Zen & Chic : les secrets de l’équilibre esthétique

Aucune d’entre nous ne crée un quilt dans l’urgence de l’hiver à venir pour que notre famille dorme au chaud. Nous avons la chance de faire du patchwork pour notre plaisir et celui de notre entourage. Finalement, nous n’avons plus qu’à nous soucier de la beauté de notre ouvrage !

brigitte-heitland-150x150La beauté oui, mais aussi son intégration dans l’environnement dans lequel nous le destinons. Brigitte Heitland, quilteuse allemande originaire de la Forêt Noire (non loin de l’Alsace, de l’autre côté du Rhin), s’est spécialisée dans les quilts qui correspondent à la modernité des intérieurs de style contemporain. Il n’y a pas de hasard : dès qu’elle put toucher la pédale de la machine à coudre Pfaff de sa grand-mère, elle apprit à coudre, faire des vêtements… Quelle joie pour elle de porter des vêtements uniques et créatifs ! Au moment de décider de son orientation professionnelle, Brigitte choisit la branche d’architecte-décoration d’intérieur, mais finit dans le textile design, trop attirée par le fil et les aiguilles ! C’est un jour, au hasard des livres lus, qu’elle tombe sur des quilts en patchwork et là, sa vie bascule. Elle est définitivement accro et fait sa voie en associant le design intérieur et la création de quilts modernes. Ainsi est né Zen Chic, avec des modèles, des gammes de tissus et, dès à présent en vente aux USA (en avril chez amazon.fr), son premier livre édité par That Patchwork Place (Martingale). J’ai eu la chance de le recevoir en avant-première, alors allons-y pour savoir ce que vous y trouverez !

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Unique dans ce livre : des conseils pour ne pas être désappointée par vos achats compulsifs de tissus. Ce qui est attractif dans un magasin ne le sera pas forcément chez soi ! Brigitte nous incite à analyser notre intérieur, avec ses couleurs, ses formes, pour déterminer quel style de quilt conviendra. Elle s’appuie sur le nuancier Pantone pour associer les couleurs et ses nombreux exemples donnent des clés pour l’harmonisation de notre intérieur avec nos quilts, quel que soit notre style !

Comme le dit clairement le titre de sa société Zen Chic, le style est ZEN et CHIC, les lignes sont pures, simples et harmonieuses, dans l’esprit minimaliste. Mais ses quilts montrent une inventivité réjouissante et pas du tout ennuyeuse ni froide, vous serez surprise par la diversité des modèles ! En voici un petit aperçu :

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Horizon, avec ses couleurs saturées, me rappelle l’Inde… où ma fille aînée et ma sœur passent de belles vacances en ce moment.
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Rehaussé par un quilting parfaitement adapté, On the Ball est d’une magnifique simplicité esthétique. On pourrait le rendre complètement différent avec deux tissus de fond contrastés… Un modèle, c’est aussi ça, de l’inspiration pour une autre aventure textile !
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News ! La superbe forme aux multiples courbes est faite de tissu imprimé « journal » en noir & blanc. C’est superbe !

Les quilts ci-dessus sont ceux du livre les plus difficiles à faire peut-être, mais les explications vous guideront avec beaucoup de pédagogie !

A savoir : le livre est en anglais, les mesures en inch. Cependant les modèles sont expliqués avec de nombreux schémas faciles à comprendre. Des photos de très près aident à comprendre « comment c’est fait » et admirer le quilting machine, très harmonieux et complémentaire, qui rehausse l’esprit du quilt. La douzaine de modèles aide à entrer dans ce monde des quilts modernes à l’esthétique contemporaine et j’insiste sur l’intérêt du texte comportant les clés du succès de l’harmonie !

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Brigitte Heitland sur son stand à Houston en automne dernier. Regardez sa belle robe faite d’un des tissus de sa gamme True Blue : je l’adore !!
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True Blue, comme bien d’autres gammes de tissus de Brigitte, convient à bien d’autres styles de patchwork que le minimalisme qui ne plaît pas à tout le monde ! Cette gamme sera en vente en avril prochain.

Un dernier mot, Brigitte tient un blog… pas très actif, nous le comprenons étant donné ses multiples activités, mais il montre l’esprit chaleureux de Brigitte, son partage de multiples ambiances qui vous plairont avec certitude ! Il est par ici : Farbstoff Bridge. Bonne découverte!

PS : en attendant la disponibilité de son livre en Europe, allez voir la diversité de ses modèles en PDF sur son site, ses gammes de tissus de patchwork édités chez Moda… Que d’inspirations !

