Voyages textiles en France

Bonjour,
Bienvenue dans le blog
des petits & grands voyages
avec les textiles !

Cela m’enchante de vous écrire de nouveau, même si je sais que des quilteuses s’éloignent de leur ordi pendant ces mois estivaux. Plusieurs expositions, en cours ou annoncées, nous offrent une promesse de bien-être, car retrouver des quilteuses fait tant de bien ! Les expositions reprennent donc, plutôt timidement malgré tout, car c’étaient des préparatifs dans l’incertitude, tout comme nous l’avions expérimenté lors des Estivales de Lacaze (Estivales 21) en juin dernier. J’ai relevé quelques annonces sur Facebook que je relaie ici : si vous vous trouvez dans les parages, je vous les recommande chaleureusement.
Puis, une expo qui m’a enchantée vendredi dernier… En route !

En Alsace

La très talentueuse – et si chaleureuse ! – Michelle Braun organise cette exposition dans le nord de l’Alsace les 14 & 15 août, je suis certaine que des merveilles seront exposées !

Dans la Drôme

Exposition d’arts & artisanats dans la Drôme jusqu’au 15 août avec Elsa Boissier.

Balade en Aveyron, vers Lacapelle-Bleys

Vendredi dernier, pas de réunion d’Abeilles de la Ruche des Quilteuses car la plupart passent de précieux moments avec leurs enfants et/ou petits-enfants. J’ai donc pris la route avec mon mari, une de celles que nous connaissons presque par cœur, dans l’Ouest aveyronnais.

Les villes principales sont à taille humaine. Rodez, avec sa cathédrale en grès rose, se voit de loin, et le musée Soulages attire chaque année de plus en plus de visiteurs (revisité en 2019). N’oublions pas pour autant la promenade dans la vieille ville, très agréable ! L’autre pôle urbain, plus près du Tarn-et-Garonne, est Villefranche-de-Rouergue, à l’opulence médiévale presque intacte. Il faut y aller le jeudi matin, pour son marché !

A Villefranche-de-Rouergue, le marché s’étend sur plusieurs places et rues adjacentes. Il y règne comme un air provençal, dans un cadre médiéval splendide.

Les très beaux villages sont nombreux dans le coin, citons les perchés comme Belcastel ou Najac, ou bien les bastides sur terrain plat, avec des places accueillantes, aux galeries ombragées avec de belles arcades, comme Sauveterre-de-Rouergue ou Villeneuve d’Aveyron (n’y manquez pas le Musée de la Photographie et les très nombreuses photos de Jean-Marie Perier, qui vit dans ce village !).

Mais ce vendredi, le cœur de notre sortie se trouvait à Lacapelle-Bleys, pour une exposition d’arts textiles, dans le sens le plus large du terme, organisée par l’Aiguille Magique avec la formidable Mijo Bessac.

Il est trop tard pour s’inscrire au stage de broderie d’or ! Les participantes au stage de stumpwork sont rentrées absolument enchantées… nul doute que les stagiaires de mercredi prochain le seront aussi.

La vitalité du village fait plaisir à voir. Il est situé au cœur d’un des vallons du Ségala, fertile région où l’agriculture raisonnée prend le dessus. Fait rare en août, pas de paillasse jaunâtre brûlée par le soleil mais des verts tendres printaniers, à la faveur des pluies récentes !

Le Ségala, une belle campagne où, souvent, les haies sont préservées  © P. Geniez

Si je vous disais que de jeunes couples, lassés de la vie citadine, s’installent ici à Lacapelle-Bleys, séduits pas la qualité de vie ? Mais oui, le Covid a renforcé la tendance déjà perceptible quelques années auparavant. Les écoles ne ferment plus dans le coin !

Souvenir : le club de l’Aiguille Magique en 2010, photo parue dans La Dépêche du Midi

Mijo et ses amies ont traversé elles aussi de douloureux moments ces derniers temps. La solidarité entre amies signifie bien quelque chose ici aussi et nos groupes sont de précieux soutiens, en particulier dans ces moments chaotiques où l’empilage de mauvaises nouvelles pèse lourd.

Un Passacaglia, sublimé par le choix d’un batik parfait pour le fond, attire irrésistiblement l’œil !
Le thème des Quatre Saisons…

Les divers thèmes de l’exposition ont été bien souvent transmis par internet ces derniers temps, mais cela a titillé la créativité de certaines ! Dans cette grande salle, vous admirerez du patchwork, mais aussi d’autres travaux d’aiguilles parmi lesquels l’utilisation modernisée de la broderie Richelieu. Oui, la broderie est aussi à l’honneur à l’Aiguille Magique et nos gentilles sorcières ont des doigts de fées ! Outre la qualité des ouvrages, on sent la cohésion du groupe dans cette exposition.

Ce très beau tableau comporte des pivoines appliquées de manière traditionnelle (à la main, avec rentré minutieux) et des broderies raffinées, donnant une composition intemporelle.

A côté de l’exposition de l’Aiguille Magique se trouve celle des broderies afghanes (association Guldusi menée par Pascale Goldenberg) déjà vues à Lacaze, mais la disposition différente permet de les découvrir autrement. Et, toujours, sont disponibles des petits trésors brodés à s’offrir ! Une pensée pour ces femmes dont le quotidien ne va pas s’améliorer avec l’avancée des Talibans, et c’est un euphémisme. Espérons qu’elles pourront garder quand même leur activité salvatrice de broderie, et que Pascale Goldenberg pourra continuer à les faire arriver jusqu’à nous.

