Vous l’avez déjà remarqué, je vais souvent dans le Tarn. Il y a là-bas un peu de mon histoire familiale, des paysages variés, des villes et villages attractifs et surtout des personnes de caractère ! Pas étonnant que le catharisme ait fleuri dans ces terres, il en fallait de la détermination pour résister comme ils l’ont fait…
Hier, j’ai rendu visite aux amies de La Courtepointe : joli nom de club ! Rare en France, ce mot désigne un quilt chez nos amies québecoises.
Avant d’entrer dans le vif du stage, j’ai pu admirer les triangles en crazy faits par le club pour le nouveau projet de Joëlle Vétillard. Par manque de temps, je ne vous en avais pas encore parlé, c’est l’occasion ! Pour les détails, je vous convie à lire l’article de notre chère créatrice qui concocte une robe chrysalide…
Contribution des membres de la Courtepointe au projet Robe Chrysalide.
Je ne savais pas trop comment serait accueilli mon stage de patchwork créatif et improvisé – libéré aurait dit Gwen Marston – car ce club est spécialisé dans l’art textile, poussé-tiré-entraîné-sublimé par Cécile Milhau. Les plus anciennes avaient appris le « vrai » patchwork avec Jocelyne Le Roy, qui a tant fait pour nous avec son amie Marie-Anne Suzanne, en publiant les tout premiers livres de patchwork machine et coupe au cutter en France ! Je l’ai rencontrée récemment, je lui dois beaucoup grâce à ses livres. C’est aussi une personne très attachante ! Beaucoup d’entre vous connaissez ces livres des années 1990 :
La plupart des Courtepointières de Réalmont connaissent surtout l’expression créative en art textile, presque toujours à la main. Sous l’impulsion de Cécile, elles ont créé plusieurs fresques et quilts collectifs qui sont à chaque fois des événements. Un exemple parmi tant d’autres : Le Fleuve, fini en 2012, à voir ou revoir ici.
Le Fleuve était à l’honneur à Balma, lors de l’AG des 30 ans de France Patchwork (photo de La Marmotte Rousse)
La journée de stage fut fructueuse pour beaucoup, il suffit d’un détail parfois pour enfin réussir à couper avec le cutter rotatif, avoir une couture machine régulière, repérer comment utiliser facilement une règle… Ensuite, la créativité peut s’exprimer ! J’ai été comblée en voyant leur enthousiasme devant le patchwork aux formes douces et vivantes, et l’état d’esprit d’art-thérapie qui me tient tant à cœur…
L’alliance de leur créativité en art textile et leur nouvelles envies de patchwork libéré vont faire des merveilles.
Merci infiniment à Marie-Jo Oustau d’avoir organisé cette journée, ensoleillée à tous égards !
Hier soir, Marie-Jo a continué son projet personnel… C’est très prometteur !
Je vous renvoie au blog Patch d’Oc-Tarn pour quelques gentils mots et photos sympas (en diaporama) du stage par Bernie, rapide comme l’éclair !
Une histoire de dragon au club des Can’canettes
(Castres, Tarn)
Septembre 2018 : les can’canettes commencent la saison, et nous proposons le concours RUBIS de France Patchwork : 3 sont partantes, et au final, ne donneront pas suite, et Aline, outsider, se lance dans le challenge, le 13 novembre 2018 :
Choix des tissus…
…et son idée, reproduire le dragon d’un napperon en dentelle !!
11 décembre, le projet se précise. Un petit bout est posé…..
On ne sait pas encore ce qu’elle mijote !!!! 8 janvier 2019 : Un bout de queue et là surprise !! Elle utilise la technique de Betty pour le Pine cone quilt, mais à l’envers : astucieuse, notre can’canette !!!
Le résultat est bluffant, on jurerait des écailles !! 22 janvier 2019, Aline en plein boulot !!
29 janvier, la queue prend forme.
5 février : Aline cherche déjà le tissu de fond et celui de bordure, bien entendu quelques can’canettes donnent leur avis !
19 mars, quelques détails de plus, pattes, tissu de fond !