La nouvelle Garance

1202278A pas feutrés Cécile D. est entrée dans l’équipe de rédaction des Nouvelles – Patchwork et Création Textile. Peu de lectrices lisent attentivement les signatures des articles, croyant « ne connaître personne ».  Mais si, vous connaissez Cécile par ses commentaires avisés et toujours positifs dans la Ruche, vous lisez peut-être son blog Patchwork Inspirations, vous discutez peut-être avec elle sur la page FB du Projet 70273, vous participez peut-être à son Quilt-Along organisé conjointement avec Béatrice du blog Une Aiguille dans une botte de Foin… C’est une des quilteuses très actives en France, toujours prête à participer à un projet, très proche de nombreuses artistes internationales qui tiennent, elles aussi, un blog.

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Comme d’habitude, le magazine offre une superbe couverture ! C’est ici une oeuvre de la si talentueuse Ina Statescu.

La rubrique des Blocs de Garance est née en début d’année 2016, à partir de l’envie de Monique Lopez-Velasco, la Rédactrice en Chef, d’avoir un rendez-vous pour débutantes et fausses débutantes et présenter du patchwork traditionnel avec les techniques et outils actuels. Le rouge & blanc m’avait semblé intemporel comme « marque de fabrique » et Garance, au prénom évoquant le rouge, est devenue l’amie virtuelle des quilteuses. J’espérais trouver une personne qui aimerait prendre cette rubrique sous son aile, Cécile a répondu favorablement et je dois dire qu’elle a préparé son article dans l’entière continuité des précédents rendez-vous de Garance! J’en suis extrêmement contente. Dans ce numéro, on voit bien clairement comment faire une étoile traditionnelle en pas-à-pas, nous avons de beaux exemples photographiés venant de Pascale (Jubama) mais aussi, en page 29, comment s’aventurer dans un ciel étoilé moderne… J’ ! Je ne vous mets pas de photos, simplement pour donner un peu plus envie de vous abonner aux Nouvelles -et donc adhérer à France Patchwork ! Vous avez ici toutes les bonnes raisons de le faire. J’en ajoute une : on se fait de bonnes copines !

Rien que pour vous, voici un bonus :

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Midnight Stars, quilt pour bébé fait par Little Red Hen. Simple, moderne, et pourtant on sent un zeste de tradition amish ! A partir des explications de Cécile -oups Garance- il est super-facile de faire un quilt de ce style en quelques heures.

Si la rubrique de Garance vous plaît, vous lectrices et lecteurs des Nouvelles, n’hésitez pas communiquer votre satisfaction à notre chère Cécile pour l’encourager! 

Et bientôt nous reviendrons sur le contenu de ce magazine, avec une autre lectrice de la Ruche à l’honneur !

Aujourd’hui outre-Atlantique, c’est Thanksgiving !

Hier, pour la dernière fois, le Président Obama s’est plié au protocole présidentiel : gracier une dinde qui, la chanceuse, ne sera pas rôtie pour ce soir !

C’est le grand repas de famille et l’hymne à un beau sentiment : la gratitude.

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Un merveilleux quilt de LeeAnn de Nifty Quilts, parfait pour célébrer Thanksgiving.

Les premiers colons anglais s’installant sur ce territoire ont voulu, en fin d’année 1621, remercier Dieu… et les Indiens qui leur avaient permis de ne pas tous mourir de faim. Les autochtones leur ont appris à connaître ce qui se mangeait dans ce nouveau monde et de savoir les cultiver ou chasser : la légende imagine un repas de maïs, de haricots verts, de canneberge, de potiron, de patates douces et surtout, de la dinde ! Si vous ne connaissez pas bien cette fête si typiquement américaine, vous pouvez en savoir un peu plus notamment par ici.

Aujourd’hui, de l’autre côté de la Terre, vraiment à l’opposé c’est-à-dire en Australie, RachaelDaisy est elle aussi pleine de gratitude : elle vient de recevoir le nouveau Simply Moderne édité par Quiltmania qui lui consacre un grand article ! Allez voir ses nombreuses photos, vous serez convaincues que, décidément, Simply Moderne (déjà le numéro 7) est vraiment unique. Ne manquez donc surtout pas ce nouveau numéro si vous avez envie de nouveauté, de couleurs et de bonne humeur : tant de quilteuses modernes sympathiques et talentueuses y participent ! Ah quel bonheur…

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La jolie RachaelDaisy, toute heureuse de se voir dans Simply Moderne !

Nous avons de la chance !

C’est un cocorico que je lance aujourd’hui !

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A défaut de coq sous la main, ce quilt de Maïté, d’après un modèle de la regrettée Jacqueline Morel, représentera dignement la qualité à la française ! A voir ici aussi.

