Il y a 351 ans, des explorateurs d’origine française, Louis Jolliet et Père Jacques Marquette, découvraient un grand cours d’eau boueux et l’ont appelé plus ou moins tel que les autochtones la nommaient : Missouri… La plus longue rivière des USA, 3 700 km ! Elle fut ensuite le fil conducteur de l’expédition de Lewis & Clark vers l’Ouest inconnu (décembre 1803- septembre 1806), suivie sur les milliers de kilomètres à partir du confluent avec le Mississipi, pour découvrir faune, flore, géologie, géographie, tous les trésors que peut offrir ce pays, et rencontrer pacifiquement la population indigène. Au même moment, Napoleon vendait la grande Louisiane française, représentant 22,3 % du territoire des actuels USA, pour une « bouchée de pain ». Cette cession fut le point de départ de la ruée vers l’Ouest, puis vers l’or… et en Europe des guerres de conquête de l’insatiable Empereur.
Expédition le long du Missouri
On peut dire que c’est une prouesse : cette expédition pacifique mais dangereuse, souhaitée et payée par le Président Jefferson, ne déplora qu’un seul mort (de maladie) sur la quarantaine de personnes de l’expédition ! Tout cela en grande partie grâce à une personne, Sacagawea, une Shoshone, seule femme de l’expédition, qui avait rejoint à Fort Mandan (actuel North Dakota), avec son mari Toussaint Charbonneau, la troupe constituée de militaires. Ils étaient les interprètes. Toussaint était d’un tempérament peu fiable, mais Sacagewea sauva plusieurs fois l’ensemble de l’expédition.
Une femme dans un groupe d’hommes est une marque de paix.
William Clark, dans son journal
C’est une héroïne, symbole des Indiennes courageuses, mais aussi celles qui sont battues, malmenées… par le passé comme au présent. Enlevée par une tribu rivale de la sienne, elle fut « gagnée » à un jeu de hasard par son futur mari à l’âge de 16 ans. Son éducation Shoshone lui avait appris à vivre dans la nature, à se repérer, et aussi à parlementer avec d’autres communautés. Cela lui sera extrêmement utile ! Et pendant cette expédition, elle donna naissance à son fils Jean-Baptiste, conjuguant l’expédition et la maternité sans se plaindre… Elle transportait son nourrisson dans un berceau en planches, sur son dos. Il est possible qu’elle fut aussi « louée » par son mari…
Ensuite, il y a plusieurs versions ; officiellement, elle mourut en 1812, officieusement, elle quitta son mari, retourna dans sa famille et vécut jusqu’en 1884 !
South Dakota
Le Missouri traverse notamment le Dakota du Sud. Cet État fait venir beaucoup de touristes pour plusieurs déserts impressionnants comme les Badlands, mais aussi pour cette sculpture :
Toujours dans le Dakota du Sud, un lieu de pèlerinage : une des maisons de Laura Ingalls ! C’est dans le village actuel de De Smet que Laura vécut quelques années avec Almonzo, c’est là que naquit leur fille Rose… Voici les vraies Laura à gauche, Rose à droite, et la maison rénovée devenue musée :
Dans les livres d’Histoire, cet Etat reste le lieu d’effroyables guerres contre les Indiens à la fin du XIXe siècle. L’État est resté très rural, avec un exode marqué ; en conséquence, ceux qui restent, les Amérindiens, ont une représentation plus forte que la moyenne nationale (8,5 % d’autochtones au Dakota du Sud pour 0,9 % d’Amérindiens sur l’ensemble des États-Unis).
Dignity of Earth and Sky
Un sculpteur, Dale Claude Lamphere, né dans le Dakota du Sud, a créé en 2016 une ode aux peuples de cet État, les Lakotas et Dakotas, avec cette statue éblouissante :
Elle se trouve à Chamberlain, dans le Sud du Dakota du Sud, en surplomb de la rivière que nous avions brièvement quittée, le Missouri. On la voit aussi de l’autoroute. Cette femme amérindienne, vêtue de ses vêtements traditionnels, portant un quilt qui flotte au vent, fait 15 mètres de haut.
Le quilt Lone Star a été plébiscité par les Amérindiennes, qui avaient appris à le coudre auprès de femmes blanches (dans les fameuses quilting bees, liées aux congrégations religieuses), vous en avez une histoire plus complète par ici et beaucoup de renseignements sur ces Lone Stars faites de losanges par là.
On sent tout un symbolisme dans cette statue de femme, les bras ouverts en toute confiance, prêts à s’envelopper de ce splendide quilt. La Terre que nous appelons « notre maison », les gens auprès de qui nous vivons, ont besoin d’être respectés et protégés.
Je souhaite que cette sculpture soit un symbole
qui montre qu’ici, tout le monde est sacré,
et que nous vivons dans un lieu sacré.
Dale Claude Lamphere
Cette statue bénéficie de technologie récente, faite en acier inoxydable, éclairée la nuit de LEDs intégrés dans la sulpture… J’espère de tout cœur qu’elle vieillira bien, qu’elle restera bien entretenue et pourra être admirée encore très longtemps !
