Préparer deux expositions à deux semaines d’intervalle prend beaucoup d’énergie, d’où mon retard pour vous en faire part. Au cours des prochains articles, découvrons ensemble, ou revivons ces journées extraordinaires passées d’abord à Sainte-Marie-aux-Mines (68), puis à Palalda (66). Tout cela n’aurait pas été possible sans les organisations du Carrefour Européen du Patchwork et Au Fil du Tech, qui ont invité La Ruche des Frangines !
Tout d’abord, la Ruche des Frangines, d’où vient-elle ? Revenons aux origines de la Saga de Lucinda.
Pourquoi La Saga de Lucinda ?
On me demande souvent pourquoi et comment j’ai lancé ce défi textile sur la saga des Sept Sœurs, écrite par Lucinda Riley. C’est assez simple, ma sœur et une de mes meilleures amies m’en avaient parlé. J’avais lu un résumé mais l’histoire de filles adoptives d’un Suisse millionnaire dans un château rose au bord du lac Léman, ce n’était pas ma tasse de thé.
Mais en juillet 2023, j’ai attrapé le covid. Clouée au lit, j’ai enregistré le premier tome des Sept Soeurs sur ma tablette. Les 100 premières pages se laissaient lire, mais je n’étais pas encore accro. C’est venu juste après, quand j’ai apprécié l’habileté de la romancière à nous faire vivre dans plusieurs époques, à nous faire connaître tant de choses sur les gens et les pays, tant au niveau culturel, social qu’artistique. À partir du 4e tome, en Australie, je me voyais en train d’illustrer les paysages en quilt. Un projet s’esquissait.
Je ne me suis déclarée guérie du Covid qu’une fois les huit tomes engloutis – ou presque 😉.
En août 23, j’ai demandé à mes amies quilteuses de la Ruche si elles ne trouvaient pas ridicule d’envisager de créer un groupe qui illustrerait cette saga littéraire. Avec leur top départ enthousiaste, j’ai lancé ce projet sur ce blog et nous avons passé une année fantastique à illustrer, mois après mois, chaque tome dans notre coin, en partageant les photos et des idées sur notre groupe Facebook. En admirant nos avancées au fur et à mesure (un mois – un tome – un bloc à partir du 1er octobre 2023), nous nous divertissions beaucoup. Nous avions le droit d’être en retard mais pas en avance, pour ne pas perturber le groupe ! Ma seule autre exigence était de ne pas copier, pour obtenir des quilts uniques. Plus de 200 se sont inscrites, une soixantaine a commencé, 35 ont terminé à temps. Je n’ai exclu personne.
Les quilteuses du groupe ont un point commun : elles lisent mon blog, puisque c’est ici que j’ai lancé ce projet ! Elles sont de partout en France, et aussi de Belgique. Nous avons créé de beaux liens d’amitié virtuels avec ces mois passés ensemble, à voyager avec la saga littéraire et nos sacrés tissus. À présent, je suis heureuse de connaître « en vrai » chacune des Frangines qui ont exposé avec moi !


Le quilt Les Sept Frangines de Violaine Barret, avec son air amish, a été bien mis en valeur, suspendu au milieu de l’allée dans l’église St-Pierre-sur-l’Hâte, écrin de l’exposition à Sainte-Marie-aux-Mines.
Après avoir admiré le quilt de Violaine sur nos écrans en 2024, nous avons commencé à nous appeler affectueusement Les Frangines. Quand il s’est agi de donner un nom officiel, je me suis rendu compte que « Les Frangines » était déjà utilisé un peu partout, donc Chantal a suggéré « La Ruche des Frangines » : adopté !

