Des quilts pour un peu de joie

On perd un temps précieux pour traiter l’urgence du dérèglement climatique. Cet été, les catastrophes se multiplient dans le monde (trop de feux trop d’eaux), le plus récent étant dans le Var. On ne peut même pas parler de crise climatique, car une crise a un début, un pic et une fin, qui parfois sert de tremplin, d’opportunité pour avancer (j’espère qu’on peut dire la crise du Covid…), alors que pour ce changement de climat, c’est, semble-t-il, un phénomène qui ne fait que s’aggraver.

Dans un de mes quilts, j’ai brodé le mot « crise » en chinois. La première partie de l’idéogramme désigne le temps du danger, la seconde, le temps de l’opportunité. Vivre une crise, c’est voir et évaluer le danger, sans doute accepter le changement qui est dans la nature de la vie, puis saisir l’occasion pour évoluer positivement.

Nous sommes très intelligents et nous apprenons bien les leçons, nous les humains. Sauf, apparemment, pour la mutation climatique. Où est le fameux principe de précaution dont on nous rebat les oreilles pour d’autres sujets ?

Pourquoi est-ce si difficile ? Pourquoi n’essaie-t-on même pas de sauver sa peau ni celle de ses enfants ? Un scientifique apporte une réponse originale qui met en lumière le fonctionnement du striatum, dans notre cerveau – Extrait du résumé de l’éditeur :

Au cœur de notre cerveau, un petit organe appelé striatum régit depuis l’apparition de l’espèce nos comportements.  Il a habitué le cerveau humain à poursuivre 5 objectifs qui ont pour but la survie de l’espèce : manger, se reproduire, acquérir du pouvoir, étendre son territoire, s’imposer face à autrui. Le problème est que le striatum est aux commandes d’un cerveau toujours plus performant (l’homme s‘est bien imposé comme le mammifère dominant de la planète) et  réclame toujours plus de récompenses pour son action. Tel un drogué, il ne peut discipliner sa tendance à l’excès. À aucun moment, il ne cherche à se limiter.
Hier notre cerveau était notre allié, il nous a fait triompher de la nature. Aujourd’hui il est en passe de devenir notre pire ennemi.
 

Extrait de l’album Urgence Climatique, Scénario : Ivar Ekeland – Dessin : Étienne Lécroart
chez Casterman

Si l’analyse dans Le Bug Humain de Sébastien Bohler est convaincante et documentée, je reste sur une certaine réserve : tout mettre sur le dos de la biologie et du consommateur occidental conditionné par la publicité, c’est laisser tranquilles politiques et grands décideurs qui, eux, ont un pouvoir décisionnel bien plus déterminant. Et ne les excusons pas de se laisser mener, eux aussi, par leur striatum !… Il faudra bien oser, très vite, mettre en œuvre des principes déjà connus, moins, moins loin mais mieux, pour certains aspects de notre vie comme la production et la consommation, faire une place majeure aux esprits créatifs qui pensent hors cadre, ceux qui sont capables d’innovations, ceux qui vont trouver des solutions aux problèmes laissés par l’économie de surconsommation. Et avant chaque décision, il faudra avoir la clairvoyance et la sagesse de peser les multiples conséquences.

Changer les mécanismes de l’économie est un sacré défi ; or les hommes aiment ça : plus vite, plus haut, plus fort – ensemble* est à promouvoir, mais avec d’autres buts prioritaires que les gains financiers. La promotion de domaines épanouissants (entraide, transmission des savoirs, activités physiques, intellectuelles, culturelles, artistiques) doit aussi devenir une mission. Vivre heureux sans poursuivre la destruction de la nature, c’est possible si tout le monde s’y met avec conviction… Maintenant !!
*devise olympique : elle incite à donner le meilleur de soi-même et vivre ce dépassement comme une victoire, même si on n’est pas premier (d’où la phrase « l’important, c’est de participer »). Le mot ensemble a été ajouté le 20 juillet 2021 pour renforcer le principe de solidarité, la nouvelle devise latine est donc désormais Citius, Altius, Fortius – Communiter.

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La grande erreur de notre temps a été de pencher,
je dis même de courber,
l’esprit des hommes vers la recherche du bien matériel.
Victor Hugo

Je suis admirative de la lucidité de Victor Hugo. Dans le début de la grande période de foi dans le progrès, il avait la clairvoyance de deviner déjà que la course à la consommation dévoierait notre qualité de vie. En effet, ce n’est pas parce qu’on est capable, techniquement, de faire quelque chose que c’est humainement souhaitable. Cela doit passer par les filtres de la pertinence et de la conscience des conséquences.

Nous aspirons à un monde meilleur, le suivant sera nécessairement plus sobre, ce qui ne veut pas dire plus triste – cela rappelle la sobriété heureuse, expression de Pierre Rabhi. A nous de le construire en utilisant différemment nos capacités, de tenir compte des qualités humaines valorisées depuis toujours chez les peuples premiers – il reste environ 500 millions d’individus – ils sont la mémoire de ce que furent nos ancêtres.

Chez les peuples premiers, on économise pour préserver et pour partager. Dans notre société occidentale, on économise pour dépenser et accumuler.
N. Hulot & F. Lenoir, D’un Monde à l’Autre

Faut-il rétrogresser ? Personne n’envisage sérieusement de revenir à l’âge des cavernes ni de la bougie. Quand on y pense, ce fut prodigieux d’avoir pu imaginer les diverses utilisations du pétrole, symbole des innovations du XXe siècle, quelle effervescence ! Il faut cependant à l’évidence revenir sur l’exploitation brutale des ressources de la Terre, pourvoyeuse d’énergies non renouvelables qui polluent ; le chemin pris par l’Occident n’était pas le bon et c’est un problème vertigineux, d’autant plus que notre style de vie continue d’être malgré tout un modèle dans le monde. Une immense réinitialisation de nos façons de vivre et de penser est à faire, et vite. Nous humains, occidentaux, avons oublié que nos vies sont inséparables d’un équilibre fragile de la Terre, qui continuera de tourner avec ou sans nous. Et au-delà de l’équilibre, si tout entre en résonnance, nous atteindrons une belle harmonie. Harmonie, Hozho, c’est le mot-clé chez les Navajos, c’est le parfait équilibre à rechercher et entretenir entre l’individu et le monde.

Mettre tout en équilibre, c‘est bien ; mettre tout en harmonie, c‘est mieux.
Victor Hugo, Quatre-vingt-treize, 1874

Je fais un rêve qui revient souvent. On est dans une maison, il y a une fête, on mange. Et puis, tout à coup, je sens la fumée. Je dis : « Il y a le feu ! » Je regarde autour de moi et je vois que personne ne réagit. Je m’alarme : « C’est grave, la maison flambe et personne ne réagit. » Comme disait Jacques Chirac, il ne faut pas cesser de dire aux gens que la maison brûle, même si pour le moment ils continuent de regarder ailleurs.
Hubert Reeves, entretiens avec Sophie Lhuillier

Et si on s’habituait à remplacer le mot humain par terrien, pour ne pas oublier ce lien indéfectible ?
La Terre est notre Mère et notre Maison !
Ktl

Irrésistiblement je pense à Starmania, l’opéra-rock de Michel Berger et Luc Plamondon, un sujet de science-fiction de 1979, avec la chanson SOS d’un terrien en détresse… Si vous souhaitez comprendre son histoire ou vous rafraîchir la mémoire au-delà des tubes, vous pouvez lire cet article des Cultivores.

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Les Unes anglophones titrent toutes sur l’image du « Code Rouge » après le rapport du GIEC-ONU du 9 août dernier

Chez des artistes textiles américaines, je vois émerger des œuvres exprimant le Code Red for Humanity, un Code Rouge pour l’Humanité, depuis le rapport alarmant aux Nations Unies sur les effets des activités humaines sur le climat le 9 août dernier. Car hélas on ne peut plus dire que les épisodes dramatiques successifs font partie des aléas de la météo, mais ils sont bien des manifestations d’un climat plus extrême.

Barbara se demande : ma fille a 16 ans, que va-t-il lui arriver dans 16 ans ? Et que la vie a déjà changé en 16 ans… L’inquiétude monte @yr_resting_stitchface
Un mouchoir partiellement brûlé sur fond rouge, la citation d’une infirmière qui protestait contre les incinérations produisant des dioxines dans l’Ohio en 1997 – Beth Eltinge @betheltinge

Ce Code Rouge sera-t-il plus efficace que les avertissements précédents ? Je l’espère, je le crois, car l’appel à une Révolution Verte est trop zen, trop cool et semble optionnelle, le vert symbolise le droit de passer, que tout va bien…

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Personne n’a oublié les feux d’Australie en janvier 2020, qui donna lieu à l’envoi de plus de 15 000 blocs d’arbres pour faire des quilts aux sinistrés ! Un évènement qui comptera dans l’Histoire des quilts. Les quelque 750 quilts sont en cours de réalisation et leur but est de les distribuer aux sinistrés pour Noël. Les quilteuses australiennes font parfois face à de la lassitude et aux difficultés multiples exacerbées par les conditions sanitaires, mais elles continuent vaillamment à assembler les blocs, les quilter… Un appel aux donations leur permet de faire face aux achats des molletons et diverses fournitures, l’excédent éventuel sera reversé à la Croix Rouge. Quel engagement de leur part ! En France nous avions envoyé un bon nombre d’arbres, et nous avions également participé en grand nombre aux quilts pour le Japon, aux blocs de maisons pour Paradise (Californie)…

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En France, à l’automne dernier, c’est dans les vallées de la Roya et de la Vésubie (06) que le désarroi des habitants nous a émus. Malgré les difficultés dues au covid, plusieurs groupes ont fait un ou plusieurs quilts à offrir aux familles qui ont tout perdu. Annie la Tulipe a été moteur dans ce projet et vous pouvez aussi lire l’émotion de la Marmotte Rousse et ses amies ; ici dans la Ruche, nous avons fait un quilt avec une harmonie rouge, pour envoyer un peu de gaieté. J’en avait fait une petite série de photos à Cologne dans le Gers, fin mars, quand Kristine venait tout juste de terminer le matelassage (un beau matelassage en forme de dahlias) :

Au dos du quilt, j’avais mis les blocs un peu trop grands et divers coupons restants. Le top est d’après un modèle gratuit de Bonnie Hunter, Voyages scrappy autour du Monde, avec des chemins blancs qui sont les diagonales des blocs. Nous l’avons intitulé Chemins de l’Amitié. Je l’enverrai à Danielle début septembre, la délégation FP06 se chargera de faire parvenir ces dons à qui en a le plus besoin. Merci à elles.

