Des livres entiers sont consacrés aux pantalons en blue jeans, leur fabuleuse histoire… Mais aujourd’hui c’est son recyclage qui nous intéresse !
Recyclage industriel
A Brassac dans le Tarn, des personnes se sont lancées dans le recyclage des fibres de blue jean. Un brevet a été déposé il y a 8 ans, car il faut du savoir-faire pour récupérer les fibres de coton déjà tissées. Les pantalons en fin de vie sont récupérés dans des centres de tri Relais, ils sont découpés (les parties hautes sont envoyées en Afrique pour être portées en short) et les parties jambes, le plus souvent les plus abîmées, sont donc recyclées.
FABRICE LODETTI, PATRON DES FILATURES DU PARC, RECYCLE DES VIEUX JEANS POUR REFAIRE DU JEAN RECYCLE (photo La Dépêche du Midi)
Ces nouveaux jeans, baptisés « Rebirh », Renaissance, vont très prochainement être commercialisés par la célèbre marque française Bonobo. Bravo pour cette brillante initiative !
Cela fait un moment que je ne vous ai pas présenté un artiste travaillant très, très bien cette matière première si facile à trouver : le blue jean de récupération ! Cette denrée n’est pas prête de s’épuiser…. Après Denimu et So-Young Choi , voici Carol Arnott !
Le style est plutôt naïf et me rappelle les peintures sur bois de Valériane Leblond.
Carol ne vit pas en Pays de Galles comme Valériane mais dans le nord-est de l’Ecosse et les rivages ont des points communs, la culture reste gaélique, d’où les inspirations voisines de ces deux femmes !
Ciel et mer sont en blue jeans, les appliqués sont coupés et mis à cru sur le fond, puis brodés pour donner vie au tableau… Superbe !
Drapeau de l’Ecosse (la croix de Saint-André). Si l’Ecosse devenait indépendante, le drapeau britannique serait très différent sans son bleu…
Puisqu’on évoque l’Ecosse, je suis en train de lire une trilogie policière qui nous plonge dans la vie rude du nord de ce pays : lecture qui m’envoûte, pleine de détails de la vie traditionnelle et celle qui change vite avec la nouvelle génération… Mais l’âme de l’homme ne change pas, on y trouve le pire et le meilleur, ici et là-bas…
Photo : Peter May en quilt traditionnel, recevant en 2010 un prix à Strasbourg pour le 1er tome de la trilogie écossaise.
Certaines personnes ont des doigts d’or, tout ce qu’elles touchent devient superbe. C’est le cas de LeeAnn.
Le style country attire la sympathie car il est chaleureux et informel, rappelle l’artisanat ou l’enfance… C’est bien un modèle « country » qu’a choisi LeeAnn pour son dernier quilt, puisque l’inspiration vient de la photo d’un tapis de style artisanal-vintage vendu par catalogue. Individuellement, chaque bloc n’entraîne pas forcément un enthousiasme spontané, les couleurs n’étant pas « assorties », les bandes étant irrégulières, les tissus provenant de vêtements ou autres restes :
Mais la magie du patchwork opère : plus je regarde le quilt, dans son ensemble tout comme dans ses détails, plus je lui trouve de l’élégance et du chic ! Le matelassage à la main l’a transformé : celui-ci est très présent, en coton perlé noir, et très dense. Sans nous concerter, LeeAnn et moi avions entamé ensemble le même genre de quilting en mars dernier, pour elle c’était sur ces fleurs, pour moi c’étaient sur les tulipes… dédiées à cette même artiste.
Ce vrai chef-d’oeuvre s’appelle Garnet Hill, simplement du nom… du catalogue de vente par correspondance ! Il y a de la fantaisie à la fois dans les couleurs, les formes, les blocs jamais identiques… Chaque singularité retient ainsi l’attention.
Si vous allez vers le blog de Nifty Quilts, vous y découvrirez d’autres détails de ce quilt et le verrez en situation chez LeeAnn, sur son canapé, où il rend merveilleusement bien !
