Le mot patchwork en France

Parlons vocabulaire aujourd’hui.1463668020

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Costume de petassou contemporain pour un carnaval occitan.

En Occitanie comme ailleurs, les vernissages sont l’occasion de réunir Élus, professionnels, amis et artistes autour d’œuvres exposées temporairement. Au cours des discours ou des discussions nous faisons le point sur l’évolution de l’art concerné. Je me souviendrai toujours d’un Élu qui, lors de son discours sur une exposition de patchwork, nous sortit tout-de-go : J’aime tout dans votre art, tout sauf… son nom imprononçable ! Et de nous sortir des équivalents occitans : petas, petassou, petaçon, ce petit morceau de tissu qui sert à rapiécer, ravauder, rapetasser… En français comme en occitan, nous avons du vocabulaire, alors pourquoi ce mot barbare ?

Patchwork… le grand fautif ! C’est maintenant un mot connu en français, mais chez les non-initiés, il fait penser inévitablement à une couverture rapiécée sans grande valeur, faite par une grand-mère d’un temps révolu. C’est tout de même bien loin de nos beaux ouvrages, classiques ou modernes !

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Une très simple couverture en patchwork tient au chaud ce petit garçon malade. Illustration dans le conte Michka (écrit par Marie Colmont, Album du Père Castor). Moi j’aime ces quilts tout simples…

Paradoxalement, c’est nous les Françaises qui l’utilisons le plus, ce mot incriminé ! Le patchwork n’est que l’assemblage de pièces de tissus et nous l’utilisons souvent abusivement pour désigner l’ouvrage fini.

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Insolite, à l’Ecole d’Art de Blois : un mur est couvert de mots ! Ce sont des plaques émaillées de l’artiste Ben (Ben Vautier), patchwork inattendu de petites phrases simples sur l’art, la vie, l’ego… 300 raisons de réfléchir ou de sourire !

Le succès de ce mot tient peut-être dans l’importance de Sophie Campbell en France. C’est elle qui a fait connaître ici, plus tôt que dans d’autres pays européens, l’Art du patchwork ainsi dénommé. Ce mot claquant a été le sésame pour cette activité  qui se transforme si vite en passion !

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Le titre de ce livre est clair : il traite de l’appliqué et non du patchwork !

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Les titres des premières « bibles » des Françaises quilteuses sont sans doute l’explication du succès du mot patchwork. Ils expliquent comment faire des blocs en patchwork, alors on disait fièrement qu’on faisait du patchwork, puis qu’on avait terminé son patchwork, désignant l’ouvrage matelassé et terminé. Nous aurions dû parler de quilt, ou un autre mot local pour désigner l’ouvrage fini. Depuis, au petit bonheur la chance nous utilisons souvent un mot pour un autre, nous les prononçons comme on peut, mais finalement ce n’est pas bien grave !

ecussons_drapeau_quebec1Sophie Campbell aurait été québécoise, gageons que nous aurions toutes fait des courtepointes en France… Le vocabulaire est fait par l’Histoire !

qm117A lire par exemple, un article dans le nouveau Quiltmania (117) qui insiste surtout sur le fait qu’il ne faut pas appeler quilt un ouvrage fait de 2 épaisseurs seulement (les coverlets par exemple, les dessus-de-lit sans molleton) ni ceux qui sont noués (car non quiltés au point avant). C’est la différence entre matelassage et quilting : le mot français inclut l’assemblage avec les nouettes qui s’apparente au capitonnage et aussi le boutis !

