L’appel de la forêt

Les arbres ont toujours accompagné la vie des hommes de mille manières concrètes (abri, nourriture, soin, chaleur, oxygène…) et ils ont aussi stimulé leur imaginaire et leur spiritualité. Pourtant, nos ancêtres avaient souvent peur de la forêt, cela nous a été transmis par les contes… La forêt, lieu sombre, mystérieux, humide était remplie d’esprits inconnus, de personnes malfaisantes, d’animaux affamés… Et surtout peut-être, il y avait la peur de s’y perdre ! Nous avons bien changé notre vision, nous savons que c’est un organisme vivant très élaboré, dont dépend l’équilibre climatique de notre Terre. Ce qui n’empêche pas de garder notre émerveillement.

Cet arbre (aspen, ou tremble d’Amérique) est devenu mon ami. Il m’a guérie d’une insolation, quelque part en pays Navajo…

La forêt est devenue en quelques années un sujet polémique/politique. Nul n’ignore qu’on coupe toujours les grandes forêts du Monde, ou qu’elles brûlent, et que cela ne fera qu’augmenter drastiquement le dérèglement climatique.

La Forêt de Bouconne

S’engager pour les forêts du monde ou les forêts locales, c’est toujours une démarche positive. Je me dois de vous donner des nouvelles de la pétition engagée il y a presque deux ans pour alerter sur l’exploitation accrue de la forêt de Bouconne. La pétition NON au déboisement dans la forêt de Bouconne a été entendue, partagée, discutée, elle a été signée par près de 55 000 personnes, ce qui démontre l’attachement aux forêts de France. Les dix communes concernées par Bouconne ont pris en compte ces doléances. Parallèlement en juillet 2020, environ les deux-tiers de la forêt ont été classés Espace Naturel Sensible, afin de protéger la richesse de sa biodiversité. Il semble que d’autres mesures seront prises pour mieux protéger la forêt. Restons vigilants et connectés !

Cette forêt près de Toulouse a attiré un public extrêmement nombreux après le premier confinement et l’engouement ne s’essouffle pas. Il faut absolument trouver l’équilibre entre exploitation du bois, protection de la faune et la flore, et accueil du public. Je crois qu’il existe une bonne volonté pour préserver au mieux un équilibre au fil des années à venir. Alors merci à vous toutes, chères lectrices, qui avez dès le début fait démarrer en flèche cette pétition avec vos signatures ! Ce ne fut pas en vain.

A ce sujet, pour celles qui aiment cette forêt en particulier, je ne peux que recommander ce livre, une Bible sur Bouconne, paru en juin 2021 :

J’ai reçu ce livre en cadeau de Noël ! Un ouvrage comme j’aime : de l’histoire et même de la préhistoire (on remonte à Neandertal, mais oui ils vivaient ici aussi !), et un panorama très complet de la forêt : la faune, la flore, la répartition des parcelles, ses curiosités, et bien plus encore… Merci José Fernandez d’avoir recueilli toutes ces informations avec rigueur et beaucoup d’amour pour « notre » forêt ! Pour vous procurer ce livre, contactez l’auteur à partir de son compte Facebook, son numéro de téléphone y est clairement écrit pour les commandes.

L’auteur répond à de nombreuses questions que je me posais – et même celles que je ne me posais pas ! J’ai eu cependant une réponse complète à une vraie énigme. L’année dernière en tout début de printemps, je suis tombée sur un truc bizarre aux 3/4 enfoncé dans la terre, en me promenant avec mon mari. Photos prises, mais je les ai effacées un jour, plus de place dans mon téléphone… Mais après avoir lu le livre il y a quelques semaines, le mystère s’est éclairci et je voulais absolument retrouver mon truc. Retrouvé ! Les alentours viennent d’être « visités » par les bûcherons et mon truc mis en évidence sur un tronc d’arbre mort. Ce truc, je l’ai donc appris dans le livre, est un gros obus en béton et ferraille de 250 kg, une fausse bombe : les Allemands s’entraînaient au largage des bombes au-dessus de la forêt pendant la seconde guerre mondiale… Une ampoule en verre contenant un fumigène se brisait au contact du sol, pour repérer où l’impact avait eu lieu. Il en reste donc plusieurs dans la forêt, hors sentiers battus. Elles se trouvent en général vers le Nord (Mondonville) mais « la mienne » se trouve en plein cœur de la forêt. (voir livre page 87).

Impressionnant ! Cette fausse bombe est particulièrement bien conservée. Qui va la récupérer à présent ?

Beauté fractale de la nature

L’afflux accru des citadins vers la nature est multifactoriel. Instinctivement, ils quittent un temps le monde de la géométrie euclidienne, celle de la règle et du compas, bien nette et omniprésente en paysage urbain et dans nos structures de pensée (et aussi dans le patchwork traditionnel !). Voir autre chose, qui offre des émotions bien enfouies en soi, c’est ce qu’offre la nature, avec son harmonie organique et sa géométrie fractale. Pour être simple, c’est la répétition d’une structure à différentes échelles (un peu comme les matriochkas, les poupées russes gigogne). Les arbres sont, si on y pense, à cette image, les branches se subdivisent en branches de plus en plus fines, puis dans la structure de la feuille on constate la même structure de nervure centrale (comme le tronc), puis les nervures secondaires (comme les branches). Même chose sous terre, pour les racines… Ne sommes-nous pas, nous aussi, faits de fractales, avec nos systèmes respiratoire et circulatoire (et bien plus encore) ? Cette affinité instinctive avec la nature n’est pas fortuite, nous faisons partie de cette grande symphonie fractale.

Cette fractale dans une feuille n’en est qu’une parmi une infinité dans la nature…
Arbre de Vie celtique

ARTPELHOT 2023 : l’appel de la forêt

L’Appel de la forêt, c’est le titre français d’un des meilleurs livres de Jack London (The Call of the Wild), dans lequel un chien raconte sa vie dans la forêt du Grand Nord du Canada. C’est aussi le titre choisi par ARTPELHOT (voir sa présentation ici) pour son thème d’exposition dans le Temple de Lacaze pour fin juin 2023. Un ou des arbres, une forêt, des branches et des feuilles… C’est ce que nous souhaitons voir en quilts ! Style, techniques, dimensions libres, il faut juste que ce soit un quilt (3 épaisseurs).

