Des appliqués divers mais toujours si beaux !

J’aime le rendu des appliqués traditionnels à la manière d’Annick Huet, cette Française qui a fait tant de quilts  aux accents de planche botanique à la Redouté (« Le Peintre des Fleurs », 1759-1840) ou de Baltimore (style de quilt américain aux blocs appliqués complexes).

atelier annick

Ses livres sont connus et suscitent toujours de l’admiration, en voici quelques uns :

Livres Annick Huet

Les explications très détaillées permettent d’apprendre seule l’appliqué traditionnel et d’essayer d’approcher la finesse d’exécution d’Annick. Quant aux superbes quilts bicolores, ils sont eux aussi cousus… à la main ! De très jolis modèles de quilting sont également disponibles dans ce livre.

Après quelques années difficiles en quête d’une meilleure santé, Annick reprend avec enthousiasme ses cours et stages. Elle édite régulièrement des pochettes avec les patrons de modèles raffinés, voici celui du mois :

au fil des mois 018 copie

Planche en vente sur son nouveau site.

Dans notre Ruche, plusieurs Abeilles se distinguent particulièrement en appliqué, vous en voyez des exemples au fil des articles… et en février ou mars Madeleine partagera avec vous le quilt de style Baltimore revisité qui la tient en haleine depuis bientôt deux ans !

-=-

Aimer la tradition ne nous empêche pas de vouloir parfois aller plus vite ; nous avons pour la plupart des machines à coudre si performantes qu’on a envie de les utiliser ! Ainsi nous nous sommes intéressées à l’appliqué machine à la manière de Kim Schaefer. Sa particularité ?  Rien de bien nouveau dans sa méthode d’appliqué machine, elle fait un point bourdon (zigzag serré) tout autour pour maintenir les pièces. Mais comme son style est résolument country, elle adopte systématiquement un fil beige, ce qui est une idée toute simple mais si bonne ! Regardez plutôt ce petit quilt fait par Martine pour cette période de l’Avent :

Poinsettia Martine

Poinsettia de Martine posé en bord de table lors d’une exposition éphémère. Les mini-sapins ont été expliqués dans l’article précédent.

Ce livre de Kim Schaefer « A Quilted Cosy Christmas » comporte de très jolis modèles piécés avec des appliqués bordés d’un beige doré très chaleureux. Ici Martine a préféré un beige plus froid en raison du lin en tissu de fond. Bien vu !

Livre K. Schaefer

-=-

J’ai appris à améliorer mon appliqué grâce aux conseils avisés d’Annick Huet dans son livre « Fleurs rouges en appliqué »; je reste très décontractée dans cet art, mais puisque c’est la saison,voici mon petit appliqué de Noël, fait il y a quelques années en m’inspirant de dessins de Jacqueline Morel, autre grande dame de l’appliqué français :

Hiver - Katell

-=-=-=-

La Reine du Crazy Victorien – Son livre

Vous souvenez-vous de mon enthousiasme après avoir visité l’exposition de Denyse Saint-Arroman l’année dernière ? Elle sait comme nulle autre faire des Crazy Quilts au charme fou.

Je n’ai pas oublié ce plaisir et pour notre Journée de l’Amitié (France-Patchwork 31) avant Noël, je trouvais judicieux de nous plonger dans cet univers de tissus précieux et de broderies qui brillent ! Denyse était donc notre invitée vendredi dernier et elle nous a éblouies par ses quilts où chaque centimètre carré ou presque est brodé, perlé, décoré… De près, nous sommes impressionnées par la technique et la patience, de loin nous apprécions la structure du panneau et son ambiance tantôt délicieusement désuette et rococo, tantôt extrêmement moderne… même en conservant la technique pure du crazy victorien (du XIXe siècle) !

Alors merci Denyse pour cette conférence érudite et si intéressante, même pour celles qui n’ont pas d’affinités particulières avec ce style ; c’était un challenge relevé avec brio.