Mais que dire à la place ? Autant chercher des mots français… Quand je me présente à une personne inconnue à qui je parle de ma passion, j’évoque l’art textile tout d’abord, terme générique des ouvrages de tissu, de fil et d’aiguille puis j’affine, si l’interlocuteur est intéressé, en parlant de quilts, de patchwork, de plaids et de tableaux muraux, de couleurs et de géométrie, d’histoire sociale des femmes et d’émigration, de rencontres et d’amitié… Tout ce qui fait que notre activité est bien plus que de l’assemblage de tissus ! Et pourtant je ne fais presque jamais du mix-media… qui s’approprie trop souvent le mot art textile en France !

motsQuels sont vos ressentis, entre mots français et anglais ?… Aimeriez-vous un effort national pour mettre de l’ordre dans notre vocabulaire, ou bien est-ce un sujet qui vous indiffère ?…

55 commentaires sur « Le mot patchwork en France »

  1. Bonjour,
    je ne commente pas souvent , car je ne travaille pas le tissu…. je me contente de broder et monter éventuellement mes ouvrages si je ne les fais pas encadrer.
    mais aujourd’hui, votre article m’ interpelle car dans la vie quotidienne en général , je n’ aime pas que l’ on utilise du vocabulaire Anglais ( ou d’une autre langue) à la place du Français !
    comme à l’ origine le  » patchwork  » est un assemblage de tissus usagés pour ne rien jeter de ce qui peut encore servir, j’ aime bien l’ idée d’ utiliser le mot  » pétassou « , il me parle en tant qu’ Occitane , bien sûr !
    cela froissera plus d’ une artiste textile, comme je suis froissée quand mes petites croix sont appelées canevas !
    vous vouliez juste des avis, voici le mien .
    j’ adore vos articles , toujours très bien écrits et référencés, je vous souhaite une très belle année .

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  2. La traduction française du mot patchwork à mon goût n’est pas très jolie, j’aime bien la sonorité du mot patchwork, mais souvent je parle des ouvrages finis ,de quilts ou de plaids, toujours mots anglais mais j’aime bien !!!

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    1. C’est bien ce que je dis en général, le travail d’assemblage est du patchwork (ou on fait de l’appliqué, de la broderie sur un tissu de fond, etc.) et l’ouvrage fini en 3 épaisseurs, matelassé est un quilt… mais parfois je laisse encore échapper « un patch » !

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    1. Encore un domaine où on n’a pas encore trouvé de bon équivalent. Pourtant ça arrive parfois : qui en France parle de computer, comme partout ailleurs dans le monde ? La traduction ordinateur est tellement bonne qu’elle éclipse le mot anglais.

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  3. Bonjour, Katell
    Je pense (ce n’est que personnel!) que le mélange des mots les uns pour les autres vient aussi le la méconnaissance des termes qui date du renouveau de notre passion il y a une quarantaine d’années Les animatrices souvent pleines de bonne volonté mais souvent ignorantes des termes, n’ont pas pris le temps de faire le tri et d’utiliser les bons termes, donc amalgame et mélange
    Lorsque je suis arrivée dans votre belle région à l’accent chantant, dans le club qui m’a accueillie n’ai je pas eu la surprise d’entendre  » du logue cabain » (phonétique) pour ce merveilleux bloc Log Cabin, kilt pour quilt, etc…
    Faut il changer les habitudes si profondément ancrées ? est ce que la majorité en ont envie ?je n’ai pas la réponse à petite échelle j’essaie toujours d’expliquer pourquoi tel nom plutot qu’un autre à celles que ça intéresse
    Bonne et belle journée

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    1. Choc des cultures, je le connais bien ! Mais tu soulignes justement que ces personnes sont tellement de bonne volonté qu’on ne peut leur en vouloir et on essaie gentiment de les corriger un peu ! Maintenant que les accents régionaux disparaissent chez les jeunes, j’ai d’autant plus d’affection pour les particularités locales 🙂

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  4. Passionnée par les mots, j’aime qu’ils soient utilisés à bon escient. Cependant, je ne fais pas partie de ces gens qui rejettent systématiquement « les mots immigrés », les mots qui viennent « d’ailleurs ». La langue française est un beau mélange de mots venus de tous horizons, c’est ainsi que notre langue a évolué et continue de s’embellir.
    Alors j’utilise aussi bien le mot « patchwork » que le mot « quilt » (prononcé qwuilt !), je préfère quilting à quiltage (et oui, je l’ai entendu !) mais j’avoue adorer « courtepointe », sans doute parce qu’il résonne français et que j’entends l’accent de nos amis canadiens.
    Je sais pourtant, grâce à toi, que pour les américains le patchwork est la technique et le quilt l’ouvrage terminé.
    Donc que penser ? Que dire ? Peut-être les français ont-ils le droit de faire évoluer le sens du mot patchwork et de l’utiliser comme ils le souhaitent ? Qu’en dites-vous ?
    Bravo pour le mur d’expressions !!!!!

