Texte et textile, le minimalisme spirituel de Rieko Koga

Texte et textile, deux passions… C’est en préparant cet article que je me suis penchée sur la proximité de ces mots, et cela ne tient pas du hasard : au début était textus, mot latin désignant le tissu, se mêlant vite au tissage des mots… On a en français de nombreuses expressions qui en témoignent : suivre le fil d’une conversation… ou le perdre – la trame d’un discours – un tissu de mensonges – une histoire cousue de fil blanc – le fil conducteur d’une idée – au fil du temps – le fil rouge pour ne pas perdre le fil de l’histoire… et tant d’autres !

Une artiste des mots et des tissus a nommé son site Du textile aux textes, c’est Jacqueline Fischer. Écrire, coudre, broder, elle s’exprime depuis des années en exploitant les mots appréhendés par l’intellect et les tissus qui stimulent les sens de la vue et du toucher. Jacqueline développe aussi ses recherches dans son livre :

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Mardi dernier, j’ai rencontré une personne formidable à Toulouse, Stephanie Davis. Elle avait un mot de passe irrésistible : je suis l’amie de LeeAnn (Nifty Quilts)… Très prochainement, je vous présenterai cette belle personne et ses expressions textiles.

Nous avons profité de notre promenade dans ma ville pour aller visiter une exposition d’art textile : Dropping Words, par Rieko Koga. C’est une artiste d’origine japonaise, qui vit à Paris depuis plus de 15 ans.

DDM THIERRY BORDAS  Reiko Koga devant une de ses broderies

Dans cette exposition, on est frappé par l’économie de moyens : un tissu blanc, de lin ou de coton, et du fil noir. Point. Tout comme avec de l’encre sur du papier blanc, l’artiste nous fait méditer sur la beauté de l’écriture (ici japonaise et occidentale) et le lien sacré entre représentation, signification et émotion. Beaucoup à voir, à ressentir au travers de cette visite, mais pour conserver le plaisir de la découverte, je ne parlerai que de deux œuvres.

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PEACE : la paix, mot brodé à la suite des milliers de fois au fil noir, souvent sans espace, un vrai mantra pour une vie en paix…

PEACE, Rieko Koga, 166 x 150 cm, brodé sur du lin blanc en 2016

Cela me rappelle une de mes contributions au projet 70273, mon point d’interrogation fait de 698 duos de croix :

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Un Vœu pour l’éternité : une oeuvre collective dans un sens – et je remarque à chaque fois à quel point ce concept m’intéresse. Reiko a collecté les vœux de 600 personnes, par internet et dans une boite aux lettres des Archives Nationales de Paris ; elle les a ensuite brodés durant deux mois sur du tissu coupé, puis plié et cousu, renfermant un peu de l’air ambiant, comme une enveloppe envoyant un message au futur. Des vœux en plusieurs langues, même si la plupart sont en français. Les vœux ainsi brodés reprennent la forme des ema, prières et vœux gravés sur bois que les Japonais exposent dans les sanctuaires shinto.

Ema au Japon ( photo domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=119877)

Ces 600 vœux vont des plus universels (la paix sur terre, la prise de conscience écologique…) aux plus intimes (demande d’amour, de guérison, de réussite…) en passant par tous les souhaits qu’on peut imaginer. Un concentré d’espoirs de l’humanité… Ils sont disposés sur une structure octogonale* en bois recouverte de lin, sur lesquels de fins rubans blancs sont cousus pour permettre l’accrochage des vœux. C’est une splendeur, on peut passer un temps infini à les lire, espérer que les souhaits se réalisent, imaginer l’histoire derrière le vœu… L’écriture-broderie en bâtons, fine et claire, imprime les espoirs sur tissu, imprégnant l’énergie de Reiko pour qu’ils se réalisent…

*le 8 : symbole de chance en Asie et de l’infini en mathématiques ∞…

Pour voir ces œuvres (et bien d’autres) de Rieko Koga, rendez-vous à l’Espace Écureuil, 3 place du Capitole à Toulouse. L’exposition dure jusqu’au 7 septembre, mais attention, fermeture du 5 au 19 août !

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Quand les Abeilles reçoivent dans notre Sud…

Il y a quatre ans, LeeAnn de Seattle vint nous rendre visite, ainsi que Ana Maria de Madrid, des amitiés qui se sont confirmées depuis… Avec les Abeilles, nous avions célébré une fête de l’amitié entre quilteuses :

Je l’avais interviewée pour Les Nouvelles n° 128 (pages 66 à 69), vous y retrouverez son style, son esprit réfléchi, sa démarche personnelle. Quelle drôle d’idée, j’ai traduit nos échanges en la vouvoyant !! J’ai eu le bonheur de revoir LeeAnn en septembre dernier, nous sommes proches par notre vision de la création des quilts, mais surtout par notre affection mutuelle.

L’une est toujours présente pour l’autre !

Deux amies devant deux Patriarches, ces arbres millénaires au pied du Mont Rainier (Washington, USA).

Il y a deux ans, c’est Jeanne, son mari et Tari qui vinrent à la maison, pour la première exposition majeure du Projet 70273 à Lacaze (81) :

Encore des souvenirs inoubliables, beaucoup d’émotion et la certitude que faire du patch, c’est bien plus qu’assembler de petits bouts de tissus !

