, amis américains, ce qui vous atteint me touche personnellement.

Aujourd’hui, c’est la Pennsylvanie qui va voir passer le gros de cette tempête. Même si des Amish vivent dans de nombreux Etats, c’est là qu’est leur berceau américain. A noter que les Amish, fidèles à leurs spécificités, ne fêtent pas Halloween, tout au plus décorent-ils leur intérieur de quelques potirons  (non creusés) qui attendent d’être consommés… Ces cultivateurs, souvent bios ou presque, fournissent les fameuses boules orange à des milliers de familles ! Leur propre cuisine automnale est également bien riche en soupes, cakes et tourtes au potiron… Pour savoir un peu comment se nourrissent les Amish, vous pouvez lire ce petit article. Leur nourriture est proche de la cuisine campagnarde allemande, très riche… mais ils se dépensent physiquement toute la journée, d’où une surcharge pondérale quasi inexistante chez eux ! En tout cas, le potiron est excellent pour la santé…

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En Europe continentale, en France en particulier, nous avons maintenant un certain rejet pour cette fête car elle a été accompagnée dans les années 90 d’une débauche de petits objets parfois de très mauvais goût et d’un pâle copié-collé des traditions américaines dont la greffe n’a pas pris.

Idée de jolie décoration pour Halloween (Google)

Il n’en reste pas moins que l’on peut se réjouir de célébrer le milieu de l’automne avec de belles décorations, des bouquets de feuilles aux couleurs chaudes, des marrons, des pommes de pin… et des potirons !  A l’origine, les Irlandais utilisaient des navets ou des rutabagas pour faire des lanternes* ; les émigrants ont profité de ce merveilleux gros ballon orange, découvert sur place en Amérique, pour adapter leurs traditions du vieux continent.

Moi j’aime retrouver des décorations saisonnières, vous aussi peut-être ? Je vous propose donc deux modèles de potirons que vous pourrez sortir avec joie tous les ans ! La famille orange pourra même s’agrandir d’année en année…

En premier plan, le potiron inspiré du modèle Quiltmania. Et parmi les vrais potimarrons du jardin, vous avez une « citrouille de Cendrillon », aux côtes plus marquées.

1. Le potiron Quiltmania

Dans un très ancien Quiltmania (le n°7, automne 1998), vous avez un superbe modèle de potiron aux tranches habituellement marquées par une ficelle. Pour ma part, j’ai cherché plusieurs coloris pour faire une petite fantaisie, à vous de choisir ! Le modèle est signé Marie-Thérèse Bazin. Ce numéro étant épuisé depuis longtemps, j’espère ne froisser personne en vous photographiant cette double page explicative :

Les tranches ne sont pas tout-à-fait symétriques. Agrandissez en cliquant pour recopier !

2. La citrouille de Cendrillon

Il y a quelques années, Maïté recherchait désespérément un modèle de grosse citrouille avec les côtes saillantes. C’est dans un ancien Burda allemand des années 80 que j’ai trouvé ce modèle provenant directement des Etats-Unis. Pour toutes les Abeilles, j’en avais alors fait une fiche, en voici la copie et les gabarits. 

Le Bon Potiron pour Maïté

Fournitures :

Tissu  couleur potiron : 20 cm en 140 cm
Tissu vert : carré de 16 cm
Fil machine (orange si vous avez, sinon gris ou beige foncé)
Fil solide (à quilter par exemple) vert et roux pour la couture à la main
Ouatine de rembourrage
Facultatif : ciseaux cranteurs

 

Ce gabarit mesure, de pointe à pointe de croissant (en ligne droite) 18 cm environ. Vous pouvez à volonté agrandir le modèle pour faire des citrouilles géantes !

A – Avec le tissu potiron

Plier le tissu en deux, endroit à l’intérieur, afin de pouvoir dessiner 8 fois le gabarit A (en croissant de lune) en séparant chacun d’1,5 cm minimum. Ne pas oublier de marquer aussi le repère du milieu.