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    1. Voilà, toutes les pistes sont ouvertes, comme dans les stations de ski aujourd’hui avec la neige tombée ! J’avoue ne pas aimer quiltage, si on refuse quilting autant dire matelassage, mais imposer courtepointe, mot que j’aime bien aussi, ce sera bien difficile… Mais une langue ça vit, ça bouge, tout peut arriver !!

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  5. Merci Pascale ! Tu as parfaitement exprimé « ma pensée »
    Le mot quiltage me déplaît ! J’ai un penchant pour la courtepointe !
    Merci Katell de nous faire travailler nos neurones dans le bon sens de la langue française.
    Bonne Année. Bien amicalement. Nicole.

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  6. Le sujet est d’intérêt . Bien sûr son origine anglo-saxonne est indéniable . Êt encore aujourd’hui je suppose qu’il y a des milliers d’adhérentes au sein du Commonwealth pour un phénomène plus modeste dans les pays francophones . Celà ne nous empêche pas de décliner l’activité avec notre langue . J’aime beaucoup la courtepointe , le pétassou …l’art textile est dans mon esprit plus moderne mais il correspond bien à la tradition et aux initiatives plus modernes . J’ai une réserve avéc le mot artiste cependant. Comme les japonais j’aime beaucoup l’idée qu’il n’y a que des artisans remarquables . Celà me semble d’autant plus vrai pour les courtepointes qu’elles sont utiles.

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    1. Je comprends complètement ta réserve en ce qui concerne l’art, dommage que le mot artisanat soit si long ! En anglais, c’est crafts, bien plus pratique… Mais on n’est pas dans la recherche d’un autre mot anglais ! C’est pourquoi depuis peu je parle d’art textile parce que cela inclut beaucoup de disciplines que nous pouvons faire tour à tour, le choix est vaste avec du fil et du tissu !

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  7. Comme Pascale, je savoure le mot « courtepointe » et c’est bien vrai que lorsque l’on parle de  » patchwork » les non initiés ont du mal à comprendre ( et à le prononcer). Je préfère matelassage à quiltage que je trouve horrible aussi. Mais ma passion va à l’appliqué, mot plus facile à comprendre pour ce genre d’ouvrage. merci pour cet article intéressant. j’ai hâte de lire les différentes réponses .

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  8. Pétassou chez moi est associé à mes grands-mères avec le mot bébé ,tout comme le mot »passe-couloir » ce châle dont on enveloppait les bébés pour aller d’une pièce à l’autre au temps où toutes les pièces de la maison n’étaient pas chauffées. On s’approprie les mots c’est leur force et leur raison d’exister. J’ai tendance un peu à résister aux mots anglo-saxon mais les mettre à la mode française comme « quiltage » heurte mes oreilles.
    Quant au mot artiste j’ai comme Sophie beaucoup de réserve sur la façon dont on l’emploie.
    Profitons de l’art textile comme de l’art des mots…………..
    J’ajoute à ce commentaire un grand merci pour tous ces articles et mes voeux pour 2017

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    1. J’allais raconter la même histoire : chez ma grand-mère paternelle ariégeoise on parlait de passe-couloir et je ´raconte ´ce mot quand j’envoie une courtepointe pour un nouveau-né ! En somme une couverture faite en tissus superposés avec une épaisseur chaude , le tout tenu par des piqûres et ma mère provençale ne disait pas quilt mais ´piqué marseillais’
      Des mots et des couleurs…
      Bien amicalement et merci pour ce blog

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  9. Est-ce si important d’employer les bons mots, le principal est de prendre plaisir à faire du patchwork, du quilting, de l’appliqué, de l’art textile, tout ce qui peut apporter une parcelle de bonheur dans la vie de tous les jours. Belle semaine à toutes

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  10. Entièrement d’accord avec le commentaire de Christine, qu’importent les mots pourvu que le plaisir de créer, de réaliser nos « ouvrages » soit partagé !