Lors de mes vagabondages dans les verdures éternelles, j’avais l’impression de lire l’univers et la forêt était pour moi la plus belle des bibliothèques.
Gonzague Saint-Bris, L’enfant de Vinci (2007)

J’étais au milieu de la forêt, il y avait deux chemins devant moi, j’ai pris celui qui était le moins emprunté, et là, ma vie a commencé.
Robert Frost, The road not taken (1916)

Voici une petite sélection de quilts vus sur internet mais pas encore sur mon blog. Cela montre la diversité du sujet, mais je ne doute pas que vous en aurez d’autres, des idées…

Un très classique Quatre saisons, par Plum Tree Quilts
Geese in the Forest – Modèle Twiddletails
Forest, Cathy Geier
See hope in the cherry blossoms, de Barbara Danzi
Dans la froideur hivernale, Winter Trees fait par LeeAnn Decker, avec des blocs échangés au sein du groupe Light of Day Bee.
Le club de La Courtepointe à Réalmont (81) a réalisé une forêt textile, que nous aurons le plaisir de voir ou revoir à cette exposition.

Tandis que le Temple accueillera cette exposition, Caroline Higgs exposera ses œuvres au Château fin juin-fin juillet 2023. Encore un programme enthousiasmant, avec cette artiste qui fait voyager !

Pour toute question concernant les expositions ARTPELHOT,
contactez Cécile Milhau à acl81@yahoo.fr.

Un dernier petit tour vers les aspens, ces peupliers faux-trembles d’Amérique qui peuplent le pays des Navajos (et à vrai dire, toute l’Amérique du Nord, surtout du côté des Rocheuses) ; une semaine après ces photos, dans le Colorado, ils étaient couleur d’or. Entrer dans une forêt d’aspens, c’est pénétrer dans un monde spirituel qui nous relie à Mother Earth, la Mère Terre. Les Natifs (les Amérindiens) le savent bien !

Malheureusement, un cinquième des aspens sont morts prématurément depuis l’an 2000, en raison des sécheresses de plus en plus longues ; ils meurent de déshydratation. Comme c’est triste.

Ce qui ressemble à une forêt n’en est pas techniquement une nécessairement. Les aspens ont la particularité de vivre en colonies d’arbres qui semblent avoir le même âge. Ce n’est pourtant pas une plantation ni un groupe d’arbres divers, mais un ensemble de drageons d’un même système racinaire enfoui, qui a souvent des milliers d’années… Ces arbres sont donc des clones !
Leurs feuilles bruissent au moindre souffle d’air, ce qui fait croire à un ruisseau à proximité. Leur ombre est bienfaisante et l’écorce renferme de l’acide salicylique (principe actif de l’aspirine). Caresser ces arbres suffit-il à guérir ? Je suis témoin qu’il l’ont fait pour moi !

A bientôt, en vert et avec tout !
Katell

À l’infini ∞

Une joie infinie nous habite dès lors que nous nous retrouvons, nous amies quilteuses. Je ne peux établir aucune hiérarchie entre mes rendez-vous avec vous, ils se sont succédés et partout, les sourires, avec ou sans masque, réchauffaient les cœurs.

J’ai déjà évoqué le week-end enchanteur à Lacaze en juin, la magie de l’exposition des quilts météo au Val d’Argent, tout évoquait un état surnaturel tellement nous avions été privées de rencontres…

J’ai eu la chance ensuite de pouvoir aller à Nantes Pour l’Amour du Fil avec Kristine, où nous avions rendez-vous avec Annie et Cécile :

Nous sommes ici au Coin des Blogueuses. On le voit, le Royaume-Uni était à l’honneur, avec les drapeaux en banderole ! Le blog de Cécile montre toutes les expositions, un enchantement !

Quelques jours après, mon premier stage depuis janvier 2020, dans un endroit idyllique : Arcachon !

Le patchwork créatif et improvisé a enthousiasmé les adhérentes de FP33-47 ! Une belle équipe réunie par Nadine Meyssonnier, l’envie de devenir amie avec chacune d’entre vous, Mesdames… Merci pour ces journées que vous avez ensoleillées tout autant que le cher vieux Soleil !

Il y eut ensuite le Salon des Tendances Créatives de Toulouse, à l’invitation complètement inattendue pour cette année — nous n’avons pris la place de personne, nous avons rempli l’espace ! Pour la première fois, outre un nombre relativement élevé de femmes, plusieurs hommes ont manifesté leur envie de commencer le patchwork… mais de façon créative et indépendante. Attendons quelques années, nous verrons peut-être surgir leurs ouvrages !

Enfin, last but not least (le dernier mais pas le moindre), ces derniers jours ont été intenses avec le Festival de Ménigoute (79), qui réunit chaque année 30 000 passionnés de Nature. Pour la première fois, j’y étais, grâce à un bon concours de circonstances… La bonne étoile des quilteuses ⭐ nous a réunies, c’était le rêve de Marmotte Rousse…

Exposition de Béatrice Bueche, avec Michelle Braun et Marmotte Rousse : quand les Alsaciennes viennent dans le Sud-Ouest, ça fait des couleurs sur les murs et du bruit dans les couloirs !

Tout le monde parlait de cette exposition : mais oui, c’est du tissu !! Nous étions entourées de personnes habituées aux circuits des arts habituels (dits majeurs…) et cet art textile les a enthousiasmées au-delà de ce qu’on peut imaginer. Le stand ne désemplissait pas, beaucoup de personnes venaient et revenaient… surtout des hommes ! Le talent de la solaire Béatrice a touché le cœur du public, rêve réalisé et mission accomplie.

Nous avons eu le temps d’avoir de très belles conversations et de grands éclats de rire toutes quatre. Nous avons aussi parlé de ce qui nous anime, et aucun téléphone ni écran n’aurait pu remplacer ces échanges cœur à cœur et les yeux dans les yeux.

Même si l’éclairage était parfait pour le public, mes photos faites au smartphone ne rendent pas du tout justice à la féerie de chaque tableau de Béatrice Bueche.

Et samedi dernier, c’était notre première JA post-Covid en Charente, à une bonne heure de Ménigoute. Revoir Corine, la déléguée FP16, m’a fait un immense plaisir, nous qui nous croisions depuis des années, juste pour quelques instants ! Enfin, nous avons passé une journée ensemble, même si nous étions chacune bien occupées. Le club de Ligné offre une très belle salle aux murs de pierres claires, une splendide luminosité… et la joie se lisait sur chaque visage. Nous avons tellement vécu dans l’instant présent que nous n’avons même pas songé à faire une photo de nous ensemble…

Samedi dernier, j’ai embarqué les adhérentes FP dans un voyage dans l’espace et le temps, à la rencontre des Amérindiens, les premiers peuples de cet immense continent. J’ai notamment partagé mon admiration pour la peintre canadienne Leah Dorion.

Le symbole de l’infini se trouve souvent sur ses tableaux, tout comme d’autres signes symboliques qui signifient beaucoup pour les Peuples Premiers.

Les liens tissés avec toutes ces personnes rencontrées après les épreuves dues au covid sont l’éclatante preuve que nous sommes des êtres sociaux et que la bienveillance fait un bien fou ! Au contact des autres, nous nous épanouissons de nouveau, telle une plante déshydratée après une pluie salvatrice.

