Plus tôt cette semaine, j’ai eu la chance de retrouver les quilteuses castraises déjà rencontrées avec Betty lors de sa venue en Occitanie. L’une d’entre elles m’a transféré cette photo :
Bravo pour cette innovation très réussie !
Le Pine Cone est monté « à l’envers », les pointes vers l’extérieur, le pliage est en trois au lieu de deux pour avoir des pointes plus aiguës (comme les Russes) et le tissu est un wax. Nous sous-estimons encore les capacités décoratives de ces tissus de style africain…
J’aimerais faire sur ce blog un récapitulatif des ouvrages faits au cours de mes stages et JA, envoyez-moi SVP vos photos d’ouvrages finis à quilteuseforever(arobase)orange(point)fr avant le 28 février 2019. Merci à chacune, les rencontres avec vous me nourrissent et m’enchantent !
J’ai été très gâtée par Betty, j’ai même reçu un tee-shirt affichant notre passion commune !
La semaine passa très, très vite avec Betty & Smitty, incroyable ! C’est qu’on était si bien ensemble…
Lundi 18 juin c’était l’appel de Katell 😉 réunion chez moi, les intimes de La Ruche avec Betty & Smitty. La grosse surprise était le nombre de pine cone réunis, un aux couleurs à la fois de la France et des Etats-Unis en tissu vichy (gingham in English), cadeau de Kristine pour Betty, des pine cone quilts de Maïté, Kristine, Madeleine, Vive, Valerie, Andrée, y compris des miniatures made by Vive ! Chantal, conquise, en fit un la nuit suivante…
On avait presque l’impression d’avoir une Passacaglia sur la table !
Pour immortaliser la journée, Vive a fait un panneau à son image : adorable ! Il est désormais dans mon atelier.
Au dos de ce panneau se trouve la fleur que vous voyez plus haut, l’appel de Katell 🙂 Merci Vive !
Photo de famille, les deux absentes sont bien sûr toutes excusées et nous ont manqué :
Les plus belles Abeilles du potager ! Madeleine, Vive, Eliane, Danielle, Andrée, Chantal, Hélène, Kristine, Valerie, Caroline et Maïté, sans oublier bien sûr Betty & Smitty, merci pour cette journée !
Le reste nous appartient : des souvenirs de rires, d’émotions, de bon repas et une amitié indéfectible !
Petite annonce : Caroline vient tout juste d’ouvrir des chambres d’hôtes dans une ferme superbement rénovée, la Garoffe.
Il n’y a pas encore de quilts sur les lits 😉 mais ça viendra peut-être ! Décidément les quilteuses ont aussi l’accueil qui coule dans leurs veines et vous avez désormais deux adresses pour des vacances en Occitanie : chez Christineetchez Caro!
Notre dernière journée se passa dans le Tarn avec quelques arrêts dans des villages que j’adore (Giroussens, Lautrec) pour aller à notre rendez-vous avec un ultime groupe de quilteuses : les Can’canettes à Castres.
Après les présentations nous nous sommes vite mises au travail. Même si la technique est simple, le Pine Cone est différent de tout ce qu’on fait habituellement et il faut un petit apprentissage. Et là encore, Betty a admiré le travail à la française, la rapidité de compréhension et les beaux résultats !
Les explications sont détaillées avant de se lancer.Betty montre comment se commence le centre.Démonstration d’un tour entier : encore une fois je suis la seule gauchère ! La Rose prend forme.
Avant de nous quitter, photo de groupe avec une pépinière de Pine Cone Quilts :
Bravo à chacune pour votre enthousiasme et votre expertise, merci pour votre accueil ! La salle était décorée de quilts exquis : un atelier exemplaire bien éclairé et des stagiaires très sympathiques !
Le stage s’est terminé par un banquet très copieux. Smitty, qui souhaitait tester divers fromages français, était de nouveau aux anges avec les fromages d’Occitanie et Betty, tout comme moi, avons autant apprécié les salades que le jambon ou les rillettes de canard… et tout le reste ! Fraîcheur exemplaire, qualité artisanale de luxe, nous avons vraiment apprécié…
Beautiful Betty…
(photos de Smitty)
Les meilleures choses ont une fin, ainsi les vacances de Betty & Smitty se terminèrent dans l’émotion, forcément. Ils sont bien rentrés dans leur Floride ensoleillée mais leur tête est encore un peu en France ! Nous partageâmes mille et une choses Betty et moi et nos conversations ont déjà repris par internet…
Voici ce que cela donne en français avec Google (et de légères modifs) :
Pour Katell et toutes les quilteuses françaises que nous avons rencontrées dans le beau sud de la France.