Je ne ferai pas ici l’historique de cette technique passionnante car Denyse Saint-Arroman l’a remarquablement fait dans son livre qui vient de sortir :

Livre de Denyse Saint-Arroman sur les Crazy Quilts, posé sur mon petit crazy fantaisie.

Sachez seulement que, tout comme pour l’Assiette de Dresde, les origines de l’engouement du Crazy ont un lien direct avec la découverte de l’esthétique asiatique (chinoise et japonaise) en seconde moitié du XIXe siècle…

N’hésitez pas à vous offrir (bientôt Noël !!) ce livre très complet où vous trouverez tous les conseils nécessaires à la réussite de votre crazy quilt avec de nombreuses broderies expliquées pour orner votre ouvrage, ainsi que mille et une astuces…

Vente du livre sur son site : http://patchwork-perles-broderies.com/bibliographie.html

Croire au Père Noël… et autres histoires

C’est l’histoire du dernier Magic Patch, le n° 101.

Je savais que Pascale, alias Jubama, nous préparait encore un de ses jolis modèles. « Chut ! », nous dit-elle quand, en plein mois de juillet, elle planchait sur l’ambiance feutrée et cosy de Noël.
Son univers, avec sa maison remplie de petits-enfants, ses poules au poulailler de luxe près du potager, l’ont bien inspirée cet été !

Poulailler chez Jubama, photo de son blog. Inspiré des granges américaines !

Croire au Père Noël, tel est le thème choisi.  On y trouve notamment un quilt de style country comme j’aime, aux couleurs douces et pimpantes, des dessins mignons comme tout, un inévitable mouton avec le Père Noël… Mais oui, les moutons sont une des marottes de notre créatrice ! La gamme de tissus choisis est parfaitement adaptée et de petites broderies donnent une touche de raffinement supplémentaire.

Je dois dire que j’ai une petite réserve : la photo principale de présentation… Au lieu de bien nous montrer le quilt, on a un grand ours que je ne trouve pas du meilleur goût. Il faut aller dans les pages d’explications pour apprécier l’ensemble de l’ouvrage… Et pour le voir sur une belle photo, je vous conseille de vous adresser directement à Jubama ici  ! Bon, c’est juste une petite remarque de présentation à l’intention du magazine, j’aime voir les quilts en entier !!

Et Pascale nous propose aussi un sac à cadeaux, j’en retiens l’idée… Moi aussi je finirai bien par être une mamie !… Et j’aime beaucoup le manteau de cheminée, il faut d’ailleurs que j’en fasse un, pourquoi pas un comme celui-ci ? En m’y prenant maintenant, il sera fini pour les fêtes… Ah Pascale la tentatrice !!

Un Père Noël avec un joli mouton, détail du quilt « Croire au Père Noël » de Pascale Piète.

Beaucoup d’autres jolis modèles dans ce Magic Patch, à vous de découvrir ce que les créatrices nous ont réservé ! 

Je voudrais aussi attirer votre attention sur l’histoire de l’Hermione (pages 42-43). C’est le bateau qui mena le marquis de La Fayette — personnage presque oublié en France mais fort célébré aux USA– vers cette colonie britannique qui souhaitait ardemment son indépendance… Un club de patchwork de Poitiers a fait un quilt collectif de toute beauté à la gloire de la Fayette et de l’Hermione. Histoire à lire ! Je vous engage aussi à aller sur leur blog Quilt pictave. Vous y verrez notamment des photos de la visite d’un chantier naval : des passionnées ont entrepris la reconstruction à l’identique de cette frégate (en vrai !)… Un chantier que vous pouvez retrouver ici : http://www.hermione.com/

Quilt sur le thème de l’Hermione, superbe frégate qui mena le Marquis de La Fayette en Amérique en 1780.