Mijo m’a montré ce qu’elle aime faire en ce moment : de la peinture à l’aiguille ! A partir d’une photo de jardin (vous en trouvez de très belles dans les magazines Mon Jardin Ma Maison, l’Ami des Jardins, etc.), elle se lance, recompose les harmonies… Quelle virtuosité ! Son fil de prédilection est le fameux Fil au Chinois pour dentelle. Voici un exemple de tableau à l’extraordinaire finesse (le préféré de mon mari !) :

Et ce n’est pas fini ! Au fond de la cour de l’école, on découvre un artisanat indien bien particulier. Nous avions admiré l’art des impressions au tampon avec Neelam dans le Gujarat (Nord-Ouest de l’Inde), nous apprenons ici l’art du kalamkari, autre technique millénaire, où des dessins sur toiles de coton sont créés à main levée au kalam ou calame (bambou taillé), ici dans le Sud-Est de l’Inde, à Kavali près de la côte de Coromandel, là où mouillaient les navires venus d’Europe…

La Maison Bleue à Kavali, centre de soins créé par André Mâge

Cela a commencé par un Français, André Mâge, arrivé en Inde au début des années 2000 pour construire une entreprise de confection de vêtements en coton, avec le désir d’appliquer les valeurs du partenariat social et des rémunérations justes. L’état sanitaire lui a sauté à la gorge lorsqu’il est intervenu après le tsunami de 2004 dans l’État du Andhra Pradesh et son chemin de vie s’est tourné vers les soins de la population, en particulier les personnes atteintes du SIDA. HELP Kavali India est né, sa femme Catherine y a créé parallèlement HKKK (en français Manufacture créative de Kavali) où des femmes retrouvent l’espoir dans un contexte socio-sanitaire dramatique. Salariées et soignées, elles apprennent les techniques et créent, sans aucune connaissance culturelle antérieure, des scènes splendides sur support textile. Vous en apprendrez beaucoup plus en discutant sur place avec Catherine, ou en vous rendant sur sa page Facebook, ou encore en allant dans son magasin à Villefranche-de-Rouergue.

Exemple de toile dessinée et peinte : la séance de coiffure, par Kalyani. Comme pour les impressions de Neelam, toutes les couleurs sont obtenues avec des produits naturels, le coton est non blanchi, le mordançage (étape préalable à la peinture) puis la fixation sont faites « comme avant », selon les connaissances traditionnelles indiennes.
Catherine Mâge est ces jours-ci à Lacapelle-Bleys, mais vous pouvez la rencontrer toute l’année à Villefranche-de-Rouergue, dans son magasin situé 21 rue Alibert à Villefranche-de-Rouergue (12). Photo La Dépêche

Vous avez peut-être déjà rencontré Catherine Mâge et ses kalamkaris, elle est régulièrement invitée dans les manifestations textiles ! Les ventes en France permettent de couvrir 50% des besoins sur le terrain, soit le soin apporté à plus de 600 patients et leur famille, et près de 30 salariés. De nouveau, nos petits achats-coups de cœur apportent un réel soutien à d’autres femmes.

Mille mercis Mijo pour ton chaleureux accueil,
sans oublier tes amies brodeuses et quilteuses très sympathiques !
Espérons nous revoir bientôt…
Oui, bientôt, en Alsace !!

En Alsace, j’expose !

Pour être exacte, j’expose Le Temps sous toutes ses Couleurs, la sélection de quilts météo 2020 🌞

Le Carrefour Européen du Patchwork met tout en œuvre pour que la fête soit belle, nous leur faisons confiance ! Les programmes des expos et stages sont à votre disposition sur leur site, ainsi que la billetterie. Faites-vous plaisir, allez en Alsace cette année malgré tout !

Le Carrefour Européen du Patchwork, c’est par ici !

On ne peut mettre sous silence les questions sanitaires. A chaque fois que nécessaire, le sujet est mis à jour par ici.

J – 39 !

A très bientôt pour une actualité presque sportive,

Katell

Post-scriptum pour les quilteuses lectrices du Patch d’Oc. Le Patch d’Oc est le bulletin trimestriel des délégations France Patchwork de l’ouest de l’Occitanie (ex-Midi-Pyrénées). Pendant de longues années, il fut largement écrit et mis en page par Suzanne Sirvent, une amie chaleureuse, sympathique, à la grande culture, qui était aussi correspondante de La Dépêche du Midi dans le sud du département. Je l’ai connue membre de la délégation FP31 avant la mienne et nous entretenions des liens d’amitié et de respect mutuel. Sa ténacité, son courage lui ont fait traverser maints orages de la vie.

Nous pouvons retenir d’elle cette belle photo largement diffusée dans la presse régionale, avec sa jolie veste en patchwork.

Elle est partie d’une manière dramatique. Souhaitons qu’elle repose enfin en paix.

Connaissez-vous les rouleaux d’exercice ?

Aucun rapport avec un exercice de fitness, sinon celui des doigts et des méninges ! Bee Maïté nous raconte la belle histoire de la sauvegarde d’un pan de notre patrimoine.

J’ai hérité l’an dernier d’un touchant petit tas d’exercices de couture, tous de la même taille, venant du grenier d’un monsieur décédé à 101 ans, le Papa de ma plus ancienne amie.
Ces  bouts de tissu étaient appelés à être assemblés harmonieusement en une longue bande dite rouleau de travaux manuels ou bande d’écolière.

