Au Salon Pour l’Amour du Fil de Nantes, il y a toujours un thème de décoration qui court, de l’entrée au Coin des Blogueuses en passant par le concours ; cette année, on a plongé dans les fonds sous-marins.
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Rencontres en Corrèze
Martine m’a invitée à partager une journée avec des quilteuses de son entourage ; ce fut l’occasion de visiter une toute petite partie de la Corrèze que je connais bien trop peu.
En rencontrant plusieurs personnes du village de Martine, j’ai eu la douce impression de vivre dans la seconde partie d’un roman lu l’année dernière.
Lire la suite de « Rencontres en Corrèze »Être un chêne
C’est un récit unique, très précis scientifiquement et si poétique :

Je le lis avec délectation, un chapitre par jour pas plus… Cela me remet de la lecture de S.A.R.R.A. 2, où j’avoue prendre moins de plaisir que la lecture du tome 1, car le malaise domine dans ce monde où l’intelligence artificielle prend notre place décisionnaire… Dans cette double période électorale (la nôtre et celle du tome 2 de SARRA de David Gruson), on croit que les hommes et femmes sont le sujet principal 😉 :
La politique est l’art de se servir des hommes
en leur faisait croire qu’on les sert.
Louis Dumur – Les petits aphorismes sur la politique (1892)
… alors que ce qu’on appelle la machine administrative, symbole de la pesanteur et de l’inaction, peut devenir la machine à broyer menée par l’IA (intelligence artificielle). Ne perdons pas de temps pour conserver notre humanité (je sais que c’est un roman, mais ce monde est la suite logique du nôtre), notre maîtrise des décisions, nos libertés, à mettre au service d’un futur vivable et si possible agréable, en ville comme à la campagne. Et primum non nocere, en premier lieu, veiller à ne pas nuire, ni aux autres, ni à la nature.
Chaque fois que l’on se promène dans la nature,
on reçoit beaucoup plus qu’on ne cherche.
John Muir
Revenons à notre chêne, ou plutôt celui de Laurent Tillon. Mon amie la Marmotte Rousse l’a gratifié d’un splendide article, sublimé par sa passion de la Nature et la biodiversité. En faisant ma promenade dans la forêt ce matin, je repensais à tout ce que j’ai appris au cours de sa lecture. Dans la partie de la forêt visitée aujourd’hui, quelques chênes séculaires persistent et j’admire d’autant plus leur odyssée… Plus je connais les arbres, plus je les aime !

Et dans la forêt je pars,
pour perdre mon esprit et retrouver mon âme.
John Muir
Et puis j’ai retrouvé « ma » bombe, déplacée de nouveau, sans doute au prix de grands efforts (250 kg quand même !), laissée à une dizaine de mètres d’un chemin forestier… Sans doute un de ces prochains jours, elle partira.

Partout, sur la bombe comme sur les bois morts ou les troncs vivants (côté Nord), verdissent toutes sortes de mousses, à la faveur de l’humidité persistante de ces dernières semaines.


Acquérir une intelligence écologiste, par exemple avec ce livre ou le premier de Laurent Tillon (Et si on écoutait la nature ? 2018), c’est à la fois prendre soin de soi et des autres.
En ouvrant ses sens à la nature,
on améliore clairement son sentiment de bien-être,
et on gagne en écoute des autres.
Laurent Tillon

La nature est une artiste dont l’imagination est sans limites.
Laurent Tillon – Et si on écoutait la nature ?
Je l’entends, je le vois, je le sens, il arrive… le printemps !
Katell
De l’intelligence à la conscience artificielle
S.A.R.R.A.
Rarement un livre m’impressionne à ce point. Alors je fais une parenthèse sur le monde coloré du patchwork pour vous présenter cette effroyable histoire, premier roman de David Gruson.