L’infini chez les Métis

La peintre Leah Dorion est Métisse, mais pas exactement dans le sens où vous le comprenez. Les Métis sont un peuple du Canada, ayant une part d’origine autochtone et une autre part française ou écossaise. Oui, des hommes français et écossais, marchands de fourrure, se sont assimilés en se mariant avec des femmes locales dans les années 1700 et leurs descendants forment une culture originale. Ils sont reconnus comme un des 3 peuples autochtones du Canada (les Amérindiens, les Inuits, les Métis).

Le drapeau métis est le plus ancien du Canada. Tantôt sur fond bleu (à l’origine pour les descendants français) tantôt rouge (pour les Ecossais), le signe distinctif est le symbole de l’infini, en blanc. C’est tout d’abord la réunion de deux cultures, européenne et amérindienne, devenues solidaires pour toujours et à jamais, à l’infini. C’est aussi le symbole de l’immortalité de ce peuple et cette culture, qui continue de lutter pour ses droits.

Le drapeau Métis existe depuis 1816, celui du Canada sous cette forme seulement depuis 1965 (oui !!)

A présent, le fond bleu représente officiellement tout le peuple Métis, et le fond rouge la part qui se trouve dans l’Alberta.

Vers l’infini et au-delà

Je viens d’apprendre que cette phrase, To Infinity and beyond, doit sa gloire à Buzz l’Éclair dans Toy Story !

La notion d’infini est à la fois mathématique, métaphysique et poétique. La première fois qu’on y est confronté, c’est quand on apprend à compter : 1, 2, 3… Mais cela ne s’arrête jamais !!

On peut regarder aussi regarder le ciel étoilé pour ressentir une idée de l’infini… ou cet escalier conçu en 1958 par Lionel Penrose (le père de Mr. Penrose de la Passacaglia !) :

On peut monter ou descendre à l’infini, sur un escalier « fini ». Nous sommes trompés par notre perception de la perspective…
Crédit photo Mathieu Nauleau

L’infini, c’est long, surtout vers la fin.

L’actualité nous a appris la semaine dernière que Mark Zuckerberg s’appropriait le symbole mathématique de l’infini comme sigle de son nouveau groupe. C’est signe de l’infinie ambition de ce groupe qui nous prépare un avenir fondé sur les relations virtuelles. J’ai tellement expérimenté la différence avec mes récentes rencontres « en vrai » que cela m’effraie ! Je crains aussi un monde où le wokisme serait roi. Etre woke, c’est être éveillé, en particulier pour le respect des différences, ce que je soutiens évidemment, mais cela devient une propension à régresser intellectuellement et socialement, préférant les segmentations, les divisions systémiques plutôt que l’acceptation de la différence et l’harmonie entre tous… ce qui est ma vision idéale du monde, le hozho des Navajos, ou l’utopie de John Lennon :

Tout le monde connaît cette chanson, vous pouvez lire ici les paroles traduites en français.

La part cachée du Monde

Vers l’infini et au-delà avec Meta, le nouveau nom du groupe Facebook, cela m’inquiète et m’amène à vous conseiller un livre édité dans une petite maison d’édition que j’aime beaucoup : La Mer Salée. Ils sont à Nantes et soutiennent l’idée utopique d’un monde audacieux, humaniste et écologique, en éditant des écrivains qui ne suivent pas les idées majoritaires. J’ai découvert cette maison d’édition avec Siècle Bleu, de Jean-Pierre Goux.

L’utopie est la vérité de demain.
Victor Hugo, Les Misérables (1862)

L’homme est fait pour rêver, c’est-à-dire pour combattre et non subir. Et surtout, l’homme est fait pour la poésie. Or, l’utopie est poétique. Et la poésie aura toujours raison contre le réalisme.
Jean-Christophe Grangé, Miserere (2008)

Soyons les moutons noirs du wokisme !

Quand le réchauffement climatique n’est plus une éventualité mais une réalité, on se demande dans quel monde nous vivrons prochainement. On sait aussi que la diversité de notre monde vivant se réduit de manière alarmante. Je viens de lire plusieurs romans et essais sur le sujet, et celui que je préfère vous présenter est La part cachée du Monde, d’Ève Gabrielle.

Devant mon quilt « Ensemble malgré tout » fait pendant le premier confinement, le livre d’Ève Gabrielle trouve sa place. Tant d’émotions dans ce livre…

Ce livre est partagé en deux, tout comme la France l’est par La Déchirure, une frontière réputée infranchissable, dans cette fiction du futur proche. Nous commençons par vivre avec Sienne et Vincent, sœur et frère, dans le monde du Nord où tout est désespérant. Greenlife – une sorte de Google ou Meta ? – s’est mis à tout diriger, à la suite de l’effondrement du système bancaire et du gouvernement. On étouffe, on gémit dans ce système où on gagne sa vie en ramassant les déchets de plastique de notre époque. Et bien sûr, un bracelet connecté nous surveille… Les habitants subissent la dure loi de la gouvernance numérique. Une vraie dystopie (fiction décrivant un monde utopique sombre).

Mais Sienne et Vincent réussissent à passer La Déchirure, la Frontière, pour aller à la recherche de leur grand-mère qui aurait, dans un livre de botanique en possession de Sienne, caché un moyen de sauver le monde. Ils découvrent en Aveyron un monde résilient, pas parfait, mais qui a surmonté les écueils majeurs du dérèglement climatique grâce au génie humain au service de solutions simples et futées. Ils sont woke, éveillés, mais dans le bon sens !! Un bel espoir dans cette partie utopique optimiste, qui fait la part belle aux relations humaines positives, à la créativité et aux talents de chacun.

La renaissance des arbres offre une pure joie au printemps ! Ils accompagnent ici les miens en textile, offerts à ma sœur Véronique.

A nous de choisir le chemin de notre futur, au Nord ou au Sud de La Déchirure… Là où on plante des arbres génétiquement modifiés, ou bien là où on les soigne et où on communique avec eux…

L’idéogramme chinois signifiant Crise est en deux parties : danger + opportunité

Je ne vous ai pas dévoilé beaucoup plus que ce que nous dit l’éditeur ou la 4e de couverture, tout reste à découvrir au cours de votre lecture. En plein dans la période de la COP26, nous comprenons à quel point des décisions fermes sont à prendre, ce n’est pas une option. Il sera sans doute difficile de renoncer à notre routine confortable, mais l’effort sera moindre si nous réussissons à choisir les meilleures voies de changements et de progrès, axées sur des choix vraiment pertinents, pragmatiques et bien expliqués (le livre Réaliste de Bertrand Piccard, éditions Stock est écrit dans ce but). Pour évoluer dans le bon sens, le monde aura besoin de pédagogie, de réalisme, de progrès maîtrisés, certes. Mais un rapprochement avec les lois simples du vivant, l’utilisation raisonnée des trésors de la nature, sont incontournables. Jamais peut-être l’humanité n’a eu un si grand défi à relever, on peut en ressentir un vertige infini, mais on n’a pas le choix, il faut s’y attaquer avec maîtrise et enthousiasme !