C’est plus particulièrement les magazines français sur le patchwork & quilting qui me rendent heureuse : ils sont chez nous, depuis des années, de grande qualité !

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Evidemment je suis partie prenante en disant que Les Nouvelles de France Patchwork est irremplaçable, car nul autre n’est aussi varié : un magazine d’association se doit d’être à l’écoute des adhérents, mais aussi les surprendre. C’est ce que réussit Monique et son équipe. Actuellement c’est l’effervescence pour vous offrir un beau numéro de décembre ! En attendant, vous pouvez toujours vous pencher sur le beau numéro 130 :

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En couverture, le Projet Fou auquel nous avons participé avec plaisir dans toute la France ! Pour ma part, je présente un charm quilt fait par Florence Bismuth en page 16, puis les étoiles de l’Ohio avec la voix de Garance  et enfin un dossier sur l’utilisation du noir dans les quilts modernes.

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La Pratique du Patchwork plaît bien depuis sa sortie en 2014, avec ses multiples modèles plutôt modernes et originaux.

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Personnellement, je me jette toujours sur le thème développé par Denyse Saint-Arroman depuis quelques numéros, j’y apprends toujours beaucoup de choses. Ainsi dans le numéro 11 elle raconte l’histoire de trois Indiens Osage, déportés à la Cour du roi Charles X puis, une fois exhibés, laissés démunis sur les routes européennes… C’est à Montauban (82, Occitanie) qu’ils trouveront refuge avec des personnes compatissantes leur payant leur voyage de retour. Ces Indiens tissaient traditionnellement des bandes ornementales avec des rubans… Vous en saurez plus dans l’article.
Touchée par cette histoire et le potentiel esthétique des bandes de rubans, Denyse vient d’auto-publier un livre sur le sujet avec des modèles qu’elle a créés, réinterprétant en quilts les effets des rubans tissés ; c’est un de mes prochains achats.
 Vous pouvez vous aussi l’acheter par ici et il sera bientôt en vente sur Amazon.

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Pour en savoir plus sur cette formidable histoire qui s’écrit encore aujourd’hui, OklaOccitania est le blog d’une association célébrant les liens renouvelés entre ces natifs Américains et les Montalbanais, c’est une mine de renseignements sur l’histoire passée et actuelle des Osages !

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Une décoration énigmatique pour beaucoup sur un rond-point de Montauban, en réalité un hommage aux Osages à découvrir par ici !
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Le pont des Osages, Rosendo Li, 2013. Un peintre vivant à Montauban, d’origine péruvienne et chinoise, a illustré le passage des trois Osages sur le pont de Montauban en 1829. Ce tableau a été offert à des représentants Osage en visite dans la ville.

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Dépêchez-vous d’acheter Simply Moderne n° 6 en kiosque avant qu’il ne disparaisse pour laisser place au prochain ! Ce numéro confirme la place unique de cette parution dans le modern quilting. Y sont présentées plusieurs créatrices avec qui je corresponds parfois avec énormément de plaisir, ce sont des femmes très créatives et d’une grande gentillesse. La nouvelle génération est bien là ! Et parmi les modèles, vous y trouverez de nouveau un quilt de ma grande amie LeeAnn (Nifty Quilts) dans le style de Gwen Marston… Oups, cela me rappelle de finir mon médaillon à la manière de Gwennie !!

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Je viens de découvrir le nouveau Magic Patch consacré à Vendée Globe. Nos créatrices se sont dépassées pour illustrer cet événement sportif ! C’est une très belle initiative et je rêve d’aller à La Roche-sur-Yon féliciter toutes ces quilteuses et voir « en vrai » les 10 quilts présentés… 

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Les magazines se suivent et ne se ressemblent pas, c’est la richesse de notre pays. En dépit de tous les gratuits sur internet ou les tableaux de Pinterest, n’oublions pas de soutenir nos éditions !

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Indien Rouge, Denyse Saint-Arroman, à retrouver dans son livre !

Les Nouvelles de l’été

Publié au mois de juin, le magazine Les Nouvelles n° 129 de France Patchwork nous offre l’été sur papier glacé dès la couverture :DSCN2858

C’est une Mola éblouissante de Yasuko Kawaguchi qui nous plonge dans l’océan tropical :

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Quilt exposé à Nantes en avril dernier à « Pour l’Amour du Fil ».