Cela fait une semaine que nous sommes rentrés chez nous et nous n’avons pas cessé de penser à vous ou de parler de vous à chaque moment. Mon mari et moi parlons de votre gentillesse, de votre chaleur, de votre générosité, de votre bonne nourriture, de tous les cadeaux et de l’amour inconditionnel qui nous ont été offerts chaque jour dans le sud de la France.
Il est presque impossible de croire que deux femmes qui se sont rencontrées sur Internet à cause du patchwork ont développé une amitié sincère autour d’un Pine Cone Quilt et d’une femme de 92 ans (Miss Sue). La langue n’a jamais été un problème parce qu’à la maison je pouvais toujours appuyer sur le bouton traduire. La langue n’était pas un problème sur place non plus, parce que tout le monde a essayé de parler un peu anglais avec patience ou d’utiliser ses mains et ses yeux pour m’aider à comprendre. Je n’oublierai jamais les visages heureux, les larmes de joie et tous ces baisers et les beaux patchworks qui m’ont été montrés. Je n’arrive toujours pas à croire qu’aujourd’hui, 100 femmes dans le sud de la France connaissent le secret de la courtepointe Pine Cone que Miss Sue a partagé avec moi il y a 14 ans pour la première fois et qu’elles ont trouvé tant de façons inventives de le faire.
Katell je tiens à te remercier, ainsi que tout le monde, pour votre généreuse hospitalité, votre générosité, l’immense gentillesse, la chaleur et la véritable appréciation qui m’ont été témoignées au sujet de mon travail. Les jours bien planifiés avec notre fabuleuse guide, organisatrice et hôtesse étaient incroyables. Chaque minute était planifiée et tous les besoins étaient satisfaits. C’était magnifique de ne pas avoir à cuisiner, laver les plats, planifier des excursions quotidiennes, faire du shopping, conduire ou penser à autre chose qu’au patchwork. Ma tête est toujours dans le ciel parmi les nuages.
Merci à Patrick d’avoir accueilli chez lui des gens qu’il n’avait jamais rencontrés ou vus auparavant. Smitty et moi nous sentions comme à la maison chaque jour. Il nous a beaucoup appris sur le football et j’ai découvert une fleur orange, l’hémérocalle, que j’ai aimé manger dans le jardin. J’ai été tellement captivée par les pigeonniers dans le sud de la France qu’au retour à la maison, j’ai acheté le même livre que Katell en français par Amazon. J’ai aussi acheté une copie du livre Le Rouvray pour me souvenir des quilteuses que Katell nous a fait rencontrer à Penne.
Chaque fois que nous nous asseyions pour manger à la maison, dans un restaurant ou à un rassemblement de patchwork, c’était comme un festin pour un roi et une reine. Les plats fabuleux étaient délicieux et un délice visuel. Nous avons mangé, bu et apprécié tout ce qui était devant nous. Manger trois repas par jour et la grande variété de fromages à chaque repas est un plaisir dont mon mari parle encore et n’oubliera jamais. Nous avons également aimé toutes les différentes façons d’avoir du canard et d’autres viandes que nous avons essayés pour la première fois.
Merci n’est pas un mot suffisant pour exprimer le grand moment inoubliable que nous avons eu avec vous tous. Nous ne cesserons de parler de votre amour et votre hospitalité pour toujours.
En début d’année, Anne-Marie et sa belle équipe FP09 m’ont demandé de faire une conférence sur les quilts afro-américains au fil de l’Histoire et un atelier sur les Pine Cone quilts. Deux semaines plus tard, heureuse coïncidence, Betty répondait à mon invitation qui datait de plusieurs mois et me demandait quelle serait la meilleure période… Je n’ai pas hésité à lui dire que l’idéal serait autour du 15 juin, date prévue de cette JA. Bien sûr, j’avais contacté Anne-Marie pour éviter tout impair, mais je connais bien mes amies d’Ariège, tout alla perfecto !
Dans la très confortable salle du village de Bézac, voici la fine équipe de la délégation FP 09 entourant Betty et moi, à gauche Babeth et Anne-Marie, à droite Pierrette, Renée et Anne-Marie. Bien sûr, le pine cone quilt de Betty est en première place !