Ensuite, dans l’ordre que vous préférez : découpage des croissants (en laissant mini 8 mm autour en marge de couture) puis piquage de chaque courbe interne ou bien : couture des courbes internes puis découpage (ce que je préfère, c’est plus rapide, le tissu ne glisse pas). Chaque couture doit commencer et finir par un point d’arrêt, sans empiéter dans les marges. Réglez bien votre machine, la tension doit être forte pour qu’on ne devine pas trop les points quand vous rembourrerez ; de même réglez la longueur de point à 2 maximum. Si vous avez des ciseaux cranteurs, profitez-en !

Marquez les milieux de croissant, simplement en pinçant les deux épaisseurs au niveau de la marque. On va maintenant assembler les courbes extérieures en épinglant juste au niveau du centre.

A la dernière couture, laissez un espace d’une dizaine de cm (pas à une extrémité) pour pouvoir retourner et remplir le potiron, mais auparavant fermez chaque extrémité avec une « couture sauvage » qui sera cachée ultérieurement.

Retourner, puis bourrez de ouatine ; si vous faites un très gros potiron, n’hésitez pas à remplir le centre de restes de coupes de tissus, de fils divers, de collants filés, de bouts de molletons… Refermez l’ouverture au fil roux.

B – Avec le tissu vert

Avec le gabarit B, découpez le tissu pour faire la tige. Plier le tissu endroit contre endroit, coudre la couture droite et le sommet à la machine. Bourrez souplement et appliquez au fil vert au sommet du potiron : cela cachera la jonction des 16 coutures ! 
Et pour cacher la base, coupez un rond d’environ 4 cm de diamètre dans le reste de tissu vert, faire à la main un rentré de 5 mm tout autour et appliquez sur la base du potiron.

HAPPY HALLOWEEN  !

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*Pour en savoir plus sur les origines d’Halloween, vous pouvez lire ces deux articles de guide-irlande.com :
Samain : la fête celtique
Jack o’ Lantern : le conte de la lanterne

Comment coudre un oiseau de Spoolsewing ?…

Depuis la parution de ces articles (celui-ci et celui-là), j’ai eu plusieurs questions concernant la couture de ces oiseaux :

… et je me suis rendu compte que le problème venait juste d’un petit mot : fold. Certaines ne le voient pas, d’autres ne le comprennent pas (sur le patron offert par Spoolsewing). Cela signifie que, simplement, le tissu doit être plié afin d’avoir les 2 côtés de l’oiseau et qu’on ne doit pas découper à cet endroit.

Comme j’étais prête à coudre un nouvel oiseau, voici quelques photos explicatives pour vous donner encore plus envie de coudre, vous aussi, des oiseaux qui ne seront jamais malheureux chez vous !

Tout d’abord, j’ai découpé en rhodoïd les formes pour faire un oiseau. Les coutures sont comprises et il faut les poser ainsi sur les tissus, marquer le tour au crayon, découper sur le trait :

Je commence à coudre les deux pièces ensemble en commençant côté queue, en laissant environ 5 mm de marge de couture (je ne prends pas le temps de marquer ce trait, c’est facile de coudre directement à vue d’oeil). Je ne suis pas spécialiste de la couture à la main alors si moi j’y arrive, vous aussi !

Une fois au bout du ventre (qui ressemble tant à un poisson 🙂 ), sans couper le fil on continue à coudre vers le bec, jusqu’au sommet de la tête. Attention à ne pas faire un « bec » sur la tête ! Il faut poursuivre de quelques points supplémentaires, le long du dos, pour que ce soit joli. Vous pouvez cliquer sur toutes ces photos pour mieux voir les détails.

Ensuite, retour vers le centre du ventre où on reprend la couture de l’autre côté vers la queue.

Il reste à bourrer l’oiseau, j’utilise une baguette japonaise pour m’aider à pousser la bourre :

Il reste ensuite à fermer à points glissés l’extrémité de la queue. Mes oiseaux étant cousus pour un mobile, j’utilise de la bourre légère. L’Abeille Christine, elle, fait des oiseaux à poser, elle les remplit donc de riz.