Je n’ai lu que le tome 1, terminé cette nuit à vrai dire, le second va suivre très vite. Ce n’est sans doute pas une lecture pour tous, c’est pourquoi je me permets de vous donner quelques impressions pour que vous ne vous embarquiez pas dans cette lecture à l’aveugle. Cependant, je vous conserve, intacte, la jubilation de découvrir ce monde si proche, si probable…
Où, Quand, Comment
Dans le tome 1 nous sommes à Paris, dans une courte période de fin d’été 2025, à la fois dans les hautes sphères décisionnelles – jusqu’au Président de la République, qu’on peut imaginer être Macron en second mandat – et dans plusieurs familles du Sud-Est parisien. Il est question d’une mystérieuse résurgence du virus Ebola avec un premier cas, la mise en branle du principe de précaution prise, non par les élites, mais par une intelligence artificielle conçue pour cela. Le roman est le compte-rendu vif et chronologique de cet événement, et les imbrications découvertes au fil de la lecture sont époustouflantes.
Dans quel monde vit-on en 2025 ?
Je ne suis pas la seule à être ébahie par les intuitions de l’auteur qui écrivit ce livre avant 2018, date de sa parution. Impossible pour lui de s’être inspiré du Covid19 ! Qui dit virus dit mise en quarantaine et confinement, recherche de vaccin, centres de vaccination, télétravail, tout sonne tellement juste après l’avoir vécu.
2025, c’est aussi l’avancée de l’intelligence artificielle dans nos vies. Des problèmes sont résolus grâce aux robots : l’insécurité, le manque de personnel en milieu hospitalier… L’organisme qui intervient au quotidien s’appelle, je vous le donne en mille : PanGoLink, société au logo… de pangolin. Quand je vous dis que les écrivains ont bien souvent une intuition folle… D’ailleurs, l’auteur – ou plutôt son personnage principal – parle plusieurs fois du hasard, qui n’existe pas.
Vous appelez « hasard » ce que vous ne pouvez pas expliquer. Or, le hasard n’existe pas en soi. Ce n’est que la somme de zones d’ombre qui échappent à votre perception. Le hasard est le totem derrière lequel dissimuler la finitude de vos intelligences.
S.A.R.R.A. tome 1, David Gruson
Comme nous lisons un rapport militaire Confidentiel Défense, le monde décrit est froid et précis, faisant abstraction de tout ce qui rend un roman « vivant » : la météo, les couleurs… exception faite de la couleur flamboyante de la chevelure de l’héroïne et d’une mystérieuse allusion, à plusieurs reprises, de La Dame à la Licorne… Je suis sûre que nous retrouverons cette fresque aux Mille Fleurs dans le tome 2, le livre est trop bien construit pour que ce soit là par hasard…
Ce que l’auteur ne pouvait pas savoir…
Comme nous avons vécu une partie du temps entre 2017 – écriture finale du livre – et 2025, nous pouvons saluer la perspicacité de l’écrivain mais aussi sourire quand il n’a pas prévu l’incendie de Notre-Dame (avril 2019), ou, heureusement, qu’une série d’attentats n’a pas eu lieu en 2021…
Notons qu’une femme connue est Présidente des USA, sera-t-elle élue en 2024 pour être raccord avec cette fiction 🙃 ?… Non, je ne spoile pas !!
Diagramme de Pareto, Rasoir d’Ockham…
L’auteur nous distille une petite part de ses connaissances avec élégance, alors que le style semble sec et sans fioriture. Je lisais le livre avec mon smartphone tout près de moi, pour certaines notions qui ne me sont pas familières de premier abord.
Le diagramme de Pareto est lié à sa célèbre loi des 80/20 (80% des effets sont provoqués par 20% des causes) :

Le moine philosophe anglais du XIVe siècle Guillaume d’Ockham établit le principe de parcimonie, très utilisé en sciences, mathématiques, connu sous le nom de rasoir d’Ockham, dont nous pouvons tirer profit dans la vie de tous les jours. Raser, en philosophie, c’est éliminer des explications improbables d’un phénomène. C’est se satisfaire des hypothèses les plus probables pour arriver plus rapidement à l’explication. Cela n’engendre pas une certitude de véracité, mais une probabilité. Quelques petites phrases pour l’illustration large de ce principe :
Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple (l’inverse est proclamé par les facétieux Shadoks : Pourquoi se compliquer la vie à faire simple quand il est si simple de faire compliqué ?)
La simplicité est la sophistication suprême. Leonard de Vinci
Si deux théories expliquent également bien un résultat, il convient de « trancher » en faveur de la plus simple. Hubert Reeves, Patience dans l’azur, 2014.
Guillaume d’Ockham est le modèle d’Umberto Eco pour le héros de Au Nom de la Rose, Guillaume de Baskerville.
Less is More, Moins c’est Plus, Mies van der Rohe (architecte)
Si l’auteur de S.A.R.R.A. cite ce principe, c’est qu’il l’a intégré pleinement dans son écriture. Tout autre écrivain aurait raconté cette histoire en 600 à 800 pages, lui nous l’offre en 320 pages. L’écriture ciselée nous oblige à lire avec grande attention : le foisonnement de personnages n’est pas fortuit, ni le moindre détail.
Il semble que la perfection soit atteinte non quand il n’y a plus rien à ajouter, mais quand il n’y a plus rien à retrancher.
Antoine de Saint-Exupéry, Terre des Hommes, 1939.
C’est bien ce que je devrais mettre en pratique.
Et comme il n’y a pas de hasard, je publie cet article le 2.2.22 dans le monde numérique fait de 0 et de 1.
Alors voilà, à bientôt et peut-être, bonne lecture de S.A.R.R.A. !
Katell
Lone Star quilt/3
Si vous avez manqué les épisodes précédents…
Je suis tombée en amour, comme on dit au Québec, avec le modèle Lone Star de Lindlee Smith @plainsandpine. Cela tombe bien puisqu’elle organise un « Quiltons Ensemble » sur Instagram ! Comme tout est en anglais, je me propose, sans me substituer à elle, de vous donner quelques clés pour assurer votre réussite. Vous avez ici les épisodes précédents sur La Ruche : https://quilteuseforever.com/2022/01/06/lone-star-quilt-un-quilt-tres-traditionnel/ puis https://quilteuseforever.com/2022/01/10/meli-melo-de-losanges/.
Le dossier de Quiltmania
Nous le savons, si certains domaines économiques fonctionnent encore bien en France et permettent quelques chiffres flatteurs (baisse du chômage, croissance du PIB de 6,7 % en 2021), nous sentons bien que tout n’est pas aussi joyeux, loin de là. Lire l’édito de Carol Veillon dans le nouveau Quiltmania (n°147) fait l’effet d’une douche froide et induit beaucoup de tristesse, même si l’équipe se bat pour que tout puisse continuer. Nous savons que l’Association France Patchwork est aussi en difficulté, par manque d’adhérents, même si un beau frémissement redonne espoir. Soutenons celles que nous aimons, avant qu’il ne soit trop tard. Aidons nos chouchous à rebondir !
Il n’y a pas de hasard, c’est dans l’air du temps, dans ce magazine Quiltmania, Lynne Zacek Bassett signe Des Éclats de Gloire, un grand dossier sur les Étoiles de Bethléem, alias Lone Stars/Étoiles Solitaires. En dernière page de cet article de 7 pages, elle développe ce qu’explique Lindlee Smith : depuis sa naissance, elle constate l’omniprésence de cette Étoile en quilt chez les Natifs (Amérindiens) de son entourage : je vous l’ai raconté par ici.
Cerise sur le gâteau : l’éblouissant modèle de Pamela Goeke Dinndorf, Orbs ! Vous pouvez faire votre première Étoile avec @plainsandpine, puis vous lancer dans ce chef d’œuvre plein d’éclat. Même pas peur !
Lone Star avec Lindlee, la couture en troisième semaine
Quand on veut faire une Étoile à la distribution régulière de couleurs, c’est un travail plutôt rapide, à partir de bandes. Si vous êtes inscrite au Challenge avecLindlee, vous avez reçu ce lundi beaucoup d’informations, avec des photos détaillant la couture et coupe des losanges. Vous pouvez voir aussi, sur son compte Instagram @plainsandpine, une petite vidéo, puis une excellente de 15 mn.
Si vous avez les magazines Quiltmania n°16, 17 et 18 (années 1999-2000), vous avez tout ce qu’il faut savoir, bien détaillé et en français, sur les étoiles régulières à 8 branches. On peut trouver aussi ces explications de quilt traditionnel un peu partout dans des livres anciens ou sur internet… mais en anglais, comme le modèle de Lindlee : regardez les schémas, on coud en décalé les bandes prédécoupées à 6,5 cm de haut, selon la séquence choisie, pour avoir une rangée de chaque branche d’étoile. Il faut comprendre la structure, ensuite c’est tout simple.. Ce qui est important pour réussir votre montage : la position des bandes (on commence la couture dans un creux !) et l’utilisation d’une épingle pour chaque intersection.