De nombreux quilts et livres textiles étaient finis l’été 2024, j’ai eu la chance de pouvoir les exposer au Salon des tendances créatives de Toulouse en octobre 2024, il y a pile un an. Ces quilts étaient au-delà de mes attentes : de vrais bijoux ! J’ai alors décidé de préparer un dossier à soumettre au Carrefour Européen du Patchwork. Je vous passe les péripéties, mais nous avons bel et bien été retenues, et cerise sur le gâteau, nous avons inauguré un nouveau site d’exposition… Un magnifique cadeau à plusieurs titres.
Installation dans la petite église
Dès mardi après-midi, Kristine et moi avons visité la petite église où nous allions passer les prochains jours. J’avais vu des photos, mais « en vrai », le coup de foudre fut immédiat. Qu’on soit croyant ou pas, le lieu est chargé de calme, de joie, de spiritualité, c’est un lieu qui, même avant la construction de la première église, était probablement un rendez-vous de recueillement de nos lointains ancêtres. Je marchais presque sur la pointe des pieds en pénétrant dans l’allée. Et puis il a fallu revenir à la réalité, nous avons déchargé ma voiture des 35 oeuvres textiles et du matériel d’accrochage, et dit « à demain » à ce lieu tranquille.

La nuit suivante, des idées de mise en place des quilts me trottaient dans la tête pour le lendemain. La plupart ont été retenues, d’autres ont été modifiées par les Frangines – heureusement ! Car nous étions nombreuses mercredi à participer à cet accrochage, sans oublier les deux hommes qui nous ont fait gagner un temps précieux, des habitués des accrochages d’expo, maris de Monique et de Marie-Odile… Ce fut une fabuleuse journée 🌞. Je ne résiste pas au plaisir de partager le reportage photos de l’accrochage, principalement alimenté par Smaranda Bourgery, Ursula Hodier, Marie Pascal, Esther Muths et d’autres !



Rapides, efficaces, sympathiques… et patients, Bernard et Jean-François ont accroché les quilts selon nos souhaits. Mais parfois, c’était aussi accrocher, puis décrocher, et raccrocher ailleurs…





Les quilts ni carrés ni rectangulaires (un hexagone d’Annie Labruyère et un heptagone de Dominique Lebugle et ses amies) étaient prévus en haut, mais des Frangines leur ont trouvé de bien meilleures places !



Quant au chœur catholique, nous avons également eu le droit de nous y installer. J’y ai mis des quilts dont les détails méritent qu’on s’y attardent, ainsi que les livres textiles. Résultat : les jours suivants, il y aura toujours foule dans cette partie au-delà de la grille en fer forgé !

Vous apercevez le charme de cette église, mais elle a une qualité supplémentaire, elle est dédiée à deux cultes chrétiens, réformé et catholique. Berceau de la communauté Amish, née du schisme entre divers courants anabaptistes, Sainte-Marie-aux-Mines montre ainsi son caractère tolérant.

Un Simultaneum est une rareté. A l’initiative de Louis XIV, toute paroisse protestante d’un village ou hameau ayant au moins 7 familles catholiques se devait de permettre ce culte. La nef aux Protestants, le chœur aux Catholiques. Il y eut bien sûr des frictions, comme toute chose imposée. Mais le temps a passé et quelques églises simultanées demeurent, principalement en Alsace. Ce fut pour nous un privilège d’exposer dans ce lieu qui correspondait si bien à l’autrice Lucinda Riley, née près de Belfast en 1965, en plein dans la guerre politico-religieuse d’Irlande du Nord, ayant vécu toute sa vie à cheval entre l’île irlandaise (du Nord et du Sud) et l’Angleterre. Pendant des heures, j’ai refusé de toucher au crucifix sur le premier autel, puis je me suis rendue à l’évidence, personne ne m’en tiendrait grief…



Pendant une bonne partie de la journée, le crucifix restait sur la table, avec les bouquets de fleurs artificielles…

Pour donner un caractère unique à l’exposition – après tout, les Sept Soeurs sont les Pléiades, une constellation remarquable qui accompagne les humains depuis la nuit des temps – j’avais demandé à mes amies Frangines de faire des étoiles en tissu, pour décorer l’église. Les bougeoirs anciens me semblaient idéaux pour les accueillir. Des Frangines l’ont fait en toute autonomie, tout était parfait ! Mais en m’agitant dans l’allée centrale, je me suis accroché le pantalon à un clou dépassant d’un banc, et j’ai constaté qu’il y en avait partout, vestiges de décorations précédentes… Alors j’ai mandaté deux Frangines pour aller chercher du lierre dehors – un coin du cimetière en était couvert – et elles ont réellement transformé le lieu !




