Vous souvenez-vous du Projet 70 273 ?

J’ai eu connaissance du 70,273 Project sur le blog de Cécile de Patchwork Inspirations qui, la première en Europe, écrivit sur ce projet américain singulier, touchant, dérangeant pour certains, qui veut rendre hommage à des victimes bien particulières des Nazis. Après une semaine à me renseigner, j’ai contribué à lancer ce projet en France et cela essaimé en Europe.

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Jumelage et lanternes chez Vervi’Patch

Vervi’Patch est le club de patchwork de Verviers, une ville francophone belge du côté de Liège, proche à la fois de l’Allemagne, du Luxembourg et des Pays-Bas… et la France n’est pas bien loin. Jacqueline Baikry a créé ce club en 2008, après avoir appris le patchwork dans un club à Sprimont, avec la talentueuse Paulette Gilson. Jacqueline anime son groupe avec beaucoup d’ouverture d’esprit. Je la remercie de lire la Ruche des Quilteuses et d’avoir participé à la Saga de Lucinda !

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Il y a quatre-vingts ans…

À la marge de la torpeur estivale et de l’enthousiasme olympique, ce mois d’août voit fleurir nombre de commémorations, rappelant qu’il y a 80 ans, on relevait la tête, avec l’espoir, enfin, de sortir de la 2nde Guerre Mondiale.

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En visite à Lacaze (81)

J’avais prévenu Cécile Milhau : cette année, en raison d’un projet particulier, je ne pourrais pas organiser une exposition à Lacaze avec mes amies de la Ruche… Mais depuis deux ans, nous étions d’accord sur la personne à exposer au Château en 2024 : Michelle Braun, infatigable exploratrice de nos arts textiles.

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Notre amitié est écrite dans les étoiles

Ce mardi était prévu morose, ou plutôt stressant. De quelques coups de baguette magique de mes sœurs de sang et de cœur, c’est devenu une journée quasi féerique…

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En Occitanie : ARTPELHOT 2023/2

Du château de Lacaze, faisons un saut de puce, allons au Temple ! Ici La Canopée est invitée, un mot qui ne voulait pas dire grand chose naguère. C’est la partie supérieure de la forêt, celles qui est soumise à la lumière du soleil. En pays vallonné, on a toujours pu voir ce spectacle en montant en altitude, ce moutonnement de verdure est spectaculaire. Mais en plaine, c’est une vision que seuls les oiseaux avaient le privilège de voir, avant l’arrivée de divers moyens de transports qui nous transportent dans les airs… Terme d’abord utilisé pour les forêts tropicales, il fait sa vie en élargissant son domaine. Nous avons accepté tous les quilts nous racontant la forêt, les arbres, les feuilles… et le résultat était à la hauteur de nos attentes !

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Ode au coquelicot

Tout le monde aime les coquelicots ! Ces fleurs reviennent en force dans les champs et attirent le sourire par leur puissance esthétique. C’est parfois le signe d’un arrêt des pesticides, car les céréaliers reconnaissent que ces fleurs attirent les abeilles d’une part, et, par leurs racines pivotantes, favorisent l’infiltration de l’eau et une meilleure aération ; mais parfois aussi il s’agit non pas d’un retrait des pesticides, mais de la résistance des coquelicots aux armes chimiques

Quoi qu’il en soit, c’est la fleur préférée de Cécile Milhau qui aime en semer un peu partout dans ses œuvres textiles.