Je me souviendrai toujours du 25 juin 2017, premier jalon du Projet 70273 vers une grande commémoration en textile des victimes des expérimentations du régime nazi, en particulier les handicapés. Alors que Sophie Santoire-Furbeyre exposait dans le château, le projet 70273 eut le Temple pour exposer 55 quilts faits en France. Le Projet 70273, un concept tout de même difficile, fut ensuite expliqué dans Les Nouvelles n° 134 (pages 26-27).

Notre très chère Jeanne Hewell-Chambers vit malheureusement une période pénible, alors que le but est atteint : une maladie dégénérative de la rétine altère rapidement sa vue… Elle combat le mal avec courage et prépare la grande exposition générale qui aura lieu, probablement, en avril 2020… Attendons la confirmation officielle !

Il y a un an, nous recevions Betty et son mari en France, dans notre Sud toujours… Décidément, les mois de juin sont propices aux rencontres inoubliables ! Vous êtes environ 150 à avoir eu la chance de la rencontrer l’année dernière au cours de stages et JA, ou de la journée organisée chez moi. On avait heureusement meilleur temps que ces jours-ci !!

Les plus belles Abeilles du potager ! Madeleine, Vive, Éliane, Danielle, Andrée, Chantal, Hélène, Kristine, Valerie, Caroline et Maïté, sans oublier bien sûr Betty & Smitty, une journée inoubliable l’année dernière, comme chacune passée avec notre chère Betty ! Toutes ces Abeilles ont contribué, d’une manière ou d’une autre, à BeeBook au cours de l’année écoulée.

En feuilletant BeeBook, vous ne trouverez rien sur les Pine Cone quilts car je n’ai pas encore concrétisé mes idées de renouvellement de cette technique, ce qu’a si bien fait Rachael Daisy ces dernières années : elle a mis ses innovations à notre disposition dans son livre très réussi, Whizz Bang!, édité par Quiltmania. J’avais interviewé ces deux personnes, Betty et Rachael Daisy, pour Les Nouvelles en 2017 (n° 132, pages 48 à 52).

BeeBook arrive donc en fin de semaine, plein de ce que j’ai appris, riche de toutes ces rencontres et de tant d’autres, pour le bonheur de partager avec les quilteuses et quilteurs désireux d’aborder des styles peut-être moins connus en France.
Je serai très heureuse de vous rencontrer prochainement, à Vichy ou ailleurs, pour vous présenter BeeBook ! Encore de belles rencontres de juin qui resteront chères à  mon cœur…

Velours Rouge

J’ai toujours plusieurs projets en cours, au contraire de plusieurs de mes amies qui détestent savoir qu’elles ont des tops en attente. Pour moi les pauses sont souvent essentielles car l’improvisation va chez moi de pair avec mûrissement, décantation, fermentation des idées, une vraie cuisine mentale qui me réveille parfois la nuit. Mon amie Annie raconte toujours en détails la genèse de chaque quilt sur son blog Des Tulipes et des Cœurs et je retrouve bien dans ses articles les joies et les doutes de la création !

Alors sans entrer dans les détails techniques, voici d’où me vient l’inspiration de mon nouveau quilt, un petit panneau où rien n’est droit.

Je pars presque toujours d’un quilt ou d’une image de la nature qui m’inspire. Cette fois-ci, c’est un quilt de Jill qui m’a donné le point de départ :

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Accentuate, Lady Pie Quilts. Comme j’aime les quilts avec des blocs irréguliers et une cohérence dans les couleurs, je suis toujours fan des quilts de cette artiste (Jill de Lady Pie Quilts) et, dans le même style, d’autres Américaines comme Debbie de Seattle (A Quilter’s Table) et bien sûr LeeAnn de Seattle aussi (Nifty Quilts). Décidément l’air de Seattle sied aux quilteuses !

J’ai donc décidé de faire ces blocs avec un centre rose vif imprimé ou pas, puis le souligner d’une bande unie marine et enfin terminer chaque bloc en log cabin irrégulier avec des tissus bleu-vert-turquoise, clairement inspiré du quilt de Jill. En avant pour l’aventure !

N’ayant pas fait de photos intermédiaires, je vais vous la faire courte : une petite dizaine de blocs faits, non équerrés, en attente pendant 6 mois. Et puis un jour, à vrai dire il y a 3 jours, l’envie de m’y remettre me saisit et en cherchant d’autres tissus roses dans mes boîtes je tombe sur des tissus offerts par LeeAnn, des grands coupons et de tout petits. LeeAnn n’achète presque jamais de tissus de patchwork car ils n’ont pas « vécu », elle se fournit dans les « thrift shops », boutiques de 2e main, vide-greniers et puces des couturières… Alors ses tissus sont étonnants ! J’y ai cherché du rose, j’y ai trouvé un petit rectangle de velours rouge. C’est décidé, ce sera mon focus !

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Le petit rectangle de velours rouge m’inspire un encadrement de bandes, puis les blocs déjà faits prennent leur place tout autour. Au dernier moment, je décide d’ajouter du jaune orangé car l’ensemble se semblait trop froid malgré le vert acide, puis j’ajoute enfin des petits sourires, un tissu offert par une quilteuse de Williams, Arizona, que je présenterai un jour dans la série Western Spirit. En une journée j’ai terminé ce top qui s’agençait tout seul grâce au velours rouge de LeeAnn.

Et voilà, le quiting très simple commence en encadrant le velours rouge et continue en droites -pas toujours très droites !- et le quilt est coupé sans être équerré, pour garder l’esprit organique, vivant du projet.

Bonne journée !