Depuis des mois, depuis même des années, des bateaux traversant la Méditerranée causent beaucoup de soucis, à la fois humanitaires et politiques. On parlait de Boat People il fut un temps, dans les années 1970-1980, pour traiter de l’exode des Vietnamiens qui voulaient une vie meilleure.
1984 – Boat People vietnamiens- Photo Phil Eggman
Dans le désespoir, ces gens fuyant coûte que coûte une douloureuse vie vers un avenir meilleur ne peuvent laisser indifférents ; prendre la mer est un moyen d’exil utilisé depuis la nuit des temps.
Couverture de livre (voir aussi ici) montrant un navire allant d’Europe vers l’Amérique.
Pour l’espoir, des voyages en bateau véhiculent le rêve de nouvelles terres, l’envie de grandes explorations, d’aventures ou le commerce d’un continent à l’autre… De l’Antiquité jusqu’au milieu du XXe siècle, les voies fluviales et maritimes étaient le majeur moyen pour transporter de nombreuses personnes et/ou marchandises à la fois, jusqu’à l’arrivée des lignes aériennes.
La tapisserie de Bayeux, brodée sur lin, raconte comme une bande dessinée la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Normand, devenu le Conquérant en 1066… surnommé le Bâtard par les Anglais. Les navires étaient issus directement de l’expertise Viking.
Ce n’est donc pas étonnant que tant de quilts montrent des thèmes marins ! Il suffit d’une Rose des Vents pour évoquer la traversée d’un océan…
Extraordinaire quilt de notre amie Any Vieussens, ayant nécessité des milliers d’heures de travail tout à la main ! Modèle américain magistralement interprété évoquant de longs voyages entre ciel et mer…
La population actuelle de l’ensemble du continent américain descend en grande partie de boat people des siècles passés, venant d’Angleterre ou de Russie, de Pologne ou de Chine, d’Irlande ou d’Afrique, d’Espagne ou du Portugal, d’Italie ou de France… Volontaires ou contraints, leurs descendants sont maintenant les Américains d’aujourd’hui.
Un des bateaux mythiques de l’Histoire des Etats-Unis est le Mayflower, qui le premier amena des personnes qui s’établirent sur ces terres « indiennes » (nous l’évoquions ici).
Comment ne pas avoir un petit mot ici pour « la frégate de la liberté », l’Hermione, dont la réplique vient de prendre le chemin de l’Amérique ? C’est un fameux Trois-Mâts fin comme un oiseau Hissez haut…, sorti de l’Arsenal de Rochefort (non loin de Brouage, info spécial quilteuses), passé à la postérité principalement pour avoir transporté le Marquis de La Fayette en 1780 vers les Etats-Unis en guerre. Le traité d’Indépendance (vis-à-vis de la Grande-Bretagne) avait été signé le 4 juillet 1776 mais la guerre entre Anglais et nouveaux Américains, menés par Washington, dura jusqu’en 1783. La France, ennemie des Britanniques, fut du côté des Indépendants. La magnifique frégate l’Hermione vient d’être répliquée et vogue vers l’Amérique : vous avez ici le blog de ce voyage qui se poursuit actuellement. Voici un quilt réalisé par un groupe de quilteuses françaises il y a déjà quelques années :
Au XIXe siècle, les échanges entre l’Europe et l’Amérique sont intenses et les quilteuses de la côte Est sont nombreuses à faire figurer des bateaux sur leurs ouvrages, en particulier dans les blocs de style Baltimore, nommé d’après la grande ville portuaire (malheureusement dans l’actualité en ce moment). Cherchez le bateau !!
Il est amusant de voir tant de blocs de fleurs encadrer quelques blocs plus symboliques (voilier, personnage, la Bible…). Ce quilt est au Musée de la Marine en Virginie. Description détaillée de ce quilt ici !Quilt de 1845 environSi vous comprenez l’anglais, un excellent article sur les quilts Baltimore est disponible ici.« Pride of Baltimore », quilt contemporain de Barbara Burnham (2011). Cette spécialiste du Baltimore vient d’exposer et donner des cours pendant le Salon de Paducah.
