C’est une romance historique, une belle histoire parfaite pour se reposer d’une journée Valentine saturée de ❤❤❤. Une histoire d’amour élégante au final si émouvant, un récit totalement biaisé par la perte de mémoire du jeune protagoniste, cela rend l’histoire très originale ! J’avoue que je ne l’aurais pas lu si l’écrivaine n’était la fille d’une de mes meilleures amies, oui une quilteuse ; je leur laisse la joie de l’anonymat qu’elles se choisissent.
Mais j’aurais loupé quelques heures de lecture réjouissante !
Je sais qu’Alix d’Angalie (pseudo d’après le nom d’une aïeule) a déjà eu mille vies alors qu’elle n’a que 34 ans. Depuis quelques années, je participe modestement mais régulièrement à ses appels de fonds, pour lui permettre de publier. Mais avant celui-ci, À Rebours, impossible de m’intéresser à ses romans, pourtant reconnus dans le monde de la fantasy française, car je n’arrive pas à entrer dans ce domaine littéraire. J’ai comme un blocage.
Alors quand j’ai su en automne que son prochain ouvrage serait une plongée dans La Belle Époque, je m’en suis réjouie !

En recevant À Rebours, j’ai retrouvé des sensations de petite fille, quand j’aimais caresser mes plus beaux livres, les sentir, les tourner et les feuilleter. Celui-ci pourrait avoir un parfum de violette, celui que ma grand-mère d’origine catalane entretenait dans sa chambre à Toulouse. Elle était née en 1901 et chérissait l’Art Nouveau, aussi beau qu’elle ! Elle aimait lire et aller au théâtre ; maintes fois, j’ai donc pensé à elle en lisant ce livre, qu’elle aurait adoré !

Il est devenu rare de comparer un livre à un bijou ; À Rebours est sans aucun doute lié à une belle montre, symbolisant le temps qui passe. Il est finement fleuri façon Art Nouveau. Mais moi, je l’associe à un collier de perles, parure féminine quasi désuète, qui opportunément m’aide à tenir les pages bien ouvertes 😊.


Et c’est bien dans le thème :
Enveloppé d’ombres et de musique, je suis perché dans le « collier de perles »
‒ c’est ainsi que nous nommons la rambarde cerclée de globes lumineux qui entoure le plafond peint et le lustre au-dessus de la salle du Palais Garnier.
Après la forme, le fond. Alix a répertorié les événements de l’époque qui alimentaient les conversations et nous les retrouvons avec joie, égrenant le temps avec des faits divers que nous connaissons encore tous, tels que l’affaire Dreyfus, l’incendie du Bazar de la Charité ou la Dame de Fer toujours dressée, initialement construite pour être démontée fin 1889, puis à d’autres reprises.
Je baisse les yeux sur les toits de Paris, admire un instant la tour Eiffel – qui n’a toujours pas été démontée -puis jette un regard directement au-dessous de moi.
11 juin 1905
Cette tragédie en trois actes est très bien écrite, parfois déroutante avec la difficulté de construction due à la mémoire défaillante de Jean Loiseau. Nous vacillons avec lui !
J’avoue avoir adoré vivre avec Jean dans les coulisses de l’Opéra Garnier, imaginant des scènes à la Degas.
En petites touches, Alix n’évite pas la question de ces toutes jeunes filles élevées pour la beauté de l’art, mais qui risquent fort de faire l’objet de convoitises des bourgeois.
Les coulisses de l’Opéra ne sont pas un endroit décent
pour les jeunes filles de bonne famille.
Alix d’Angalie
Sujet explicité dans le livre, mais aussi dans cet article :
Lieu des élégances mondaines, l’Opéra est aussi, dans ce siècle de morale bourgeoise proclamée haut et fort, une exhibition légale de chair fraîche. Ouvert aux abonnés privilégiés, le Foyer de la danse auquel on accède par les coulisses est un vivier de très jeunes filles, aisément apprivoisées.
Ce monde interlope captive Degas autant que le spectacle lui-même.
Jérôme Coignard, Connaissance des Arts, 29/04/2020
Le tabou de la pédophilie dans l’art se lève peu à peu aujourd’hui, ce n’est pas le sujet du livre mais il n’est pas occulté, pas plus que les conditions de vie des diverses couches de la société et les criantes inégalités.
J’aime me souvenir des préparatifs et changements des décors dans l’Opéra Garnier, les superstitions du monde de l’Opéra, les petites mains qui vivent jour et nuit dans ce lieu magique… Alix a bien su faire revivre tout ce monde invisible du public ! Voici l’Opéra Garnier et ses abords autour de 1900 :



