Estivales de Lacaze 2021 – Une mer cousue de couleurs

Initialement, la Ruche des Quilteuses devait exposer au Temple de Lacaze (81) cette année, mais pour y laisser l’exposition déjà prévue en 2020, on nous a attribué une « nouvelle » salle : l’église du village, Notre-Dame de Lacaze. Elle se trouve face au château, près de la mairie, avec une statue inattendue de Jeanne d’Arc au-dessus du portail :

Je n’y étais jamais entrée auparavant et n’avais aucune idée des possibilités d’exposition. Cécile Milhau nous avait parlé de lambris en bois permettant l’accrochage de petits quilts, d’un filin en hauteur pour ajouter quelques grands quilts… En toute décontraction, nous vînmes le jour de l’accrochage, nos coffres remplis de quilts et de baguettes, 2 escabeaux en prime. Nous découvrîmes une église un peu endormie, mais bien mignonne et visiblement rénovée par des travaux successifs.

C’est ici ! Au centre de l’Occitanie, bien sûr nous sommes bilingues 😊

Au fur et à mesure que nous installions nos quilts dans l’église, nous nous y sentions de mieux en mieux, comme si nous nous apprivoisions mutuellement. Je me suis rendu compte que les statues de chaque Saint de l’église renvoyait à une de mes tranches de vie, comme Sainte-Germaine de Pibrac, moi qui vis dans cette petite ville depuis 26 ans, ou la rare Sainte-Philomène alors que j’ai vécu rue Sainte-Philomène à Toulouse, et je pourrais continuer le jeu des correspondances, mais cela devient très personnel et sans intérêt pour vous !

Terminons avec l’architecture et l’art religieux de notre salle : plusieurs visiteurs du dimanche étaient des enfants du pays venus voter, et ils nous racontaient leurs souvenirs, le plus souvent leur mariage en ces lieux mêmes. Ainsi avons-nous appris que la voûte dont nous admirions le travail d’ajustement des pierres était peinte jusqu’à un passé relativement récent. Le plafond était plâtré, peint en bleu et parsemé d’étoiles comme souvent en Occitanie, puis fut ajoutée une Vierge. Le voici dans son état actuel, débarrassé du crépi, tel que nous l’aimons :

Vue sur la voûte du chœur de l’église, pendant la présentation de la conteuse Martine Viala.

Nous avons pris nos marques :

Le logo de ce blog, signé Kristine & Éliane, accueillait les visiteurs. La Ruche des Quilteuses, c’est ce blog, et aussi un groupe de 10 amies de l’Ouest toulousain. Notre groupe a été invité par Cécile Milhau à exposer cette année à Lacaze.

Le dimanche, sous les arcades de la mairie, à droite de l’église, se trouvaient Les Amis du Château avec les billets de tombola permettant de régler les frais des Estivales (1er Prix : les Oiseaux de Lacaze, quilté par Je Quilte pour Vous, le top est magnifié par un matelassage machine fantaisiste, inventif et parfait de Chantal Baquin !) et Neelam, nos amis aux tissus indiens artisanaux :

Pour rendre une longue histoire courte, c’est au cours des préparatifs de l’exposition, le lundi précédent, les quilts étalés sur les bancs, que j’ai eu l’idée d’y déployer nos plus grands ouvrages, comme cela se fait parfois en Amérique du Nord. Quelle aubaine d’avoir des bancs au lieu de chaises !

La mer de quilts ondulant sur les bancs a valu bien des Oh ! et des Ah ! de surprise !

Nous avons compté et recompté, nous avons pu exposer exactement 70 quilts, faits en trois ans, par nous dix. Et la présentation des quilts a suscité autant d’intérêt que les ouvrages eux-mêmes. L’effet était très intéressant, c’était une nouveauté dans le monde des expositions, du moins dans la région, à ma connaissance.

Un peu par paresse, beaucoup par conscience de leur relative inutilité dans ce cas précis, nous avons décidé de ne mettre aucune étiquette, mais les Abeilles étaient présentes en nombre pour manipuler les quilts pour mieux les montrer, pour attribuer à la bonne quilteuse chaque ouvrage, et surtout pour partager la joie de se (re)voir, même avec masque !

Nous avons pu regrouper un bon nombre de quilts faits pour BeeBook (y compris des quilts recalés, mais oui c’est arrivé pour diverses raisons !), puis rassembler nos nouveaux challenges : 7 Diabolical Jane sur les 8 faits par notre groupe et 8 à 9 Quilts Bavards (le dernier est arrivé dimanche), séries accompagnant nos quilts personnels très variés. La plupart des quilts furent présentés sur ce blog, mais nous en avions bien une quinzaine d’inédits que je vous montrerai en détail à la rentrée.

Avec les photos que je vous présente, on pourrait croire que personne n’est venu, l’église étant bien vide… c’est que lorsque nous avions de la visite, et ce fut tout au long des deux journées, nous étions trop occupées par l’accueil et nos discussions pour faire des photos !

Brigitte, notre chère Abeille de Dubaï, est de retour parmi nous ! Elle nous a bien fait rire, débarquant en tee-shirt et bandeau en imprimés Abeilles ! Elle présente ici un quilt moderne, sans molleton, en appliqué à cru (thermocollé) d’une réjouissante fantaisie, d’après un modèle de Laura Heine (Montana, USA). Tous ses quilts exposés ici sont quiltés machine et appliqués avec cette technique, quel changement de style ! Photo de notre amie Suzy ❤

Plusieurs personnes ont acheté BeeBook (livre de patchwork créatif édité par les Éditions France Patchwork), d’autres ont apporté leur exemplaire pour une petite dédicace. L’une d’elles prend particulièrement soin de son livre, admirez l’œuvre de la brodeuse :

J’ai été réellement touchée de voir cette belle pochette protectrice. Et c’est d’une personne que j’aime bien sur les réseaux sociaux, elle est toujours mesurée, agréable. Maintenant que nous nous sommes rencontrées, nous nous apprécions d’autant plus ! Et ce furent de multiples autres belles rencontres tout au long du week-end…

Nous avons exposé les deux derniers quilts que Kristine ou moi avaient créés et expliqués pour Les Nouvelles (magazine de France Patchwork). Nous dix sommes toutes membres de France Patchwork depuis des années et d’ardentes supportrices de cette association indispensable !

J’ai aussi exposé un de mes quilts préférés, celui du premier confinement, Ensemble malgré Tout. C’était précisément le titre du challenge sur les couleurs du forum FP (sur Facebook). Je l’avais déjà fait sur plusieurs ouvrages, j’ai piécé le titre pour rendre le quilt « bavard ». Le voici avec un ouvrage sur ce même thème, à 8 panneaux assemblés verticalement, très minutieusement travaillé par Christine, une visiteuse experte en art textile. Même projet, deux réalisations complètement différentes :

Bravo Christine du club de la Courtepointe de Castres ! (voir commentaires)

Je reviendrai sur ce que nous avons appelé les quilts bavards à la rentrée, notre amusement de ce début d’année 2021, mais vous pouvez déjà les voir en visionnant les deux vidéos de Kristine qui a fait le tour de l’expo samedi, armée de son smartphone. Bonne visite virtuelle et à bientôt pour le dernier article de la saison !

Vidéo 1

Vidéo 2

A très vite pour quelques lectures estivales !
Katell

Encore merci à toutes celles qui ont posté des photos sur Facebook ou m’ont envoyé des fichiers, j’ai largement pioché dans vos trésors !

Préparatifs d’expositions

Lacaze !

Courageusement, les Amis du Château avec Cécile Milhau ont maintenu le projet d’exposition d’Arts Textiles du dernier dimanche de juin et ils ont eu bien raison ! Malgré les incertitudes sanitaires, malgré les élections reculées d’une semaine…

Le château de Lacaze est un bijou ! Orné l’été de bannières textiles faites par le club de la Courtepointe.

Ce lundi, nous avons accroché nos expositions, et cela vaut largement la longue petite route qui mène au village ! Les paysages sont splendides.

Sur le chemin entre chez elle et Lacaze, Christine Meynier a baguenaudé, s’arrêtant pour nous offrir un symbole du début de l’été : un champ de blé piqueté de coquelicots et de bleuets !
Sur de longs kilomètres, la route serpente dans un enchantement vert, grimpant la colline, redescendant vers la vallée…
A 10 heures, les équipes organisatrices et exposantes arrivent progressivement sur la place du village. Notre moral est comme le temps : radieux !

Tout d’abord, au Temple, vous verrez bien sûr une exposition de quilts, mais aussi la splendide Robe de Mariée participative Millefiori à laquelle vous avez participé en grand nombre, issue de de l’imagination de Joëlle Vétillard après la lecture de La Dame à la Licorne, roman de Tracy Chevalier. Vous admirerez aussi un grand ouvrage brodé en commun au thème poignant, qui pourra vous attirer une réflexion, un recueillement, une larme. Après l’exposition, je pourrai en parler.

L’église du village est comme bien des lieux de cultes de France et de Navarre, bien émouvante, la voûte en pierre est de toute beauté et le lieu bruisse encore de tous les souvenirs des habitants qui, on le voit, sont attachés à leur héritage patrimonial. Tous les grands événements familiaux passaient naguère par l’église : naissance, mariage, mort, mais aussi toutes les prières adressées pour une vie meilleure…

Nous avons remarqué que les statues des Saints sont d’une splendeur toute rafraichie ! Notre exposition est donc accrochée sous le regard bienveillant de Sainte-Philomène, Saint-Antoine-de-Padoue et bien d’autres. Avec une soixantaine de quilts, La Ruche des Quilteuses (Andrée, Brigitte, Chantal, Danielle, Éliane, Évelyne, Katell, Kristine, Maïté et Vive) a métamorphosé l’église un peu délaissée de nos jours en une explosion de couleurs ! Croyantes ou pas, là n’est pas la question, nous avons respecté les lieux consacrés et nos quilts sont partout où nous avons pu les poser ou accrocher. Vous connaissez le style de nos quilts, vous savez que vous verrez des quilts créatifs, originaux, sympas et sans prétention, dont une bonne quinzaine d’ouvrages sont absolument inédits, même pas déjà vus sur ce blog.