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  11. Merci d’avoir rappelé que c’est Sophie Campbell qui a introduit le patchwork en France. C’était une perfectionniste acharnée, attachée à la tradition. Ses expositions, chez ses amis antiquaires étaient admirables et ont suscité un engouement sans pareil auprès des jeunes femmes de l’époque. Je l’ai un peu connue, je ne l’oublierai jamais.

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  12. Cet article, comme beaucoup, m’interpelle!
    J’ai tout de suite vu la couverture de Michka et repensé que, jusqu’à la découverte d’une exposition, c’était ma seule représentation du mot « patchwork ».
    Lorsque j’ai pris mes premiers cours, notre monitrice arrivait du Canada et nous parlait de « courtepointe ». Pour représenter le « patchwork traditionnel » en 3 épaisseurs, je me dis que si on devait utiliser un mot « français », celui-ci conviendrait, mieux peut-être que « petassou » ou « petasson » qui font davantage penser au boutis.
    Je ne comprends pas que l’on mette en parallèle « patchwork » et « art textile ». Pour moi, le patchwork tel que nous l’entendons est un art textile à part entière. Je fais toujours la comparaison entre un tableau de David et de Picasso… rien à voir… mais qui ne rangerait pas les 2 dans la catégorie « peinture »?
    Quant à l’utilisation du mot « quilting » (je n’aime pas « quiltage »), le « matelassage » me plait bien.

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    1. Vive discussion souvent ! Art textile et patchwork ! Et oui, pour moi, le patchwork est de l’art textile .

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  13. Grand merci Katell pour cet article …. merci de rappeler qui était Sophie Campbell que j’ai rencontrée en 96 … je lui ai acheté son livre « Un trésor oublié » … et c’est seulement maintenant que je le réalise … comme quoi … c’est grâce à ce livre et ceux que je me suis offert ensuite, que j’ai découvert que nos Mères d’Avant rapetassaient plus ou moins élégamment un vêtement … et que dire de l’art « des points » de nos amies japonaises en La matière …
    Moi aussi, je Hurle quand j’entends prononcer le mot quilt … à la française !!! et avoue être plus attachée à ce mot qui m’évoque la douceur des courtepointes d’antan … qu’au mot « Patchwork » mais j’aime tant Assembler mes petits bouts de tissus inlassablement …

    Joyeuse année à toutes ….

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    1. Merci à toi et à chacune de raconter son rapport avec tous ces mots que nous utilisons dans notre bulle, nous avons un vocabulaire bien spécifique ! Rappelons-nous qu’à un premier cours de patch (appelons-le comme ça), il faut expliquer ce qu’est un bloc !

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  14. Comme la première intervenante, je ne commente pas beaucoup mais , je souhaite donner mon humble avis.
    Je n’ai aucune opposition à l’utilisation du terme patchwork comme j’utilise mail ou parking. Et je le fais pour la partie « couture » du « top » (encore un petit mot qu’on a du mal à traduire sans passer par une périphrase);
    Pour l’ensemble d’un ouvrage de 3 épaisseurs, je parle de quilt, voir de courtepointe si j’ai affaire à des canadiennes francophones. En parallèle, j’utilise toujours le mot matelassage.
    Pour moi, les patchworks qu’il soient copie d’ancien ou moderne sont de l’art textile et celles qui voudraient réserver le terme art textile ( et donc artistes) à leurs ouvrages de style contemporain sont bien orgueilleuses, non?
    Les mots traditionnels comme petassous et autres, ne disent rien à personne au-delà de la zone occitane.

