Je ne suis évidement pas la seule à constater la cascade de faillites dans notre pays, dans maints domaines économiques. En ce qui concerne notre monde des fournitures de patchwork, beaucoup ne peuvent survivre non plus.
Je l’avais relayé dans les réseaux sociaux : la boutique en ligne d’Alice, Blossom Quilt & Craft, vit ses toutes dernières semaines.
J’ai, à de nombreuses reprises, évoqué les ouvrages de ma chère amie Chantal, si créative. Nous nous connaissons depuis plus de 20 ans, nous nous sommes connues lorsqu’elle était Chef de chorale, et mon fils tout jeune en faisait partie… Que de bons souvenirs ! Elle fait partie de La Ruche, notre groupe d’amies de l’Ouest toulousain, et a monté en 2012 sa petite entreprise, Couleurs Bobines (CB sont ses initiales).
Je le dis souvent, notre cerveau malin fait des associations inattendues… Pour peu qu’on écoute ses intuitions, l’inspiration créative est inépuisable ! Ainsi, le quilt-titre de mon livre Sacrés Tissus a mené Nicole, puis Pascaline, à créer chacune une veste-kimono…
La créativité consiste à relier les choses. Lorsque vous demandez aux gens créatifs comment ils ont fait, ils se sentent un peu gênés parce qu’en réalité, ils ne l’ont pas inventé, ils ont juste découvert comment les choses sont. Steve Jobs (1955-2011)
Moi qui aime tant la Bretagne, j’y vais bien trop rarement, et trop souvent en coup de vent pour des raisons familiales pas toujours joyeuses. Et pourtant, j’ai envie d’organiser un jour un tour de Bretagne pour passer voir ma famille en toute quiétude, revoir une amie sur sa belle Île aux Moines, rencontrer les quilteuses si actives de chaque département et, last but not least, visiter enfin la boutique de mon amie Alice !
C’est annoncé ici et là, Quiltmania Editions vit son dernier jour.
Ses publications ont fait grandir ma passion du patchwork et ma compréhension des techniques. Comme beaucoup d’entre vous, je suis si triste que cette page, que dis-je, ces milliers de pages multicolores se tournent. Le Covid a été, outre pour les personnes, pour beaucoup d’entreprises et malgré le quoi qu’il en coûte, un évènement tragique. On ne peut pas échapper longtemps à la réalité comptable.
Un communiqué sera publié par Quiltmania. En attendant, pensons à Carol Veillon qui a créé ce formidable concept, Quiltmania ! Quel beau titre, n’est-ce pas ? Pensons aussi aux salariés, des femmes et des hommes qui ont bossé pour nous faire rêver et assouvir notre passion des tissus, des blocs, de l’appliqué, du quilting, de la broderie… Ils nous ont fait connaître tant de tendances, de techniques, d’artistes !
Sur mon banc, un quilt fait en 2006 d’après un modèle de Michèle Beugnon paru dans Quiltmania et aussitôt copié. Je l’aime toujours autant et ai été ravie de voir l’original à Nantes la semaine dernière. Et les numéros 1 et 159 de Quiltmania, le premier et le dernier du magazine qui a fait les beaux jours de tant d’entre nous pendant plus de 26 ans. Un gros pincement au cœur !
Michèle Beugnon a bien voulu poser pour moi ! Elle est d’une grande gentillesse. Souvent attirée par l’esthétique japonaise, elle s’épanouit surtout en reproduisant ou en créant des quilts traditionnels. La grosse différence entre son quilt et le mien est le matelassage, le sien est beaucoup + quilté, en particulier la bordure !
Nous n’avons pas fini de relater des souvenirs…
Respectons ces journées oh combien difficiles pour tous, admirons l’entrain des Quiltmania girls & boys pour nous faire vivre malgré tout un formidable Salon Pour l’Amour du Fil 2024. Notre monde change très vite, il ne faut pas baisser les bras mais s’adapter. Alors restons à l’écoute de ce qui se fera dans les mois et les années à venir !
Katell
Agenda d’Occitanie : comme partout, il y a de l’animation tous azimuts : rendez visite au blog de Gene pour tout savoir !
Je garde en mémoire le positif, les multiples belles rencontres entre amies, nouvelles et anciennes, mois après mois. Merci à toutes et en particulier à LeeAnn pour les jours passés ensemble en septembre, c’était magique de nous retrouver une fois de plus !
