Pendant ces quatre derniers jours j’ai eu le plaisir, avec mes amies de la Ruche, de présenter trois expositions au Salon des Tendances Créatives. Je reviendrai sur cet événement ! Cette fois-ci, j’ai eu maintes fois à expliquer le vocabulaire de base. Quand on entend parler de patchwork, bien souvent encore on évoque malheureusement un assemblage disparate, hétéroclite, vieillot de tissus… Des jeunes femmes, nouvellement couturières (le Covid a tout de même eu des effets bénéfiques, mais oui !!), des hommes aussi, découvrent qu’on peut aussi faire de belles choses modernes et sont tentés par ce loisir créatif et artistique… BIENVENUE dans notre monde créatif, Mesdames et Messieurs !
Donc, le vocabulaire de base commence par le mot patchwork, qu’on n’a jamais réussi en France à remplacer par un terme satisfaisant. Mosaïque textile aurait pu convenir, mais l’habitude est prise. Patch-work, c’est le travail de pièces, ici l’assemblage de morceaux de tissus qui agrandissent l’ouvrage, au fur et à mesure. Et si on prend un morceau de tissu sur lequel on coud ou colle des morceaux décoratifs, on parle d’appliqué. Quand on a terminé l’assemblage ou l’appliqué, on a le top ou le dessus de l’ouvrage, pas encore terminé. C’est justement la 3e étape de notre aventure Morning Sunrise de ce mois d’octobre avec la styliste Alexandra Bordallo et Alice Kreyder avec sa boutique Blossom Quilt et Craft, coudre le patchwork avec les pièces coupées la semaine dernière. La semaine prochaine, nous verrons l’étape qui transforme le patchwork en… quilt !
Cousons les 8 carrés bicolores
La semaine dernière, nous avons coupé de nombreux carrés à 21,5 cm, mais aussi 8 carrés (4 de 2 couleurs) de 23 cm. Prenons ces carrés, superposons-les deux à deux avec 2 couleurs différentes, endroit contre endroit (précision qui n’a pas lieu d’être si vous avez comme moi des tissus unis).
Avec un crayon fin, ou un feutre frixion, ou encore un hera marker de Clover, tracez une diagonale sur un duo de carrés. Le défi va être de coudre à la machine ces deux carrés superposés de part et d’autre de la diagonale, à 6 mm du trait. Pourquoi 6 mm ? C’est la largeur du pied de biche « spécial quilteur et quilteuse », qui correspond au quart d’inch, et c’est bien suffisant pour une couture en biais (car le tissu coupé en biais ne s’effiloche pas). Je préfère mettre moins de marge de couture dans ces coutures en biais et en avoir plus à l’extérieur pour équerrer ensuite le bloc de manière précise (c’est aussi pourquoi vous avez coupé les carrés à 23 cm au lieu de 22,5 cm, par précaution).
Après ces deux coutures, on coupe au cutter exactement sur le trait de crayon.
Pourquoi ne coupe-t-on pas avant ? Parce qu’ainsi, les pièces restent maintenues et on ne risque pas de déformer ces deux côtés de triangle qui auraient été fragilisés par la coupe en biais, tout simplement.
Il suffit ensuite de les ouvrir, de repasser (ou presser) les carrés en couchant les marges de couture vers le tissu le plus sombre. Ici tout est relatif, le plus sombre est ce jaune canari ! On peut aussi ouvrir les coutures au repassage, c’est parfaitement acceptable. Ensuite seulement, j’utilise ma règle carrée de nouveau, en superposant bien la diagonale de la règle avec ma diagonale, et je coupe à 21,5 cm précisément. Cela correspond à 7 mm de marge de couture tout autour du bloc.
En résumé, pour faire n’importe quels carrés bicolores deux par deux, la formule magique est de couper un carré de chaque couleur à + 2,5 cm (ou + 3 cm !) par rapport au carré cousu voulu (chez nous, le résultat sera 20 cm). Il existe beaucoup de variantes, mais ici c’est la solution qui nous convient le mieux, pour de grands blocs.
Cousons les blocs aux carrés décentrés
Nous allons coudre 4 blocs qui encadrent le carré central, vérifiez quelles pièces sont concernées dans cet article de la semaine dernière. C’est très simple : assemblez deux carrés de couleurs différentes (4 fois) puis, sur le long côté, le rectangle restant. Vous pouvez voir les schémas sur le PDF d’Alexandra en page 7.
Bloc diamant
C’est le bloc qui comporte le plus de pièces et elles sont coupées en biais, alors il faut faire attention de ne pas les déformer. Vous avez eu les consignes de coupe ici la semaine dernière.
On commence par les plus petits triangles qui encadrent le carré de part et d’autre.
On obtient un triangle de la même dimension que les autres. Ainsi, nous pouvons les assembler deux à deux, avant de faire la dernière couture. A faire 4 fois, pour chaque bloc !
L’assemblage par quarts
Au lieu de faire l’assemblage rangée par rangée, ce qui est parfaitement correct (voir le schéma dans le PDF d’Alexandra Bordallo page 8), j’ai préféré préparer les quatre quarts pour terminer ensuite par le + central. Pourquoi ? Parce que je n’étais pas encore sûre de faire le carré central avec la broderie et je n’avais pas encore fermement choisi toutes mes couleurs ! On suit simplement le schéma des couleurs, en incluant nos carrés coupés de 21,5 cm à ces carrés « spéciaux » que nous venons de coudre. Ces 4 quarts sont absolument identiques, on les tourne ensuite pour bien les positionner par rapport au centre.