Étiquette créée et brodée par Bee Kristine
La voici mise en place, bien intégrée dans le patchwork du dos.

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Tant de drames sont survenus dernièrement qu’on ne pourra pas fournir des quilts pour chaque catastrophe climatique, sans compter les drames naturels (séisme à Haïti), ceux causés par la folie des hommes (Afghanistan)… Mais chaque organisation sérieuse pour une cause aura notre écoute.

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En ce qui concerne les graves inondations tout près de chez nous à la mi-juillet (Belgique et Allemagne), Cécile Milhau s’est mise à assembler des blocs faits par les quilteuses de la Courtepointe (Réalmont, Tarn) lors du premier confinement : des blocs 9-patch de 15 x 15 cm en scraps. Faits pour garder le moral et un lien, faits pour servir un jour… Quand tous les blocs seront assemblés et les quilts terminés, ils partiront en Belgique, où leurs amies correspondantes de Verviers se chargeront de la distribution sur place. Bravo les Courtepointières !

Voilà donc comment nous espérons à chaque fois adoucir la peine de ceux qui ont tout perdu dans des drames. Les tissus ont, dans leurs fibres, l’expression de notre solidarité, notre émoi, notre compassion, et par leurs mises en formes, j’y vois une transmission de joie à partager, un espoir pour recommencer une vie.

Le premier jour du confinement, une courtepointière fit ce bloc… Résilience, malgré tout !

A bientôt, chers Terriennes et Terriens, prenez soin de vous et de vos proches,
Katell

Lectures estivales et chemins de traverse

Pour ce dernier post de la saison, voici de nouveaux livres acquis, lus, et que j’ai offerts parfois autour de moi lors de récents anniversaires. Pour moi, pas de bonnes vacances sans de bons livres ! Musarder à l’ombre en s’évadant, loin ou pas… Voici donc des romans, un récit, un essai et une BD.

Nous avons un seul trésor, les 26 lettres de l’alphabet.
Sylvain Tesson à La Grande Librairie, le 30/06/21

Lectures bretonnes

Avec mes deux sœurs ex-parisiennes redevenues bretonnes, une nostalgie soudaine m’a envahie et je me suis divertie avec deux romans ayant lieu dans la mystérieuse forêt de Brocéliande.

Brocéliande qui, dans les temps immémoriaux,
recouvrait une bonne partie de la Bretagne…
Lynda Guillemaud

Les Bretons tiennent fort à leur culture et la littérature régionale se porte très bien ! Alors sont venus à moi deux livres, deux romancières. L’une est Bretonne, l’autre pas, toutes deux ont simplement été envoûtées par les forces de la nature… Vous pouvez donc lire, sans en attendre plus qu’une agréable balade chez les Bretons :

Et vous y trouverez peut-être bien plus que ce que vous pensiez ! Quand la forêt est un personnage de roman et les hommes, les femmes, pas toujours ce qu’ils prétendent être… ni les chats d’ailleurs.

S’il y a bien deux choses sur lesquelles l’homme n’a aucune prise,
c’est le temps qu’il fait et le temps qui passe.

Pourquoi faut-il toujours réfléchir au drame hypothétique
quand sur l’instant ne se pose que la question de la joie ?

Écoute ton instinct, il est là le génie humain.

Son Dieu à elle se cachait dans les arbres,
dans les herbes, dans le soleil et dans la pluie.

Agnès Ledig

La féline du Sage

Dans les maisons de Brocéliande, des chats, toujours des chats… A propos de chats, avez-vous lu Le Chat du Dalaï-Lama et ses suites ? C’est un roman à la fois très amusant et initiatique, sur la voie de la connaissance du bouddhisme. J’ai été absolument conquise ! Paroles de la chatte du Dalaï-Lama, sa petite lionne des neiges :

Trop penser à soi est cause de beaucoup de souffrances, a dit le dalaï-lama. Inquiétude, dépression, ressentiment, crainte, tous ces symptômes sont aggravés par un trop grand souci de soi. Le mantra Moi, moi, moi n’est pas une panacée.

Il y a quelque chose de très satisfaisant quand on peut faire ce qu’on aime vraiment et être apprécié par les autres.

La meilleure façon de réaliser son propre bonheur est de faire le bonheur des autres.

Le Dalaï-Lama était absent ; malgré tout, sa présence était palpable, elle se manifestait partout, réverbérant son message : ma religion est la gentillesse.

Un rafraichissant délice de David Richie, des perles de sagesse enfilées avec légèreté par cette petite boule de poils aux yeux saphir…

A Paris

Autre romancière, parmi les plus connues, Tatiana de Rosnay : elle a dépoussiéré ce roman écrit en 1990 resté dans ses tiroirs, période proche et si lointaine, une vie sans portable ni internet… Je lis tous ses romans, j’ai beaucoup aimé celui-ci aussi, Célestine du Bac ! Souvent Tatiana s’approche de l’univers d’un autre écrivain, cette fois-ci c’est Émile Zola. Un bonheur, même si j’aurais aimé encore plus de liens littéraires dans le récit. L’amitié sincère entre un jeune homme qui se cherche et une femme de la rue illustrent à merveille la belle phrase de Saint-Exupéry :

On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux.

Les deux personnes s’apprivoisent, deviennent uniques l’une pour l’autre… encore un clin d’œil à Saint-Ex ! Et l’humour à l’anglaise pimente cette très belle lecture, dans ce passé proche.

Frank Thilliez a lui aussi misé sur 1991, pour un polar sans smartphone… mais je ne l’ai pas encore lu. La nostalgie d’un temps récent est un refuge évident, après l’année chaotique que nous venons d’endurer.

Nous avons des problèmes, avons-nous des solutions ?

Après du rêve et de la nostalgie, les livres suivants sont axés sur nos problématiques actuelles, comme un fil rouge en traversant la campagne presque intacte du Massif Central, en réfléchissant sur les positions plutôt positives de spécialistes sur la démographie galopante ou le péril climatique, en se demandant si des animaux nous sauveront, et finalement en restant forcément inquiet devant l’immobilisme des décideurs…

Le Chemin des Estives m’a happée en librairie, simplement parce que j’aime les récits de voyageurs non conventionnels le long des chemins de traverse. C’est ici un mois de traversée du Massif Central, si beau, si sauvage, dans des conditions bien particulières : le narrateur n’a pas choisi son compagnon de route et n’a pas un sou en poche. Pourquoi ? C’est une épreuve du noviciat pour devenir Jésuite ! J’ai trouvé ce postulat de départ complètement anachronique, en 2019… En creux, traverser cette France peu changée, rencontrer des personnes qui se préservent du monde actuel, invite à la réflexion sur ce que nous souhaitons préserver dans la mutation de notre monde.

A part les convictions religieuses opposées – l’un catholique fervent, l’autre athée – Charles Wright ressemble fort à SylvainTesson ! Clin d’œil de la vie, chacun est fou de Rimbaud et Tesson vient de sortir Un Été avec Rimbaud… pas de hasard ! Une belle lecture, une ode à la vie poétique et un regard sur les justes valeurs de la vie. C’est parfois long un mois, à admirer les vaches paître sur son chemin et observer la pauvreté évangélique ! Mais le récit est émaillé de belles réflexions qui rendent la lecture inoubliable.

Comment bien vivre la fin de ce monde. Tel un faux Candide, Marc Welinski s’inquiète de l’avenir à moyen terme, après avoir lu notamment le remarqué Comment tout peut s’effondrer, de Pablo Servigne & Raphaël Stevens. Toutes les données additionnelles, les informations, abondent dans le sens du péril imminent à bousiller les océans, le climat, la biodiversité, la qualité de vie etc. en quelques dizaines d’années. Comme moi, il se souvient de René Dumont à la TV avec son pull rouge et son verre d’eau, lors des Présidentielles de 1974. Depuis, tout s’est empiré et il semble que nous ne faisons toujours rien, ou bien trop peu, en tout cas pas assez ou mal.

Faux Candide, pourquoi ? Parce que l’auteur fait sa liste d’inquiétudes et va voir quinze spécialistes pour établir un constat réel et une vision de l’avenir. Certains noms sont connus du grand public, d’autres pas. Les interventions ont un intérêt variable à mes yeux (Alain Minc ne m’apporte pas grand chose) et certaines réflexions, notamment de physiciens, sont ardues pour moi. J’ai pourtant apprécié le résultat de ces entretiens qui rend l’avenir potentiellement plus lumineux que le postulat de départ ; l’éclaircie de l’horizon est fondée sur le génie humain, son bon sens, le détachement croissant des dogmes religieux et intellectuels qui peuvent aider à devenir lucides et actifs…

Je suis d’accord avec le constat que beaucoup de solutions viennent de la base, du peuple qui montre qu’avec sa sagesse populaire et sa résilience, il porte plus de confiance dans l’avenir que les élites et, surtout, il AGIT. Les nouvelles organisations au niveau local (associations, AMAP…) prouvent que s’en sortir va avec la créativité au niveau local, la débrouillardise, l’amour de la vie et de ses proches. L’éducation des enfants est incontournable dans ce sens. Mais que font les pouvoirs publics pour donner les justes impulsions, indispensables pour s’en sortir vraiment ?