Si nous ne tuons pas la Nature, Elle nous sauvera.

Entre Alerte et Espoir, le livre d’Ève Gabrielle a bien trouvé sa place !

C’est avec ce livre plein d’espoir que je vous quitte momentanément, mais vous ne vous débarrasserez pas de moi, je reviendrai bientôt ! J’ai envie simplement de faire une pause dans l’écriture, pour retrouver la voie de la créativité dans mon atelier.

Avec ma sincère amitié,
Katell 💚💚💚

La Forêt Enchantée

Comme un leitmotiv, ce mois d’avril est consacré à des histoires de décennies. Après les 10 ans de Neelam et de la Ruche des Quilteuses, je vais vous parler des anniversaires de mes sœurs.

C’est devenu une tradition dans ma famille : à chaque nouvelle décennie, j’offre un quilt à chacune de mes trois sœurs ! Je sais qu’elle apprécient, c’est dès lors une joie de créer un dessus de lit ou un tableau textile pour elles.

Pour les 40 ans de Véronique, j’avais fait ce quilt :

Pour les 40 ans d’Isabelle, j’avais fait ce quilt :

Les Moulins de la vie, 2012, Katell

Pour les 40 ans de Cécile, j’avais fait ce quilt :

Rêves d’Ailleurs, 2014, Katell

Vous le constatez, nous aimons le bleu, tous les bleus dans la famille !

Et les 50 ans de Véro ? Ah la la, c’est toute une histoire ! Croyant me mettre à l’aise, Véro me dit qu’elle aimerait bien un quilt mural très zen, de style japonais. Je me suis trituré les méninges en vain, l’inspiration n’arrivait pas ! C’est vrai qu’un quilt japonisant aurait été splendide dans son coquet appartement parisien… Les mois passent… En février dernier, Véro devient Bretonne, renouant avec nos racines maternelles. Et là, délivrance ! En voyant les photos de sa maison morbihannaise, j’ai eu envie de lui faire ce modèle qui me titillait depuis des années :

Simply Moderne n° 6 : en couverture, The Painted Forest de Blue Nickel Studio. J’avais déjà fait des arbres similaires pour l’Australie, en version improvisée (sans suivre les mesures du modèle).

J’ai fait avec ma sensibilité du moment présent, avec toutes sortes de verts imprimés, toutes sortes de bleus unis, des branches orange (plus exactement Cedar, de Kona Cotton), un tronc brun… Il est judicieux de lire les explications. Je peux cependant vous montrer comment j’ai créé mes arbres, alors que dans la nature les arbres verdissent eux aussi en parfaire harmonie avec mon travail en atelier !

Voici ma collection de tissus pour La Forêt Enchantée : quelques bruns pour les troncs, un orange pour les branches, des bleus de toutes sortes unis ou faux-unis, et beaucoup d’imprimés verts !

Je travaille en improvisation, sans mesure, avec toute l’expérience acquise au fil des ans avec diverses techniques apprises notamment dans les livres de Bernadette Mayr. Pour un arbre, je choisis entre 7 et 10 rectangles imprimés verts de toutes sortes, répartis harmonieusement (ou pas !) en deux colonnes. Il y a ici des tissus de patchwork, des batiks, des Neelam, un Liberty… Ensuite, je coupe en diagonale chaque rectangle, en observant la pente ascendante à partir du centre. Puis j’arrondis les formes de la frondaison en coupant les angles saillants, qui seront comblés par de petits triangles bleus. En général, chaque arbre a du bleu clair en bas et du plus foncé en haut. Pour chaque arbre, il y aura entre 2 et 5 ou 6 différentes nuances de tissus de fond, tous unis ou presque ( il y a quelques tissus « grunge », des restes de chemises en tissu Oxford, etc.).

Les branches sont faites d’une bande coupée à 2,5 cm de haut (ici Kona Cedar, acheté Au fil d’Emma), je couds en série les moitiés basses des frondaisons, puis je sépare chaque rectangle vert en coupant la bande orange, en suivant l’inclinaison, et enfin je couds les moitiés supérieures. Après quelques hésitations et quelques erreurs, tout se passe vite et bien.

Puis il faudra rendre chaque unité de la même largeur à gauche en ajoutant du tissu bleu de fond, les assembler. Faire de même à droite. Les largeurs à gauche et à droite sont indépendantes, elles sont fonction du plus long rectangle.

Avant d’ajouter le tronc, je mets un rectangle de tissu de fond en bas et parfois en haut.

Avant de l’expédier dans le Morbihan, je voulais en faire quelques jolies photos !

Lors d’une journée ensoleillée, le 23 mars, mon mari et moi avons découvert un petit paradis non loin de chez nous, la Lomagne (sud-ouest du Tarn-et-Garonne). Des collines comme dans le Gers tout proche, des villages qui fleurent bon le Sud-Ouest, une petite ville active, Beaumont-de-Lomagne, où est né le mathématicien Pierre de Fermat… A noter que les devantures de magasins, souvent en bois, sont très précieusement préservées, ainsi que les écritures peintes… L’accueil des commerçants et des passants était très sympathique et le quilt attirait les badauds.
Voici de plus près La Forêt Enchantée, 100 x 120 cm environ, quilt fait en mars 2021 pour les 50 ans de Véronique.
Nous avons découvert ce lieu enchanteur avec des giroflées sauvages (EDIT: Renée Ferré précise que ce sont plutôt des cardamines ! Je les trouvais peu odorantes, mes giroflées…) à la sortie de Larrazet, toujours en Lomagne. On devine ici le quilting machine, en échos très irréguliers, tandis que les arbres ne sont quiltés que sur les branches et le tronc.

Il était grand temps tout de même de lui envoyer son cadeau ! Je n’ai finalement « que » 21 mois de retard…

Il est bien arrivé en Bretagne, déjà accroché au mur.

Véronique a créé une entreprise en solo et propose des produits de soin biologiques de superbe qualité, des produits ayurvédiques très actifs… Prenez le temps de lui rendre visite !

J’ai créé Passionaturel, une entreprise proposant divers produits éthiques, biologiques, ayurvédiques que j’ai tous sélectionnés avec grand soin et je souhaite participer à la célébration des 10 ans du blog de ma sœur et de son amie de Neelam. Chaque personne qui laissera un commentaire ci-dessous participera automatiquement à un tirage au sort pour gagner le produit sélectionné par Katell, à voir ici !
Votre participation sera valide jusqu’à mercredi 14 à 20 h.
Et pour tout le monde,
profitez de l’offre actuelle de 10 % sur votre commande avec le code promo PASSION !
Avec passion et naturel,
Véronique

Et moi, je vais bientôt réfléchir au prochain quilt pour Isabelle, pour ne pas avoir de nouveau du retard… Finalement, 10 ans ça passe bien vite.