Si nos quilts sont notre petite fierté, que dire lorsqu’on entre dans le Château ? Nous étions bouche bée en admirant les chefs d’œuvre des Filles Du Rouvray ! Des quilts de Soisik Labbens, Cosabeth Parriaud, Marie-Christine Flocard, Viviane Martin, Joëlle de Bailliencourt, Inès Travers et Christine Meynier vont vous rappeler de bons souvenirs du Rouvray. Leurs quilts, souvent connus pour avoir été exposés, publiés au fil des 30 dernières années, ont trouvé un écrin à la hauteur : les pierres du château Renaissance mettent toutes les couleurs et textures en valeur. Cette exposition fut particulièrement difficile et douloureuse à organiser, avec deux décès récents dans le groupe. Malgré tout, et aussi en honneur à cette pépinière extraordinaire de talents que fut Le Rouvray à Paris, cette exposition a lieu. Bravo Christine Meynier, pour ta persévérance et tous tes efforts, enfin récompensés !

Michel, des Amis du Château, accroche ce quilt dédié à Frida Kahlo, créé par Joëlle de Bailliencourt. Les Filles du Rouvray présentes vous raconteront les histoires de chaque quilt…

Le Château a bénéficié d’une rénovation exemplaire. De somptueux quilts vous attendent…

Un immense merci à Christine Meynier qui a pris lundi
toutes les photos ci-dessus
🌞

Il faut monter quelques marches pour arriver dans un autre monde. Oui, vous pouvez jeter un coup d’œil par la fenêtre, la vue est si belle ! Ensuite, nous découvrons l’union des broderies afghanes et mix-media, principalement des tissus mais pas seulement. Le thème est La Tulipe : c’est un festival de petits univers ! Bien sûr, les représentantes de l’association Guldusi, membres du club de patch la Courtepointe de Réalmont (81), vendront des broderies afghanes : des tulipes pour planter les bulbes de la joie et de la solidarité féminine par-delà les conflits.

Puis sous les arcades de la Mairie, nous pourrons retrouver Neelam avec leurs tissus, kits, canetilles, écharpes, tampons, sourires et conseils…
A côté d’eux, des billets de tombola seront en vente au profit des Amies du Château de Lacaze (2€) ; un des Prix sera les Oiseaux de Lacaze, créé par La Ruche et quilté gracieusement (et talentueusement !) par Chantal Baquin de Je Quilte Pour Vous.

Le Carrefour Européen du Patchwork !

Voici l’ensemble des exposants. Je représente l’exposition des quilts-météo !

Sur le site https://www.patchwork-europe.eu/, vous trouvez désormais la liste exhaustive des expositions, des cours, stages et séminaires, et aussi les mesures sanitaires à respecter. Plus que jamais, offrez-vous la joie de rencontrer les artistes, ils ont besoin de vous ! Et pensons aux vendeurs et organisateurs, sans lesquels nous n’aurions pas ces événements, qui ont terriblement souffert des annulations précédentes.

Dans la chambre de ma fille qui ne vit plus chez nous (petit oiseau a quitté son nid), les quilts s’empilent à plat pour éviter tout faux pli et sont protégés de la poussière et de la lumière par un couvre-lit épais en coton blanc. Les cartons sont mis à plat quand c’est possible et glissés sous le lit, en attente pour les retours !

Actuellement, je reçois les quilts-météo pour cette exposition et je suis enthousiasmée par ces quilts faits au gré des aléas climatiques et émotionnels de 2020 ! Encore une fois, bravo à chacun.

Paris !

Une exposition de quilts-météo aura lieu à Paris du 7 au 28 juillet 2022 au CPA (Centre Paris Anim’) Bessie Smith du 12e arrondissement : mille mercis à Sophie qui agit activement pour que cette fête soit belle, elle aussi ! Ce Centre est fréquenté par toutes classes d’âges, et en particulier beaucoup de jeunes, à qui nous pourrons montrer que l’art du patch, ça claque !

Vous aurez bien sûr ici toutes les informations en temps voulu…

Battu par les flots, mais ne sombre pas !

Nous vous attendons donc nombreux à Lacaze dans le Tarn ce dimanche, en attendant bien d’autres rendez-vous dans les mois et années qui suivent, avec, toujours, l’esprit ouvert sur les beautés de l’art et la chaleur des belles rencontres !
Avec toute mon amitié, Katell

La relève chez les jeunes quilteuses

Quand on est passionné par une activité ou des idées, rien de plus triste de craindre de faire partie de la dernière génération, que notre centre d’intérêt mourra avec nous, d’être le dernier des Mohicans et que tout semble perdu…

Je suis le dernier des Mohicans, dit Uncas, ultime descendant de son ethnie amérindienne…

Je le vois depuis des années, la vie de club de patchwork ne convient que rarement aux jeunes. Pour que l’art du patchwork continue après ma génération – je viens de célébrer mes 60 ans, au cas où vous vous posiez la question – il faut des tissus, des modèles qui leur conviennent… et des formations adaptées.

C’est vers l’Ouest que je regarde aujourd’hui ! Vers ma chère Bretagne, naguère si traditionnelle, riche de cette culture celtique qui m’habite toujours, où les personnes combatives, travailleuses et innovantes n’ont jamais manqué.

Bien sûr, beaucoup de villages du nord-ouest de la Bretagne se disent être le village d’Astérix…y compris celui de ma famille maternelle, Cléderix !

Dans le domaine du patchwork, deux jeunes femmes se distinguent pour parler avec les codes de leur génération. L’une est du côté de Rennes, l’autre près de Douarnenez.

Nadège de Patchwork Facile

Nadège a créé, comme cela se fait aux États-Unis, un site avec blog, Instagram, chaîne YouTube, un cadeau de bienvenue et plus si affinités : quel peps ! Elle s’est donné comme mission de faire venir les jeunes femmes au patchwork car :

Le patchwork, c’est le meilleur virus de tous les temps!
Nadège, Patchwork Facile

J’aime la présentation fine qu’elle fait d’elle-même et du monde du patchwork actuel, avec nos têtes de plus en plus blanches mais toujours le sourire bienveillant de celles qui allient passion et convivialité (voir sa présentation ici). Elle est une des rares jeunes femmes à assister à des JA !

Avec elle, les plus jeunes que nous peuvent découvrir le patchwork, apprendre les techniques et aussi les aspects culturels, les tendances, le tout vite et bien, en passant par les codes de sa génération : toutes les infos à disposition sur ordi !

Avec Nadège, tout devient simple et clair comme l’eau de ma plage préférée :

C’est Kerfissien à Cléder, la plage de toute mon enfance, où j’ai escaladé mille fois ces rochers, où cette petite maison de douaniers enrichissait mes rêves d’aventures comme dans Le Club des Cinq…

Nadège maîtrise évidemment l’informatique bien mieux que moi et les vidéos font partie de son univers de communication. Hier, j’ai reçu un fantastique cadeau de sa part, cette vidéo de plus de 5 minutes présentant mon livre :

Nadège, j’ai admiré ton esprit de synthèse associé à un visuel très agréable. Mille mercis ! Tu as tous les atouts en main pour inoculer le meilleur virus de tous les temps aux plus jeunes générations : tous mes vœux de réussite !

A noter : il ne reste plus que quelques exemplaires en vente sur le site France Patchwork, BeeBook sera bientôt collector😀

Alice de Blossom Quilt & Craft

J’ai pour Alice beaucoup d’admiration, comme pour tous ceux qui osent vivre leur vie hors des sentiers battus sans y perdre leur âme. Elle a osé partir au bout du monde pour voir autre chose, au moment le plus propice : la vingtaine. On a généralement la santé, l’énergie, la soif d’apprendre, la capacité de s’adapter, pas encore d’enfant… Voyager est la meilleure école de la vie et tant pis pour les parents inquiets ! Je sais de quoi il en retourne, j’ai à la fois été jeune femme sur les routes et maman de voyageuses ! Vous pouvez retrouver son histoire en remontant le temps sur mon blog : Alice.

Alice est à présent à la tête d’une petite entreprise, Blossom Quilt & Craft, qui vend exclusivement des tissus de la marque AGF (Art Gallery Fabrics). Ils sont aussi jolis en patchwork qu’en vêtements. Et comme nous sommes reliées par le fil de l’amitié et de connexions mystérieuses, nous avons enfanté notre bébé de papier la même année ! Je confie à Nadège, qui le fait si bien, la présentation d’Alice et de son livre :

Nos ouvrages de patchwork colorent la vie, utilisons-les au quotidien!
Alice, Blossom Quilt & Craft

Ces deux jeunes femmes veulent inciter les femmes actives à découvrir leur puissance créative en les aidant à jouer avec les tissus, en leur donnant les clés techniques, pas si difficiles à acquérir. Bravo les filles, je suis de tout cœur avec vous !

Je me sens bien avec ces jeunes femmes, comme je le suis avec Émilie de Neelam ! Elles me réconfortent, je sais qu’avec elles l’avenir du patchwork est assuré en France.
Si des jeunes autour de vous manifestent de la curiosité envers notre art, n’hésitez pas à leur donner les liens vers Nadège, Alice et Émilie !
Portez-vous bien, restez positive et passionnée,
Katell

https://twitter.com/celine29m https://www.mifuguemiraison.com/fr/bretagne-finistere-voyage-velo/

Les Chemins de Traverse avec Neelam

Bonjour ! Vous souvenez-vous du mois d’avril avec la célébration des 10 ans de Neelam et de la Ruche des Quilteuses ?