Du côté de la Gironde, plusieurs personnes se sont lancées ensemble dans un modèle de Baltimore d’Ellen Sienkiewicz. Michel (Le Thé à Coudre) a terminé le sien :
Superbe navire de Marie-Christine Chasseraud ! Ton quilt est-il fini Marie-Christine ? Si oui, donne-nous le lien vers une photo !
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Un couple d’artistes conceptuels fort renommés, les Kabakov, russes ukrainiens d’origine mais vivant aux Etats-Unis, créent des événements marquants comme le « Ship of Tolerance ». Plusieurs sont faits au fil des ans à des fins pédagoqigues, bateaux éphémères aux voiles piécées de dessins d’enfants :
Le concept est de demander à des enfants d’une ville de dessiner leur conception de la tolérance. A New-York en 2013 par exemple, près de mille enfants des cinq arrondissements (Manhattan, Brooklyn, Queens, Bronx et Staten Island) âgés de 5 à 13 ans et provenant de multiples communautés à l’image de la population de cette ville, ont offert leur vision de la tolérance. 150 peintures ont été sélectionnées pour faire la voile du bateau, les autres ont été exposés dans divers lieux de la ville. Expérience menée dans divers pays pour diffuser l’espoir d’un monde meilleur, la connaissance et le respect de l’autre par l’art.
Celui de Martine Roigt, à gauche sur la photo, a un style très américain, à la fois traditionnel mais aussi « baltimore » par sa très belle bordure créée par Ellen Sienkiewisz Rita Frizzera (voir commentaire de Martine ci-dessous !) :
Pour des appliqués parfaits, Martine utilise les outils d’Appliquick, la jeune entreprise espagnole dynamique qu’on rencontre dans les grands Salons français et espagnols, voir aussi sur leur site.Ici le quilting machine est visible, fait par Martine avec beaucoup de maîtrise.
Style plus français, puisque c’estAnnick Huetqui est ici l’inspiratrice :
Directement inspirée des Fleurs Rouges d’Annick Huet, Simone Flores a su restituer la qualité de travail requise pour de si fins appliqués ! Une bordure travaillée en seminole finit harmonieusement l’ouvrage.Autres doigts de fée, Maïté l’Abeille a encore prouvé ici sa maîtrise parfaite de l’appliqué et de la broderie ! Les planches botaniques de fruits rouges sont réhaussées par les différents tons de tissus anciens : des lins, métis, ramie et cotons aux tons naturels, aux fils parfois irréguliers, traces d’un filage traditionnel. Ici le montage discret en « fenêtres » (Attic Windows), surlignées d’un discret passepoil rouge, donne beaucoup de classe à ce quilt mural.
Nifty… C’est un mot que je ne connaissais pas avant de tomber sur ce blog : Nifty Quilts… C’est un mot très positif puisqu’il signifie à la fois « qui a du chic, de la classe », mais aussi « sympa, malin, astucieux, chouette ». LeeAnn, qui écrit ce blog, mérite les deux interprétations du mot ! Vous saurez bientôt pourquoi ce titre de post…
La tulipe est une fleur très graphique, symbole de la Hollande où en ce moment, les champs explosent de couleurs. Son nom signifie « fleur-turban ». Elle se prête si bien à des interprétations artistiques !
Hollande en avril, c’est une explosion de couleurs ! Je vous conseille la visite du parc de Keukenhof… J’en ai un souvenir ébloui !
Les tulipes ont une histoire folle. La tulipomanie, vous connaissez ?
