Début d’été

Hier, grâce à l’invitation de Monique Philippe et la délégation 33-47, j’ai rencontré de nombreuses quilteuses du Sud-Ouest ! Dans le Lot-et-Garonne, vous étiez très nombreuses à avoir bravé la chaleur pour découvrir avec moi la petite histoire des quilts afro-américains et en particulier les pine cone quilts et leur égérie Betty, mais aussi un top Ralli et la belle histoire des quilts de l’île Caohagan. Avec eux, nous avons voyagé vers de lointaines contrées… aussi chaudes que le Sud-Ouest en ce moment ! Suivez les liens en orange, vous retrouverez leurs histoires…

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Pour nous rafraîchir, c’est bien le moment de montrer ce quilt tout juste terminé par Yvette Roux, du club de Cebazat (63) :

La Danse des Vagues, Yvette Roux

Ce quilt est inspiré d’un quilt de Bee Kristine, édité dans Les Nouvelles n° 133 (été 2017). Mais je crois bien ne pas me tromper si je dis qu’Yvette ne se serait pas lancée sans le stage qu’elle a suivi avec moi à l’automne dernier. Quelle réussite ! Un grand bravo tout particulièrement pour le quilting, bien dense et différent selon les zones du top. 

Les explications des coutures de courbes se trouvent aussi dans BeeBook, mais effectivement une petite démonstration en direct aide à franchir le pas 🙂 Osez faire des essais !

Avant les vacances, le magasin Quilt & Patch m’a conviée à une rencontre avec les quilteuses de Toulouse et des environs, pour une séance de dédicaces de BeeBook :

Mardi 2 juillet 2019 de 13 h 30 à 16 h
Magasin Quilt & Patch
87 avenue de Fronton 31200 Toulouse
05 62 14 13 07
Le vide-atelier continue à Quilt & Patch !

Vous pouvez venir avec votre exemplaire BeeBook, ou bien l’acheter sur place. Je serai ravie de répondre à vos questions et parler de notre passion commune ! Les personnes qui ont commandé leur livre et souhaitaient le retirer au magasin peuvent y passer à leur convenance.

Je reçois beaucoup de questions concernant l’achat du livre. Si vous n’êtes pas de la région toulousaine et ne pouvez pas aller au magasin Quilt & Patch, voici les autres possibilités :

Le livre est en vente dans les Salons et manifestations nationales France Patchwork (Festival du Lin, SMM, salons régionaux) ainsi que dans les JA où je serai présente, au prix de 29,50 €. Il sera également disponible par envoi postal sous enveloppe à bulles (+ 7,30 € France métropolitaine, soit 36,80 €). Vous pouvez faire votre commande, accompagnée d’un chèque à l’ordre de France Patchwork, à l’adresse suivante :

France Patchwork – BeeBook, B. P. 10, 27310 St-Ouen-de-Thouberville.

Pour les quilteuses habitant hors de France métropolitaine, écrivez-moi à quilteuseforever(arobase)orange.fr, je vous enverrai les directives avec l’IBAN pour faire un virement bancaire. Merci !

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Merci à toutes celles qui écrivent à propos de leur découverte de BeeBook, la liste évolutive des articles se trouve ici en fin de cette page.

La Ruche des Quilteuses continuera une bonne partie de l’été, avec les rendez-vous du mardi avec les petites histoires de BeeBook, et parfois d’autres nouvelles.

A la plage ou ailleurs, profitons de l’été !