Western Spirit 4 – Rendons visite aux Patriarches

Avant de rendre visite aux Patriarches au pied du Mont Rainier, je te présente cette montagne qu’on voit de Seattle dès que le temps est clément.

J’opte désormais pour le tutoiement dans la série Western Spirit tous les mardis, car c’est un partage d’idées, d’aventures et d’expériences qu’on partage entre amis !

Skyline (« silhouette urbaine ») de Seattle au coucher du soleil, avec la silhouette du Mont Rainier (photo d’ici)

Le Mont Rainier est ce volcan qui, tel le Mont Fuji pour Tokyo, domine la ville de Seattle du haut de ses 4 392 mètres. Distant de la ville d’une petite centaine de kilomètres, il est considéré comme le volcan le plus dangereux des Etats-Unis (sans compter le Kilauea d’Hawaii, en constante activité…)

Des 26 volcans de la chaîne, le Mont Rainier est l’un des plus dangereux. Non loin, l’éruption de Mont St-Helens en 1980 fit de gros dégâts et surtout 57 morts dans une région peu peuplée.  Le Mont Rainier est le plus haut sommet de la chaîne des Cascades qui s’étale du Canada à la Californie, le long du Pacifique. On sait que la faille San Andreas poursuit plus au sud les risques majeurs de séismes. La Terre est toujours en activité, c’est loin d’être un astre mort !
En suivant ce lien, tu verras que plusieurs villes dans le monde sont menacées par un volcan actif, comme l’est Seattle.

Le Mont Rainier est néanmoins un but de randonnée privilégié, nous avons assisté avec émotion au dévoilement progressif du mastodonte au fil des heures dans la région du Sunrise en étant déjà à environ 2 000 m d’altitude :

Et les Patriarches ?

Ils se trouvent du côté de l’Ohanapecosh River, au pied sud-est du Mont-Rainier. Nous  ne sommes plus qu’à environ 500 m d’altitude. Les Patriarches sont les héros de cette forêt primaire, plusieurs dizaines d’arbres millénaires qu’on peut approcher après avoir traversé un pont suspendu.

Traversée sécurisée de la rivière. On nous conseille de traverser le pont un par un car chaque pas engendre des vibrations. C’est pourtant drôle de s’amuser dessus à plusieurs ! Cela me rappelle des passerelles en lianes en Côte d’Ivoire dans la région de Man quand j’étais toute jeune, bien plus instables :
                               
Les racines spectaculaires de cet arbre tombé en 1970 permettent de photographier des enfants dans le centre de l’arbre, c’est ici le cliché habituel. N’ayant pas d’enfant sous la main, le creux reste vide, on ne se sent donc pas bien compte de l’échelle 😉

Les arbres tombés sont laissés car ils deviennent parfois des arbres-pépinière : les troncs morts en cours de décomposition, pleins d’insectes, de mousses et de champignons servent de support et de nourriture à de jeunes plants. La forêt primaire suit son cours complet.

Les arbres locaux sont des Douglas (appelés ainsi d’après David Douglas, un botaniste écossais qui fit 10 000 km en 1825-26, à pied et en canoë, pour découvrir la flore le long du Pacifique), des tsugas (autres conifères), et des cèdres rouges (thuyas géants). Ces derniers étaient de première importance pour les Indiens, procurant la matière première pour faire notamment des paniers ou même des capes imperméables avec l’écorce qu’on peut tisser. Ce bois quasi-imputrescible se travaille et se fend facilement ; on le creusait pour faire des canoës, on le sculptait pour faire des mâts totémiques*, on le coupait pour faire les maisons… De nos jours, il continue d’être exploité pour couvrir les maisons en bois traditionnellement sous forme de shingles (bardeaux), sert à l’industrie des meubles, repousse naturellement les insectes (en particulier les mites textiles)… et, merveille culinaire découverte chez LeeAnn et cuisinée par son mari, ce bois donne au saumon un goût incomparable quand on pose le poisson sur une planche de cèdre rouge et qu’on le cuit au barbecue !! Dans ces cas-là, j’adore la cuisine américaine !

*Les totems sont sur-représentés dans notre imaginaire sur les Indiens d’Amérique (la faute aux westerns !). En Amérique du Nord, les mâts totémiques n’existaient que chez les peuples qui s’étendaient de l’Alaska à l’Etat de Washington (en passant donc par la partie ouest du Canada), on les nomme les Indiens du Nord-Pacifique. Les mâts totémiques correspondaient, non pas à une religion, mais à un emblème clanique, un blason, un hommage à une personne décédée ou une commémoration (la victoire d’une guerre par exemple). Il y a donc confusion de termes avec d’autres civilisations utilisant des mâts vaguement similaires ayant une symbolique religieuse.
De même, jamais aucun Indien, à part devant les caméras, ne fit whoo-whoo-hoo en battant la main devant la bouche pour partir à la guerre… et je reviendrai un jour sur le mythe des cowboys, attention déceptions en vue !

Un cèdre rouge qui connut de plus beaux jours… mais sa décomposition enrichira le sol.

Une longue passerelle en bois est aménagée pour que nos pas ne tassent pas la terre, ne blessent pas les racines.

Nous découvrons ébahis de vénérables arbres de 1 000 ans, toujours vivants, appelés les Patriarches.

On les appelle les jumeaux Douglas, ils ont mille ans, malgré leur allure alerte seule une couronne d’environ 20 à 25 cm est encore vivante. LeeAnn et moi ne sommes pas jumelles mais nous sommes sœurs de cœur !

