Voici de nouveau un article paru d’abord dans le bulletin France Patchwork 67, signé Catherine Kalmar que je remercie !
Mandala est un terme sanskrit signifiant cercle, et par extension, sphère, environnement, communauté, totalité. Il s’exprime dans un dessin circulaire convergeant vers un centre porteur d’infini. Ce symbole du cercle se retrouve dans toutes les cultures et toutes les traditions, tant occidentales qu’orientales. Le cercle est le symbole de la vie : la naissance, la maturité, la mort et la résurrection ou la renaissance. Pratiquement, tout autour de nous est circulaire : les galaxies, les planètes, jusqu’à notre œil, qui sont autant de mandalas. (source Wikipédia).
Claudette Jacques en donne une très jolie définition :
Le mandala est un dessin organisé qui gravite autour d’un point central.
Ce n’est pas qu’un simple dessin, il est un outil, qui tout en développant notre créativité, permet de se centrer, de s’harmoniser, de se transformer. Il travaille sur 4 niveaux de conscience, il peut alors produire des effets autant sur le plan physique, psychique, psychologique que spirituel. Dans la pratique du mandala, pas besoin de posséder des connaissances approfondies, pas plus qu’il n’est nécessaire d’avoir des qualités artistiques, car une fois à l’intérieur du cercle, le mandala agit tout simplement, là où il doit agir. Dès l’entrée dans le cercle, il se produit un changement vibratoire, car se fait alors l’union entre les deux hémisphères du cerveau, ce qui produit l’harmonisation des dualités et l’unification des contraires. Ainsi, l’être blessé peut retrouver dans la pratique du mandala, une consolation, une compréhension de certains événements. Celui qui doute, découvre une certitude, celui qui pleure, une consolation. Il permet d’aller chercher l’aspect contraire afin de rééquilibrer les énergies, pour ensuite, entreprendre le chemin du centre.
Quels bénéfices apportent les mandalas ?
Leur réalisation, ou leur coloriage, permet un temps de recentrage, un temps d’arrêt, tout en s’amusant ou en s’harmonisant. On peut laisser libre court à son imagination ou à sa créativité, sans distinction d’âge car il permet de voyager à l’intérieur de soi, en mettant à l’unisson les deux hémisphères du cerveau. On réinitialise ses doutes pour en faire des certitudes, ses peurs pour en faire de l’assurance, ses ombres pour en faire de la lumière. La critique et le jugement s’apaisent et laissent place au silence.

En fonction des couleurs et des formes que nous utilisons, se produisent des effets qui résonnent et font vibrer en nous des effets qui vont permettre de retrouver un état de bien-être, car c’est d’instinct que nous choisissons des couleurs qui nous sont bénéfiques. Le choix des couleurs est personnel et chacun fait selon ses vibrations du moment, tout autant que pour les formes et les lignes.
Le Mandala est aussi ancien que notre conscience du monde, on dit que le plus ancien mandala serait le Big bang. A l’origine de la construction des villes, de l’élaboration architecturale, comme par exemple le point central des villages matérialisé par une fontaine de laquelle irradient tous les chemins.

Beaucoup de civilisations y ont eu recours non seulement pour la méditation que pour d’autres objectifs. Au Tibet où il revêt un sens sacré, il démontre le côté éphémère de la vie ; il peut être également une offrande d’un élève à son maître bouddhiste pour lui signifier qu’il est prêt pour recevoir son enseignement, ou pour des introspections en quête de spiritualité.
En Occident et au Proche-Orient dans les lieux de culte, par exemple sous forme de rosaces d’églises ou dans les cathédrales, on retrouve ces cercles sublimes propices au recueillement.

Hildegarde de Bingen, femme exceptionnelle du 12e siècle (compositrice, abbesse, guérisseuse, visionnaire, poétesse, prophétesse…) a dessiné des mandalas représentant les liens sacrés qui se tissent entre le cosmos, la divinité et l’humanité.
Avant l’ère chrétienne, on retrouve les cercles de méditation dans l’art celte des entrelacs.

On retrouve une troublante correspondance esthétique dans diverses civilisations et époques qui, selon toute vraisemblance, ne se sont jamais copiées.

Le mandala est un support aux voyages intérieurs, ce qui est une notion reprise par Jung, en psychologie. Certains patients rêvent spontanément de mandala, ce qui conduit à la concentration et la contemplation de certains points sur lesquels l’individu est amené à porter son attention. Jung l’utilisa aussi en traitements thérapeutiques en faisant dessiner des mandalas à ses patients. Le mandala est également un support d’ouverture au monde, lieu d’invocation de la divinité dans l’hindouisme, ou pratique spirituelle dans les mandalas de sable des moines tibétains où la destruction du mandala est aussi importante que sa construction, toutes deux offertes au Bouddha. Ces derniers s’inspirent du rangoli qui sont des motifs de sables colorés dessinés par les femmes Tibétaines destinés à protéger leur maison.
On le retrouve en agriculture où la structure mandala est actuellement utilisé en permaculture pour concevoir des jardins ou des potagers…

…ce qui existait déjà chez les Incas :