1202278Les Nouvelles, Patchwork et Création Textile, c’est tout d’abord le magazine d’une association dans lequel sont relayés les événements locaux et nationaux de France Patchwork, les comptes rendus des activités passées et les rendez-vous à venir. Place est faite aux sections comme Les Jeunes Poussent ou Artextures. C’est notre trait d’union indispensable !

Ensuite viennent des articles historiques, techniques, des présentations d’artistes et d’expositions d’envergure et bien sûr, une large rubrique de modèles extrêmement variés. Un agenda, fait des annonces reçues de France et de l’étranger, complète ce magazine trimestriel.

P35910Moi qui aime connaître l’histoire des blocs, j’ai beaucoup appris en lisant l’histoire des Sunbonnet Sue et Overall Bill (article de Christiane Billard). Dans un livre de ma bibliothèque, j’ai la photo du fameux quilt qui relança la mode des Sunbonnets à la fin des années 70, il est très beau et mérite le prix qui lui a été attribué :

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A Meeting of the Sunbonnet Children, de Betty Hagerman, 1978. L’artiste a réuni ici de nombreux dessins des petits héros, les mettant en scène avec une certaine perspective (les personnages de la rangée du haut sont les plus éloignés). Le quilting de chaque bloc ajoute des éléments de paysage et le bleu uni encadre ces personnages avec beaucoup de modernité.

Depuis 2 ans, j’ai l’honneur de participer à cette revue en y écrivant quelques pages chaque trimestre. Comme dans ce blog, j’aime à la fois partager quelques techniques, des curiosités historiques liées à notre art textile, mais surtout faire découvrir des aspects du patchwork actuel pour que chacun, à partir de la tradition des quilts anciens, découvre les surprises esthétiques des tendances d’aujourd’hui.

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Pour illustrer le thème des quarts de cercle si utilisés actuellement, Kristine nous offre ici ce quilt, fait d’animaux stylisés en patchwork.

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Ce sont des dessins imaginés par une équipe espagnole très talentueuse, Atipo, pour une entreprise de vêtements d’enfants, Animodul. Kristine en a choisi 9 pour un joli quilt fait pour son petit-fils :

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Dans un parc de jeux, la Ronde des Animaux de Kristine.

En vous aidant de la photo, vous pouvez reproduire tous ces animaux à l’aide d’un gabarit de « chemin de l’ivrogne » de la taille que vous voulez. Ici Kristine a utilisé la machine à découper de notre club (AccuQuilt Go!) et les quarts de cercles sont grands, de 15 cm environ de rayon. L’important est d’avoir les deux gabarits, coutures comprises. Ensuite, voyez un animal en détail :

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Vous voyez bien le principe du bloc en 4 parties, fait à partir de 4 carrés blancs auxquels on coud des quarts de cercle de couleur et parfois des bandes de tissu blanc.

En voici des explications succinctes sans mesures, celles-ci dépendant de vos gabarits. Selon la photo, on voit qu’il faut couper 3 des 4 carrés blancs en arcs-de-cercle, puis 2 quarts de cercle bleus et un turquoise à l’aide de vos gabarits. Assemblez-les à la machine, c’est facile !

Carré 1 du poisson (en haut à gauche) – Bloc cousu avec le tissu bleu, le positionner comme sur la photo, ajouter à gauche (verticalement) puis en haut (horizontalement) une bande de tissu blanc dont la largeur dépend du gabarit. Équerrer en laissant juste 7 mm, la marge de couture, des deux côtés de l’arrondi (à droite et en bas).
Carré 2 (en haut à droite) – Carré blanc
Carré 3 (en bas à gauche) – Bloc cousu avec du bleu sans ajout de bande.
Carré 4 (en bas à droite) – Bloc cousu avec un quart de cercle turquoise, le positionner comme sur la photo, ajouter une bande blanche en bas (horizontalement), équerrer en laissant 7 mm de tissu blanc à partir du tissu turquoise en haut.

Assembler les 4 carrés, coller l’œil noir (tissu collé au thermocollant double face) au fer à repasser sur le bloc turquoise.

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1202278Pour rejoindre notre grande et belle association ou pour tout renseignement complémentaire, lisez son site et son blog !

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Hormis le suivi du QAL à la manière de Gwennie, nous allons nous reposer cet été et vous retrouver avec joie dans quelques semaines !

Changer d’altitude

Marre de tout ? Marre des attentats, des hooligans, de toute l’actualité ?

Pour cet été je me prépare des pauses bénéfiques : commencer un quilt, rencontrer mes (vrais) amis, continuer mon quilt, voyager, terminer mon quilt, et lire, lire… Pour les voyages et les amis, je n’en dirai pas plus, pour le quilt, ce sera le QAL, pour la lecture… eh bien j’ai déjà commencé mon programme-détente-évasion ! Quilteuse forever, mais aussi lectrice forever, que ferais-je sans mes yeux ?