A jeudi pour continuer de fêter les 10 ans de Neelam et la Ruche !

Les messages écrits pour nos anniversaires nous touchent beaucoup ! Vous pouvez jouer sur le site Neelam jusqu’à ce soir dimanche minuit pour tenter de gagner un des trois lots offerts pour nos 10 ans !

Avec joie,
Katell

En plein printemps, malgré le confinement, gardons le moral ! La citation de la poétesse canadienne est sur un autre quilt printanier, Jeunes Pousses, qui a de nombreux tissus en commun avec La Forêt Enchantée.

Octobre Noir

L’année 2020 est pourrie, on l’a bien compris. Et pourtant, en septembre, qui aurait parié sur un Octobre aussi Noir ?

Je m’excuse auprès de toutes les autres années
que je disais pourries,
je n’avais pas encore vécu 2020.

Le mois noir commença avec la tempête Alex : deux belles vallées des Alpes-Maritimes ravagées, faisant de nombreuses victimes, certaines ont perdu la vie, d’autres ont perdu tout le reste. C’est pour ces personnes en détresse que nous pourrons offrir un quilt. Ce n’est pas essentiel, mais c’est un petit cadeau de solidarité qui réchauffera les cœurs et les corps au moment de la distribution, en 2021 sans doute. Je relaierai l’adresse d’envoi postal dès que je la connaîtrai. 

@solidarite06 est une association caritative sise à Nice, qui travaille avec le Secours Populaire pour faire cheminer les dons pour les sinistrés. C’est peut-être par eux que se fera l’offre des quilts. Attendons cependant les recommandations de France Patchwork pour une action coordonnée.

Solidarité des quilteuses du monde : les incendies gigantesques en Australie qui nous émurent en janvier 2020, ont engendré 15 000 blocs d’arbres, soit 750 quilts à faire. L’Australie ne passe pas à côté du Coronavirus et malgré tout, leurs quilteuses vivent une année unique, entre excitation et lassitude, esprit de solidarité et découragement, tant le travail est immense. Mais elles avancent avec détermination… Voici un tout petit florilège des quilts terminés :

Les actions solidaires des Quilteuses sont autant de sourires, à condition que l’organisation soit solide. Les quilteuses australiennes font face à ce gigantesque travail de choix des blocs à mettre 20 par 20, d’assemblage, mise en sandwich, quilting, bande de finition… Nous savons ce que cela représente… à faire 750 fois !! Alors encore un immense bravo aux Australiennes !

Octobre Noir… Que dire de la décapitation d’un prof ? Pour des dessins ?? Ce vendredi 16 octobre, jour des vacances, aurait dû être un jour joyeux. Un ami de ma fille, prof dans ce collège, avait partagé avec son copain et collègue Samuel son dernier déjeuner, ils avaient fait une partie de ping-pong ensemble avant 14h. Quel traumatisme pour tous les proches, tous les profs, toute la population.

Et comme si cela ne suffisait pas, les contagions du coronavirus se multiplient et nous voici de nouveau confinés ce soir-même. 

On peut se croire en enfer, mais la commune Les Rousses dans le Jura, se demande si on n’est pas déjà au Paradis. Cette photo date de mars 2020 et continue de faire le tour des réseaux sociaux

Ce mois d’octobre déjà bien noir se termine avec le début d’un nouveau confinement. Un choc, une chape de tristesse, même si on nous y préparait depuis 2 jours.

Beaucoup de personnes, pour diverses raisons, éprouvent de grandes difficultés directement à cause de la pandémie – santé défaillante, séparation, manque de revenus, perte d’emploi… De la tristesse, de la révolte qui couve… Quand on voit les tensions dans certains pays récemment reconfinés, on sait que tout peut arriver. Certains se révoltent néanmoins avec humour : un père de famille de Newport (Pays de Galles) s’est présenté en supermarché en caleçon et masque, car lors de ce confinement, les magasins n’ont plus le droit de vendre ce qui est non essentiel, comme les vêtements…

Les vêtements sont devenus non-essentiels, d’après le gouvernement du Pays de Galles. Alors… Photo Wales News Service

Nous allons donc entrer en résistance. Observer le confinement puisque c’est la solution pour contrer le virus galopant, mais nous allons aussi nous distraire et nous motiver mutuellement. Pour ma part, avec la Ruche des Quilteuses, je continuerai de mêler arts textiles et lectures, pour une évasion immobile, avec un ou deux articles par semaine.

Ne broyons pas du noir quand nous avons tant d’autres couleurs !

Ensemble malgré tout, c’était l’élan créatif impulsé par France Patchwork au début du premier confinement. 

Samedi : Halloween, Samain et Pleine Lune

Commençons par une bonne nouvelle : après-demain, samedi, il fera beau temps et, la nuit venue, nous pourrons admirer la Pleine Lune, un spectacle qui me ravit toujours. On a encore le droit de regarder le ciel et rêver.

Samedi, ce sera le dernier jour d’un mois noir et le dernier jour de l’année dans le calendrier celtique. On connaît cette journée sous les couleurs d’Halloween en orange & noir, une formidable inspiration pour les quilteuses :

Halloween miniquilt, Pinkadot Quilts
Squelette en lisières, Riel Nason
Les citrouilles de Bonnie Hunter, modèle dans son livre String Frenzy.
Etoile à 5 branches de Victoria Findlay Wolfe, aux couleurs de Halloween, même si ce n’est pas le sujet du quilt !

Halloween (contraction de mots anglais) est une fête grand public, devenue très commerciale. Nous n’en avons que l’écume, les bonbons et les décorations. Et pourtant, cette célébration vient d’Europe, on la dit millénaire et on l’appelle aussi Samain (mot gaélique/celtique) : elle n’est pas une création américaine, ce sont les Irlandais qui ont émigré avec leurs traditions ancestrales et, dans leur nouveau pays, les croyances et habitudes se sont modifiées. C’est un peu la même histoire que les quilts qui ont traversé l’Océan avec les migrants : la plupart des blocs de patchwork ont été créés dans le Nouveau Monde, mais le patchwork, l’appliqué et le quilting existaient déjà.