Au début du XVIIe siècle, ce qui deviendra les Pays-Bas était certes en guerre d’indépendance contre l’Espagne (pendant 80 ans…) mais aussi en pleine gloire coloniale très rentable avec la Compagnie Hollandaise des Indes Orientales : les valeureux navigateurs rapportaient toutes sortes de denrées d’Asie : soies, porcelaines, épices… les Hollandais colonisaient aussi de nouvelles terres en Amérique, parmi lesquelles un territoire baptisé Nouvelle-Amsterdam en 1625 qui deviendra New-York… Max Weber (en 1905) attribuera les valeurs du protestantisme (la valorisation du travail) à la création du capitalisme en Europe du Nord, ce n’est sans doute pas le facteur unique mais il règne en Hollande, en ce début de XVIIe siècle, un sentiment de modernité, une effervescence tous azimuts… et les tulipes auront leur place dans cette histoire !
Hans Bollongier, Bouquet de tulipes, 1639, Rijksmuseum Amsterdam. Bel exemple de l’âge d’or des natures mortes flamandes.
De l’Empire Ottoman, des bulbes furent introduits en Hollande à la fin du XVIe siècle. Les fleurs de tulipes prospérèrent dans ce climat européen humide et devinrent si populaires que les oignons se volaient en pleine terre ! Mais ce qui mit le feu aux poudres, c’est un virus de l’oignon. Je m’explique : les tulipes sont d’une seule couleur éclatante quand tout va bien. Un virus transmis par les pucerons peut les rendre bicolores de manière flamboyante mais très aléatoire, et à l’époque ces transformations étaient bien mystérieuses… C’est ce virus la cause partielle, pendant l’hiver 1636-37, d’une forte spéculation puis de l’effondrement de la valeur des bulbes.
La Folie Tulipière, Jean-Léon Gérôme, 1882 (Musée Walters, Baltimore, Maryland, USA). Ce peintre français très académique du XIXe siècle illustre la tulipomania du 17e siècle : un Noble protège son précieux exemplaire de tulipe bicolore tandis que les soldats piétinent les tulipes du champ, afin de lutter contre la spéculation.
En fait, la tulipomania a marqué les esprits car il s’agissait d’une simple fleur mais d’après les dernières recherches, elle a été amplifiée a posteriori, symbolisant les errements du capitalisme. Les délires du marché de la tulipe, bien réels, n’ont pas touché tant de monde que cela et n’ont pas anéanti l’économie hollandaise… Si cela vous intéresse, vous pouvez lire quelques articles : Quand les bulbes dégénèrent en bulles Et krach la tulipe La tulipe… interprétation de l’Histoire !
Tulipe Reine de la Nuit, photo du catalogue Meilland
En littérature, on ne peut pas oublier La Tulipe Noire d’Alexandre Dumas, dont l’inspiration est tirée de cette spéculation, mais avec aussi des troubles socio-politiques violents, de l’amour fleur bleue pour une jeune Rosa… Un roman très fleuri !
J’ai lu ce livre enfant, pas vous ?…
Attention, aucun rapport avec le film de cape et d’épée de Christian-Jaque de 1964 avec Alain Delon et Virna Lisi, leur histoire se passe à la Révolution Française !
Vous pouvez admirer des céramiques de style Art Nouveau illustrant cet article : la tulipe convient si bien à ce style…Sacrées nifty tulips (les tulipes ont la classe) !
Elégance de l’Art Nouveau…
De même, dans les peintures paysannes traditionnelles sur bois, coeurs et tulipes sont souvent à la fête ! Occasion rêvée pour faire un coucou à ce blog : des tulipes et des coeurs!
La fleur de tulipe, si ronde et élancée, se plie facilement à toutes les interprétations textiles ; piécées ou appliquées, elles se prêtent à tous les jeux. Entrons donc dans la danse des tulipes…
Les quilts de style Baltimore ont souvent des tulipes. Réminiscence du pays d’origine de tant de personnes de ce coin des Etats-Unis ? Très certainement ! Barbara Brackman a répertorié un nombre impressionnant de blocs aux tulipes dans son encyclopédie des blocs appliqués.
Voici donc quelques photos de quilts anciens et récents avec des tulipes… A vous ensuite d’aller vers d’autres découvertes !