Et voici un nouveau-né, déjà espiègle à l’assaut d’un potiron ! Ce nouvel oiseau est fait avec ce si joli batik que m’a offert Madeleine. Merci chère Amie-Abeille !

Cerise sur le gâteau ce dimanche, j’ai bien amusé mes enfants en prenant ces photos au fur et à mesure que je cousais ce piou-piou…

NB 1 : Ne vous étonnez pas de la position de l’aiguille, je suis gauchère… En clin d’oeil, je justifie mon texte à droite aujourd’hui 😉

NB 2 : la couture à la main de cet oiseau se fait réellement vite, mais si vous préférez vraiment coudre à la machine c’est possible, j’en ai cousu plusieurs ainsi. La partie délicate est autour du bec, il faut éviter à tout prix que l’aiguille entraîne le tissu à l’intérieur de la machine ! Deux catégories de solutions : mettre une plaque avec un trou au lieu d’une fente ou bien maintenir les tissus bien tendus à l’aide d’une pointe (pique de bois, grosse aiguille, pince…) et dans tous les cas utiliser une aiguille et du fil fins. Pour moi, c’est du fil Aurifil Mako 50 et des aiguilles machine 70.

Voici les deux plaques de ma machine à coudre ; à gauche, celle à fente permet tous les points tandis que celle de droite n’autorise que le point droit, mais il est parfaitement droit et le tissu ne risque pas de rentrer. Cette plaque est quasi  indispensable pour coudre de mini-pièces ou des tissus très fins.

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A tire d’aile

C’est à tire d’aile que s’ouvre la Ruche des Quilteuses après cette pause estivale, puisque je vais vous parler d’oiseaux !

Ce tableau de Matisse est évocateur de ciel, de mer, de voyage et de liberté…

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En juin dernier en Irlande, j’ai découvert de belles légendes comme celle de St-Kevin, ermite du VIe siècle qui préférait la compagnie des animaux à celle des humains. Un jour, priant Dieu les paumes tournées vers le ciel, un merle se posa dans sa main et… pondit des oeufs.

Sculpture de Tim Schmalz

St-Kevin resta des jours et des nuits immobile, l’oiseau couvant dans sa main, jusqu’à l’envol des oisillons ! C’est pourquoi ce Saint est toujours représenté avec un oiseau dans la  main. A Glendalough (« Les deux lacs »), région magnifique où vivait St-Kevin,  on fait une très jolie promenade aux nombreux vestiges catholico-celtiques et, au détour d’un chemin, on tombe sur cette petite statue qui semble toute récente :

Cette niche de granit résume l’essentiel : la tête à l’auréole, une main, un oiseau…

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« Bird-in-Hand » (oiseau dans la main), expression connue des Anglophones, ne se réfère pourtant pas à cette si belle histoire mais provient plutôt de la pratique ancienne de la fauconnerie :

et la phrase complète est : « A bird in the hand is worth two in the bush », ce qui équivaut à notre « un tien vaut mieux que deux tu l’auras »… « Bird-in-Hand » est même le nom d’un village touristique en Pennsylvanie, au coeur du pays Amish !

Pas étonnant donc que cette locution ait inspiré des quilteuses comme Renée Plains qui l’a prise comme titre de son livre consacré à des ouvrages d’esprit country… avec des oiseaux bien sûr. Il figurait dans la liste de mes livres préférés l’année dernière. J’ai craqué pour le modèle le plus simple, prêt en quelques dizaines de minutes :

 Pique-aiguilles dans des tissus de la gamme Indochine (Dear Stella) posé sur ma boîte à couture.

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Notre garage était au printemps une pouponnière à hirondelles qui virevoltent à présent dans le jardin, c’est un bonheur de savoir qu’elles se régalent des moustiques qui pulluleraient sans elles ! Ces ballets gracieux m’ont conduite à chercher d’autres modèles d’oiseaux en tissus. J’ai ainsi découvert de délicieux passereaux, tels que je les rêvais, aux couleurs d’oiseaux de paradis :

Charmant mobile d’oiseaux, réalisé par Spoolsewing.

