Quatre décennies, quatre oiseaux…

Presque tous les ans, nos amis de Pibrac originaires de l’Aveyron trouvent une bonne raison pour faire la fête, réunissant famille et amis. Cette année, ce sont leurs quarante ans de mariage ! C’était pour moi l’occasion de penser à un petit cadeau-souvenir.

D’abord, je me suis inspirée de leur faire-part, comprenant leur photo de mariage présentée un peu à la manière japonaise, dans un quart de cercle comme ceci (par discrétion, je ne montrerai pas le faire-part) :

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Paul Gauguin utilisa ici une technique de présentation des estampes japonaises pour présenter Marie-Angélique Satre, dite La belle Angèle, une des plus jolies femmes de Pont-Aven. Celle-ci n’apprécia pas du tout son portrait et refusa de le garder !

Une citation attribuée à Saint-Augustin figure aussi sur ce faire-part : La mesure de l’amour est d’aimer sans mesure. Un bon départ, mais ce n’était pas suffisant comme inspiration !

Un retard de ma coiffeuse dans son rendez-vous m’a fait musarder dans un joli magasin adjacent qui vendait des cartes postales. Suivre ses intuitions… Je savais que ce jour-ci était un jour où j’étais à l’écoute : une nuit presque blanche à penser au tableau textile, sans solution encore, mais une envie d’oiseaux, que j’entends si tôt l’été au lever du jour…

Mais oui, j’ai trouvé mon inspiration dans ce magasin (Crayons & Couleurs, Le Perget, Colomiers) avec une carte des éditions du Désastre :

La carte est fort belle et me rappelle un tissu jamais encore utilisé… Je me suis dépêchée de le sortir du tiroir ! Bien sûr, il fera partie de la composition. Il a un discret imprimé doré (collection Uncorked), je vais l’utiliser pour la première fois mais ce ne sera sans doute pas la dernière !

C’est un détail d’une fresque de Giotto, le peintre précurseur de la Renaissance, plus exactement du  Sermon aux Oiseaux de Saint-François, peint dans la basilique d’Assise. J’ai rapidement regardé sur internet, la fresque « me parlait » par sa quiétude, la beauté du fond bleu, la simplicité de l’oiseau blanc… et l’ajout du doré sur la carte répondant au jaune lumineux omniprésent dans l’église de Saint-François d’Assise. Les couleurs sont magnifiques, largement rénovées après le séisme meurtrier de 1997.

Le Saint a, en dépit de son auréole, une attitude profondément naturelle et simple, en symbiose avec la nature.

Je suis fascinée par les synchronicités, le hasard qui fait bien les choses, les coïncidences auxquelles on attribue du sens en assemblant des faits n’ayant aucun rapport officiel. Au moment où je balbutiais dans mon projet, je suis tombée sur un reportage sur Arte… sur la basilique d’Assise et les fresques de Giotto. J’étais sur la bonne voie, je le sentais : turquoise-or-oiseaux-citation-quart de cercle, les ingrédients étaient bien réunis.

J’ai tâtonné pour les silhouettes d’oiseaux, j’en voulais quatre symbolisant les quatre décennies de mariage… J’ai alors fait appel à une styliste qui sait mieux dessiner que moi !! J’ai simplement acheté un patron d’appliqués de Shannon Brinkley en PDF. J’ai un instant pensé utiliser également sa technique d’appliqué crazy, mais je connais mes amis, un tableau plus simple leur convient mieux. Du tissu uni ira ici très bien pour les oiseaux !

Je ne suis pas grande brodeuse, mais j’aime ça ! J’ai bien aimé reproduire la citation et j’ai dessiné la couronne sur une hauteur de 2,5 cm, après quelques tâtonnements ! J’ai utilisé la méthode de la couture sur papier.

Pas tout-à-fait fini : c’est sur la photo que je remarque qu’il manque un accent à Maïté ! L’écriture se fait discrète de loin, mais elle se lit tout de même bien de près, c’est ce que je voulais.

Vient ensuite le collage des oiseaux blancs au moyen de thermocollant double face ; ils étaient un peu trop « nus », j’ai donc brodé leur pourtour au point de tige.

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L’oiseau blanc est appliqué au thermocollant double face et je commence le surlignage de chaque oiseau au point de tige, avec du coton perlé n° 8.

J’ai hésité des jours avant de choisir le quilting à la machine, avec le motif « brume japonaise » présentée dans BeeBook page 141. Ensuite, J’ai quand même décidé de sécuriser l’appliqué thermocollé avec du fil blanc : j’ai suivi les conseils d’Évelyne dans BeeBook pour ses hirondelles (page 51), fil ton sur ton et piqûre avec entraînement (pas au piqué libre).

J’ai choisi un pied de biche avec lequel je peux bien voir autour de l’aiguille (partie en plastique transparent). Je n’ai pas mis le double entraînement pour me laisser plus de précision et souplesse dans le suivi du bord de l’oiseau.

La bordure faite avec une couture mise en attente est une de mes favorites (dans BeeBook technique page 135, photo de cette bordure page 37), je ne m’en lasse pas, elle est en accord avec la maquette japonisante du quart de cercle. Elle est quiltée avec entraînement également, deux lignes droites espacées d’1 cm environ avec une courbe entre les deux, en bougeant simplement le quilt. Essayez, c’est simple !