    Quand à la vénération de S.Campbell (je ne parle bien entendu pas de la femme que j’ai admiré), je suis absolument contre l’idée de sa soit-disant importation du patchwork en France alors que la fréquentation des ouvrages traditionnels de toutes époques en France montrent qu’il y a toujours eu des mosaïques d’étoffes fabriquées par les femmes pauvres comme riches;

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    1. Merci Odile pour ces précisions, je te rejoins complètement sur le vocabulaire et sur le fait que l’art textile appartient à toutes ! Quant à Sophie Campbell, si elle n’avait pas impulsé à tant de personnes la passion du patchwork, ce mot n’aurait peut-être pas d’existence en France… Aurions-nous dit que nous cousons des dessus qu’on matelasse – ou qu’on pique – pour en faire des courtepointes ? Possible !

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  15. Le mot courtepointe me fait toujours pensé au « recadrage » pour ne pas dire pire, que m’infligea une gardienne dans un musée au Canada lorsqu’elle m’entendit dire à ma fille de 8 ans d’admirer une couverture faite « en patchwork » et matelassée (couverture piquée comme le faisait ma grand-mère sur un métier… ) Depuis je me suis mise au « patchwork » et c’est vrai que j’hésite toujours sur le mot à employer… Contrairement à Matistsat, quilting prononcé qwilting me hérisse. Je dis que je fais des plaids mais ça ne me satisfait pas. Votre article m’interpelle comme on dit maintenant ! Merci pour tout ce que j’apprends ici, je me régale à chaque fois ! Belle année à toutes.

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    1. La preuve que le ressenti de chacune est différent ! Je n’ai pas parlé du terme piqué, qui correspond finalement le plus justement au terme quilting qui te déplaît ! Merci de participer à cette conversation où chacune apporte son ressenti, c’est passionnant !

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  16. Je suis bien d’accord! En lisant les blogs, magazines, parutions françaises, je ne comprenais pas pourquoi les gens parlait de « patch ». Le patchwork, c’est simplement le quilt top. L’ouvrage fini n’est plus un patchwork. Mais que dire. Le mot quilt n’est vraiment pas connu et difficile à prononcer pour certains français. Il est même souvent confondu avec le mot « kilt ». Il faut voir la tête de mes copines quand elles comprennent que je fais du « kilt ». Haha!

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  17. Gros dilemme….J’ai appelé mon blog « patchwork inspirations » tout simplement parce-que « quilt inspirations » existait déjà ! Mais j’aurais préféré avec le mot « quilt ». Humm… et je m’étais dit qu’une française et une anglaise comprendraient tout de suite !
    D’autre part, je pense que l’univers du tissu dans lequel nous évoluons est très petit et donc lorsqu’on parle de quilt, de patchwork ou d’art textile, nous comprenons tout de suite (bien que pour moi l’art textile ne soit pas du patch!).
    Et quand tu parles de petasson, cela me ramène invariablement au boutis de mon enfance en Provence….!
    Donc tu vois, je pense que tout dépend de notre culture, de nos régions et de nos affinités ! Mais la discussion est intéressante et peut-être largement débattue ! 🙂

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    1. Unifier, uniformiser n’est pas forcément la meilleure chose à faire, moi j’adore lire les liens de chacune avec sa famille et les mots d’avant… C’est passionnant de lire le ressenti de chacune, merci pour votre participation, j’attends la suite des impressions !

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  18. Un petit grain de sel du Québec… 😉 Pour souligner le mot courtepointe, bien sûr(et nous sommes des « courtepointières ») et ce que vous appelez quilting, nous le nommons toujours « piquage », qu’il soit main ou machine. On s’est habitué au mot patchwork dans le langage courant, même s’il n’est pas employé ici pour désigner une courtepointe; c’est plutôt pour parler d’assemblage de pièces diverses, de morceaux, mais peut aussi s’appliquer au tissu… Les anglos d’ici utilisent le mot quilt pour désigner la pièce entière. On n’est pas sortis du bois(de l’auberge…) avec toutes ces utilisations diverses… 😀 Uniformiser ? Non, je ne pense pas que ce soit nécessaire. L’important, il me semble, c’est qu’on sache les uns les autres de quoi il est question quand on en parle… Reste que, le mot ‘top »… celui-là, pour la courtepointe, c’est non pour moi et aussi pour nous au Québec. « Dessus » est un mot français tout simple, facile, qui désigne exactement ce qu’il est. Le dessus, le molleton, le dessous(ou doublure). Mais bon, on vous comprend quand vous parlez de « top ». C’est ce qui compte. 🙂