L’assemblage d’un quart d’ouvrage se fait simplement, en surveillant votre schéma de couleurs. On observe une marge de couture de 7 mm, en prenant un bon repère sur la machine (soit en traçant au feutre sur votre machine où doit être le bord de votre tissu, soit en observant un repère sur votre pied de biche, ou encore en jouant avec le positionnement de votre aiguille… chacun trouve sa meilleure solution, moi c’est à présent le pied de biche de 6 mm ou 1/4 inch, et je laisse juste dépasser mes tissus à droite d’1mm).
Cela fait déjà beaucoup de travail terminé ! Je reviens très bientôt pour l’assemblage final !
J’espère que cet ouvrage, choisi pour être compatible avec les débutantes, vous apprend en douceur les techniques propres au patchwork.
A bientôt pour la fin de l’assemblage !
Katell
Merci Katell! ça me donne envie de m’y mettre ! Pour la petite histoire, il y a des traces écrites au XIXeme dans les magazines d’ouvrages de dame français, vers 1860 : ils écrivaient « mosaïques d’étoffes » pour le terme patchwork. C’est une note dans mon livre. Si je me souviens bien de la phrase , on peut lire dans ce magazine : « la mosaïque d’étoffes est un ouvrage qui nous vient d’Angleterre ». On a d’autres traces bien plus anciennes de « mosaïque d’étoffes » au 16ème siècle , d’un drapier de Metz (Philippe de Vigneulles), qui a accroché un « patchwork » sur le parvis de la cathédrale. Une très belle histoire. Je peux te passer un article que j’ai fait à son sujet en anglais et tu sauras très bien le raconter aux abeilles!
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Oh oui avec grand plaisir Janine ! Mais je pensais précisément au titre de ton beau livre, Mosaïque d’Etoffes, qui est si évocateur de notre art, et pas seulement en hexagones…
J’ai été émue de te revoir au Salon, tu comptes beaucoup pour moi Janine❤️. A bientôt j’espère !
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Coucou!
Je voudrais laisser un commentaire et je n’y arrive pas! quelle honte!!! dois-je créer un compte WordPress? merci Janine
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C’est édité Janine ! Il y a parfois de petits bugs…
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Un bon rappel des fondamentaux. Merci Katell. Je suis des yeux Morning sunrise car pour le moment je travaille sur un autre projet. Est il possible de mettre nos projets en-cours sur quel groupe ? Afin d’échanger quand on se questionne.
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Il existe beaucoup de groupes spécialisés, selon le style de ton quilt, cela concernera l’un ou l’autre… Je n’ai que celui dédié aux quilts-météo. Tu as le forum France Patchwork sur Facebook, c’est peut être ce qui te conviendra !
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Merci Katell en fait j’avais oublié les amies d’Au fil d’Emma, c’est par ce lien que je me suis inscrite au quilt météo 2020 🙂
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Ah! Qu’en termes (galants) simples ces choses-là sont mises…
Et avec les précisions de Janine de surcroit!
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Les bases du Patchwork sont simplissimes et je les ai enseignées si longtemps… Pourtant je crois ne jamais avoir expliqué toutes ces petites choses en détail sur le blog, c’est l’occasion rêvée !
Janine est un puits de connaissances… Une belle rencontre quand j’étais déléguée, alors que j’avais déjà lu son livre avec grand intérêt. Ce sont ces sommes de lectures et de rencontres qui donnent cet air d’érudition à mon blog, alors que je ne fais que transmettre, à mon tour…
A très bientôt à Ménigoute !
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Bonjour et merci de tout ces conseils c’est toujours bon à prendre et peut aider,merci à vous
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Comme les couleurs de Comoë sont belles. J’ai des difficultés à avoir mes pointes bien jointives, pourtant, je suis pas à pas et plus encore ( tout en inchies donc sur tuto ) . Dommage pour diamant, je vais peut-être recouper qqs pièces parce que cela ne me plaît pas.
Merci pour la suite. Brigitte
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Le problème vient très souvent des marges de couture. Quoi qu’on en dise, chacune a ses petites habitudes, interprétations, et surtout machine et pied de biche différents, qui font que les coupes et coutures ne sont pas faciles pour un bloc comme le diamant. On peut revenir pour ce genre de bloc au tracé des gabarits.
Alice m’a envoyé un visuel pour faire le bloc à la manière d’Alexandra, je vais le mettre en ligne demain.
Merci pour le retour Brigitte, j’espère que les difficultés vont être domptées !
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effectivement, un article très intéressant pour les débutantes. On y pense pas toujours, mais les mots et le vocabulaire sont importants. Quand on sait, on a l’impression que c’est évident, mais ce n’est pas toujours le cas. Comme disait un de mes anciens patrons « cela va sans dire, mais c’est mieux en le disant »
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Oui, nous avons des automatismes que, souvent, nous ne pensons plus expliquer… J’ai senti un frémissement d’intérêt pour le patchwork au Salon cette année, il faut choyer ces débutants potentiels !
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