 

Ne les trouvez-vous pas adorables ? (photos Spoolsewing)

Je viens de  commencer à coudre avec enthousiasme des oiseaux pour faire un mobile moi aussi. Le modèle est très épuré, tout juste évocateur de la ligne d’un passereau ou d’une perruche. Voici mes premiers bébés :

Quand ils seront accrochés à leur branche, vous pourrez voir leur ventre de couleur contrastée !

 Le modèle est offert par Spoolsewing ici. Quelques minutes sont nécessaires pour les coudre à la main et je vous assure que les enfants les adorent… Vous connaissez peut-être ce modèle car il n’est pas récent (il date de 2008), mais je viens juste de le découvrir… Allez-vous en coudre quelques-uns vous aussi ?

J’en ferai surtout des bleus qui me rappelleront les  Bluebirds, passereaux américains très populaires, de si beaux et joyeux gazouilleurs qu’on leur attribue la vertu de porter chance : 

Leur population décroît malheureusement, en raison des mono-cultures intensives.

Et pour quelques belles références artistiques sur les oiseaux bleus, allez faire un tour chez Mango qui tient un blog littéraire. Bonne balade !

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Quadrille

Cela fleure bon les bals du XIXe siècle ! Hérité de la contredanse (contrée-danse ou country dance) de l’Ancien Régime, le quadrille se danse à plusieurs couples qui se mettent en ligne, se croisent selon plusieurs figures. Cette danse peut être très chic sous les boiseries des châteaux, mais gagne en gaieté et vivacité dans les campagnes ! Ce sont les versions enjouées de toute l’Europe qui ont traversé l’océan atlantique pour faire danser l’Amérique de Nord sous le nom de Square Dance, bien connue des amateurs de danse country. Vous trouverez des détails historiques dans ce petit article qui me semble fort bien documenté : http://historyhoydens.blogspot.fr/2010/10/swing-your-partner.html

Square Dance est popularisée en patchwork dans le monde entier par Martha Thompson qui développa dans son livre  » Square Dance, Fancy quilts from Plain Squares » (That patchwork Place, 1995) une manière bien futée de préparer et découper un ensemble de blocs. Ce bloc existait déjà, avec son angle droit au milieu et son air de moulin de guingois imbriqué dans les voisins, mais les coupes en biais en décourageaient plus d’une !

Après la parution du livre, c’est dans le Quiltmania n° 5 (mai-juin 1998) qu’est parue à ma connaissance la première explication en français de cette méthode. Nous avons été bien nombreuses à nous intéresser à ce petit tour de magie ! Voici mon ouvrage de l’époque :

Si vous souhaitez à votre tour faire votre Quadrille – ou Square Dance – allez faire un tour chez Wolfshade, elle vient de faire un tuto en trois parties (en date du samedi 26 mai 2012) justement pour vous !

Les cocottes de Pâques

A la suite de l’article de Marie-Claude sur sa venue dans la région toulousaine*, on m’a demandé les explications de mes cocottes de Pâques qui se baladaient sur la table… Il a fallu que je recherche dans mes archives, car mes décos de printemps datent toutes d’une dizaine d’années !

Voici mes cocottes en situation, autour d’un nid et en balade sur un mur. J’aime ce modèle aux formes tout juste évocatrices, leur rondeur qui plaît aux enfants… C’est pourquoi, à la place des boutons préconisés pour les yeux, j’ai juste fait un gros point de noeud, par sécurité.

La fiche explicative de cet adorable modèle est toujours en vente au Petit Comptoir, magasin bien connu à Toulouse, pour la modique somme de 5 €.

A peu près au même moment, j’avais suivi un modèle paru dans Magic Patch :

Ce tableautin faisait partie d’une longue série fort réussie sur les comptines françaises

Et si vous êtes en manque de nouveaux modèles de cocottes, sans hésiter cliquez ici et vous arriverez au blog de Daryl et Marina, Quilt Inspiration, le bien nommé : une multitude de cocottes, poulettes et poussins vous attendent ! Largement de quoi préparer les décorations de… Pâques 2013 !…

Ma déco de printemps, avec un quilt aux chats bien connu !

