Parfois, une idée surgit, à la faveur d’un mot entendu, d’une lecture… C’est ce qui est arrivé à Arielle, Zolary Quilts pour les réseaux sociaux – mais nous sommes ici entre nous ! J’ai été touchée par son histoire, je vais donc la transmettre le plus fidèlement possible.

Arielle et moi avions échangé de nombreuses fois sur Facebook puisque c’est une des Frangines, une des quilteuses qui a participé à la Saga de Lucinda. Et j’ai eu le grand plaisir de la rencontrer en octobre à Toulouse, lors de la première exposition sur les quilts des Sept Soeurs (transcription en quilt de la célèbre saga littéraire de Lucinda Riley).

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Tout le monde se souvient de la stupeur générale en apprenant au matin du 15 décembre, que Mayotte était dévastée par un cyclone d’une terrible puissance. On avait entendu parler d’alerte rouge, puis violette… mais imaginait-on la puissance de ce cyclone qui, par un malheureux hasard, eut son œil qui passa pile sur l’île ? Hautement improbable, Mayotte est un tout petit archipel et l’Océan Indien immense… L’œil représente le centre du cyclone, un point calme, mais tout autour ce sont les vents les plus violents.

On compatit pour ces gens du bout du monde, j’ai été très touchée par ce drame, et j’ai écrit un article avec toute la compassion que je ressentais. Mais je n’y connais personne, les victimes ont le visage de ceux qu’on voit à la télévision ou sur internet.

Jusqu’à ce qu’Arielle m’écrive, à la suite de cet article. Son compagnon est Mahorais, sa famille est en grande partie à Mayotte. Elle me raconte les échanges difficiles avec la famille (le téléphone ne passait plus), le dénuement le plus complet après la dévastation, les multiples inquiétudes. Arielle m’écrit que, par exemple, la famille n’achète pas les fruits et légumes, on les cultive, on les cueille, on les ramasse ! À présent, il ne subsiste plus un seul arbre fruitier… Les Mahorais s’entraident, c’est une caractéristique primordiale. Ils savent aussi qu’ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes et leurs voisins pour déblayer, reconstruire, à 50 km de la capitale…

Alors voilà, à présent je compatis sur leur situation en ayant le souvenir d’Arielle et sa fille, son joli petit visage radieux en octobre, qui sait désormais que sa famille paternelle a subi un gros traumatisme…

De son côté, Arielle a réfléchi à l’opportunité de faire un quilt, pour le souvenir. Puis elle a réentendu parler des quilts-météo et ça a fait tilt ! Alors elle s’inscrit dans le groupe dédié, lit tous les documents donnant des conseils… C’est décidé, elle se lance dans un quilt-météo mahorais ! Il sera « 2 en 1 », représentant les températures maximales de 2 années : l’année de naissance de son compagnon, 1991, et 2024, année du cyclone. Elle s’est mise à cogiter, excitée par ce projet qui lui donne l’occasion de témoigner, de se souvenir plus tard. Et de constater que le réchauffement climatique est bien en route.

L’avantage de ce projet aux années passées est qu’elle peut avancer vite, elle n’a pas besoin d’attendre, jour après jour, de savoir quel temps il va faire !

Il fallait d’abord vérifier si on pouvait trouver les températures des deux années sur internet : mais oui ! Mais il a fallu faire des choix : il y avait bien une station météo à 6 km du village de son amoureux, mais elle n’existait pas en 1991… et elle a cessé de fonctionner après le cyclone. La référence est donc celle de Dzaoudzi Pamandzi, à une petite vingtaine de kilomètres. Arielle s’est lancée, à l’ancienne comme elle dit joliment, avec du papier, des crayons de couleurs : elle adore cette étape de préparation !

D’autres décisions sont à prendre : combien de tranches de températures ? Quels tissus ? Pour l’aider, elle s’est confiée à Alice de Blossom Quilt et Craft, qui a l’habitude de conseiller ses clientes. D’ailleurs, avec les nombreuses demandes concernant les quilts-météo, elle m’a demandé de lui préparer un article à ce sujet, et nous l’avons écrit ensemble, chacune ayant son domaine de compétence ! Lisez-le ici, si vous souhaitez vous aussi faire un quilt-météo !

Le climat tropical a comme caractéristique d’avoir une température plutôt constante : rendez-vous compte, avec les relevés de 1991 et de 2024, la température max la plus basse est 24°, et cela ne va pas plus haut que 34° ! Étonnant, non ?…

 Et la forme du bloc qui donnera les informations ? Ce sera un carré de 3.5 inch de côté avec un triangle coupé à main levée, de forme improvisée. Voici les premiers blocs :

Pour donner une touche mahoraise authentique, la bordure sera un tissu de Mayotte qu’elle recevra en mars… Suspense !

Merci Arielle pour tous ces échanges, et amuse-toi bien en créant ton quilt-météo 🌞. Au vu des couleurs, ils sera splendide, et surtout un témoignage plein d’amour !

Je rappelle que nous allons, Lena et moi, finaliser la liste des quilts-météo pour le Nadelwelt de Karlsruhe, les personnes qui se sont manifestées auront leur réponse le week-end prochain.

Et toujours, vive le patch !
Katell

Réjouissons-nous, cette année sera propice à de multiples rencontres :

Je serai présente les trois jours du Salon
pour vous rencontrer et vendre mon livre Sacrés Tissus !

Lena et moi serons présentes en Allemagne
pour présenter une sélection de vos quits-météo !

NANTES : exposition des quilts Sacrés Tissus
et animation du Coin des Blogueuses qui fêtera ses 10 ans, ce sera la fête !

Au Val d’Argent en Alsace, les 30 ans du Carrefour Européen du Patchwork !
N’oubliez pas de parler du concours 5-25 ans à votre entourage !