Quand on décide comme moi de faire une étoile scrappy, c’est plus artisanal ! J’ai coupé de longues bandes de couleur ciel pour mes « couronnes claires » et divers losanges imprimés (64 seront nécessaires).


Ce n’est pas exactement la méthode de Lindlee, mais cela revient au même. Prenez de la place pour faire votre maquette avec vos duos, afin de répartir les couleurs et les valeurs (clair/moyen/foncé) jusqu’à ce que ça vous plaise. Il est important d’avoir dans la tête la structure de l’étoile avec ses huit branches : dans ce modèle, nous avons 16 losanges, soit 4 x 4 losanges par branche. Je vais coudre les duos 2 par 2 :


Voilà, il y a du travail répétitif, de la couture minutieuse, mais j’aime choisir à chaque fois les couleurs, et je ne trouve pas cela ennuyeux du tout !
J’aime tellement… que j’entame une autre Étoile parallèlement, issus d’un autre modèle de @plainsandpine, Homestead Star Quilt ! A voir bientôt ici…

Je vous souhaite beaucoup d’étoiles dans les yeux, tout en cousant votre Étoile Solitaire !
Katell
Nous sommes tous des étoiles, il nous suffit juste d’apprendre à briller.
Norma Jean Baker, alias Marylin Monroe
Lever de soleil sur Quatre Accords/2
Mon Lever de Soleil est terminé ! Il s’impose avec le centre brodé afghan et des phrases qui me parlent. Je suis allée chez mon amie Caroline, à La Garoffe, pour faire de belles photos dans son cadre enchanteur :


Une lectrice m’a demandé comment quilter avec du coton perlé. Personnellement, je fais des gestes proches de la couture à la japonaise et du sashiko (je crois !), geste spontané de beaucoup d’entre nous pour coudre : l’aiguille est bloquée par le dé et je bouge le tissu plutôt que l’aiguille. Rien de sorcier, mais le geste est complètement différent du quilting à la main traditionnel (voir la technique d’Esther Miller par ici : 1 et 2).
Suivez ce lien vers Facebook pour une petite vidéo d’amateur postée un peu plus tôt cette semaine, montrant ma manière de quilter en toute décontraction : ICI

Quant au marquage en vue du quilting : pour faire une ligne droite ou des courbes, j’utilise le hera marker de Clover, sans aucun risque, mais pour écrire les phrases, j’ai pris un stylo FRIXION qui s’efface à la chaleur (au fer à repasser).
Comme je vous l’ai raconté il y a quelques jours, broder les Quatre Accords Toltèques m’a incitée à rechercher qui était ce peuple évanoui ; ce thème avait déjà été évoqué lors de la célébration des 10 ans de mon blog et de l’entreprise Neelam : Émilie avait créé pour cet événement un gâteau à 10 bougies un quilt nommé Toltèque, notamment pour ces fameux Accords…

Dans le contexte de redécouverte des peuples premiers en Amérique centrale, Miguel Ruiz (né en 1952), fils d’une guérisseuse et d’un chaman descendant des Toltèques, a préféré se consacrer aux sagesses ancestrales plutôt que poursuivre la pratique de la médecine occidentale (il est neurochirurgien). Son premier livre, The Four Agreements paru en 1997, a fait le tour du monde.