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 Quelle émotion de toucher ces arbres… Ils fournissent une force énergétique et je comprends les peuples qui les ont divinisés.

Rappelle-toi Pocahontas, dessin animé de Walt Disney (1995)  où l’héroïne demande conseil à sa « grand-mère feuillage » qui est la voix de la sagesse…

Plus généralement, ce film est une ode à la tolérance entre les peuples ainsi que l’encouragement à écouter et protéger la nature. C’est bien ce que nous enseigne l’étude de la vie des Indiens qui vivaient en symbiose avec la nature il y a encore peu de temps. Nous sommes bien moins sages. Sans bouder des aspects formidables du progrès, il y a urgence à revoir notre mode de fonctionnement, nous reconnecter à la nature dont nous faisons partie et mieux la respecter, c’est tout notre intérêt.

Nous n’avons pas visité la péninsule d’Olympia, au sud-ouest de Seattle. C’est encore là un lieu exceptionnellement préservé, une forêt primaire extraordinaire. Je t’invite à rendre visite à ce blog, l’un de ceux qui m’ont aidée à organiser notre voyage. Il est écrit par un professeur de géographie de l’université d’Orléans. On y voit ici de magnifiques photos de la péninsule.

Au fil de notre périple dans l’Ouest américain, nous nous sommes posé une question : pourquoi, dans notre vieille Europe, n’avons-nous que peu de très grands arbres ? Nous avons des Arbres Remarquables dûment répertoriés, certes, mais justement pas de très vieux arbres en abondance. Malgré la violence des incendies, ouragans ou tornades qui balaient ce pays américain, nous avons vu tant de très vieux arbres à la circonférence étonnante, même au centre de San Francisco ! La réponse est dans l’histoire des hommes.

800px-Défrichements_médiévaux_L’Europe est, depuis bien longtemps, bien plus densément peuplée que l’Amérique. Si à l’origine, les forêts recouvraient la plus grande partie des territoires européens, au 11e siècle (à partir de l’An 1000), une conjonction d’événements changea la donne. Le climat connut un épisode très doux, la population s’accrut, une meilleure stabilité politique s’instaurait en même temps induisant la sécurité, le développement de l’agriculture et de l’élevage et donc un besoin de gagner de la terre. Mais un défrichement massif sans discernement fut effectué, les forêts furent souvent brûlées, comme un reset, une mise à zéro, ce qui fait qu’on a peu d’arbres très anciens, les arbres jeunes adultes étant exploités, depuis lors, au fur et à mesure des besoins. A noter qu’après 3 siècles de relative prospérité, le Moyen-Âge se termina avec un fort déclin de la population européenne au 14e siècle avec la Guerre de Cent Ans, la Grande Famine, la Peste noire… La Renaissance ne permit pas aux forêts de se reconstituer : les arbres étaient des produits de consommation de première nécessité, sans parler des constructions navales et autres industries avides d’énergie. On était à la recherche constante de bois de construction ou de chauffage : le petit peuple n’avait le droit que de glaner les branches, les troncs étant réservés aux propriétaires terriens.

Au 20e et 21e siècle, nous n’avons jamais eu autant de forêts en France, du moins depuis le 11e siècle ! En revanche, elle ne sont que rarement naturelles. Même les flancs de montagnes sont reboisés, ce qui est formidable, mais souvent avec une seule essence et cette politique favorise la propagation des maladies et insectes ravageurs. Ainsi, au printemps dernier, nous avons frémi à la vue de la forêt du Causse Noir à l’est de Millau, reboisé de pins noirs d’Autriche : ils furent ravagés en 2017 par les chenilles processionnaires et il n’y reste que des milliers d’arbres morts…

Photo prise en 2017. https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/aveyron/rodez/millions-chenilles-processionnaires-ont-envahi-causse-noir-aveyron-1358275.html

La dernière forêt primaire d’Europe se trouve en Pologne, près de la Biélorussie, et elle semble menacée par une campagne de défrichement

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Arbres en décomposition dans le parc national de Bialowieza. / Gryf/Stock.adobe.com

En Amérique, c’est une toute autre histoire, les Indiens étaient numériquement très peu nombreux en regard de l’immensité du territoire. Leur prélèvement de bois sur la nature était insignifiant. Et lorsque vinrent les Européens, quels arbres choisirent-ils pour construire leurs maisons (les log cabins), pour élever leurs clôtures, pour brûler dans la cheminée ? Certainement pas les plus grands et les plus vieux, sans doute pour le respect qu’ils inspiraient, mais encore plus certainement parce que les plus jeunes ont des diamètres bien plus pratiques à couper et à transporter !

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Famille dans le Minnesota en 1890 devant leur cabane en rondins. On voit bien que les arbres utilisés ne sont pas très vieux…

C’est donc pour ces raisons qu’on peut voir encore aux USA des régions extraordinairement préservées. Pour retrouver l’ambiance de la découverte des très anciens arbres de l’Ouest américain au 19e siècle, je recommande la lecture du roman de Tracy Chevalier A l’Orée du Verger, maintenant disponible en format de Poche.