Le 15 juin donc, certaines étaient là pour Betty, mais la plupart des adhérentes ignoraient tout du programme. Je devais donc gagner la confiance du public en les faisant voyager dans le temps et l’espace avec l’histoire des quilts afro-américains pour arriver finalement de nos jours en Floride, où Betty remet à l’honneur une technique de récupération artistique des petits bouts de tissus, le Pine Cone (la pomme de pin).
Présentation de nos invités de marque venus de Floride, Betty et Smitty.Smitty est très fier de son artiste de femme. C’est lui qui a organisé ce voyage en France, pour lui faire plaisir. N’est-ce pas adorable ?
Certaines puristes disent qu’on ne peut appeler quilts les couvertures en pomme de pin car ces ouvrages n’ont pas de molleton, pourtant leurs multiples couches de tissus assurent aussi bien, sinon mieux, de la chaleur pour dormir, but primitif d’un quilt. C’est en revanche un vrai patch-work, travail de morceaux de tissus… Laissons donc là ces querelles de vocabulaire !
Bien sûr avec cette technique on peut faire de petites pièces comme des maniques, coussins ou autres tapis, mais l’utilisation principale est le couvre-lit de 2 mètres de côté ! Tous nos petits ouvrages sont des samplers, dans le sens d’échantillons, aux yeux de Betty, y compris celui qu’elle m’a offert qui est le plus grand.
Son travail est désormais reconnu : Betty est invitée à exposer ses quilts au prochain festival de Paducah en février 2019 !
Des quilts et des livres illustrent le thème de la conférence puis de l’atelier.70 quilteuses étaient venues pour la dernière JA avant l’été : de nombreuses Ariégeoises naturellement, mais aussi des adhérentes du Tarn-et-Garonne, de Haute-Garonne et même du Lot-et-Garonne ! Le club de Pexiora dans l’Aude avait aussi ses sympathiques représentantes. Nous n’avons pas fait de publicité pour cette JA car il ne fallait pas dépasser les 70 personnes pour conserver un confort pour chacune.Au cours de la conférence j’ai eu la joie de relire avec émotion un texte dévoilant le code caché dans ce beau sampler, une histoire faite par Denyse Saint-Arroman.
Après la conférence, Betty fut assaillie de questions mais surtout de compliments, de remerciements pour sa présence, d’admiration pour ce qu’elle fait… On ne voit pas tous les jours une quilteuse de Floride dans ce village d’Ariège et j’ai été rassurée de voir qu’il y avait beaucoup de curiosité envers cette personnalité extraordinaire, que la barrière de la langue était allègrement sautée en communiquant avec les mains, les regards, les rires… Magic Betty avait encore frappé !
Une dédicace, pour immortaliser de touchantes rencontres… Betty n’était pas une inconnue pour les lectrices assidues de ce blog et l’émotion était palpable.
Evidemment, les adhérentes n’ont pas eu qu’à écouter et regarder, il a fallu aussi apprendre la technique du pine cone quilt !
J’ai changé de visage pour la bonne cause : montrer le but de l’atelier !
Betty m’a dit plusieurs fois qu’elle a été très impressionnée par la vivacité des quilteuses présentes qui ont commencé leur patchwork avec ardeur et talent. Aides, démonstrations, explications, conseils se sont succédés pour que chacune soit finalement à l’aise avec la technique.
Smitty n’a pas hésité à mettre la main à la pâte pour montrer à Suzy, notre photographe, comment commencer ce patchwork !
Simone-la-chanceuse : comme je suis gauchère je couds « à l’envers » et donc je couds à chaque fois un tour complet lors de ma démonstration à une table !
Avec Betty des amitiés se sont nouées, des cadeaux se sont échangés, elle a un tel charisme !
A la fin de cette belle journée, on a réuni les personnes qui avaient pu rester encore un moment pour des photos finales :
A voir les mines réjouies nous savons que la journée fut belle ! Mille merci aux organisatrices et à Betty & Smitty qui ont apporté le soleil ardent de Floride dans nos cœurs !
Nous avons reçu la visite du correspondant de la Dépêche qui a signalé cet événement local :
Clin d’œil d’Andrée : une tarte en forme de Pine Cone !
Que de passionnantes conversations avec Betty pendant une semaine !