A vrai dire, je ressens bien cette vitalité qui vient de nous, mais je suis bien moins optimiste globalement que ce Candide et ses amis spécialistes…

Respirons avec Le Pouvoir des Animaux, le dernier Van Cauwelaert. Respirons… tant que l’air est encore disponible ! Parfois moqué parce qu’il ose croire dans les forces occultes, moi je suis toujours conquise par cet écrivain. Ce nouveau roman est une belle lecture estivale, n’hésitez pas ! C’est l’un de ses meilleurs, lisible par tous avec facilité. Tel La Fontaine, Van Cauwelaert fait parler des animaux pour mieux comprendre les hommes…

J’aime son écriture vive et simple avec, toujours, un fond sérieux, une approche scientifique, ici la destruction de l’harmonie du monde qu’on nomme évolution, et de possibles solutions, tirées de nouveau du génie humain, avec la bienveillance des animaux !!

Au moment où on ne sait toujours pas exactement comment est arrivé le covid19 dans nos vies, mais certainement du monde animal, notre survie sera-t-elle tributaire d’animaux, de la manière la plus curieuse qui soit ??

Terminons avec Les petits Pas ne Suffisent Pas, dessiné et écrit par Muriel Douru, en collaboration avec Nicolas Hulot. C’est une bande dessinée de 192 pages qui retrace la vie du médiatique ex-journaliste, ex-ministre. Parfois décrié, moqué, je lui crédite une sincérité touchante, une confiance qui confine à la naïveté, mais chaque épreuve lui apprend quelque chose. Sa dernière naïveté fut de croire qu’il pourrait changer les choses sous la présidence de E. Macron ! Cette BD est très complémentaire de l’entretien Hulot/Lenoir intitulé D’un monde à l’autre, le temps des consciences (voir cet article Un an après, le blues ?)

Gardons avec Hulot une once d’optimisme pour passer un bel été, malgré tout…

L’utopie, c’est simplement ce qui n’a pas encore été essayé.

L’émerveillement [de la nature, pendant les années Ushuaia]
est le premier pas vers le respect et un premier indice de conscience.

Notre mode de vie actuel, basé sur une insatisfaction constante,
ne peut s’éterniser sur une planète limitée,
au risque de la rendre invivable avant la fin du siècle.

Nicolas Hulot

Moi la première, je crains de souffrir de mesures annoncées dans la métropole toulousaine : ma « vieille » voiture, bien qu’économe et en parfait état, ne pourra plus rouler en 2024… Je me considère pourtant comme consommatrice très raisonnable avec le potager de mon mari en permaculture, notre soin à diminuer les emballages et nombre d’autres mesures au quotidien. Le défi est de simplifier sa vie pour alléger sans trop de souffrances nos consommations polluantes. Mais c’est aussi une question d’échelle, il faut d’abord s’attaquer aux plus grands postes pollueurs et destructeurs mondiaux puis organiser des transitions intelligentes. Pas facile, mais faisable en favorisant le local, en revenant à des pratiques plus raisonnables…

Gaëlle sourit avant d’ajouter que dans « désespoir » on entend des espoirs…
Agnès Ledig

Chemins de traverse en Aveyron

Avant de nous quitter, prenons un chemin très peu fréquenté de l’Aveyron, emprunté mardi en famille. Il ne faisait pas bien beau mais nous avions envie de respirer l’air du Rougier, au sud de ce grand département. Ce coin est connu pour sa terre rouge tirant sur le grenat, les maisons sont de ce grès typique ; la terre est pauvre et les brebis s’en contentent, procurant le lait dont on fait le Roquefort, un peu plus à l’est. Si vous saviez tout ce qu’on peut y découvrir d’insolite !! Mais non, je me tais, pour qu’il n’y ait pas une avalanche de touristes ! Cela restera juste entre nous… Nous y trouvons toujours de nouveaux villages à visiter, de nouveaux paysages, et cette fois-ci, à Sylvanès la bien-nommée, avec sa sylve de hauts arbres, nous avons vécu un sacré dépaysement : nous voilà soudain en Russie !

Une église orthodoxe russe fut fabriquée par des charpentiers en Russie, puis démontée, transportée en train, remontée ici en 1994. Un jeune Frère orthodoxe nous y accueille fraternellement.
Paysage qui ne dépare pas avec l’idée qu’on peut se faire de la Russie

Pourquoi un tel site ? Dans le même village se trouve une belle abbaye cistercienne du XIIe siècle et au moment de la Perestroïka (début des années 1990), des liens soutenus se formèrent entre l’Église orthodoxe et l’abbaye au cours de rencontres spirituelles. Ainsi est né le projet d’une église russe en Aveyron, construite dans la pure tradition du VIIe siècle ! Sa construction fut l’occasion d’un rapprochement et d’une exceptionnelle fraternité entre les artisans et artistes russes et aveyronnais.

Voici l’intérieur, chaleureux grâce au bois, coloré grâce à de nombreuses reproductions d’icônes, avec une salle principale et de nombreuses « chapelles » (les nomme-t-on ainsi ?) :

Je ne vous aurais pas parlé de cette visite si je n’y avais découvert quelques textiles intéressants !

Un top rouge et or cousu en Russie est accroché devant une fenêtre, écrin insolite d’un Christ !

Dans un coin, une œuvre d’art textile a retenu mon attention, signée Renée Andréini, qui gagna le 2e Prix des Amis de la Crèche en 2011 à Nice (06). Si vous la connaissez, vous pouvez lui dire que son œuvre est en de bonnes mains en Aveyron !

Nativité, Renée Andréini-Lieutaud

Les lieux les plus insolites me ramènent bien souvent, comme un fil invisible, à une de mes passions, le patrimoine, la nature, la lecture, les arts textiles… que je continuerai de partager avec joie après une pause estivale !

Bel été, avec ou sans voyages, avec ou sans lectures et projets de patchwork !
Restons prudentes malgré tout, tout en cultivant la joie de vivre et la curiosité,
Katell

Souffrance des enfants : harcèlement scolaire

Bonjour, je ne souhaite pas vous faire peur avec ce sujet bien différent de nos occupations artistiques habituelles. Mais nous sommes presque toutes des mères, des grands-mères peut-être, ou même des enseignantes et de toute façon, humainement, viscéralement, nous sommes attachées au bien-être des enfants. Découvrir qu’un enfant est harcelé est une souffrance terrible qu’on veut arrêter. Cependant, en voulant bien faire, on peut empirer les choses. Comment aider le jeune à s’en sortir ?

La réponse semble toute trouvée : s’en prendre, nous adulte, au harceleur, le punir de manière proportionnée. Solution de bon sens, qui pourtant ne règle rien et aggrave souvent les choses.

Comment peut-on désamorcer les harcèlements, avant que l’enfant désespéré ne s’en prenne aux autres ou à lui-même ? Les adultes doivent discerner la gravité, puis agir… mais pas comme on le pense.

J’ai découvert la méthode de Philippe Aïm par hasard, lors d’une émission TV. Son discours m’a convaincue qu’au moins 90% des adultes, spontanément, feraient exactement ce qu’il ne faut pas faire tout en croyant aider. L’idée majeure est de désamorcer l’emprise du harceleur avec les bons mots ! Son livre explique avec clarté les jeux de rôle qu’il propose aux enfants pour qu’ils sachent EUX-MÊMES répliquer au provocateur, les réponses magiques, les règles d’or, les 10 commandements pour être heureux à l’école avec les autres, l’option hypnose…

Malgré le sérieux du sujet, ce livre se lit facilement, l’auteur sait alléger l’atmosphère, cite des spécialistes, des philosophes, mais aussi des poètes, des chanteurs, des films culte ! J’aime son humour et, surtout, sa méthode donne de l’espoir. Elle fonctionne.

Le meilleur moyen de se défendre
est de ne pas imiter l’offenseur.

Marc Aurèle

J’ai la grande chance de ne pas être concernée, mes enfants sont adultes et n’ont pas encore d’enfants. Mais la méthode développée par ce docteur peut sauver des situations, pour ne pas dire des vies. C’est pourquoi je me permets aujourd’hui d’aborder ce sujet : si dans votre entourage, vous décelez un problème de harcèlement, je vous conseille de tout cœur la lecture de ce livre. Je me mêle sans doute de ce qui ne me regarde pas, mais si je peux aider indirectement ne serait-ce qu’un seul enfant, cet article aura eu un intérêt.

Sticks and stones can break my bones,
But words will never break me.
Des bâtons et des pierres pourraient briser mes os,
Mais les mots ne me blesseront jamais.

Comptine connue de tous les enfants américains, expliquée dans le livre.

La France est quasiment épargnée par les tueries de masse en milieu scolaire, pourvu que ça dure ; sans doute n’est-il pas aussi facile qu’aux USA de se procurer des armes à feu. Mais les 3/4 de ces massacres sont perpétrés par des jeunes affaiblis par des harcèlements.

J’aime aussi le livre très pédagogique de Jacquie Gering sur le quilting avec le double entraînement (voir l’article Marche ! ). Mais surtout, en rapport avec le sujet du jour, j’admire son quilt qui l’a rendue si célèbre :

Bang you’re dead (Pan t’es mort), 2013, Jacquie Gering.

Ce quilt choque, il est fait pour cela. Le mari de la quilteuse travaillant dans l’éducation publique, était confronté quotidiennement aux chiffres de violences concernant les jeunes. Ce quilt est destiné à susciter la conversation sur le thème des armes, des troubles mentaux, de la violence. Jacquie aurait aimé qu’enfin son gouvernement cesse de s’appuyer sur le droit du cow-boy à détenir une arme… Cela ne mettrait pas fin à la violence, mais diminuerait déjà le nombre de tués et ferait prendre conscience à certains que la violence n’est pas une solution.