Et l’amour dans tout ça ? Il est présent à chaque page, celui qu’on espère, qu’on fantasme, celui qu’on vit… ou pas, à tout âge. C’est avant tout une belle histoire d’amour, pas du tout mièvre et très originale, servie par un style riche et fort agréable. Et ne comptez pas sur moi pour vous en dévoiler plus.
Bravo Alix !
Si vous souhaitez entrer en contact avec Alix d’Angalie ou pour commander ce livre, c’est par ici. L’autoédition ne rend pas la diffusion facile, mais ce n’est pas si compliqué non plus…
Merci de me lire, en souhaitant que vous lirez aussi Alix !
Katell
Pour les Toulousains :


C’est aussi la pleine saison de la violette de Toulouse !









Merci Katell pour cette idée de lecture et bonne St Valentin 💗
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Merci à toi… également, bonne fin de journée !
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merci beaucoup pour ce texte et belles photos! ça tombe bien car je m’appelle Violette!
cordialement. Violette Iacono ( de Marseille )
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Quel ravissant prénom !
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Bonsoir, ce titre m’a fait immédiatement penser à un autre livre qui m’a beaucoup marqué il y a 40 ans environ ; celui de Huysmans.
Sylvie K
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Alix a-t-elle choisi ce titre aussi en référence à ce livre de 1884 ? Je ne le pense pas, car il n’y a pas de ressemblance avec Des Esseintes. Il s’agit ici de compte à rebours quand on sait qu’on a une maladie évolutive – ici une amnésie…
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Waooh , l’art nouveau, je l’ai découvert et approfondi lorsque j’étais à l’école pour devenir prof de Travaux manuels , dès la première année nous avions un cours d’histoire de l’art, en 3° année nous avions le certificat de dessin : plusieurs épreuves de dessin mais aussi d’histoire de l’art et d’histoire du costume avec un programme limitatif qui l’année de mon diplôme était : l’Art Nouveau.
Je suis déçue quand je vais à Paris de voir que presque toutes les entrées de métro de Paul Guimard ont disparu . Cerise sur le gâteau en 1° année j’étais en pension au foyer des lycéennes et les élèves de notre école étaient logées dans une maison de Guimard au 60 rue la fontaine avec les meubles d’époque dessinés par Guimard , notre salle d’étude dans la salle à manger avec une immense table dont le plateau était protégé par une vitre , et les buffets dont les multiples portes nous servaient de casier pour ranger livres et cahiers… mais nous n’avions pas de smartphone et il ne me reste que mes souvenirs et pas de photos.
Merci Katell ton article a ravivé mes souvenirs de murs et portes à volutes et de la verrière dominant le salon;
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Comme toi, je regrette tant les entrées de métro Guimard… Ces entrées « nouille » avais-je un jour entendu, et ensuite je répétais ce mot et cela me faisait tant rire enfant…
Dans beaucoup de villes, on trouve encore quelques vestiges d’Art Nouveau, plus je vieillis plus je les aime !
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merci pour votre partage et la découverte de ce livre!
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C’est une belle histoire !
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Merci pour tous ces messages toujours plus interessants les uns que les autres. En échange , je t’offre le poème de Verlaine mis en musique et chanté par notre bien-aimé et regretté Julos Beaucarne.
https://www.youtube.com › watch?v=bH2WZcQT0_E
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Verlaine si bien chanté… Merci beaucoup !
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La période, le lieu, l’histoire…….il n’en fallait pas plus pour que je passe commande!
Merci pour cette découverte.
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J’en suis ravie ! Bonne lecture 💖
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