Samaïn est une fête de fermeture de l’année écoulée, et d’ouverture de l’année à venir, c’est une charnière en dehors du temps. Comme toutes les sociétés archaïques, la société celtique était une structure très organisée où chacun connaissait sa place. Mais les Celtes savaient que seule une rupture abolissant ordre et structure et permettant au chaos de régner pouvait rendre cet ordre psychologiquement confortable. C’était le rôle de Samaïn. Les trois jours de ce festival échappaient au temps et chacun y faisait ce qui lui plaisait : les hommes s’habillaient en femme et vice versa, les barrières des fermiers étaient démontées et jetées dans les fossés, les chevaux changés de prés, et les enfants visitaient les voisins en exigeant des cadeaux et des gâteries, une tradition qui survit de façon atténuée dans la fête de Halloween (contraction de « All hallows eve » : la veille de la Toussaint, le 31/10).
Les Celtes comptaient le temps en partant de la nuit et en allant vers le jour, exprimant ainsi leur espoir dans l’évolution d’une conscience endormie vers une conscience éveillée. C’est pourquoi l’année celte commence avec une fête au cœur de l’obscurité : c’est la fête de Samaïn, dont le nom signifie littéralement « la chute du soleil ».
Samaïn ouvre donc le premier quartier, avec une fête qui dure trois jours : les 31 octobre, 1er et 2 novembre.
Samaïn est le Nouvel An celte.
Isabelle Padovani – Facebook
Il est bien difficile de rétablir ce qui se passait naguère en pays celtes, par manque d’écrits ou de traces archéologiques évidentes. Qui est sûr de l’interprétation des menhirs de Carnac ou de Stonehenge ? Ce que nous pouvons en lire est fondé sur des suppositions, des déductions, des convictions, plus que sur des certitudes.
 
La Wicca, ou l’éloge du paganisme et des sorcières
Ce qui est évident, c’est que nous avons raboté la plupart des rites anciens et que l’appel pour plus de sens dans nos vies, plus de merveilleux, titille beaucoup d’Occidentaux en quête de racines, d’authenticité… et de rêves.
Ainsi est née la Wicca, une nouvelle croyance occidentale.
Qu’est-ce que la Wicca ? C’est une croyance basée sur des racines païennes, qui tourne autour de la célébration des cycles naturels et des saisons.
Encore peu connue en France sous ce terme, la Wicca (qui vient de Witch Craft, l’Art de la Magie) rassemble à présent plusieurs millions d’adeptes dans le monde. Elle fut créée par un Britannique dans les années 1950. Pour ses détracteurs, la Wicca est un joyeux fatras de fadaises, anciennes superstitions et ramassis de bêtises ésotériques. 
Ce dessin celtique est le symbole de la série télévisée américaine Charmed, dans la droite lignée de la Wicca.
Et pour ses adeptes ?
On appelle aussi la wicca : le néo-paganisme moderne.
C’est la confluence de multiples pratiques pour célébrer la Force de Vie, c’est un chemin vers le savoir, la sagesse, l’acceptation des forces qui ne se voient pas. Les Wiccans – les adeptes de la Wicca – réapprennent les savoirs oubliés des ancêtres et découvrent un art de vivre lié aux énergies de la Terre et du Ciel. A leur guise, les Wiccans utilisent divers rituels et peuvent s’appuyer sur la cartomancie, l’astrologie, les cycles lunaires, les cristaux… pour capter et interpréter les énergies, pour mieux vivre et pourquoi pas, pour guérir. L’apprentissage et la pratique sont « à la carte », en solo ou en groupe.
L’étoile à 5 branches (ou pentacle) est devenu un signe wiccan
Samain et Pleine Lune, 13 Pleines Lunes dans l’année…
 
La nuit du 31/10/2020 sera chargée pour les Wiccans et les Sorcières avec une double actualité : la célébration de Samain tombe cette année à la Pleine Lune, phénomène rare puisque cette correspondance Samain/Pleine Lune n’était pas arrivée depuis 1944.
 
Une année comme 2020 avec 13 Pleines Lunes (ce qui arrive tous les 2 ou 3 ans), c’est un signe d’année troublée selon les anciens. Pour 2020, on peut aisément faire la liste des malheurs du monde et confirmer cette assertion. Les années à 12 pleines Lunes sont-elles pour autant calmes ?… C’est là qu’on se rend compte que les croyances peuvent nous convaincre de tout, notre souvenir peut associer aux années de 13 Pleines Lunes les drames de l’année… mais les autres années n’en sont pas exemptes.
C’est la responsabilité de chacun de vivre sa vie et croire en pleine conscience, avec discernement. 
 
Même en période noire, il y a la lumière quelque part… Orange & noir…
Naguère, les feux de joie ponctuaient toutes les fêtes. Photo Toa Heftiba
Feu de camp, quilt de Bernadette Mayr.

Si vous avez oublié l’actualité pendant 5 minutes, c’est déjà ça 😁
 
A bientôt pour vous montrer encore plein de belles choses et partager de bons moments ensemble,
Katell

Solidarités

Solidarité Australie

J’admire les Australiennes qui continuent de remercier les quilteuses du monde entier avec autant d’enthousiasme qu’au premier jour, heureuses de cette méga-forêt textile ! Vont-elles penser la faire homologuer par le Guinness Book des Records ?

Chaque millier de blocs donnera 50 quilts. Imaginez l’étiquetage des dons, puis l’assemblage, le montage, le quilting, la bordure de finition… à moins de 10 personnes ! Là aussi, je pense que la solidarité australienne va jouer pour étoffer l’équipe organisatrice.

12 mars, encore du dépiautage de colis !
L’atelier au sol, cœur névralgique pour le choix des 20 blocs qui feront un quilt.
Ce gardien veille à ce qu’aucun enfant ou mari ne vienne toucher aux piles.

Nous saurons bientôt le total de blocs reçus, aujourd’hui le compteur a dépassé les 11 000, soit plus de 550 quilts à faire puis offrir ! (photos Facebook du groupe Bushfire blocks for Australia)

Solidarité boutiques européennes

Différents messages en ligne soulignent qu’avec les annulations ou reports de tous les événements de ce début de printemps, cela fait un trou béant dans la comptabilité des amis tenant les boutiques que nous aimons. Achetons en priorité chez eux ! La plupart des boutiques ont un site de ventes, étoffé ces jours-ci. Un petit coup de fil peut aussi aider à trouver ce qui vous manque…

Un changement de société : vers du mieux ou du pire ?