Voici mes dernières lectures, quelles sont les vôtres ?

jane-eyreDécouvrir un classique de la littérature en alternance avec des livres contemporains, cela fait un bien fou ! Je lis en ce moment Jane Eyre de Charlotte Brontë, roman aux larges plages autobiographiques, cheminement d’une femme intelligente et moderne au cœur de l’époque victorienne du XIXe siècle. Les grands sentiments font du bien ! C’est Tracy Chevalier qui m’a directement incitée à lire ce roman, afin d’apprécier ensuite la compilation de nouvelles écrites par 20 romancières autour de ce roman (à l’initiative de Tracy Chevalier) Reader, I married him. 

91hUe1Jt8BLJe viens de terminer le roman de la vie d’une autre femme : l’Arracheuse de dents, de F-O Giesbert. Quelle réjouissante femme que Lucile, si peu recommandable à ses heures, qui « balance » sur tant d’hommes connus et parfois adulés, femme avant tout libre et amoureuse ! L’auteur prétexte la longue vie de son héroïne (99 ans) pour donner sa vision de la Révolution française au massacre des Indiens en passant par la guerre civile américaine… Le roman est écrit avec facétie, avec humour, avec parti-pris. J’y ai retrouvé les Quakers, la Société des Amis déjà rencontrée dans la Dernière Fugitive de Tracy Chevalier (tiens !), adeptes d’une religion restant dans la sphère privée, d’une vie simple, active, égalitaire (entre hommes et femmes… déjà au 18e siècle) et engagée pour un monde pacifique…

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Joan Baez : tous les engagements, toutes les luttes de sa vie sont en accord avec son appartenance à la Société des Amis.

Lire un livre qui redonne quelque peu confiance dans l’avenir quand tout est si noir, c’est l’effet que m’a fait Changer d’altitude de Bertrand Piccard. Fils et petit-fils de pionniers de l’aventure humaine et technologique, il continue dans la lancée de l’impossible réalisé.

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Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait, disait Mark Twain. Pour les Piccard, c’est plutôt : on leur disait que c’était impossible, alors ils l’ont fait.

Il est bizarre, Piccard, son livre est touche-à-tout mais éminemment cohérent. Par son éducation et le modèle des siens, par sa profession (psychiatre), il  est touché par le génie de savoir penser autrement. Pour notre avenir, il a la vision d’un monde protégeant l’humanité par de bonnes décisions à long terme en matière d’économie, d’écologie, de politique. Les schémas du XXe siècle sont obsolètes et il faut inventer notre avenir. Il s’y emploie en démontrant que, contrairement à toute attente, on peut faire le tour du monde en avion utilisant pour tout carburant l’énergie solaire…

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Ces livres aux inspirations disparates sont autant de portes ouvertes pour élargir nos champs des possibles, en connaissant mieux le passé on se prépare mieux à l’avenir… 

Un peu de patchwork pour terminer ! Tournons-nous vers l’Etoile de l’Ohio, appelée aussi l’Etoile de l’Espoir, avec cette variante assez peu connue de l’Etoile partagée (Split Ohio Star). En jouant avec des blocs de ce modèle, on peut les agencer avec autant de variantes que les log cabin !

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Photo du blog d’Ann Marie, A.M. Sewing. A voir dans son contexte ici !

Simply Moderne #5

Oubliez votre quotidien parasité par tant de soucis et ouvrez le nouveau Simply Moderne ! Il arrive dans les boîtes aux lettres des abonnés et sera en kiosque en fin de semaine prochaine.photo-20160526125604

Carol Veillon et son équipe nous invitent à QuiltCon, je sais que le terme n’est pas le plus élégant en français, mais que voulez-vous,  Con est l’abréviation usuelle de Convention (= salon, congrès).
L’année dernière, le rendez-vous du gratin des quilteuses modernes était à Austin (Texas) et en février 2016 c’est la Cité des Anges (Los Angeles) qui a reçu ce Salon. Alors nous découvrons à la fois la sélection Quiltmania des plus beaux ouvrages exposés et visitons deux spots à la mode : le port et Venice Beach. Que cela a changé depuis ma visite en 1981 ! Je me souviens d’un endroit très, très sale… mais ce lieu mythique était plus intéressant que le centre de cette ville gigantesque.

http://quiltedundertheinfluence.blogspot.fr/2011/10/small-studies-with-gwen-marston.html
Gwen Marston lors d’un de ses innombrables « quilt retreats ». Photo du blog Q.U.I.