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Et pour illustrer cet article avec quelques quilts, en voici que j’aime beaucoup avec des forêts qui me rappellent celles de l’Etat de Washington, ainsi que quelques arbres remarquables :

J’aime ce modèle classique des années 1930 je crois !
Bear in the Wood par Emma Louise, avec l’ours fait en couture sur papier d’après un modèle de Margaret Rolfe.
Uncommon Forest de Debbie de Seattle, probablement inspirée par les belles forêts de son Etat, Washington. Je suis amoureuse de ce quilt aux couleurs différentes de celles d’un Noël traditionnel !
On change d’univers artistique avec Redwoods de Merle Axelrad. Tissus collés puis quiltés. Bluffant de réalisme !
L’érable de Ruth McDowell, si artistique…
La Forêt, oeuvre collective faite dans le Tarn, dirigée par Cécile Milhau, voir l’article de Christophe pour des photos de détails. Cécile Milhau, ancienne déléguée FP du Tarn, est une artiste surprenante, aussi à l’aise dans la broderie, le patchwork que l’art textile mix-media.

Je reviendrai un jour sur des arbres que j’ai découverts en Utah, mais dès mardi prochain nous plongerons ensemble dans une ambiance western !

Until later, porte-toi bien,
Katell

Western Spirit 2 – LeeAnn, Seattle et La Conner

Mon amie LeeAnn

Mon mari et moi avons atterri à Seattle pour que nous puissions nous revoir, LeeAnn et moi. Nous nous sommes connues grâce à son blog, nous avons correspondu par mail parce que j’admirais ses quilts et une sincère amitié est née entre nous. C’est d’ailleurs grâce à LeeAnn que j’ai commencé à correspondre avec Betty !

LeeAnn était venue à Toulouse en 2014, mes Amies Abeilles et Ana Maria s’en souviennent autant que nous deux. Quelles belles rencontres ! Bien sûr nous nous étions promis de nous revoir et ce voyage vers le Grand Ouest américain était déjà dans nos souhaits, alors j’espérais pouvoir tout combiner… ce qui fut fait !
Chez LeeAnn, ce n’était pas du tout l’esprit routard qui régnait mais une très douce chaleur amicale qui nous enveloppait. La transition entre l’Europe et les Etats-Unis s’est ainsi faite dans le cocon de leur jolie maison en cèdre, si confortable et tranquille… Un bonheur inoubliable et une amitié à quatre que nous nous sommes promis d’entretenir.

Seattle, Washington

Nous sommes donc dans l’Etat de Washington qui se trouve le long de l’Océan Pacifique, juste au sud du Canada, tout près de Vancouver, dont nous avons presque tous appris l’existence avec la chanson de Véronique Sanson (ici). Sa plus grande ville est Seattle ; sans être au-devant de la scène comme New-York ou San Francisco, vous l’avez sûrement aperçue au cinéma ou à la télé avec parmi tant d’autres :

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La ville a une silhouette bien reconnaissable avec sa fine tour qu’on appelle Space Needle (l’Aiguille de l’Espace, avec son restaurant panoramique au sommet à la forme de soucoupe volante), érigée en 1961 pour célébrer l’Exposition Universelle qui eut lieu dans cette ville en 1962.
Shannon Brinkley nous propose de faire un panneau Seattle dans sa série Skyline:

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Ma première photo de Seattle vue du nord. Le fond est dans les nuages mais un autre jour nous aurons la chance de voir le Mont Rainier, volcan qui, tel le Mont Fuji à Tokyo, domine la ville. Nous irons même en excursion sur ce mont distant d’une centaine de km de la ville.

Seattle est une ville qui respire bien, soucieuse de protéger la verdure omniprésente. C’est aussi une ville ultra moderne, siège de tant d’entreprises à succès. Naguère connue surtout pour Boeing, à présent elle s’enorgueillit d’avoir vu naître Starbucks, Expedia, Microsoft, Amazon…

Le tout nouveau siège d’Amazon, inauguré en janvier dernier, est composé 3 immeubles et de 3 bio-sphères en plein centre ville. Conçues pour le bien-être des salariés – et donc un meilleur rendement – elles renferment de multiples services et même une forêt tropicale ! (photo Amazon)

Nous avons cependant passé bien plus de temps à l’extérieur de la ville !

La baie de Puget Sound
Vous voyez Seattle. La Conner n’y figure pas, c’est au bord de l’eau, à l’ouest de Mount Vernon (en haut de la carte)

Le Puget Sound est la baie où se niche Seattle, un superbe labyrinthe d’îles, de presqu’îles et de mer propice aux sorties maritimes pour le plaisir, voie de communication par ferries, étape des gigantesques paquebots de croisière vers l’Alaska… Vu sous le soleil, le spectacle est magnifique !

La baie de Seattle appelée le Puget Sound est d’une grande beauté ! Mais les activités intenses polluent, et en particulier celle qu’on oublie souvent : la pollution sonore. Les orques, ces cétacés noir & blanc aux capacités extraordinaires, souffrent beaucoup de tout ce tintouin, eux qui ont l’ouïe ultra-développée et des comportements sociaux subtils. Beaucoup encore vivent l’été au nord de ce bras de mer, à cheval entre le Canada et les USA.

Nous ne sommes pas allés voir les orques, même si c’était tentant ! Nous avons pris la route vers le nord, parcourant une jolie campagne, vers une destination choisie par LeeAnn.

La Conner

La Conner est une toute petite ville de pêcheurs et port de plaisance au bord de la grande baie de Puget Sound, à une bonne centaine de kilomètres au nord de Seattle, presque au Canada.
Pourquoi ce nom ? Un certain John Conner, établi à cet endroit, changea en 1870 le nom d’origine du village (Swinomish, du nom de la tribu indienne locale) et le nomma La Conner en l’honneur de sa femme Louisa. A l’époque, on avait cette liberté !
Dans les années 1940 de nombreux artistes affluèrent et la communauté artistique n’a depuis lors jamais déserté cet endroit romantique et touristique.