Et grande discussion, sur le choix des tissus de bordures. Chacune y va de son petit commentaire…
16 avril : il prend forme, l’échéance approche, le dossier et les photos doivent être envoyées pour le 25 mai, dernier délai.
Le tissu de la tête est trop proche de la bordure, il faut changer !
Un hic !!! Aline n’est pas adhérente France Patchwork, donc elle doit s’inscrire avant de pouvoir postuler pour le concours, nous la harcelons, lui préparons même le dossier…..mais de graves problèmes de santé pour son conjoint, l’éloignent du sujet.
14 mai, elle peaufine la tête, la langue, l’œil, les dents…
…Les pattes et griffes…
21 mai le quilting ; on sait déjà qu’il ne participera pas au concours RUBIS de France Patchwork et en sommes navrées vu le travail accompli !!
Nous cherchons une solution……. Et demandons conseil à Katell : le délai est dépassé, donc pas question de le proposer au concours, aussi pour que ce dragon vive et soit reconnu, elle nous propose un article en septembre sur son blog de la Ruche des Quilteuses…
Toutes les can’canettes, et Aline, te disent : MERCI !!!
11 juin : terminé, il est flamboyant ! Mais il manque un détail important : comment va-t-elle l’appeler ???
Et là c’est son petit fils qui le baptisera :
SMAUGH
Smaugh le doré occupe la montagne solitaire dans le célèbre roman de TOLKIEN, Le Hobbit.
Et une certaine ressemblance… Super, le petit-fils !
18 juin 2019 : Fête de la MJC, et exposition de nos œuvres : bien entendu SMAUGH est présent et admiré comme il se doit.
Bravo à Aline et encore un grand merci à Katell.
Jo Drouet,
animatrice au club des Can’canettes, Les Salvages (Castres, 81)
Début août, autre journée dans le Tarn, avec la visite très émouvante de l’ancienne propriété de mes grands-parents accrochée à une colline, à deux pas du château de Magrin (musée du pastel). Nous avons disserté sur les vieux souvenirs et l’histoire de cette belle maison, où le grenier était naguère probablement un séchoir de feuilles de pastel… Eh oui, le pays de Cocagne est aussi une histoire familiale ! Mille mercis, Florence, pour votre chaleureux accueil.
Les cocagnes sont des feuilles séchées, agglomérées en boules, pour qu’elles puissent voyager dans toute l’Europe. Il faudra ensuite sur place un processus de fermentation pour obtenir la fameuse teinture…
Le pastel est un des noms donnés à l’Isatis Tinctoria, la seule plante européenne qui permet de teindre les tissus en bleu pur et divin… La culture de cette plante dans le Lauragais (le triangle d’or Toulouse-Albi-Carcassonne) fit la fortune des commerçants toulousains, puis déclina dès la fin du XVIe siècle jusqu’à disparaître au cours du XIXe siècle : processus trop long, trop aléatoire, trop gourmand en temps et main d’œuvre, nauséabond aussi… L’utilisation des indigos asiatiques était plus simple ! Il nous reste de ces temps de richesse cette expression, le Pays de Cocagne, d’après le nom des boules de feuilles de pastel séchées. Une longue et riche histoire ici très raccourcie, mais qui n’est pas finie : le savoir-faire tinctorial a été modernisé, l’huile de pastel est reconnue précieuse en soins dermatologiques et l’Or Bleu renaît en Occitanie !
La Petite Maison du Pastel, sur la place centrale du village de Lautrec (non loin de Castres) : charmante boutique d’un village très accueillant et vivant… Un bonheur !
Cette journée était décidément sous le signe du bleu. A la Petite Maison du Pastel à Lautrec (un des nombreux villages accueillants du Tarn), j’ai craqué pour deux beaux livres, Indigo de Catherine Clément et LePastel de Chantal Armagnac. De quoi affiner mes connaissances sur le bleu dans le monde !