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  19. Le mot « patchwork » ne me choque pas parce qu’il désigne une technique; « courtepointe », je l’ai toujours entendu désignant une couverture chaude que l’on pose sur le lit (je vis en Normandie). Je préfère « matelassage » à « quilting », et je pense que tous les mots qui nous viennent d’une autre langue doivent être prononcés à la française parce qu’ainsi nous nous les approprions. On dit « parking » pour désigner un lieu que les Anglais nomment « car park », on dit des « pizzas » et non « pizze ». Une langue évolue avec tous ces ajouts, ces mots qui désignent une réalité que nous nous approprions.
    Merci pour les articles toujours intéressants.

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  20. Le mot patchwork paraît tellement ringard aux oreilles des jeunes que j’évite de l’employer autour de moi. Entre initiées on comprend le vocabulaire utilisé dans les clubs. Mais j’ai tellement envie que les jeunes soient un peu attirés par ce type de travail – qui pourra peut-être leur être utile un jour, on ne sait jamais – que j’essaie de le rendre attrayant. Pour les naissances des proches je fais un « tableau textile » (ce qui peut s’accrocher au mur) que j’emballe dans une « courtepointe » (ce qui repose sur lit ou berceau). Et quand j’explique comment c’est fait je parle de matelassage, de boutis, d’appliqué… J’essaie de faire d’jeun !
    Le tricot renaît chez les jeunes, j’espère un jour aussi pour le… patchwork !
    Et peut-être à ce moment-là on pourra espérer un meilleur accueil de l’art textile dans les musées français.
    Merci pour le grand intérêt de ce blog. Heureuse année à toutes.

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  21. Ah, courtepointe fait un peu vieille France. Je découvre le mot passe-couloir et j’adore! j’utilise un châle à mon travail quand je dois circuler dans les couloirs du collège! Reste que j’aime penser que je suis une quilteuse…et non une patch…euse, hum ou patchworkeuse…brrr

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  22. La discussion est très intéressante. J’ai expliqué ce week-end, enfin, cette fin de semaine 🙂 à des personnes complètement néophytes la différence entre patchwork (assemblage de morceaux de tissus) et quilt (l’ouvrage fini, matelassé) . Ce sont les mots que j’utilise. Je crois que grâce à toi et aux différents commentaires, je vais utiliser le mot matelassage et non quilting qui me gênait quand je parlais à des Françaises. Et si je dis matelassage à mes amies anglophones et néerlandophones, vous croyez que je vais les convertir? 🙂
    Et grâce aussi à cette discussion, je vais peut-être rentrer dans ma petite tête que c’est un art textile. De là, à dire que nous sommes des artistes, c’est un pas que je ne m’autorise absolument pas à franchir.

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    1. Tout est dans la subtilité de faire de l’art textile (ex-patchwork si on veut!!) sans se réclamer artiste. C’est mon cas, ma démarche est artisanale ou artistique, mais je n’ai pas l’âme d’artiste que je reconnais à quelques rares personnes de mon entourage.

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  23. Salut, Katell! Très intéressant. On a le même problème aux Etats-Unis. Quand on se sert du mot « quilt, » d’habitude les gens pensent à leurs grand-mères. Wrong!! Moi, je ne dis jamais que je fais des quilts; toujours je suis artiste textile; je fais de l’art avec les tissus. Ici, on n’entend pas le mot « patchwork, » sauf pour les quilts anciens –et en fait, il y en a beaucoup de quilts contemporains (du 20th & 21st centuries) sans patches. Les dames de SAQA(Studio Art Quilt Associates) insistent qu’on doit utiliser les mots « art quilts » parce qu’un quilt est un quilt. LOL. Mais quand on essaye d’expliquer qu’on fait des art quilts, les autres gens ne semblent pas entendre le mot « art » et la réponse est toujours « ah, oui, j’ai un quilt sur mon lit. » Grrrrrrrrrrr! Que veut dire le mot « quilt? » Faut-il avoir trois couches ?(non); s’il est fait de plastique est-ce que c’est un quilt? (oui). La discussion continue – sans accord, n’est-ce pas??
    amitiés,
    Rayna

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    1. Ah ma chère Rayna, que c’est intéressant de connaître ton point de vue ! Je lis très souvent Art Quilt, mais cela n’est pas encore arrivé en France. C’est pourtant court et significatif ! Et bravo pour ton usage de notre langue 100% parfait !