Si j’avais pu alors vous montrer le quilt My Happy Place terminé en 4e semaine des festivités, celui de 2e semaine était resté non fini.

Les 49 blocs rendaient bien ensemble, mais j’ai aimé agrandir ce beau bébé avec, toujours, mes chutes de tissus Neelam. D’un top carré de 7 blocs, je suis passée à 10 blocs, donc 100 blocs en tout. J’ai même hésité à continuer, mais 145 cm de côté c’est parfait ! Le voici, alangui dans un amélanchier du Canada dont je veille, jour après jour, la maturation des fruits. Cette année, ils ont été bien abîmés par les gels tardifs…

Je l’ai quilté très simplement à la machine et j’ai ajouté une petite bordure de tissus clairs. Le dos est une housse de couette dont j’ai profité pendant plus d’un an, et avant la lassitude et l’usure du tissu, je l’utilise pour plusieurs dos de quilts ! Le rapport qualité/prix est imbattable, le coton est toujours beau et lavé plusieurs fois. Quant à la bordure de finition, j’ai opté pour la variante invisible (expliquée dans BeeBook !).

Fin mai, une balade dans le Lot nous a conduits vers un charmant jardin clos à la médiévale. J’y ai trouvé l’écrin pour photographier My Happy Place et Les Chemins de Traverse :

Les vieilles pierres accueillent si bien ces quilts en tissus Neelam ! Vous pouvez commander des tissus, des kits et bien d’autres articles sur leur site.

Et pour ne pas que des fous nous renversent,
On prenait les chemins de traverse
Même s’ils ne sont jamais les plus courts…

Sous la pleine Lune immobile…

Francis Cabrel

Avec le recul, je me rends compte que ces deux titres de quilts dévoilent mes préoccupations actuelles – et les vôtres aussi peut-être. J’ai la sensation que le monde va vers du « moins bien », l’optimisme n’est plus une composante de la vision de l’avenir. Nous n’avons plus le sentiment exaltant que nos enfants auront une meilleure vie que nous, que leur bonne voie est de bien travailler, avoir de bons diplômes pour être en situation confortable, même si intimement, j’ai toujours préféré que mes enfants réussissent LEUR vie plutôt que réussissent DANS leur vie. Le temps est fini où nous nous réjouissions du progrès (un mot disparu des discours et de nos conversations). A la place, nous mettons en avant les innovations, pour réparer ou remplacer ce qui ne va plus. Le progrès n’est plus enviable, il est devenu source de nos soucis. Alors l’envie d’une Happy Place, un refuge comme ce petit village de tipis, exprime cette inquiétude. De même, Les Chemins de Traverse -outre l’hommage à Francis Cabrel, Gascon tranquille hors de l’agitation médiatique- montre encore l’envie de vivre en marge des grandes routes actuelles. Je garde en mémoire divers récits de Sylvain Tesson, ainsi que le livre que je suis en train de lire, Le Chemin des Estives de Charles Wright, extrêmement bien écrit.
Arthur Rimbaud, l’homme aux semelles de vent, accompagne ces deux écrivains.

Faut-il donc succomber à la nostalgie et la peur de l’avenir ? C’est un réflexe que je n’avais pas, mais je le sens pointer du nez, ce ne sont pourtant pas de bonnes compagnes. Je crois qu’il faut entretenir régulièrement son enthousiasme de l’instant présent, son émerveillement des choses simples pour se préserver des peurs. Pour moi c’est faire des balades dans la nature, lire, quilter… et rencontrer des personnes avec qui communiquer sincèrement, joyeusement et positivement si possible, amis ou inconnus !

Sous le vent d’autan…

Je les aime beaucoup, mes chemins de traverse. Ce quilt me rappelle de très bons souvenirs avec Émilie, la créatrice de Neelam, et aussi l’envie de prendre la route ou simplement le chemin, ce qui est de nouveau permis ! Un quilt en tissus artisanaux comme ici mérite de finir en plaid, car la fibre au toucher est, comment dire… authentique. Une vraie sensation de bien-être. Je n’ai pas encore cousu de vêtements avec ces tissus, mais j’ai déjà plusieurs écharpes et on les oublie, leur contact à la peau est si naturel !

Dans un magnolia persistant où la première fleur vient de s’épanouir… Quel parfum !

Nous sommes très heureuses de pouvoir vous confirmer que la fête aura bien lieu à Lacaze dimanche 27 juin dans le Tarn ! Vous y verrez nos dernières créations, ainsi qu’une exposition France Patchwork sur le thème des Jardins à laquelle nous prenons part également, une exposition des Filles du Rouvray, des broderies d’Afghanistan et des surprises !…

La joie de nous retrouver va nous aider à reprendre espoir !

Nous présenterons nos quilts les plus récents, plutôt que les quilts de BeeBook (expo prévue l’année dernière…) mais notre joie de vous revoir est intacte !

Ne manquez pas ces retrouvailles ! La Ruche des Quilteuses sera presque au complet, nous vous y retrouverons avec tant de plaisir !

Nous avons 10 ans 🍀 4e jeudi, déjà !

Voici la dernière semaine célébrant une décennie d’articles pour moi, et une décennie de créations, de commerce de tissus, de broderies et de matériels artisanaux divers pour Neelam. Vous avez pu mieux connaître cette entreprise créée par Émilie, secondée par son compagnon Damien et par ses parents, au cours de ce mois-ci. C’est une découverte pour certaines, et j’en suis très heureuse !

Pour nous, ce sont surtout 10 ans de communications, d’échanges et de rencontres. Nous en parlions ensemble, c’est bien le facteur humain qui nous porte et nous importe.
En résumé, l’important, c’est vous !

Émilie et moi avons beaucoup de centres d’intérêt communs, et les cultures amérindiennes en font partie. Elle connaît mieux la partie hispanique, et moi la partie anglophone. La vision du monde de ces Peuples Premiers, comme l’esthétique de leur artisanat, c’est un tout qui nous attire, et donc le thème de cette dernière semaine. Émilie vous offre un très beau cadeau pour clore ce mois anniversaire sur son blog, en plus du tirage pour gagner un exemplaire de mon livre BeeBook (Éditions France Patchwork). Quant à moi, je vais poursuivre l’inspiration amérindienne qui me porte depuis la semaine dernière avec My Happy Place.

Suite et fin de My Happy Place

La semaine dernière, j’ai voulu utiliser des tissus Neelam avec des triangles, de la soie, et aussi un fond noir, tout ce que je ne pratique pas habituellement – j’avais juste un terrain de connaissance, les bandes de tissus ! Les contraintes aident à sortir de nos habitudes, ce qu’on appelle notre zone de confort dans le développement personnel. Oser faire de l’improvisation correspond bien à ces étapes :

C’est un schéma classique qu’on retrouve un peu partout ! Celui-ci comporte quelques explications supplémentaires, c’est pourquoi je l’ai choisi.

La bande décorative du bas

Partout se trouve de l’inspiration pour qui sait la voir. Mon panneau méritait plus d’ornements selon mon goût. J’imaginais une bordure en haut et en bas, de style seminole (ici articles Seminole) pour rester dans l’esprit amérindien. Puis un sac de ma fille m’a menée vers un nouveau dessin.

J’ai cousu une bande comparable, très haute (de 14 cm), mais à l’œil, c’était bien trop massif. Elle est devenue de 7,5 cm de haut cousu, c’est suffisant.

La bande décorative se fait en commençant par deux rectangles noirs qui se trouveront sur les bords droit et gauche à l’extérieur – je couds 2 fois la même chose, avec des bandes diverses de tissus, soies et cotons, posées en chevron (comme un demi-log cabin). Désolée, je n’ai pas fait de photo en cours. Pour le centre, j’ai fait une sorte de sablier bleu sur fond noir, sur lequel j’ai appliqué au coton perlé le dernier chevron de chaque côté. Pas orthodoxe, mais qui le sait à part vous ?

La Lune est là

J’ai renoncé à faire une bande similaire en haut, mais j’ai souhaité ajouter une présence. La pleine Lune m’a déjà inspirée en patchwork (ici La Lune Blanche) ; cette fois, ce sera en appliqué inversé, avec la technique cousine du passepoil ou de la parementure, déjà explorée ici (Liberty Rose) et là (Il y a des fleurs partout…).

Le diamètre a pris du temps à se définir, j’ai finalement choisi 8 cm, dessiné sur bristol à l’aide d’un verre. Pour sa position, j’étais limitée par la couture de la bande additionnelle du ciel.

Esquisse de placement de la Lune avec un rond de bristol

Endroit contre endroit, j’ai mis un carré noir de 10 cm sur lequel j’ai marqué le cercle au Hera Marker (Clover), puis j’ai cousu sur la trace, évidé le centre et forcé le bord du carré à aller derrière. Il faut un peu de persuasion, de repassage mais on y arrive.

Je pose ensuite le carré de soie blanche thermocollé derrière. Le tout est visiblement maintenu par un point avant au fil de coton blanc.

La forme du quilt

Ce projet est la sœur – ou le frère ! – du beau cadeau préparé par Émilie, nous nous sommes fait des suggestions, l’une à l’autre, ces projets ont mûri avec des idées mises en commun, dès la première semaine. Ainsi, nous partageons la forme de l’ouvrage. Nous avions aussi envisagé un accrochage avec des pattes et un bâton, mais chez l’une comme chez l’autre cela alourdissait inutilement. Je suis allée jusqu’au bout de l’idée lundi, mais la Lune perdait de son éclat avec tout cela au-dessus d’elle… La nuit, et en l’occurrence la pleine Lune du 27 avril, portant conseil, j’ai tout décousu mardi matin. Je ne le regrette pas !

En ce qui concerne la forme du quilt, j’ai fait une coupe à 45° puis une autre verticale, la même chose à gauche. N’oubliez pas que je suis gauchère, spontanément je commence à droite, mon cutter est posé à gauche, etc.