TomRoosevelt
Tom at the Roosevelt, Ian Berry

 

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Des Arbres de Vie d’une île paradisiaque

Les Abeilles font un vrai petit village de maisons à offrir aux quilteuses de Paradise, nous nous donnons encore une semaine avant d’expédier le tout à Cécile (Patchwork Inspirations). Kristine, Maïté, Evelyne, Christophe, Eliane, Andrée, Simone et moi avons déjà fait des blocs, d’autres arriveront vendredi prochain ! Toutes sont à 27 cm, c’est l’équerrage des photos qui fait paraître les deux dernières plus grandes 🙂

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Autre idée du paradis, Caohagan, une petite île des Philippines où la vente de quilts joue pour un tiers dans l’économie locale. C’est une histoire racontée sur ce blog il y a plusieurs mois, que j’ai eu envie de raconter de nouveau à l’auditoire attentif des Bouches-du-Rhône la semaine dernière, vous pouvez la retrouver ici.

En relisant l’article, je me suis aperçue que je n’avais jamais publié les quilts promis !

Alors voici ces Arbres de vie que j’ai choisis parmi des dizaines de quilts aux thèmes variés, parce que le symbole me plaît tout simplement. Je ne m’en lasse pas, ils sont intemporels comme les Arts Premiers, gais comme des quilts modernes d’aujourd’hui, spontanés comme des quilts afro-américains… Bref je les aime, les beaux cadeaux de mon mari❤️!

Le premier est fait par NARDA, il a la couleur de l’année en fond principal (voir la nuance corail vivant de Pantone ici).

Sous le doux soleil hivernal les couleurs font bien plus pâles qu’en réalité.

Comme tous les autres quilts, tout est cousu main hormis le biais rouge qui ferme le sandwich. Des broderies au coton perlé enrichissent le dessin, les tissus sont choisis avec beaucoup de liberté. Tous ne me semblent pas être 100% coton, mais l’ensemble est extrêmement harmonieux et très bien fait.

Le second a été créé par AKANG, un des hommes quilteurs de l’île.

Ici le fond principal est jaune pâle. Même si le patchwork est de guingois, élément décoratif sympathique, le quilt est parfaitement équerré et les manchons sont cousus. On a affaire à des connaisseurs !

A l’évidence le quilteur a l’œil artistique, l’harmonie des bandes d’encadrement l’atteste et les appliqués sont vraiment réussis.

Vous le remarquez, tous les quiltings sont faits de la même façon, des lignes parallèles de 1 cm d’écart. C’est justement le nouveau quilting à la mode chez les artistes américaines mais… à la machine à coudre !

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Une idée du paradis

Chacun a son idée du paradis.

Katsuhiko Sakiyama, ancien directeur japonais d’une maison d’édition de livres de voyage, trouva son paradis un jour de 1986, lors de vacances aux Philippines consacrées à la plongée sous-marine. Une île aux 2 km de plages, vierge de toute pollution, était en vente. Désireux de conserver ce bijou, il l’acheta.

L’interminable plage de sable blanc permet de longues baignades. C’est l’île de Caohagan (ou Khao Hagan), dans un archipel corallien des Philippines.

Cette île était habitée, 330 personnes y vivaient en quasi-autarcie, presque sans monnaie. Les premiers contacts entre les habitants et M. Sakiyama se firent dans la simplicité et un immense respect  commun pour la vie telle qu’elle est organisée dans cette petite île, complètement en symbiose avec la nature. Lui-même évoque la puissance de Kami dans ce lieu privilégié. Kami, c’est l’esprit divin, les forces de la Nature dans la religion shintoïste, base de la mythologie japonaise. Si, d’après les statistiques, les gens de cette île sont parmi les plus pauvres de la planète, ils ne sont certainement pas les plus malheureux. Il y règne une idée simple, vivre heureux en étant une part de la Nature, tout simplement.

Les maisons sont faites avec les matériaux qu’on a sous la main… comme naguère chez nous.

Il ne fallait surtout pas casser cette symbiose, mais il fallait tout de même apporter des possibilités de soins, d’éducation pour la population. De même tout a été fait pour protéger les récifs coralliens, la pérennité de la pêche locale qui nourrit les habitants. Le couple Sakiyama y a fait un remarquable travail de conservation de la nature avec des ONG, en concertation avec la population naturellement.