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Des blasons pour Réalmont

Réalmont est une ville moyenne du Tarn, moyenne par sa population (3 500 environ), que beaucoup ne connaissent que superficiellement ; la route entre Albi et Castres, très fréquentée, passe en plein milieu. Dans ces conditions, on loupe ce qui fait le charme de cette bourgade, sa ravissante place, malheureusement trop souvent encombrée de voitures (ah les bagnoles… indispensables mais encombrantes !) :

Place de Réalmont, charmante petite ville du Tarn

Son origine

Il y a 750 ans, le 12 mars 1272, fut fondée la bastide de Réalmont (sous le roi Philippe le Hardi), sur des terres récupérées d’un riche seigneur, bien commodément accusé d’hérésie (pauvres Cathares). Une fois la forêt rasée, la bastide peut être construite, pour regrouper les défenseurs de la foi catholique et du pouvoir royal. D’ailleurs, contrairement à beaucoup d’autres bastides de la région, l’église se trouve sur la place (comme à St-Nicolas-de-la-Grave). Les arcades, les maisons à encorbellement donnent tout le charme pittoresque à Réalmont.

Aujourd’hui

Malgré la route qui la traverse, c’est une ville très agréable, avec de nombreux commerçants – à l’heure où les boutiques ont du mal à survivre, cela se remarque – et 49 associations, entretenant la qualité des liens sociaux. Et Réalmont est pour moi surtout connue pour son club de patchwork, joliment appelé La Courtepointe ! C’est le vivier des quilteuses qui travaillent dur pour que la fête soit belle tous les ans non loin de là à Lacaze, avec ARTPELHOT.

Pour les 750 ans de la ville, les quilteuses se sont employées à créer 15 blasons de la ville pour mieux la décorer lors des festivités à venir !

Blason de la ville de Réalmont (81), décrit ainsi : De gueules à l’arbre posé sur un mont d’argent, au chef cousu d’azur chargé de trois fleurs de lys d’or.

Quelle aubaine d’avoir un arbre majestueux sur le blason ! Les quilteuses s’en sont donné à cœur joie, interprétant l’arbre comme elles le sentaient.

Chaque blason mesure 60 cm de côté. On voit que l’espace créatif, l’Arbre, a inspiré nos amies ! Crédits Photos : Olivier Lehmuller ©

Samedi dernier, c’était la remise officielle des blasons au Maire et à une belle délégation locale, ainsi qu’un journaliste.

Bravo à toutes ! Crédits Photos : Olivier Lehmuller ©

Et aujourd’hui le club a bien légitimement les honneurs d’un réseau d’actualités locales. Tarn me Up (un drôle de nom, peut-être inspiré du tube des Rolling Stones Start me Up ?) en a fait un article très sympa et respectueux du travail des volontaires. Merci à Olivier Lehmuller pour cet article : https://tarnmeup.fr/realmont-des-blasons-en-patchwork-pour-la-fete-de-la-bastide/ .

Allez, je suis sympa, je vais vous mettre en tête cette chanson de notre jeunesse pour la journée (on peut faire sa gym avec Mick Jagger et avoir une pensée pour Charlie Watts) :

Tube de 1981, oui nous étions bien jeunes alors !

Rock’n rollement Vôtre,
Katell

Rappelez-vous, ce blason géant fait en commun pour Lacaze, blocs faits par le Patch d’Oc et montage à La Courtepointe… C’est encore et toujours une idée de Cécile, toujours rock’n’roll !

ARTPELHOT et Quilts météo

De la nouveauté à Lacaze

Femmes et hommes de Lacaze sont d’authentiques éveilleurs, ils protègent les aspects traditionnels de leur terroir tout en favorisant l’installation des jeunes dans le village, pour cette Renaissance du XXIe siècle. C’est aussi une histoire entre copains, entre bénévoles des Amis du Château de Lacaze. Au fil des années, l’Association tout comme la Municipalité se réjouissent toujours plus des apports de Cécile Milhau qui réussit à faire venir des artistes de tous horizons, année après année. Mais comme des merles moqueurs, au lieu de parler des œuvres d’art textiles, ils chantent avec l’accent local – plus qu’ils ne parlent – au sujet de Cécile et ses pelhots, ses chiffons, ses guenilles… Pelhot est le mot le plus péjoratif qui existe en Occitan pour parler de tissus ! Mais ces taquineries viennent de ces personnes aux paroles un peu rugueuses pour mieux cacher leur sensibilité et leur gentillesse…