L’histoire nous montre que la violence résout rarement les problèmes, elle crée en revanche d’insondables souffrances. On voit aussi que même lorsqu’elle paraît sage et logique pour mettre fin à des conflits, on ne peut jamais savoir si au lieu d’éteindre un feu, on n’est pas en train d’allumer un brasier.
Dalaï-Lama

Je crois aussi que l’apaisement dans un domaine peut, tel un jeu de dominos ou le célèbre battement d’ailes d’un papillon, avoir dans la société des conséquences positives inattendues par ailleurs.

Bonne journée quand même les amies !
Katell

Vos quilts météo à l’honneur !

Hier lors de notre réunion de vendredi, certaines Abeilles avaient apporté leur tout nouveau magazine des Nouvelles, arrivé le jour-même dans leur boite aux lettres : quel bonheur de le feuilleter ! J’étais bien sûr impatiente d’y voir l’article sur le groupe des quilteuses et quilteur qui m’ont suivie dans l’aventure des quilts météo, un beau défi sur 366 jours hors du commun. Vous en saurez plus en lisant ces trois pages, richement illustrées, qui donneront peut-être envie à de nouvelles quilteuses de s’y mettre ; en effet, le groupe Facebook s’appelle à présent Quilt Météo 20-21, car la nouvelle génération est là ! Nous les avons accueillies avec enthousiasme, et tout juste un brin de taquinerie : trop facile, l’année 2021 ne comporte QUE 365 jours !

Détail du quilt météo 2020 d’une quilteuse hongroise qui fait partie du groupe, Teri Tótné

Dans la même revue, j’ai été très heureuse de voir que mon quilt Castelnau (modèle de BeeBook), que vous pouvez voir ici en illustration, a été très judicieusement interprété par une quilteuse… Bravo à elle !

Il me tarde de recevoir mon exemplaire pour le lire plus amplement ! Aujourd’hui peut-être… ou alors après-demain !
Un immense merci à toute l’équipe des Nouvelles, et en particulier Sylvie Bedu, qui a immédiatement accepté mon article et a montré, avec les photos choisies, toute la créativité des quilt-météo addicts ! La maquettiste, avec qui j’ai travaillé pendant des années pour ce magazine et plus étroitement encore pour mon livre, a toujours de belles idées de mise en page. Avec elle, n’importe quel texte devient un régal pour les yeux ! Et, sans la complicité d’une poignée de quilteuses et de Christophe, je n’aurais pas pu offrir de si belles photos au magazine. C’est une chaîne d’amitiés et de talents comme ici qui rend la vie si belle !

La couverture est une pure splendeur… Les abonnés vont adorer la découvrir, je ne mets donc aucune photo (et je ne l’ai pas encore chez moi). Et plus que jamais, n’oubliez pas de reprendre votre abonnement, votre adhésion à France Patchwork, sinon, quand le monde tournera rond de nouveau, notre monde à nous serait bien moche sans notre Association France Patchwork…

A part lire Les Nouvelles, qu’avons-nous fait hier ? Vous le saurez dans le prochain épisode !

Un indice :

☀🌞☀

Un an après… le blues ?

Ressentez-vous un peu – ou beaucoup – de vague à l’âme ? On parle de fatigue pandémique dans les médias. Même si l’humanité a subi des périodes encore bien plus noires qu’actuellement, la lassitude atteint même les plus solides d’entre nous. Cela fait un an que nous vivons au rythme du Coronavirus. Certaines personnes subissent des situations dramatiques, mais pour la plupart le malaise reste diffus mais pesant. Pour oublier un instant nos problèmes, suivez-moi dans ce pêle-mêle de choses qui font du bien !

J’ai un remède simple, un bain de nature : une bonne marche à pied ! Une promenade à la campagne, la montagne ou au bord de mer redonne le moral, la nature est une source infinie de joies. Quelques citations pour la route :

La marche est le meilleur remède pour l’homme.
Hippocrate

Rien n’asservit l’homme qui marche.
Vincent Vincenot

Quand vous marchez, laissez vos pensées prendre la couleur de ce que vous voyez.
Robert Louis Stevenson

Si tu n’arrives pas à penser, marche ; si tu penses trop, marche ; si tu penses mal, marche encore.
Jean Giono

La marche apaise. La marche recèle une énergie bénéfique.
Patrick Süskind

La marche m’a remis d’aplomb, physiquement et mentalement, elle dissipe les nuages noirs.
Quelle que soit la direction prise, marcher conduit à l’essentiel.
Marcher, c’est faire un bout de chemin avec le temps.

Sylvain Tesson 

Le plus court chemin pour aller quelque part n’est pas la ligne droite, mais le rêve… Photo prise quelque part en Occitanie.

La forêt près de chez moi n’a jamais été aussi fréquentée que la dernière quinzaine de février : c’étaient les vacances scolaires ! Je m’en réjouis, ce sont autant d’enfants de Toulouse qui ont joué dans la nature au lieu de rester devant un écran. D’habitude en février, on ne croise que quelques sportifs et des bûcherons. Et des chasseurs.

Le réenchantement du monde que j’appelle de mes vœux n’est pas la priorité de tous ; cet hiver, les bruits des moteurs troublaient chaque jour de la semaine la quiétude de la forêt. Massacre des arbres à la tronçonneuse… Des hectares ont été sauvagement coupés, n’importe comment. Il est loin le temps où couper un arbre était un acte important, réfléchi, où l’homme demandait la permission – ou pardon – à cette vie bientôt interrompue. L’homme moderne trouve ceci absurde, il n’est plus animiste ! Mais l’énergie dans chaque organisme vivant peut nous faire considérer les choses d’une manière de nouveau plus spirituelle. Et si ça ne nous parle pas, considérons-le de manière pragmatique : trouver l’équilibre, la juste mesure entre le renouvellement naturel et le prélèvement humain est un des enjeux urgents. L’intelligence humaine serait bien mieux employée en protégeant la nature qu’en exploitant outrageusement ses ressources à court terme. 

Cela fait quelques semaines que je voulais vous présenter Paradis Perdus d’Éric-Emmanuel Schmitt, le premier volet de son Histoire de l’Humanité en huit volumes.

Cette lecture fut un enchantement.
Je me suis immergée dans la vie de ce village lacustre moderne d’il y a 8 000 ans, comme une re-connaissance. Les gens vivaient alors en pleine harmonie avec la nature, et ils nous sont si proches pourtant ! Je ne vous en dis pas plus, découvrez la vision du monde de nos ancêtres et cette belle histoire teintée de surnaturel.

Voilà un an, je vous montrais un top, et je ne vous ai pas encore montré le quilt terminé ! Il est plein de vitalité, de la taille d’un dessus de lit, largement inspiré du modèle Leaves in the Breeze, de Becky Goldsmith / Piece o’ Cake Designs (présenté dans le livre Appliqué outside the Lines) :

Entièrement quilté au coton perlé de diverses couleurs, la plupart en écho des feuilles et des branches, avec quelques fantaisies.
Début mars, c’est déjà le printemps, avec les jeunes pousses qui jaillissent de terre, les bourgeons qui explosent, les senteurs qui enivrent ! Jeunes Pousses, Katell, 2020, appliqué improvisé main, quilté main.

 

Il ne manque plus que les copines…

Autre lecture récente, un dialogue à cœur ouvert entre Nicolas Hulot et Frédéric Lenoir, l’un écologiste, l’autre philosophe des religions. Même si je n’adhère pas à tout aveuglément, ces deux hommes ont compté dans mon évolution personnelle, l’un depuis Le syndrome du Titanic, qui a rallumé ma flamme écolo, l’autre avec La promesse de l’ange, qui a résonné étrangement en moi. Ces deux livres sont parus tous deux en 2004, une année importante dans ma vie personnelle aussi. Depuis, j’ai lu une grande partie de leurs livres. Ma rencontre avec l’un d’eux reste inoubliable. Ils sont parfaitement imparfaits comme nous tous, ils sont mes frères de génération, mes frères d’idées, mes frères d’humanité. Leur livre en commun a subi pas mal de critiques, mais personnellement, j’y ai trouvé un grand réconfort : comme plusieurs de mes chères lectrices qui ont laissé un commentaire dans l’article précédent, nous ne sommes pas seules à penser pareil !

Depuis le premier confinement, France Patchwork anime avec beaucoup d’énergie son forum sur Facebook ; il est réjouissant de voir l’animation et la bonne humeur des participants ! J’avoue n’avoir suivi que le premier challenge qui commença le 18 mars 2020 ; il fit de chaque mercredi l’événement de la semaine : quelle couleur sera à l’honneur ? Nous avons toutes adoré ce rendez-vous !

La semaine dernière, nous nous sommes promenés en famille dans le Gers : l’occasion de faire de jolies photos ! Ici à Cologne.

Ce quilt est fini depuis belle lurette lui aussi… à part la bordure de finition qui a traîné ! J’avais partagé quelques détails au fur et à mesure sur ce blog. Chaque couleur m’inspira une ambiance, un mot, dans diverses langues. Ainsi, mon séjour récent en Espagne m’avait inspiré les mots Luz (lumière) et Vida (vie). Quelques incongrus avec le mot chinois qui signifie crise, le mot breton Glaz… Beaucoup de spontanéité dans ce quilt de chutes de tissus (je ne sais pas ce qui se passe dans mes tiroirs, ils semblent se reproduire, j’en ai toujours autant !…)

Ensemble malgré tout, le seul excellent souvenir de la première période de confinement, une fantastique idée des Céates FP que je remercie de nouveau ! Patchwork de chutes, pas un seul tissu imprimé répété, ce qui en fait un Charm quilt. Les lettres sont en piécé improvisé, d’après la méthode de Tonya Ricucci. Brodé à la main, quilté à la machine. Katell, 2020.
Voici la mascotte du quilt ! Fait d’après le tuto de Pie Lady Quilts. J’ai eu beaucoup de difficultés pour terminer le quilting de ce quilt, ma machine à coudre préférant coudre plutôt que quilter…

Comme la plupart des quilts récents des Abeilles de la Ruche des Quilteuses, ces quilts seront exposé à Lacaze (Tarn) les 26 et 27 juin prochains. Oui, les organisateurs maintiennent l’événement, youpi !!