Ces décorations ont parachevé l’impression de joie, de ferveur, presque de magie, que ressentiront les visiteurs au cours des quatre jours d’exposition.

Et comme par magie en cette fin de journée, chaque quilt ou livre a trouvé sa juste place, je crois qu’aucune Frangine n’a été déçue de la place octroyée à son oeuvre textile. En tout cas, nous avons fait de notre mieux !

C’était l’exposition numéro 0 du Carrefour Européen du Patchwork, il fallait changer de navette pour arriver à notre exposition : nous avons malgré tout eu la foule des grands jours. C’est ce que je vous raconterai prochainement, même si aucun texte ne décrira avec justesse l’allégresse ressentie par les personnes qui découvraient cette exposition !
À bientôt pour un tour de l’exposition !
Katell









Un premier épisode riche en détails ! Les photos montrent bien le plaisir que vous aviez à être ensemble et la beauté du lieu. Vivement la suite …
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Promis, la suite arrivera bientôt ! Nous étions vraiment toutes enchantées par le lieu, et la magie a opéré sur le public.
Bonne journée Joëlle !
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Bonjour Katell, quel bonheur, à mon lever, de lire ce bel article ! Et quelle belle plume ! Bravo ! Tu as réussi à traduire un magnifique ressenti autour de cette exposition, ressenti qui a été le mien durant la visite de ce site et de l’exposition, les visites car je suis venue deux fois !
Belle journée d’automne,
Gisèle
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Ma chère Gisèle, ce fut un grand plaisir de te rencontrer enfin ! Et tu m’as bien dit que venir à SMM cette année a été déterminant pour ta passion du patchwork : c’est un virus qu’on attrape, mais celui-ci, on n’a aucune envie de s’en débarrasser ! Avec toute mon amitié 💖
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Lieu magique qui mérite le détour… et pour certains un grand détour par la si majestueuse forêt… mais j’avoue que tellement prise par ces quilts et tous ces détails à redécouvrir, je n’ai pas vraiment admiré l’architecture que je découvre mieux via les photos!
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Cela m’a fait tellement plaisir que tu viennes… et j’évoquerai Zoé dans un prochain article !
Merci chère Frangine, je t’embrasse
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Tu es une organisatrice parfaite sachant rassembler autour de toi avec joie et bonheur tes amies pour organiser ce type de manifestation. Le résultat m’as tu dit il y a quelques jours au salon de Toulouse a été fabuleux. J’en suis heureuse pour toi et pour toutes celles qui ont tiré l’aiguille sur ce sujet peu commun . Repos maintenant après toutes ces émotions !!!
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J’ai été heureuse de te retrouver au Salon de Toulouse où, cette année, j’étais uniquement visiteuse ( c’est reposant 😉). En effet, je garde un souvenir émerveillé de cette exposition, et la suite à Palalda, quoique différente, était enthousiasmante également !
Vive le monde des Arts Textiles, auquel tu contribues avec ton chouette Salon à Pexiora 💕
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Merci, Katell, pour ce beau reportage de l’expo à Saint Marie aux Mines. Comme tu sais, j’aurais voulu être là, et j’ai eu même l’impression d’être là, parmi les quilts et parmi les frangines. J’ai aussi aperçu quelques amies de la ruche. 🙂 Et , comme toujours, ton enthousiasme transpire des photos…
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Muchas Gracias Ana!
J’ai l’immense chance de faire ce que j’aime, m’entourer de personnes talentueuses et bienveillantes. Tu fais partie de ma bulle !
Je vais avoir du mal à transcrire le bonheur des quatre jours d’expo, je n’ai pas assez de photos prises sur le vif. Quand on est dans l’action, on n’y pense pas assez. Mais j’ai tout de même beaucoup à raconter encore !!!
J’espère que tu n’as pas d’inondation chez toi. Bonne journée mon amie 💕
