Pour une vie meilleure

Qui ne souhaite pas une vie meilleure ?

La Vie Meilleure, d’Étienne Kern, est un court roman de cette rentrée. Il m’a enchantée, avec son style feutré et sensible, reliant ses souvenirs d’enfance aux miens curieusement, et surtout à un bonhomme rose et souriant. Cet homme, naguère glorifié, a perdu de son aura au fil des ans. Faisons connaissance avec Émile Coué.

Il a une bonne tête, ce Monsieur Coué de la Châtaigneraie, descendant de la modeste noblesse morbihannaise !

Tout le monde a entendu parler de la méthode Coué, qu’on cite par dérision lorsque quelqu’un s’enferre dans des idées irréalistes, ou un optimisme forcené touchant au ridicule. Et pourtant…

Emile Coué (1857-1926), jeune pharmacien dans sa ville natale de Troyes, s’épanouit dans ce premier métier, ajoutant volontiers une petite phrase encourageante aux patients, par bonhommie naturelle. Il découvre un jour la puissance de l’effet placebo, que je vous laisse découvrir dans le récit d’Etienne Kern. Cette découverte l’incite à explorer l’hypnose, puis préférer conseiller à chacun l’auto-suggestion, pour obtenir les meilleures conditions pour aller mieux. Et il arrive bien souvent à des résultats impressionnants ! Aucun charlatanisme chez cet homme, mais plutôt une sincère empathie pour son prochain et un véritable charisme.

C’est sa méthode qui prête à sourire, la répétition d’une phrase qu’on appelle, dans notre réflexion mondialisée, un mantra, avec éventuellement, oh sacrilège, une cordelette à vingt nœuds, qui, comme un chapelet, aide à répéter 20 fois par jour la phrase suivante :

Tous les jours et à tous points de vue,
je vais de mieux en mieux.

Il devient adulé en pays anglo-saxons, en Grande-Bretagne et aux États-Unis, d’une part parce que nul n’est prophète en son pays, mais aussi, je le soupçonne, parce que le mantra sonne bien mieux en anglais :

Every day in every way,
I’m getting better and better.

On pourrait le chanter ! D’ailleurs, John Lennon l’a fait en 1980, dans une berceuse écrite pour son fils Sean : https://youtu.be/FFIMtuFkUD4

J’aime la poésie de l’auteur Etienne Kern. Il fait parler Lucie, la discrète mais indispensable épouse d’Emile sur la thérapie qui n’est somme toute que du vent ! Mais du vent qui, comme sa musique, peut adoucir la vie… Lucie est la fille du célèbre pépiniériste Victor Lemoine, créateur de tant de plantes d’ornements de nos jardins… Des fleurs dans le jardin, des fleurs sur la façade de la maison… Ah j’ai toujours un faible pour La Belle Époque et l’Art Nouveau, si bien épanouis à Nancy !

Coué disait aussi, dans ses conférences américaines follement à la mode : Don’t say « I cannot« , repeat after me:  » it’s easy and I can« . Cela ne rappelle-t-il pas le fameux Yes we can d’Obama ? Et le mantra actualisé : yes she can, ou même yes we Kam ?…

De son officine de modeste pharmacien à la gloire internationale, quel parcours Monsieur Coué ! On ne sait jamais jusqu’où la force de l’imagination peut nous mener…

Emile Coué justifie sa méthode en opposant volonté et imagination, ce qui peut être difficile à appréhender.

Au parc Sainte-Marie de Nancy, se trouve un buste d’Emile Coué, avec cette plaque commémorative.