Ce livre, vendu en 46 langues à plus de 9 millions d’exemplaires, est-il une daube en charabia new age, ou bien un précieux guide pour une meilleure vie ? S’il est certain qu’il est écrit simplement et même gauchement parfois, il a le mérite de toucher le cœur de millions de personnes et ne peut faire aucun mal 😊. Il repose sur un constat simple : notre éducation nous a formatés avec un système de punitions et de récompenses, de jugements qui font peur et souffrir. On a aussi oublié de parler vrai et à vivre tel qu’on est, simplement à vivre libre. En suivant quelques règles, on entre dans un monde de respect, de joie et d’amour. Les Accords sont extrêmement simples en apparence, les voici sous leur forme la plus resserrée, celle que j’ai brodée :

Ces 4 injonctions guident vers une vie plus sage, plus harmonieuse et heureuse, en paix avec soi-même et ses proches.
Je reconnais que ces phrases courtes et simples peuvent facilement être tournées en ridicule. Peu importe. Voici un rapide aperçu de ma compréhension des Accords, avec le champ d’intérêt tel que je le perçois.
La parole

La parole doit être utilisée sans nuire. Je sais l’impact des mots, des petites phrases dites sans y penser et qui blessent, je ne peux donc que valider « Que ta parole soit impeccable ». J’ai été à la fois blessée et j’ai blessé inutilement ; à chaque fois que je passe outre ce premier accord, je le regrette. Parler juste et positif donne le ton et les échanges deviennent ainsi plus constructifs. Mettre en pratique cet Accord n’empêche pas pour autant l’humour, la spontanéité, la chaleur de l’amitié et de l’amour ! Dire ce qui doit l’être, pour les personnes qui comptent pour nous, c’est impératif. Par exemple, les parents qui divorcent doivent toujours dire clairement à l’enfant que ce n’est pas de sa faute. Don Ruiz dit que c’est le plus important des Accords, le plus difficile à contrôler aussi. La colère, souvent enfantée par une peur ou une souffrance, fait sortir des mots qui ne règlent aucun problème. Il faut dompter sa part d’ombre. J’ajoute que je suis persuadée que dans le doute de la parole impeccable, le silence est d’or.
On parle toujours mal quand on n’a rien à dire.
Voltaire
La représentation

Prendre du recul sur ce qu’on entend… Nous projetons toujours trop sur nous le regard et le jugement des autres. « Ne prends rien personnellement », c’est la phrase un peu écourtée de la phrase complète de Don Ruiz « Quoi qu’il arrive, n’en fais pas une affaire personnelle« . Prendre le juste recul permet de rester dans la vérité et non la représentation des choses. Les louanges ou les compliments font plaisir mais ne doivent pas nous donner la grosse tête et nous rendre vaniteux ! Et en cas de critique, je me dois d’éviter le poison émotionnel d’une parole qui n’est pas impeccable. Les critiqueurs projettent souvent leurs propres faiblesses et problèmes ; comprendre cela évite bien des souffrances inutiles. Et en miroir on comprend que :
Tout ce qui nous irrite chez les autres
peut nous conduire à une meilleure compréhension de nous-même.
Carl G. Jung
La pensée

On a tendance parfois à ruminer des paroles, chercher le sens caché… « Ne fais pas de suppositions » incite à communiquer clairement pour éviter les malentendus et les non-dits pour inciter le partenaire à faire de même. C’est gérer son stress relationnel par le lâcher-prise de la surinterprétation (ne pas chercher midi à quatorze heures). Entendre ce qu’on nous dit et reformuler pour savoir si on a bien compris permet une conversation saine. Mais aussi, acquérir de la confiance en soi permet de ne pas se remettre en question à chaque critique. Protégeons-nous et avançons. Attention, cela ne nous coupe pas du goût de la recherche, de l’investigation, de la curiosité : l’Accord concerne les relations entre deux personnes, où l’on observe les faits objectifs pour dégager la parole qui n’a peut-être pas spontanément été impeccable.
L’action

La réussite obligatoire et le perfectionnisme exigés dans notre société poussent tant de monde à la déprime, à la dépression, au burn-out (épuisement physique, émotionnel et mental)… « Fais toujours de ton mieux » et tu auras fait ta part, sans regret, quel que soit le résultat. Tu as le droit de ne pas être parfait. Rien ne t’interdit de vouloir te surpasser, mais c’est ta décision et ta propre volonté. Tu choisis ton chemin en toute conscience, tu crées ta direction de vie. Après avoir écouté les conseils, les avis, tu fais la part des choses, pour toi-même. Avance.
Le chemin se construit en marchant.
Antonio Machado (voir aussi le quilt d’Evelyne)
Je ne suis pas ce qui m’est arrivé, je suis ce que je choisis de devenir.
Carl G. Jung
On se rend compte que les Quatre Accords sont liés, ils font un tout pour assainir les relations humaines et ils favorisent à la fois le respect de l’autre mais aussi le libre arbitre. Un 5e est ajouté par Miguel Ruiz et son fils plus de 10 ans après : « Sois sceptique mais apprends à écouter ». C’est être à l’écoute de l’autre, sans perdre son esprit critique. Sans surinterpréter, on ne se laisse pas rouler dans la farine. Je dirais même que cela incite à écouter son intuition et les synchronicités, et cela nous mène aux concepts de Carl Jung.