Pour finir avec ce numéro décidément éclectique, ce que j’apprécie grandement, lisez le portrait d’Inge Hueber, la quilteuse qui met tout à l’envers… Je m’explique : fascinée par les couleurs, Inge teint tous ses tissus elle-même, ce qui lui permet d’obtenir de fabuleux dégradés. Ses recherches l’ont conduite à coudre des quilts de bandes aux coutures visibles, elle obtient ainsi un volume et un velouté incroyables. Son site : http://www.ingehueber.de/.

Détail de Sunset/Broadstairs, voir le quilt dans son ensemble ci-dessous. De loin, on ne voit pas les coutures et les couleurs se fondent l’une dans l’autre…

Impressionnant, non ?…

Vive le patchwork dans toute sa diversité !

-=-=-=-

Easy Street

Route facile ? Je ne sais trop comment traduire cette locution, mais je sais qu’elle va fleurir dans de nombreux blogs de patchwork les prochaines semaines ! Au vu du contexte, on peut le traduire librement par notre expression « On va se la couler douce » ou « Trop facile ! », puisque Bonnie Hunter de Quiltville nous promet un quilt mystère qui réclamera bien moins de travail que les précédents… Ce sera pourtant encore un gros bébé, puisque sans bordure ce quilt carré fera 84 inch de côté sans bordures optionnelles (96 inch avec !!).


Bonnie Hunter va donner les premières instructions le 23 novembre sur son blog Quiltville. Vous avez tout juste le temps de rechercher les tissus ! Cinq groupes de couleurs sont requis :

– des verts acides
– des turquoises
– des violets
– des gris
– des imprimés blancs/noirs style shirtings, ces tissus de chemises à petits motifs.

C’est sa gamme, mais chacune peut s’aventurer vers d’autres harmonies ! Pour plus de renseignements, voyez son article ici, vous y trouverez tous les détails pour vous tenter furieusement !

Chez Nadia, des pièces multicolores…

… de toutes provenances s’approchent, s’assemblent, se choquent et s’accordent finalement dans des tableaux si esthétiques :

Sea, sand, and sky, avec un fond blanc éclatant et brillant grâce au mélange des matières textiles

Fan de log cabin, de bandes, de récup’, ce grand panneau ne peut que me plaire !
Cette artiste américaine vivant en Tunisie possède le précieux don de savoir exprimer et transmettre ses sensations ; ainsi, je ressens bien ici à la fois la chaleur parfois caniculaire du sable et de la terre, la fraicheur de l’eau, la légèreté de l’air et peut-être aussi une évocation de bateaux à voile… Un avant-goût des mois estivaux ! 

Proche d’un duo turquoise-orange, on a ici une impression hédoniste avec les bleus et corail sur fond blanc, alors que le tableau dont je vous avais parlé ici était beaucoup plus sombre et violent, avec le noir si dense. De beaux exemples de la maîtrise de l’expression chez Nadia.

Ces pièces multicolores, ainsi que les mosaïques qu’elle réalise, lui ont soufflé le titre de son beau blog :

Multicolored Pieces

La Chaussée des Géants

C’est une des merveilles naturelles de notre Terre, sur la côte septentrionale de l’Irlande. Quand on découvre ce lieu pour la première fois, c’est un vrai choc ! Imaginez des rochers noirs sculptés comme des tomettes  de terre cuite hexagonales, mais de toutes hauteurs… C’est du magma refroidi voilà 60 millions d’années qui a donné ce basalte en colonnes hexagonales atteignant parfois 12 mètres ; cette formation géologique existe ailleurs dans le monde, mais c’est ici que les formes sont les plus régulières et nombreuses. L’érosion de la mer a peu à peu gradué la hauteur de ces colonnes, ce qui forme un paysage absolument unique. Evidemment, ce site extraordinaire ne pouvait que provoquer des légendes chez le peuple celtique, vous pouvez faire un tour ici pour découvrir photos et légende…

Pour les quilteuses, les hexagones évoquent irrésistiblement le célébrissime Jardin de Grand-Mère, mais je connais une réalisation bien plus audacieuse… Une des talentueuses quilteuses toulousaines connaît très bien l’Irlande, sa fille y habite depuis des années. Elle aime beaucoup ce site et a chargé son mari d’en faire une interprétation sur papier ; puis elle a cherché les tissus adéquats, a travaillé dur jusqu’à ce que le résultat lui convienne :

Photo Callale

Ce quilt a été fait il y a plus de 10 ans mais conserve sa magie pour toujours ; bravo à Any Vieussens et son mari ! Pour un peu mieux connaître cette artiste, vous pouvez lire sur le blog Le Patchwork sur son 31 le portrait que lui a consacré Martine.

