Sacrés tissus, premiers blocs

Publié le par Katell Renon

Nos tissus sont sacrés, impossible de jeter quoi que ce soit qui puisse trouver sa place dans un quilt ! Alors voici mon petit jeu depuis plusieurs jours : déplier mes tissus plus ou moins bien rangés par style (repros, batiks, Neelam, japonais bleus, japonais imprimés, unis, etc. ont leurs propres tiroirs ou cartons) ou par couleur. Les replier après les avoir toilettés, en ne gardant que des rectangles ou carrés de dimension « correcte »… Avec les chutes, avec les pièces trop petites, je m’amuse !

Dans l’article précédent, vous avez vu mon inspiration, les Roman Stripes, un modèle qu’on retrouve partout, chez les Amish mais plus particulièrement chez les Afro-Américaines et dans les quilts humbles et populaires. Quoi de mieux pour utiliser la moindre petite bande ? Comme la plupart de ces quilteuses, j’ai choisi de faire ces blocs sur fondation. Voici quelques blocs parmi mes premiers, un vrai méli-mélo de styles qui, j’en suis sûre, finiront par s’harmoniser tous ensemble :

Ici une quasi-totalité de tissus achetés pour le patchwork, mais çà et là il y a des chemises, des draps, et un certain nombre de tissus qu’on m’a offerts au fil des ans. Alors je revisite aussi beaucoup de souvenirs…

Première tâche, préparer la fondation. On peut utiliser des feuilles de papier, mais les enlever après couture est une vraie corvée. Alors j’ai cherché tous les tissus fins sans particularité esthétique, et j’ai trouvé : deux taies d’oreiller toutes fines à force d’avoir été lavées, un bout de drap usagé, et surtout un sac d’échantillons de tissus de mouchoirs et de chemises ! J’ai enlevé tout ce qui est en seersucker (ce tissu à la mode il y a 30 ans dispensait du repassage) et ceux qui contiennent du lycra. J’ai déchiqueté ces échantillons, pour les donner à une amie qui récupère toutes les miettes de tissus pour remplir un grand coussin (ou je ne sais trop quoi, à vrai dire !). Tous les autres sont coupés en carrés.

Quelle dimension choisir pour un carré ? Ni trop grand ni trop petit, je choisis 10 cm. Mais après la couture des premiers blocs, j’ai décidé de couper les fondations suivantes à 10,5 cm afin de pouvoir mieux équerrer à 10 cm pile après couture des bandes.

Un tas de carrés de fondation, surtout des draps (comme le premier) et des chemises

Pour faire un bloc : prendre une fondation, y poser une bande sur la diagonale : elle doit faire 15 cm de long, environ 3 cm de large (ordre de grandeur très souple), posée endroit visible. Il est ensuite simple de coudre de part et d’autre des bandes plus petites et remplir ainsi toute la fondation. Chaque bande est mise d’abord endroit encontre endroit, cousue, puis ouverte. Cas particulier : si le tissu de fondation est joli, on peut le laisser visible en diagonale ! Voici la 1ère bande cousue en gardant la diagonale en tissu de fondation, puis le bloc entier prêt à être équerré, enfin le bloc fini, avec le tissu de fond discrètement visible :

Une fois rôdée, j’ai souvent travaillé 4 à 10 blocs à la fois, avec la même gamme de tissus. Ainsi les coutures se font à la chaîne, bande après bande. Parallèlement, je range mes tissus restants, quel bonheur !

Voici des blocs travaillés en série, tous différents mais avec un air de famille. J’ai choisi de ne pas faire de bandes régulières ni parallèles, sinon ce ne serait pas « moi » !

Petite astuce : utilisant le cutter de manière très intensive, je coupe les petites bandes et équerre sur une mini-planche qui coûte moins cher que la plus grande. De plus, je peux la tourner pour faciliter l’équerrage. Le top est bien sûr d’avoir une planche carrée pivotante, mais elle est plus onéreuse !!

Petite planche, petite règle pour de petits blocs.

Avec mes 110 premiers blocs, j’ai fait des essais de mise en scène en tournant les blocs sur eux-mêmes : tous dans la même direction, en chevrons, en losanges.

J’ai retenu la mise en losanges. La mise en place est un jeu de couleurs que j’adore ! Quand je suis arrivée à environ 130 blocs, j’ai décidé d’assembler quelques pavés, non seulement pour le plaisir, mais surtout pour ne pas avoir les 400 à coudre d’un coup ! Là encore, des décisions à prendre : quelle marge de couture ? Comment repasser ?

Voici le dos, vous voyez ici la variété des tissus de fondation. J’ai décidé d’ouvrir les coutures et de coudre avec une marge de quilteuse (mon pied de biche de 1/4 inch, ce qui fait avec l’épaisseur 7 mm bien tassé). Le carré visible sera donc de 8,5 cm à peine. Pour les marges de couture, j’utilise une centrale vapeur afin que ces coutures restent en place.

J’ai donc cousu un dégradé qui se retrouvera je ne sais où dans mon top qui évoluera au fil des jours !