Quilt du XIXe siècleQuilt années 1930Sans date, XXe siècle Ce quilt, comme vous le voyez, est extrêmement raffiné et merveilleusement exécuté. C’est l’oeuvre de Michel Galan… qui souhaitait « juste » s’initier à l »art de l’appliqué ! Quel phénomène !! Vous pouvez voir quelques tulipes en bordure. Le modèle est de la papesse du Baltimore, Ellen Sienkiewisz.Voir détails sur son blog !
Un modèle dans Quiltmania (n° 76, venant de Lucy des Pays-Bas… naturellement !) m’avait vraiment tapé dans l’oeil, Beatrice de l’Aiguille dans une botte de foin l’a fait :
Quel dynamisme dans ces couleurs ! Le Cheddar, cette couleur orange, me fascine et me fait peur à la fois !…
Ce petit quilt de Pasty Moreland montre une des possibilités de faire une tulipe avec un bloc de log cabin…
Ce bloc est proposé avec d’infinies variantes de dispositions… Super pour utiliser beaucoup de petits restes de tissus vifs !Lisa Bonjean a repris un bloc des années 1930, réinterprété avec ses tissus, pour faire ce magnifique quilt dédié à sa mère (détail, voir aussi ici).
Annie habite en Ariège (09), mais nous la voyons souvent dans notre club de Colomiers (31) car des liens amicaux nous lient depuis des années ! Nous avons assisté à la construction, bloc après bloc, de ce quilt d’après le Quilt Mystère de Yoko Saito dans Quiltmania :
Annie aimant les couleurs vives, elle n’a pas hésité à utiliser de nombreux tissus de récupération, des bouts de vêtements, des restes d’autres ouvrages, pour en faire un village où il fait si bon se promener… J’ai remarqué à quel point les rayures et les écossais conviennent aux maisons, ils évoquent des colombages, les croisillons de fenêtres, les ombres rectilignes…
J’ai admiré ses appliqués de très près, quelle maîtrise, la stagiaire a largement dépassé l’animatrice 🙂
Et que dire de son quilting ? Il est absolument remarquable, bravo Annie !
Comme toujours, j’entre en contact avec les artistes que je présente car je me permets de parler d’eux, alors autant qu’ils en soient informés directement par moi-même et qu’ils puissent avoir un droit de réponse ! Denimu, présenté hier, est un jeune homme très sympathique et disponible. La photo ci-contre le montre lors d’un passage à la TV britannique ITV… avec un nœud papillon en denim of course ! Ian m’a cependant très gentiment fait remarquer que mes choix d’illustrations étaient un peu… datés, ses panoramas sur Disney étant parmi ses premiers tableaux. Je comprends ce qu’il veut dire, la dernière oeuvre est toujours la plus aboutie chez un artiste comme lui qui peaufine chaque détail ! Même si les vues de villes faites sur Disney sont remarquables, ce n’est « rien » en comparaison de ses tableaux récents, si parfaits que nous oublions qu’il s’agit de denim exclusivement. Même les taches de couleurs sont de pantalons ou de vestes du même sergé de coton, simplement coloré autrement.
Merci à cet artiste de m’avoir permis de vous montrer toutes les œuvres que je souhaite ! A savoir que, « victime » de son succès, Denimu a vendu tous ses originaux ; bientôt de nouvelles séries donc ! Il vend cependant quelques tirages sur papier, vous pouvez le contacter si cela vous intéresse ( mail@denimu.com )
Voici donc quelques tableaux récents, très actuels, parmi mes préférés (mais que la sélection est difficile !…) :
Portraits de femmes – Beauté, sobriété, caractère…
Pedley Sreet (70 x 40 cm) est un tableau surréaliste montrant un bout de quartier londonien actuellement dédié au street art.
Voici une photo trouvée sur google de l’endroit précis croqué en denim !
Ici c’est le reflet dans la flaque d’eau qui attire le regard…
Pour changer un peu, ici c’est du jean-denim en cinquante nuances de gris… évidemment.