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*Vous trouverez un autre article sur cette rencontre entre les quilteuses occitanes et Marie-Claude Tsuruya  ici, sur le blog Le Patchwork sur son 31.

Les Moulins de la Ruche !

Le jour est venu ! Dès aujourd’hui, vous allez pouvoir commencer à fouiller dans vos tissus, tracer votre gabarit… et pourquoi pas déjà coudre vos premiers Moulins ! Je vous avais déjà alléchées (voir ici , aussi ici et ) à la perspective de cet atelier en ligne ; Béatrice et moi-même vous proposons cet ouvrage, nous n’avons pas inventé le bloc mais nous avons rapproché plusieurs modèles afin de vous donner le choix entre plusieurs tailles et surtout plusieurs placements de tissus. Pour vous permettre de commencer sereinement, tout est décrit pour les débutantes. C’est long, technique, mais vous aurez l’assurance de réussir vos blocs.

C’est parti pour les Moulins de la Ruche (MDLR pour les intimes) !

Les Moulins de Béatrice (Une Aiguille dans une Botte de Foin) avec un « Honey Bun », ligne Aviary de 3 Sisters,  Moda. Ce modèle est directement inspiré de Crackling Palms de Carrie Nelson (voir ci-dessous).

Présentation des modèles qui nous ont inspirées

Le bloc est une répétition de 4 modules semblables, très faciles à coudre : 2 rectangles simples et un rectangle bicolore coupé en son milieu à 45°. C’est cette partie qui nécessitera un gabarit si vous suivez ma façon de faire, car d’autres quilteuses préfèrent d’autres méthodes de coupe. Ces MDLR ont été inspirés  par :

– un modèle de Françoise Rey, du Petit Comptoir à Toulouse, dont le modèle fut édité par Quiltmania (n° 37). Avec ses tissus japonais il a eu un succès considérable. Lorsque je me réfèrerai à ce modèle en particulier, je mettrai QM (= QuiltMania)

Indigo Blues, devenu un grand Classique !

– deux modèles du livre A Touch of Rosie (Ed. Leisure Arts, 2010), l’un en couleurs vives, aux blocs montés sur la pointe et l’autre en pastel monté droit. Pour ce modèle, je mettrai Rosie !

– et dans la blogosphère française, j’ai vu récemment ce modèle traité encore différemment chez Cocopatch : il s’agissait là d’un ouvrage proposé par Magic Patch (Pop Corn d’Elly Prins). Elle m’a très gentiment offert cette photo de son ouvrage qu’elle va transformer en Quillow (quilt plié dans une poche cousue au dos et qui devient une sorte de taie d’oreiller : voir cette vidéo que j’adore !). Voici son top en tessellation (= les blocs s’imbriquent) :

Magnifique modèle en tessellations de Cocopatch, merci de nous offrir cette photo Coco ! Ces beaux tissus sont de la gamme Fusion de Kaufmann, où vous avez 85 nuances à votre disposition !

Enthousiasmant tout ça, n’est-ce pas ? Leur montage était expliqué différemment mais le résultat est le même. C’est justement une variante en tessellation ce que j’ai moi-même commencé spontanément avec mon Jelly Roll. L’accumulation de ces exemples vous donne déjà des idées des variantes possibles…

Je m’étais inspirée du modèle QM en variant les tissus clairs, cela donne une tessellation proche du modèle suivi par Cocopatch !  Tissus de Blackbird Designs, acheté en Jelly Roll (bandes prédécoupées de 2 1/2 inch)

Choisir la taille de son bloc

Je vous propose quatre tailles de bloc : 12 cm, 18 cm, 24 cm ou 30 cm. Pourquoi ? Ce sont des multiples de 6 qui vous faciliteront les mesures.