La Conner, petite ville toute mignonne, pleine de boutiques d’artisans, d’objets vintage, d’une pâtisserie pour gourmets…

Outre ces bonnes raisons, LeeAnn et son mari nous y ont conduits car une des maisons victoriennes de la ville abrite le Musée des Quilts et Arts Textiles du Pacifique Nord-Ouest (Pacific Northwest Quilt & Fiber Arts Museum). Après plusieurs mois sans Conservatrice, les activités reprennent de plus belle et nous avons pu voir de magnifiques expositions dans cet écrin remarquable.

(Photo Alex Kramer)

Ce manoir, qu’on appelait même château à une époque, a tout d’une construction anglaise. Le Britannique George Gaches, arrivé en 1869  à La Conner, y fit de fructueuses affaires et finit par faire construire cette maison qui sera terminée en 1891 et décorée avec goût par son épouse Louisa (un prénom très à la mode à l’époque). Si vous comprenez l’anglais, vous avez son histoire ici.

LeeAnn au rez-de-chaussée du Musée devant un quilt appliqué de 1858. On ne peut pas se tromper, c’est écrit dessus !
Dans la même salle, une ancienne machine à coudre avec un des beaux livres de Barbara Brackman.

De conséquentes rénovations ont eu lieu ces dernières années et cette magnifique propriété a conservé de très beaux meubles et la majesté des belles pièces. Musée, lieu d’expositions et de stages, il attire les quilteuses de la région comme un aimant !

LeeAnn et moi, sortant du Musée. Que LeeAnn me manque déjà… (Photo Bruce Decker)

L’exposition temporaire en ce mois de septembre montrait d’extraordinaires quilts japonais. Malheureusement, nous n’avions pas le droit de les photographier. J’ai donc acheté le catalogue en souvenir. L’invitée majeure était Emiko Toda Loeb, Japonaise émigrée aux Etats-Unis, principalement connue pour ses somptueux quilts en log cabin réversible. Ils montrent non seulement deux faces tout aussi belles mais ces deux faces sont cousues simultanément, bande après bande. Le travail est remarquable ! 

Exemple pris du site d’Emiko Toda Loeb :

Ces deux panneaux sont donc le même quilt recto-verso : imaginez le travail de maquettiste qui se cache derrière la réalisation…
Tout l’étage était plein de merveilles raffinées faites par ce groupe de Japonaises menées par Emiko, le New Zephyrs Quilt Group. Le titre de l’expo est très judicieux : Fabric Poems, Poèmes en tissus… Voici une photo néanmoins, chipée sur Facebook :

Bright Frost, Noriko Misawa

Et cette photos prise du site de leur groupe :

Flower Raft, par Emi Katsuyama

Malheureusement je n’en ai pas plus car leur site n’est pas à jour.

Si l’esprit japonais était bien là, j’ai remarqué que dans ce groupe on n’hésitait pas à quilter à la machine, et ce de manière virtuose… bien sûr…

Au dernier étage du Musée se tenait une exposition locale avec de très jolis quilts aux étoiles, des traditionnels et des plus modernes de Judy Irish ou ses élèves :

Et en souvenir du temps passé, un kit ancien fort bien conservé montre les premiers exemples de commercialisation pour que chacune se sente le courage de faire un quilt. Les tissus sont prédécoupés, les dessins de quilting sont pré-dessinés… Il est daté des environs de 1900.

On ne le voit pas sur la photo mais le tissu blanc est marqué de petits points gris montrant le dessin du quilting.

Je n’ai presque pas pris de photos du rez-de-chaussée tellement j’ai discuté avec les charmantes dames accueillant le public !

Le rez-de-chaussée montre l’opulence de la maison. Les frises de papier peint sont des reproductions à l’identique des choix de Louisa Gaches. Les quilts sont des exemples de quilts du XIXe siècle en format réduit. Ils sont exquis !

Mardi prochain, Patricia Belyea nous accueillera, toujours à Seattle… Encore un petit goût du Japon aux Etats-Unis !

A plus tard, until later,
Katell

Quand l’Est rencontre l’Ouest…

Encore un livre à vous recommander ! Les éditions américaines nous gâtent encore, ici Abrams, avec un livre rempli de l’esprit de cette créatrice. Les quilts improvisés se diversifient et prennent leur place dans notre petit monde du patchwork moderne.

Quand L’Est rencontre l’Ouest, c’est le thème d’un tout nouveau livre de quilts, quand les tissus et l’esprit japonais sont interprétés par une Américaine infiniment passionnée par le Pays du Soleil Levant. Patricia Belyea vit à Seattle et de cette ville côtière de l’Océan Pacifique, quand elle regarde vers le large son esprit voyage sans doute tout droit, vers le Japon, pays qui la fait rêver depuis son enfance… Le petit paradoxe est que le Japon est pour elle plein Ouest !

Rêve devenu réalité, elle travaille maintenant dans ce domaine qu’elle aime tant. Patricia est maintenant connue pour son commerce de tissus Yukata, destinés normalement à la confection de légers kimonos d’été. Les tissus sont originalement larges de 14 inch de large (35,5 cm), typiquement pour faire des kimonos, et sont vendus au yard chez Patricia. Elle collectionne à la fois ces tissus anciens, vintage et quelques plus modernes et les vend en dispensant généreusement ses connaissances. Parallèlement, elle apprit les règles du patchwork et comprit bien vite que c’était le côté moderne et improvisé qui l’épanouissait.