ART + PELHOT = ARTPELHOT
du patchwork, de la broderie, des arts textiles…

Alors c’est décidé, les festivités d’arts textiles à Lacaze et les environs, organisées par Les Amis du Château de Lacaze, s’appellent désormais ARTPELHOT ! Je le prononce arpéliotte 🙃. Il faudra nous y faire, c’est ainsi 😁. Le blog, hébergé par Les Amis du Château, a vu le jour, c’est par ici : ARTPELHOT. Vous y trouverez les nouvelles des expositions à venir, les découvertes artistiques locales, mais aussi d’ores et déjà les archives de manifestations passées.

Ce merveilleux château Renaissance, construit au pied de la rivière du Gijou, lové dans un cirque montagneux au nord de la Montagne Noire, est dédié aux Arts tout au long de l’année.

ARTPELHOT 2022 et quilts-météo

Les quilts météo vivent leur vie, des quilteuses s’enthousiasment toujours pour ce projet pour la troisième année… Cela augure bien d’autres belles expositions de quilts-météo en France ! Et depuis l’exposition au Carrefour Européen du Patchwork, nos amies allemandes fourmillent d’idées pour faire un Temperature Quilt (le terme anglais, que j’ai préféré traduire pour nous).

Le groupe Facebook reste très actif et toujours aussi sympathique. Nous voyons en ce moment à la fois des quilts 2020 tout juste finis, mais aussi de la cuvée 2021 et, oh joie, de nombreux blocs 2022 ! En voici un aperçu :

Kata Dressmaker
Bribri Barry
Sylvette Bigattin
Son double au point de croix ! Sylvette Bigattin
Martine Naffzger
Cécile Dée
Chantal Ricq
Marie-Odile Prevost, récidiviste très créative !
Elsa Boissier, 2003 !
Je ne compte plus les quilts-météo de notre chère Elsa… Suivie de près par Muriel, Agnès… Les Reines des quilts-météo, qui mettent avec Sophie une ambiance formidable dans le groupe !

Ci-dessus, les premiers pas de quelques quilts-météo 2022 : Audrey Saint-Requier, Maïrrhus la Bretonne, Sylvie Gobert qui suit Danielle Carré (elle aussi Bretonne) avec sa brillante idée de comparer la météo (avec les précipitations !) dans diverses régions de France. Ah que j’aime cette émulation !

C’est prévu, ARTPELHOT dédiera le Temple de Lacaze aux quilts-météo fin juin 2022. C’est un vrai privilège que d’exposer dans ce village dédié aux arts. Nous aurons une nouvelle sélection avec juste 2 ou 3 quilts déjà exposés en 2021. Je lancerai les inscriptions sur ce blog et sur le groupe privé Facebook en mars prochain, de même pour d’autres quilts-météo qui seront, eux, exposés à Paris tout le mois de juillet grâce à Sophie.

La vie est une météo imprévisible.
Claude Lelouch

Le programme estival d’ARTPELHOT 2022 est donc, au Château de fin juin à fin juillet, une exposition des artistes Marie-Christine Hourdebaigt et Dimitri Vontzos, qui nous promettent de belles surprises. Le dernier week-end de juin, les 25-26, ce sera la fête à Lacaze avec, outre l’exposition du Château, les quilts-météo au Temple et l’exposition inédite Éveil de la Ruche des Quilteuses à l’Église.

Vive le monde des arts textiles !
Katell

Des quilts pour un peu de joie

On perd un temps précieux pour traiter l’urgence du dérèglement climatique. Cet été, les catastrophes se multiplient dans le monde (trop de feux trop d’eaux), le plus récent étant dans le Var. On ne peut même pas parler de crise climatique, car une crise a un début, un pic et une fin, qui parfois sert de tremplin, d’opportunité pour avancer (j’espère qu’on peut dire la crise du Covid…), alors que pour ce changement de climat, c’est, semble-t-il, un phénomène qui ne fait que s’aggraver.