  • 12 cm : les bandes de base pour coudre le bloc seront coupées à 3,5 cm de hauteur. Ce sera mini !
  • 18 cm : les bandes de base pour coudre le bloc seront coupées à 4,5 cm de hauteur.
  • 24 cm : les bandes de base pour coudre le bloc seront coupées à 5,5 cm de hauteur.
  • 30 cm : les bandes de base pour coudre le bloc seront coupées à 6,5 cm de hauteur. Ce sera grand et vite fait !

Avec des coupes commerciales de Moda, il vous faut un seul paquet de Honey Bun (bandes de 1  inch 1/2 de haut qui fera un bloc d’environ 15 cm) ou de Jelly Roll (bandes de 2  inch 1/2  donnant un bloc de 30 cm environ) pour 25 moulins. Mêmes explications générales !

Préparer le gabarit

Voici un schéma pour vous aider à dessiner l’unique gabarit que je vous recommande de préparer ; les autres coupes se feront directement avec la règle et le cutter. Ce gabarit facilitera la position de la règle pour couper la diagonale. C’est un gabarit avec marges de couture de 0,75 cm incluses.

Vous pouvez agrandir la photo en cliquant dessus.

Coupe

Pour un bloc, il vous faudra de 2 à 5 tissus différents (voir ci-dessous). Pour ces explications, je choisis l’option de deux tissus. Il faudra couper, dans chacun des deux tissus :

  • A – 4 rectangles de : 3,5 x 7,5 cm (pour bloc de 12 cm), 4,5 x 10,5 cm (pour bloc de 18 cm), 5,5 x 13,5 cm (pour bloc de 24 cm), 6,5 x 16,5 cm (pour bloc de 30 cm)
  • B – 2 rectangles de : 3,5 x 9,5 cm (bloc de 12), 4,5 x 12,5 cm (18),  5,5 x 15,5 cm (24),  6,5 x 18,5 cm (30) pour faire les rectangles bicolores. Cela vous fera les 4 pièces de la forme du gabarit. Pour faire la bonne découpe au milieu à 45°, je vous conseille d’utiliser le gabarit correspondant à la taille du bloc que vous avez choisi (voir ci-dessus).

Voyez ici comment je positionne la règle et le gabarit sur le rectangle B pour couper en diagonale :

Position pour une droitière (je me suis forcée à réfléchir un peu, moi la gauchère !)

Observez l’alignement du trait à 45° de la règle le long du bord du tissu.

Le gabarit est sous la règle. On peut tout aussi bien le mettre à l’opposé, les côtés étant les mêmes en tête bêche.

Un rectangle donnera deux pièces de la même couleur, à assembler ensuite chacune avec l’autre tissu. Important : ayez toujours votre gabarit dans le même sens (la même face visible) et vos tissus endroit visible. Vous pouvez superposer les rectangles pour les couper ensemble, mais pas plier la même bande en 2, sinon une coupe sera dans le mauvais sens !

A savoir qu’avec le modèle « 30 cm », une bande de tissu de 6,5 cm coupé de lisière à lisière est suffisante par couleur, mais il n’y a pas de reste, pour la bordure par exemple.

Couture

La seule couture demandant de l’attention est celle-ci :

On doit bien superposer endroit contre endroit en laisant dépasser un petit triangle. Celui-ci finit exactement où commence la couture ! Il mesure donc 0,7 cm le long de l’autre pièce. Vous pouvez utiliser une mini-règle pour vérifier, ou bien préparer tout simplement un carton fin en témoin de marge. Très vite, vous aurez l’oeil !

Le tissu de dessous est le tissu du moulin central.

Ici, j’ai  marqué exceptionnellement le trait de couture pour montrer qu’on part du creux entre les 2 tissus et on arrivera au creux du bas. Ces bandes sont coupées en zig-zag car ce sont des bandes prédécoupées de « Jelly Roll » (kit de tissus préparé par Moda).

Le reste est tout simple : on coud chaque élément pour faire quatre pavés à assembler ensuite entre eux comme sur la photo du bloc ci-dessous. Il faut privilégier l’alignement des pièces côté centre, afin de pouvoir ensuite bien équerrer l’extérieur de bloc sans trop perdre en taille. Privilégiez aussi la couture organisée à la chaine, cela va vite et on se trompe moins !