La bordure décorative des côtés

J’ai coupé dans ce beau tissu imprimé Neelam une bande de 4 cm, cousue uniquement sur les côtés verticaux. Pour suivre la forme originale suggérée par Émilie, j’ai commencé par la petite partie verticale du haut, puis j’ai simplement cousu la suite à 45° en « mangeant » une bonne partie de cette première partie. Pour l’angle suivant, j’ai mis l’aiguille en position basse pour pivoter et suivre la couture vers le bas. Le pli sera cousu au fil noir à la main.

Angle droit
Angle gauche

Le quilting au coton perlé et au fil noir

Ma première idée était un quilting machine de ligne parallèles et verticales au fil noir. Mais je craignais d’éteindre un peu la lumière des tipis ! J’ai donc préféré sortir mes cotons perlés et quilter en prenant les décisions successivement : d’abord la porte d’un tipi et son contour, puis une bande intermédiaire pour le bon maintien, en changeant de couleurs.

Je quilte avec diverses couleurs de coton perlé et avec du fil noir, pour un bon maintien général. Travail en cours.
Voici, dans une jolie boîte de gâteaux andalous, mes cotons perlés, à côté le fil à quilter noir et le Hera Marker pour tracer quelques lignes (courbes du ciel, droites sous les tipis…)

Et le ciel ? J’ai hésité à mettre des miroirs indiens ou « shishas » de chez Neelam (voir BeeBook pages 76 et 96) qui feraient de belles étoiles, mais je n’en avais plus et, confinement oblige, je ne voulais pas aller en chercher chez Émilie (un peu plus de 10 km nous séparent). Des tableaux que j’ai sous les yeux chez moi (ici : Je n’aime pas le jaune) m’ont donné l’impulsion pour un ciel différent. Oh je suis restée bien plus discrète que Van Gogh ! Je pensais prendre du fil jaune, mais j’ai choisi du bleu ciel et du turquoise…

L’esquisse des lignes se fait avec un Hera Marker, le dessin reste un temps, sans abîmer le tissu.

Les finitions en bordure invisible

Comme j’avais mis une bordure décorative imprimée sur les côtés, j’ai terminé mon quilt avec une bande qu’on ne voir qu’au dos. Cette technique, que j’appelle la finition invisible, est détaillée dans BeeBook p.143 et j’en avais déjà parlé ici (To Face a Quilt).

My Happy Place, c’est ici !

My Happy Place, Katell, fini le 28 avril 2021. Et encore, dois-je vous le dire ? Il manque quelques contours de tipis à quilter !!

C’est ainsi que se terminent quatre semaines avec Neelam pour célébrer nos 10 ans, quatre rendez-vous chaleureux, avec tant de gentils messages de votre part, merci !

Vous savez dorénavant où acheter les articles Neelam, sur leur site, avant de les retrouver dans les Salons… C’est ce que nous espérons ardemment, retrouver les joies de notre vie d’avant, même si c’est au prix du port du masque au long cours, le maintien des distances, de vaccinations successives… Nous ne pouvons pas attendre indéfiniment que le coronavirus disparaisse, nous pouvons en revanche nous adapter aux circonstances, autant que possible. Si de nombreuses manifestations sont annulées, j’ai la confirmation récente du maintien des expositions à Lacaze (81) les 26-27 juin, du Carrefour Européen du Patchwork (Sainte-Marie-aux-Mines) du 16 au 19 septembre et Pour l’Amour du Fil à Nantes (29 septembre – 2 octobre). Neelam et moi serons à ces trois événements, pour moi en expo avec mes amies à Lacaze, en commissaire d’exposition des quilts météo en Alsace et en visiteuse avec Kristine à Nantes. Je me réjouis tellement de ces projets !

Voyons les choses positivement : nous avons profité de ce mois de confinement de 10 km pour enrichir la célébration de nos 10 ans : ce qui a été annulé ou reporté nous a donné du temps pour préparer ces quatre jeudis. Personnellement, cela a renforcé l’amitié que j’éprouve pour Émilie et j’ai confirmé le pouvoir de séduction de ces tissus artisanaux.

La semaine dernière, vous avez répondu à la question du patchwork et quilting main ou machine sur le blog de Neelam. Vos réponses sont très intéressantes, avec bien plus de sagesse et de discernement que ce que j’ai pu lire ailleurs, la diversité est naturelle ! Pas de bonne ou de mauvaise réponse, et comme précédemment, 3 gagnantes ! Bravo à elles et bonnes créations avec Neelam et BeeBook !

Ce rosier liane fleurit en avril, il est si beau ! Très exubérant, il colonise une arche dans le jardin. Autre avantage : il est rigoureusement sans épine ! Il s’appelle le rosier Banksiae Lutea et se bouture très facilement. Pour une fille qui croyait ne pas aimer pas le jaune… On ne finit pas de se découvrir !

Retrouvez la nouvelle œuvre d’Emilie et le 4e tirage au sort par ici, avec l’évocation d’une philosophie de vie que nous apprécions toutes deux, encore un point commun entre Émilie et moi !

Une invitée inattendue lors de la séance photo. Le tissu noir surexposé n’est pas beau ici, mais vous voyez des détails !

Des contraintes familiales m’obligent à faire une pause de blog
pendant quelques semaines. Rien de grave, juste des obligations qui prennent du temps.
Mais après avoir célébré ces 10 ans avec autant de joie, je ne vais pas m’arrêter ainsi !
Alors à bientôt, et continuons à prendre des précautions,

car attraper le Covid n’est vraiment pas une partie de plaisir.
Votre amie abeille quilteuse,
Katell

Nous avons 10 ans 🍀 3e jeudi

C’est le 22 avril 2011 que j’ai créé ce blog ; un an après, je me rendais compte que c’était Le Jour de la Terre depuis 1970, une belle coïncidence. Cette année, c’est le jour choisi pour le départ de la Mission Alpha : Thomas Pesquet et trois autres spationautes partent pour une nouvelle Maison à plus de 400 km de la Terre ! A 12 h 11 si tout est nominal, le décollage aura lieu. Report à demain 11h49 ! Nous leur souhaitons une pleine réussite pour ce voyage et, à notre compatriote, autant de passion du partage que lors de son premier séjour. Même si on peut parfois s’interroger sur l’intérêt de la conquête spatiale (ce qu’il aborde et justifie ici), le génie humain impressionne, Thomas Pesquet lui-même suscite l’admiration et il est un formidable ambassadeur de la cause scientifique. La science nous sauvera-t-elle du bouleversement climatique et des perspectives alarmantes ? C’est la vision optimiste de notre avenir.

C’est une phrase que j’aime bien et qui pourrait convenir à Thomas Pesquet qui est aussi grand sportif, aviateur, musicien… mais cette « citation » n’existe pas dans le livre ! Ah les facéties de notre monde digitalisé…

Thomas Pesquet est parfois appelé Le Petit Prince, avec son visage enfantin et son regard bienveillant…

Aujourd’hui, nous aussi avons la tête dans les étoiles car c’est toujours la fête du patchwork avec les 10 ans de Neelam Textiles du Monde et de La Ruche des Quilteuses ! C’est notre 3e jeudi sur 4, 4 semaines d’idées de patchwork et de cadeaux, une collaboration fructueuse entre Neelam et moi, rien que pour vous faire plaisir !

Changeons de style : j’ai choisi de vous faire suivre mon cheminement créatif sur un projet – un tout autre chemin de traverse 😉 que la semaine dernière ! Ce n’est pas tant pour que vous reproduisiez le modèle, que pour montrer comment une idée de départ peut aboutir à un quilt – et tant pis parfois pour l’orthodoxie du travail !

Ayant coupé beaucoup de carrés les semaines précédentes, j’ai décidé d’aller cette fois vers des bandes et des triangles. Pour mon ouvrage de la semaine, mes inspirations sont à la fois du livre de Gwen Marston & Cathy Jones et celui de Nicholas Ball (ci-dessous son livre et 2 de ses quilts aux triangles).

Quels quilts exceptionnels ! Je vous recommande chaleureusement ces deux livres.

Parfois on entend ou on lit cette question : à quoi servent tous ces quilts ? La meilleure réponse est :

C’est véritablement utile puisque c’est joli.
Le Petit Prince, Saint-Exupéry
(chapitre XIV)

Les quilts de triangles de Nicholas Ball me font penser aux cabanes que je vois dans la forêt, bâties avec des branchages.

Dans la forêt près de chez moi, certains endroits sont toujours enchanteurs, quelques sentiers sont, en ce moment, bordés de genêts et d’asphodèles. Ici, la biodiversité s’éloigne mais on s’amuse quand même, on fait des cabanes !

Refuges triangulaires aussi, les tipis bien connus des Amérindiens nomades des Grandes Plaines.

Tipis des Shoeshones, vers 1900.

Que vais-je faire de ces images inspirantes ? Et comment utiliser en même temps des tissus Neelam d’une nouvelle manière ?

Improvisation : My Happy Place

Pour sortir de mes habitudes, j’ai demandé du tissu noir teint artisanalement et quelques coupons de soies claires (toujours de chez Neelam) à Émilie et j’ai réuni mes bandes de tissus Neelam, restes d’autres ouvrages.

Encore et toujours le plaisir de créer avec ces tissus nomades, éthiques et artisanaux !

Tradition et modernité, des impressions anciennes et récentes sur coton, associées à la brillance d’une soie. Tissus et photo Neelam

Commençons par la coupe de quelques triangles de soie renforcés au thermocollant, puis cousons un « toit » avec des bandes de coton. J’ose, j’avance et on verra bien !

J’ai thermocollé un parallélogramme pour découper deux triangles dans ce bout de soie.
Sur 2 côtés des triangles de soie, je couds des bandes sans prendre la moindre mesure. Tout est décidé visuellement : « est-ce que ça va comme ça ?« , si oui, j’avance ! Décision : le 3e « toit » est toujours un imprimé sur fond noir. Faire ces tipis, c’est rapide et ludique puisque je souhaite avoir des triangles qui vivent leur vie, irréguliers s’ils le veulent !