ICI je fais un très amical coucou à Marie-Christine Chasseraud qui visita Lautrec et sa région il y a quelques semaines. Cette quilteuse émérite, si amicale, est connue par les blogs qu’elle tient (Carrément Crazy, Au fil de Garonne pour la délégation France Patchwork 33-47, elle fait des interventions toujours positives sur Facebook, participe à beaucoup de défis de patch et appliqué… Pas de chance, hier Marie-Christine, son mari et un membre de leur famille se trouvaient dans le bateau de croisière sur la Garonne qui a heurté un pilier de pont… Marie-Christine, touchée à une vertèbre, fait partie des blessés les plus graves et doit porter un corset 6 semaines. Retrouvez-là sur Facebook où elle continue de communiquer !
De tout cœur, bon courage Marie Christine, nous pensons à toi et t’adressons plein d’ondes positives 🌞
De retour du Tarn : trois livres dans ma besace ! Pour le moment, j’ai feuilleté les livres sur l’indigo et le pastel sans les lire, mais je me suis précipitée sur le roman…
Enfin dans une jolie librairie de Lavaur, je me suis laissée tenter par un roman intitulé… Bleue (écrit par la Norvégienne Maja Lunde). C’est un roman très sombre, qui décrit la situation désespérante et désespérée de réfugiés climatiques… nous en l’occurrence, des gens du sud-ouest de la France, chassés de nos maisons par les incendies et la disparition de l’eau potable. Cette partie du livre a lieu en 2041… c’est bientôt. Bleue, histoire axée sur l’eau, raconte également la vie d’une femme, bien seule dans son combat pour le respect de la nature, en 2017. Entre les deux, on ne peut qu’imaginer…
Nous sommes constitués à 65 % d’eau, elle est vitale. Et quel bonheur de plonger dans la piscine comme Tom at the Roosevelt de Ian Berry ! Tableau entièrement fait en denim, voir un détail de ce tableau ici.
Ce livre fait écho aux alertes répétées que nous entendons et subissons actuellement avec les canicules, les sécheresses et les éléments qui se déchaînent. Pour ne pas mourir par manque d’eau, cet or bleu primordial, il faut réfléchir vite et agir bien, changer d’axe dans la plupart des activités humaines, concevoir une nouvelle vie cohérente et respectueuse de la nature, sans pour autant revenir à l’âge de pierre ! Après des millénaires de quête de l’eau, nous avons chez nous le luxe incroyable d’avoir de l’eau potable au robinet à volonté (… et même pour les WC, incroyable gâchis quand on y réfléchit 2 secondes) et son accessibilité nous a fait oublier son importance cruciale. L’aurons-nous encore dans quelques décennies ? La marge entre le succès et l’échec est fine, on ne peut se contenter de demi-mesures et aucun pays ne peut résoudre le problème seul, nous sommes sur la même petite planète. Nous avons des sommets internationaux… qui se soldent invariablement par des échecs : soit un manque de consensus, soit, c’est presque pire, des signatures et des promesses non tenues (COP 21).
Grâce à leur intelligence et leur imagination, les hommes ont su inventer des civilisations et mille choses dans un but d’évolution, de confort et de profits, mais ils n’ont pas toujours, loin de là, pris en compte les conséquences sur la nature. Il y eut par le passé bien d’autres changements climatiques, mais celui-ci est le premier qui n’est pas naturel, les activités humaines récentes en sont la cause. Il faut maintenant utiliser notreintelligence et notre imagination, avec courage et conviction, pour préserver l’eau potable et tout ce qui rend la vie des hommes possible.
Art quilt de Inga Gorsvans-Buell, Form and Flow (détail)
Aujourd’hui-même Hugues Aufray, notre troubadour folk, fête ses 90 ans. Sa longue vie est comme un roman, pleine de péripéties, commençant enfant à la santé fragile, à présent Lion fort à la blanche crinière, à qui on commanda déjà en 2007 ses secrets de santé ! C’est un modèle de résilience, « ce qui ne me tue pas me rend plus fort » ainsi que disait Nietzsche. Je ne me rendais pas compte de son âge, et c’est à la suite d’une interview en juillet dernier que j’ai eu la curiosité de lire ce livre, pour mieux le connaître.
J’ai lu attentivement son livre où le chanteur se dévoile avec simplicité. J’aime son authenticité et son ouverture d’esprit. C’est un homme curieux du monde, respectueux des traditions d’autres peuples et de la nature. Il reste optimiste et positif, ça conserve !