Merci Any pour ta gentillesse !

-=-=-=-

Fumiko Nakayama, créatrice de Molas

Vous avez sans doute déjà admiré ces panneaux aux couleurs très vives dans des livres ou magazines ; les molas sont à l’origine des plastrons et dossards, faits par paire, cousus par des femmes indiennes Kuna (vivant sur les îlots au large du Panama).

L’origine en est un peu incertaine ; c’est un peuple qui vivait jadis buste nu, hommes et femmes, mais ces dernières s’ornaient de dessins géométriques à l’aide de teintures naturelles. J’ai lu un jour que des prêtres blancs les forcèrent à se vêtir, et par résistance ces femmes ont commencé à reproduire en tissu les dessins qu’elles faisaient auparavant sur leur peau désormais cachée… Origine vraie ou fausse, le résultat est devenu un art magnifique, glorifiant la Nature, leur vie quotidienne ou leurs croyances à l’aide de tissus vifs et unis. De nombreux livres passionnants ont été consacrés aux Molas, je n’essaierai pas de rivaliser ; sur internet, vous pouvez trouver un dossier francophone intéressant comme celui-ci dans lequel on croit aussi que ce sont des Blancs qui les ont fortement incitées à se vêtir… avec cette conséquence si inattendue !

On a aussi, ici par exemple, des explications  anthropologiques sur l’origine des Molas.

Mola incroyablement belle !

Quelles sont les caractéristiques d’une Mola traditionnelle ?

Elles sont tout d’abord cousues par paire, similaires, mais pas semblables, une pour le devant  (la plus réussie !) l’autre pour le dos de la blouse féminine. Leur dimension est de 30 à 35 par 35 à 40 cm  chacune. Les tissus choisis sont des tissus de coton uni, de couleur éclatante, y compris du noir, mais rarement du blanc et pas de couleurs pastel. Les toutes premières n’étaient que noires, rouges et orange. Les dessins sont symétriques, représentant leur mythologie, leur vie quotidienne, leur environnement ; les techniques utilisées sont principalement l’appliqué inversé, l’appliqué et plus récemment des embellissement en points de broderie (point de tige). Aucun espace n’est laissé libre !  C’est donc un panneau de tissus superposés, plus ou moins épais, jamais molletonné. Le matériel est simple : des cotonnades, du fil assorti, une aiguille fine et de petits ciseaux !

La Mola est donc, dans le monde des arts créatifs, un tableau qui utilise cette technique de superposition de tissus avec découpage, appelée appliqué inversé. Technique qu’on retrouve ailleurs dans le monde (notamment chez les Hmongs du Laos), mais jamais aussi coloré, aussi dense, aussi épais : cela peut devenir une vraie scupture avec 7 ou 8 tissus superposés ! Les Molas sont devenues objets de collection et souvenirs de vacances ! On peut trouver maintenant dans cet archipel des articles éloignés de la tradition, attention donc à vos choix ! Le travail est toujours bien cousu, mais le goût des jeunes couturières va parfois vers le synthétique, le lurex… Il faut souligner que ce revenu est vital pour leur économie locale et contribue souvent à l’indépendance financière des femmes, tandis que les hommes sont souvent pêcheurs.

J’avais déjà été émerveillée par les Molas présentées dans un 100 Idées de mon adolescence (n° 50), puis d’autres articles, des livres nous ont enseigné la technique pour reproduire  soi-même une Mola.