D’habitude, je n’entoile pas les tissus de coton Neelam, contrairement à beaucoup de monde (y compris Émilie pour ses panneaux muraux). L’entoilage facilite le maintien des tissus. En général, je me contente du repassage et, éventuellement, de ma bombe d’amidon. A chacun ses préférences ! Cependant, la soie s’effiloche facilement, je passe donc par cette étape avec un thermocollant non tissé blanc pour tissus légers, de quoi découper 2 triangles par couleur. Mon projet est de faire 12 ou 13 triangles pour en sélectionner 10, pour les 10 ans.

J’ai trouvé un beau reste de molleton sur lequel je dispose mes tipis. On les croirait dans une prairie enneigée ! Parfois, je fais les choses à l’envers, cette fois-ci c’est le molleton qui me montre le chemin du format du futur quilt.

Ma disposition est bien irrégulière, comme le sont ces tipis… Vais-je encadrer chaque tipi de tissu noir pour arriver à des rectangles comme Nicholas Ball ? Vais-je les mettre en rangées comme un quilt du livre de Gwen Marston ? Les tipis virevoltent pour trouver leur place et le placement est trop irrégulier pour suivre le montage de Nicholas (ajouter du tissu de fond pour que chaque tipi soit dans un rectangle) et j’ai envie de conserver le chevauchement des rangées. Il va donc falloir innover !

Finalement, je crois que le village va avoir 12 habitations au lieu de 10, juste parce que🙃. Cette disposition suppose quelques cogitations pour arriver à mes fins ! Plutôt qu’un découpage complexe de triangles noirs de fond et une multitude de coutures partielles, j’opte finalement pour une succession de bandes de tissus de fond noir découpées horizontalement. La hauteur de chaque bande noire sera en fonction de la hauteur entre deux bases de tipis. En conséquence, j’appliquerai les deux autres côtés du tipi à la machine. Je n’ai encore jamais vu cela, mais c’est ma solution, simple et très rapide !

Chaque tipi est repassé, les deux marges de couture rentrées et la pointe bien préparée. La base reste « à cru » et sera prise dans les coutures de bandes noires.
Je commence le montage par le haut. Sur une première bande je pose mon tipi le plus haut au bon endroit, la base alignée en bas et les marges de couture des côtés repassées à l’intérieur. Je pique les deux côtés à 1 mm du bord. Je replace le tipi et sa bande noire à sa place sur le molleton (photo). Je mesure l’écart entre la base du prochain tipi et celui-ci : 12 cm environ. Je coupe donc une bande noire de 12 cm pour la prochaine étape.
Je vais coudre ces deux bandes noires endroit contre endroit, emprisonnant la base du tipi du haut. Les tipis suivant seront appliqués après et déborderont de la bande de 12 cm. Ils sont pliés ici, juste pour la démonstration.

Au fur et à mesure, je vais descendre, avec un ou deux tipis à mettre par étage.

L’improvisation est une suite de décisions à prendre.
Ktl

Voici le montage final, photographié le lendemain au lever du soleil :

Ce sont finalement 10 bandes noires qui me sont nécessaires pour monter les tipis comme je veux.

Ce top n’est pas fini, je souhaite lui ajouter une bordure originale, une décoration supplémentaire… Ce sera pour la semaine prochaine !

J’ai trouvé un nom à ce projet : My Happy Place, qui signifie mon endroit préféré, mon coin de paradis, mais aussi mon jardin secret, mon monde heureux… Faire une improvisation et évoquer les peuples premiers des USA, c’est bien My Happy Place à tous égards… Je leur dois tant, une autre compréhension de l’Histoire qu’on nous raconte, la découverte d’une sagesse oubliée, une vision du Monde dont nous devons nous rapprocher… Il n’est pas question de régresser, mais de gagner en sagesse.

Tout comme l’arbre a besoin de ses racines pour grandir,
nous avons besoin des peuples autochtones pour écrire le monde de demain.
#loveplanet

La Terre, notre Happy Place à tous

Et mon esprit retourne vers Thomas Pesquet qui va observer notre Terre à 400 km d’altitude pendant 6 mois. Si belle, si forte, si fragile, si unique.

Voir la Terre de haut et constater cette fragilité, ça fait beaucoup réfléchir.
Thomas Pesquet

Jean-Pierre Goux, que je suis sur les réseaux sociaux avec attention et que j’ai déjà évoqué deux fois sur ce blog, a créé une ONG appelée One Home – Une Maison. Il souhaite, par l’overview effect, la vision de notre planète vue de l’Espace, émouvoir l’humanité, comme elle bouleverse profondément presque tous les astronautes (USA), cosmonautes (Russie), spationautes (Europe)… Elle incite à une prise de conscience de ce non-choix : nous n’avons pas d’autre planète où aller vivre, donc il est absolument nécessaire de prendre soin de la nôtre. C’est une évidence, c’est comme les jolies paroles du Petit Prince que JP Goux et Thomas Pesquet affectionnent tant, qui résonnent fort en nous. Mais attention aux fausses sources !…

Désolée, encore une fausse citation !!!

Avec l’art, y compris l’art textile bien sûr, nous résistons à la standardisation de notre monde, nous mettons de la poésie dans nos vies. Que la Terre devienne notre Happy Place à tous, encore plus que dans le passé ! Mais cela ne viendra pas tout seul et sans effort, il faut se bouger pour que l’aventure humaine continue, et qu’elle soit joyeuse.
C’est pourquoi, après avoir dévoré Le Siècle Bleu de JP Goux, j’attends avec confiance son futur livre La Révolution Bleue. Je serai sans doute une de ses premières lectrices à sa sortie, et je vous en parlerai !

Pour la troisième fois, tentez votre chance chez Neelam ! Les trois gagnants de la semaine dernière sont cités par ici en fin d’article. En ce mois anniversaire, nous vous offrons livres et tissus pour entretenir VOTRE Happy Place ! Suivez ce lien, et bonne chance ! Outre la possibilité de participer au tirage au sort, vous découvrirez comment travaille Emilie, styliste de formation, et d’où vient sa connaissance du patchwork… Neelam, c’est une affaire de coeur !

Un logo créé par Émilie de Neelam, qui symbolise notre Happy Place :
la joie que nous offre notre art et le bonheur de nos liens d’amitié !

Avec patience et confiance,
espérons des jours meilleurs
et la préservation de notre Terre, notre Happy Place à tous.
Mais surtout, Happy Quilting !
Katell

Nous avons 10 ans 🍀 2e jeudi

Vos mots doux tout au long de la semaine nous ont fait chaud au cœur ! Oui cet anniversaire est une fête pour les quilteuses, vous et nous. Les gagnantes des lots de la semaine dernière sont dévoilés ici en Edit de fin d’article, elles ont été prévenues par mail 🍀 !

A défaut de voyager en vrai, installez-vous pour un dépaysement dans l’espace et le temps, avec notre rendez-vous du jeudi…

Pour cette 2e semaine, parlons héritage. Savez-vous que les tissus Neelam représentent l’origine de nos tissus imprimés ? Si les Celtes ont, les premiers semble-t-il, tissé des rayures et des carreaux en teignant les fils de couleurs différentes avant le tissage, ce sont les Indiens (d’Inde) qui ont inventé l’impression sur tissu. Le moyen le plus utilisé a été, pendant des siècles, l’impression des dessins sur tampon. Emilie nous fournit cette vidéo de 3 mn 30 qui montre le travail actuel des artisans qui ont sauvegardé ces gestes ancestraux.

Les Européens ont longtemps fait venir les tissus imprimés d’Inde par terre (la Route de la Soie) puis par mer (en contournant l’Afrique, il n’y avait pas encore le canal de Suez !), et ils ont commencé dès la Renaissance à copier ce savoir-faire, puis à le perfectionner sans cesse : la révolution industrielle a bien commencé par les innovations dans le monde textile !

Vous pouvez lire cet article qui retrace l’histoire des tissus provençaux, copiés directement des Indiennes.

Avez-vous remarqué que, depuis quelques années, on ne se plaint plus des tissus qui affadissent au soleil, aux couleurs qui dégorgent ? Il y a eu une révolution silencieuse : l’impression numérique. Du progrès, toujours. De plus, nos cotons sont devenus extrêmement lisses et presque soyeux. Encore des améliorations de traitement, de tissage. Nos tissus destinés au patchwork sont d’une qualité nettement améliorée. J’apprécie les tissus modernes que j’achète en ligne. Nous avons de parfaites fournisseuses sur internet !

Toutes les transformations pour faire un tissu ont un coût écologique immense, mais le pire est celui des tissus de basse qualité pour la mode bon marché, qu’on jette si vite… Privilégions toujours la qualité, pour conserver longtemps les vêtements, et réjouissons-nous que les tissus de patchwork soient d’aussi bonne qualité : nos ouvrages dureront longtemps !

Ces tissus Neelam sont teints artisanalement à la garance (plante), ils sont très beaux et à la fois très peu impactants sur l’environnement.

J’aime profiter des tissus modernes mais j’apprécie de retourner régulièrement à l’authenticité des tissus Neelam. Après avoir visionné la vidéo ci-dessus, j’en retire un respect accru pour tous ces artisans, et une certaine fierté d’utiliser leurs tissus. Regardez-en un attentivement : la fibre est légèrement irrégulière, comme dans les tissus anciens qu’on trouve dans les armoires de grands-mères ou les brocantes. Le filage est resté traditionnel. La fibre non traitée absorbe très bien l’eau (très agréable en vêtement d’été). Les couleurs sont relativement limitées, car elles sont issues de la nature : indigo, curcuma, garance, etc., comme les couleurs des quilts du XIXe siècle et d’avant, avant la révolution chimique des pigments. Ils s’associent harmonieusement, à l’infini. Ils sont bien fixés, ils ne bougent pas dans le temps. Utiliser ces tissus, c’est un retour aux origines qui m’émeut.