Ajouter des citations de Carl Gustav Jung, ancien disciple de Freud, pour illustrer Les Accords Toltèques, n’est-ce pas « sacrilège » ? Ils poursuivent pourtant le même but : nous rendre plus sage pour mieux vivre, et de manière éclairée. Alors, j’assume. Jung a créé le terreau pour de nouveaux courants de pensée qui acceptent l’invisible, il est le tronc commun des nombreuses branches du développement personnel qui fleurissent à profusion, dont les Accords Toltèques. Jung a inspiré un Arbre de Vie Meilleure, en creusant des brèches dans les digues que la rationalité avait construites, et c’est enthousiasmant !
A chacun de trouver son chemin…
Katell
Un joli résumé :
Lever de Soleil sur Quatre Accords/1
Morning Sunrise a ensoleillé l’atelier de nombreuses quilteuses en automne dernier ! Merci encore à Alice de Blossom Quilt & Craft et à la créatrice Alex Bordallo. Si j’ai terminé très rapidement la version Bébé pour une naissance fin octobre, le grand prend plus de temps à être quilté. Je voulais conserver l’esprit mexicain suggéré par ces couleurs qui claquent avec l’évocation de Cozumel, aujourd’hui île touristique, qui fut le premier mouillage en terre mexicaine des Espagnols. Tout ceci m’a menée bien plus loin que je ne l’imaginais au départ…
Quilter à la main, c’est méditer.
J’ai entamé le quilting de Morning Sunrise en décembre. C’est à chaque fois une question que je me pose : quilting main ou machine ? A la machine, on est dans l’action et l’énergie. A la main, on peut être dans la rêverie…
A la main signifie pour moi presque toujours maintenant au coton perlé, avec une aiguille à coudre longue, robuste et au chas qui peut recevoir le coton perlé n° 8. Dans les assortiments « sharp » ou « milliners » ou « mode » de chez Bohin, je trouve mon bonheur. Le quilting au coton perlé m’avait beaucoup plu pour le baby quilt, j’ai réitéré pour le quilt plus grand.



De fil en aiguille, au cours de mon quilting en doodle (improvisé au fur et à mesure, à partir du centre), l’évidence du chiffre 4 s’imposait, avec la forme carrée récurrente dans la structure de ce quilt. Depuis toute petite, je suis un peu obsédée par les chiffres qui me racontent beaucoup d’histoires ! 4, c’est un système en soi, ce sont 4 murs pour une maison, ce sont les 4 pieds d’une chaise ou d’une table, 4 pattes, 4 saisons, les 4 Éléments (Feu, Air, Eau, Terre). 4, c’est aussi le chiffre qui porte malheur en Chine, en raison de sa prononciation proche du mot « mort », mais 4 est le chiffre sacré chez les Amérindiens, et ça m’inspira quelques recherches, des lectures et comme une évidence… l’idée d’y broder les Quatre Accords Toltèques. Ce sera le thème du second volet de cet article… un peu plus tard, quand j’aurai entièrement terminé le quilting !! En attendant, faisons un bond dans l’Histoire…
Commençons par l’arrivée de Christophe Colomb sur une île qu’il croit être indienne (d’Inde) :

Le choc des civilisations vers 1500 entre les « Indiens » (que Colomb a toujours cru avoir rencontrés) et les Espagnols est immense. La cruauté des Espagnols qui voulaient anéantir l’idolâtrie et profiter des richesses est accablante. Avec les Taïnos, on a enrichi notre vocabulaire : ananas, caïman, canoë, caraïbe, goyave, hamac, iguane, ouragan, papaye, patate, pirogue, tabac, savane, cacique, yucca, et même cannibale… sont autant de mots d’origine taïno (source Wikipédia).

Comment furent considérés ces étranges étrangers, très poilus, venus de la mer et juchés sur de non moins étranges animaux à 4 pattes ? Ils furent bien accueillis ! Les Taïnos, réputés pacifiques, furent de bons hôtes. Mais malheureusement pour eux, ils ne surent combler l’avidité d’or des Espagnols. Le bilan n’est pas reluisant pour les Européens. il y eut de très nombreux viols et donc métissages, dès les premières années. Les populations autochtones ont quasiment disparu : les microbes et virus apportés d’Europe sont responsables d’environ 90% des morts prématurées. 10% le sont par les massacres.
Les Espagnols découvrirent de nombreuses îles caraïbéennes, peuplées de tribus taïnos et autres, avant le Mexique, peuplé d’Aztèques. Le Mexique ne sera abordé que 26 ans après 1492, à Cozumel d’abord, puis le continent. Là, de grandes surprises attendaient les Espagnols. Les peuples sont nombreux, nous allons rester avec les Toltèques et les Aztèques.

On connaît assez peu les Toltèques. Leur civilisation avait déjà disparu depuis plusieurs siècles, remplacée par les Aztèques. Sur cette terre mexicaine pendant des millénaires, les peuples anciens se sont rencontrés, se sont combattus, se sont imités, se sont assimilés… On sait que les Aztèques ne tarissaient pas d’éloges sur leurs ancêtres Toltèques :
Les Toltèques étaient sages. Leurs œuvres étaient toutes bonnes, toutes parfaites, toutes admirables, toutes merveilleuses … Ils ont inventé l’art de la médecine … Et ces Toltèques étaient très sages, car c’étaient des penseurs, car ils ont inventé le décompte des années … Ces Toltèques étaient justes. Ils n’étaient pas trompeurs. Leurs mots [étaient] des mots clairs… Ils étaient grands, ils étaient plus importants [que les gens aujourd’hui] … Ils étaient très pieux … Ils étaient riches.
Bernadino de Sahagún, Codex de Florence*
*Le Codex de Florence, écrit par un Franciscain qui avait appris la langue aztèque, a été miraculeusement sauvé et comporte 12 livres, publiés au complet pour la première fois en… 1979.
On sait donc que la civilisation toltèque fut brillante, liée aux arts et à la médecine chamanique, à l’astronomie et l’architecture, à l’agriculture irriguée et à leurs divinités, surtout avec le culte du Serpent à Plumes ou Quetzalcoatl, présent aussi chez d’autres peuples d’Amérique centrale.