De la marche, de la lecture et des quilts, j’ai ces plaisirs simples pour combattre le blues. Il me manque la convivialité des rencontres… Mon agenda se remplit doucement, c’est bon signe, j’y crois !

Avec optimisme,
Katell

Patchwork : contre-cultures

Essentiels livres…

Désigner les livres produits non essentiels n’est pas bon signe. Je n’ai pas envie de polémiquer ici, mais vous devinez mon agacement. Enfin, les commerces ont de nouveau le droit d’ouvrir et de vendre ces fameux non-essentiels, tellement mal désignés. Nous restons cependant en confinement, il faut arriver à faire baisser suffisamment les chiffres pour passer une fin d’année en famille réunie et ce n’est pas gagné. Et je sais que tant de personnes ne peuvent toujours pas travailler… Changeons donc de sujet, pour éclairer notre journée.

Aujourd’hui, je me réjouis de vous recommander un livre de patchwork français qu’on peut acheter en librairie ! Cela fait un an que je voulais écrire cet article, mais j’avais bien souvent une actualité à traiter. Cette année est passée tellement différemment de toutes mes prévisions que, presque à son issue, il me semble que je ne l’ai pas vécue.

Patchwork – Contre-cultures, le ton est donné dès le titre et sur la 4e de couverture. Les protagonistes sont les Femmes ! Ce livre est posé sur mon quilt Castelnau (présenté dans BeeBook)

Il s’agit d’un livre assez particulier dont l’éditeur, Jean Poderos, raconte l’histoire en préface. Vous vous souvenez de Jacqueline Morel qui enchantait les pages de Marie-Claire Idées avec des quilts poétiques. A sa disparition, nous étions bouleversées et j’avais écrit cet article en hommage. La famille de Jacqueline, consciente de son impact sur le monde des quilteuses françaises, a ardemment souhaité laisser une trace plus conséquente que de simples présentations de quilts dans un magazine.

Ainsi est né le projet du livre. En le feuilletant, on voit que des doubles pages en fond noir parsèment le volume : c’est ici l’histoire de Jacqueline Morel, illustrée de ses quilts qui accompagnent les tendances que nous avons nous aussi traversées depuis les années 1980. C’est le Portrait de Jacqueline Morel au long cours en neuf parties. Nous parcourons la vie de cette artiste et nous apprécions son sens des couleurs, son goût du travail manuel bien fait, ses talents de dessinatrice et son humanité… Un régal de parcourir ainsi sa vie de quilteuse, et la nôtre en miroir.

Quant aux pages imprimées sur fond blanc, c’est là aussi une très bonne surprise. Je ressens beaucoup d’affinités avec les thèmes présentés par les auteures. Enfin, un livre français qui raconte en détails l’histoire du patchwork dans le monde et sous toutes ses coutures ! Vous y trouverez aussi bien l’économie rurale et le « faire avec ce qu’on a » que les quilts de concours ou le simple loisir, la force des appliqués, la folie des crazy tout comme la symétrie du patchwork en blocs, et aussi les quilts bavards et contestataires, les quilts faits en commun, la sororité… Autant de thèmes auxquels vous êtes habituées, vous lectrices de la Ruche des Quilteuses !

Très bien structuré, l’ouvrage passe en revue de nombreux thèmes que vous avez pu aussi lire ici dans mon blog. Le livre a l’atout majeur d’avoir un déroulement logique, et de plus en plus je ressens la faiblesse de mon blog : comment s’y retrouver dans près de 1 100 articles étalés sur 9 ans ? Il y a bien les rubriques et la magie des liens, mais moi-même j’ai parfois du mal à retrouver un article… Je suis ravie de trouver imprimées en français les idées que j’ai déjà abordées – et bien plus encore ! – avec ordre et logique. Bravo à l’audace de l’éditeur, bravo aux auteures Marie Le Goaziou et Nathalie Bresson !

J’avoue ne pas connaître Marie Le Goaziou. En revanche, Nathalie Bresson est mon amie sur Facebook depuis plusieurs années, ça crée des liens ! Elle a activement participé à ce livre et j’apprécie sa culture encyclopédique du monde des textiles, toujours bien à propos.

C’est donc un livre que je vous recommande sans hésitation. Décembre, c’est le mois des cadeaux, soufflez donc cette idée à vos proches !

Et toujours, lisons…
Katell

Des Ariégeois en Amérique

Madeleine est une Abeille de la Ruche, même si le patchwork ne fait plus partie de son quotidien, son Sampler de Mariage de Sylvia* étant un peu en panne… tout comme le mien. Et pourtant, que de belles réalisations en quelques années ! Avant de lui laisser la plume… heu, le clavier, je vous montre quelques-uns de ses quilts déjà publiés sur ce blog, juste pour le plaisir.

*de Jennifer Chiaverini, livre en français chez Éditions de Saxe

Le Haras, 2008, présent dans cet article et celui-ci.

Bouquet d’Antan, 2010, article ici.

Mini-quilt aux dés, 2011, voir article ici

Jeu de Cubes, 2012, voir article ici

Bouquets d’Hiver, 2013, voir article ici

Madeleine a participé à la Délégation France Patchwork 31 de 2012 à 2017, à tous nos quilts en commun… Nous avons beaucoup de souvenirs toutes ensemble et une amitié sincère nous lie pour toujours.

L’article Y Cwilt entrait en résonance avec ma dernière lecture, je m’en suis confiée à Katell qui m’a demandé d’écrire sur ce livre pour la Ruche, ce dont je m’acquitte avec joie.

Anne Icart, Parisienne d’adoption mais toujours Ariégeoise de cœur.

Son auteure, Anne Icart, est Ariégeoise comme moi et je viens de la découvrir avec son 5e roman, Lettres de Washington Square. Paru en février 2020, il a manqué de publicité en raison de la tourmente mondiale qui nous secoue cette année.

Dès que j’ai eu vent de ce roman sur Radio-Couserans, notre radio locale de Saint-Girons, je me suis précipitée dans ma librairie car son histoire se passe en partie à Ercé, dans une vallée ariégeoise que je connais bien ; j’ai lu le livre presque d’une traite. Émue, j’y ai revécu les souvenirs de la génération de mes parents, la rude vie à la montagne. Une partie de ma famille par alliance est partie, comme les grands-parents d’Anne Icart, à New-York. Ma belle-sœur y est née : ses parents, originaires d’Ercé, s’étaient exilés avec d’autres membres de leur famille tenter leur chance à New-York, pour travailler dans la restauration.  Certains s’y sont installés de façon définitive, d’autres sont revenus dans leur village d’Ercé.

La maïzoun* du roman garde le souvenir de l’odeur de la croustade, cette tarte aux pommes dont chaque famille garde jalousement la recette… Mes amies Abeilles connaissent bien ma version !

*maison

Ercé, carte postale ancienne.

Voilà pour les connexions personnelles. Mais je ne recommanderais pas ce roman si son seul atout était de me faire revivre des souvenirs. Le roman dévoile une belle richesse historique sur la vie des exilés du début du 20e siècle et montre, une fois de plus, que les secrets de famille, cachotteries faites un jour sans en mesurer les conséquences à long terme, impactent les descendants.

L’envie d’une vie meilleure, le courage de vivre ses rêves malgré ce qu’il en coûte, la liberté qu’on s’accorde ou pas, c’est ce qu’écrit Baptiste, celui qui est parti en Amérique. Une histoire d’exil, d’adaptation et de résilience vécue par des millions de personnes mais une expérience unique pour chacun, comme dans le petit livre de Valériane Leblond et bien d’autres romans sur ce thème.

La liberté, mon fils, la liberté. Celle de partir ou de rester.
Celle de bâtir ou de détruire.
Celle de s’envoler ou de s’enterrer.
Celle d’aimer ou de haïr…
Baptiste, dans Lettres de Washington Square

Les femmes de mon pays ont du caractère, forgé par la rudesse des éléments et la frugalité de la vie montagnarde. Elles ont un cœur gros comme ça, mais il leur arrive d’être rancunières… Je vous laisse découvrir l’amour filial, les secrets trop longtemps gardés, et aussi la vie de ces Ariégeois, ceux qui sont restés et ceux qui sont partis…

Madeleine,
Ariégeoise pour toujours

Je ne suis pas la seule à avoir aimé ce livre dépaysant, si bien écrit : il a gagné plusieurs prix littéraires. Ne passez pas à côté.

Y Cwilt

Certains livres pour enfants ont un charme qui vit longtemps en nous, comme une mélodie souvent fredonnée. C’est ce qui m’arrive avec ce livre :

Je regrette de ne pas pouvoir le lire en gallois, la version originale… J’ai bien sûr choisi la version anglaise :

C’est Valériane Leblond qui raconte l’histoire d’une petite Galloise au tournant du XXe siècle. La vie est simple et rude, mais la famille y vit depuis toujours, en symbiose avec la nature.

C’est l’automne en Pays de Galles, c’est ici que commence l’histoire de la fillette. (photo facebook Valériane Leblond)

L’hiver au coin du feu, le père sculpte des objets dans du vieux bois, la mère taille des bouts de flanelle de laine noire et rouge pour en faire un cwilt. Mais un hiver plus difficile rend la faim tenace et les parents décident de quitter leur pays, un seul ballot en main : le quilt rouge et noir… La petite fille découvre une ville, un port, un bateau, un long voyage en mer. Dans la chaleur du quilt, elle trouve la consolation du déchirement de l’émigration. 