Quand on est passionné par une activité ou des idées, rien de plus triste de craindre de faire partie de la dernière génération, que notre centre d’intérêt mourra avec nous, d’être le dernier des Mohicans et que tout semble perdu…
Je suis le dernier des Mohicans, dit Uncas, ultime descendant de son ethnie amérindienne…
Je le vois depuis des années, la vie de club de patchwork ne convient que rarement aux jeunes. Pour que l’art du patchwork continue après ma génération – je viens de célébrer mes 60 ans, au cas où vous vous posiez la question – il faut des tissus, des modèles qui leur conviennent… et des formations adaptées.
C’est vers l’Ouest que je regarde aujourd’hui ! Vers ma chère Bretagne, naguère si traditionnelle, riche de cette culture celtique qui m’habite toujours, où les personnes combatives, travailleuses et innovantes n’ont jamais manqué.
Bien sûr, beaucoup de villages du nord-ouest de la Bretagne se disent être le village d’Astérix…y compris celui de ma famille maternelle, Cléderix !
Dans le domaine du patchwork, deux jeunes femmes se distinguent pour parler avec les codes de leur génération. L’une est du côté de Rennes, l’autre près de Douarnenez.
Nadège de Patchwork Facile
Nadège a créé, comme cela se fait aux États-Unis, un site avec blog, Instagram, chaîne YouTube, un cadeau de bienvenue et plus si affinités : quel peps ! Elle s’est donné comme mission de faire venir les jeunes femmes au patchwork car :
Le patchwork, c’est le meilleur virus de tous les temps! Nadège,Patchwork Facile
J’aime la présentation fine qu’elle fait d’elle-même et du monde du patchwork actuel, avec nos têtes de plus en plus blanches mais toujours le sourire bienveillant de celles qui allient passion et convivialité (voir sa présentation ici). Elle est une des rares jeunes femmes à assister à des JA !
Avec elle, les plus jeunes que nous peuvent découvrir le patchwork, apprendre les techniques et aussi les aspects culturels, les tendances, le tout vite et bien, en passant par les codes de sa génération : toutes les infos à disposition sur ordi !
Avec Nadège, tout devient simple et clair comme l’eau de ma plage préférée :
C’est Kerfissien à Cléder, la plage de toute mon enfance, où j’ai escaladé mille fois ces rochers, où cette petite maison de douaniers enrichissait mes rêves d’aventures comme dans Le Club des Cinq…
Nadège maîtrise évidemment l’informatique bien mieux que moi et les vidéos font partie de son univers de communication. Hier, j’ai reçu un fantastique cadeau de sa part, cette vidéo de plus de 5 minutes présentant mon livre :
Nadège, j’ai admiré ton esprit de synthèse associé à un visuel très agréable. Mille mercis ! Tu as tous les atouts en main pour inoculer le meilleur virus de tous les temps aux plus jeunes générations : tous mes vœux de réussite !
A noter : il ne reste plus que quelques exemplaires en vente sur le site France Patchwork, BeeBook sera bientôt collector😀
Alice de Blossom Quilt & Craft
J’ai pour Alice beaucoup d’admiration, comme pour tous ceux qui osent vivre leur vie hors des sentiers battus sans y perdre leur âme. Elle a osé partir au bout du monde pour voir autre chose, au moment le plus propice : la vingtaine. On a généralement la santé, l’énergie, la soif d’apprendre, la capacité de s’adapter, pas encore d’enfant… Voyager est la meilleure école de la vie et tant pis pour les parents inquiets ! Je sais de quoi il en retourne, j’ai à la fois été jeune femme sur les routes et maman de voyageuses ! Vous pouvez retrouver son histoire en remontant le temps sur mon blog : Alice.
Alice est à présent à la tête d’une petite entreprise, Blossom Quilt & Craft, qui vend exclusivement des tissus de la marque AGF (Art Gallery Fabrics). Ils sont aussi jolis en patchwork qu’en vêtements. Et comme nous sommes reliées par le fil de l’amitié et de connexions mystérieuses, nous avons enfanté notre bébé de papier la même année ! Je confie à Nadège, qui le fait si bien, la présentation d’Alice et de son livre :
Nos ouvrages de patchwork colorent la vie, utilisons-les au quotidien! Alice, Blossom Quilt & Craft
Ces deux jeunes femmes veulent inciter les femmes actives à découvrir leur puissance créative en les aidant à jouer avec les tissus, en leur donnant les clés techniques, pas si difficiles à acquérir. Bravo les filles, je suis de tout cœur avec vous !