C’était le temps où le prêt-à-porter n’existait pas, où chaque jeune fille apprenait à tirer l’aiguille quelle que soit sa condition sociale et où le métier de couturière était un débouché fréquent d’émancipation de la femme. Les magasins de mercerie et de tissus abondaient dans nos villes et jusque dans le moindre village, toute une économie tenue majoritairement par les femmes (un souvenir ému pour Annick et sa maman). 

 


Ces apprentissages faisaient le tour de la plupart des techniques nécessaires pour s’occuper du linge de la maison, pour coudre des vêtements, pour embellir le nécessaire.

Si le rouleau d’exercices était populaire, on pouvait aussi coller les fiches textiles dans un cahier ou un album en les accompagnant d’un commentaire, ou encore les ranger dans une boîte.
Au XIXème siècle et une bonne partie du XXe, les jeunes filles de 11 ou 12 ans apprenaient au collège ou dans une école privée diverses techniques de couture, broderie ou tricot. Le travail était toujours remarquablement soigné.
On imagine mal aujourd’hui exiger la même chose de jeunes filles de cet âge.
L’enseignement de la couture au collège a cessé en 1965.

Les divers exercices assemblés arrivaient à constituer un rouleau pouvant atteindre 14 m de long (la longueur moyenne étant de 7 à 8 m). La bande que j’ai reconstituée fait 4,5 m de long.

 


J’ai trouvé particulièrement émouvant d’avoir entre les mains ces travaux si précieux et de les avoir sauvés d’un grenier où ils ne demandaient qu’à revivre. C’est chose faite.
J’y ai pris beaucoup de plaisir.
Mon rouleau est maintenant bien protégé dans la boîte ronde en lin que j’ai fabriquée.

Un beau souvenir des travaux manuels de nos aïeules, qui n’avaient jamais le droit de rester inactives !
Maïté

Maïté est un modèle de bonne humeur et d’humour même en temps difficiles, cette citation lui va donc bien, sur un fond de vœux brodés par Rieko Koga : 

 

 

Glaz

Les brodeuses françaises connaissent toutes la broderie glazik (ou glazig), cette spécialité de Cornouaille bretonne (autour de Quimper) remise au goût du jour par l’extraordinaire Pascal Jaouen. Mon bon copain Christophe Hainault, qui a pris des cours avec Monik Paugam, est lui aussi séduit par la beauté de ces broderies. Comme tout ce qu’il touche devient exceptionnel, son dernier ouvrage terminé ne fait pas exception :

94032886_1172904903040756_4076492450070265856_n.jpg
Luxuriance et opulence, c’est ce qu’inspire ce superbe ouvrage réalisé par Christophe. Modèle Ar Galon, Pascal Jaouen.
Yin-yang, Monik Paugam. J’aime beaucoup ce mélange de cultures !

Cette broderie modernisée reprend les points traditionnels qu’on trouvait sur des napperons bretons et certains costumes d’antan. J’aime en particulier le point de neudé, un point de chaînette élargi. Nous en avions fait le thème de l’atelier d’une JA FP31.

Porte-aiguilles fait en JA le 1er février 2013, il s’ouvre comme un coquillage sur deux « feuilles » en feutrine, pour piquer nos aiguilles. Modèle créé par Bee Kristine.

Ce sont les costumes des hommes qui étaient ornés de broderies à dominante jaune d’or sur un drap marine, d’où le mot glazik/glazig (petit bleu). Un article sur les origines de cette broderie se trouve ici.

La couleur glaz

On dit pourtant un peu vite que glaz (ou glas) se traduit par BLEU. J’en avais déjà fait un article il y a quelques années. Glaz, c’est avant tout la palette de couleurs de la nature bretonne, aux reflets changeants, aussi bien la mer que le ciel, hésitant entre le bleu, le vert et le gris… et même l’herbe vert cru qui pousse au printemps ! C’est un peu le mot qui décrit la magie de la nature, sans cesse en mouvement, en évolution, éclairée par mille nuances changeantes de lumière.

 

Rouanez (reine) du Glaz, Valériane Leblond sait mieux que personne faire chanter ces nuances.

Glaz désigne la même couleur tantôt bleue, tantôt verte, que le mot latin glaucus qui a donné notre mot glauque, devenu si péjoratif. Oublions ce détail… On retrouve glaz ou glas dans toutes les langues celtiques actuelles (en Écosse, Irlande, Pays de Galles, Île de Man, Cornouailles anglaise). Ce qui est plus surprenant, c’est la proximité de glaz avec les mots d’Europe du Nord signifiant le verre. Glass, glas, glês, la ressemblance est troublante. Je n’ai pas cherché de preuve de famille sémantique, mais les verres anciens étaient tout en nuances bleu-vert…

ob_435593_expo-verre-antique1.jpg
Du verre produit par les Romains au début de notre ère (Musée du forum palatin, Rome) découvert dans les fouilles de Pompéi. On saura faire du verre transparent et non coloré plus tard.

Personne ne songe à traduire le mot glaz par turquoise, couleur intermédiaire entre le bleu et le vert. C’est parce que glaz est une atmosphère plutôt qu’une couleur…

Challenge Ensemble malgré tout, semaine du turquoise

Tout ceci pour expliquer pourquoi, en cette semaine dédiée au turquoise, j’ai fait ce carré :

Je m’amuse à ne répéter aucun tissu et ces 28-là méritaient bien de s’ajouter au charm quilt du confinement !

J’ai introduit des coutures légèrement sinueuses pour rappeler un paysage. Les batiks nuancés correspondent bien aux variations de lumière qu’on a dans la nature… Il complète le carré turquoise clair fait en semaine bleue :

Ma Doué, qui eût cru que le challenge FP me ferait broder en breton et en chinois?