Puis un jour, un reportage dans le Quiltmania n° 60 éveille mon intérêt : une Japonaise fait des molas extraordinaires ! Il s’agit de Fumiko Nakayama, très connue au Japon. Elle fait des Molas depuis 40 ans maintenant et conserve des liens étroits avec des familles de cette partie du monde (cliquez sur ces deux photos ci-dessous pour agrandir)

 Elle a bien sûr commencé par des oeuvres très proches de celles du peuple Kuna, gardant les thèmes de la Nature tropicale, puis a diversifié peu à peu ses thèmes… et considérablement agrandi la taille de ses panneaux ! C’est sur Flickr sans doute que vous pourrez admirer le plus grand nombre de ses oeuvres récentes : elle expose en effet tous les ans au Festival International du Quilt à Tokyo et chaque année on peut admirer les albums-photos de Jan (son blog : be*mused) ou d’autres… Voici quelques références sur lesquelles vous pouvez cliquer :

Flowers of ForestTwinkling NowHappy Faces around the WorldWind of Mayet encore un… : photos de Jan, qui est également collectionneuse de Molas authentiques . A noter : pour éviter le pillage sans référencement des photos, Flickr permet de mettre des liens, mais plus de copier les photos. Prenez donc quand même le temps de découvrir ces merveilles ! Vous verrez l’évolution de son art, les derniers datant de 2011-2012.

Mais un chef-d’oeuvre trop peu connu de Fumiko Nakayama est une immense composition de 2 mètres sur 4 mètres :

Il fut offert par l’artiste en 2005  pour un centre chrétien de Londres, St Ethelburga (ici une meilleure photo sur Flickr : clic). Il est, paraît-il, en soie (à vérifier !), composé de 40 panneaux montrant 40 peuples du monde. J’aimerais tant le voir en détails ! Qui va bientôt à Londres pour nous faire de belles photos de cette tapisserie ?…

Fumiko Nakayama a écrit plusieurs livres sur son art ; l’un d’eux, édité la première fois en 2002, est actuellement disponible à la Couserie Créative. De nombreuses photos décrivent comment faire, mais comme le texte est en japonais il faut déjà avoir quelques notions de cette technique pour bien profiter des schémas ! On y trouve beaucoup de petits modèles, des coussins comme sur la couverture, des sacs, pochettes, tableaux… Mon modèle préféré est peut-être celui des trois femmes aux dominantes turquoise et chocolat car j’aime ces couleurs… mais tout est beau !

-=-=-=-

Rencontre avec la Créatrice de Lumière

Si vous saviez quel plaisir j’ai eu cette semaine à recevoir Marie-Claude de la Chambre des Couleurs ! C’est une femme merveilleuse qui m’honore de son amitié et crée des quilts uniques dont j’ai déjà essayé de vous transmettre l’esprit dès les premiers articles de ce blog :

https://quilteuseforever.wordpress.com/2011/05/11/la-creatrice-de-lumiere/

Elle m’a offert le plus beau cadeau possible en nous apportant cinq de ses quilts ; elle les a exposés, commentés à une assemblée de quilteuses de Haute-Garonne à l’occasion d’une Journée de l’Amitié France-Patchwork. De l’avis général, ce fut un enchantement d’admirer ces patchworks quiltés de facture classique, mais au charme magnétique ; la magie vient sans doute de sa capacité unique à jouer avec les couleurs et la lumière, ses fonds presque toujours sombres mettant en valeur les tissus chatoyants de soie, de coton ou de ramie… Marie-Claude ne se refuse rien si elle considère que ce sera beau, même si la soie lui donne parfois du fil à retordre  ! Elle nous a généreusement donné tous ses petits trucs que vous retrouverez au fil de ses articles sur son blog.

Sa démarche personnelle a marqué l’assemblée : contrairement à la plupart d’entre nous, elle commence avec les tissus et recherche leur meilleure utilisation ; ainsi ci-contre, vous voyez un détail de « Chant d’Etoiles » où soies de kimonos ou cravates usagées jouent ici leur meilleur rôle.