Je me sens bien avec ces jeunes femmes, comme je le suis avec Émilie de Neelam ! Elles me réconfortent, je sais qu’avec elles l’avenir du patchwork est assuré en France. Si des jeunes autour de vous manifestent de la curiosité envers notre art, n’hésitez pas à leur donner les liens vers Nadège, Alice et Émilie ! Portez-vous bien, restez positive et passionnée, Katell
J’ai dix ans d’écriture et de partage dans La Ruche des Quilteuses ce mois-ci ! Jamais je n’aurais imaginé, en écrivant timidement mon premier article en avril 2011, que ce blog serait riche de tant de textes dix ans après ! Voici le 1 102e article, ce blog est suivi par 4 180 personnes et a reçu plus de 2 615 000 visites. Ce sont des chiffres qui montrent l’attachement des quilteuses à leur activité qui mène à bien plus que la docile couture de blocs et un ouvrage fini dans les temps…
Faire du patchwork n’est pas un passe-temps ! C’est une obsession, un métier, une fascination, une addiction, une expression, une manière de vivre(image Bonnie Hunter)
La beauté des coïncidences fait qu’Émilie m’a contactée la semaine dernière pour me proposer une animation pour célébrer… les 10 ans de son entreprise Neelam ! Cette synchronicité m’a réjouie, moi qui admire Emilie et Damien pour tout ce qu’ils entreprennent.
Sans Neelam, j’aurais peut-être laissé sous silence mon anniversaire de blog. Avec Neelam, nous allons célébrer avec vous cette joyeuse échéance ! Katell
Le très beau logo qui nous accompagne ce mois-ci est une création d’Émilie.
A propos de Neelam
Créer une entreprise est toujours une longue histoire faite de rencontres, de réflexions, de saisies d’opportunités, de travail, d’optimisme… Ce que voit le public de Neelam depuis 10 ans, c’est un jeune couple sympathique présent dans la plupart des Salons de loisirs créatifs, vendant des tissus teints et imprimés artisanalement en Inde avec passion, patience et de grands sourires. Leur offre s’est étoffée au fil des ans (voir leur site) et ils ont gagné une clientèle fidèle.
Ce qui se passe en coulisses, c’est beaucoup de travail pour maintenir une offre séduisante et créer de nouveaux pôles d’intérêt, tout en gérant des stocks importants, avec des prises de risques.C’est aussi la vie qu’ils se sont choisie, avec des rencontres en premier lieu, des voyages pour le plaisir et pour le travail, mais aussi pour s’approvisionner auprès des fournisseurs-artisans.
Au-delà de notre proximité géographique (Toulouse et ses environs), nous avons très vite sympathisé. Devenir partenaires pour la célébration de nos 10 ans respectifs est une concrétisation de notre sincère amitié !
Le textile est un langage universel (Émilie en Inde)
4 jeudis pour nos 10 ans
Nous avons choisi le jeudi pour célébrer nos 10 ans parce que mon jour anniversaire de blog est le 22 avril, qui est cette année un jeudi, tout simplement ! C’est le jour de Jupiter, la plus grosse planète de notre système solaire, cela tombe bien puisque c’est le symbole de la réussite. Sans fausse modestie, Émilie peut dire qu’elle a réussi son pari lancé voilà 10 ans et pour moi, mon rôle s’est dessiné progressivement : chacune avons pris notre place dans le monde des textiles et de la création.
La réussite n’est pas un but en soi, trouver sa juste place permet de se sentir bien et de développer une meilleure qualité de vie. Émilie & Katell
Afin de nous en réjouir avec vous qui faites le succès de ce blog et celui de Neelam, nous lançons le mois des 4 jeudis festifs autour du patchwork ! Émilie et moi vous offrirons, aujourd’hui et les trois prochains jeudis : des histoires, des modèles, des livres, des tissus, des astuces… Nos deux articles seront complémentaires, à vous de naviguer entre nos deux blogs.
La créativité donne de l’énergie ! Émilie & Katell
Un tuto simple
Thé ou café ?