Yec’hed mat (à ta santé !),
Kenavo,

Katell

Quatre décennies, quatre oiseaux…

Presque tous les ans, nos amis de Pibrac originaires de l’Aveyron trouvent une bonne raison pour faire la fête, réunissant famille et amis. Cette année, ce sont leurs quarante ans de mariage ! C’était pour moi l’occasion de penser à un petit cadeau-souvenir.

D’abord, je me suis inspirée de leur faire-part, comprenant leur photo de mariage présentée un peu à la manière japonaise, dans un quart de cercle comme ceci (par discrétion, je ne montrerai pas le faire-part) :

tmp_3ccbc54c8a0027dc10a73947544107a9

Paul Gauguin utilisa ici une technique de présentation des estampes japonaises pour présenter Marie-Angélique Satre, dite La belle Angèle, une des plus jolies femmes de Pont-Aven. Celle-ci n’apprécia pas du tout son portrait et refusa de le garder !

Une citation attribuée à Saint-Augustin figure aussi sur ce faire-part : La mesure de l’amour est d’aimer sans mesure. Un bon départ, mais ce n’était pas suffisant comme inspiration !

Un retard de ma coiffeuse dans son rendez-vous m’a fait musarder dans un joli magasin adjacent qui vendait des cartes postales. Suivre ses intuitions… Je savais que ce jour-ci était un jour où j’étais à l’écoute : une nuit presque blanche à penser au tableau textile, sans solution encore, mais une envie d’oiseaux, que j’entends si tôt l’été au lever du jour…

Mais oui, j’ai trouvé mon inspiration dans ce magasin (Crayons & Couleurs, Le Perget, Colomiers) avec une carte des éditions du Désastre :

La carte est fort belle et me rappelle un tissu jamais encore utilisé… Je me suis dépêchée de le sortir du tiroir ! Bien sûr, il fera partie de la composition. Il a un discret imprimé doré (collection Uncorked), je vais l’utiliser pour la première fois mais ce ne sera sans doute pas la dernière !

C’est un détail d’une fresque de Giotto, le peintre précurseur de la Renaissance, plus exactement du  Sermon aux Oiseaux de Saint-François, peint dans la basilique d’Assise. J’ai rapidement regardé sur internet, la fresque « me parlait » par sa quiétude, la beauté du fond bleu, la simplicité de l’oiseau blanc… et l’ajout du doré sur la carte répondant au jaune lumineux omniprésent dans l’église de Saint-François d’Assise. Les couleurs sont magnifiques, largement rénovées après le séisme meurtrier de 1997.

Le Saint a, en dépit de son auréole, une attitude profondément naturelle et simple, en symbiose avec la nature.

Je suis fascinée par les synchronicités, le hasard qui fait bien les choses, les coïncidences auxquelles on attribue du sens en assemblant des faits n’ayant aucun rapport officiel. Au moment où je balbutiais dans mon projet, je suis tombée sur un reportage sur Arte… sur la basilique d’Assise et les fresques de Giotto. J’étais sur la bonne voie, je le sentais : turquoise-or-oiseaux-citation-quart de cercle, les ingrédients étaient bien réunis.

J’ai tâtonné pour les silhouettes d’oiseaux, j’en voulais quatre symbolisant les quatre décennies de mariage… J’ai alors fait appel à une styliste qui sait mieux dessiner que moi !! J’ai simplement acheté un patron d’appliqués de Shannon Brinkley en PDF. J’ai un instant pensé utiliser également sa technique d’appliqué crazy, mais je connais mes amis, un tableau plus simple leur convient mieux. Du tissu uni ira ici très bien pour les oiseaux !

Je ne suis pas grande brodeuse, mais j’aime ça ! J’ai bien aimé reproduire la citation et j’ai dessiné la couronne sur une hauteur de 2,5 cm, après quelques tâtonnements ! J’ai utilisé la méthode de la couture sur papier.

Pas tout-à-fait fini : c’est sur la photo que je remarque qu’il manque un accent à Maïté ! L’écriture se fait discrète de loin, mais elle se lit tout de même bien de près, c’est ce que je voulais.

Vient ensuite le collage des oiseaux blancs au moyen de thermocollant double face ; ils étaient un peu trop « nus », j’ai donc brodé leur pourtour au point de tige.

DSCN6166.jpg
L’oiseau blanc est appliqué au thermocollant double face et je commence le surlignage de chaque oiseau au point de tige, avec du coton perlé n° 8.

J’ai hésité des jours avant de choisir le quilting à la machine, avec le motif « brume japonaise » présentée dans BeeBook page 141. Ensuite, J’ai quand même décidé de sécuriser l’appliqué thermocollé avec du fil blanc : j’ai suivi les conseils d’Évelyne dans BeeBook pour ses hirondelles (page 51), fil ton sur ton et piqûre avec entraînement (pas au piqué libre).

J’ai choisi un pied de biche avec lequel je peux bien voir autour de l’aiguille (partie en plastique transparent). Je n’ai pas mis le double entraînement pour me laisser plus de précision et souplesse dans le suivi du bord de l’oiseau.

La bordure faite avec une couture mise en attente est une de mes favorites (dans BeeBook technique page 135, photo de cette bordure page 37), je ne m’en lasse pas, elle est en accord avec la maquette japonisante du quart de cercle. Elle est quiltée avec entraînement également, deux lignes droites espacées d’1 cm environ avec une courbe entre les deux, en bougeant simplement le quilt. Essayez, c’est simple !