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Oui les tendances sont têtues, les quilts improvisés remplissent les nouveaux livres pour mon plus grand bonheur !

Les quilts de Patricia sont simples, leur raffinement vient de la qualité des tissus. J’aime son idée de départ, choisir le chiffre-chance japonais, le 8, hachi qui signifie à la fois huit et chance, croissance, prospérité. 8 donc comme 8 inch (20 cm), la dimension idéale pour ses blocs. Les larges imprimés japonais ont assez de place pour s’exprimer.

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De très belles finitions originales comme du sashiko rendent les quilts plus sophistiqués, les grandes bordures sont omniprésentes, contrairement aux quilts modernes standard, même si on utilise aussi le facing comme finition !

C’est donc un livre que je recommande chaleureusement si vous aimez l’esthétique japonaise, ses couleurs vives, tranchées, contrastées et un design épuré, simplement moderne.

Son site : https://okanarts.com/

 

Aujourd’hui outre-Atlantique, c’est Thanksgiving !

Hier, pour la dernière fois, le Président Obama s’est plié au protocole présidentiel : gracier une dinde qui, la chanceuse, ne sera pas rôtie pour ce soir !

C’est le grand repas de famille et l’hymne à un beau sentiment : la gratitude.

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Un merveilleux quilt de LeeAnn de Nifty Quilts, parfait pour célébrer Thanksgiving.

Les premiers colons anglais s’installant sur ce territoire ont voulu, en fin d’année 1621, remercier Dieu… et les Indiens qui leur avaient permis de ne pas tous mourir de faim. Les autochtones leur ont appris à connaître ce qui se mangeait dans ce nouveau monde et de savoir les cultiver ou chasser : la légende imagine un repas de maïs, de haricots verts, de canneberge, de potiron, de patates douces et surtout, de la dinde ! Si vous ne connaissez pas bien cette fête si typiquement américaine, vous pouvez en savoir un peu plus notamment par ici.

Aujourd’hui, de l’autre côté de la Terre, vraiment à l’opposé c’est-à-dire en Australie, RachaelDaisy est elle aussi pleine de gratitude : elle vient de recevoir le nouveau Simply Moderne édité par Quiltmania qui lui consacre un grand article ! Allez voir ses nombreuses photos, vous serez convaincues que, décidément, Simply Moderne (déjà le numéro 7) est vraiment unique. Ne manquez donc surtout pas ce nouveau numéro si vous avez envie de nouveauté, de couleurs et de bonne humeur : tant de quilteuses modernes sympathiques et talentueuses y participent ! Ah quel bonheur…

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La jolie RachaelDaisy, toute heureuse de se voir dans Simply Moderne !

Nos folles Etoiles – Our crazy Stars

Le dernier article chez Nifty Quilts me rappelle un beau travail en commun, il y a plus de 3 ans.

Cela avait commencé par un quilt antique montré sur Nifty Quilts. Sans encore connaître LeeAnn, ce blog me plaisait déjà beaucoup, je le suivais avec assiduité car j’y trouvais la liberté de créer qui me manquait, l’audace de la modernité qui s’appuie sur des quilts d’antan : pas des gagnants de concours, mais ceux qui ont été créés avec les moyens du bord, ceux qui ont été utilisés, ceux qui ont été aimés. Ce quilt ancien, le voici :

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Quilt montré sur le blog Nifty Quilts pour la première fois ici.

Parallèlement dans notre club nous devions faire des lots de tombola pour notre future exposition… et on voulait proposer un stage sur le crazy. Unissant les deux demandes, nous avons préparé un quilt en commun en prenant cette photo comme modèle, chacune ayant la responsabilité d’une branche d’étoile, broderie comprise.

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Une fois les branches réunies, le grand dilemme a été de choisir le tissu de fond, et je constate que LeeAnn a eu les mêmes interrogations… pour un résultat unique et fort différent du nôtre ! C’est Callale qui nous a offert le très beau coupon de tissu saumon aux imprimés « sampler de point de croix » issu d’une gamme de Blackbird Designs. Dès lors nous avons pu le terminer, en gardant l’idée d’une bordure en crazy pour encadrer l’étoile.

Heureusement, le lot a été gagné par une personne qui l’aime beaucoup. Je dois dire que c’est un des quilts faits en commun dont je garde un excellent souvenir ! En voici les principales étapes (chaque titre correspond à un article que vous pouvez lire en cliquant dessus) :
La Folie du CrazyBroderie de la Folle EtoileLa Folle Etoile : le topMatelassage de la Folle Etoile
La voici enfin prête pour l’exposition de Colomiers en 2014 :

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Finalement, on a choisi un fond qui ressemble beaucoup à l’original !! Malheureusement, la photo n’est pas terrible…

Et maintenant, allez voir celle, encore plus folle (crazy en anglais), de LeeAnn chez Nifty Quilts !

Nous avons de la chance !

C’est un cocorico que je lance aujourd’hui !

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A défaut de coq sous la main, ce quilt de Maïté, d’après un modèle de la regrettée Jacqueline Morel, représentera dignement la qualité à la française ! A voir ici aussi.

C’est plus particulièrement les magazines français sur le patchwork & quilting qui me rendent heureuse : ils sont chez nous, depuis des années, de grande qualité !