Beautiful Betty à Montricoux (82)
Un jour nous avons parlé de la formation de Betty qui, après le bac, a été tournée vers des études majoritairement artistiques. Elle fut une des très rares jeunes filles de couleur à avoir été formées au Bennett College de Millbrook qui dispensait un enseignement pour les « jeunes filles de bonne famille » autour de la littérature, les sports, les langues étrangères et tout un éventail de disciplines artistiques : danse, dessin, stylisme, musique, etc. Environ 200 jeunes personnes vivaient ensemble dans ce grand établissement, ainsi que le personnel enseignant. Pour info, cela faisait juste 2 ans que les jeunes filles noires pouvaient s’y inscrire et elles étaient 3 en 1969.
Publicité pour cette école privée très chic !
Elle y entra en 1969 et passa deux années très intéressantes. Le stylisme de mode était sa matière favorite. Hélas, en sortant de ces études, Betty se rendit compte qu’en 1971, il n’y avait pas de place pour une styliste noire à New-York City. Elle fit alors d’autres études qui la menèrent finalement à un Master d’éducation pour enfants handicapés, des années d’enseignement puis un poste de Proviseur. Et c’est quelques années avant la retraite qu’elle apprit l’art du pine cone quilt, revenant à son amour des couleurs et des formes !
Bennett Junior College à Millbrook, installé depuis 1907 dans cette demeure bâtie en 1890.Grande bâtisse faite de moellons et de shingle en cèdre dans le style Queen Anne, Halcyon Hall, ancien hôtel de luxe avec ses 200 pièces, est imposant. Pendant des décennies, on y pratiqua le golf, l’équitation, le tennis, l’escrime, etc. Un esprit sain dans un corps sain !Cours d’escrime au début du XXe siècleLe studio d’art, au début du XXe siècle
Betty a de drôles de souvenirs de ces deux années à Bennett College, comme celui d’un festival de musique dans le comté voisin où elle passa la journée du 15 août 1969 ; elle et ses copines ne se rendaient pas compte qu’elles étaient à un endroit qui deviendrait absolument mythique : le festival de Woodstock !!
Betty ne s’est jamais reconnue sur une de ces légendaires photos… On le comprend, trop de monde !! Le temps exécrable (voyez le sol boueux) n’a pas empêché 500 000 jeunes (au lieu des 50 000 prévus) de vivre intensément « ces jours de paix et de musique », slogan des organisateurs. Le Gouverneur de l’Etat de New-York prononça l’état de zone sinistrée dès le 2e jour de concert, tant les dégâts étaient importants. Ce n’était d’ailleurs pas à Woodstock, mais sur le terrain d’un fermier de Bethel à 75 km de Woodstock… C’est drôle comme l’Histoire charrie des inexactitudes à la pelle !
Qu’est devenu le Bennett College de l’Etat de New-York ? C’est là que la nostalgie s’installe… En 1978, en raison de trop de travaux pour rétablir un chauffage décent et autres rénovations urgentes tous azimuts, des comptes dans le rouge et un manque de modernisation de l’enseignement (non-mixité, programmes vieillots…), l’établissement ferma définitivement ses portes en 1978. Des projets avortés de vente, une explosion du système d’eau un jour de grande chaleur et voilà ce bâtiment abandonné à la vigueur de la nature et aux dégradations de quelques visiteurs peu respectueux.
Studio d’art à l’abandon (photo Sébastien Barré)Photo Sébastien Barré/FlickrPhoto Sébastien Barré/FlickrPhoto Andy MilfordPhoto Andy Milford
L’ensemble de l’établissement s’étalait sur près de 9 hectares, mais c’est toujours le Halcyon Hall qui retient surtout l’attention.
Sur certains blogs on met en avant des phénomènes paranormaux comme les fantômes de jeunes femmes qui s’y suicidèrent… des explorateurs de lieux abandonnés s’y donnent rendez-vous… Les photographes se succèdent, avec ou sans autorisation… Ce College fascine encore plus à l’état de ruine ! La dégradation est arrivée à un point de non-retour. Plusieurs fois, on projeta de raser le bâtiment, mais il reste encore debout. Pour combien de temps ?
Et pour des centaines de femmes comme Betty qui passèrent quelques années dans ce College, cette vidéo fait battre le cœur plus fort.