Ici on voit le quilting de la bordure, ainsique le molleton (du pur coton, c’est ce que je préfère en quilting machine) et le dos en drap blanc ancien… du grenier de la famille de Maïté.

L’accent sur Maïté est ajouté, la bordure invisible posée…

Bien sûr, le panneau offert samedi a atteint son but : faire plaisir !

Bonne rentrée aux enfants, aux parents, aux enseignants…

L’enseignement et l’éducation sont la base pour transformer le monde !

 

Texte et textile, le minimalisme spirituel de Rieko Koga

Texte et textile, deux passions… C’est en préparant cet article que je me suis penchée sur la proximité de ces mots, et cela ne tient pas du hasard : au début était textus, mot latin désignant le tissu, se mêlant vite au tissage des mots… On a en français de nombreuses expressions qui en témoignent : suivre le fil d’une conversation… ou le perdre – la trame d’un discours – un tissu de mensonges – une histoire cousue de fil blanc – le fil conducteur d’une idée – au fil du temps – le fil rouge pour ne pas perdre le fil de l’histoire… et tant d’autres !

Une artiste des mots et des tissus a nommé son site Du textile aux textes, c’est Jacqueline Fischer. Écrire, coudre, broder, elle s’exprime depuis des années en exploitant les mots appréhendés par l’intellect et les tissus qui stimulent les sens de la vue et du toucher. Jacqueline développe aussi ses recherches dans son livre :

-oOo-

Mardi dernier, j’ai rencontré une personne formidable à Toulouse, Stephanie Davis. Elle avait un mot de passe irrésistible : je suis l’amie de LeeAnn (Nifty Quilts)… Très prochainement, je vous présenterai cette belle personne et ses expressions textiles.

Nous avons profité de notre promenade dans ma ville pour aller visiter une exposition d’art textile : Dropping Words, par Rieko Koga. C’est une artiste d’origine japonaise, qui vit à Paris depuis plus de 15 ans.

DDM THIERRY BORDAS  Reiko Koga devant une de ses broderies

Dans cette exposition, on est frappé par l’économie de moyens : un tissu blanc, de lin ou de coton, et du fil noir. Point. Tout comme avec de l’encre sur du papier blanc, l’artiste nous fait méditer sur la beauté de l’écriture (ici japonaise et occidentale) et le lien sacré entre représentation, signification et émotion. Beaucoup à voir, à ressentir au travers de cette visite, mais pour conserver le plaisir de la découverte, je ne parlerai que de deux œuvres.

-o-

PEACE : la paix, mot brodé à la suite des milliers de fois au fil noir, souvent sans espace, un vrai mantra pour une vie en paix…

PEACE, Rieko Koga, 166 x 150 cm, brodé sur du lin blanc en 2016

Cela me rappelle une de mes contributions au projet 70273, mon point d’interrogation fait de 698 duos de croix :

-o-

Un Vœu pour l’éternité : une oeuvre collective dans un sens – et je remarque à chaque fois à quel point ce concept m’intéresse. Reiko a collecté les vœux de 600 personnes, par internet et dans une boite aux lettres des Archives Nationales de Paris ; elle les a ensuite brodés durant deux mois sur du tissu coupé, puis plié et cousu, renfermant un peu de l’air ambiant, comme une enveloppe envoyant un message au futur. Des vœux en plusieurs langues, même si la plupart sont en français. Les vœux ainsi brodés reprennent la forme des ema, prières et vœux gravés sur bois que les Japonais exposent dans les sanctuaires shinto.

Ema au Japon ( photo domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=119877)

Ces 600 vœux vont des plus universels (la paix sur terre, la prise de conscience écologique…) aux plus intimes (demande d’amour, de guérison, de réussite…) en passant par tous les souhaits qu’on peut imaginer. Un concentré d’espoirs de l’humanité… Ils sont disposés sur une structure octogonale* en bois recouverte de lin, sur lesquels de fins rubans blancs sont cousus pour permettre l’accrochage des vœux. C’est une splendeur, on peut passer un temps infini à les lire, espérer que les souhaits se réalisent, imaginer l’histoire derrière le vœu… L’écriture-broderie en bâtons, fine et claire, imprime les espoirs sur tissu, imprégnant l’énergie de Reiko pour qu’ils se réalisent…

*le 8 : symbole de chance en Asie et de l’infini en mathématiques ∞…

Pour voir ces œuvres (et bien d’autres) de Rieko Koga, rendez-vous à l’Espace Écureuil, 3 place du Capitole à Toulouse. L’exposition dure jusqu’au 7 septembre, mais attention, fermeture du 5 au 19 août !

-oOo-

En voyage avec les brodeuses d’Air France

Le personnel navigant d’Air France a une vie de rêve d’un côté — ah le bonheur des voyages ! — mais aussi de très nombreuses contraintes, je vous assure. Je le vis de l’intérieur avec une de mes sœurs, la petite jeunette de 13 ans ma cadette, qui exerce ce métier depuis une vingtaine d’années. Pour se recentrer, oublier le stress, que font certaines d’entre elles ? Elles brodent, elles quiltent ! Une hôtesse de l’air de notre compagnie nationale a organisé plusieurs événements artistiques et leurs ouvrages voyagent au gré des invitations.

Cette semaine, je suis moi-même en vacances au sud de mon sud (Viva España !) et j’en profite pour éditer l’article écrit par Kristine qui, après plusieurs échanges avec son amie Nathalie (travaillant au siège de la compagnie) et Brigitte, hôtesse de l’air d’Air France, nous montre un bel exemple de créativité. Je suis de plus en plus admirative des quilts faits en commun, symboles de communauté, d’amitié, de partage… En voici quelques-uns, unissant point de croix et patchwork.