Les imprimés classiques Neelam sont si proches des tissus d’antan que vous pouvez sans crainte les mélanger avec des tissus de reproduction dans vos patchworks traditionnels ! Je les utilise aussi facilement dans mes quilts modernes. Pas de frontière.

Neelam ne se contente pas de commercialiser des motifs traditionnels : ils créent régulièrement des motifs qui enrichissent leur offre. La plupart sont devenus des best-sellers !

Comment sont imprimés ces dessins ? Toujours de manière artisanale, le dessin est d’abord gravé dans un tampon en teck, puis… quelques photos vous donnent une idée du travail !

Le tuto de la semaine : les Chemins de Traverse

Cette semaine, j’ai honoré ces tissus à ma manière avec un bloc très basique et classique – des carrés – n’est-ce pas la base du patchwork traditionnel comme du mouvement moderne ? Quant aux astuces techniques, je mets aujourd’hui le focus sur les planches de repassage.

La semaine dernière, je vous proposais de couper des rectangles et des carrés : chercher les tissus, les repasser, les couper, c’est ici la partie la plus longue ! Ensuite, la couture se fera à la chaîne (sans couper le fil), ce qui rend les assemblages très rapides.

A gauche, une corbeille de rectangles de 10 x 5 cm et des carrés de 9 cm. Au milieu, des restes réutilisables et à droite, des chutes destinées à la poubelle… ou pas. On verra !
J’ai eu la grande chance de recevoir d’Émilie des bandes de lisières, des fins de rouleau qu’elle met de côté et j’ai conçu ce modèle pour les utiliser. Les imperfections ne sauteront pas aux yeux à la fin, j’en suis sûre ! J’ai utilisé ces bandes au maximum, mélangées avec mes propres métrages de tissus Neelam.
Pour les carrés de 9 cm, j’ai plusieurs fois assemblé des morceaux. C’est un authentique top de récupération.

Voici un bloc à l’endroit :

Les rectangles servent à faire des four-patch, faites-en 2 identiques à chaque fois et positionnez-les pour avoir une diagonale claire. En complément, deux carrés foncés de 9 cm de côté complètent ce bloc. Le matelas gris est ma nouvelle trouvaille : un tapis en pure laine, parfaitement isolant ! Il reste à la gauche de ma machine à coudre, petit fer branché, tout au long de la couture à la chaîne des blocs, pour les repassages intermédiaires nécessaires.
En fin de journée, je fais une erreur de montage ! Il est temps d’arrêter…
J’ai fait 49 blocs, quelle joie de m’amuser avec ces imprimés ! Vient le moment de repasser les blocs par rangée sur une nappe à repasser. J’utilise ici ma centrale vapeur pour avoir les tissus bien plats.
C’est le moment de l’équerrage des blocs. Je remarque que la dimension qui convient est 15,5 cm de côté. J’utilise la plaque rotative, mais une petite plaque qu’on tourne sur elle-même suffit !
49 blocs plus tard…

Que donne ce top aux chutes de tissus Neelam ? Moi je le trouve très beau…

Les Chemins de Traverse, un top comme je l’imaginais, très riche visuellement et très gai ! Il mesure 1 mètre de côté et, promis, il sera quilté pour le présenter à Lacaze en juin prochain !

Tuto bonus 1 : Pas de chichis

Avec les mêmes découpes, on fait un 4-patch à l’aide de deux rectangles de 10 x 5 cm. Puis on coupe en diagonale deux carrés de 9 cm qu’on coudra autour du 4-patch qui devient le centre. Avant de couper en diagonale, je repasse bien les carrés et j’évite de déformer ; en effet, les tissus Neelam sont fins et souples ! Si vous souhaitez plus de rigidité, n’hésitez pas à utiliser une bombe d’amidon. Comme le modèle précédent, c’est addictif ! Et vous pouvez très bien mélanger tous vos tissus, surtout si vous maintenez une unité de gamme de couleurs, cela s’harmonisera avec naturel. Pas de chichis, on peut tout mélanger !

Tuto bonus 2 : le biscornu

Il est extrêmement célèbre chez les brodeuses, moins chez les quilteuses, mais puisqu’on est dans les 4-patch, voici un tout petit ouvrage à faire de nouveau avec les plus jeunes.

Deux 4-patch de même dimension sont nécessaires, toujours constitués de rectangles de 10 x 5 cm. Imaginez qu’on va les coudre endroit contre endroit, comme un coussin. Eh bien, on va décaler la couture d’un demi-côté, soit d’un carré et à chaque carré, on a un changement de direction (un angle) soit dessus, soit dessous ! Un peu inconfortable, mais on s’en remet. C’est plus facile à la main car il faut éviter de coudre dans les marges de couture.

Bien sûr, on laisse un espace de 2 segments pour retourner puis bourrer le biscornu. Tiens, mes rognures des 49 blocs ci-dessus vont judicieusement remplir ce petit ouvrage ! Rien, vraiment rien ne se perd… Puis deux jolis boutons anciens finissent de donner la forme… biscornue.

Mes astuces de repassage

Ma table pliante à repasser est vieille, toute cabossée. Elle est étroite et frustrante, jamais assez de place pour poser mes blocs en série. J’ai donc changé complètement de matériel, au lieu de la remplacer à l’identique.

Le carré de feutre de laine est très agréable, il restaure la chaleur et tout est parfaitement repassé à sec ! Je ne recommande pas d’utiliser la vapeur dessus, ou alors il faut ensuite le laisser sécher en profondeur. C’est un achat qui dure la vie d’une quilteuse, et j’aime ça.

A acheter Chez Emma ou ailleurs, c’est un achat que vous ne regretterez pas !

Pour le repassage « en grand », j’ai une nappe de 120 x60 cm (marque Brabantia) où j’utilise la vapeur, même sur une table en bois ! Je peux y aussi vaporiser mes petits péchés mignons (amidon ou aide au repassage en bombe), il se lave d’un coup d’éponge. La seule fois où je le protège, c’est quand je fais des Bee’s wraps : je n’oublie surtout pas le papier cuisson dans ce cas.

Des cadeaux, cette semaine encore !

Même procédure que la semaine dernière, c’est Émilie qui régale ! Rendez-vous sur son site pour jouer et gagner !

A la semaine prochaine, toujours avec Neelam !
Katell

Nous avons 10 ans ! 🍀 1er jeudi

J’ai dix ans d’écriture et de partage dans La Ruche des Quilteuses ce mois-ci ! Jamais je n’aurais imaginé, en écrivant timidement mon premier article en avril 2011, que ce blog serait riche de tant de textes dix ans après !
Voici le 1 102e article, ce blog est suivi par 4 180 personnes et a reçu plus de 2 615 000 visites. Ce sont des chiffres qui montrent l’attachement des quilteuses à leur activité qui mène à bien plus que la docile couture de blocs et un ouvrage fini dans les temps…

Faire du patchwork n’est pas un passe-temps ! C’est une obsession, un métier, une fascination, une addiction, une expression, une manière de vivre (image Bonnie Hunter)

La beauté des coïncidences fait qu’Émilie m’a contactée la semaine dernière pour me proposer une animation pour célébrer… les 10 ans de son entreprise Neelam ! Cette synchronicité m’a réjouie, moi qui admire Emilie et Damien pour tout ce qu’ils entreprennent.

Sans Neelam, j’aurais peut-être laissé sous silence mon anniversaire de blog.
Avec Neelam, nous allons célébrer avec vous cette joyeuse échéance !
Katell

Le très beau logo qui nous accompagne ce mois-ci est une création d’Émilie.

A propos de Neelam

Créer une entreprise est toujours une longue histoire faite de rencontres, de réflexions, de saisies d’opportunités, de travail, d’optimisme… Ce que voit le public de Neelam depuis 10 ans, c’est un jeune couple sympathique présent dans la plupart des Salons de loisirs créatifs, vendant des tissus teints et imprimés artisanalement en Inde avec passion, patience et de grands sourires. Leur offre s’est étoffée au fil des ans (voir leur site) et ils ont gagné une clientèle fidèle.

Ce qui se passe en coulisses, c’est beaucoup de travail pour maintenir une offre séduisante et créer de nouveaux pôles d’intérêt, tout en gérant des stocks importants, avec des prises de risques. C’est aussi la vie qu’ils se sont choisie, avec des rencontres en premier lieu, des voyages pour le plaisir et pour le travail, mais aussi pour s’approvisionner auprès des fournisseurs-artisans.

Au-delà de notre proximité géographique (Toulouse et ses environs), nous avons très vite sympathisé. Devenir partenaires pour la célébration de nos 10 ans respectifs est une concrétisation de notre sincère amitié !

Le textile est un langage universel (Émilie en Inde)

4 jeudis pour nos 10 ans

Nous avons choisi le jeudi pour célébrer nos 10 ans parce que mon jour anniversaire de blog est le 22 avril, qui est cette année un jeudi, tout simplement ! C’est le jour de Jupiter, la plus grosse planète de notre système solaire, cela tombe bien puisque c’est le symbole de la réussite. Sans fausse modestie, Émilie peut dire qu’elle a réussi son pari lancé voilà 10 ans et pour moi, mon rôle s’est dessiné progressivement : chacune avons pris notre place dans le monde des textiles et de la création.

La réussite n’est pas un but en soi, trouver sa juste place permet de se sentir bien et de développer une meilleure qualité de vie.
Émilie & Katell

Afin de nous en réjouir avec vous qui faites le succès de ce blog et celui de Neelam, nous lançons le mois des 4 jeudis festifs autour du patchwork ! Émilie et moi vous offrirons, aujourd’hui et les trois prochains jeudis : des histoires, des modèles, des livres, des tissus, des astuces… Nos deux articles seront complémentaires, à vous de naviguer entre nos deux blogs.