Deux personnalités sont mises en avant : Molly Upton  et Gwen Marston. Je voue un véritable culte à cette dernière et sa présentation est trop brève pour moi. 2016 est sa dernière année de travail, elle aspire maintenant à une retraite bien méritée… Elle va manquer à tant de quilteuses ! C’est elle qui la première a longuement étudié les quilts anciens de guingois, a mis en avant l’improvisation et a popularisé dans ses nombreux livres le style « parfaitement imparfait » (Liberated Quiltmaking).
Quant à Molly Upton, c’est le rappel d’un drame, une quilteuse de 23 ans au talent fulgurant qui se donna la mort en 1977. 

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Molly Upton avait pressenti plusieurs orientations esthétiques à venir, tout en travaillant « à l’ancienne » ; il paraît que ce quilt fut assemblé à l’anglaise, avec des petits papiers enveloppés de tissu ! Et pourtant, visuellement, il fait penser aux Bargellos ou aux merveilleux quilts d’Ursula Kern par exemple. La photo est floue, je n’en ai pas trouvé d’autre…  Ce quilt s’appelle Forest Fire.
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Torrid Dwelling, Molly Upton. Qui dirait que ce quilt a plus de 40 ans et date d’avant le cutter rotatif ?

Le prochain QuiltCon aura lieu sur la côte est dans la ville de Savannah (Georgie). L’histoire de cette ville concentre un grand nombre d’événements historiques et il paraît que c’est une des plus charmantes des Etats-Unis ! Ce serait un rêve d’y aller en février prochain…

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La section des modèles est importante avec pas moins de 17 quilts expliqués et plusieurs techniques originales. Si vous lisez régulièrement la Ruche, vous retrouverez quelques-uns des thèmes déjà évoqués, présentés ici par diverses stylistes. Ne manquez pas l’introduction au patchwork improvisé qui insiste sur l’aspect ludique de cette forme d’expression ! Et puis saluons le quilt de la couverture cousu et matelassé main par Carol Veillon : mais où trouve-t-elle le temps de quilter ?

 

Ici Colette est née, là Colette a aimé…

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Colette en 1902 (29 ans), après avoir coupé ses longs cheveux.

Très jeune j’ai aimé les textes de la romancière Colette. C’est à l’école, au fil des dictées,  que je l’ai découverte, la petite Claudine de mon âge, me charmant par sa légèreté, son espièglerie, sa sensibilité aux beautés simples qui l’entourent. La justesse des mots choisis, l’élégance de la prose me séduisaient déjà.

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Plus tard j’ai lu la plupart de ses livres, vu la plupart des films, et il m’en reste le souvenir d’une femme libre, cultivée, sensuelle et qui a fait avancer la condition féminine. Mais surtout il en reste un parfum d’amour de la nature,  l’enchantement des fleurs dans son jardin, l’amour pour ses chats des Chartreux à l’œil d’or et la robe d’argent. 

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La semaine prochaine, le 25 mai 2016, c’est l’ouverture de la maison natale de Sidonie-Gabrielle Colette (Colette est son patronyme) entièrement rénovée grâce à des passionnés et l’intervention de mécènes.

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Le village de Saint-Sauveur-en-Puisaye devient un lieu consacré à la littérature, au patrimoine culturel, à de multiples activités autour de ces thèmes à préserver.

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Magnifique initiative ! Il me tarde de découvrir un jour cette maison rénovée avec minutie et respect de l’exactitude, jusqu’à faire rééditer les papiers peints et replanter le jardin à l’identique !

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 (photos Facebook, La Maison de Colette)

Colette ne quiltait pas, ce n’était pas dans sa culture, mais elle brodait :

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Depuis 20 ans, Colette est dans mon quotidien d’une drôle de manière : j’ai baptisé ma maison Rozven, du nom de celle de Colette en Bretagne… Autre maison, autres horizons !

Dans cette propriété nommée "Rozven", qui domine une jolie plage de sable blanc en Saint-Coulomb, Colette a vécu l'idylle évoquée dans son roman le Blé en Herbe (1923). Elle y a sans nul doute apprécié la compagnie de plantes qu'elle ne trouvait pas à Paris, et différentes de celles de sa terre natale, la Bourgogne, où sa mère Sidonie, l'avait initiée au grand livre de la nature.
« Dans cette propriété nommée « Rozven », qui domine une jolie plage de sable blanc en Saint-Coulomb, Colette a vécu l’idylle évoquée dans son roman le Blé en Herbe (1923). Elle y a sans nul doute apprécié la compagnie de plantes qu’elle ne trouvait pas à Paris, et différentes de celles de sa terre natale, la Bourgogne, où sa mère Sidonie, l’avait initiée au grand livre de la nature » (Bretagne, les racines du XXIe siècle, Académie de Rennes)