Attachez vos ceintures, décollage imminent ! 

Katell

✈

Quand la broderie se conjugue avec le patchwork
et qu’une compagnie aérienne raconte ses escales en Asie…

Un ouvrage collectif imaginé sur l’idée d’un fil rouge entre le personnel navigant d’une grande compagnie aérienne – AIR FRANCE – voilà la belle idée rêvée par Brigitte Ghidionesco, hôtesse de l’air, qui est devenue réalité à force de persuasion et de ténacité !

En 2008, Brigitte a proposé d’illustrer les escales que la compagnie desservait sur le continent asiatique. Il fallait broder dans un carré de lin (15 cm) au point de croix, un élément symbolisant l’escale choisie par les brodeuses, ainsi que quelques brodeurs.

Vingt-quatre personnes ont participé à cet élan, chaque carré a sa propre histoire, souvenirs personnels, rencontres, découvertes, intégration de tissus de chaque pays… ce qui fait la richesse de cet ouvrage en commun.

Le dernier carré a été réalisé par l’instigatrice du projet en 5 nuits pour bâtir la Muraille de Chine ! Pour les personnes qui ont l’habitude des ouvrages collectifs, il y a toujours les impondérables, les carrés pas terminés, oubliés quelque part, dimensions non respectées…  Il restait à trouver une bonne volonté pour assembler tous ces chefs d’oeuvre… c’est Étiennette Agostini, patcheuse reconnue, qui s’attela à la tâche avec brio pour finaliser un ouvrage de 4 m x 2,50 m ! En voici quelques détails :

Ce quilt baptisé Air France conte ses points en Asie a été exposé en 2009 à l’ambassade de Tokyo pendant 3 mois, représentant la compagnie aérienne dans une exposition nommée NO MAN’S LAND, où il a rencontré un énorme succès, bien mérité.

En 2010,  c’est à Sainte-Marie-aux-Mines au Carrefour Européen  du Patchwork que l’ouvrage a fait escale permettant ainsi aux nombreux visiteurs de l’Europe et bien plus, d’apprécier les broderies aux accents orientaux.

En 2013 : deux expositions !

En avril, le public avait rendez-vous avec Brigitte Ghidionesco et Etiennette Agostini au salon du  Quilt en Beaujolais qui accueillait l’ouvrage en plein coeur du salon à la vue du plus grand nombre.

Au mois de mai, les visiteurs des Aiguilles en Luberon grâce à Nathalie Locquen ont pu voyager en admirant cette œuvre présentée par Étiennette Agostini.

✈

Année 2013, un anniversaire !

Embarquement pour un tour du monde à l’occasion des 80 ans d’Air France.

Toujours sur le même principe, morceaux de toile brodées au point de croix, assemblés, appliqués sur fond de planisphère.

Aux commandes on retrouve l’équipage : Brigitte Ghidionesco, Angelica Bovello, Nathalie d’Alexis en renfort et Étiennette Agostini au montage.

Les consignes à destination des brodeuses/brodeurs étaient de « customiser » selon son idée le nombre 80, d’inscrire l’escale de son choix et de l’illustrer.

En voici quelques détails :

Les petites mains de ce patchwork appartiennent toutes au Personnel Navigant ou Personnel au Sol d’AIR FRANCE, quelques personnels d’escales étaient aussi de la partie comme celui de Quito. Belle aventure entre tous ces personnels qui ont fait preuve de créativité et peuvent être fiers d’appartenir à cette compagnie.

✈

 

L’accent est mis sur les avions de la Compagnie Air France

Autre projet en 2017 – On connaît bien le logo actuel de la compagnie, visible un peu partout sur les carlingues, les billets, les produits dérivés, les publicités :

« L’accent rouge vif ponctue et dynamise la marque, soulignant à la fois le chic français et l’attention portée aux clients d’Air France par les personnels de la compagnie, en aéroport et en vol. »

L’idée de broder sur le thème de l’accent est venue de Magalie Tsoutos et  Nathalie d’Alexis. En effet de nombreuses brodeuses souhaitaient renouveler l’aventure de créer un ouvrage en commun sur un sujet lié à leur entreprise. Les consignes étaient de broder au point de croix l’Accent d’Air France en le personnalisant selon son imagination d’après un gabarit fourni.

Elles ont reçu au total 26 carrés brodés pour fin juin 2017. Puis est venu le temps du montage du patchwork ; aucune des brodeuses n’étant experte dans cet art, il a fallu trouver un club bénévole pour assurer le montage qui a été finalisé en septembre 2018.

Les Ateliers Créatifs de Saint Gildas de Rhuys dans le Morbihan ont hérité d’un travail difficile pour effectuer l’assemblage des carrés et la bordure du quilt qui requiert précision et justesse comme tout ouvrage collectif.

Nathalie a réalisé le quilting. Magali, Maryane et Nathalie ont brodé les constellations ponctuées de boutons en nacre, jusqu’en mars 2019 !

Les carrés brodés réunis représentent un hublot d’avion lors d’un vol de nuit,  sur un fond de ciel d’encre où brillent les constellations (symbolisées par des boutons de nacre reliés avec du fil blanc) que l’on ne voit qu’une fois en altitude.