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Quel plaisir déjà de te retrouver sur ce blog, j’attendais avec impatience des nouvelles de ces expos. J’imagine ta fatigue et celles des Frangines après ce mois si riche . Mais quel beau résultat! bravo! Je me permets une petite explication: la grille qui sépare la nef et le chœur est un Jubé; j’avais appris ça en Bretagne en visitant l’église St Fiacre du Faouët, et son jubé monumental séparant les notables et la plèbe . En tout bon repos après tout çà.
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Merci Isabelle ! J’ai entendu ce mot, jubé, mais je ne savais pas du tout à quoi cela correspondait.
Oui, outre la fatigue, quand on revient à la maison, il y a le quotidien qui nous rattrape ! Et c’est important aussi. Alors je me permets d’écrire uniquement quand j’ai le temps, vraiment, pour écrire sans arrière-pensée négative !
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Merci Katell pour ce résumé riche en details qui nous fait revivre des moments très chaleureux…. tu les a encore une fois rendus très vivants avec un talent fou de trouver les bonnes paroles. C’est toujours un plaisir de te lire. Mon quilt se lamente tout seul ds son coin, sache qu’il est à ta disposition si jamais il faut. Et dire que je ne voulait pas le finir. Je te souhaite un avenir plein de projet en compagnie de tes abeilles. 🥰
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Ursula, je n’ai pu accrocher « que » 16 quilts à Palalda, involontairement tu m’as donc aidée dans le choix douloureux de la sélection. Une exposition complète est prévue l’été prochain, en attendant profite de ton si joli quilt !
Oui cette exposition restera gravée dans nos cœurs, avec la joie de nous retrouver !
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Ce fut une très belle exposition dans cette petite église ravissante ! Les œuvres étaient magnifiquement mises en valeur, je les avais déjà vues mais quelles beautés dans ce lieu de culte !!
Bravo mesdames..🤩
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Ce lieu a sublimé les quilts, une alchimie s’est créée entre le thème des étoiles et la spiritualité de l’église ! Nous avons eu beaucoup de chance.
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j aurai tant aimé voir ces expositions la maladie en a décidé autrement
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Guérissez vite !
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Chère Katell, C’est incroyable comme tu sais , avec générosité, mettre en valeur chaque quilt du plus simple au plus élaboré … Je t’en suis extrêmement reconnaissante car tu me redonnes confiance pour continuer à coudre (alors que j’étais « bloquée ») et à en retirer de la joie ! Un immense merci ! Je t’embrasse Violaine
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Chaque quilt qu’on m’a proposé pour cette expo avait une âme, même le plus simple 😊. Et le public ne s’y est pas trompé. » Rien n’est à enlever » m’a dit une gentille dame (heureusement, me suis-je dit !), j’ai compris ce qu’elle voulait dire : il y avait une subtile cohérence entre nous qui avons travaillé séparément, mais aussi main dans la main virtuellement !
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Encore un superbe article! Je regarde chaque photo avec attention et je n’en trouve jamais une où tu n’affiches pas un immense et magnifique sourire! Merci pour ton enthousiasme, ton dévouement et ton énergie! Contente d’avoir pu te faire un gros bisou à Toulouse!! A très vite et encore merci pour tout
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Je suis portée par ces projets collectifs, si riches en amitié et en qualité !
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j aurai tellement aimé la maladie en a décidé autrement…merci pour ce reportage
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Bon courage Marie. Vraiment désolée.
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je ne sais pas pourquoi W a changé mon pseudo c est marie wegel je vais essayer de revenir à l original
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