En lançant le quilt météo 2020 en décembre dernier, je soulignais que cette année serait une année charnière. Je pensais intimement que cela deviendrait la date de la vraie entrée dans le 21e siècle, comme l’a été 1920 pour le siècle précédent. Pour le pire ou le meilleur ? On ne le sait pas encore, le coronavirus met un arrêt à tous les élans et projets. Tout est remis à plat et on peut rêver d’une prise de conscience inédite vers la construction d’une nouvelle ère plus propre, plus solidaire, moderne mais respectueuse des vrais besoins des personnes. Un nouveau monde… Une Terre moins terre à terre…(Téléphone)

Il paraît que la chute du trafic routier en Chine a sauvé plus de vies que le Coronavirus n’en a ôté, du seul fait de la baisse de la pollution. On admire aussi la formidable résilience de la nature, en observant à quelle rapidité l’arrêt des industries chinoises a nettoyé leur ciel. Mais de grâce, que cela ne donne pas un blanc seing aux gros pollueurs qui, après la crise sanitaire, pourraient relativiser ainsi leurs méfaits… 

Solidarité des quilteuses

Outre tous les soucis du quotidien, nos réunions, petites et grandes, sont annulées. Même les petits clubs restent porte close jusqu’à nouvel ordre. Alors on s’écrit des mots doux par email ou SMS, on s’envoie des photos de nos ouvrages en cours… 

Cette superbe bannière annonce Toutes Unies, un groupe ouvert de Facebook (vous pouvez aller voir sans être inscrit) qui a vu le jour ce matin même. Nous allons faire un quilt -des quilts ?- pour manifester notre sororité, cette solidarité que nous sentons intimement entre nous, femmes de bonne volonté qui aimons les arts textiles. Les modalités sont à venir (probablement un bloc à faire par personne). Ce groupe n’a pas d’autre but que la beauté du geste, la manifestation de notre force, toutes unies, même en cas de vilain virus qui nous pourrit la vie…

 

Forêts du monde, forêt de Bouconne

La santé des forêts nous importe… J’ai suivi sur ARTE autant de documentaires que possible ces dernières semaines sur les forêts : des images magnifiques, des explications inédites sur la vie grouillante de leurs sols et sous-sols et bien sûr dans l’air, les communications que nous n’imaginons même pas entre végétaux… La Nature a une intelligence que nous ne soupçonnions pas, surtout si elle reste à son état naturel !

Le Murmure de la Forêt, un des documentaires passés sur ARTE, met en lumière la symbiose de la forêt, c’est un émerveillement. De nombreuses autres vidéos sont disponibles sur des thèmes fort différents ayant la forêt comme point commun.

Pour mieux connaître les arbres dans toute leur variété, je vous recommande chaleureusement ce livre dont je vous avais parlé à sa sortie en anglais, maintenant disponible en français, Ce que nous disent les Arbres du Monde de Jonathan Drori, Éditions Hoëbeke :

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Ce livre très intéressant et poétique est posé sur un quilt des Tentmakers du Caire représentant un Arbre de Vie aux oiseaux de paradis, une merveille acquise à Labastide-Rouairoux dont je ne me lasse pas !

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Dans le monde

Même si les feux de forêt font partie de cycles de la nature, les nouvelles canicules et sécheresses font d’incommensurables dégâts avec de méga-feux, comme en Amazonie, en Sibérie et en bien d’autres endroits l’été dernier, en Australie les mois derniers…

On ne cesse de nous répéter que les arbres sont un des poumons de notre planète (l’autre étant l’océan), la sensibilisation se développe, la forêt devient un sujet d’actualités, avec une valse des nouvelles concernant les déforestations et les reboisements un peu partout dans le monde. Le thème est vaste et complexe, nous allons juste évoquer quelques problématiques.

Ces eucalyptus poussent pour la pâte à papier, l’huile essentielle, la construction. C’est mieux qu’un désert, mais bien éloigné de la forêt telle qu’on se l’imagine !

Planter des arbres là où il n’y en avait plus depuis des siècles, cela peut être formidable, mais attention… Les arbres nécessitent beaucoup d’eau, il ne faut pas assécher encore plus un territoire déjà sec ; de nombreuses initiatives sont menées de par le monde, chaque projet doit être mené avec discernement. Le « greenwashing », la bonne conscience écologique de certaines entreprises, est parfois dénoncée (voir cet article de Ouest-France).

Il faut aussi distinguer, à mon avis, les nouveaux boisements sur des terrains en friche, des déforestations de vraies forêts pour planter des arbres de sylviculture (exploitation du bois).

Des pelleteuses abattent les arbres d’une forêt primaire de Papouasie sur la concession d’huile de palme PT Megakarya Jaya Raya du groupe Pacific Inter-link (décembre 2017).

Près de 20 millions d’hectares de palmiers à huile ont été plantés sur les terres des forêts tropicales. La plupart des animaux sont sacrifiés, ne pouvant survivre dans les plantations. L’appauvrissement des sols est une autre conséquence, ainsi qu’une bien moindre captation du carbone.

270px-Sauvon-la-foret-logoLe scandale le plus criant réside dans l’abattage des forêts primaires ou séculaires, pour y mettre des arbres à rendement comme les palmiers à huile – quand ce ne sont pas des cultures de soja pour, par exemple, faire rouler les voitures… Les alertes sont continuelles, la dernière en date étant au Cameroun. Quand cesserons-nous de dénaturer l’environnement ?

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En Europe

Actuellement, nous clamons la volonté, en Europe, d’accroître notre capital forestier et nous montrons fièrement l’exemple : c’est la seule région du Monde où les pourcentages de couverture forestière ont augmenté dans plusieurs pays depuis 2010. Nous plantons beaucoup d’arbres en Europe.

Pourcentage d’occupation du territoire par des forêts dans les pays européens, 2010. Mais il ne reste que 15% de forêt naturelle non gérée.

Les forêts européennes sont apparues il y a 12 000 ans, après l’ère glaciaire, à la faveur d’un réchauffement climatique naturel progressif. Mais l’homme est un loup pour la forêt… Du Moyen-Âge jusqu’au 19e siècle, les forêts de notre continent diminuaient comme peau de chagrin, les Européens exploitant le moindre bout de bois pour bâtir un abri, une charpente, faire les échafaudages, se chauffer et cuisiner… ce qui se comprend. Peut-on dire que, paradoxalement, l’industrialisation a sauvé des arbres ? Oui sans doute, avec l’utilisation d’autres matériaux et énergies ! Mais il faut aussi considérer l’externalisation des exploitations forestières : en coupant les forêts des autres continents pour notre service, cela fait un bilan bien moins flatteur…

Les plantations d’arbres à pousse rapide donnent de la matière première disponible rapidement pour la cellulose, les bois de palette, les charpentes et autres utilisations nécessaires de large consommation. Ces plantations sont comptabilisées dans les forêts, alors que l’écosystème n’a rien de commun. Matière première renouvelable, le bois planté est nécessaire et souhaitable, à exploiter dans des lieux et conditions mûrement réfléchis, et ce n’est pas simple. Ces arbres jeunes, parfois exotiques, n’enrichissent pas les sols, ne donnent pas de nourriture ni d’abri pour la faune… et ils peuvent favoriser des feux gigantesques, leurs essences étant souvent hautement inflammables.

Le Portugal a gelé les autorisations pour de nouvelles plantations d’eucalyptus après le feu d’origine naturelle au Portugal en 2017 qui causa 64 morts.