En ce mois d’avril avec peut-être des enfants ou petits-enfants à la maison, je vous présente aujourd’hui un modèle à faire avec eux éventuellement, tellement c’est simple. Dès que ma nièce de 6 ans reviendra me voir, nous ferons ce modèle ensemble ! C’est joli avec n’importe quel tissu mais extrêmement séduisant avec des tissus Neelam qui ajoutent une touche exotique à votre table !
Des sous-verres ou sous-tasses, c’est très pratique
Il s’agit principalement d’un pliage et d’une seule couture. Lorsque j’étais déléguée de France Patchwork, nous l’avions proposé en JA FP31, puis j’ai personnellement offert des sous-verres à des amis ; à chaque fois, cela semblait leur plaire. On y va !
Pour un sous-verre, il faut 5 carrés de tissus Neelam de 14 cm : 4 pour le recto et un pour le verso.J’ajoute un carré de 14 cm en doublure de fond (ou vous pouvez thermocoller le tissu Neelam).
Les 4 tissus Neelam pour le recto sont pliés en deux sur une médiane et repassés, endroit visible. Le carré du verso est doublé ici un tissu de récupération (pour tout vous dire, c’est le rabat d’une taie d’oreiller usagée) et juste tenu par repassage des deux ensemble.
Je n’hésite pas à couper ces tissus en utilisant les bords-lisières sans impression. Je les mets face à moi, elles disparaîtront ensuitecomme par enchantement quand on retournera l’ouvrage.
Je dispose les carrés pliés sur le carré de fond : la pliure se trouve toujours au centre, et on met une moitié dessus – une moitié dessous, difficile à expliquer, facile à faire !
Ici les tissus non repassés et écartés permettent de mieux comprendre. Pour les coudre, il ne faut pas laisser d’espace au centre et parfaitement les superposer.
Il me reste à décider si je veux des sous-verres carrés ou ronds. J’ai souvent déjà fait des carrés, où il suffit de faire une couture tout autour à 6 mm du bord et couper les angles. Cette fois-ci, je dessine un cercle à l’aide d’un gabarit (ici une coupelle), pour coudre sur le trait. Pour plus de solidité au lavage (car ces sous-verres passent à la machine!), je peux surfiler au point zigzag ou utiliser un point de style « surjeteuse », disponible sur la plupart de nos machines.Il suffit ensuite de couper l’excès de tissu.
La beauté de ce petit objet est qu’on le retourne par le centre plié. Et hop c’est fini !
Ici le rond n’est pas parfait : on va dire que c’est artisanal ! A vrai dire, on ne regarde que les tissus…
Le bonus du tuto
On peut utiliser la même technique pour un bloc orphelin, un bloc d’essai, un bloc trop petit ou trop grand qui n’a pas trouvé sa place dans un projet… J’en ai quelques-uns, comme celui de l’essai de l’étoile de Chantal. Le recto devient verso et inversement. Vous me suivez ?En résumé, si on veut utiliser un bloc orphelin pour en faire un dessous de plat ou une manique, on fait d’habitude un mini quilt avec du molleton. Ici, l’ensemble des tissus (2 fonds + 4 tissus pliés) suffit pour isoler raisonnablement et c’est bien plus rapide. Le carré orphelin est alors le recto, et les pliages sont au dos.
Je mets, endroit visible, mon bloc de 19 cm de côté, que j’ai légèrement quilté à la machine sans molleton sur un tissu blanc, parce que le bloc dépasse 15 cm. C’est une règle que je me suis inventée (moins de 15 cm : je superpose les deux carrés de fond sans quilter – plus de 15 cm : je les assemble à l’aide de quelques coutures).
J’ajoute 4 carrés de tissus Neelam de 19 cm pliés et disposés comme précédemment et je couds tout autour, en ayant glissé un ruban plié en deux dans un angle. Voilà, une manique finie, jolie recto et verso !
Des astuces tous azimuts
Je collectionne les dés à coudre… et les astuces, et chaque jeudi, vous en découvrirez de nouvelles !
Parfois on se demande pourquoi tout se passe mal en couture à la machine, pourquoi les points sont déformés ou que le fil se bloque. J’ai récemment appris que le type d’enroulage de la bobine de fil a son importance ! Si les fils sont croisés, la bobine est positionnée de préférence en position horizontale. Pour une bobine aux fils parallèles, il vaut mieux la mettre en position verticale, si votre machine permet ces deux positions. Tout est détaillé par ici : Petit Citron.