Ici on voit le quilting de la bordure, ainsique le molleton (du pur coton, c’est ce que je préfère en quilting machine) et le dos en drap blanc ancien… du grenier de la famille de Maïté.
L’accent sur Maïté est ajouté, la bordure invisible posée…

Bien sûr, le panneau offert samedi a atteint son but : faire plaisir !

Bonne rentrée aux enfants, aux parents, aux enseignants…

L’enseignement et l’éducation sont la base pour transformer le monde !

 

La nonentaine heureuse et la vingtaine glorieuse dans le Tarn

Aujourd’hui-même Hugues Aufray, notre troubadour folk, fête ses 90 ans. Sa longue vie est comme un roman, pleine de péripéties, commençant enfant à la santé fragile, à présent Lion fort à la blanche crinière, à qui on commanda déjà en 2007 ses secrets de santé ! C’est un modèle de résilience, « ce qui ne me tue pas me rend plus fort » ainsi que disait Nietzsche. Je ne me rendais pas compte de son âge, et c’est à la suite d’une interview en juillet dernier que j’ai eu la curiosité de lire ce livre, pour mieux le connaître.

J’ai lu attentivement son livre où le chanteur se dévoile avec simplicité. J’aime son authenticité et son ouverture d’esprit. C’est un homme curieux du monde, respectueux des traditions d’autres peuples et de la nature. Il reste optimiste et positif, ça conserve !

Bob Dylan with Hugues Aufray. (Photo by Bertrand Rindoff Petroff/Getty Images)Tout ce que je savais de lui, c’étaient ses chansons à succès qui entraient immédiatement dans notre patrimoine, son amitié avec Bob Dylan, sa passion pour les chevaux et les USA, et je savais aussi qu’il avait passé une partie de sa jeunesse dans le Tarn, à Sorèze. C’est là qu’il fêtera ses 90 ans avec son public… J’en ferai partie ! Mieux le connaître par son livre m’a donné grande envie de participer à cet événement :

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Quand j’étais petite, on disait parfois à mon cousin doué mais oh combien turbulent : « si tu continues, je te mets à Sorèze ! ». A Sorèze, il y avait un pensionnat pas comme les autres, ex-école militaire royale (fermée en 1793), puis école-abbaye dominicaine jusqu’en 1991, où bien sûr la discipline régnait, mais aussi l’épanouissement de l’enfant par le sport et la culture. C’est là que le jeune Hugues découvrit l’équitation et y vécut, malgré des difficultés scolaires, les plus belles années de sa vie au beau milieu de la guerre !

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Sorèze, photo Pascale Walters CDTTarn

L’établissement de Sorèze est devenu musée des tapisseries de Dom Robert, musée de l’Ecole et hôtel-restaurant. Si vous êtes dans la région, une visite s’impose… Et sa prochaine métamorphose viendra peut-être d’Hugues, qui souhaite ardemment y refaire une école, probablement liée à l’équitation…

Curieusement, Hugues Aufray me rappelle à deux titres l’article écrit grâce à mon amie Betty contenant deux sujets hors du commun : le Bennett Junior College de Betty qui n’a pas eu la chance de Sorèze puisqu’à l’abandon, et le mythique Festival de Woodstock il y a pile 50 ans, où Bob Dylan était le grand absent… Ironie suprême, Bob habitait justement à Woodstock même !… Il justifiera son absence par une période difficile (grave accident de moto puis décès de son père et son fils Jesse gravement malade) mais avouera plus tard qu’il était excédé par tous les hippies qui squattaient chez lui à Woodstock… Je me demande d’ailleurs si ce n’est pas à cause du domicile de Bob Dylan à Woodstock qu’on appelle ce concert Woodstock, pour l’éternité, alors qu’il se passa à 75 km de cette petite ville !!

À l’est de Sorèze se trouve une vallée naguère très industrieuse dans le domaine du textile, avec en son centre Labastide-Rouairoux. Un petit groupe autour de Patricia Cathala organise tous les ans un Festival qui prend chaque année de l’ampleur. Pour connaître un peu mieux cette valeureuse équipe, suivez ce lien.

J’y étais le 15 août avec des Bees (mes amies Abeilles) et on peut dire que cette édition des 20 ans fut une fameuse réussite, un enchantement avec la douceur de vivre occitane, des artistes invités tellement disponibles, des rencontres très inattendues (ah Claudine, si contente de t’avoir revue !) et tant d’autres tout aussi chaleureuses ! J’ai pris bien trop peu de photos, mais d’autres l’ont fait pour moi : allez voir les centaines de photos sur Facebook  par Flo Volsul, Les Jolis Instants  par exemple… Quaquie a commencé une série de reportages sur son blog et bientôt d’autres blogs s’en feront aussi l’écho certainement dans les jours qui suivent.