Vous pouvez aussi agrandir la photo de QM au-dessus, la page de droite comporte un schéma très clair (et une autre manière d’assembler la pièce centrale, sans gabarit !).

Faites autant de blocs que vous le souhaitez ! Je peux juste vous dire qu’un nombre impair de blocs par rangée est très flatteur.

Options de couleurs et de tissus

C’est là que vous pouvez vous amuser et créer, les variantes sont infinies ! Voyons quelques possibilités :

* Faites un quilt bicolore : chaque moulin au centre du bloc est rouge par exemple, les tissus tout autour sont écru. Succès assuré !

* Les moulins centraux sont d’une couleur qui variera d’un bloc à l’autre, le tissu de fond reste le même. C’est l’idée du modèle de QM, qui a raffiné son quilt avec un carré central de fond plus clair. Les Abeilles Simone et Christiane l’ont commencé ainsi :

* Chaque moulin central a sa couleur et on veut faire une tessellation : les couleurs du fond varient à chaque coin et se retrouveront dans les blocs juxtaposés : c’est le cas du bloc bleu/blanc-beige au-dessus ou le modèle de Cocopatch.

* Plus « scrappy », plus audacieux, plus libre : l’idée chez Rosie, suivie par Béatrice, de choisir deux tissus, faire un bloc avec eux, sans se préoccuper de ce qui le côtoiera ! En couleurs pastel, le résultat reste doux, mais en couleurs vives cela donne un résultat très dynamique ! C’est la bonne occasion de se jeter sur son sac de chutes et de réaliser un quilt rempli de souvenirs. Au montage des blocs, on veillera juste à ne pas laisser deux tissus identiques l’un à côté de l’autre. Si on ne se soucie même plus de mettre toujours au même endroit clair et foncé, cela donne beaucoup de charme !

* Encore plus scrappy : faire de toutes vos chutes 2 paquets, un clair et un foncé. En faire des bandes et piocher sans choisir, juste en respectant la position clair/foncé ! Cela vous fera un effet de ce genre :

Quand je vous disais qu’il y avait maintes possibilités !… Et n’oubliez pas que vous pouvez créer, encore et toujours, d’autres variantes…

Montage des blocs

Vous allez équerrer vos carrés. Ne vous inquiétez pas si vous devez les couper un peu plus petits que prévu, cela ne se remarquera pas. L’essentiel est que tous soient de la même dimension avant l’assemblage.

Le plus évident est de monter ces MDLR par rangées horizontales. Ce ne sera pas au hasard si vous avez l’option « tessellation », mais beaucoup plus spontané si vous l’avez fait « scrappy » comme Béatrice et Rosie. Mais vous pouvez aussi les monter sur la pointe, il vous faudra alors calculer les triangles manquant en bout de rangée.

Bordure

Faites des essais ! La bordure de Béatrice et Rosie est superbe et permet d’utiliser tous les restes de bandes. Pour ma part, ce sera un tissu marine de la même ligne Blackbird Designs qui finira le mien. En effet, je n’ai pas de restes 😉  🙂

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Alors, allez-vous succomber au charme de ces Moulins de la Ruche ?

J’ai choisi de me pacser avec Béatrice pour vous présenter ce modèle car nous avions déjà fort bien fonctionné lors de l’aventure des crumb quilts ! Cet article est donc conjointement présenté sur nos deux blogs. Nous souhaitons voir l’avancement de vos Moulins de la Ruche et allons donc ouvrir un groupe Flickr. Kesako ? C’est la possibilité de regrouper toutes nos photos dans une sorte d’album. Pour cela, vous devez vous inscrire à Yahoo avec un identifiant (un nom) et un mot de passe. C’est gratuit. Nous pourrons ainsi partager l’avancement de nos moulins, mettre des commentaires… Tout le monde pourra voir vos photos mais personne ne pourra les enregistrer, copier ou imprimer, c’est la particularité de Flickr. Nous vous reparlerons de ce groupe Flickr dès qu’il fonctionnera,  en fin de semaine sans doute !

