Queenie Udell a vécu en Floride, encore une de ces femmes fortes qu’on trouve dans le Vieux Sud. Elle naquit en 1919 et eut une vie de labeur, de création d’innombrables quilts, la plupart des string quilts, les plus faciles à faire à partir de petits bouts de tissus de récupération.
Elle apprit de sa mère et sa grand-mère à faire des yoyos dans les années 40. Dès lors, elle avait sa récréation, ses temps libres étaient occupés à faire des yoyos, de minuscules ronds froncés de la taille d’un dime, moins de 2 cm… Et elle en faisait par dizaines, par centaines, par milliers, les fermant avec du fil de broderie, les assemblant bien serrés pour que le quilt soit beau… Faits de petits restes de vêtements ou de feed sacks -sacs de tissu contenant des denrées alimentaires- ses quilts suscitent l’admiration, en particulier en raison de leur taille minuscule !


Dans les années 70, ses quilts font parler ! Elle fut alors invitée au Florida Folk Festival où sa technique impressionna les passants.
Elle continua de faire des quilts de yoyos, aux pièces toujours aussi minuscules :
Un de ses quilts est précieusement conservé par un Musée (Florida Memory), il est montré ici à un petit groupe de quilteuses, parmi lesquelles Betty Smith, LA spécialiste des Pine Cone Quilts, autre technique ancienne populaire. Thank you Betty for this discovery and your photos!
Et ses ouvrages de yoyos sont si représentatifs des quilts populaires de la région que des granges de Floride montrent des yoyos à la manière de Queenie !


Les quilts en yoyos sont délicieusement désuets, en voici un petit florilège issu de Pinterest :
Mais la modernité frappe à la porte avec Rachael Daisy, en Australie :



Et voilà comment le traditionnel inspire les artistes d’aujourd’hui une fois de plus !
Edit : je n’ai pas évoqué dans cet article que les yoyos étaient populaires aussi en France, heureusement les commentaires le rappellent ! Voici en exemple un gilet chiné par la sœur d’Hélène Vispé :
Vous aussi avez sans doute vu des ouvrages de yoyos !