Traités couleur après couleur, mes tiroirs vont finir par avoir une belle présentation, mais je n’ai pas l’impression d’avoir moins de tissus ! Je réfléchis donc au prochain scrap-quilt… En attendant, célébrons le Quilting Day !

A vos bouts de tissus !
Sentez-vous libre de suivre ces indications,
ou faire très différent, c’est votre projet,
Katell

72 commentaires sur « Sacrés tissus, premiers blocs »

  3. Très bonne idée ,on a toutes des boites remplies de chutes précieuses.Au club on fait souvent des maniques avec nos petits bouts .

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  6. Vraiment sympa , une idée à retenir. J’ai plusieurs draps en fin de vie et plus de chutes de tissus patchwork qu’il n’en faut. Alors je vais m’y mettre sérieusement . Merci Karel pour cette géniale idée .

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  8. Merci pour tous ces petits orphelins qui fondent une grande famille. Voilà un beau projet pour cet été quand il fera trop chaud …..Blanche

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  10. Génial, et pour la plaque de coupe pivotante, j’avais dans mon placard un plateau à fromage pivotant en bois…j’ai mis par dessus ma plaque de coupe(on peut mettre du double face) et maintenant j’ai une plaque de coupe pivotante…c’est artisanal, il faut que je peaufine mais ça fonctionne…

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      1. Coucou Katell !
        Génial ton idée, ton article et ton partage !
        J adore que la « boîte à bouts » est une destination !
        En parlant de destination peut-être une rencontre à Sitgès?
        Avec plaisir pour moi!
        Bon dimanche
        Fanchon

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        1. Je ne peux pas aller à Sitges cette année… Bon, je vais avoir du temps pour mes tissus !
          Profite bien de l’Espagne ! J’aurai quelques jours de rattrapage en mai ☀️

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    2. Bonjour , vous venez de me donner un idée avec le plateau à fromage qui tourne et qui me sert pas , maintenant je vais faire comme vous pour faire un plan de découpe tournant , merci beaucoup. Bonne journée

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  11. Bonjour
    Connaissez vous la peintre américaine Faith RINGGOLD ?
    Elle peignait sur tissu et faisait faire des cadres en patchwork par sa mere. Il ya une exposition actuellement au musée Picasso de Paris.
    Cordialement

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  12. Bonjour Katell
    Ah mille bravos! J’aime beaucoup la substitution au papier, très écologique. C’est chouette ! Chaque petit geste compte.
    Le résultat sera magnifique….comme toujours bien sûr.
    Merci encore et douce journée.

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    1. Le tissu donne une tenue exemplaire. Je n’ai pas encore décidé pour le quilting, il peut être très simple (un point de croix à chaque intersection ?). Je n’y suis pas encore !

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  13. Tu es toujours pleine de bonnes idées Katell, et le résultat de tes expériences est toujours aussi bluffant. J’aime énormément ce que tu nous présentes aujourd’hui et j’ai hâte de voir terminé ce nouveau quilt.

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    1. J’espère ne pas le laisser trop traîner, mais il y a, comme tu le devine, encore des dizaines d’heures de couture ! Mais les jeux de couleurs me portent… Bonne journée !

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  14. Enfin Katell tu devrais le savoir, nos chutes font des petits dans notre dos… Plus on en utilise et plus il en reste.
    J’aime beaucoup cette façon de les utiliser, mais on dirait que de mon côté je n’ai jamais de bandes parmi mes chutes.
    À très bientôt à Nantes
    Muriel

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    1. C’est toujours notre émerveillement – ou notre agacement certains jours quand plus rien ne va… Cela me rappelle des histoires d’enfants, quand les jouets vivent leur vie dès que les enfants dorment… Mystères de la vie !
      Je coupe beaucoup de mes restes en bandes à vrai dire, pour faire ces petits blocs, mais je peux les utiliser vraiment jusqu’aux miettes.

      À bientôt à Nantes, nous allons nous régaler !

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    1. Il faudra que tu me le montres un jour !
      Gwen Marston avait repris bien des « humble blocks » des quilts populaires… Je ne la mentionne pas très souvent, mais elle m’a inspirée pour toujours… Ces blocs sont souvent en bordure chez elle, c’est gai, c’est « vivant » !

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  18. J’adore et en plus je viens d’apprendre et comprendre un nouveau mot en patchwork
    « fondation »
    Merci Katell 😘

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  20. Bravo katell, joli début. Hâte d admirer le résultat final, je suis certaine que ce patch sera réussi et fera des émules. J ai rarement des bandes dans mes chutes, j espère que ton stock va légèrement diminuer. Curieuse de savoir quel modèle tu choisiras pour le second
    Je t embrasse

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  21. Très réussi ce début. Ça donne envie. L’idée d’utiliser un tissu pour la fondation est sympa. Bonne journée.