A Malmö, 3e ville de Suède – Stortorget
Place à Malmö, ville au sud de la Suède. Le titre « Färska Blåbär » évoque les myrtilles fraîches, fruits qui poussent bien dans ce pays, à la couleur bleu indigo… La perspective, les pierres des bâtiments sont incroyablement bien rendus.
Parmi les affiches de spectacles annoncés, une exposition de Ian Berry (alias Denimu !!) nous fait un clin d’œil ! J’admire ici aussi l’impression de volume, d’ombre et de lumière.
J’aime aussi cette petite rue bien tranquille…
Allons prendre ensemble un café ! On voit ce ce tableau est petit, la structure des tissus est bien visible (50 x 40 cm).
Il y a aussi une série de scènes à la Edward Hopper qui évoquent une ambiance, une histoire, avec une luminosité et une précision sidérantes qui font totalement croire à des photos bleutées :
Et puis voici des scènes de la vie quotidienne à Londres :
Détail…
Oh que la vie est belle en denim !
Denimu a un tout nouveau site où on peut admirer des détails des tableaux et où on apprécie mieux leurs dimensions. C’est par ici: http://www.ianberry-denimu.com/
Aura-t-on un jour la chance de voir quelques tableaux de cet artiste dans une exposition de patchwork ? Il n’a encore jamais exposé en France et le public serait enthousiasmé d’admirer ces appliqués hors du commun à Sainte-Marie-aux-Mines, Quilt en Beaujolais, Quilt en Sud ou toute autre Salon d’envergure en France ! Avis aux organisateurs, aux galiéristes… Ian Berry joue dans la cour des grands artistes, qu’on se le dise !
Regardez cet enfant : il nage de bonheur dans l’atelier de son papa !
(photo Facebook)
Si vous saviez comme je jubile lorsque je tombe sur un artiste qui d’emblée m’éblouit ! C’est aujourd’hui Ian Berry, Britannique vivant actuellement en Suède, qui me séduit. Trente ans cette année et déjà très connu pour ses tableaux textiles. Il a choisi de travailler le tissu le plus démocratique du monde, le blue jean de récupération. Il n’est pas le seul à s’intéresser à cette matière mais ses œuvres m’enchantent, comme ci-dessous des vues de métropoles ; ce ne sont pas ici que des panoramas mais des évocations de films de Disney !
Twist in New York, Denim on Denim, 1800×600, 2010 – On reconnaît bien le Brooklyn Bridge, mais des Tours Jumelles fantomatiques dominent la ligne de gratte-ciel…J’ai mis du temps à comprendre l’évocation d’Oliver & Compagnie, l’histoire du petit chat recueilli par le chien Roublard ! Histoire inspirée d’Oliver Twist de Dickens, d’où le titre…
Pan’s London, Denim on Denim, 1200×400, 2010 – La pleine lune permet de voir passer l’enfant qui refuse de grandir…
Quasimodo’s Notre Dame, Denim on Denim, 1200×400, 2010 – Évocation du roman de Victor Hugo et donc du film « Le Bossu de Notre-Dame ». Les gargouilles sont bien présentes !
Spire City – Copenhagen, Denim on Denim, 1200×400 – Copenhague, ville de la Petite Sirène !
Mulan’s Great Wall, Denim on Denim, 1200×400, 2010 – La Muraille de Chine au printemps, scène de batailles avec Mulan, guerrière légendaire !