Dans ce nouveau pays jamais cité, dans une nature différente mais généreuse, avec le travail acharné des parents, la famille crée son nouveau foyer, sa nouvelle vie, son nouveau chez-eux, avec le fameux quilt rouge et noir qui rappelle la vie d’avant…

Faire de ses rêves une réalité plus douce, c’est la réussite de cette famille.

La fillette observe et comprend à sa manière les changements dans leur vie, se rassure en voyant les hirondelles du printemps, symbole de la résilience. La finesse des dessins souligne la justesse de l’histoire, vécue par des millions de migrants quittant l’Europe pour une vie meilleure aux États-Unis.

La grande ville d’où part le bateau se reconnaît à sa skyline (sa ligne d’horizon), c’est Liverpool (photo Facebook Valériane Leblond).

Dans ce livre, au Pays de Galles comme en Amérique, le ciel et la mer ne sont jamais bleus, mais des mille nuances glaz qui sont comme la vie, changeantes.

Le quilt, fait de la flanelle noire des costumes du père, de la flanelle rouge des robes de la mère, est assemblé point par point avec amour, la mère décorant avec fantaisie au fil rouge la rigueur du patchwork. Cela rappelle l’intuition de plusieurs historiennes, pensant que les femmes Amish, à la fin du 19e siècle, se sont inspirées des quilts gallois lorsqu’elles ont décidé de remplacer leurs couettes par des quilts (lire aussi : De la couette au quilt et les autres articles sur les Amish).

Vous l’avez donc deviné, ce tout petit livre est un coup de cœur ! J’imagine que toute quilteuse américaine au sang gallois offrira ce livre à ses enfants ou petits-enfants pour Noël. 

Il est en vente pour environ 7 € en anglais ou en gallois. Il reste à savoir si, un jour, il sera publié en français… 

Pour passer l’année prochaine avec la poésie de Valériane, le calendrier 2021 est disponible dans sa boutique ETSY. Attention, il est en gallois !

L’auteure nous offre sa belle histoire, et elle a fait son chemin, sans y réfléchir une suite a pris forme en moi, tout en jouant avec mes tissus. Cette fillette galloise, je lui ai donné un prénom, Gwen, que porte mon aînée en second prénom et qui rappelle aux quilteuses la reine des quilts libérés, Gwen Marston. C’est en pensant à cette petite Gwen que j’ai fait, ces derniers jours, un top que je vous présenterai prochainement. Je vous raconterai comment, même en suivant un modèle, j’ai rêvé à la petite Gwen…

Pour garder le moral, jouons avec nos tissus, rêvons… et aimons la vie simple, riche des beautés de la nature,
Katell

Lumière d’automne (par une belle journée comme aujourd’hui) Valériane Leblond

 

 

 

Rien n’est Noir

                     Photo Tomas Criger

Il est un livre où l’on avance au gré des passions aux couleurs primaires, bleu, rouge, jaune, avec des chapitres aux nuances poétiques, où tout est vibrant, fleuri, éclatant, flamboyant, ténébreux, brillant, multicolore, lumineux, ombrageux, chatoyant, incandescent…
Seuls les cheveux et les yeux de l’héroïne sont noirs, un Noir à la Soulages, un Noir de lumière et d’émotion.

                                     

Après avoir écrit deux articles sur Frida Kahlo au printemps, j’ai continué de me sentir impressionnée par cette femme, elle restait obstinément quelque part dans mon cœur et ma mémoire. J’ai donc lu, cet été, deux parmi les nombreux livres qui lui sont consacrés. J’ai grandement apprécié la biographie de Frida Kahlo écrite par la franco-mexicano-cubaine Rauda Jamis, puis j’ai plongé dans le roman de la parisienne-bretonne Claire Berest. Chaque portrait rend avec vérité, je le sens, ce feu follet que fut Frida. Chaque écrivaine est inspirée, sinon habitée par l’Inspiratrice, ayant tout lu, tout vu, tout visité, tout ressenti d’Elle.

Lien vers mon article Frida Kahlo, icône féminine
J’évoque dans le deuxième article des femmes inspirées et des quilts sur Frida Kahlo l’Unique, devenue un symbole qui touche intimement de nombreuses femmes. Lien vers l’article Frida, Laura & Betty.

Si vous avez été touchée par Frida à travers ces articles, vous adorerez les livres* et en particulier Rien n’est noir :

Ce livre vient tout juste de sortir en Poche et a remporté le Grand Prix des lectrices du magazine ELLE 2020 en juin dernier. @claireberest

L’écrivaine s’est tellement imprégnée de son héroïne que parfois, on ne sait plus de qui sont les mots, de l’auteure ou si les phrases sont extraites du Journal ou encore de la volumineuse correspondance de Frida. Ce livre est rempli des passions et des émotions de Frida, ses émois comme ses douleurs, ses amours comme ses colères. Claire et Frida ne font plus qu’Une. La fusion est tellement forte qu’elle s’est mise à ressembler à son sujet ! Un jeu esthétique bluffant.

Claire Berest, 2016
@claireberest (compte instagram de Claire Berest, 2020)
@claireberest

Après avoir lu ce livre, on a envie de porter de longues jupes éclatantes, de se charger de volumineux bijoux ethniques et piquer des fleurs dans ses cheveux !

Le titre Rien n’est Noir résonnait en moi quand j’écrivais Octobre Noir. Même quand on est saturé de tristesse, d’angoisse, de révolte, on peut s’accrocher à des exemples qui aident à s’élever, comme la Déesse du 20e siècle qu’est devenue Frida Kahlo, ou toute personne que vous admirez. 

Ne perds jamais espoir. Lorsque le soleil se couche, les étoiles apparaissent.

 Derrière chaque difficulté, il y a une opportunité.
Albert Einstein

* Naturellement, il est judicieux d’attendre la réouverture des librairies pour acheter ces livres…

Autre personne qui me touche, plus près de nous. Rose l’Angevine a écrit plusieurs commentaires pertinents à l’issue de quelques-uns de mes articles. Elle vit en EHPAD où 9 personnes sont contaminées, d’où un confinement strict, une solitude accrue, mais elle continue de faire du patchwork l’après-midi ! Elle a offert son quilt du confinement « Ensemble malgré tout » à un de ses fils médecin pour son anniversaire, elle suit le quilt mystère France Patchwork actuel et elle vient tout juste de coudre une crapaudine… La crapaudine est un sac à ouvrages qui a une grande ouverture, bien pratique pour transporter un ouvrage. C’est un très vieux modèle que j’ai vu en tapisserie (petit point) chez ma grand-mère, en brocante (cela devait être populaire !), puis dans des livres, sur internet… Je l’ai refait à mon goût du jour et mis en modèle dans BeeBook. La semaine dernière donc, Rose l’Angevine a transformé une robe de plage en crapaudine ! Un exemple de recyclage intelligent, fort bien fait… 

Une jolie robe d’été…
…transformée en ravissant sac à ouvrage !

A 82 ans, Rose continue d’être curieuse, active et connectée. Elle a remué ciel et terre pour que les personnes en EHPAD ne soient plus isolées pendant le confinement. Ce sont des actions comme les siennes qui ont fait assouplir les règles, pour qu’il n’y ait plus le ravage du glissement fatal dû à l’isolement mortellement ennuyeux… Un immense bravo ! Même si la vie n’est pas toujours rose, cette dame positive et pugnace a choisi ce pseudo Rose l’Angevine… Il n’y a pas de hasard !

 Ce que l’optimiste voit en rose, le pessimiste le voit en noir.
Victor Hugo

Annie du blog Des Tulipes et des Coeurs a aussi un grand ❤ et aime les couleurs ! Pour son groupe, elle a préparé les instructions en français d’un quilt moderne et bien gai, destiné aux sinistrés de la tempête Alex dans les Alpes-Maritimes. Le modèle est paru dans le magazine Curated Quilts :

Modèle de Heather Kojan

Annie a reçu l’autorisation de diffuser ces instructions dans un but non commercial. Si vous souhaitez les recevoir pour faire un quilt seul(e) ou en groupe, écrivez-lui (colonne de droite de son blog), elle vous les enverra très vite gracieusement par email.

Merci pour ce partage Annie !

Le chaos est rempli d’espoir parce qu’il annonce une renaissance.
Coline Serreau

Et mon petit doigt me souffle que dès ce matin, sur le forum France Patchwork, il va y avoir des nouveautés…

C’est gris bien sombre pour l’activité de nos villages et nos centres-villes. Un mal pour un bien, le premier confinement a largement favorisé la fourniture des denrées alimentaires locales, et je crois qu’heureusement cela continue. Mais nous avons aussi besoin de nourrir notre esprit…

Depuis hier soir, nous savons que les librairies ne rouvriront pas dans l’immédiat. Le terme « bien non-essentiel » fait mal.

L’espoir, ce n’est pas l’optimisme.
Ce n’est pas non plus la conviction qu’une chose va bien se passer,
mais au contraire la certitude que cette chose a un sens,
quelle que soit la façon dont elle va se passer.
Vaclav Havel

Rien n’est noir, les merceries et donc beaucoup de magasins de tissus sont, cette fois-ci, considérés comme essentiels… Gardons le moral et restons tous prudents afin de retrouver au plus vite une vie pleine de couleurs.

Guérir : les énergies qui soignent

Le thème de la santé envahit notre quotidien avec inquiétude et saturation… promis, le Covid-19 n’est pas le sujet, je ne parle ni de vaccins ni de masques, mais de pratiques et perspectives bien plus étonnantes, où bien souvent les médecines se mêlent aux croyances…

Régression ou redécouverte ? A chacun de se faire son opinion ! Voici une longue liste de livres à piocher selon vos envies.