Ces derniers temps on a vu apparaître des mandalas XXL sous forme de représentations végétales dans des champs. On les appelle des Crop circles (ou agroglyphes) et sont attribués à des farceurs géniaux comme Doug et son compère Dave Chorley, initiateurs du phénomène dès 1978, d’autres pensent encore aujourd’hui que c’est l’œuvre d’extra-terrestres. On remarque que ces dessins sont de plus en plus élaborés et complexes ce qui démontre une recherche artistique similaire au street art dans les villes.
Cela rappelle aussi des sites qui ne livreront probablement jamais tous leurs secrets, comme Stonehenge, en Angleterre, qui date de l’Âge de Bronze :
Bien évidemment, on retrouve des mandalas dans notre art du patchwork où ses structures géométriques complexes entrecroisent carrés cercles et triangles ; ses couleurs invitent à l’aventure dans son élaboration, au zen dans sa construction et à la rêverie dans sa contemplation…


N’oublions pas les Pine Cone quilts, ces merveilleux quilts issus de la tradition afro-américaine, remis au goût du jour par Betty Ford-Smith :

L’inspiration est infinie… À vous de jouer !
Catherine Kalmar
Avez-vous apprécié cet article ? C’est un des nombreux avantages de France Patchwork, recevoir un bulletin départemental ! Si vous êtes adhérent(e), faites connaître France Patchwork, cette belle association française qui évolue au fil du temps : son site est par ici.
Merci pour cet article au sujet passionnant et bien écrit. Les illustrations si diverses s’y insèrent parfaitement .
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J’ai été moi aussi captivée par cet article ! C’est un thème qui touche à l’intime, comme si le cercle donnait une indicible impression de bien-être. Je crois que la plupart des peuples premiers utilisaient les cercles, il nous en reste quelque chose…
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Merci pour ce bel article à lire et à relire,
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Il est très inspirant, pour le patchwork mais aussi plus généralement, pour notre vie !
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Quel article intéressant. Et les illustrations sont magnifiques. Merci beaucoup pour ce partage.
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Je savais bien que cet article de Catherine K. séduirait aussi mes lectrices ! Merci pour ton commentaire.
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Bonjour Katell
Je suis moi aussi fascinée par le rond et le cercle. D’autres villages ont adopté le cercle pour se développer. Voici par exemple l’image du très beau village rond d’Oncieu dans l’Ain : https://www.qwant.com/?q=village%20oncieu&t=images. (J’espère que le lien sera correct !!!) Il y a sûrement d’autres villages en France et ailleurs.
Bonne journée à toi et merci pour ce reportage très intéressant.
Catherine
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Tu as raison Catherine, tant de beaux villages, trop souvent ignorés, ont cette forme en France et ailleurs ! Ton lien fonctionne bien et la particularité d’Oncieu est ce grand vide central… Un château y était-il avant ?
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Il y a un très beau labyrinthe dans la cathédrale de Chartres et de magnifiques vitraux. Chaque fois que je passe à Chartres je m’arrête et me promène dans la cathédrale. Il y a de belles vidéo sur le labyrinthe de Chartres sur You tube avec des explications sur les différents symboles qu’on lui a attribué.
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Oui bien sûr Mary, merci de compléter ! Cet article est l’étincelle pour penser à tant d’œuvres d’art en cercles…
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Merci pour ce joli voyage sur les mandalas qui nous intriguent toujours par leurs beautés et le mystère
Bonne journée avec du soleil
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Oui, le mystère est présent…
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merci pour ce bel article . le mandala dans tous ces états ….il garde un certain mystère ,mais en même temps un harmonie un confort.On ne peut s’y perdre ….
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Nous ressentons la même chose, harmonie et mystère… C’est très féminin, le cercle a toujours été lié à la femme, la Lune, la Terre, le cocon…
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merci pour cet article sur les mandala, j’y apprends ce que je n’avais jamais pris le temps de lire auparavant. il me donne envie de créer un mandala d’abord sur papier bien sûr puis en patchwork
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Belle création Odile !
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Thank you for this excellent article. I better understand my obsession with the pine cone quilts. The circle is so relaxing as I go round and round watching it get bigger and myself slipping into a peaceful place. Thank you again, I will definitely share this article with everyone I meet when speaking about the Pine Cone Quilts as it was taught to me by Miss Sue.
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As you can see, we are always thinking of YOU in France. Circle quiltmaking is a peaceful and powerful work, I know it suits you so well!
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Merci pour ce bel article très complet qui remet bien en place l’idée du Mandala : l’extérieur comme représentation de l’univers et du sacré et l’intérieur guide de visualisation mais aussi de réflexion et ceci à tous les niveaux de la pensée mystique ou profane. Encore Bravo !
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Catherine écrira encore pour la Ruche, c’est promis !
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Encore un grand merci pour nous faire profiter de cet excellent article!
Quoi de mieux que des cercles pour quilter un ouvrage trop « carré »… ce que je suis en train de faire. Je montrerai prochainement.
Et je sais aussi que le cercle de notre association vient de grandir de 2 nouvelles adhérentes que j’ai su convaincre au cours de la JA d’où j’arrive!
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Quand le cercle s’agrandit, c’est de la joie supplémentaire ! Bravo pour ces nouvelles adhésions.
Et tu as raison, il ne faut jamais oublier l’effet de cercles en quilting, cela adoucit de manière plus simple que de savantes plumes à l’ancienne. Impatiente de voir ton nouvel ouvrage !
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