Quand je dois équerrer de nombreux blocs, j’utilise une plaque de coupe rotative qui existe dans plusieurs marques, c’est très agréable car je ne touche pas au tissu pour couper les quatre côtés, je fais juste tourner la plaque. Moins cher et aussi efficace : la petite planche de coupe sur la plus grande, qu’on peut tout autant mouvoir.
Quand je fais un quilt scrappy, par définition j’utilise beaucoup de tissus différents que je brasse, remue… L’occasion de penser à l’ouvrage suivant ! Alors, quand j’ai pris un tissu Neelam pour les pliages de sous-verres, j’ai aussi coupé au moins un rectangle de 5 x 10 cm et/ou 2 carrés de 9 cm. Et j’ai continué avec les tissus voisins. Tous les plus petits restes dont on ne sait que faire, je les mets de côté pour une astuce de jeudi prochain !
Vos cadeaux 🍀
Pas d’anniversaire sans cadeau, n’est-ce pas ? C’est Émilie qui s’en occupe ! Alors rendez-vous sur le blog du site Neelam, en suivant ce lien NEELAM.Je vous souhaite bonne chance 🍀 et, n’oubliez pas, ne gagnent que ceux qui jouent !
Bien sûr, on adore acheter des tissus ! Un jour cependant se pose le problème du recyclage des restes. Pour ma part, je suis rarement à court d’idées pour faire un scrap quilt qui rassemble sans façon des centaines de bouts de tissus disparates, y compris des vêtements, des draps. Mais récemment, une lectrice m’a posé une colle : que faire de blocs orphelins qui n’ont rien en commun ? Elle avait apprécié l’idée de la Voie Lactée dans BeeBook, mais recherche autre chose, car elle a l’habitude de faire beaucoup d’essais de techniques. Je lui ai proposé, sans trop de conviction, d’en faire des pochettes, des coussins… Avez-vous des suggestions ?
Commencer un ouvrage, c’est une excitation et un pari sur notre capacité de le réaliser jusqu’au bout. Mais c’est si long que la motivation peut s’évanouir s’il ne répond pas parfaitement à nos attentes. Selon le tempérament de chacune, il sera fini coûte que coûte, sera mis de côté en attendant ou mis au rancart sans état d’âme, sans doute retaillé ou mis en dos de quilt recomposé. C’est ma tendance. Pour moi, la vie est trop courte pour m’astreindre à finir ce qui ne me plaît plus assez pour y consacrer encore du temps.
J’accepte de laisser tomber un ouvrage s’il ne m’apporte plus de joie.
Les quilts anciens se vendent très bien aux USA. Les Américains ont la possibilité d’en acheter à des prix très raisonnables. Il doit s’en vendre des dizaines, voire des centaines par jour à travers les USA, car on le sait bien :
Un lit n’est un vrai lit qu’avec un quilt dessus !
On peut en acheter chez des antiquaires en boutique ou en ligne, dans presque toutes les brocantes, ou bien sur le site d’Hannah, Stitched and Found qui, année après année, confirme son succès. Vous pouvez lire l’article où je vous la présentais il y a un an et demi.Depuis, elle a un second enfant, encore tout bébé, et des centaines de nouveaux quilts qu’elle montre sur Instagram et qui sont vendus parfois très vite…
Hannah et ses quilts : trouvailles dans les vide-greniers et brocantes, réhabilitation et revente sur son site.
En France, beaucoup n’apprécient pas la valeur d’un quilt. Ils n’en ont pas la culture. En conséquence, voici ce qui peut arriver :
Ça me fend le cœur ! Une photo-choc pas prise à Marseille par Marius, mais à Toulouse la semaine dernière. J’espère qu’aucune de mes amies quilteuses toulousaines ne reconnaîtra un cadeau fait naguère…
Certains quilts anciens sont en parfait état, d’autres sont partiellement usagés. Sur Instagram défilent les tendances qui se font et défont à la vitesse de l’éclair et une des dernières bonnes idées est d’utiliser des quilts anciens pour en faire… des vestes d’hiver !
La recette : on prend un quilt, un patron de veste, on taille dans les portions de quilts bien conservées, on assemble… et on porte la veste, parée pour les frimas ! Bon, il faut être bonne couturière, certaines vestes ne font pas envie…
Non, pas de photo de veste loupée, j’ai un minimum de compassion pour les ratages !