Adolescent, Ian aimait les blue jeans comme tous les jeunes de son âge. Un jour de fête de famille, sa mère l’obligea à porter un pantalon plus habillé en velours à la place du jean qu’il mettait tous les jours… alors que ses cousins vinrent, eux, en jeans ! Je devine bien son sentiment, j’ai eu la même mésaventure à 14 ans, moi je devais quitter mon jean pour une robe…
Bien plus tard, il vit chez lui ce fameux pantalon, trop petit, prêt à être donné au centre de charité local… Non-non-non, ce blue jean véhiculait trop de souvenirs ! Alors il l’a observé avec attention, a remarqué les différentes teintes de l’indigo usé… et vous devinez la suite, ce tissu emblématique du XXe siècle est devenu la matière première de l’expression artistique de Ian Berry. Le XXIe siècle doit être aussi celui de la récup’ ! Ian collectionne donc tous les vêtements en denim, les observe, les coupe, les colle selon une maquette très préparée… Le résultat est bluffant, sa cote artistique monte en flèche et tant mieux car il le vaut bien !
Un journal britannique a trouvé ce jeu de mot approprié : Ian Berry is a jean-ius ! (Ian Berry est un génie, avec jeu de mot phonétique).
Ici l’artiste est devant sa série de reproductions de pochettes de disques 33 tours…
Hommage aux magazines féminins UK… Extraordinaire !
Il y a tant de thèmes dans ses œuvres : des vues à la Edward Hopper, des scènes urbaines contemporaines avec beaucoup de street arts, des portraits d’icones…
Scherenschnitt : derrière ce mot indigeste si on ne le comprend pas se cache un passe-temps ancien érigé parfois en art : la découpe de papier aux ciseaux. Comme souvent, la Chine pratique cet art depuis plus d’un millénaire ! Il semblerait que les débuts soient liés à l’idée de faire des pochoirs pour décorer la porcelaine. Le mot consacré à ces petits tableaux de papier noir est allemand (Scheren : ciseaux, Schnitt : coupe) car cet art est devenu très prisé en Suisse et en Allemagne :
Quelle folle dextérité ! Notez la belle symétrie du tableau. Les thèmes sont infinis et les émigrés européens ont fait suivre cette activité en Amérique, principalement en Pennsylvanie. On soupçonne donc que les motifs d’appliqué Baltimore proviennent de Shrerenschnitte, les premiers blocs ayant cette symétrie « en flocon de neige » (nos pliages et découpages de maternelle améliorés !) :
Appliqué de style Baltimore datant de 1845 (Maryland)
Cet art du Scherenschnitt, maintenant internationalisé et traduit « papercut » en anglais (« kirigami » en japonais !), connaît un regain d’intérêt dans le monde des arts créatifs.
Plus communes mais si populaires pendant les siècles derniers sont les silhouettes, découpées elles aussi dans du papier noir :
Etienne de Silhouette (1709-1767) fut en 1759 le contrôleur général des impôts de la royauté française sous Louis XV. Très impopulaire dans un monde en crise, son nom fut raillé et utilisé pour, notamment, des dessins d’un trait en ombre chinoise, bien meilleur marché qu’un portrait en couleurs :
Et voilà que ce monsieur si décrié laisse pour la postérité son nom devenu commun !
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Claire Storrer, quilteuse alsacienne, a repris cette tradition de la silhouette… en appliqué, avec ce joyeux couple d’enfants alsaciens à la manière du dessinateurHansi :
On devine de joyeux enfants un peu délurés et si sympathiques ! L’encadrement est en dentelle ancienne et en tissu kelsch, typique de l’Alsace.
Autre tableau reprenant cette tradition :Karin Weiss a mis en scène ce joli couple à la manière d’un chromo d’antan avec un cœur de houblon très minutieusement fait. La bande blanche en tulle représente-t-elle le voile de mariée ?*
Ces magnifiques petits quilts font partie de la Valise France-Patchwork 67 (La Bière d’Alsace). Callale l’Abeille, Alsacienne de cœur, nous a décrypté quelques autres références culturelles et symboliques lors d’un stage de l’amitié hier en Haute-Garonne. Bientôt elle nous en fera ici un article !
(photos des quilts : Callale)
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* J’ai été nulle ici : les copines alsaciennes m’ont amicalement fait remarquer que la bande blanche symbolise la mousse de bière, l’ouvrage est quilté avec des bulles qu’on voit bien sur l’ambre de la bière… Mes excuses à Madame Weiss !