Dans un de mes quilts, j’ai brodé le mot « crise » en chinois. La première partie de l’idéogramme désigne le temps du danger, la seconde, le temps de l’opportunité. Vivre une crise, c’est voir et évaluer le danger, sans doute accepter le changement qui est dans la nature de la vie, puis saisir l’occasion pour évoluer positivement.

Nous sommes très intelligents et nous apprenons bien les leçons, nous les humains. Sauf, apparemment, pour la mutation climatique. Où est le fameux principe de précaution dont on nous rebat les oreilles pour d’autres sujets ?

Pourquoi est-ce si difficile ? Pourquoi n’essaie-t-on même pas de sauver sa peau ni celle de ses enfants ? Un scientifique apporte une réponse originale qui met en lumière le fonctionnement du striatum, dans notre cerveau – Extrait du résumé de l’éditeur :

Au cœur de notre cerveau, un petit organe appelé striatum régit depuis l’apparition de l’espèce nos comportements.  Il a habitué le cerveau humain à poursuivre 5 objectifs qui ont pour but la survie de l’espèce : manger, se reproduire, acquérir du pouvoir, étendre son territoire, s’imposer face à autrui. Le problème est que le striatum est aux commandes d’un cerveau toujours plus performant (l’homme s‘est bien imposé comme le mammifère dominant de la planète) et  réclame toujours plus de récompenses pour son action. Tel un drogué, il ne peut discipliner sa tendance à l’excès. À aucun moment, il ne cherche à se limiter.
Hier notre cerveau était notre allié, il nous a fait triompher de la nature. Aujourd’hui il est en passe de devenir notre pire ennemi.
 

Extrait de l’album Urgence Climatique, Scénario : Ivar Ekeland – Dessin : Étienne Lécroart
chez Casterman

Si l’analyse dans Le Bug Humain de Sébastien Bohler est convaincante et documentée, je reste sur une certaine réserve : tout mettre sur le dos de la biologie et du consommateur occidental conditionné par la publicité, c’est laisser tranquilles politiques et grands décideurs qui, eux, ont un pouvoir décisionnel bien plus déterminant. Et ne les excusons pas de se laisser mener, eux aussi, par leur striatum !… Il faudra bien oser, très vite, mettre en œuvre des principes déjà connus, moins, moins loin mais mieux, pour certains aspects de notre vie comme la production et la consommation, faire une place majeure aux esprits créatifs qui pensent hors cadre, ceux qui sont capables d’innovations, ceux qui vont trouver des solutions aux problèmes laissés par l’économie de surconsommation. Et avant chaque décision, il faudra avoir la clairvoyance et la sagesse de peser les multiples conséquences.

Changer les mécanismes de l’économie est un sacré défi ; or les hommes aiment ça : plus vite, plus haut, plus fort – ensemble* est à promouvoir, mais avec d’autres buts prioritaires que les gains financiers. La promotion de domaines épanouissants (entraide, transmission des savoirs, activités physiques, intellectuelles, culturelles, artistiques) doit aussi devenir une mission. Vivre heureux sans poursuivre la destruction de la nature, c’est possible si tout le monde s’y met avec conviction… Maintenant !!
*devise olympique : elle incite à donner le meilleur de soi-même et vivre ce dépassement comme une victoire, même si on n’est pas premier (d’où la phrase « l’important, c’est de participer »). Le mot ensemble a été ajouté le 20 juillet 2021 pour renforcer le principe de solidarité, la nouvelle devise latine est donc désormais Citius, Altius, Fortius – Communiter.

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La grande erreur de notre temps a été de pencher,
je dis même de courber,
l’esprit des hommes vers la recherche du bien matériel.
Victor Hugo

Je suis admirative de la lucidité de Victor Hugo. Dans le début de la grande période de foi dans le progrès, il avait la clairvoyance de deviner déjà que la course à la consommation dévoierait notre qualité de vie. En effet, ce n’est pas parce qu’on est capable, techniquement, de faire quelque chose que c’est humainement souhaitable. Cela doit passer par les filtres de la pertinence et de la conscience des conséquences.