Tout ce que je savais de lui, c’étaient ses chansons à succès qui entraient immédiatement dans notre patrimoine, son amitié avec Bob Dylan, sa passion pour les chevaux et les USA, et je savais aussi qu’il avait passé une partie de sa jeunesse dans le Tarn, à Sorèze. C’est là qu’il fêtera ses 90 ans avec son public… J’en ferai partie ! Mieux le connaître par son livre m’a donné grande envie de participer à cet événement :
Quand j’étais petite, on disait parfois à mon cousin doué mais oh combien turbulent : « si tu continues, je te mets à Sorèze ! ». A Sorèze, il y avait un pensionnat pas comme les autres, ex-école militaire royale (fermée en 1793), puis école-abbaye dominicaine jusqu’en 1991, où bien sûr la discipline régnait, mais aussi l’épanouissement de l’enfant par le sport et la culture. C’est là que le jeune Hugues découvrit l’équitation et y vécut, malgré des difficultés scolaires, les plus belles années de sa vie au beau milieu de la guerre !
Sorèze, photo Pascale Walters CDTTarn
L’établissement de Sorèze est devenu musée des tapisseries de Dom Robert, musée de l’Ecole et hôtel-restaurant. Si vous êtes dans la région, une visite s’impose… Et sa prochaine métamorphose viendra peut-être d’Hugues, qui souhaite ardemment y refaire une école, probablement liée à l’équitation…
Curieusement, Hugues Aufray me rappelle à deux titres l’article écrit grâce à mon amie Betty contenant deux sujets hors du commun : le Bennett Junior College de Betty qui n’a pas eu la chance de Sorèze puisqu’à l’abandon, et le mythique Festival de Woodstock il y a pile 50 ans, où Bob Dylan était le grand absent… Ironie suprême, Bob habitait justement à Woodstock même !… Il justifiera son absence par une période difficile (grave accident de moto puis décès de son père et son fils Jesse gravement malade) mais avouera plus tard qu’il était excédé par tous les hippies qui squattaient chez lui à Woodstock… Je me demande d’ailleurs si ce n’est pas à cause du domicile de Bob Dylan à Woodstock qu’on appelle ce concert Woodstock, pour l’éternité, alors qu’il se passa à 75 km de cette petite ville !!
À l’est de Sorèze se trouve une vallée naguère très industrieuse dans le domaine du textile, avec en son centre Labastide-Rouairoux. Un petit groupe autour de Patricia Cathala organise tous les ans un Festival qui prend chaque année de l’ampleur. Pour connaître un peu mieux cette valeureuse équipe, suivez ce lien.
J’y étais le 15 août avec des Bees (mes amies Abeilles) et on peut dire que cette édition des 20 ans fut une fameuse réussite, un enchantement avec la douceur de vivre occitane, des artistes invités tellement disponibles, des rencontres très inattendues (ah Claudine, si contente de t’avoir revue !) et tant d’autres tout aussi chaleureuses ! J’ai pris bien trop peu de photos, mais d’autres l’ont fait pour moi : allez voir les centaines de photos sur Facebook par Flo Volsul, Les Jolis Instants par exemple… Quaquie a commencé une série de reportages sur son blog et bientôt d’autres blogs s’en feront aussi l’écho certainement dans les jours qui suivent.
Toute la journée, un air vénitien flottait à la Fête du Fil, donnant une touche féerique :
Chacun souhaite se faire photographier auprès de ces personnages aux somptueux costumes…… moi aussi : même si ma robe n’a rien de celle d’une princesse, je suis accompagnée d’un prince charmant !Petites et grandes nous font rêver…
Les masques énigmatiques assurent d’être incognito et s’amuser sans barrière. A Venise dès la Renaissance, la République aristocratique jouait à la démocratie où chacun a les mêmes droits pendant quelques jours par an…
Pour ma part j’ai décidé de ne vous présenter que trois univers, centrés autour de la Méditerranée, même si j’ai des regrets de laisser temporairement de côté tant d’autres beaux artistes…
Tout d’abord, Dimitri Vontzos, qui anima la Journée Nationale de l’Amitié à Vichy en juin dernier pour France Patchwork ; il était à Labastide avec son plus beau chef d’oeuvre, sa fille, tout aussi souriante et sympathique que son père ! Mais j’ai admiré aussi ses créations d’étoles et ses nouvelles broderies, toujours axées sur sa culture méditerranéenne.