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  24. Je suis tout a fait d’accord Qu’il y a un vocabulaire, mais (Le mots Patchwork) ne me choque pas C’est une Habitude et une technique. Au cours que je suivait il était l’employer très souvent Mais d’accord que le vocabulaire doit être juste, Bien que suis belge , nous avons un vocabulaire spécifique. Christiane Cordialement

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  25. Techniquement parlant le patchwork constitue simplement une partie des techniques qui utilisées pour faire un quilt. Les américains disent « it’s not a quilt until it is quilted » ce qui signifie: ce n’est pas un quilt jusqu’à ce que ce soit matelassé. De ce fait si l’appliqué n’est pas un patchwork (travail d’assemblage de pièces) l’un comme l’autre seront des quilts une fois matelassés. C’est le matelassage qui fait le quilt et qui unifie les diverses techniques utilisées pour réaliser le « top ».

    Au départ il y avait la couette: La couette (du latin culcita oreiller) est composée de deux épaisseurs de tissu renfermant un rembourrage mais elle pouvait servir de matelas aussi bien que de couverture et elle n’était généralement pas piquée ou très peu. Et le mot quilt lui même semble être une simple déformation du mot couette.
    La courte-pointe – du vieux français coute ( lit de plume) et poindre (piquer) constitue un intermédiaire entre la couette et le quilt dans la mesure où elle se compose aussi de deux épaisseurs de tissu renfermant un rembourrage, mais là ce rembourrage est maintenu en place par des points. Et je ne crois pas que couette et courte pointe aient jamais atteint le niveau de matelassage artistique pratiqué sur les quilts dont la garniture est en coton.
    J’ajouterai que lorsque j’étais enfant il y avait dans la plupart des maison d’épais dessus de lit en satin, rembourré avec de la laine. Et on les appelait »couvertures américaines ». C’était si épais que le matelassage était fait avec de la ficelle et une aiguille de tapissier.

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    1. Et voilà de précieuses précisions de notre historienne, merci de nous faire profiter de ton savoir Denyse ! J’ai été ravie de te revoir hier et ce week-end, ma lecture me fera voyager avec les Osages…

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  26. Meilleurs voeux ,Katell . Que ta flamme nous fasse découvrir des sujets toujours aussi intéressants.
    Effectivement dans le dernier Quiltmania j’ai découvert que l’assemblage de 2 épaisseurs seulement ou que 3 épaisseurs assemblées par des nouettes n’étaient pas des quilts….Eh bien j’en ai déduit qu’on était dans une sphère très restreinte de milieux ultra connaisseurs très rigoureux., avec un devoir de transmission historique..J’ai appris quelque chose…
    Perso, lorsque je présente mon activité je dis soit Patchwork soit Quilting comme les américaines
    Véronique

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    1. bonsoir Katell, personnellement que l’ on utilise tel ou tel mot m’ est indifférent du moment que l’ on partage le même amour. Pour moi l’ art textile correspond aux oeuvres tres contemporaines dans lesquelles on mélange les techniques ( perles, rubans….) les matières, soies, jute, et les techniques. cela me fait penser aux débats sur le  » vrai  » patchwork : à la main. Je fais du patchwork ( machine le plus souvent) et je viens d’ offrir des patchs à mes enfants. j’ essaye d’ évoluer dans mes techniques mais je ferai du patchwork aussi longtemps que je pourrai. je t’ embrasse fort et suis heureuse de te voir toujours aussi dynamique pour entamer une nouvelle année créative et pleine de reflexion!

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