Nous aspirons à un monde meilleur, le suivant sera nécessairement plus sobre, ce qui ne veut pas dire plus triste – cela rappelle la sobriété heureuse, expression de Pierre Rabhi. A nous de le construire en utilisant différemment nos capacités, de tenir compte des qualités humaines valorisées depuis toujours chez les peuples premiers – il reste environ 500 millions d’individus – ils sont la mémoire de ce que furent nos ancêtres.

Chez les peuples premiers, on économise pour préserver et pour partager. Dans notre société occidentale, on économise pour dépenser et accumuler.
N. Hulot & F. Lenoir, D’un Monde à l’Autre

Faut-il rétrogresser ? Personne n’envisage sérieusement de revenir à l’âge des cavernes ni de la bougie. Quand on y pense, ce fut prodigieux d’avoir pu imaginer les diverses utilisations du pétrole, symbole des innovations du XXe siècle, quelle effervescence ! Il faut cependant à l’évidence revenir sur l’exploitation brutale des ressources de la Terre, pourvoyeuse d’énergies non renouvelables qui polluent ; le chemin pris par l’Occident n’était pas le bon et c’est un problème vertigineux, d’autant plus que notre style de vie continue d’être malgré tout un modèle dans le monde. Une immense réinitialisation de nos façons de vivre et de penser est à faire, et vite. Nous humains, occidentaux, avons oublié que nos vies sont inséparables d’un équilibre fragile de la Terre, qui continuera de tourner avec ou sans nous. Et au-delà de l’équilibre, si tout entre en résonnance, nous atteindrons une belle harmonie. Harmonie, Hozho, c’est le mot-clé chez les Navajos, c’est le parfait équilibre à rechercher et entretenir entre l’individu et le monde.

Mettre tout en équilibre, c‘est bien ; mettre tout en harmonie, c‘est mieux.
Victor Hugo, Quatre-vingt-treize, 1874

Je fais un rêve qui revient souvent. On est dans une maison, il y a une fête, on mange. Et puis, tout à coup, je sens la fumée. Je dis : « Il y a le feu ! » Je regarde autour de moi et je vois que personne ne réagit. Je m’alarme : « C’est grave, la maison flambe et personne ne réagit. » Comme disait Jacques Chirac, il ne faut pas cesser de dire aux gens que la maison brûle, même si pour le moment ils continuent de regarder ailleurs.
Hubert Reeves, entretiens avec Sophie Lhuillier

Et si on s’habituait à remplacer le mot humain par terrien, pour ne pas oublier ce lien indéfectible ?
La Terre est notre Mère et notre Maison !
Ktl

Irrésistiblement je pense à Starmania, l’opéra-rock de Michel Berger et Luc Plamondon, un sujet de science-fiction de 1979, avec la chanson SOS d’un terrien en détresse… Si vous souhaitez comprendre son histoire ou vous rafraîchir la mémoire au-delà des tubes, vous pouvez lire cet article des Cultivores.

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Les Unes anglophones titrent toutes sur l’image du « Code Rouge » après le rapport du GIEC-ONU du 9 août dernier

Chez des artistes textiles américaines, je vois émerger des œuvres exprimant le Code Red for Humanity, un Code Rouge pour l’Humanité, depuis le rapport alarmant aux Nations Unies sur les effets des activités humaines sur le climat le 9 août dernier. Car hélas on ne peut plus dire que les épisodes dramatiques successifs font partie des aléas de la météo, mais ils sont bien des manifestations d’un climat plus extrême.