Dimitri est un artiste qui sait se renouveler et c’est à chaque fois un plaisir de l’entendre parler de ses inspirations ! Lui et bien d’autres (Pascal Jaouen et les brodeuses comme Monik Paugam avec la broderie glazik de Bretagne et plus généralement nos artistes textiles françaises, si nombreuses à mêler patch & broderie créative…) donnent un élan de créativité avec bien peu de choses : du fil, du tissu, une aiguille… La simplicité des matières premières donne libre cours à l’imagination !
Ensuite, je souhaite vous présenter un autre homme, venu de l’autre côté de la Méditerranée, l’Égyptien Ekramy Al Farouk, un des éminents tentmakers du Caire, ces hommes qui sauvent la tradition des khayamiya, tentures textiles qui offraient un raffinement certain à l’intérieur des tentes des nomades tout en renforçant la protection contre la chaleur, le froid et le vent. Je crois que je ferai un article à leur sujet prochainement, tellement je suis admirative de leur chemin parcouru. Lors de leur précédente exposition, je n’avais pas osé m’offrir la toile dont j’étais tombée amoureuse : je l’ai regrettée, oh combien !
J’ai tellement regretté d’avoir été raisonnable en 2016…
Je n’ai toujours pas succombé à une des plus grandes toiles, mais je me suis tout de même fait un plaisir immense en choisissant des oiseaux de paradis sur fond bleu :
Merci à la photographe, la bénévole bastidienne du stand, Krystyna ! Pour le plaisir, voici d’autres photos du stand, avec une mention spéciale pour l’histoire contenue dans ce quilt qui se lit de droite à gauche, contée avec talent par Krystyna :
« Un jour, un homme arrive à la ville, juché avec son fils sur son âne. On dit de lui : oh quelle honte, pauvre âne, l’homme pourrait marcher quand même ! Le lendemain, le fils est sur l’âne, l’homme marchant à côté. On dit : ah c’est comme ça qu’on élève les enfants, c’est du propre ! Le jour suivant, l’homme est sur l’âne, son enfant marchant à côté. On dit : ben voyons, il se prend pour qui celui-là ? Pauvre enfant ! Le jour suivant, l’homme et l’enfant marchent à côté de l’âne. On dit : ridicule, ils ne profitent même pas de l’âne ! Le dernier jour, l’homme porte l’âne. On dit : ah on avait bien fait de se méfier de lui, il est complètement fou ! Moralité : n’écoute pas le qu’en dira-t-on… »Une vue des ouvrages exposés : des tableaux rappelant la splendeur des mosaïques symétriques arabo-musulmanes ou leur calligraphie, des harmonies de couleurs toujours réussies, des dessins enrichis par leur culture devenue cosmopolite (certaines ont bénéficié de l’influence des tapisseries de Dom Robert de Sorèze que Ekramy avait vues en 2016 !)Un des Arbres de Vie féeriques du stand…… et un détail !
Une des splendeurs du stand ! Sans limitation de budget, j’aurais eu du mal à choisir entre ces deux derniers… Étant près de la porte, il y a un contre-jour un peu gênant, mais on voit la beauté de la tenture tout de même…
Terminons par une femme qui a surpris tous les visiteurs, Paule François. Sa matière première est la laine, sa technique est un cadre de bois sur lequel est créé un métier à tisser sur mesure pour chaque création, son inspiration vient de ses propres photos. Elle vécut cinq ans sous le soleil du Maroc et y trouva une inspiration majeure pour ses ouvrages, ses voyages lui inspirent également de très belles scènes, et enfin la côte méditerranéenne française, auprès de laquelle elle vit à présent, lui offre d’autres sources d’inspiration tout aussi lumineuses. Quand on voit un de ses tableaux de loin, on croit voir une photo ou un tableau réaliste, éclatant de couleurs et à la profondeur de champ parfaitement maîtrisée. Quand on s’approche, ce sont de grands points de fils de laine qui font le tableau ! Inutile de dire que ce travail est bien plus long que ne le serait un tableau en peinture… Son art est bien sûr apprécié dans le monde où elle évolue (le monde des galeries d’art), mais trop souvent du bout des lèvres… Ce n’est que du fil… Sa notoriété bondira si elle entre dans le monde de l’art textile où son art sera bien plus apprécié, comme à Labastide-Rouairoux !