La créativité donne de l’énergie !
Émilie & Katell

Un tuto simple

Thé ou café ?

En ce mois d’avril avec peut-être des enfants ou petits-enfants à la maison, je vous présente aujourd’hui un modèle à faire avec eux éventuellement, tellement c’est simple. Dès que ma nièce de 6 ans reviendra me voir, nous ferons ce modèle ensemble ! C’est joli avec n’importe quel tissu mais extrêmement séduisant avec des tissus Neelam qui ajoutent une touche exotique à votre table !

Des sous-verres ou sous-tasses, c’est très pratique

Il s’agit principalement d’un pliage et d’une seule couture. Lorsque j’étais déléguée de France Patchwork, nous l’avions proposé en JA FP31, puis j’ai personnellement offert des sous-verres à des amis ; à chaque fois, cela semblait leur plaire. On y va !

Pour un sous-verre, il faut 5 carrés de tissus Neelam de 14 cm : 4 pour le recto et un pour le verso. J’ajoute un carré de 14 cm en doublure de fond (ou vous pouvez thermocoller le tissu Neelam).

Les 4 tissus Neelam pour le recto sont pliés en deux sur une médiane et repassés, endroit visible. Le carré du verso est doublé ici un tissu de récupération (pour tout vous dire, c’est le rabat d’une taie d’oreiller usagée) et juste tenu par repassage des deux ensemble.

Je n’hésite pas à couper ces tissus en utilisant les bords-lisières sans impression. Je les mets face à moi, elles disparaîtront ensuite comme par enchantement quand on retournera l’ouvrage.

Je dispose les carrés pliés sur le carré de fond : la pliure se trouve toujours au centre, et on met une moitié dessus – une moitié dessous, difficile à expliquer, facile à faire !

Ici les tissus non repassés et écartés permettent de mieux comprendre. Pour les coudre, il ne faut pas laisser d’espace au centre et parfaitement les superposer.

Il me reste à décider si je veux des sous-verres carrés ou ronds. J’ai souvent déjà fait des carrés, où il suffit de faire une couture tout autour à 6 mm du bord et couper les angles. Cette fois-ci, je dessine un cercle à l’aide d’un gabarit (ici une coupelle), pour coudre sur le trait. Pour plus de solidité au lavage (car ces sous-verres passent à la machine!), je peux surfiler au point zigzag ou utiliser un point de style « surjeteuse », disponible sur la plupart de nos machines. Il suffit ensuite de couper l’excès de tissu.

La beauté de ce petit objet est qu’on le retourne par le centre plié. Et hop c’est fini !

Ici le rond n’est pas parfait : on va dire que c’est artisanal !
A vrai dire, on ne regarde que les tissus…

Le bonus du tuto

On peut utiliser la même technique pour un bloc orphelin, un bloc d’essai, un bloc trop petit ou trop grand qui n’a pas trouvé sa place dans un projet… J’en ai quelques-uns, comme celui de l’essai de l’étoile de Chantal. Le recto devient verso et inversement. Vous me suivez ? En résumé, si on veut utiliser un bloc orphelin pour en faire un dessous de plat ou une manique, on fait d’habitude un mini quilt avec du molleton. Ici, l’ensemble des tissus (2 fonds + 4 tissus pliés) suffit pour isoler raisonnablement et c’est bien plus rapide. Le carré orphelin est alors le recto, et les pliages sont au dos.

Je mets, endroit visible, mon bloc de 19 cm de côté, que j’ai légèrement quilté à la machine sans molleton sur un tissu blanc, parce que le bloc dépasse 15 cm. C’est une règle que je me suis inventée (moins de 15 cm : je superpose les deux carrés de fond sans quilter – plus de 15 cm : je les assemble à l’aide de quelques coutures).

J’ajoute 4 carrés de tissus Neelam de 19 cm pliés et disposés comme précédemment et je couds tout autour, en ayant glissé un ruban plié en deux dans un angle. Voilà, une manique finie, jolie recto et verso !

Des astuces tous azimuts

Je collectionne les dés à coudre… et les astuces, et chaque jeudi, vous en découvrirez de nouvelles !

  • Parfois on se demande pourquoi tout se passe mal en couture à la machine, pourquoi les points sont déformés ou que le fil se bloque. J’ai récemment appris que le type d’enroulage de la bobine de fil a son importance ! Si les fils sont croisés, la bobine est positionnée de préférence en position horizontale. Pour une bobine aux fils parallèles, il vaut mieux la mettre en position verticale, si votre machine permet ces deux positions. Tout est détaillé par ici : Petit Citron.
  • Quand je dois équerrer de nombreux blocs, j’utilise une plaque de coupe rotative qui existe dans plusieurs marques, c’est très agréable car je ne touche pas au tissu pour couper les quatre côtés, je fais juste tourner la plaque. Moins cher et aussi efficace : la petite planche de coupe sur la plus grande, qu’on peut tout autant mouvoir.
  • Quand je fais un quilt scrappy, par définition j’utilise beaucoup de tissus différents que je brasse, remue… L’occasion de penser à l’ouvrage suivant ! Alors, quand j’ai pris un tissu Neelam pour les pliages de sous-verres, j’ai aussi coupé au moins un rectangle de 5 x 10 cm et/ou 2 carrés de 9 cm. Et j’ai continué avec les tissus voisins. Tous les plus petits restes dont on ne sait que faire, je les mets de côté pour une astuce de jeudi prochain !

Vos cadeaux 🍀

Pas d’anniversaire sans cadeau, n’est-ce pas ? C’est Émilie qui s’en occupe ! Alors rendez-vous sur le blog du site Neelam, en suivant ce lien NEELAM. Je vous souhaite bonne chance 🍀 et, n’oubliez pas, ne gagnent que ceux qui jouent !

Katell 🐝

Iktsuarpok, Gezellig, Fika

L’année 2021 avance masquée :

Kristine m’a fait, comme chaque année, la surprise de la bannière de janvier : 2021 en chiffres romains, quelle bonne idée ! Évidemment quelques abeilles butinent et les imprimés à texte nous incitent à être joyeuses (be joyful), créatives (creative), inspirées (inspired), gentilles (caring), heureuses (happy), humbles (humble), vraies (true), uniques (original)… Be You, Etre Nous-mêmes!… Ce sont les couleurs choisies par Pantone pour 2021 : gris sombre et jaune acide, allégorie de la lumière au bout du tunnel. J’ajoute : Heureux Anniversaire à Kristine, ce 11 janvier !

2020 laissera un souvenir indélébile, celui d’une pandémie mondiale qui a tout déréglé. Pour les quilteuses, c’est l’arrêt de la plupart des joies des rencontres autour du patchwork, les JA, les Salons, les Expositions… Téléphone, mails, réseaux sociaux permettent heureusement de garder contact, mais les rencontres en vrai, c’est devenu rare et néanmoins irremplaçable.

Ce mot de la langue inuit, ceux que naguère on appelait les Esquimaux, est intraduisible directement : c’est l’excitation qui vous saisit dans l’attente d’une visite, celle qui vous fait regarder par la fenêtre ou sortir sur le palier pour savoir plus vite si l’invité arrive…

C’est ce je fais, comme une gamine qui guetterait l’attelage du Père Noël dans les nuages, quand la Ruche se réunit chez moi. Vendredi en début d’après-midi, j’étais complètement iktsuarpok !

Nous nous sommes montré nos dernières réalisations, le temps est passé vite à papoter (beaucoup !) et à coudre des oiseaux en vue d’un quilt à faire ensemble. L’ambiance était gezellig comme j’aime.

C’est un mot hollandais aux sonorités très gutturales, mais qui décrit un état de béatitude, un sentiment de confort et de bonheur quand on est ensemble, en bonne compagnie, en toute sécurité et confiance.

Nous avons d’abord choisi la disposition des blocs faits à l’automne pour un quilt destiné à une famille sinistrée dans les Alpes-Maritimes, ce projet a été très retardé en raison du confinement :

Scrappy Trips around the World, modèle de Bonnie Hunter/Quiltville.

Puis ce fut l’habituel Montre & Raconte :

Andrée est sur le point de terminer ce splendide quilt aux tissus japonais, mis en valeur par un fond de plusieurs nuances de bleus doux. Je l’aime infiniment. C’est interprété d’un quilt paru dans un livre de Tilda.

Danièle nous avait montré l’avancée de ses quilts en tissus Neelam lors de la Ruche juste avant Noël :

Danielle a beaucoup aimé s’amuser avec ces trois couleurs, et sa fille a réservé ce quilt pour elle !

Diabolical Jane

Je reviendrai très bientôt sur les Diabolical Jane, car j’ai reçu des photos de vos réalisations sur diabolicaljane@gmail.com. Ceux que j’ai déjà reçus sont splendides ! En attendant, en voici quelques-uns des Abeilles :

C’est celui d’Évelyne, avec le vert acide qu’elle aime tant mettre dans presque chacun de ses ouvrages. Sans bordure ajoutée, une option très moderne.
Son beau dos, en patchwork de restes, montre le travail de quilting à la machine, très réussi !
C’est celui de Kristine, avec une bordure qui lui permet d’utiliser un ruban ancien hérité de sa mère. Frais, printanier et harmonieux !
Comme toujours, Kristine brode des étiquettes informatives et superbes, avec un petit échantillon du ruban de bordure (le carré fleuri)
Andrée a laissé parler l’exubérance des wax, quelle réussite !
Maïté a modifié le modèle pour en faire SON DJ unique, très spectaculaire !

Le 18 décembre dernier, jour de la Ruche précédente, nous avions déjà vu les beaux DJ de Chantal et de Vive, les Abeilles manquantes avant-hier. Je les ajouterai lors d’un article récapitulatif. Danièle en a fait un splendide également, très coloré… Je n’ai pas toutes les photos. Quelle émulation ! Et le mien est très grand, 2 m de côté, pour le lit de ma fille aînée qui vient de fêter son anniversaire (une Capricorne de plus), je vous en ferai une bonne photo pour le prochain article à ce sujet.