Elle a parfois copié un modèle mais ce n’est pas sa démarche favorite… Et que dire des sublimes tissus anciens japonais tissés artisanalement, parfois un peu rèches, teints à l’indigo et destinés aux vêtements des paysans ou pêcheurs du nord du Japon, à qui elle donne une nouvelle vie ?…

Tout son art lui vient de l’observation inlassable des grands Maîtres de la peinture, connus ou oubliés. Ses goûts sont éclectiques mais sa préférence va vers la peinture européenne du XVIIe Siècle, héritière de la Renaissance, avec bien sûr le clair-obscur qu’on retrouve souvent dans ses quilts, mais aussi l’opulence baroque et raffinée de Rubens, le classicisme joyeux de Poussin… Elle est intarissable sur le bonheur que lui procure la visite des musées. Guettez, sur son blog, ses prochains articles sur son séjour dans la région toulousaine, nous allons sûrement découvrir beaucoup de choses !

Et surtout, admirez sur son blog ses quilts qui ne sortent presque jamais de chez elle ; je dois vous avouer que je craignais d’être un peu déçue en les voyant « en vrai », mais ce fut au contraire un éblouissement. Je suis très heureuse d’avoir pu partager cet immense bonheur avec mes amies de Haute-Garonne, alors au nom de toutes, merci Marie-Claude !

-=-=-=-

Je vous recommande de cliquer sur les petites photos en colonne de gauche pour lire les articles consacrés aux différents quilts de la Chambre des Couleurs

-=-=-=-

Le nom de son blog dévoile son amour pour la peinture, puisque la chambre des couleurs était la pièce où les matières premières destinées à faire de la peinture (pigments d’origines diverses) étaient stockées et préparées pour peindre les tableaux… Mon goût pour les romans historiques me donne envie de vous signaler sur ce sujet :

La Jeune Fille à la Perle, de Tracy Chevalier
L’Enfant de Bruges, de Gilbert Sinoué
La Passion Lippi, de Sophie Chauveau

Ces auteurs ont parfois abordé ce même sujet dans d’autres livres… Découvrez, laissez-vous surprendre !

Des quilts verts pour la Saint-Patrick

En ce jour de la Saint-Patrick, j’ai cherché un quilt à dominante verte pour illustrer cette fête nationale irlandaise ; très vite, j’en ai trouvé deux, curieusement de la même artiste qui est … hongroise. Vous la connaissez sans doute déjà, elle exposa en France avec la Guilde hongroise, notamment à Ste-Marie-Aux-Mines en 2009, et MagicPatch lui a déjà consacré plusieurs pages.

Quilt de style irlandais appelé en français « Jours de semaine chargés » de Gyongyi Varadi, dans la plus pure tradition celtique ! Avec si peu de couleurs, il y a pourtant une belle recherche de lumière, des détails curieux (en bas à gauche), c’est une très belle oeuvre.

Plus moderne, un centre au Triskell qui parle forcément à une Bretonne 😉 Ce quilt est le résultat d’un Round Robin avec la participation de Gyongyi, quelle réussite !

Pourquoi tant de celtitude chez cette quilteuse hongroise ? Tout simplement parce qu’elle vécut une année à Galway (près des lacs du Connemara…) et qu’elle participa activement à la Western Branch of the Irish Society, guilde de quilteuses de l’Ouest irlandais.

Et voici un de ses quilts absolument superbes et innovants, que Magic Patch nous fit découvrir dans son numéro 90.

-=-=-=-

Happy St-Patrick’s Day !

-=-=-=-

Cet article m’a été inspiré par le post de : http://quiltinspiration.blogspot.fr/ en date du 8 mars dernier. Il fait partie d’un des reportages sur le « Arizona Quilt Show » qui a lieu en ce moment. Je remercie ici Marina et Daryl Lynn pour ce blog extraordinaire, qui sait mettre en valeur les différents mouvements du quilting contemporain et offre de nombreux modèles avec beaucoup de générosité.