Toute la journée, un air vénitien flottait à la Fête du Fil, donnant une touche féerique :

Chacun souhaite se faire photographier auprès de ces personnages aux somptueux costumes…
… moi aussi : même si ma robe n’a rien de celle d’une princesse, je suis accompagnée d’un prince charmant !
Petites et grandes nous font rêver…

Les masques énigmatiques assurent d’être incognito et s’amuser sans barrière. A Venise dès la Renaissance, la République aristocratique jouait à la démocratie où chacun a les mêmes droits pendant quelques jours par an…

Pour ma part j’ai décidé de ne vous présenter que trois univers, centrés autour de la Méditerranée, même si j’ai des regrets de laisser temporairement de côté tant d’autres beaux artistes…

Tout d’abord, Dimitri Vontzos, qui anima la Journée Nationale de l’Amitié à Vichy en juin dernier pour France Patchwork ; il était à Labastide avec son plus beau chef d’oeuvre, sa fille, tout aussi souriante et sympathique que son père ! Mais j’ai admiré aussi ses créations d’étoles et ses nouvelles broderies, toujours axées sur sa culture méditerranéenne.

Dimitri est un artiste qui sait se renouveler et c’est à chaque fois un plaisir de l’entendre parler de ses inspirations ! Lui et bien d’autres (Pascal Jaouen et les brodeuses comme Monik Paugam avec la broderie glazik de Bretagne et plus généralement nos artistes textiles françaises, si nombreuses à mêler patch & broderie créative…) donnent un élan de créativité avec bien peu de choses : du fil, du tissu, une aiguille… La simplicité des matières premières donne libre cours à l’imagination !

Ensuite, je souhaite vous présenter un autre homme, venu de l’autre côté de la Méditerranée, l’Égyptien Ekramy Al Farouk, un des éminents tentmakers du Caire, ces hommes qui sauvent la tradition des khayamiya, tentures textiles qui offraient un raffinement certain à l’intérieur des tentes des nomades tout en renforçant la protection contre la chaleur, le froid et le vent. Je crois que je ferai un article à leur sujet prochainement, tellement je suis admirative de leur chemin parcouru. Lors de leur précédente exposition, je n’avais pas osé m’offrir la toile dont j’étais tombée amoureuse : je l’ai regrettée, oh combien !

J’ai tellement regretté d’avoir été raisonnable en 2016…

Je n’ai toujours pas succombé à une des plus grandes toiles, mais je me suis tout de même fait un plaisir immense en choisissant des oiseaux de paradis sur fond bleu :

Merci à la photographe, la bénévole bastidienne du stand, Krystyna ! Pour le plaisir, voici d’autres photos du stand, avec une mention spéciale pour l’histoire contenue dans ce quilt qui se lit de droite à gauche, contée avec talent par Krystyna :

« Un jour, un homme arrive à la ville, juché avec son fils sur son âne. On dit de lui : oh quelle honte, pauvre âne, l’homme pourrait marcher quand même ! Le lendemain, le fils est sur l’âne, l’homme marchant à côté. On dit : ah c’est comme ça qu’on élève les enfants, c’est du propre ! Le jour suivant, l’homme est sur l’âne, son enfant marchant à côté. On dit : ben voyons, il se prend pour qui celui-là ? Pauvre enfant ! Le jour suivant, l’homme et l’enfant marchent à côté de l’âne. On dit : ridicule, ils ne profitent même pas de l’âne ! Le dernier jour, l’homme porte l’âne. On dit : ah on avait bien fait de se méfier de lui, il est complètement fou ! Moralité : n’écoute pas le qu’en dira-t-on… »
Une vue des ouvrages exposés : des tableaux rappelant la splendeur des mosaïques symétriques arabo-musulmanes ou leur calligraphie, des harmonies de couleurs toujours réussies, des dessins enrichis par leur culture devenue cosmopolite (certaines ont bénéficié de l’influence des tapisseries de Dom Robert de Sorèze que Ekramy avait vues en 2016 !)
Un des Arbres de Vie féeriques du stand…
… et un détail !

 

Une des splendeurs du stand ! Sans limitation de budget, j’aurais eu du mal à choisir entre ces deux derniers… Étant près de la porte, il y a un contre-jour un peu gênant, mais on voit la beauté de la tenture tout de même…

Terminons par une femme qui a surpris tous les visiteurs, Paule François. Sa matière première est la laine, sa technique est un cadre de bois sur lequel est créé un métier à tisser sur mesure pour chaque création, son inspiration vient de ses propres photos. Elle vécut cinq ans sous le soleil du Maroc et y trouva une inspiration majeure pour ses ouvrages, ses voyages lui inspirent également de très belles scènes, et enfin la côte méditerranéenne française, auprès de laquelle elle vit à présent, lui offre d’autres sources d’inspiration tout aussi lumineuses. Quand on voit un de ses tableaux de loin, on croit voir une photo ou un tableau réaliste, éclatant de couleurs et à la profondeur de champ parfaitement maîtrisée. Quand on s’approche, ce sont de grands points de fils de laine qui font le tableau ! Inutile de dire que ce travail est bien plus long que ne le serait un tableau en peinture… Son art est bien sûr apprécié dans le monde où elle évolue (le monde des galeries d’art), mais trop souvent du bout des lèvres… Ce n’est que du fil… Sa notoriété bondira si elle entre dans le monde de l’art textile où son art sera bien plus apprécié, comme à Labastide-Rouairoux !

