Après le désarroi, l’année dernière, quand nous avons appris que la si belle aventure de Quiltmania touchait à sa fin, cette année tout le monde voulait apprécier à fond le bonheur d’être là ! Je ne pourrai pas vous détailler chaque exposition, en voici une petite sélection, dont la nôtre.

A Nantes, on entend encore dans les couloirs : ici au moins, il y a encore du vrai patch ! mais ces réflexions, héritées de Sophie Campbell à la rigueur reconnue, sont de plus en plus rares. OUI, les quilts traditionnels exposés sont extraordinaires, mais à quoi bon refuser les autres expressions textiles ?

Personnellement, je m’émerveille devant les quilts créés par mes amies de Quilt en Rêve, et je suis très heureuse que leur fabuleux travail soit admiré et reconnu à leur juste valeur !

Outre leur immense talent, j’apprécie beaucoup, dans le groupe d’artistes qui se dédient aux quilts anciens, leur capacité à varier les styles, à nous faire admirer des centaines de quilts au fil des ans, sans qu’on ait l’impression de voir toujours la même chose. Les piécés ont la part belle, mais les appliqués harmonieux ou foisonnants aussi, tout comme les crazy et même des boutis… Ce sont des femmes qui font ce qu’elles aiment et elles ont bien raison. Je sais aussi qu’elles sont très contentes qu’il existe d’autres formes de patchwork, toutes les oeuvres de qualité se mettent mutuellement en valeur !

Je serai enchantée de les retrouver à La Fête du Fil les 16 & 17 août, à Labastide-Rouairoux dans le Tarn !

Très intéressant également : le dernier sampler-quilt mystère de Quiltmania, orchestré par notre chère amie Renée Ferré, a produit des ouvrages très variés, du plus traditionnel au plus moderne : la force du choix des tissus !

On pouvait voir des quilts de style XIXe siècle, un pastel des années 1930, des bicolores bleu & blanc et noir & blanc, et maintes autres combinaisons de couleurs, parfois contemporaines, toutes réussies, mais chacune peut avoir ses préférés !

De nombreux magasins de tissus ont participé à ce sampler, avec des kits minutieusement choisis. Un grand succès !

Quant aux galeries de quilts personnels, ils dévoilent beaucoup de la personnalité de l’artiste. Dans la même alcove que moi, se tenait la pétillante Barbie Mitchell, Australienne et artiste de renommée internationale. Son style est très coloré, agréablement décoratif, mais si on creuse un peu, elle exprime des préoccupations profondes, tout autant que des jubilations !

Wanderlust est un mot allemand qui veut dire la joie de la promenade, de la randonnée, et par extension l’envie de découvrir le monde. Un mot fétiche pour nous deux !

Just snap out if it signifie secoue-toi, reprends-toi, une injonction pour se débarrasser d’un fardeau mental. J’ai demandé la signification de son quilt à Barbie. Il est finalement assez évident : dans la nature, on trouve la force, symbolisée par les léopards audacieux et majestueux, dans la jungle qui fait rêver et peut aussi faire peur. En contrepoint à cette scène dynamique, se trouve la sérénité d’un luxuriant bouquet de fleurs, symbole de beauté. Tout cela vient de la Nature, puissante, sauvage et pourtant aussi rassurante, comme un rappel que même si nous sommes dans l’épreuve, nous possédons une force intérieure pour accepter ce qui ne peut être changé, et réagir pour améliorer ce qu’on peut.

Barbie aime utiliser des imprimés luxuriants, non seulement des Kaffe Fassett, bien connus en France, mais aussi de splendides imprimés de diverses stylistes comme ceux de Anna Maria Horner. Comme beaucoup de grandes artistes, elle est tellement gentille et abordable !

Dans la même lignée, en peinture on parlerait d’école, je mettrais volontiers Béatrice Airaud ! Elle exprime librement ses sentiments avec des quilts splendides, mais je n’ai malheureusement pas eu le plaisir de discuter avec elle. De même, les quilts de l’Espagnol Aitor Saraiba me parlent beaucoup, mais il était aussi en atelier lorsque je suis passée. Ces rencontres se feront une autre fois !

A l’invitation de Carol Veillon, j’ai eu la chance de présenter à Nantes des quilts personnels et de la Ruche des Quilteuses, que vous pouvez retrouver, avec toutes les explications, dans mon livre Sacrés Tissus. Quelle joie ! Notre galerie était d’un beau jaune safran, qui mettait en valeur nos quilts de manière chaleureuse.

Faisons le tour des 12 quilts exposés, sur les 25 présentés dans le livre, en sachant que la fresque des Mille Fleurs se trouvait dans le couloir d’entrée :

La Chambre Jaune, telle que je m’amusais à l’appeler, était bien souvent pleine d’un public intéressé par ce patchwork contemporain. Beaucoup d’éloges, de retrouvailles émouvantes, de rencontres sympathiques ! Mille mercis à vous tous.

Voici d’autres photos prises au cours de ces si belles journées, avec une fée visiteuse, un couple d’artistes rennais sortis d’un film de la Belle Époque, et beaucoup d’amies : jamais de ma vie je n’ai été prise autant en photo ! La plupart des photos étant parties avec les visiteuses, en voici tout de même quelques-unes, avec encore de belles vestes faites-maison à admirer :

Toute cette joie se confirmait dans les commentaires sur l’ensemble des expos, le Coin des Blogueuses, les nombreux ateliers dont je n’ai entendu que du bien. Du côté des commerçants, il reste à savoir si leurs ventes ont suffi pour que leur présence soit rentable. Nous sommes tous liés et interdépendants…

Je poursuivrai mes reportages PAF25 dans quelques jours
par une évocation émouvante de la Bretagne avec deux Bretonnes,
chacune dans leur art : Claudine Janik et Joëlle Loeuille.
Pour clore cette série, même si elle est cruellement partielle,
je vous présenterai ensuite trois figures du PAF25
avec qui j’ai eu des liens privilégiés lors de ces 4 jours :
Sarah Hibbert, Charles-Édouard de Broin et Misao Wada.
A bientôt ! Katell