Nous avons aussi tendu des laines pour faire des tableautins dans notre enfance, la technique n’est pas franchement nouvelle, mais le résultat de Paule est tout autre (encore bien plus beau que sur mes photos!) :
Merci aux Bastidiens pour cette formidable édition 2019! Terminons en beauté avec quelques vues du Musée du Textile, au cœur de la ville de Labastide-Rouairoux :
Un château Renaissance dédié à l’art, quel bonheur ! C’est à Lacaze, village bien connu des quilteuses occitanes…
Nadine Vergues remplira le Château de son imagination fertile…
Cette année, des quilteuses d’Occitanie ont planché sur la biodiversité, et en particulier les petites bébêtes… Original comme thème, extraordinaire comme inspiration ! J’ai vu de nombreuses réalisations fantastiques de mon groupe de Colomiers, à découvrir le prochain week-end ! Cette exposition sera au Temple, tout près du château.
Vous connaissez mon attachement au Tarn, cœur de l’Occitanie… Département riche en événements consacrés aux arts textiles à Lacaze, Labastide-Rouairoux, Sorèze, Fayssac/Gaillac et tant d’autres, grâce aussi bien évidemment à la délégation France Patchwork, aux clubs de patchwork, aux artistes textiles qui y vivent… Un Pays de Cocagne pour les quilteuses ! C’est même ici qu’est imprimé le magazine des Nouvelles, Patchwork & Création Textile de France Patchwork, dans une imprimerie certifiée Imprim’Vert.
Albi la Belle
Albi est une ville qui, loin de devenir seulement une belle cité-vitrine pour touristes avec son inscription au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 2010, bouge avec son temps. Je ne sais pas où en est l’ambitieux projet d’autosuffisance alimentaire projeté par la mairie, mais il est plus que jamais dans la mouvance de la nouvelle économie souhaitée par un nombre grandissant de personnes : on veut promouvoir la qualité, le local, avec des conditions de travail dignes.
Pour informer, encourager, mobiliser, il faut des locomotives et des lieux de rencontre. C’est ainsi qu’est conçue la Foire Économique d’Albi qui met l’accent sur le Fait en France. En fin de semaine de la Foire d’Albi, le premier Salon Fais-le toi-même voit le jour, avec un programme joyeusement éclectique. C’est la même entrée commune au Parc des Expositions avec la Foire d’Albi, ne le cherchez pas ailleurs !
J’irai y faire un tour, car j’y verrais bien du patchwork & arts textiles en déferlante l’année prochaine ! Si vous avez des envies ou des idées pour l’année prochaine, n’hésitez pas à contacter : contact@albiexpos.fr
Et quelques jours après, c’est l’exposition annuelle de Fayssac, la 20e déjà !… Quand je vous disais que le Tarn est un Pays de Cocagne pour quilteuses !
Un stage avec Betty, les chanceuses ! A Castres, en juin dernier, nous avons animé un stage lors du séjour de notre chère amie de Floride. C’est le moment de vous montrer le résultat, merci à Jo, l’organisatrice épatante, qui me fournit ces photos-mosaïques.
Ici, le Pine Cone traditionnel est mis en avant, sauf la dernière photo qui montre des évolutions très originales ! Je n’oublie pas ceux faits en Ariège, mais ceux-ci seront vus lors de l’exposition départementale FP l’année prochaine. En voici tout de même un d’Andrée C. :
Bravo à toutes !