 

Il y a des livres fondateurs. En ce qui concerne notre santé, celui qui a le plus marqué notre début de siècle en France est certainement Guérir, de David Servan-Schreiber, paru en 2003 (puis Anti-cancer, en 2007). Avant ce livre, qui avait déjà entendu parler des bienfaits de la méditation ? Qui connaissait la cohérence cardiaque ? Qui avait écrit sur les Oméga 3 ? Qui avait lié guérison et activité physique ? Qui avait validé l’acupuncture et certaines pratiques extrême-orientales ? Qui avait fait connaître l’EMDR, une pratique qui peut remplacer des années de psychanalyse après un choc émotionnel ? Qui avait expliqué simplement les conflits de notre cerveau cognitif et notre cerveau émotionnel ? Qui avait avant lui, popularisé que notre cerveau a des mécanismes d’auto-guérison ?… Quel précurseur… Il a rendu populaire l’appropriation de la santé par vous et moi, même si nous étions déjà nombreux à pratiquer l’auto-médication, par exemple pour moi avec de l’homéopathie depuis les années 1980.

La méditation est devenue très populaire. Thích Nhất Hạnh, moine bouddhiste vietnamien, a popularisé le bouddhisme et la méditation dès les années 1970 aux USA. Un spécialiste de biologie moléculaire, Jon Kabat-Zinn, a laïcisé le concept dans les années 1980 pour en retirer les bienfaits de réduction de stress, pouvoir mieux affronter la douleur… Parallèlement un bouddhisme occidental est né, qui répond souvent mieux aux quêtes spirituelles actuelles que les autres religions. Pour aller plus loin dans la méditation en pleine conscience, lisez les nombreux livres de ce moine (en français), ainsi que ceux du psychiatre Christophe André ou bien d’autres comme Matthieu Ricard.

 

Illustration de la cohérence cardiaque, simple technique respiratoire à inscrire en routine quotidienne pour gérer le stress et l’anxiété.
L’EMDR est un protocole inventé par Francine Shapiro à partir de 1987, pour permettre d’atténuer des traumatismes sans utiliser la parole. Des mouvements oculaires permettent de baisser la tension émotionnelle et négative. Ah que notre cerveau est sophistiqué !

On oublie souvent le titre complet de ce livre,  Guérir le stress, l’anxiété et la dépression sans médicaments ni psychanalyse, tellement ses conseils semblent à la base des soins, et pas uniquement la dépression. La maladie, le mal-a-dit, le corps s’exprime et ce livre renoue avec la vision pure et simple de la santé : le corps nous parle par la maladie…

La maladie est l’effort que fait la nature
pour guérir l’homme.

Carl G. Jung

Attention, je ne fais pas ici le procès de la médecine occidentale. Dans bien des domaines – j’en bénéficie personnellement pour mes yeux – nous sommes bien contents de bénéficier de son efficacité. Ce qui serait vraiment positif, ce serait l’alliance de toutes les connaissances et non les combats entre chapelles. D’ailleurs, les protocoles et conseils de David Servan-Schreiber sont, pour certains, bien connus désormais et conseillés par les médecins occidentaux.  Simplement, quand vieillir heureuse en bonne santé physique et mentale devient un de ses projets, il faut s’investir personnellement. Cette quête m’a menée sur un chemin plein de surprises.

 

Des histoires impossibles… mais vraies

Au fur et à mesure de leurs parutions, j’avais lu ces recueils d’histoires extraordinaires collectées par Didier van Cauwelaert, ce romancier qui n’hésite jamais à faire parler les arbres (Journal intime d’un arbre), raconter les émotions des plantes (Les émotions cachées des plantes), des animaux (Jules), ou faire intervenir des fantômes, des réincarnations et autres esprits dans la plupart de ses romans. Ici, les histoires impossibles « garanties vraies », aux sources vérifiables, ébranlent les édifices cartésiens de notre culture. Quel rapport avec la santé ? L’auteur relate plusieurs guérisons « miraculeuses », des pouvoirs de guérisseurs, parmi d’autres histoires…

Ce que j’en retiens, c’est que tout ce qui n’est pas
actuellement explicable rationnellement
est vite taxé d’illusion, d’arnaque,
de tour de passe-passe,
mais les choses bougent… 

La santé vue différemment

Depuis des décennies, les livres sur la santé, la nutrition et autres sont publiés en abondance. Pour s’approprier un équilibre sain, on est prêt à chercher très loin, dans les pratiques de santé d’autres civilisations (comme par exemple l’ayurvéda, médecine traditionnelle originaire d’Inde ou l’acupuncture, partie de la médecine chinoise). Lors de rencontres avec ces praticiens, ce contact personnalisé, bienveillant… et souvent efficace séduit, car chaque personne est écoutée et considérée comme unique. Les médecines dites douces ou alternatives tiennent compte de la constitution, des énergies, et pas seulement des symptômes. 

Si la médecine conventionnelle admet les flux d’énergie (par exemple les transmissions par le système nerveux, les communications entre les neurones…), elle est fondée sur une explication biologique des maladies. Or les médecines anciennes, tout comme la thérapie quantique qui commence à faire couler beaucoup d’encre, se rejoignent : selon elles, nous sommes tout d’abord énergie, communication et liens avec la Terre et le Ciel ! Les défauts de communication entre les cellules engendreraient les maladies. Que le thérapeute communique avec l’énergie universelle (chamanes, guérisseurs) ou avec une machine de biofeedback (thérapie quantique), l’intention est la même et les résultats peuvent être bluffants.

Sorcières, déesses, guérisseuses, druidesses…

Le rôle des femmes dans la santé au fil du temps en Europe m’intéresse et inévitablement je tombe sur des histoires passionnantes et de sacrées personnalités ! Et heureusement, elles ont voix au chapitre de nos jours (partie suivante). Les commentaires vous sont ouverts après l’article, si vous avez des lectures éclairantes dans ce domaine à ajouter, car les rayons des librairies sont pleins à craquer et je suis loin d’avoir tout lu 🙂. 

Najin via Getty Images

La lame de fond vient de loin, de très loin. Les livres sur les sorcières, pour enfants mais aussi pour adultes, sortent les uns après les autres depuis quelques années. Est-ce une onde de choc de Harry Potter ? Ce mouvement mène à la question actuelle qui titille sur les réseaux sociaux :  pouvons-nous, chacune, valoriser la sorcière qui sommeille en nous ? Des images, des convictions sont ancrées dans notre inconscient collectif et pour faire le point, j’ai bien aimé ces deux livres :

Les sorcières furent les coupables idéales, peut-on dire qu’elles sont réhabilitées ? J’y ai beaucoup appris, j’ai intégré des points de vue passionnants, j’en ai délaissé quelques uns.

On peut retenir que les sorcières
sont les femmes qui savent utiliser
leur énergie et celles de la nature.

Ce début de siècle éclaire différemment le féminin dans le passé de l’humanité. Enfin on n’accepte plus l’inacceptable (#metoo) et l’équilibre entre hommes et femmes se réinvente, pour le meilleur espérons-le. Les femmes donnent la vie, soignent et inévitablement croyances et religions s’en mêlent et s’emmêlent depuis la nuit des temps.

Cependant, il apparaît que le monde n’a pas toujours été machiste. Savez-vous qu’avant les Dieux, il y eut les Déesses ? 

Quand les femmes rythmaient le monde… Plus qu’un rêve de féministe, l’auteure dévoile les premiers pas de l’humanité, débarrassée du filtre misogyne de nos historiens. La Mère-Terre est toujours vénérée par les peuples premiers. Le but de ce livre est de redonner sa place à la femme, complémentaire de l’homme, où la puissance n’est pas synonyme de domination.

Au passage, vous pouvez lire ce polar « qui n’a rien à voir mais quand même », avec une intrigue rondement menée :

Deuxième livre d’une trilogie noire (Le cri, Complot et L’île du diable) ; chaque livre révèle des pans oubliés de l’Histoire avec, en filigrane, la folie des hommes (ce qui n’exclue pas les femmes !).

Naïa, célèbre sorcière de Bretagne.

Des sorcières, la mémoire populaire retient les jeteuses de sorts comme l’affreuse belle-mère de Blanche-Neige avec la pomme empoisonnée, mais la plupart d’entre elles étaient, bien plus prosaïquement, les naturopathes d’antan, les magnétiseuses, les guérisseuses qui soignaient les corps grâce à leurs connaissances de l’âme humaine et des plantes. La plus brillante de toutes était Sainte Hildegarde de Bingen au 12e siècle.

Hildegard von Bingen est célébrée le 17 septembre,
date de sa mort en 1179 à 81 ans.
C’est pourquoi cet article paraît aujourd’hui :
une pensée pour cette grande dame ne peut faire de mal !

De nombreux livres sont parus à son sujet, mettant en avant sa musique, ses poésies, sa sainteté, ses prophéties, son alimentation végétarienne ou sa pharmacopée… Il y a quelques années, j’avais offert un livre-grimoire « fantaisie » à ma fille aînée, son contenu grand public est tout de même fort intéressant :

Vulgarisation des connaissances d’Hildegarde von Bingen, éditions Rustica, pour une entrée en douceur dans son monde. Le livre est ici sur un quilt fait pour la rentrée en 6e de ma fille aînée… deux décennies sont déjà passées, les couleurs s’affadissent, certains tissus sont bien abîmés, c’est un quilt désormais vintage !!