Les Espagnols ont débarqué sur leurs terres en 1519 avec Hernán Cortés. La plupart des écrits des Aztèques eux-mêmes (oui, ils écrivaient) et sur les Aztèques au moment du choc de la rencontre des peuples autochtone et espagnol ont été détruits (à part le Codex de Florence et quelques autres), car les Espagnols voulaient cacher que les civilisations locales des terres mexicaines étaient bien plus avancées que ce qu’ils décrivaient officiellement (quelques tribus de sauvages à « sauver » en les évangélisant).
Les quelque 25 millions d’Aztèques en 1519 n’ont curieusement pas opposé une résistance farouche à l’arrivée des premiers Espagnols. A vrai dire, le souverain aztèque a d’abord cru que le chef espagnol Hernán Cortés était la personnification du dieu Quetzalcóatl – le fameux serpent à plumes… Plus surprenant est le bilan comparatif que le petit peuple pouvait faire entre les deux civilisations : la société aztèque était très rigoureusement organisée et divisée et les petites gens préférèrent s’associer aux Espagnols contre le Pouvoir central aztèque ! La vie aztèque exigeait des sacrifices humains, jusqu’à 200 000 par an… Des esclaves, des prisonniers, des handicapés, mais aussi des enfants arrachés de leur famille…

Les hauts dirigeants aztèques croyaient-ils vraiment que les sacrifices humains étaient nécessaires pour que le Soleil se lève tous les jours ? Et le cannibalisme qui s’ensuivait nécessaire pour maintenir leurs forces ?… Car en effet, le sang humain devait couler quotidiennement du haut des pierres ou des pyramides pour que le Soleil puisse se lever, pour que les astres puissent poursuivre leur route et la glorieuse civilisation aztèque perdurer… Les hommes se sentaient responsables de la machine cosmique et le sang humain était le carburant des dieux. Cette responsabilité que les hommes s’attribuaient envers les dieux est unique dans l’humanité.


On apprend dans nos livres d’Histoire que Jeanne d’Arc a entendu des voix, lui disant d’aller bouter les Anglais hors de France. Au Mexique, un autre phénomène a appuyé l’acceptation de la religion catholique : l’apparition de Notre-Dame de Guadalupe le 12 décembre 1531.

La tentation est forte de penser que la série de miracles autour de cette Vierge a été orchestrée pour vaincre les dernières réticences des Indiens. Alors de nombreux sceptiques ont étudié la relique – un tissu de fibres d’agave mystérieusement imprimé de la vision de Juan Diego, l’Aztèque qui a vu la Vierge. La durée de vie de la fibre d’agave est 20 ans, nous en sommes à plus de 490 ans et le tissu reste comme neuf ou presque. Si vous souhaitez connaître toute son histoire en vous divertissant, je vous conseille le roman de Didier Van Cauwelaert L’Apparition.

Tout comme les peuples anciens s’interpollinisaient, le peuple mexicain contemporain bénéficie d’un syncrétisme culturel, un intime mélange de survivances précolombiennes et des acquis européens, avec un zeste d’africanité. Ce n’est qu’à l’aube du XXe siècle qu’historiens et archéologues étudièrent sérieusement les civilisations précolombiennes disparues (au lieu de piller les découvertes), et les Mexicains métissés (de sang et/ou de culture) de se réapproprier fièrement leurs racines aztèques, mayas, toltèques, olmèques, mixtèques, zapotèques… Cette « mexicanité enrichie » explose notamment sur les œuvres murales de l’immense peintre Diego Rivera (l’époux de Frida Kahlo), mais aussi bien sûr avec Frida elle-même, adepte de vêtements des femmes zapotèques et de bijoux précolombiens…


Et l’île de Cozumel ? Son nom veut dire Terre des Hirondelles, elle était l’endroit où les femmes Mayas se rendaient en pèlerinage au Temple de La Lune pour avoir des enfants… Las ! Hernan Cortés fit démolir les temples et la population, de 40 000 avant l’arrivée des Espagnols, se résuma à 30 personnes en 1570 après une épidémie de variole (virus venant d’Espagne). Ce n’est qu’un exemple représentatif du choc des civilisations.

Comme je vous l’ai annoncé plus haut, j’ai voulu inscrire, dans mon quilt Morning Sunrise version Cozumel, une touche mexicaine supplémentaire avec les sagesses toltèques enseignées par Don Miguel Ruiz. Nous (re)découvrirons ensemble ces Accords Toltèques, ainsi que mon quilt terminé, dans quelques jours ! Mais comme vous le savez, une Étoile Solitaire pleine de losanges est venue s’incruster dans mes prévisions…
J’espère que cette page d’histoire a retenu votre attention, je crains un peu m’être lâchée sur un sujet qui n’intéresse que moi 🙃 mais aujourd’hui, je voulais me faire plaisir.
A très bientôt !
Katell
Violet, lilas, mauve, pourpre, parme, lavande ou améthyste…
Tissons ensemble
Joie et Lumière pour 2022 !
Que retenir de 2021 ? Assurément des constellations de belles étoiles ont facilité les expositions de La Ruche à Lacaze, du collectif Quilts Météo au Carrefour Européen du Patchwork et une sélection des deux au Salon des Tendances Créatives de Toulouse. De bien Belles Étoiles ont aussi brillé au stage d’Arcachon et à la JA FP16 à Ligné, enfin les Abeilles de la Ruche et tant d’amies quilteuses illuminent ma vie… Pour le reste, les dissonances de la vie n’épargnent personne, chacun le sait. Ce sont les circonstances pour apprécier ce que nous avons, et continuer son chemin⭐.

