Vous l’avez lu la semaine dernière, la jeune Genesis est déjà une quilteuse talentueuse, courtisée par le monde des arts textiles. 2024 a marqué une étape supplémentaire, avec un quilt qui porte son prénom…
Aux Etats-Unis, les quilts sont des objets culturels qui se trouvent aussi dans les musées, témoignages d’un art populaire tout au long de la courte histoire du pays. C’est aussi une branche industrielle et commerciale significative, actuellement en crise, qui recherche un renouvellement. Pour H+H americas, une des grandes foires internationales pour les Handicrafts & Hobbies (H+H, les loisirs créatifs), c’est devenu une obsession.


C’est là-bas la même chose qu’ici : les jeunes gens, beaucoup de filles mais aussi des jeunes hommes, s’essaient au tricot, au crochet, à la couture… mais moins au quilting. On peut y trouver toutes les bonnes et mauvaises raisons, et on sait aussi qu’il suffit parfois d’un événement pour renverser la vapeur. Donc, les jeunes qui se mettent à faire du patchwork moderne, on y croit à H+H, et cette année en mai dernier, ils ont lancé le coin NEXGEN, next generation, la nouvelle génération. Devinez qui fut l’invitée ? Genesis bien sûr !

Cette invitation arriva en janvier, avec comme défi un tout nouveau quilt à faire, représentatif de cette nouvelle vague à venir. Tout de suite, Genny fit le lien entre cette nouvelle ère souhaitée par le monde du patchwork et H+H en particulier, son prénom… et la proposition récente de Pixel Quilts de lui faire essayer leur nouveau programme (Savez-vous ce qu’est un pixel quilt ? J’avais déjà écrit à ce sujet en 2017). Seulement, la famille habitait encore dans un camping-car, attendant la fin des travaux de leur maison… et il faut de la place pour faire un pixel quilt !
Pour commencer un Pixel Quilt, il faut d’abord choisir une photo, qui sera traitée sur le site Pixelquilts de Dee Bushrod (instagram @pixelquilt).
On en reçoit un schéma et une charte de couleurs, avec la correspondance en tissus unis de la gamme Kona Cotton (ou d’une autre gamme, au choix). Ensuite, il faut beaucoup d’attention et de patience pour réaliser le portrait en assemblant les centaines ou milliers de morceaux de tissus !
J’imagine que Genesis a auditionné nombre de tissus avant de choisir le fond, si important pour faire ressortir son portrait :
Une fois la photo pixellisée traduite en tissus, Genesis devait trouver un fond qui ait du sens. Le tissu violine pour faire ressortir son portrait la satisfait, mais il manquait le fameux lien avec son prénom et la nouvelle génération de quilteuses, qu’elle appelle, elle aussi, de ses vœux. Ce sera cette phrase devenue fameuse :
Genesis : les infinies possibilités d’un commencement.
A la fois une définition de la signification de son prénom, le début d’une brillante carrière de quilteuse, et la déclaration d’une nouvelle ère avec la jeune génération, rien que ca !!! Il faut faire le premier pas, et puis tout s’enchaîne ! C’est un vœu sincère de sa part, de ne pas se trouver seule ou presque à faire du patchwork : il y a tant encore à inventer !
Ce ne sont pas moins de 2 284 morceaux de tissus assemblés, pour un quilt qui mesure 135 x 180 cm. Il a donc été exposé à Chicago au Salon H+H americas et a reçu maintes louanges. Ensuite, il a gagné le concours des Young Quilters à Birmingham en août dernier. Quant à moi, j’ai découvert son existence grâce au Carrefour Européen du Patchwork, qui l’a choisi comme étendard du Challenge 5-25 ans, que je vous présente en tant qu’Ambassadrice.

Genesis veut, à chaque nouvel ouvrage, apprendre une nouvelle technique. Elle progresse à pas de géante, et pourtant elle tient à dire que, hormis les oeuvres à fixer au mur, ses quilts sont faits pour être utilisés, pour que ses frères et sœur s’amusent avec, s’enroule pour le confort, la chaleur, la protection qu’ils peuvent procurer. C’est aussi mon point de vue, les quilts « servent » chez moi, je ne peux donc que l’applaudir !
Je tiens à remercier Genny, qui m’a fourni textes et photos, a relu les articles pour approbation avant leur publication. J’ajoute que son mois d’octobre a été marqué par plusieurs jours de bénévolat envers les victimes de l’ouragan dévastateur Helene, fin septembre 2024, en particulier dans son Etat, la Caroline du Nord. Un magasin de tissus et fournitures de patchwork (@loandbeholdstitchery) a collecté un nombre impressionnant de quilts offerts, et, à l’aide de bénévoles comme Genesis et sa mère, ils ont été apportés aux sinistrés. En Europe, on considère bien souvent que seuls les dons d’argent sont utiles, et pratiques. Aux USA, dans des circonstances équivalentes, la distribution de quilts est bien plus appréciée que chez nous, un quilt est reçu comme un trésor, fait d’amour. Nous n’avons pas la même culture. Voyez la générosité des quilteuses, qui envoient des centaines de quilts à distribuer aux sinistrés, et Genny qui aide à la distribution :


J’ai une nouvelle amie aux USA, certes la plus jeune ! Nous nous sommes promis de nous rencontrer un jour, d’un côté ou l’autre de l’Atlantique…
Katell
Toutes les photos me sont fournies par Genesis, ou bien extraites de son compte Instagram @gennyfromthequiltblock.








Bonjour, une jolie et belle personne, gravement talentueuse, elle requinque le monde du patch
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Encore un très bel article ! j’ai le souvenir des maisons confectionnées après les incendies en Californie, également après les incendies en Australie pour sauver la faune locale. Et plus récemment, les quilts bleu et jaune confectionnés par une allemande (dont j’ai oublié le nom) pour les réfugiés ukrainiens; nous lui avons envoyé les blocs et elle se chargeait de les monter; je crois qu’elle continue d’en recevoir et d’en réaliser encore.
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Merci d’avoir participé à tous ces dons que j’ai relayés au fil du temps. Nous qui sommes indemnes, nous avons envie de faire quelque chose, de participer à la solidarité. L’argent est indispensable, et plus pratique, mais c’est moins personnel, c’est plus froid. Il faut cependant, à chaque fois, une infrastructure dédiée, sur place. C’est à chaque fois ce qui nous manque sur place en France. Donc malgré les catastrophes qui ne manquent pas, je n’organise rien dans ces cas-là.
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