Contrairement à ce qu’on lit un peu partout, Rozven ne signifie pas la rose des vents mais ici la dune blanche en breton ! D’après mon oncle prof d’anglais et de breton, on pourrait aussi le traduire par la rose blanche (contraction de roz gwenn), et c’est pourquoi j’ai planté une quinzaine de rosiers Iceberg dans mon jardin…

J’aime, je n’aime pas…

Un nouveau magazine s’est glissé, sans tambour ni trompette, dans nos kiosques. Parmi les jeunes magazines nous faisant connaître les tendances créatives comme Mollie Makes, j’ai remarqué un qui m’a fait tout drôle, car j’y ai été abonnée pendant 2 ans… en anglais, Love Patchwork & Quilting. Je vous en ai touché quelques mots par ici. Ce magazine a comme particularité de nous donner envie d’acheter toujours plus de nouveaux tissus, nous incitant à utiliser les collections de jeunes créatrices avec des modèles les mettant habilement en lumière. Une des techniques favorites de cette jeune génération est la couture sur papier, mais aussi la couture à l’anglaise (hexagones et autres). Les quilts sont graphiques et souvent beaux, les jeunes mamans trouvent de petits objets à faire pour les enfants, la parole est donnée à des femmes qui fourmillent d’idées, de trucs et astuces…

Love Patchwork & Quilting est un phénomène outre-Manche, en quelques numéros il est devenu n° 1 des ventes dans son secteur. En anglais, c’est un mensuel. En français, rien n’indique encore la future périodicité. 

J’aime l’idée qu’il pourrait faire venir au patchwork une nouvelle génération de femmes aimant déjà le DIY (le Do-it-yourself, le fait-maison), avec toutes les caractéristiques citées ci-dessus.

Je n’aime pas son titre en français qui crée la confusion avec les parutions de Quiltmania (Simply Vintage, dont le numéro 1 parut en 2011, Simply Moderne qui va fêter ses 1 an), puisqu’il s’appelle : Simply Patchwork. Ont-elles finalement si peu d’imagination pour oser ce titre copié-collé ? A leur décharge, ce groupe édite Simply Sewing en anglais (depuis janvier 2015), mais quand même…

Simply Patchwork

L’avez-vous lu ? L’avez-vous vu ? Qu’en pensez-vous ? Nous avons tellement l’habitude, en France, de magazines de très haute qualité que je ne sais pas quel accueil lui sera réservé…

Comment est le nouveau roman de Tracy Chevalier ?

montesquieuMontesquieu a écrit : « Je n’ai jamais eu de chagrin qu’une heure de lecture n’ait dispersé ». Dans le même ordre d’idées, il a écrit également : « Aimer lire, c’est faire un échange des heures d’ennui contre des heures délicieuses ». à vos livres – ou à vos tissus 😉 – pour échapper momentanément à la tristesse du monde…
At the Edge oh the Orchard, Tracy Chevalier, 2016.
Couverture américaine du dernier livre de Tracy Chavalier
Couverture américaine du dernier livre de Tracy Chavalier

Si vous cherchez une lecture enchanteresse sur l’épopée de la vie des pionniers, passez votre chemin. Dans son nouveau roman, Tracy Chevalier nous plonge avec rudesse -et beaucoup de recherches historiques- dans la vie quotidienne d’une famille installée au nord de l’Ohio, dans un marécage où sévit une boue noire collante ainsi que des moustiques, rendant la vie quotidienne extrêmement pénible … Malgré tout le chef de famille réussit à faire survivre sa famille en plantant des pommiers. Son amour des arbres, sa compréhension intime des rythmes de la nature sont palpables.
Mais quelle famille ! Le couple se dispute pour quelle variété de pommes favoriser – des pommes à croquer ou des pommes à cidre ?
Ah, le goût de la pomme reinette !!! Oh, le calva-maison qui permet d’oublier momentanément ses soucis…
Vous apprendrez des détails de la vie dans une Log Cabin, les affres de la solitude d’une famille sans lien social, esseulée les longs mois d’hiver… Des dix enfants nés, cinq succomberont au paludisme. Père et mère se battent, et battent leurs enfants ; on ne sait s’il y eut un jour de l’amour entre eux. Tantôt l’un ou l’autre trouve quand même un peu grâce à nos yeux, mais non, nous ne les aimons pas. La tension monte, le drame couve. Au fil du roman, nous saurons ce que deviennent les survivants avec leurs lourds secrets.