Je ne manquerai pas le livre de Rachael Daisy qui paraît très prochainement chez Quiltmania, c’est une des artistes qui fait revivre cette technique avec beaucoup de talent. Pour ma part je n’ai pas eu le temps de concrétiser mes propres idées de pine cone moderne mais cela viendra prochainement…
Je ne me lasse pas des quilts de Betty, ici un détail de Toulouse :
BeeBook, un livre pour les quilteuses curieuses d’évoluer vers plus de créativité : souscription ici !
Hier Jeanne Hewell-Chambers fêtait son anniversaire, mais surtout les trois ans du Projet 70 273. Un rêve insensé lancé sans imaginer un instant le défi que cela représentait d’honorer les victimes de la folie nazie, la plupart des handicapés, cobayes pour mettre au point les chambres à gaz. 70 273 personnes sacrifiées pour en tuer des millions d’autres, tout aussi innocentes.
Parmi les plus récents quilts de France, celui de Danielle Michon (31), si beau…… et ces œuvres collectives assemblées par Annie Labruyère (Des Tulipes et des Coeurs) mesurant chacune environ 3 mètres.
C’est la grande cause de sa vie, exposer un jour dans un lieu qui a du sens 70 273 duos de croix rouges en tissu, symbolisant les croix apposées par le corps médical, signifiant ainsi que ces personnes ne « méritaient » pas de vivre. Ce Projet est conduit bien sûr pour son résultat, mais aussi pour toutes les actions d’éducation induites par ce mouvement pour que, plus jamais, les handicapés ne soient dépréciés en tant que personnes.
Ce merveilleux quilt aux 101 vies commémorées est de Bee Maïté Findeling (31)
Une telle organisation ne se fait pas sans des hauts et des bas, sans excitations et découragements, Jeanne a tout vécu ! Mais je crois bien que les milliers de rencontres de personnes de bonne volonté qui ont jalonné son parcours effacent l’épuisement de ce travail gigantesque.
Alors la grande question est : où en sommes-nous dans le comptage ? Pour vous donner une idée, nous en étions déjà (ou seulement !) à 15 % du but après l’exposition de Lacaze (Tarn). Hier, Jeanne nous a fièrement annoncé que nous en sommes à :
XX XX XX 72 055 XX XX XX
Oh OUI, nous avons dépassé le but grâce à tous les efforts autour de ce projet magnifique !
Badge à partager !
Un peu partout dans le monde des croix sont encore cousues, des expositions s’organisent, pour continuer l’effort de pédagogie.
Vous êtes si nombreuses en France à avoir généreusement participé, merci du fond du cœur ! Bientôt des nouvelles sur la concrétisation de ce Projet, l’annonce de la date et du lieu de l’exposition de ces centaines de quilts !
Jeanne et Tari envahies par l’émotion en entrant dans le Temple de Lacaze, en arrière-plan Cécile et moi.Devant le château de Lacaze…
Un immense merci aux quilteuses occitanes qui ont tellement œuvré dès le début de l’aventure, au Maire de Lacaze dans le Tarn qui nous a donné les clés du Temple pour la première exposition mondiale, à ma chère Cécile… Oui nous avons réussi ce pari fou ! Et surtout, bravo à Jeanne et sa fidèle amie Tari ❤
Il est des jumelages hautement profitables, tel celui de la petite ville médiévale de Gaillac (Tarn, Occitanie) connue pour ses vignobles alentour, avec une autre ville du Sud-Ouest, de la Chine cette fois, Zigong (un peu plus grande : 3 millions d’habitants).
Gaillac, au bord du Tarn comme sa grande voisine Albi. Il fait bon vivre dans cette ville, il y a même un grand magasin de tissus de patchwork fort bien achalandé : Josie Patchwork. Les quilteuses sont nombreuses alentour… Quand je vous disais qu’il fait bon y vivre !
Nous profitons pendant 2 mois, entre Toulouse et Albi, d’un spectacle féerique la nuit tombée, une promenade sur près de 4 hectares dans la Chine éternelle mise en scène avec des structures en métal, de la soie (40 000 mètres carrés cette année !!) et des lampes LED. Je suis heureuse d’en avoir profité un soir sans pluie, avec une température clémente. Une merveille qui, j’espère, sera réitérée l’année prochaine. Je ne montre qu’une petite partie des merveilles du parc !