Ce quilt se veut avant tout un fil rouge entre les personnels, une empreinte artistique résultant de talents réunis. Cet ouvrage réalisé à la main, a fédéré la créativité d’une vingtaine de brodeuses appartenant à toutes les directions d’Air France : Personnel Navigant, Personnel au Sol en escale, Personnel des Services Supports du Siège, du Moyen-Courrier, du Long-Courrier. Les escales de Bordeaux, Toulouse, Rennes et Strasbourg, et même Quito, une escale internationale KLM, se sont jointes à l’aventure.

Mesdames, Messieurs il est l’heure d’atterrir, nous sommes arrivés à destination !

✈

Ces ouvrages sont un magnifique témoignage de l’inspiration que suscite Air France et de la fierté d’appartenir à cette belle entreprise présente dans le ciel depuis 1933. Je souhaite bon vent aux équipages qui ont lancé ces idées en particulier Brigitte et Nathalie. J’espère qu’il y aura d’autres aventures textiles au sein de ce fleuron de l’aviation française.

Kristine

Brigitte et Nathalie se tiennent à votre disposition si votre club ou association souhaite exposer leurs quilts, vous pouvez adresser un mail à : 

– Brigitte pour les ouvrages L’Asie conte ses points et Les 80 ans d’Air France  à brigitte.ghidionesco@hotmail.fr
– Nathalie pour l’ouvrage L’Accent d’Air France à nathalie.d-alexis@wanadoo.fr

Sources :
http://www.cuerspatchwork.com/reportages/luberon2013/02_bastidonne/02_bastidonne.html

https://www.facebook.com/aiguillesenluberon/photos/a.509706129077684/509706172411013/?type=3&theater

https://www.creads.fr/blog/logos/logo-air-france

 

La finesse des pissenlits tambour battant

Kristine est une grande brodeuse, même si elle fait plus de patchwork depuis quelques années, elle n’oublie pas sa passion première.

Lors d’une Nuit de la Broderie dans les locaux du Ver à soie (102 Rue Réaumur, 75002 Paris), devant la finesse et l’originalité de l’ouvrage, mon amie Caroline a craqué pour ce joli kit de 3 pissenlits qui a vu le jour grâce à une une création de l’ Atelier Lua en collaboration avec Once upon une fois et Au ver à soie.

Les tiroirs qui débordent d’ouvrages à réaliser, le manque de temps…. une occasion… j’ai reçu en cadeau le kit de Caroline.
A mon tour d’apprécier la légèreté du sujet, je me suis mise à l’ouvrage avec plaisir, une toile de Chambray, de la soie d’Alger, du métallisé tressé et le résultat est là sous vos yeux, une fois n’est pas coutume, je n’ai rien changé…. jusqu’au système d’encadrement qui sont des tambours à broder.

Ouvrage rapide, sans difficulté, très agréable à broder.

Kristine

Doodle quilting

Un jour j’ai écrit sur la broderie doodle et je me suis alors rendu compte de la vigueur des brodeuses connectées dans notre pays : cet article fait partie des plus populaires de ce blog ! Je crois que le blog de mon amie Gene y est pour quelque chose… J’ai rendu visite récemment à leur club de Pexiora, c’était formidable !
A la fin de l’article, je vous promettais une broderie doodle inspirée de Dijanne Cevaal et Els Gauchotte. Ce fut  une aventure collective proposée par l’ancienne délégation FP31 (France Patchwork Haute-Garonne) dans le cadre d’une exposition itinérante appelée Fibre Occitane
.

DSCN4763

Ce quilt en broderie doodle est très cher à mon cœur, presque 100 personnes y ont participé (100 blocs, mais quelques adhérents en firent plusieurs), le thème était simplement l’évocation d’une fleur, même imaginaire :

DSCN4765

 

DSCN4766 Le top est fait de blocs en blue jean recyclé, d’un bout de soie blanche (récupération de restes de robes de mariées, tissus offerts par notre amie Annick Subra de Salafa) et d’un assortiment de fils moulinés couleurs brique et pastel (les couleurs de Fibre Occitane). J’ai fait l’assemblage en « doodle patchwork », sans gabarit ni mesure exacte, juste pour voir comment cela rendrait… Personne n’a critiqué le manque de régularité des bandes d’assemblage, du moins ouvertement !

DSCN4767

Après la doodle-broderie et le doodle-patchwork, reste à évoquer le doodle-quilting. Comme pour la broderie et le patchwork, on abandonne les modèles, on se donne de la liberté. Il y a environ 12 ans, j’avais fait mon premier matelassage à main levée, c’est-à-dire que j’inventais mon dessin de quilting point après point. Le top était on ne peut plus simple, des carrés de très beaux tissus achetés chez Quilt & Patch (Toulouse) :

DSCN4768

C’est une nappe qu’on utilise en pique-nique ! Voici un détail  du quilting vu de dos :

DSCN4770.jpg
De tout petits points en fil de quilting YLI traditionnel avec un dessin inventé au fur et à mesure.

Aujourd’hui, je suis en train de doodle-quilter en écho, à la manière de Sherri Lynn Wood, un quilt très luxuriant, chargé d’imprimés et de courbes irrégulières. Si j’étais anglophone, je l’aurais appelé Organic, mot-clé qu’on utilise pour nos notions organique, biologique, écologique… Alors je l’appelle simplement Vivant & Naturel, bizarre pour un quilt, mais j’y revendique dans mes courbes le droit à la différence, le non-calibrage, et dans mes points de quilting la joie de voir grandir le dessin de manière unique, au fil de mon bon-vouloir. Ce quilt ne sera pas du goût de chacun, mais il sera unique pour rappeler l’absolue nécessité de protéger la biodiversité, le vivant et le naturel.

DSCN4772

Quelle est la technique du doodle quilting ? Simple, je vous assure !