Les Couleurs pour l’Année 2022
2022 commence d’une manière incertaine, dominée encore par le Covid19 qu’on maîtrisera… ou pas. Or, les faiseurs de tendances ont choisi à l’unisson deux nuances de violet comme Couleur de l’Année, : est-ce parce que cette couleur fait naître tant d’émotions contradictoires et incertaines ? Alors mon premier article de l’année, comme les années précédentes, est consacré à cette couleur divulguée en décembre dernier.




Le violet est la couleur énigmatique par excellence, mélange de rouge et de bleu, de chaud et de froid, de danger et d’innocence, d’activité et de passivité, de pouvoir et de soumission, de colère et de calme, d’excitation et de constance. Bref, tout peut arriver avec le violet 💜.
La couleur de l’année n’est pas choisie au hasard pour créer une mode ; elle est la synthèse de nombreux indices trouvés les mois précédents dans les choix de couleurs chez les stars, dans les rues, dans les publicités de divers pays.

J’ai vu dans des sorties en librairie, juste avant l’annonce des Couleurs 2022, la confirmation que c’était « dans l’air du temps » :


S’entourer de violet dévoile probablement une envie de spiritualité et de recherche des énergies invisibles. Dans la médecine ayurvédique, l’indigo, bleu nuancé de violet, représente l’intuition, l’imagination, le 3e œil (6e chakra). Le chakra violet pourpre, le 7e et dernier, se trouve juste au sommet de la tête ; équilibré, il favorise la sagesse spirituelle et une connexion avec l’univers. Telle est l’ampleur spirituelle de cette couleur !
Violet, lilas, mauve, pourpre, parme, lavande ou améthyste…
Lors du lancement de cette couleur sur les réseaux sociaux, j’ai lu autant de beurk que de youpi. Pas de demi-mesure ! Commençons par quelques peintures de Paul Klee, pour entrer dans l’ambiance :
Les touches jaunes ou blanches sont omniprésentes dans ces tableaux pour accompagner les nuances de violet, pourpre, indigo…
Pour tenter de convaincre les réticentes que le violet peut être une couleur gaie et intéressante en patchwork aussi, je vous invite à une petite galerie de quilts de Jill Fisher que j’admire beaucoup. Sa couleur préférée étant le violet dans toutes ses nuances, il ne m’a pas été difficile de trouver de très beaux quilts à vous montrer ! On peut les voir sur son blog https://pieladyquilts.blogspot.com/ mais elle nourrit bien plus régulièrement son compte instagram @pieladyquilts.





Cela peut vous réconcilier avec cette gamme de couleurs ! J’avoue qu’il faut de la maîtrise pour qu’un quilt violet soit réussi – Jill Fisher y arrive formidablement bien. Si vous êtes sur Instagram, suivez Jill pour voir comment elle interprétera le violet cette année… et qui sait, vous lancer ?
Il faut faire ce qu’on ne croit pas pouvoir faire.
Baruch Spinoza

Grâce à la violette de Toulouse et aussi la symbolique spirituelle de cette couleur, Betty (la Reine des Pine cone quilts) m’associe au violet – pour mon plus grand plaisir ! Cette famille de couleurs est volontiers appelée purple en anglais :


La Ruche des Quilteuses aux couleurs de l’Année
Cela devient une tradition, Kristine prépare une bannière pour janvier, souvent avec une des couleurs de l’année :



Bee Kristine nous offre cette année non pas une, mais deux bannières !
Laquelle préférez-vous ? Difficile, n’est-ce pas !! En raison de mon lien indéfectible avec Betty, je choisis la seconde 💜 ! Elle nous accompagnera plusieurs semaines en tête de blog.
Le secret du violet épanoui réside dans son accompagnement. Il révèle sa beauté avec du blanc et sa lumière pure, du turquoise, du rose, certains verts, et il est l’écrin parfait du jaune ! Plein de sagesse, le violet est le faire-valoir de l’illumination. Illuminons donc 2022 de belles couleurs et de perspectives joyeuses malgré tout, tissons 2022 de joies et de lumière 💜⭐💜🌞💜
Nous allons ensemble nous changer les idées avec des articles qui dépaysent… et toujours un fil conducteur textile bien sûr !
N’attendons pas ! Dès mardi, nous emprunterons un chemin mythique avec Lucie… Le premier jalon d’une belle année à passer ensemble !
Katell
Si vous voulez que la vie vous sourie,
apportez-lui d’abord votre bonne humeur.
Baruch Spinoza
Qui va gagner le livre d’Alice Kreyder ?
Bonjour !
Comme promis, nous tirons au sort ce matin un commentaire de l’article précédent, pour vous remercier d’avoir suivi le Quiltons Ensemble organisé avec Alexandra Bordallo la styliste et Alice Kreyder, la vraie organisatrice ! Nous recommencerons peut-être l’année prochaine…
Ne laissons pas le suspense insoutenable s’installer plus longtemps… J’utilise https://www.random.org/ :

Et voilà, c’est ce commentaire n° 17 qui a gagné, félicitations !
POIRIER BRIGITTEModifier
Merci pour vos partages toujours instructifs et enthousiastes! J’ai eu la chance de pouvoir admirer les quilts météo à Sainte Marie aux Mines en septembre et de vous apercevoir dans l’église!
Ce quilt, avec ses couleurs chatoyantes, est plein de peps, j’adore!
Merci de m’adresser votre adresse postale à quilteuseforever@orange.fr . A noter que je ne l’enverrai que la semaine prochaine.
Car demain matin, je prends la route… Direction les Deux-Sèvres puis la Charente avec l’exposition de Béatrice Bueche, puis la JA à Ligné ! Deux rendez-vous où nous allons célébrer la joie de nous retrouver autour de notre passion…
Bravo encore à Brigitte Poirier ! Avec toute mon amitié,
Katell