Nous avons aussi tendu des laines pour faire des tableautins dans notre enfance, la technique n’est pas franchement nouvelle, mais le résultat de Paule est tout autre (encore bien plus beau que sur mes photos!) :

Merci aux Bastidiens pour cette formidable édition 2019! Terminons en beauté avec quelques vues du Musée du Textile, au cœur de la ville de Labastide-Rouairoux :

 

Douce Nuit, Sainte Nuit…

Les vacances de Noël approchent, mais cette année encore le cœur n’y est pas. La Capitale de Noël a été mortellement touchée. Et pourtant nous devons résister, que l’on soit croyant ou pas c’est une fête traditionnelle de chez nous et surtout la fête des enfants (petits et grands). Alors gardons notre envie de décorer notre maison et répandre les sourires autour de nous, malgré tout.

Nous sommes si nombreuses à avoir aimé les quilts de Jacqueline Morel Elle publia un très beau livre chez Quiltmania mais nous la connaissions depuis des lustres grâce aux quilts publiés dans Marie-Claire Idées (MCI).

Sur un top que je n’ai jamais encore quilté, modèle de Jacqueline Morel, son Petit Monde est à (re)découvrir, édition Quiltmania.

En 2002, Maïté et moi ne nous étions pas encore rencontrées. Pour ma part j’ai admiré ce quilt sur le magazine MCI à sa sortie, en décembre 2002, mais je ne me sentais pas assez bonne en appliqué pour m’y mettre. De son côté, Maïté est entrée en action en 2003, se perfectionnant en appliqué pour pouvoir faire ce style qui lui va comme un gant. Depuis lors, dessin, appliqué et broderie sont des jeux d’enfant pour elle et Maïté crée ses modèles. Il n’est jamais trop tard pour vous le montrer le sien en détails…

Sur les traces du Père Noël, l’original, le très beau quilt de Jacqueline Morel photographié par Christophe Dugied.

Avec minutie Maïté a reproduit ces scènes évocatrices de l’enfance et de la féerie des préparatifs de Noël. Dans sa déjà très grande collection de tissus, majoritairement recyclés de vêtements et de linge de maison, elle a sélectionné tout ce qui pouvait convenir. De son aveu même, elle n’était pas encore assez sûre d’elle pour modifier le modèle à sa guise. Et puis, quand c’est parfait, il ne reste qu’à copier !

Petit Homme pousse une luge qui crisse sur la neige, mais c’est difficile…
Que c’est lourd, un sapin ! On vient juste de le couper dans la forêt.
Dans l’attente de la plus belle nuit de l’année, les enfants ont joué dans la neige et fabriqué un bon gros bonhomme de neige.
Malgré le froid et la nuit qui tombe, on se rend à l’église…
Tiens, un jeune inconnu avec un renne… Que se passe-t-il ?
Ho-ho-ho, mais qui arrive avec un cadeau ?…
C’est la période de l’Avent, pendant laquelle les chorales chantent leurs plus beaux chants au pied du sapin.
Maïté l’a fini à temps, juste avant l’arrivée de sa nombreuse famille… Tiens, le jour de son anniversaire ! L’autre passion de Maïté étant le chant en chorale, on comprend encore mieux son étiquette !
Chaque année, ce quilt sort de sa boîte pour le plus grand plaisir des petits qui grandissent mais aiment se retrouver autour de la décoration raffinée de chez Maïté !
Cette nappe a aussi sa petite histoire que Maïté vous racontera très prochainement.

Une idée du paradis

Chacun a son idée du paradis.

Katsuhiko Sakiyama, ancien directeur japonais d’une maison d’édition de livres de voyage, trouva son paradis un jour de 1986, lors de vacances aux Philippines consacrées à la plongée sous-marine. Une île aux 2 km de plages, vierge de toute pollution, était en vente. Désireux de conserver ce bijou, il l’acheta.

L’interminable plage de sable blanc permet de longues baignades. C’est l’île de Caohagan (ou Khao Hagan), dans un archipel corallien des Philippines.

Cette île était habitée, 330 personnes y vivaient en quasi-autarcie, presque sans monnaie. Les premiers contacts entre les habitants et M. Sakiyama se firent dans la simplicité et un immense respect  commun pour la vie telle qu’elle est organisée dans cette petite île, complètement en symbiose avec la nature. Lui-même évoque la puissance de Kami dans ce lieu privilégié. Kami, c’est l’esprit divin, les forces de la Nature dans la religion shintoïste, base de la mythologie japonaise. Si, d’après les statistiques, les gens de cette île sont parmi les plus pauvres de la planète, ils ne sont certainement pas les plus malheureux. Il y règne une idée simple, vivre heureux en étant une part de la Nature, tout simplement.

Les maisons sont faites avec les matériaux qu’on a sous la main… comme naguère chez nous.

Il ne fallait surtout pas casser cette symbiose, mais il fallait tout de même apporter des possibilités de soins, d’éducation pour la population. De même tout a été fait pour protéger les récifs coralliens, la pérennité de la pêche locale qui nourrit les habitants. Le couple Sakiyama y a fait un remarquable travail de conservation de la nature avec des ONG, en concertation avec la population naturellement.

