Chantal vient de terminer son quilt-météo ! Son premier de 2020 a été exposé plusieurs fois, et elle a organisé plusieurs expos dans notre petite ville de Pibrac. Fan de ce travail, elle en a commencé un nouveau pour 2024…

Quelles différences entre 2020 et 2023 ?

Venant de sa part, plusieurs différences : Chantal avait choisi un cran de 3° pour une couleur de température en 2020, cette année elle s’est harmonisée avec le mien, 2°, ce qui implique une plus grande variété de tissus. Elle a voulu aussi changer de quilting, et l’effet donné est spectaculaire : le premier avait des lignes horizontales au fil blanc, adoucissant l’ensemble, le second est en chevrons tumultueux, aux fils suivant globalement la couleur dessous : ce quilt en ressort bien plus vif !

Autre différence qui m’amuse : personne ne comprenait d’emblée son jeu de mots dans son titre, alors à présent nous avons les deux versions :

• Défilé des Saisons 2020
• Des Fils et des Saisons 2023

Cette fois-ci c’est clair pour tout le monde !!

Ce qui n’a pas changé, c’est sa minutie : avez-vous remarqué que chaque mois, qu’il fasse 28, 29, 30 ou 31 jours, est représenté en une colonne de même longueur ? Chantal travaille au quart de millimètre pour tomber juste, c’est sa coquetterie !

Les différences de la météo entre ces deux années observées sont : des extrêmes dépassées en 2023 (plus froid et plus chaud qu’en 2020) et la moyenne annuelle qui a flambé : 15,2° la moyenne des températures moyennes de chaque jour de l’année 2020, soit + 1,2° que la moyenne 1991-2020, et 15,7° la moyenne des températures moyennes de chaque jour de l’année 2023, + 1,7° que la moyenne 1991-2020… Rien de bon dans tout cela.

Comment faire admettre aux 8 milliards de Terriens qu’il faut s’adapter pour revenir dans les limites de ce que nous offre notre planète, afin qu’elle reste sympa pour nous ? Bien sûr, des glaciations tout comme des réchauffements sont déjà arrivés et notre vaillante Terre est toujours là, la biosphère s’adapte remarquablement, mais a-t-on envie de précipiter un épisode dramatique pour les humains ?

Nous avons déjà agi sur le climat sans nous en rendre compte : on ne peut nier que la révolution industrielle d’il y a 200 ans, combinée avec la croissance de la population, fait grimper les températures, nous en avons tous plus ou moins conscience. Mais savez-vous que la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb a été un facteur aggravant d’un petit âge glaciaire ?

Il était une fois un navigateur parti avec moins de 100 hommes, à la recherche d’une route plus rapide vers l’Orient. Mais oui, les lettrés savaient au Moyen-Âge que la Terre est ronde. Il faut être trumpiste pour encore l’ignorer (oups pardon, c’est hors sujet). Le problème, c’est que Colomb s’est largement trompé sur la circonférence et donc la distance à parcourir… Il lui manquait plus de 15 000 km ! Quand finalement il accoste, Christophe Colomb croit être en Asie. En Chine (Cathay), au Japon (appelé Cipango), en Inde ? Bon, en Inde. Et donc il rencontre des Indiens.

Les conséquences sont innombrables, mais celles qui ont longtemps été sous-estimées, ce sont les conséquences pour la population locale : l’Amérique Centrale était sans doute l’endroit le plus peuplé de la Terre et en 100 ans, en raison des guerres mais surtout des virus et microbes apportés d’Europe, 56 millions de Natifs ont disparu (estimation, sur une population de 60 millions).

Ces Amérindiens d’Amérique Centrale – de multiples peuples – pratiquaient une agriculture dense, ils vivaient sur ces terres qu’ils entretenaient, et le fait qu’ils disparaissent brutalement a favorisé la repousse rapide de la forêt. En climat tropical, ça pousse vite ! Conséquence : baisse massive du CO2 dans l’atmosphère, puisqu’il est absorbé par les nouveaux arbres. Ce changement provoqué par les hommes, conjugué avec des phénomènes naturels comme l’éruption de volcans (donc de poussières dans l’atmosphère), a bien, en effet, modifié le climat.

Le professeur Mark Maslin, l’un des co-auteurs de l’étude explique qu’après avoir compilé preuves archéologiques, données historiques et analyses de carbone en Antarctique, l’influence de la mort des Amérindiens ne fait pas de doutes: «Une fois que l’on a pesé tout les éléments, on comprend que si le petit âge glaciaire était si intense, c’est à cause du génocide de millions de personnes».
Slate, Barthélémy Dont, 2/02/2019

Quand on parle de ce petit âge glaciaire, cela concernait pleinement les pays européens. Dieu nous a abandonnés’’ écrivit un moine à Amsterdam en 1572.

Les récoltes calamiteuses se sont succédé pendant plusieurs siècles et il fallait trouver des boucs-émissaires ; la chasse aux sorcières n’y est pas étrangère. La famine qui a précédé notre Révolution Française peut être comptée comme une suite de ce petit âge glaciaire...

Tout cela pour démontrer qu’agir sur le climat est possible, mais il faut prendre les bonnes décisions à temps et de concert…

Chantal, je suis très heureuse que tu aies pris le temps
de faire ce nouveau Quilt-Météo !
Il me donne le parfait alibi pour parler
de ce qui m’intéresse presque autant que le patchwork 🤣!
Katell