Coup de cœur pour Alabama
Dans ma vie d’adolescente, l’album Harvest de Neil Young fit partie de ceux qui tournaient en boucle, rappelant pendant l’année scolaire les vacances en Bretagne, les feux de camps dans les dunes et les copains qui jouaient de la guitare…

Si cet album de 1972 est un bijou de folk-rock, la chanson Alabama me bouleversait par ses sons de guitares et des impressions de souffrances venues de je ne sais où. Je sais à présent qu’elle est une critique de l’intolérance et du racisme encore ancrés dans les États du Sud des USA, plus de cent ans après la Guerre Civile (ou Guerre de Sécession 1861-1865). Ce Vieux-Sud est pays de violences et celle de certains hommes blancs est inimaginable : encore en 1972 le Ku-Klux-Klan sévissait sporadiquement, même après les progrès de reconnaissance de l’égalité des droits civiques grâce à Martin Luther King et bien d’autres. De nos jours, le mouvement Black lives matter est signe qu’il reste encore et encore un long chemin à faire, dans l’ensemble des USA.
En Alabama, même la météo est violente, puisque c’est l’État des États-Unis où surviennent le plus grand nombre d’orages, avec son climat subtropical humide, et il est bien souvent au cœur des couloirs de tornades meurtrières, d’ouragans dévastateurs… C’est sa nature, et cela ne pourra malheureusement pas s’atténuer dans le futur.
Que Dieu me pardonne, je détestais l’Alabama. Je le haïssais !
L’Alabama était le pays où toute la misère du monde avait choisi d’élire domicile. C’était le pays où se donnaient rendez-vous toutes les haines, toutes les iniquités, toutes les bassesses humaines. Aucune région du globe ne mettait un tel point d’honneur à annihiler la vie d’un homme, à le rabaisser, à lui faire courber l’échine jusqu’à le contraindre à ramper à terre, éreinté, vaincu.
Et, pour tous ceux dont le malheur était de ne pas avoir la peau claire, l’Alabama était tout cela aussi, en pire. Pour eux, il déployait tout son ignoble talent, il déchaînait toute sa noirceur contenue, toute sa dureté réfrénée. Oh oui ! Pour eux, l’Alabama se surpassait.
« Il n’y a rien de pire au monde, ni de plus éprouvant pour un homme, que d’être pauvre. Excepté le fait d’être un nègre, naturellement » , disait mon père.
Ô combien il avait raison !
Trent Peterson Chestwood, dans Alabama, Alexis Arend
Alabama, Alexis Arend : un peu attirée par la musicalité du titre, un peu par les critiques élogieuses, un peu par l’inexplicable lien que je ressens avec ce coin déshérité, un peu grâce aux liens liés par les arts singuliers inventés dans ce coin des USA (Alabama Chanin, les Gee’s Bend), j’ai téléchargé ce livre… et cela m’a valu une nuit blanche débordant d’émotions.

Inutile de me le demander, non je ne vous raconterai pas l’histoire. Ce roman se lit très facilement, même si vous vous sentez submergé, parfois, d’émotions multiples et violentes.
La misère est un bien insidieux fléau. Elle est un mal sournois.
Les nègres et les chiens fonctionnent pour ainsi dire sur le même mode, ils ont les mêmes instincts, souviens-toi toujours de ça.
Mais on savoure quelques pages sublimes sur l’attachement à la famille, au pays, à l’amitié et, non moins important, sur le bonheur de la lecture.
Je veux que l’Alabama soit le pays que l’on mérite tous, Blancs comme Noirs. Une terre d’abondance ! Il a assez à offrir pour chacun de nous. Regarde autour de toi, regarde comme c’est beau, regarde comme c’est riche !
Tu vois, quand je me plonge dans un roman, c’est un autre monde qui s’ouvre devant moi, je suis ailleurs, je vis d’autres vies, je découvre d’autres endroits, je rencontre d’autres personnes. Je les côtoie dans ma tête, guidé par tous ces mots et toutes ces phrases qui s’alignent et me racontent quelque chose.

L’esprit de Mark Twain est pleinement dans Alabama, à la fois par l’amitié de deux garçons proches mais différents, et, j’ose l’avancer, par la qualité d’écriture ! L’immense talent de Twain est trop peu reconnu en France, je vous propose de le redécouvrir et de lire cet article où je lui rends modestement hommage. Il fut d’ailleurs un protecteur et ami d’Helen Keller, dont l’histoire m’avait tellement touchée enfant… Tiens, elle est née en Alabama et elle aussi est alignée avec ce qui se dégage du roman d’Alexis Arend.
Le meilleur aboutissement de l’éducation est la tolérance.
Helen Keller


Alabama d’Alexis Arend : ce roman se trouve sous format papier ou numérique (FNAC, Amazon…). J’imagine qu’un éditeur va se précipiter sur cette pépite auto-éditée… Profitez-en, avant que son prix ne monte !

Depuis déjà 7 ans, je vous montre des pine cone quilts sur ce blog ; pas de hasard, c’est le bloc de patchwork officiel de l’Alabama, en raison des quilteuses de Gee’s Bend et leur héritage afro-américain, dont fait partie cette technique particulière !
Alabama Forever, envers et contre tout !
Katell