Plusieurs personnes, trois en fait, m’ont demandé comment Betty vivait sa condition de femme noire aux Etats-Unis. C’était une curiosité saine, pour combler une connaissance superficielle du sujet. En raison de mon amitié si sincère pour Betty d’une part et ayant étudié des sujets cousins (à l’université d’Abidjan : Littérature de l’Afrique de l’Ouest et Histoire de l’esclavage vers l’Amérique) je me permets de répondre.
Betty est plus diplômée que la plupart d’entre nous, elle fait partie des personnes qui, par leur intelligence, l’éducation dispensée par leurs parents et leurs immenses qualités propres, ont fait leur vie dans la classe moyenne aisée. Surtout, loin de nier ses origines, Betty a appris à connaître en profondeur ses racines, elle est allée en Afrique de l’Ouest (Sénégal et Nigeria), elle a étudié les Arts Africains et Afro-américains, elle a constitué une collection que lui envieraient de nombreux musées. Elle sait donc la valeur de son héritage et n’a aucun complexe vis-à-vis de personnes bêtement racistes. Dans l’amitié et dans l’amour, les esprits se rencontrent et communiquent quelle que soit la couleur de la peau… Tout n’a pas été facile dans sa vie de femme noire, loin de là, mais elle a toujours eu la force de positiver. Dans sa famille aussi, de génération en génération les femmes ont été fortes, solaires, elles ont entretenu des connaissances spirituelles qui leur donnent un état d’esprit combatif !
Voir aussi cet article : quelques jours après sa parution, Betty m’écrivait pour la première fois grâce à LeeAnn Decker !
Betty a aussi des talents de guérisseuse, connaissances et sensibilité héritées de sa grand-mère maternelle de Caroline du Sud et ses ancêtres plus lointaines. Ce quilt, fait avec amour pendant que son mari subissait une opération à cœur ouvert, accéléra selon elle la convalescence de Smitty, tel un Soleil aux rayons bienfaisants. N’est-ce pas follement touchant ?
Après cet article très personnel, nous reviendrons aux vacances de Betty et Smitty en France avec de belles rencontres : plus d’une centaine de quilteuses occitanes !
Toutes les quilteuses françaises de longue date ont entendu parler du Rouvray, y ont commandé des tissus et du matériel, ont visité le magasin à Paris, que ce soit à l’une ou l’autre adresse. Maintenant, ce premier magasin français dédié au patchwork fait partie du passé. Diane de Obaldia, originaire du Michigan, fonda ce magasin dans les années 70, après avoir travaillé dans la haute-couture française et rencontré notamment Coco Chanel — quel privilège ! Diane a quitté ce monde en 2012, le magasin est fermé, mais les personnes qui ont visité ce magasin se souviendront toujours de l’excitation d’entrer dans le monde fabuleux des tissus de patchwork !
Les noms des « filles du Rouvray » vous disent sûrement quelque chose, je vous en parle dès que l’actualité s’y prête : Will Vidinic, Cosabeth Parriaud, Marie-Christine Flocard, Joëlle de Baillencourt, Christine Meynier, Inès Travers et sans doute bien d’autres personnes… Will vient d’animer une Journée Régionale de l’Amitié France Patchwork à Périgueux qui restera longtemps dans les cœurs des chanceuses présentes, Cosabeth vient d’exposer de nombreux quilts pleins de gaieté à Paris, mais ce sont deux autres de ces copines que j’ai eu la chance de rencontrer jeudi.
Jeudi dernier, avec mes invités Betty & Smitty, nous avons été très chaleureusement accueillis par Christine Meynier qui avait, pour l’occasion, invité également Joëlle de Baillencourt. Nous nous connaissions mutuellement de nom, de réputation, mais n’avions encore jamais pris le temps de nous rencontrer. Impossible de raconter la magie de l’instant et du lieu, mais je vais tout de même partager avec vous quelques instantanés, pour le plaisir !
Ce fut un Show & Tell (montre & raconte) fabuleux, les quilts de Joëlle et Christine sont joyeux, intemporels, artistiques de toute évidence ! Un après-midi de rêve comme j’en connais avec les quilteuses gaies et généreuses comme elles. Nous avons eu la chance de voir plusieurs quilts de ce livre « en vrai », et comme toujours c’est tellement plus beau encore !
ooo
Avant d’aller chez Christine, le matin nous avons visité plusieurs villages et en particulier Penne, on s’y sent si bien que Betty serait prête à s’y installer 😉
Penne est plein de surprises, de poésie et de gens charmants !