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  23. Merci Katell pour cette belle démo pour utiliser nos innombrables chutes…je vais m’y mettre..car mon atelier rétréci de jour en jour… bonne journée et à Nantes…

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  24. Quel plaisir de vous lire quand j’ouvre mon ordi le matin! Le heureux hasard fait que je suis exactement en train de tester des blocs dans cet esprit, inspirés par la canadienne Karen Brown de Just Get It Done Quilts. Mais tellement moins réussis que les vôtres.
    Et j’aime beaucoup l’idée de l’assemblage en chevrons. Au plaisir de vous revoir à Nantes où je vais suivre un cours avec Jane Mac Donald et un avec Gillian Travis.

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  25. bonjour Katell, d’abord je t’envoie toute mon amitié
    voilà une idée que j’avais commencé à réaliser pendant le confinement, en utilisant les conseils de ton livre Bee Book, (les berlingots)
    Nous l’avions ensuite repris avec le club que j’anime pour un patch au profit du Téléthon.
    Et comme toi , je viens de faire un grand tri dans mes tissus, certains partant aux puces de couturières, d’autres que je redécouvre… et plein de chutes à nouveau!!!

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    1. Oui le modèle Berlingots est très sympa ! On laisse pas mal de tissu de fond visible. Toujours une base de quilt du XXe siècle, tendance afro-américaine !
      Tant qu’on a des chutes, on a un atelier vivant 😁

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  27. C’est une belle idée pour utiliser nos tissus, on peut aussi réaliser les blocs sur une fondation de papier, ensuite on peut l’enlever.

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  28. merci pour ces posts toujours très intéressants . Mais une question : pourquoi utiliser une fondation? Ne peut on pas coudre direct en piecé?

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    1. Si bien sûr ! Mais c’est de la tranquillité : d’une part, on voit bien le but (le carré à couvrir). D’autre part, cela stabilise très bien tous ces tissus coupés dans n’importe quel sens. Cela me convient mieux !

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    1. C’est Karen Griska que je connais bien qui tient ce blog, et de nombreuses artistes ont fait des quilts de lisières au cours des 15 dernières années. Quand j’étais déléguée France Patchwork, j’avais demandé aux membres FP31 de travailler les lisières : nous en avions fait une exposition itinérante, La Valisière. Cela me rappelle de merveilleux souvenirs ! On peut voir quelques photos par ici : https://quilteuseforever.com/2015/10/12/le-retour-de-la-valisiere/
      En ce moment, j’ai très envie de jouer de nouveau avec mes lisières !!

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  31. Créative, que dis- je, hyper créative, prolixe, généreuse, Katell est vraiment une personne indispensable dans notre monde de quilteuses. Merci pour toutes ces excellentes idées.

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  33. C’est une excellente idée afin d’épuiser le sac des « petits bouts » étant autodidacte en matière de patchwork je prends toutes les bonnes idées, merci et j’adore le rendu final

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  34. Coucou Katell !
    Génial ton idée, ton article et ton partage !
    J adore que la « boîte à bouts » est une destination !
    En parlant de destination peut-être une rencontre à Sitgès?
    Avec plaisir pour moi!
    Bon dimanche

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  36. Merci Katell pour ce nouvel article passionnant! (de toutes façons tes articles sont toujours passionnants). J’avais déjà essayé il y a quelques années de cela en prenant comme fondation de l’intissé (du rastaquick, je crois…), mais tout à la main; certes, cela reste un peu rigide; avec un tissu léger je viens d’essayer, c’est parfait; mas je viens aussi d’essayer sur de la toile à beurre empesée (j’avais quelques petits morceaux qui traînaient….) et c’est pas mal du tout! d’autant que l’empesage de la toile à beurre partira au premier lavage…ce futur ouvrage va me réconcilier avec la machine….moi qui suis nulle de chez nulle en machine!!! Très joli ton montage en losange et j’ai hâte de voir la suite bien sûr. Encore merci pour le partage. Très belle fin de journée.

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    1. Tes essais sont très intéressants ! La toile à beurre est parfaite pour faire ce genre de patch. Tout tissu fin ne plombe pas trop le résultat, et c’est un travail fort agréable. Si on veut utiliser un tissu très mou, on peut aussi le rigidifier temporairement avec de l’amidon vrai ou synthétique (facile, avec une bombe d’aide au repassage, qu’on achète en supermarché). C’est vraiment l’occasion d’utiliser des tissus usagés, en retrouvant les gestes des quilteuses qui avaient souvent une machine à coudre mais pas de grands moyens.
      Je te souhaite de trouver la joie du travail à la machine, ici on ne peut pas se tromper.

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  39. Nous avons utilisé cette technique au club de patch pour un ouvrage commun.On mélangeait nos bandes.Le résultat: un grand ouvrage gagné à la loterie de notre expo.
    En plus petit j utilise cette méthode directement sur du molleton ignifugé pour réaliser des maniques.
    Merci pour cette idée » printanière « réactualisée.

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  40. Quelle bonne idée! Et le résultat est splendide! Une idée à copier et copier encore!
    J’aime l’idée du « pas parallèle car ce n’est pas toi » car il me semùble que ce n’est pas moi non plus!:-)))
    Bonne fin de semaine et bonne continuation

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