Les guérisseuses d’antan, les druidesses celtiques… Nous les côtoyons souvent dans les romans historiques. Spontanément je vous cite des livres populaires où on rencontre de beaux portraits de guérisseuses, même s’ils sont secondaires : Un monde sans fin de Ken Follett, La Promesse de l’Ange de Frédéric Lenoir et Violette Cabessos, ou le personnage principal de Claire Beauchamp Fraser dans la saga Outlander de Diana Gabaldon… et tant d’autres dont je garde l’empreinte en moi. Quant à la saga Mémoire en 5 tomes de Christine Machureau, la protagoniste des premiers livres est guérisseuse et j’ai beaucoup apprécié cette immersion dans un Moyen-Âge réaliste. J’admire ces auteurs, de vrais spécialistes et grands travailleurs, car il faut des connaissances mais aussi beaucoup de finesse, de feeling pour restituer comment vivaient et surtout pensaient nos ancêtres. Je reste persuadée que beaucoup écrivent juste et vrai grâce à leur intuition, ils sont branchés quelque part à leur thème, c’est le privilège des artistes ! De nos jours, nous sommes tellement différents, tellement plus informés mais tellement moins sensitifs ! Nos ancêtres éloignés étaient, eux, naturellement réceptifs aux énergies et fort intuitifs. 

Détail de La Lune Blanche, quilt qui me rappelle les liens immémoriaux avec la nature.
Un esprit sain dans un corps sain (Juvenal, 1er siècle de notre ère)

Comme si nous souffrions trop du détachement de nos êtres à la nature, les forces cachées intriguent et le spiritisme revient à la mode par vagues, comme lorsque Victor Hugo faisait tourner les tables (lui et bien d’autres). De nos jours, beaucoup de personnes s’éloignent des religions établies car cela ne leur correspond plus pour maintes raisons. Et aussi, certaines manifestations religieuses font peur avec les intégrismes, les gourous et autres, mais pourtant, une part de chacun crie éperdument un besoin de spiritualité ou d’attachement aux racines de l’humanité. Car on le sait depuis toujours, la santé du corps est liée à la santé du mental et de l’esprit, c’est un équilibre à acquérir et/ou maintenir.

Se soigner en tissant des liens

Venons-en à mes belles découvertes de l’année, des femmes contemporaines qui, chacune à leur manière, partagent leurs connaissances avec intelligence et générosité. Toutes sont sur internet (IG, FB, Youtube ou leur site) et sont d’une incroyable disponibilité.

¤ Frederika van Ingen explique dans un livre dense – Ce que les peuples racines ont à nous dire, de la santé des hommes à la santé du monde – la vision de la santé par les Peuples Premiers ou Peuples Racines, qu’on nomme aussi les Indigènes, les Autochtones… les Sauvages… Ceux qui restent ont, vaille que vaille, conservé leurs connaissances ancestrales et gardé le lien avec leur environnement et leur tribu, entretenant l’équilibre des personnes et de la nature. C’est une constante, quel que soit le continent : ils considèrent la Terre comme la Mère, et le rôle des humains est de garder l’équilibre, l’harmonie de leur univers, ce grand corps vivant dont ils font partie. Prendre soin de soi, protéger sa santé, va de pair avec prendre soin de sa tribu et de son environnement, pour atteindre l’harmonie globale au moyen de plantes, d’incantations, de danses, de rituels de passage etc.

Le dernier livre de Frederika van Ingen auprès de mon mini-quilt Hozho, qui signifie harmonie, beauté, équilibre, dans la langue des Navajos.

Avec l’auteure, nous faisons un tour du monde au fil de ses rencontres avec chamanes, femmes-médecine, guérisseurs de nombreuses cultures premières, pour revenir sur nos terres françaises. En raison du cartésianisme, de l’individualisme, du sentiment de supériorité inculqués par notre culture, nous avons coupé net avec les soins pourtant empreints de sagesse de nos Anciens, qui reposent sur les flux énergétiques, les impositions de mains, les vibrations, les incantations, sans parler de la pharmacopée traditionnelle… Et pourtant, qui va nier l’efficacité des coupeurs de feu de nos campagnes au moment où certains radiologues conseillent leur intervention après une radiothérapie ? C’est une démarche saine et intelligente d’unir les compétences, au lieu de combattre celles des autres !

Sans perdre les beautés de notre propre culture et civilisation (il y en a !!), je ressens que nous devons retrouver la conscience d’appartenance à notre monde jusqu’à la moindre cellule et fibre et que nous devons protéger, respecter notre corps comme notre environnement – pour retisser des liens assurant notre équilibre en bonne santé. Je suis sûre que cela vous parle.

J’ai tout autant aimé son premier livre qui véhicule le même message global : nous avons beaucoup à apprendre des Peuples qu’on dit moins civilisés…

 

¤ Qu’est-ce qu’une guérisseuse, notre image locale du praticien qui communique avec l’invisible et l’énergie ? Dans le tsunami de livres à ce sujet, je peux vous conseiller un roman racontant l’histoire d’une femme qui découvre sa lignée de guérisseuses et ses capacités à entendre des voix de l’au-delà… Frédérique Deghelt a les mots justes pour faire admettre une histoire qui ressemble fort à celles collectées par Didier van Cauwelaert (voir ci-dessus). Ce livre est paru il y a quelque temps, mais je l’ai découvert cet été. A noter que l’écriture de Frédérique est particulièrement belle.

¤ Autre porte d’entrée dans la compréhension des guérisseuses, les livres que ces femmes osent écrire désormais, expliquant sans détour leur art. Sandrine Muller-Bohard détaille très clairement comment elle comprend le monde fait d’énergies dans L’énergie pour guérir, un livre très pédagogique :

A la lumière de son propre vécu, Sandrine Muller-Bohard explique qu’une maladie est une alarme ; il faut alors reprendre les rênes de sa santé, gérer les mauvaises énergies et ancrer les énergies positives pour rétablir l’équilibre entre corps, mental et âme. Vous avez une progression de connaissances avec ses livres suivants : L’énergie de l’invisible et Les vies antérieures et le karma.

¤ Vous pouvez aussi lire Karma Bitch de Stéphanie Abellan. On n’entend pas son charmant accent de Perpignan en lisant son livre, mais elle a gardé le franc-parler et la gouaille qui font d’elle une influenceuse sur Instagram. Hôtesse de l’air pendant presque une décennie, elle a changé de vie en 2018 pour créer des bijoux libérateurs, protecteurs et nettoyeurs de cellules, pour aider à retrouver la sérénité.

Son livre fait le tour des tendances ésotériques et des thèmes liés : spiritualité, karma, médiumnité, astrologie, libre arbitre, vie antérieure, visualisation pour guérir… 52 thèmes, 52 chapitres au ton humoristique, ce qui n’empêche pas un fond qui tient bien la route. Je l’ai récemment écoutée en conférence, elle est en vrai comme elle écrit : cash et bien à sa place, habitée par son rôle de guérisseuse-enseignante, elle a clairement trouvé son ikigaï (sa bonne raison de se lever le matin avec le sourire, concept japonais).

¤ Entrons à présent dans le monde de Natacha Calestrémé. Son long parcours de journaliste et réalisatrice de documentaires sur la protection de la nature est intéressant mais retenons qu’au fil de sa vie, elle a vécu maintes situations qui ont fait voler en éclats son esprit très cartésien et scientifique. Elle s’est trouvée la digne héritière de son grand-père guérisseur. Pour diffuser ses convictions et découvertes sans les dévoiler frontalement, elle a d’abord écrit une série de romans policiers, à lire de préférence dans l’ordre : Le testament des abeilles (2011), Le voile des apparences (2015), Les racines du sang (2016) et Les blessures du silence (2018). Très intuitive, l’auteure aborde à chaque fois des thèmes qui font la Une de l’actualité quelques mois après… Je vous laisse les découvrir, si vous prenez le temps de les lire.

Ces romans sont passionnants, les intrigues très bien menées et la part d’irrationnel est mesurée. Ils constituent une introduction naturelle – mais non indispensable – à son nouveau livre, un manuel intrigant : La clé de votre énergie. Natacha Calestrémé ne se cache plus derrière des fictions et offre, avec simplicité, conviction et générosité, un ouvrage de protocoles énergétiques.

Natacha aurait pu le présenter comme un grimoire de sorcellerie, en faire des tonnes sur le pouvoir magique des formules dévoilées dans son livre. Mais c’est une femme sérieuse, méthodique, et avec elle les pouvoirs les plus fous deviennent raisonnés et à portée de main. Pour revenir aux coupeurs de feu, j’ai vérifié un jour grâce à elle que je pouvais m’éviter de moches conséquences après une brûlure au fer à repasser… Tout est dans l’intention, et la conviction qu’on peut agir soi-même…

Récentes ou anciennes, toutes ces pratiques naturelles, certaines sans autre médicament que les énergies, sont liées, de David Servan-Schreiber à Natacha Calestrémé. Elles encouragent à se mettre à l’écoute des signes d’alerte et apprendre à agir. Mais on n’est pas seul, il ne faut pas hésiter à solliciter les personnes qui savent rétablir l’harmonie en nous :  certains médecins bien sûr, mais aussi des naturopathes, des guérisseurs, sophrologues, réflexologues, énergéticiens, etc. (les termes masculins incluant les femmes !)… Se renseigner autour de soi ! Le bouche-à-oreille est très efficace pour la transmission des bonnes adresses. Lire pour découvrir, c’est bien, mais profiter des connaissances des personnes compétentes c’est tellement mieux ! Mon bouche-à-oreille personnel souffle Cécile Oberdorff à Brax (31), une lumineuse guérisseuse traditionnelle, et Myriam Gandy à Grenade-sur-Garonne (31), une douce et très efficace réflexologue.

Attention, jamais un praticien sérieux ne vous demandera d’arrêter vos traitements médicaux ; dans le cas contraire, fuyez. Si le but est de diminuer vos doses voire de les supprimer, c’est à faire AVEC votre médecin. 

Cet article est long, c’est pourtant une très courte introduction par la lecture à ce monde des énergies qui soignent. A vous de poursuivre dans ce domaine, si cela vous intéresse.

Ne me croyez pas tout de go, expérimentez !

Dans le prochain article, vous lirez que la créativité d’une quilteuse soigne aussi…

Portez-vous bien, écoutez votre voix pour trouver votre voie,
Katell