Le tourisme raisonné est une des ressources de l’île, mais aussi, pour le tiers, la vente de… quilts ! C’est bien sûr la raison de ma présentation de cette île…

A Caohagan, la population est montée à environ 600 personnes parmi lesquelles 120 quiltent 

M. Sakiyama est marié à une styliste et quilteuse, Junko Yoshikowa. J’ai eu le grand honneur de discuter avec eux à Sitges, où étaient exposés de nombreux quilts venus de l’île de Caohagan.

Photo prise par LeeAnn dans d’autres circonstances, car j’ai rencontré ces deux charmantes personnes, Junko Yoshikowa-Sakiyama et Katsuhiko Sakiyama  séparément… A chacun son tour de permanence à Sitges !

Au début dans les années 1990, Junko montra à quelques femmes le travail de patchwork avec des gabarits. Peine perdue, cela n’intéressa pas grand monde. Mais elle avait laissé les tissus et lors d’une autre visite, elle se rendit compte que certaines avaient commencé à couper des formes spontanées issues des modèles qu’elles avaient autour d’elles : les arbres, les fleurs, les poissons, les maisons, les chats, les chiens… Junko les encouragea à poursuivre, les aida techniquement… et les quilts de Caohagan sont nés !

(photo de ce blog)

Chacun de ces quilts est unique au monde, il est fait sans plan ni gabarit et toujours à la main. Seul le biais de finition est cousu à la machine, puis fermé comme nous à la main. La plupart des tissus proviennent de Cebu, la 2e plus grande ville des Philippines (après Manille), lieu d’arrimage de Magellan en 1521.

Ces quilts sont créés artistiquement, avec audace, dans un esprit de représentation de leur environnement, avec un sens naturel d’association des couleurs, tel qu’on l’apprend en observant la nature. Les quilts ne sont pas droits ? Et alors ? La nature est-elle faite de lignes droites ?

Les quilts de l’île Caohagan présentés à Sitges cette année m’ont enthousiasmée. Je n’avais pas eu la chance de voir l’exposition de Nantes en 2012, c’était donc une découverte.

A Caohagan, des hommes quiltent également.
A peine finis, les quilts sont lavés dans l’eau de mer : le sel fixe les couleurs. C’est un geste important, une sorte de baptême du quilt fini. Ensuite ils sont rincés à l’eau claire. On peut laver les quilts de Caohagan à la machine à laver.

Ils m’ont rappelé les quilts afro-américains, si libres, mais aussi les quilts européens et américains du passé, ceux dont parle avec talent Christiane Billard dans Les Nouvelles n°136, celui qui vient de sortir.

Quilt anglais du 19e siècle : la quilteuse (inconnue) y a appliqué tout ce que son imagination lui dictait, avec les tissus qu’elle avait. Musée V&A, Londres.
Ce quilt d’Harriet Power est un important témoignage de la culture afro-américaine. Il a été acheté par le Museum of Fine Arts de Boston. En voici une description détaillée.

Junko et son mari sont devenus les ardents représentants des artistes de cette île, en exposant et vendant les quilts dans le monde entier. A l’exposition de Sitges, j’y ai trouvé mon bonheur, mon mari et moi avons acquis deux quilts présentant chacun un Arbre de Vie, un de mes thèmes préférés. Je serai ravie de les montrer à notre Journée de l’Amitié départementale la semaine prochaine (le 29 mars à Balma, organisé par la délégation France Patchwork 31 et le club de patchwork de Balma). L’un est fait par Narda, l’autre par Akang. Sans les connaître, j’ai tellement envie de les remercier ! Admirer leurs quilts est un pur bonheur. Je réserve la primeur à mes amis de Haute-Garonne, mais promis je les montrerai ensuite sur ce blog ! 

Photo Judy Schwender

Une île où l’on vit simplement tout en faisant des quilts, n’est-ce pas une idée du paradis ?

Les photos sans source sont du site Caohagan.com.