Puis, sans connaître le drame, nous suivrons les traces du plus jeune, Robert, parti sur les routes. Je vous laisse découvrir la suite…

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Antique 9-patch quilt du début du 20e siècle, quilt utilitaire. En vente chez Laura Fisher.

Parle-t-on de quilts ? Oui, bien sûr ! Le couple installé en Ohio utilise quotidiennement un nine-patch fait avant leur départ du Connecticut, réunissant des morceaux de vêtements de la famille qu’ils ne reverront jamais plus ; le mari, à un moment, plongera dans ses souvenirs en le regardant. C’est un quilt multi-usages, qu’on rapetasse autant de fois que possible. Le quilt sert pour dormir au chaud l’hiver, il sert aussi quand on grelotte en plein été à cause du paludisme… Au fil du roman on constatera sa présence en voyage, pour les naissances comme pour les morts… Un vrai quilt de famille, un quilt de vie.
La femme aère les quilts quand le temps le permet, mais leur fabrication fait simplement partie des corvées ménagères… Quand je vous disais qu’elle n’était pas sympa !!

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Couverture de l’édition britannique.

Le fil conducteur du livre est l’amour des arbres. Des pommiers aux séquoias, de la graine au fruit, de la plantation à l’abattage, j’ai senti la sève de la nature nourrir la vie de ces personnages. Certains ont d’ailleurs réellement existé (un point commun avec le roman d’Elizabeth Gilbert, l’Empreinte de Toute Chose) et une carte des USA des années 1850 nous permet de suivre géographiquement les protagonistes : on voyage aussi dans cet immense pays en construction, dans les déserts comme dans les villes, avec Robert on devient de grands nomades visitant l’immensité et la variété de ce territoire. C’est aussi  un hommage aux Américains anonymes qui ont tant souffert pour édifier leur patrie. Venus d’Europe, leur vécu les a profondément changés et ces différences perdurent jusqu’à nos jours.

800px-Giant_sequoia_exhibitionismL’évocation des séquoias est passionnante. C’est en 1852-53 que commence l’exploitation sans retenue de ces arbres-mammouths, les plus volumineux pins du monde. En général, les arbres n’étaient considérés que comme matière première, abattus pour la construction de tout bâtiment et de tout meuble, de routes (voir plus bas), du chemin de fer, pour le chauffage et la cuisine, etc. On les considérait uniquement à la disposition des hommes. Scientifiques et exploitants forestiers ont des vues divergentes et ces arbres extraordinaires ne seront protégés qu’un siècle plus tard. Dans ce livre on côtoie quelques amoureux des arbres, chacun à sa manière. Et à présent, même si on connaît leur rôle de « poumon de notre Terre », même si leurs défenseurs se battent, des forêts continuent d’être massacrées sans discernement. Les antagonismes durent donc depuis des siècles mais bientôt, il sera trop tard…

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Une association que je soutiens, Sauvons la forêt. Et pour compléter, vous pouvez voir ici 16 photos d’arbres spectaculaires.

Ce livre est riche mais rude, les gens comme la nature ne sont pas toujours aimables ! Je suis ravie d’avoir lu des livres de jardinage en anglais, sinon j’aurais été perdue par le vocabulaire spécifique du début ! Et je me demande bien comment seront traduits le récit de la femme puis les lettres de Robert, écrits par l’auteur dans un anglais bien écorché ! Je suis sûre que le traducteur ou la traductrice s’en sortira avec talent. CorduroyroadJ’ai quand même découvert les corduroy roads, « les routes de velours côtelé »… qui sont des routes faites de rondins comme ci-contre !

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Et voici l’édition en français qui sortira le 11 mai (cadeau pour la fête des mères ? Moi je l’offrirai à la mienne en tout cas !)

Il y a bien de ténues ressemblances avec le livre L’Empreinte de toute Chose, particulièrement cet amour des plantes et l’évocation des nombreux échanges botaniques entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni, mais l’histoire, le milieu et l’ambiance sont fort différents, vous pourrez lire l’un et l’autre sans vous lasser !

Ce nouveau roman fait à la fois penser à La Dernière Fugitive et aux Prodigieuses Créatures du même auteur. J’adorais aussi ses premiers romans, déjà empreints de reconstitutions historiques, mais plus dédiés au monde de l’art. Le point commun de chacun est la passion d’une vie, toujours… Dès le premier livre et sans doute pour toujours, quel que soit le thème qu’elle aborde, tous les livres de Tracy Chevalier me captivent !

Katell, quilteuse forever

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