De belles allées ornées de milliers de lanternes rouges nous mènent vers une balade inoubliable.Cette reproduction de bateau rappelle la Route maritime de la Soie et les échanges si anciens entre l’Orient et l’Occident.Les éventails… Je suis déçue par mes photos, c’est bien plus beau en vrai !!Hommage au safran.Les poteries de Giroussens ne sont pas oubliées ! Giroussens est un village à visiter et le restaurant en surplomb de la rivière Agout est excellent !Des rhinocéros blancsLes pandas sont adorables et, comme l’année dernière, un des tableaux préférés des petits et grands !Exception, les éléphants ne sont pas en soie mais en petits bols à thé étonnamment utilisés! Comme un éléphant dans un magasin de porcelaine… mais ici sans dégât !La plus majestueuse des fleurs, la pivoine…
Toute bonne chose ayant une fin, le dernier jour de ce Festival est mercredi 6 février, le lendemain du Jour de l’An chinois. Nous entrerons dans l’année du cochon de terre ce mardi, que nous réservera cette année ?
Comme tous les derniers week-ends de juin, c’était la fête à Lacaze !
Les délégations FP 31 & 81 ont exposé une trentaine de Charm quilts dans le Temple et il y avait également le concours Circle Design, des cercles en jaune et noir (aux couleurs du blason du village), l’exercice Récup Zéro Déchet, l’expo du club de la Courtepointe, l’expo d’An’San… et clou de la journée, le défilé de mode concocté par Joëlle Vétillard, le tout organisé par l’infatigable Cécile Milhau.
En voici un petit aperçu, que nous devons àSuzy Bignau qui m’a fourni ces photos, un événement familial m’empêchant d’aller à Lacaze cette année. Merci à toi Suzy !
Charm Quilts
Chacun de ces quilts mériterait des photos de détails. C’est à chaque fois une éclatante réussite qui cache une belle histoire : les charm quilts sont des échanges de carrés entre amis, ce sont aussi beaucoup d’efforts de mise en scène, d’innombrables points alignés pendant des heures et des jours…
Il faudra que ces quilts continuent d’être exposés, ensemble ou séparément !
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Circle Design
Le challenge Circle Design a eu également beaucoup de succès avec des trésors d’inventivité en jaune et noir, rappelant les couleurs du blason de Lacaze. Bravo aux gagnantes mais aussi à chaque participante !
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La joie de vivre en patchwork
Dans le Château c’était la fête du patchwork, avec la revendication du recyclage, du faire-avec, de la débrouillardise, tout en produisant de magnifiques panneaux et courtepointes…
Un grand tas de tissus par terre symbolise la matière première. Bravo au club La Courtepointe de Réalmont (81) !
Ambiance décontractée et si sympathique !
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Zéro Déchet
Le long d’un vieux mur, une longue ribambelle de carrés d’art textile montrait que, sur une base de blue jean et des éléments de récup’ on peut faire de bien belles choses… Voici quelques photos prises au hasard :
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Le Défilé de Mode de Joëlle Vétillard
C’était le clou de la journée, le défilé de créations de Joëlle. Le public a admiré son inventivité, le recyclage de vêtements tout comme les créations de A à Z. Le défilé eut lieu sur le parvis du château et de nombreuses personnes répondirent à l’appel de Joëlle pour jouer les mannequins d’un jour. En voici un tout petit aperçu :
Et puis il y eut les robes en cercles, les princesses d’ombres et de lumières, de lune et de soleil, sorties de ce château enchanteur :
Saluons cet incroyable travail et, plus généralement, cette volonté de faire vivre notre région avec des animations formidables !
Vous pouvez aussi aller voir ces blogs :Fil de Garonne 33-47, ChristolChuk, bien sûr Patch d’Oc Tarn dont les photos seront triées prochainement (courage, Bernie !) etPatch 31! Merci de signaler d’autres reportages dans les commentaires, je compte sur vous !