Quilting selon la technique Amish – Première partie

Dès la naissance de ce blog, une charmante Patricia nous laissait de gentils commentaires… Je me suis vite rendu compte qu’elle habitait le département voisin et, en septembre, elle a souhaité s’inscrire au Club où sévissent les Abeilles. Intégration très rapide de cette Abeille Voyageuse, Argentine d’origine et Ariégeoise d’adoption (elle a le triple A), qui préfère plus que tout assembler et quilter à la main. Elle nous fait le plaisir de nous raconter une expérience marquante toute récente.

NB : texte en français, anglais et espagnol à la suite, Google traduction va être en vacances !

-=-=-=-

Quand j’ai lu l’article sur Mme Esther Miller dans « Les Nouvelles, Patchwork et Création Textile » (n°105, Juin 2010)*, je me suis dit : « Je veux rencontrer cette dame : une ex-fille Amish, habitant en Allemagne  depuis plus de 40 ans et qui donne des cours en France…  je n’aurai pas trop d’opportunités comme celle-ci. » J’ai dû attendre le 17° Carrefour Européen à Sainte Marie aux Mines, Alsace, en septembre 2011, pour pouvoir la rencontrer et suivre un stage de deux jours avec elle. Ça a été un de mes plus beaux cadeaux d’anniversaire !

Je dois vous dire que j’adore quilter à la main, c’est presque comme une méditation (quand je suis seule) et un plaisir à partager quand je suis en groupe de quilteuses.

Quilter à la main à la manière Amish, c’est-à-dire avec un métier et dans toutes les directions sans bouger le quilt, était une des choses que je voulais vraiment apprendre. Dans le stage, nous étions douze femmes, six autour de chaque métier, comme dans les ‘quilting bees’ (les groupes de femmes qui se réunissent pour quilter ensemble) mais dans ce cas là, chacune travaillait sur son propre carré.

L’enseignement a été clair et orné d’histoires sur la vie Amish et le ‘pourquoi et comment’ ils font leurs quilts de cette manière.

Une belle rencontre ! Esther est très ouverte, sa pédagogie et sa patience pour enseigner m’ont touchée et le plaisir et la joie de travailler sur mon carré ont été immenses. Bien sûr, je ne vous cacherai pas que le début n’a pas été très évident. Apprendre une nouvelle technique (surtout pour quilter vers le haut)  demande toujours de l’ouverture, l’envie et beaucoup de patience envers soi-même, alors quand mes points n’étaient pas beaux…. je souriais, je respirais profond et je recommençais.

J’ai fini le quilting de mon carré chez moi, avec un tambour sur pied (Homestead quilting hoop, Hinterberg Design, acheté au Petit Comptoir à Toulouse). Je suis ravie de travailler avec ce tambour ; c’est reposant pour mon dos, ça me permet d’avoir la bonne tension du quilt et c’est beau à voir dans mon salon.

La suite de cet article bientôt sur ce blog : quelques astuces et les outils que j’ai appris à utiliser pendant le stage d’Esther Miller.

Patricia

                                           

(photo du site Carrefour Européen 2011)

Photo : pendant le stage, autour des métiers…/During the workshop, around the frames…/Durante el curso, alrededor de los bastidores…

-=-=-=-

Quilting according to the Amish technique

When I read the article of Mrs. Esther Miller in `Les Nouvelles, Patchwork et Création Textile’ (n°105, June 2010)*, I said to myself: “I want to meet this lady : a former Amish-girl, living in Germany for more than 40 years who gives workshops in France… I will not have too many opportunities like this one. ” I had to wait until the 17th European Patchwork Meeting, in Sainte Marie aux Mines, Alsace, in September 2011, to be able to meet her and follow a two-day workshop. That was one of my beautiful birthday’s gifts!

I have to tell you, I love hand quilting, it is almost as a meditation (when I am alone) and a pleasure to share when I am in group of quilters.