Comme pour le quilting traditionnel à la main, on peut utiliser un cercle ou bien  un poids (comme de nombreuses quilteuses japonaises). En revanche, maintenant j’utilise un fil plus épais et ma préférence va vers le coton perlé n° 8 avec une aiguille à broder pointue n° 7. Le dessin peut suivre librement les coutures ou faire un tout autre motif, c’est votre choix ! Le geste est le même qu’avec de fines aiguilles between, mais les points sont plus longs. Ce quilting est apparenté aux traditions multiples qui utilisent le simple point avant, longuement évoqué ici. J’avoue avoir du mal à garder mes points aussi longs que j’aimerais, comme du sashiko. C’est pourtant plus adapté au style de ce matelassage. C’est peut-être mon 10e quilt quilté au coton perlé mais certainement pas le dernier !

DSCN4771
Dos du quilt en cours pour lequel je suis partie d’un petit oiseau imprimé que j’ai entouré d’un cercle, ce qu’on aperçoit sur la photo précédente, puis je continue en écho avec beaucoup de liberté.

Quant au plaisir de quilter à la main, il reste intact mais plus rapide ! Avez-vous envie d’essayer vous aussi le doodle quilting, ou matelassage vivant et naturel ?

 

Dala

DALA, ces quatre lettres symbolisent la Suède ! C’est ainsi qu’on appelle le cheval de bois coloré et peint artisanalement au cœur de la Suède, qu’on voit souvent en décoration de Noël version scandinave.

Illustration Aina Stenberg-MasOlle (1885-1975). God Jul signifie Joyeux Noël !

Pendant des siècles les bûcherons suédois profitèrent de l’inactivité hivernale pour travailler à l’intérieur et sculpter notamment des jouets.

Le cheval de trait étant l’animal le plus précieux pour les transports des choses et des personnes, pour la traction dans les champs, ils fabriquaient des chevaux simplifiés en bois brut. La peinture rouge traditionnelle des maisons servait aussi pour les jouets… Le petit cheval de la région de Dalarna (Dalécarlie en français) était né ! Au XIXe siècle on l’ornait déjà de pointillés et d’arabesques pour le rendre plus mignon, on en voit deux sur cette peinture du peintre Carl Larsson :

En voici un, artistiquement peint par un enfant selon le modèle devenu classique :

Dans la région de Dalarna, ce cheval est la star locale :

70 CL dala géant 2

Les Dala se déclinent en bois, en biscuit, en tissu, en fil… La simplicité de la forme est typique d’une philosophie du juste ce qu’il faut typiquement suédois, qui nous arrive en déferlante cette année sous le nom de Lagom (voir quelques livres par ici).

traditional-dala-red-situ

Bienvenue !

Superbe quilt de Yoko Saito qui apprécie particulièrement la Suède. Lagom et esthétique  japonaise ont de nombreux points communs !

Des tissus Kaffe Fassett pour un beau bloc, cheval appliqué.

urban threads

En couture sur papier, on peut le faire grâce à un modèle de Juliana par ici. Il peut se transformer en beau coussin.

http://jednoiglec.blogspot.fr/2014/12/christmas-blocks-16.html

Dresden Lane Designs

Voici celui-ci, superbe, fait par Laetitia Sirop 2 Citrouille.

Adorable panneau de Mamifleur !

Kristine , dans une autre vie, créait des grilles de point de croix. Elle vous offre ce modèle :

A consommer sans modération ! Faites des ouvrages Dala de toutes sortes, adressez-moi les photos à quilteuseforever (arobase) orange (point) fr, je les publierai pendant l’Avent 2018 !

Dalalement Vôtre,
Katell 

Besoin de gris !

Suite de l’article d’hier : il n’y a pas encore d’étiquette au quilt d’Andrée, or pour nous les dos et labels ont de l’importance, ils font partie de l’esthétique globale de l’ouvrage, à chaque fois que possible.

Alors Kristine, brodeuse émérite, a repris pour Andrée le motif paru dans Simply Moderne n° 3 pour en faire une étiquette digne du quilt. La voici, brodée ce week-end sur un reste de fond de drap gris, le même que le dos du quilt :

etiquette Andrée.jpg
Made by Kristine !

Voici une photo des coussins faits avec les blocs excédentaires que vient de me faire parvenir Andrée :

Ils seront parfaitement complémentaires sur le lit et rien ne se perd, tout se recycle !

Et maintenant, je fais appel à votre générosité et votre stock de tissus 🙂 Christophe, notre cher ami brodeur-quilteur, est en train de monter à la main son Charm Quilt, suite à nos échanges de carrés de tissus. Après quelques hésitations, il s’est mis à les couper… en triangles, pour les monter en étoile éclatée à huit branches ! Vous pouvez voir son projet sur son blog.

Seulement, il a planifié beaucoup de parties en gris et noirs. Il lui en faut une très grande quantité ! Les Abeilles se mobilisent pour lui, mais si vous aussi vous en avez (surtout des gris foncé et noirs), en particulier des tissus d’anciennes collections ou de récup’ (mais toujours du coton fin qualité patchwork), merci de penser à lui. Vous pouvez le contacter via son blog en laissant un commentaire ou en cliquant sur « contact », colonne de droite, pour qu’il vous communique son adresse postale.

FREE-SHIPPING-font-b-Gray-b-font-7-Assorted-Pre-Cut-font-b-Twill-b-font.jpg
Jolie collection de tissus gris… mais il ne faut à Christophe que 1 carré de 5 cm de côté par tissu pour faire son bonheur !