Éblouie elle aussi par cette statue, Veruschka Zarate, que j’avais rencontrée avec bonheur à Nantes en avril dernier, vient de terminer un quilt qui est une prouesse : elle a créé le dessin de cette statue en recto-verso ! Voici des photos de son site Instagram @prideandjoyquilting :
Bravo Veruschka !
C’était une petite balade dans le temps en cette journée de 25 heures,
avec un zeste d’Histoire,
une touche de géographie,
et une grande part d’art sous différentes formes !
A bientôt, le 2 novembre, avec des cadeaux pour vous !
La Ruche des Quilteuses 
Merci Katell pour ce bel article. Je viens de repartir pour un trail vers l’Oregon, par la route du nord cette fois, et j’attaque la lecture d’un roman dont l’une des héroïne semble ressembler étrangement à Sacagawea…. Je ne suis que dans les premières page du livre, mais… On verra. Mais je suis devenue, grace à toi, fan des quilts en « étoile », de toutes tailles. Tu penses bien que j’avais aussi repéré aux fil des publications diverses, cette magnifique sculpture et ce qu’en a fait Veruschka… Je ne pourrai faire le stage proposé, mais je reste admirative de ses oeuvres, même si je ne suis pas fan du tout ce cette technique qui manque beaucoup trop de souplesse pour moi.
Muriel
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Tu me donneras des nouvelles de ta lecture !
La couture sur papier est aussi pour moi « une corvée », je n’en ai fait que pour le résultat formidable qu’on obtient. J’ai acheté un modèle à Veruschka et je ne sais pas quand j’aurai le courage de m’y mettre ! Mais son travail est aussi formidable que sa gentillesse.
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pride and joy pourrait être notre devise à toutes, merci Katell pour ce cadeau
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Veruschka a tellement bien choisi son nom ✨
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merci pour cet article très intéressant ! J’admire beaucoup les quilts sans avoir le courage d’en faire ! Bon dimanche ! Alice
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Un jour peut-être… Oui c’est très impressionnant, je me souviens bien de mon admiration pour les quilts alors que je n’en faisais pas encore… Mais il y a des techniques, du matériel pour faire vite et bien, et le temps passé est un temps où l’on prend finalement soin de soi, on se fait plaisir…
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Toujours aussi passionnant le pont entre les différentes disciplines de l’art formidable.Je ne peux m’empêcher de penser aux amérindiens de Montauban avec cette statue.
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Je n’en ai pas reparlé ici mais oui, c’est un pan d’histoire qui se termine bien…
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Merci pour ce reportage si intéressant
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Ravie de partager ces fiertés féminines !
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vraiment très bel article pour ce très beau quilt, je suis allée voir les liens, pour moi un enchantement…mm si je ne me lancerai jamais dans un tel ouvrage.
alors je pensais que le fleuve le + long était le Mississippi 3766km, mais en cherchant j’ai trouvé Missouri 3767km! ;D)
merci pour ces beaux postes que je lis toujours avec plaisir
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Il y a divers chiffres qui circulent, mais je crois que les tiens sont les bons ! Parfois, la rivière Missouri est ajoutée au fleuve Mississippi…
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merci. J’apprécie vos articles qui nous ouvrent des vues sur l’essentiel et cette notion de lien terre /ciel. Et le besoin de spiritualité. Cela apporte une grande réflexion Cordialement
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Exactement, je ressens ce lien. Tous les Peuples Premiers avaient leurs Dieux dans la nature. Tout intellectualiser nous a coupés de la nature, à chacun de (re)trouver son chemin. L’art est un moyen de communication : cette statue peut tant nous raconter !!
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Magnifique, statue et le article!
Merci.
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Merci Renata !
Cette statue est très belle en effet, et elle me donne envie de refaire un Lone Star Quilt !
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Que ton article fait du bien! Je l’ai lu ce matin sur mon téléphone et là, je viens d’en prendre plein les yeux devant mon ordinateur. La statue, le quilt recto-verso!!! J’avais aussi admiré le travail de Veruschka à Nantes. Là, ajusté comme ça les deux faces, c’est impressionnant. Et j’aime les couleurs dans lesquelles elles travaille. Je trouve génial qu’un quilt soir intégré dans une statue. Mais nous sommes aux US donc pas trop étonnant, positivement pas étonnant. Bon, je vais encore te faire rire : je suis allée voir sur internet qui était Laura Ingalis 😉 Oui, oui!!! Bises douces et rieuses.
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C’est moi qui ai manqué à tous mes devoirs, je n’ai même pas cité La Petite Maison dans la Prairie !! Je l’ai tellement vu et revu, avec mes petites sœurs d’abord dans les années 70, avec mes filles ensuite (en allemand !)… Donc Laura Ingalls s’est invitée par hasard, car la majorité de sa vie n’était pas dans le South Dakota, mais dans les États voisins…
Oui la statue au quilt, comme le quilt à la statue, sont des merveilles…
Bonne soirée ma chère Annie !
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Et j’ajouterai : une grande part d’humanité …
MERCI, Katell
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J’ai beaucoup d’empathie pour le sort des Amérindiens en particulier, c’est pourquoi cette statue me touche tant. Elle est belle et pleine de symboles qui réchauffent le cœur !
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Quel magnifique reportage ! que cette statue est belle ! merci beaucoup Katell et à très bientôt.
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On se voit le 15, avec plaisir 😊
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