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Evidemment je suis partie prenante en disant que Les Nouvelles de France Patchwork est irremplaçable, car nul autre n’est aussi varié : un magazine d’association se doit d’être à l’écoute des adhérents, mais aussi les surprendre. C’est ce que réussit Monique et son équipe. Actuellement c’est l’effervescence pour vous offrir un beau numéro de décembre ! En attendant, vous pouvez toujours vous pencher sur le beau numéro 130 :

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En couverture, le Projet Fou auquel nous avons participé avec plaisir dans toute la France ! Pour ma part, je présente un charm quilt fait par Florence Bismuth en page 16, puis les étoiles de l’Ohio avec la voix de Garance  et enfin un dossier sur l’utilisation du noir dans les quilts modernes.

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La Pratique du Patchwork plaît bien depuis sa sortie en 2014, avec ses multiples modèles plutôt modernes et originaux.

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Personnellement, je me jette toujours sur le thème développé par Denyse Saint-Arroman depuis quelques numéros, j’y apprends toujours beaucoup de choses. Ainsi dans le numéro 11 elle raconte l’histoire de trois Indiens Osage, déportés à la Cour du roi Charles X puis, une fois exhibés, laissés démunis sur les routes européennes… C’est à Montauban (82, Occitanie) qu’ils trouveront refuge avec des personnes compatissantes leur payant leur voyage de retour. Ces Indiens tissaient traditionnellement des bandes ornementales avec des rubans… Vous en saurez plus dans l’article.
Touchée par cette histoire et le potentiel esthétique des bandes de rubans, Denyse vient d’auto-publier un livre sur le sujet avec des modèles qu’elle a créés, réinterprétant en quilts les effets des rubans tissés ; c’est un de mes prochains achats.
 Vous pouvez vous aussi l’acheter par ici et il sera bientôt en vente sur Amazon.

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Pour en savoir plus sur cette formidable histoire qui s’écrit encore aujourd’hui, OklaOccitania est le blog d’une association célébrant les liens renouvelés entre ces natifs Américains et les Montalbanais, c’est une mine de renseignements sur l’histoire passée et actuelle des Osages !

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Une décoration énigmatique pour beaucoup sur un rond-point de Montauban, en réalité un hommage aux Osages à découvrir par ici !
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Le pont des Osages, Rosendo Li, 2013. Un peintre vivant à Montauban, d’origine péruvienne et chinoise, a illustré le passage des trois Osages sur le pont de Montauban en 1829. Ce tableau a été offert à des représentants Osage en visite dans la ville.

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Dépêchez-vous d’acheter Simply Moderne n° 6 en kiosque avant qu’il ne disparaisse pour laisser place au prochain ! Ce numéro confirme la place unique de cette parution dans le modern quilting. Y sont présentées plusieurs créatrices avec qui je corresponds parfois avec énormément de plaisir, ce sont des femmes très créatives et d’une grande gentillesse. La nouvelle génération est bien là ! Et parmi les modèles, vous y trouverez de nouveau un quilt de ma grande amie LeeAnn (Nifty Quilts) dans le style de Gwen Marston… Oups, cela me rappelle de finir mon médaillon à la manière de Gwennie !!

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Je viens de découvrir le nouveau Magic Patch consacré à Vendée Globe. Nos créatrices se sont dépassées pour illustrer cet événement sportif ! C’est une très belle initiative et je rêve d’aller à La Roche-sur-Yon féliciter toutes ces quilteuses et voir « en vrai » les 10 quilts présentés… 

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Les magazines se suivent et ne se ressemblent pas, c’est la richesse de notre pays. En dépit de tous les gratuits sur internet ou les tableaux de Pinterest, n’oublions pas de soutenir nos éditions !

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Indien Rouge, Denyse Saint-Arroman, à retrouver dans son livre !

Gwennie nous inspire !

Grâce à Cécile du blog Patchwork Inspirations, j’ai eu connaissance d’un QAL international sur le thème d’un « Médaillon à la manière de Gwennie ».

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Décryptons ceci ensemble !
Un QAL est un Quilt-ALong, c’est-à-dire que nous sommes invité(e)s à avancer un quilt de concert selon les règles édictées par l’organisateur/trice. « Quiltons ensemble » pourrions-nous traduire.
Mais qui est Gwennie ? C’est une grande dame du patchwork qui porte ce prénom celtique, Gwen (Blanche en français) Marston, une des inspiratrices principales de mes amies LeeAnn et Sujata. Alors comment laisser cette occasion de s’amuser toutes ensemble sur un thème qui me plaît tant ?

Après quelques jours d’hésitation, je me lance ! Tant pis, le reste attendra… La semaine prochaine, je cheminerai vers ma première étape, le centre de top qui doit être un panier… à la manière de Gwennie ! Pour plus de renseignements, vous pouvez lire les blogs des Américaines organisatrices, listées sur le blog de Cécile. Il n’est pas trop tard pour nous rejoindre ! Ce challenge nous occupera tout l’été puisqu’il se terminera en septembre.

Merci Cécile !
Et si l’anglais ne vous pose aucun problème, LeeAnn (Nifty Quilts) annonce des cours « en ligne » sur internet de Gwen Marston. Comme elle prend sa retraite à la fin de l’année, nous avons peu de chances de pouvoir assister à un de ses stages en direct, alors pourquoi ne pas profiter de cette possibilité ?
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« Red Square VI » by Gwen Marston, 2008