Nous avons très bien mangé à La Terrasse, avec une vue extraordinaire. Faites-vous le plaisir d’y aller un jour !
En route vers le monde fabuleux des quilts de deux filles du Rouvray !
Avec Christine nous avons d’abord fait un tour dans l’église en cours de réfection par Nathalie et son équipe. Un travail minutieux et magnifique. Cette église se trouve juste devant chez Christine qui habite dans l’ancien presbytère.
Je suis bien entourée par Nathalie, Betty et Smitty.
Entrons dans le Presbytère !
Nous avons commencé par les quilts de Joëlle. Installons-nous et admirons les ouvrages que déplie Christine avec jubilation !
Betty et Joëlle, êtes-vous prêtes ? Alors on commence !Née au Sénégal, Joëlle a toujours eu de l’affection pour les tissus africains… et elle aime le bleu !On regarde aussi avec les mains…Certains imprimés évoquent les signes du zodiaque : nous avons cherché les nôtres !
Plusieurs quilts évoquent les quilts gallois, mais Joëlle les a faits avant qu’elle n’en ait eu vent ! Toujours, les idées sont dans l’air et on les capte de manière mystérieuse… en voici deux, et j’y vois aussi la complicité avec Will Vidinic :
Ce jaune éclatant a bien fait parler dans les années 90 !! C’est Joëlle qui a dessiné la gamme de tissus signé Le Rouvray et la couleur jaune d’or, si chatoyante, ne faisait pas l’unanimité. Vous croyez avoir déjà vu ces quilts quelque part ? Oui, la plupart ont été exposés dans le magasin du Rouvray, photographiés et publiés dans Les Nouvelles, dans Quiltmania… J’étais vraiment sur un petit nuage d’approcher ces merveilles !
Malgré de graves soucis de santé fort handicapants, Joëlle continue de créer. Ce top est une ode à Frida Kahlo, une autre artiste qui créa dans la douleur… Attention, chef d’oeuvre en cours ! Quand il sera fini, foi de Katell, nous l’exposerons en Occitanie !
Liberté de l’artiste : inclure de désuètes tapisseries au petit point et des broderies dans un quilt splendide et parfait ainsi !
Ensuite des quilts de Christine, d’abord dans les trois chambres d’hôtes :
Oui c’est ici ! (C’est iciest le nom de cette maison Chambres d’Hôtes…)Chambre L’Oiseau RieurChambre Voyage
Chambre Biche au fond des bois
Cet établissement de chambres d’hôtes se trouve tout au nord du département du Tarn, dans le plus beau coin de la vallée de l’Aveyron. Surtout n’hésitez pas à y passer quelques jours, c’est un lieu magique, avec tant de choses à découvrir… et une vue incroyable sur le village médiéval de Penne, surplombé par ce château qui est peut-être mon préféré. En cours de restauration par un architecte toulousain, pour qui c’est le grand-oeuvre de sa vie !
Le château de Penne défie les lois de la gravité.
Puis d’autres quilts de Christine nous attendent, nous poussons à chaque fois des Oh !! et des Ah !!! :
Celui-ci est en cours de quilting, vous n’en verrez pas plus pour le moment !
Et, nouvelle activité pour Christine, artiste touche-à-tout, le crochet :
C’est un modèle de Jane Crowfoot. L’assemblage à la laine blanche donne un peps incroyable à la couverture.
Puis c’est au tour de Betty de faire son show & tell avec son Pine Cone quilt qu’elle m’a offert :
Ces jours-ci, le numéro 132 des Nouvelles ne me quitte pas !
Je ne peux pas tout montrer, mais assurément ces filles sont fantastiques !
La connivence entre Betty et Christine faisait plaisir à voir :
Vous ne m’en voudrez sûrement pas de ce post un peu long, je voulais partager avec vous l’esprit de cette journée ! Mille mercis à Christine pour ce fabuleux accueil, comme si nous nous connaissions depuis 20 ans !
Il est certain que je continuerai de rencontrer les filles du Rouvray… Je les aime !
Photos de Betty, Smitty, Christine et moi.
A très bientôt, Katell
C’était mercredi après-midi, la rencontre entre deux amies réunies par la passion du patchwork… Betty et son mari Smitty sont venus découvrir la France à partir de la région toulousaine, c’est une excellente idée, non ?… Vous suivrez ici nos belles rencontres liées au patchwork ces prochains jours !