Béatrice et moi-même espérons que vous serez nombreuses à apprécier cette proposition, vous pouvez vous amuser seule ou en groupes à faire ces MDLR et dites-nous, chez l’une ou l’autre, ce que vous pensez de ce petit atelier en ligne. Notre récompense sera de voir vos Moulins de la Ruche avancer sur Flickr, sur vos blogs ou les prochaines expositions !

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Une Crapaudine

On ne s’en rend pas compte tous les jours, mais notre pays n’a presque plus de mares : par souci de propreté, de sécurité, de rentabilité, les fermes ont asséché leur petite mare aux canards où s’abreuvaient, pondaient (comme les crapauds) et vivaient toutes sortes d’animaux. Combien d’enfants d’aujourd’hui ont vu un crapaud ailleurs que dans leur livre d’images ? Ils ont certainement plus facilement approché un lion de zoo ou de cirque !

Photo du site www.grenouilles.free.fr – Un crapaud commun

Cet animal en voie de disparition pour maintes raisons est pourtant le grand ami du Jardinier bio (mon mari en particulier !) car il se nourrit de limaces, escargots et autres bestioles qui nuisent à la pousse de nos légumes…

Dans l’imaginaire des enfants, le crapaud est souvent le mari de la grenouille, évoque la sorcellerie ou simplement la laideur (les pauvres !). Il donne aussi  l’image d’objets de forme écrasée, ou bas sur pattes comme ces crapauds, fauteuils capitonnés bas parus à partir du XIXe siècle de ce style :Photo du site La Redoute

En cuisine, on prépare des morceaux de viande « à la crapaudine » en les battant,  les aplatissant (pauvres animaux, maltraités encore après leur mort !) pour leur donner une allure de… crapaud.

Cet animal jadis si commun a aussi donné son nom à un drôle de sac… à la forme aplatie quand on le pose ! C’est un modèle ancien de nos campagnes, appelé crapaudine, oublié puis reparu. Ma grand-mère en avait un en « tapisserie », c’est-à-dire brodé au demi-point. Il figurait par ailleurs dans un livre d’origine japonaise traduit en français et édité par LTA en 1995 :

Cela ne m’étonne pas qu’il ait plu aux Japonaises, il est dans l’esprit des Furoshiki, ces carrés de tissus, savamment pliés et noués de maintes façons afin de transporter ou offrir des objets.

Affiche japonaise rappelant l’Art du Furoshiki qui a failli disparaître. Le Gouvernement veut promouvoir cette pratique afin de lutter contre les sacs en plastique… et cela fonctionne ! Les magasins vendent de nouveau de nombreux furoshiki.

Pourquoi ce rapprochement avec les furoshiki ? Parce que sac crapaudine et furoshiki ont une base commune : un simple carré de tissu. Voici ma chère crapaudine qui me suit partout :

Sur cette photo elle n’est pas du tout écrasée car elle contient des petites affaires de couture ! Vous souhaitez faire la vôtre ? Prenez un carré de tissu (le mien mesure 60 cm de côté), faites des plis plats ou des fronces sur 2 côtés opposés pour que ces côtés ne fassent plus que la moitié (30 cm pour moi), ajoutez une bande de bordure pour fixer l’ensemble (pensez à glisser une attache pour fermer). Ensuite faites de même avec les deux autres côtés. Cette fois-ci la bande de bordure se prolongera afin de faire aussi les anses. Je ne développe pas ces explications car il y en a de nombreuses, en français, en passant par Google (demandez : sac crapaudine), vous avez même sur un site une fiche d’explications pour 12€ (!!!).

Naturellement, ce carré peut être un tissu d’un seul tenant ou un patchwork : ce modèle très facile est idéal pour avoir un sac à ouvrages très personnalisé ! Quant au tissu qui compose ma crapaudine, patience, je vous en parlerai en février… et j’essaierai d’en faire une plus jolie photo !

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