Le tourisme raisonné est une des ressources de l’île, mais aussi, pour le tiers, la vente de… quilts ! C’est bien sûr la raison de ma présentation de cette île…

A Caohagan, la population est montée à environ 600 personnes parmi lesquelles 120 quiltent 

M. Sakiyama est marié à une styliste et quilteuse, Junko Yoshikowa. J’ai eu le grand honneur de discuter avec eux à Sitges, où étaient exposés de nombreux quilts venus de l’île de Caohagan.

Photo prise par LeeAnn dans d’autres circonstances, car j’ai rencontré ces deux charmantes personnes, Junko Yoshikowa-Sakiyama et Katsuhiko Sakiyama  séparément… A chacun son tour de permanence à Sitges !

Au début dans les années 1990, Junko montra à quelques femmes le travail de patchwork avec des gabarits. Peine perdue, cela n’intéressa pas grand monde. Mais elle avait laissé les tissus et lors d’une autre visite, elle se rendit compte que certaines avaient commencé à couper des formes spontanées issues des modèles qu’elles avaient autour d’elles : les arbres, les fleurs, les poissons, les maisons, les chats, les chiens… Junko les encouragea à poursuivre, les aida techniquement… et les quilts de Caohagan sont nés !

(photo de ce blog)

Chacun de ces quilts est unique au monde, il est fait sans plan ni gabarit et toujours à la main. Seul le biais de finition est cousu à la machine, puis fermé comme nous à la main. La plupart des tissus proviennent de Cebu, la 2e plus grande ville des Philippines (après Manille), lieu d’arrimage de Magellan en 1521.

Ces quilts sont créés artistiquement, avec audace, dans un esprit de représentation de leur environnement, avec un sens naturel d’association des couleurs, tel qu’on l’apprend en observant la nature. Les quilts ne sont pas droits ? Et alors ? La nature est-elle faite de lignes droites ?

Les quilts de l’île Caohagan présentés à Sitges cette année m’ont enthousiasmée. Je n’avais pas eu la chance de voir l’exposition de Nantes en 2012, c’était donc une découverte.

A Caohagan, des hommes quiltent également.
A peine finis, les quilts sont lavés dans l’eau de mer : le sel fixe les couleurs. C’est un geste important, une sorte de baptême du quilt fini. Ensuite ils sont rincés à l’eau claire. On peut laver les quilts de Caohagan à la machine à laver.

Ils m’ont rappelé les quilts afro-américains, si libres, mais aussi les quilts européens et américains du passé, ceux dont parle avec talent Christiane Billard dans Les Nouvelles n°136, celui qui vient de sortir.

Quilt anglais du 19e siècle : la quilteuse (inconnue) y a appliqué tout ce que son imagination lui dictait, avec les tissus qu’elle avait. Musée V&A, Londres.
Ce quilt d’Harriet Power est un important témoignage de la culture afro-américaine. Il a été acheté par le Museum of Fine Arts de Boston. En voici une description détaillée.

Junko et son mari sont devenus les ardents représentants des artistes de cette île, en exposant et vendant les quilts dans le monde entier. A l’exposition de Sitges, j’y ai trouvé mon bonheur, mon mari et moi avons acquis deux quilts présentant chacun un Arbre de Vie, un de mes thèmes préférés. Je serai ravie de les montrer à notre Journée de l’Amitié départementale la semaine prochaine (le 29 mars à Balma, organisé par la délégation France Patchwork 31 et le club de patchwork de Balma). L’un est fait par Narda, l’autre par Akang. Sans les connaître, j’ai tellement envie de les remercier ! Admirer leurs quilts est un pur bonheur. Je réserve la primeur à mes amis de Haute-Garonne, mais promis je les montrerai ensuite sur ce blog ! 

Photo Judy Schwender

Une île où l’on vit simplement tout en faisant des quilts, n’est-ce pas une idée du paradis ?

Les photos sans source sont du site Caohagan.com.

 

Jazz en Comminges et Récup’Art 2017

Tous les ans, une exposition Récup’Art accompagne le festival Jazz en Comminges, dans la ville de Saint-Gaudens (31), au pied des Pyrénées. Et tous les ans, notre amie Hélène Vispé y participe avec talent !

Par ici le programme, tout commence aujourd’hui !

Cette année, blue jeans et tissus africains Wax sont unis pour célébrer la musique et son instrument emblématique, le saxo.

Voici une vue partielle, avec l’étiquette-saxo au dos :

On y aperçoit aussi la variété de blue jeans, couleur idéale pour évoquer le Blues et des boutons de récupération pour les touches de l’instrument de musique.
Tout est appliqué main y compris l’étiquette, quilté main malgré les épaisseurs, brodé au point arrière…

Voici Sax Andy Warhol d’Hélène Vispé.