Coué ne semble pas d’accord avec le fameux quand on veut, on peut. À méditer. Il préfère répéter, croire, imaginer, envoyer des messages positifs à son inconscient, une bien meilleure approche pour réussir. Devenir maître de ses pensées, disait-il. J’en retiens surtout qu’être optimiste ET réaliste aide à mieux vivre. La visualisation d’un souhait, l’imagination en tant qu’inventivité créative, aide à avancer dans la bonne direction. La Couémania américaine d’il y a pile 100 ans est sans doute une des premières manifestations de bien des courants actuels, de la philosophie positive au développement personnel, de la sophrologie à la visualisation de la gagne chez les sportifs de haut niveau…

Le roman d’Etienne Kern sur Emile Coué m’a aussi replongée dans mon enfance… C’est parce que, de 9 à 12 ans, j’ai vécu à Nancy, à 2 rues de la maison de la famille Coué-Lemoine, et que je rigolais au nom de la statue du parc Sainte-Marie, Monsieur Coué-Coué-Coué : cela faisait rire Véro, ma petite sœur que je promenais en poussette !

Nous sommes ce que nos pensées nous font.
Emile Coué
 Nous sommes ce que nous pensons,

avec nos pensées, nous créons le monde.
Bouddha

J’ai bien envie de conclure qu’en faisant du patchwork, nous créons un monde apaisé de beauté, tout en nous faisant un bien fou !

Prenez bien soin de vous : faites du patchwork !
Katell

14 commentaires sur « Pour une vie meilleure »

  1. Encore un livre qui ne peut faire que du bien… et comme tu le dis si bien, nous, quilteuses, nous savons nous faire du bien avec notre passion. J’ai déjà reçu une petite dizaine de quilts pour « Migration textile », je ne me lasse pas de les admirer et cela me remplit de joie à observer chaque détail même si cela ne change rien à la triste réalité des femmes afghanes en particulier.

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    1. C’est un livre sans tapage, mais j’espère fort que le public lui réservera le meilleur accueil, et pourquoi pas des prix littéraires. J’en serais heureuse pour l’auteur !

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    2. Quant aux quilts que tu reçois, je te comprends, je suis dans la même situation d’émerveillement avec toutes les œuvres de la Saga de Lucinda que je commence à recevoir !!!

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  2. merci pour ce témoignage et cet article sur Coué que je ne connais pas assez . Rien qu’à vous lire, j’ai déjà ma réflexion pour la journée et pour que tout aille bien . Je suis impatiente de lire l’ouvrage d’Etienne Kern.

    je profite de ce courrier pour vous dire que j’ai « dévoré  » la fileuse de verre de Tracy Chevalier. Comme quoi ,grâce à vous , le patchwork mène à tout , création , réflexion, ouverture au monde et bien d’autres choses. Merci

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  3. créer c’est méditer

    faites que nos enfants aient la possibilité de lâcher leur imagination,qu’ils créent !

    ce n’est pas gagné à l’éducation nationale pourtant c’est l’avenir afin de s’adapter !

    poutoux

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  4. Merci pour cet article, je vais de ce pas commander ce livre

    le dernier que vous avez présenté «  la Fileuse de verre « m’a beaucoup plu il retrace très bien la vie de tous ces italiens manuels qui font des merveilles et j’ai lu les précédents toujours bien et agréables et qui nous plongent tous dans des mondes differents

    Merci!!!!

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    1. Une lecture fort différente, mais toujours l’amour de l’évasion, de la rencontre de personnages intéressants, de la connaissance de la vie, tout simplement.
      Bonne lecture de La Vie Meilleure, Raymonde !

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  5. Merci beaucoup ! je vais acheter ce livre car dans mon enfance ma mère nous parlait bien sûr de la « méthode Coué » et j’ai continué avec mes enfants !!! et c’est fou ce que ces mots pouvaient guérir les maux ! je ne savais pas, par contre, qu’il était né à Troyes où j’habite maintenant !

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  6. Un livre de plus à ajouter à ma liste !

    De plus j’ai également vécu à Nancy, près de la rue Emile Coué et j’en avais profité pour en parler au enfants, la méthode Coué ne peut de toute façon pas faire de mal donc pourquoi pas tenter !

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    1. Cela ne peut pas nuire… comme l’homéopathie, et peut être efficace ! Et toujours, conserver assez de discernement pour passer à l’allopathie dès que nécessaire. L’auteur insiste : Coué disait bien qu’il ne faut pas espérer guérir ainsi d’une maladie grave. Mais avoir le moral aide grandement.

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