Quilts Météo

Ah quelle aventure que ce quilt météo ! Pour chacun qui l’a fait en 2020, cela restera un ouvrage très spécial, lié aux événements personnels de 366 jours mais aussi à cette année dont le fil rouge restera à jamais l’expansion mondiale du Covid19. Dans le groupe privé Facebook qui réunit à ce jour 712 membres, on voit une diversité extraordinaire d’ouvrages, tous plus beaux les uns que les autres. Les quilteuses font preuve d’endurance et de créativité ! D’ores et déjà, je peux vous annoncer qu’une exposition de quilts météo pourra se faire dans le Tarn, fin juin 2022, les modalités seront à finaliser avec les organisateurs. J’espère que nous aurons d’autres propositions car ces quilts méritent de voyager pour être vus et revus un peu partout !

Éliane montre son quilt terminé, hormis les bordures et le quilting.
Elle a résolu son problème des deux mois accolés de 31 jours, juillet et août, qui décalaient les colonnes, en incluant des losanges où est brodé le titre.
Si vous avez la chance de voir un jour ce quilt de près, vous verrez que Maïté a ajouté de nombreux détails brodés…

Cerise sur le gâteau, des quilteuses ont entamé un quilt météo 2021 !

La Pause

Fika (café en verlan suédois !) est le moment privilégié où on fait une pause avec un bon café et un petit gâteau (pour nous c’était thé aux cerises/hibiscus et oreillettes d’Éliane), une pause qui peut s’étirer parce qu’on est simplement bien ensemble…

Après avoir vu tant de belles choses, nous avons fait la pause Fika et nous avons évoqué l’assaut du Capitole, un traumatisme de plus infligé par un Président qui n’a cessé de nous navrer. Et nous avons encore bavardé, nous souvenant des inoubliables journées passées avec nos chères amies américaines LeeAnn, Jeanne, Tari, Betty – et j’ai distribué avec grand plaisir les calendriers que Betty a offerts aux Abeilles pour 2021. Betty, you will be with us in our ateliers! Thank you so much again 💗

Et la sécurité ? Nous ne sommes pas kamikazes (autre mot venant d’ailleurs), nous vivons toutes plutôt isolées, la plupart en maison individuelle à la campagne ou presque. La pause Fika s’est faite dans une autre pièce en remettant nos masques après chaque gorgée de thé. Notre département est actuellement relativement peu impacté, nous avons jugé raisonnable de nous revoir dans cette grande pièce où l’air circule bien.
S’il est reconnu que la peur et le stress affaiblissent les défenses immunitaires,
j’ose penser que notre rencontre vitaminée les booste momentanément !

Oiseaux de passage

Nous avons une bonne nouvelle qui, espérons-le, ne tombera pas à l’eau… La Ruche des Quilteuses est invitée à exposer en juin prochain à Lacaze dans le Tarn ! Ce sera un week-end très festif où chacun sera heureux de replonger dans une vie faite d’art et d’amitié. Nous ne serons pas seules, à l’appel de Christine Meynier et Cécile Milhau, Les Filles du Rouvray, les quilteuses passionnées qui travaillaient dans le premier magasin de patchwork de France, exposeront une belle sélection de leurs œuvres. Ce sera un grand événement, d’autant plus que cette année, de nouveaux lieux d’exposition ouvriront dans le village en cumulant les expositions 2020 et 2021, avec de nombreuses animations et surprises ! Alors réservez dès à présent votre dernier week-end de juin pour visiter le cœur de l’Occitanie, près d’Albi-la-Belle.

Lacaze, au cœur de l’Occitanie

Pour remercier Les Amis du Château de Lacaze, l’association organisatrice de cet événement, nous allons faire un quilt pour une tombola. Son nom temporaire est Oiseaux de passage, car nous l’avons imaginé lors des passages des oiseaux migrateurs. Qu’on aime voir les oiseaux voler et parfois se poser en groupe dans la campagne, avant de les admirer repartir en nuée sonore… Un spectacle éblouissant !

Malheureusement, depuis 40 ans les oiseaux sont décimés eux aussi. Ces petits animaux à la fois familiers et merveilleux doivent désormais bénéficier de protections drastiques. L’écrin de verdure de Lacaze est un lieu idéal pour rappeler ces évidences. La première étape s’est passée hier, avec le choix de faire des oiseaux aux ailes en tissu Wax (batik africain) et au corps uni, en couture improvisée. Des Abeilles faisant des oiseaux, mais oui tout arrive !

Il faut d’abord bien comprendre comment faire un piou-piou.
A la recherche du tissu uni qui ira avec le wax…
On aura sans doute assez de tissus !
On maîtrise la coupe des piou-pious, tout va bien !

 

 

Iktsuarpok, Gezellig, Fika, ces trois mots qui n’existent pas en français résument notre première journée de l’année ensemble. Ces mots (et ces illustrations) sont tirés du petit livre Lost in Translation d’Ella Frances Sanders, malheureusement pas traduit en français. Vous y trouverez une cinquantaine de petits mots tout mignons comme ceux-là !

Merci du fond du cœur pour tous vos vœux, je crois que je ne réussirai pas à répondre à chacun, veuillez m’en excuser. En revanche, je vais reprendre le chemin un peu oublié des réseaux sociaux et de nouveau alimenter mon blog. 

Que la sérénité me soit donnée d’accepter ce qui ne peut être changé
et le courage de changer ce qui peut l’être
mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre.
Marc-Aurèle

Que chacun réussisse à passer la meilleure année MMXXI possible !

Bonne année à tous, ici et ailleurs !

Katell et ses amies

Le respect envers les autres

Depuis le drame de la mort de George Floyd le 25 mai dernier, on remet en question, un peu partout dans le monde, la vision de l’Autre. Amour ou haine, paix ou violence, tout et son contraire ont été exprimés. Alors que certains veulent combler les inégalités, d’autres creusent les fossés. S’ensuivent maintes confusions, maintes décisions dont certaines ont le don de m’exaspérer. Le respect ne passe pas par des barrières supplémentaires…

Le dessin animé des Simpson aura désormais des acteurs non-blancs pour doubler les Noirs, les Jaunes, les Rouges. Devront-ils forcer l’accent qu’on attend d’eux ? N’est-ce pas encore plus discriminant de les cantonner à ces personnages ?

 

La décision de L’Oréal de bannir les mots blanc, blanchissant, éclaircissant ou clair pour combattre le racisme est ahurissante. Dans leurs publicités, cela fait belle lurette que tous les tons de peau sont célébrés en montrant depuis longtemps des femmes de toutes origines, toujours belles dans leur diversité, pour valoriser leurs palettes de produits convenant à toutes les peaux du monde.

Même si je n’achète plus rien de L’Oréal parce que c’est chimique, je trouvais que les Français se débrouillaient bien dans ce domaine. Le bannissement de ces mots sur la blancheur est simplement ridicule ! Heureusement qu’ils ne vendent pas de dentifrice 🙃 Franchement, est-ce judicieux de bannir ces mots pour combattre le racisme ?

Hier, j’ai lu la décision d’une quilteuse canadienne d’enlever 2 de ses modèles vendus sur internet en PDF parce qu’ils sont d’inspiration vaguement amérindienne et qu’ils contiennent dans leur titre le mot Aztec. Les Aztèques régnaient en Amérique centrale (du côté du Mexique) et les Espagnols les ont combattu ; la culture mexicaine est un étroit mélange aztèque et espagnol. Étant de peau blanche, cette quilteuse ne se sent plus le droit d’utiliser cette esthétique qui n’est pas de sa culture. Il est vrai que, vivant en Europe, nous ne subissons pas les mêmes pressions culturelles, mais c’est tout de même ahurissant ! N’avons-nous plus le droit de nous inspirer de l’Autre ? Dois-je être Japonaise pour utiliser des tissus d’inspiration nippone, être Africaine pour avoir le droit de coudre avec des Wax, être Coréenne pour faire du Pojagi (une bise à Maryse Allard !) ? Nous ne pillons pas les autres cultures, au contraire, nous les apprécions et tentons de les honorer. Je continuerai donc de faire des quilts d’inspiration amérindienne quand cela me chante.

 

Il y a plusieurs centaines d’années, l’Europe s’inspirait déjà d’autres civilisations, comme, pour rester dans notre domaine des tissus, l’impression. Si les Indiens (d’Inde) n’avaient pas montré l’exemple, aurions-nous les fameux tissus provençaux qui s’en sont inspirés ?

Tissus provençaux de la marque Souleiado.

A ce propos, n’oublions pas, cet été, de donner un coup de pouce à Neelam, ainsi qu’à tous les magasins que nous aimons, ils ont besoin de nous pour survivre.

Neelam se fournit notamment chez des artisans du Gujarat (Inde) qui impriment leurs tissus au tampon, avec des teintures artisanales, à l’ancienne. C’est un commerce respectueux des artisans et une fabrication sans chimie. Vous y trouverez aussi de très belles broderies éco-responsables elles aussi, et beaucoup de fournitures de loisirs créatifs. Leur site pour acheter par correspondance est ici. N’hésitez pas à les contacter pour une visite ou un achat à distance.

Conservons donc le bon sens que nous avons encore en Europe, les échanges commerciaux et culturels entre peuples existent depuis des siècles ! De gros changements pour une économie plus saine sont absolument nécessaires, mais gardons-nous des décisions démagogiques ridicules… 

Si je ne pouvais plus m’inspirer des artisanats du monde, mon blog n’existerait plus et nous ne ferions même plus du patchwork !

Merci de rester fidèle à la Ruche des Quilteuses, avec toute mon amitié,
Katell