Un tonnerre d’applaudissements pour notre artiste, mon amie des Filles du Vent de Sud 🙂

 

C’est simple, c’est moderne, c’est… Simply Moderne

A la suite de l’article présentant mes mug rugs aux feuilles appliquées au piqué libre, ou plutôt tapis-thé pour rester en France (merci d’excuser mon anglophilie, pourtant je me soigne, je vous assure), Danièle D. m’a adressé la photo de son quilt qui présente de grandes similitudes techniques :

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Les Libellules, de Dany60, telle qu’elle signe dans les commentaires !

Même procédé : application-collage grâce à du thermocollant, puis surlignage au fil, à la machine à coudre, en mode piqué libre. Ce qui lui a beaucoup plu, c’est la rapidité d’exécution, même si elle s’y est prise à plusieurs fois pour le piqué libre qui ne lui semblait pas assez bien. Pourtant, cette méthode pardonne beaucoup de petits défauts ! Mais quand on est perfectionniste, c’est dur de laisser passer les écarts !

Ce quilt est fait d’après un modèle présenté dans Simply Moderne n° 5. Ce précieux magazine entraîne beaucoup de quilteuses vers des essais de techniques nouvelles. Et si vous voulez des inspirations autres que des feuilles, je peux vous conseiller deux livres :

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D’adorables petits oiseaux dans ce livre !

 

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De petits cottages esquissés nous font voyager au nord-ouest de l’Europe, la Grande-Bretagne, l’Irlande aussi peut-être…

Un coup ou deux de trait noir

Dans le monde de la peinture, une technique picturale est appelée le Cloisonnisme.

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Détail d’un tableau d’Emile Bernard, maître du cloisonnisme

Le cloisonnisme est né grâce à la liberté offerte par l’impressionnisme, alors que techniquement c’est à peu près son contraire. De quoi parle-t-on ? Avant l’impressionnisme, les peintres apprenaient toutes les techniques pour donner une image semblant réelle, avec des fondus et mélanges de couleurs. Avec l’avènement de la photographie qui rendait le réel sur papier – même en noir et blanc – des peintres ont révolutionné leur approche  en juxtaposant des touches de peinture, faisant confiance à notre cerveau pour mixer les couleurs à une certaine distance et donner des impressions de luminosité inédites. L’effervescence à la suite de l’impressionnisme a donné de multiples courants post-impressionnistes hétérogènes comme le pointillisme (chaque touche rendue à sa plus petite expression, le point), le fauvisme et les Nabis (exagération des aplats de couleurs violentes) ou le cloisonnisme.

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Femme à l’ombrelle de Louis Anquetin. Ce peintre est l’initiateur du cloisonnisme ; sa notoriété est cependant bien moindre que d’autres qui l’ont suivi : Emile Bernard, Paul Gauguin, Vincent Van Gogh, Henri de Toulouse-Lautrec et tant d’autres, qui utilisèrent le cloisonnisme un jour ou l’autre…
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Femme au bord de l’eau, Louis Anquetin, 1889.

Tout le monde connaît le cloisonnisme, sans pour autant utiliser ce mot. Visuellement, on le retrouve dans beaucoup d’arts et artisanats : la mosaïque, la marqueterie, le vitrail, mais aussi les estampes japonaises, la peinture sur soie, les images d’Epinal, les bandes dessinées… et bien sûr, comment l’oublier, le patchwork! Leur point commun ? Vous le devinez peut-être, c’est l’utilisation de la matière ou de la couleur par zones définies, parfois cloisonnées d’un trait surligneur… Nous y voilà !

dscn3610Il y a quelques semaines, j’ai essayé une technique qui me faisait de l’œil depuis bien longtemps : l’appliqué « moderne » (coupé à cru, collé au thermocollant) surligné de deux traits de fil noir, justement pour accentuer le cloisonnisme et l’impression de dessin de page de coloriage. Je dois avouer que pour mon premier essai, je n’ai fait aucun effort de création et ai entièrement copié sur une artiste que j’aime, Laurraine Yuyama. La réalisation est très facile, pour peu que vous soyez familiarisée avec le quilting en piqué libre (à la machine). 

Voyez ici l’un vu recto, l’autre verso :dscn3613

Ce sont deux mug rugs (mini-tapis de table servant de dessous de tasse, avec la place pour une douceur) faits pour un échange tiré au sort entre copines. Je me suis complètement inspirée de la photo d’ici. Heureusement, celle qui les a tirés au sort les aime bien je crois, tant mieux pour Maïté ! 

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Ensuite, c’est la question rituelle : thé ou café ?…

Moi j’ai eu la chance de recevoir des mug rugs d’une autre gamme de couleurs, mais qui me réjouissent tout autant ! Ils viennent de Claude, qui a passé plusieurs années au Canada. Son bloc préféré est donc la Feuille d’Erable dans toutes ses nuances ! Ici les feux de l’été indien se retrouvent dans son cadeau :

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Grâce à Claude, ce matin notre petit déjeuner était très ensoleillé !

Malheureusement, j’ai oublié de prendre en photo la table pleine de mug rugs échangés… Vous ne verrez donc que ces deux paires, dommage car toutes les amies réunies hier avaient préparé de petits bijoux de technique, de poésie ou de créativité !