Hand quilting in the Amish way, meaning, with a frame and in all the directions without moving the quilt, was one of the things I really wanted to learn. In the workshop, we were twelve women, six around each frame, as in the `quilting bees’ (a women meeting to quilt together) but in this case, each one worked on its own square.

Teachings were clear and highlighted with stories about Amish’s life and the `why and how’ they make their quilts like that.

A beautiful meeting! Esther is very open, her pedagogy and her patience to teach touched me and the pleasure and the joy of working on my square were immense. Of course, I will not hide you that, at that beginning, it wasn’t easy. To learn a new technique (especially for quilting upwards) is always asking for opening, the desire and a lot of patience towards oneself, so then when my stitches weren’t beautiful…. I smiled, I breathed deeply and I started again.

I finished the quilting of my square at home, with a standing hoop (Homestead quilting hoop, Hinterberg Design, bought at Le Petit Comptoir, Toulouse). I am delighted to work with this hoop ; it is resting for my back, that enables me to have the good tension in my quilt and it looks beautiful in my living room.

Following article: some tips and the tools I learned to use during the master classes with Esther Miller.

Patricia

-=-=-=-

Quilting (Alcolchar) con la tecnica Amish.

Cuando leí el articulo de la señora Esther Miller en la revista ‘Les Nouvelles, Patchwork et Création Textile’ (n°105, Junio 2010)* me dije: “Yo quiero conocer a esta mujer. Una ex niña Amish que vive en Alemania desde hace mas de 40 años y que da cursos en Francia… no tendré muchas oportunidades como esta” Tuve que esperar al 17° Carrefour Europeo en Sainte Marie aux Mines, Alsacia, en Septiembre 2011,  para poder conocerla y tomar un curso de dos días con ella. Fue uno de mis mejores regalos de cumpleaños! 

Debo decir que me encanta ‘quilter’ (hacer acolchado) a mano, es casi como una meditación (cuando estoy sola) y un placer compartido cuando estoy con un grupo de quilteuses.

Acolchar a mano, como los Amish, es decir, con un bastidor y en todas las direcciones sin mover el quilt, era una de las cosas que yo mas quería aprender. En el curso, éramos doce mujeres, seis alrededor de cada bastidor, como en los ‘quilting bees’ (los grupos de mujeres que se reúnen para acolchar juntas) pero en este curso, cada una trabajo sobre con su propio cuadrado.

La enseñanza fue clara y  enriquecida con historias y los ‘por qué y como” los Amish trabajan de está manera.

Un hermoso encuentro! Esther es muy abierta, su pedagogía y su paciencia para enseñar me marcaron mucho y fue un placer y una alegría inmensa trabajar sobre mi propio cuadrado. Claro que no voy a negar, al principio no fue fácil. Aprender una nueva técnica (sobre todo para acolchar hacia arriba)  necesita que estemos abiertos, tener ganas y  mucha paciencia consigo mismo, entonces cuando mis puntos no eran muy bonitos…yo sonreía, respiraba profundo y comenzaba de nuevo.

Terminé el acolchado de mi cuadrado en mi casa, con un bastidor sobre pie (Homestead quilting hoop, Hinterberg Design, comprado en Le Petit Comptoir, Toulouse). Estoy muy feliz con mi bastidor, me permite descansar mi espalda, tener la tensión justa en el patchwork para hacer el acolchado et se vé bonito en mi salón.

La continuación de este artículo: algunos consejos y los útiles que aprendí a utilizar durante el curso de Esther Miller.

Patricia

Mon carré fini (35 cm x 35 cm – 14″ x 14″) – My square finished – Mi cuadrado terminado

-=-=-=-

* Publié par/published by/publicado por : France-Patchwork

 Site d’Esther Miller : http://www.millersquilting.de/

Site du Carrefour Européen du Patchwork : http://www.patchwork-europe.com/?lang=en

Blog de Patricia : http://spiritualartandbeauty.blogspot.com/