Dans la Ruche, nous sommes toujours amoureuses de la veste de Kristine, qu’elle a faite à partir de fat quarters de chez Neelam, avec un tissu déjà matelassé acheté au mètre (qu’on voit à l’intérieur de la veste), un gros grain noir et des brandebourgs :
Au Loto des 30 ans de France Patchwork à Balma (31), nous avions disposé, à droite de la scène, le quilt des 30 ans fait par la Délégation, la veste de Kristine et un petit sac, le tout en tissus Neelam. Nous, on adore !Dès qu’il fait frisquet ❄, Kristine arrive le vendredi à la Ruche avec sa veste. On espère toujours vaguement qu’elle l’oublie, mais non 🙃
Quant à Caroline, une amie de Kristine, elle a acheté une veste indienne qui lui a tapé dans l’œil :
Le charme du patchwork en veste, un grand classique de vestes made in India qu’on trouve dans des magasins exotiques ou sur certains marchés de plein vent. Celle-ci est particulièrement jolie !
Faire des vestes à partir d’un quilt ancien, c’est le pari de plusieurs jeunes stylistes cette année 2020, et les clients sont là ! La semaine dernière, on pouvait voir notre cher Roderick Kiracofe, collectionneur de quilts et auteur de plusieurs livres essentiels sur le patchwork, porter sa nouvelle veste faite par Reclaimed Fabric :
Très chic Roderick ! (photo Instagram @roderick752)
C’est devenu un véritable phénomène de mode, que le New-York Times a décortiqué dans un article voilà 15 jours. En prêt-à-porter ou même en haute-couture, on avait déjà vu des vêtements rappelant le patchwork traditionnel. Mais la mode actuelle est d’utiliser de vrais quilts anciens, ceux qu’on trouve encore en nombre dans les vide-greniers et dans presque chaque famille, et de tailler dedans. Sacrilège ? Pillage de l’héritage des grands-mères ? Y a-t-il un risque de couper dans de beaux quilts qui pourraient avoir leur place dans un Musée ? La réponse de la styliste Rebecca Wright est qu’elle ne prend que des quilts à sauver de la poubelle. Ainsi, la démarche a un sens, c’est une réhabilitation de matière première, un recyclage malin. Mode éphémère ? On verra bien ! Mais si la veste est bien faite, elle durera de longues années. Elle changera peut-être de propriétaire, mais elle continuera de tenir une personne au chaud. D’autre part, la demande de vestes est si forte qu’on commence à faire faire des quilts à Haïti (main d’œuvre bon marché) avec des tissus vintage POUR en faire des vestes… Un vrai phénomène de mode, je vous le disais bien !
La plupart des plus belles vestes en quilt vues sur Instagram proviennent du même compte @psychic.outlaw, même si l’offre est très variée. Rebecca Wright, qui aime les bandanas, les quilts et les vêtements un peu fous, a créé l’année dernière sa société Psychic Outlaw et a embauché cette année 13 personnes. Outre de formidables robes d’été en bandanas, elle peut vous faire une veste à partir d’un de vos quilts, ou d’un de sa collection. Vous n’imaginez sans doute pas ce que cela peut rendre, alors voici des photos !
Voici Rebecca Wright, la jeune modiste texane avec une de ses créations en bandanas.Psychic Outlaw – Star of TexasPsychic Outlaw – Anneaux de mariagePsychic Outlaw – Points de croixPsychic Outlaw – PinwheelPsychic Outlaw – Assiette de Dresde ensoleilléePsychic Outlaw – Étoiles à 8 pointesPsychic Outlaw – Kansas TroublePsychic Outlaw – Calico StarburstPsychic Outlaw – Ranch StylePsychic Outlaw – Confetti
C’est un petit aperçu de ses créations. Chaque veste est évidemment une pièce unique.
Faire une veste à partir de blocs orphelins, voilà qui peut séduire ma correspondante, c’est aussi une idée pour des tops pas finis, en ne quiltant que les parties utiles pour la veste. Osons les vêtements qui se remarquent, les couleurs qui claquent, les recyclages innovants sans nécessairement tailler dans nos plus beaux quilts !!!… Et ne donnons pas l’excuse de notre âge, au contraire restons jeunes grâce à notre allure unique !