Un autre Arbre de Vie/2

Florence fait depuis de nombreuses années des bottes de Noël, à la manière anglo-saxonne, pour les enfants de sa grande famille et son entourage. Elle essaie toujours de personnaliser les décos en fonction des passions du destinataire. Il y a peu, elle a fait une botte pour une jeune fille éprise de nature et d’oiseaux. Elle s’est donc inspirée d’un Arbre de Vie acheté il y a bien longtemps en Egypte, peint sur un papyrus :

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A partir de ces dessins, elle a fait un très bel appliqué sur la fameuse botte :

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Un très beau cadeau pour la jeune Edwige !

Voilà donc un partage de ma jolie découverte ce matin dans ma boîte-mail ! Merci Florence !

Le Fil Noir

Au lieu d’un fil rouge, suivons aujourd’hui un fil noir qui ne tient souvent qu’à un trait…

Image Artisanat pour tous
Image Artisanat pour tous

Le trait noir en peinture

Après la naissance de la photographie, quelques artistes peintres s’éloignèrent de la reproduction d’une vision académique, réaliste ou romantique. L’Impressionnisme, cette nouveauté majeure, entraînera à sa suite une ébullition artistique dans tous les sens, sautant rapidement du pointillisme (oh les beaux pixels 😀 ) au fauvisme, au cloisonnisme, puis à l’Art Nouveau, au cubisme et aux mouvances de l’art moderne du XXe siècle.

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Estampe japonaise – On remarque ici un discret trait noir cernant les éléments du paysage, mais pas le reflet dans l’eau. Vue du Mont Fuji, Hokusaï

Suivons aujourd’hui Émile Bernard, post-impressionniste entouré par Paul Gauguin, Vincent Van Gogh et quelques autres… Réunis en Bretagne à Pont-Aven, ces peintres eurent comme sujets privilégiés les beaux paysages, l’exotisme (mais oui, quand on vient d’ailleurs 😉 ) des costumes bretons, ainsi que les coutumes de la religion catholique qui jalonnaient la vie d’antan. Avec ces thèmes ils se lancèrent dans l’aventure artistique du cernage, du cloisonnage et du synthétisme, inspirés par les estampes japonaises aux dessins cernés, aux aplats de couleurs, à la perspective non travaillée.

Paysage de Pont-Aven, Emile Bernard, 1888 (aquarelle, Musée de Pont-Aven, 29)
Paysage de Pont-Aven, Émile Bernard, 1888 (aquarelle, Musée de Pont-Aven, 29)
Émile Bernard. Après-midi à Saint-Briac, 1887, Aargauer Kunsthaus, Aarau. Legs Dr. Max Fretz © Jörg Müller, Aarau
Émile Bernard. Après-midi à Saint-Briac, 1887, Aargauer Kunsthaus, Aarau. Legs Dr. Max Fretz © Jörg Müller, Aarau – La jeune femme est cernée discrètement de noir.
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Les Bretonnes aux Ombrelles, Émile Bernard, 1888. Ici pas de trait noir mais un cloisonnement des couleurs avec pourtant bien plus de subtilité dans la colorisation qu’un cahier de coloriage !
La Moisson d'un champ de blé, Emile Bernard, 1888
La Moisson d’un champ de blé, Émile Bernard, 1888 (Musée d’Orsay, Paris)
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Quatre ans plus tard, cette peinture du même peintre montre une audace de construction et de dessin. Comment deviner ici que ce peintre se tournera ensuite vers le plus grand classicisme ?… (Musée d’Indianapolis)
Femmes bretonnes à la prière (Le Pardon), 1892, Musée de Dallas, Texas.
Femmes bretonnes à la prière (Le Pardon), 1892, Musée de Dallas, Texas. Quelle subtilité de couleurs !

Le trait noir dans la bande dessinée

Restons en Armorique pour effleurer le monde de la BD dans lequel, tout naturellement, on trouve un trait noir délimitant les couleurs.asterix-36-annonce

Célébrons ici la sortie mondiale du 36e album d’Astérix ! Il semble respecter la meilleure tradition de Goscinny et Uderzo, se référant étroitement au livre de la Guerre des Gaules de Jules César. Une BD, c’est beaucoup de crayonnage avant de mettre le dessin en couleurs. Typiquement, nous retrouvons le trait noir dans la planche finale :

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Les nouveaux auteur & dessinateur sont Jean-Yves Ferri et Didier Conrad. Je lirai ce livre ces jours-ci, par Toutatis !

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Demain donc, sortie mondiale du Papyrus de César !

La broderie noire

Catherine of Aragon 1La broderie au fil noir sur tissu blanc est fort ancienne. Importée par les Maures, la broderie de laine noire sur lin blanc était prisée très tôt par les Espagnoles. Sa variante la plus raffinée, au fil de soie et réversible, fut exportée en Angleterre avec Catherine d’Aragon (1485-1536), fine brodeuse. Vous pouvez trouver ici chez nos amies québécoises un résumé historique très intéressant.

Livre en français édité en 2003, grilles de
Livre en français édité en 2003, grilles de « blackwork » à points comptés.

Pour les brodeuses en quête de nouveauté et de liberté, je peux vous conseiller d’acheter auprès de Dijanne Cevaal un tissu teint et imprimé par ses soins. Cela laisse un espace de création très amusant ! A la fin, les traits noirs sont recouverts de fil de couleurs.