Barbara se demande : ma fille a 16 ans, que va-t-il lui arriver dans 16 ans ? Et que la vie a déjà changé en 16 ans… L’inquiétude monte @yr_resting_stitchface
Un mouchoir partiellement brûlé sur fond rouge, la citation d’une infirmière qui protestait contre les incinérations produisant des dioxines dans l’Ohio en 1997 – Beth Eltinge @betheltinge

Ce Code Rouge sera-t-il plus efficace que les avertissements précédents ? Je l’espère, je le crois, car l’appel à une Révolution Verte est trop zen, trop cool et semble optionnelle, le vert symbolise le droit de passer, que tout va bien…

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Personne n’a oublié les feux d’Australie en janvier 2020, qui donna lieu à l’envoi de plus de 15 000 blocs d’arbres pour faire des quilts aux sinistrés ! Un évènement qui comptera dans l’Histoire des quilts. Les quelque 750 quilts sont en cours de réalisation et leur but est de les distribuer aux sinistrés pour Noël. Les quilteuses australiennes font parfois face à de la lassitude et aux difficultés multiples exacerbées par les conditions sanitaires, mais elles continuent vaillamment à assembler les blocs, les quilter… Un appel aux donations leur permet de faire face aux achats des molletons et diverses fournitures, l’excédent éventuel sera reversé à la Croix Rouge. Quel engagement de leur part ! En France nous avions envoyé un bon nombre d’arbres, et nous avions également participé en grand nombre aux quilts pour le Japon, aux blocs de maisons pour Paradise (Californie)…

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En France, à l’automne dernier, c’est dans les vallées de la Roya et de la Vésubie (06) que le désarroi des habitants nous a émus. Malgré les difficultés dues au covid, plusieurs groupes ont fait un ou plusieurs quilts à offrir aux familles qui ont tout perdu. Annie la Tulipe a été moteur dans ce projet et vous pouvez aussi lire l’émotion de la Marmotte Rousse et ses amies ; ici dans la Ruche, nous avons fait un quilt avec une harmonie rouge, pour envoyer un peu de gaieté. J’en avait fait une petite série de photos à Cologne dans le Gers, fin mars, quand Kristine venait tout juste de terminer le matelassage (un beau matelassage en forme de dahlias) :

Au dos du quilt, j’avais mis les blocs un peu trop grands et divers coupons restants. Le top est d’après un modèle gratuit de Bonnie Hunter, Voyages scrappy autour du Monde, avec des chemins blancs qui sont les diagonales des blocs. Nous l’avons intitulé Chemins de l’Amitié. Je l’enverrai à Danielle début septembre, la délégation FP06 se chargera de faire parvenir ces dons à qui en a le plus besoin. Merci à elles.

Étiquette créée et brodée par Bee Kristine
La voici mise en place, bien intégrée dans le patchwork du dos.

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Tant de drames sont survenus dernièrement qu’on ne pourra pas fournir des quilts pour chaque catastrophe climatique, sans compter les drames naturels (séisme à Haïti), ceux causés par la folie des hommes (Afghanistan)… Mais chaque organisation sérieuse pour une cause aura notre écoute.

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En ce qui concerne les graves inondations tout près de chez nous à la mi-juillet (Belgique et Allemagne), Cécile Milhau s’est mise à assembler des blocs faits par les quilteuses de la Courtepointe (Réalmont, Tarn) lors du premier confinement : des blocs 9-patch de 15 x 15 cm en scraps. Faits pour garder le moral et un lien, faits pour servir un jour… Quand tous les blocs seront assemblés et les quilts terminés, ils partiront en Belgique, où leurs amies correspondantes de Verviers se chargeront de la distribution sur place. Bravo les Courtepointières !

Voilà donc comment nous espérons à chaque fois adoucir la peine de ceux qui ont tout perdu dans des drames. Les tissus ont, dans leurs fibres, l’expression de notre solidarité, notre émoi, notre compassion, et par leurs mises en formes, j’y vois une transmission de joie à partager, un espoir pour recommencer une vie.

Le premier jour du confinement, une courtepointière fit ce bloc… Résilience, malgré tout !

A bientôt, chers Terriennes et Terriens, prenez soin de vous et de vos proches,
Katell