Arbre de Vie en cours de broderie, Dijanne Cevaal
Arbre de Vie en cours de broderie, Dijanne Cevaal

Le trait noir en fil raconte…

Nadine Levé a créé ce quilt que j’aime beaucoup, fait d’hexagones brodés ensuite de mots, de fourmis, suivant un chemin de vagabonde :

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Quilt aux couleurs de son jardin, avec des fleurs et des oiseaux. Au fil noir, un poème de Verlaine brodé à la main. Photo de détail dans Les Nouvelles n° 126 p. 35,  le magazine de France Patchwork.
Après trois ans

Ayant poussé la porte étroite qui chancelle,
Je me suis promené dans le petit jardin
Qu’éclairait doucement le soleil du matin,
Pailletant chaque fleur d’une humide étincelle.

Rien n’a changé. J’ai tout revu : l’humble tonnelle
De vigne folle avec les chaises de rotin…
Le jet d’eau fait toujours son murmure argentin
Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle.

Les roses comme avant palpitent ; comme avant,
Les grands lys orgueilleux se balancent au vent,
Chaque alouette qui va et vient m’est connue.

Même j’ai retrouvé debout la Velléda,
Dont le plâtre s’écaille au bout de l’avenue,
– Grêle, parmi l’odeur fade du réséda.

Poèmes Saturniens, Paul Verlaine

Un peu de poésie ne peut pas faire de mal !

Le trait noir autour des appliqués

C’est une finition très « country » que le point de feston autour des pièces appliquées à cru.

Wee Folk Art
Wee Folk Art

Le point de feston était utilisé également pour les appliqués des années 1920-1930. Le noir est très décoratif et rehausse toutes les formes, tout en renforçant l’appliqué.

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Vintage Butterfly Quilt, années 1930.

Le point droit, en maintien de pièces appliquées ou en matelassage, a une présence décorative tout aussi marquante :

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Molly Flanders
Voici un bloc d'un des derniers quilts de Nifty Quilts : tout est matelassé au fil noir ! L'ensemble est d'une grande énergie, mêlant folk art et modernité. Le quilt entier, avec d'autres vues de détail, est visible par ici.
Voici un bloc d’un des derniers quilts de Nifty Quilts : tout est matelassé au fil noir ! L’ensemble est d’une grande énergie, mêlant folk art et modernité. Le quilt entier, avec d’autres vues de détail, est à voir par ici.

Avec le piqué libre qui fait de plus en plus d’adeptes, on voit des tableaux textiles de toutes sortes utilisant le fil noir qui fixe des pièces appliquées à cru :

Coral Bells, Nadia
Coral Bells – Nadia, de Multicolored Pieces, mélange broderie main et machine au fil noir notamment, pour servir son expression.
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Extrait d’un livre textile de Nadia, Multicolored Pieces : évocation d’une tempête de grêle qui détruisit en quelques minutes sa production de citrons.
ciao bella
Ciao Bella – Maryline Collioud-Robert, talentueuse quilteuse suisse, a utilisé un fil noir pour rehausser toutes les pièces colorées.

Une quilteuse tarnaise, Sylvie Philippart, a exposé au printemps à Fayssac (exposition annuelle organisée par Josie Patch). Son quilt était mon coup de coeur :

Hommage à Charley Harper, Sylvie Philippart
A la manière de Charley Harper, grand illustrateur américain, la quilteuse a réalisé un superbe quilt d’oiseaux !
Hommage à Charley Harper, détail, Sylvie Philippart
Tout comme les dessins de Charley Harper, de nombreux détails sont au trait noir fin et vif… ici en point piqué et fil noir !

Revenons à Nadine Levé qui utilise également ici le piqué libre, tel un trait d’encre :

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Bonjour Mademoiselle Rose ! Comme les autres appliqués de cette série, Nadine Levé a utilisé le fil noir pour souligner le dessin.

Nadine Levé évolue dans son monde bien à elle, fait de livres textiles, de broderies charmantes pleines de féminité, de rêverie… En ce moment, elle met la touche finale à l’album photo de Mademoiselle Rose. Allez tourner les pages chez elle en cliquant ici !

Au fil noir ou gris foncé, à la main ou à la machine, l’appliqué surligné est une tendance internationale qu’on trouve notamment dans ces livres :

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Le fil noir s’arrête ici pour aujourd’hui, en souhaitant qu’il vous aura diverti !

Réédition du livre de Jacqueline Morel

Quiltmania réédite le livre de la regrettée Jacqueline Morel, artiste si talentueuse, spécialiste du patchwork à la française et du bel appliqué. Si vous ne l’avez pas déjà, vous vous ferez plaisir et ferez également un geste pour les malades de l’Association Mieux-Être à Saint-Jean, car tous les droits d’auteur leur sont reversés. C’est une très louable décision ! De plus, ce livre peut devenir un cadeau de Noël, vous en serez très heureuse !

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Les envois se feront à partir du 16 octobre. Vous pouvez le commander directement dès aujourd’hui sur le site de Quiltmania en cliquant ici.

(Quelques informations sur Jacqueline Morel ici.)