Autre pays, l’Irlande, le pays aux 50 nuances de verts. Paradoxe, c’est un de ceux à avoir gardé le moins de forêts. Une vaste campagne de reboisement est menée, avec difficulté. Pour survivre, les agriculteurs veulent bien céder leurs terres, à condition que cela leur rapporte, ce qui se conçoit. On plante donc 30% de feuillus pour 70% d’épicéas non natifs de l’île, en plantations exploitables. Ces dernières sont-elles tout de même une solution pour contenir le réchauffement climatique, comme proclamé ? Malheureusement pas. Outre le fait que ces « forêts » sont mortellement silencieuses (plus d’oiseaux ni d’insectes), les épicéas font de très sombres tâches vues du ciel : la chaleur est pleinement absorbée. Les feuillus ayant une couleur naturelle bien plus claire, leur pouvoir réfléchissant est sensiblement meilleur. Encore un critère à prendre en compte.

1% de forêts en Irlande au début du 20e siècle contre 80% quelques siècles avant, c’était un triste record… Survivante, la forêt de Killarney avec de nombreux chênes et ifs anciens, ainsi que, par endroits, une couverture de mousse, sphaignes et lichens. Chaque centimètre carré est vivant, regorge de toute une faune ainsi que quelques fées et farfadets… Quel enchantement !

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Du côté de chez moi…

Là où pousse une forêt séculaire, j’admets volontiers qu’il est bénéfique de l’entretenir, favoriser la poussée des arbres et maintenir l’écosystème, la symbiose entre les organismes vivants, végétaux et animaux. Mais quand la forêt tout près de chez soi change radicalement d’aspect en quelques années, on ne peut qu’être très attentif. C’est ce qui se passe à ma porte. La forêt de Bouconne, poumon vert de Toulouse à 20 km de cette ville, est gérée par l’ONF, débarrassant les arbres tombés, coupant les arbres malades, mal placés, renouvelant, secteur par secteur, la forêt, en vendant le produit des coupes saines principalement pour le bois de chauffage local.  Depuis peu cependant, dans bien des endroits ce n’est quasiment plus une forêt mais un parc, quelques arbres dans une clairière… et un sous-bois disparu.

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La forêt de Bouconne nous gâte avec des kilomètres de chemins, la forêt peut ainsi rester semi-sauvage (photo de 2014). Il n’est pas rare d’y voir des chevreuils ou des sangliers. Ici on voit encore un sous-bois existant, des ronces mais aussi des dizaines de plantes locales : des fragons petit houx (plante médicinale reconnue), des  fougères, des bruyères, des asphodèles et autres fleurs qui fleurissent au printemps, des arbrisseaux à tous stades, etc.

Les coupes raisonnées sont souhaitables pour l’entretien des forêts, mais jusqu’à quel point faut-il l’éclaircir ? Je  croyais cette forêt éternellement touffue… Avec le nettoyage des sous-bois aussi, les chasseurs détectent le gibier de plus loin, c’est certain… mais le sol va se modifier, les cueilleurs de champignons vont voir leur récolte drastiquement baisser. Devinez qui a ma préférence ?

Des panneaux explicatifs viennent d’être plantés près des coupes faites près des parkings de visiteurs.

La raison officielle est l’exploitation raisonnée de la matière première renouvelable, le bois. Certes. J’ai la mauvaise impression que l’exploitation du bois prime désormais sur la santé de la forêt et de ses habitants, des plus grands chevreuils aux milliards d’insectes, oiseaux et diverses bestioles qui font la richesse, la diversité, l’équilibre d’une forêt.

Plus grave encore, dans des endroits où seuls vont les promeneurs au long cours, des coupes totales de tous les chênes, pins maritimes, frênes, néfliers, houx, genévriers, charmes, tilleuls, châtaigniers, font d’immenses clairières… pour planter quoi ? Des eucalyptus ???…

Au cœur de la forêt de Bouconne, pourquoi couper à nu cette parcelle de chênes sains et en pleine croissance ? Et ce n’est pas la seule parcelle… Photo du 9/02/20.

La majorité des gardes forestiers ont choisi ce métier pour entretenir une forêt digne de ce nom, savez-vous que nombre d’entre eux tentent de résister à l’industrialisation des forêts ? On parle peu des suicides dans cette profession, mais une cinquantaine depuis le début de l’année 2000 sont à déplorer, directement en lien avec leurs nouvelles consignes de travail. De nombreux articles sont disponibles en recherchant malaise chez les gardes forestiers.

J’ai été longue, mais cela me tient à cœur… Une pétition a vu le jour dimanche dernier pour alerter sur ces coupes massives des arbres de Bouconne qui constituent, vivants, une richesse pour tout le monde. Je ne suis pas la seule à m’inquiéter du présent et de l’avenir de cette forêt. Pour mes amis de la région toulousaine, pour les autres aussi bien sûr, si ce thème est important pour vous, voici le lien pour signer la pétition :

Non à la déforestation dans la forêt de Bouconne (31).  

Je me sens concernée par les forêts du bout du monde, mais aussi par celles de mon pays – a fortiori celle qui commence à 500 mètres de chez moi… Alors un grand merci si vous signez (n’oubliez pas de valider votre adresse email pour que cela soit pris en compte). 

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Revenons à nos chers arbres textiles avec quelques beaux arbres destinés à l’Australie à voir au club de Cuers (83), chez la Marmotte Rousse, chez Annie des Tulipes et des Cœurs (pardonnez-moi si j’ai manqué d’autres publications françaises) :

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Les Australiennes vont recevoir la plus grande forêt textile du monde, cousue avec 💚 dans le monde entier ! Ces arbres seront assemblés en quilts et offerts à ceux dont la maison a brûlé récemment.
La solidarité des quilteuses est sans frontière.

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Tracy Chevalier, son nouveau livre et autres nouvelles

Lisez-vous beaucoup l’été ?

 

La connivence continue entre Texte et textile… Les quilteuses sont souvent de bonnes lectrices ; depuis le début de ce blog, j’ai le plaisir d’écrire souvent à propos de Tracy Chevalier, romancière-artiste, qui mêle presque toujours ses histoires à des activités artistiques : peinture, tapisserie, cirque, poésie, patchwork, prose… 

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Je crois bien que dernier roman de Tracy Chevalier n’a pas trouvé son public en France. Le Nouveau, transposition du drame d’Othello dans une école de Washington en 1974, traite de sujets toujours brûlants comme la jalousie, le traitement de la différence, le racisme, en l’occurrence un élève noir dans une classe blanche. Malgré une très belle écriture, les détails vintage, je n’ai pas apprécié ce roman à sa valeur sans doute, car je n’ai jamais lu Othello et ne peux donc pas évaluer la transposition, probablement virtuose. Sans ce point-clé, une certaine distance reste entre le lecteur et l’histoire…

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Allons de l’avant : le nouveau roman est prêt, il sortira en anglais en septembre, puis en français en 2020. Violet, une jeune femme pleurant la perte de son fiancé et son frère lors de la Grande Guerre, va assumer son indépendance en s’installant dans la ville de Winchester. Elle entrera dans un groupe de femmes qui brodent des coussins pour la cathédrale. Je n’en sais pas plus, mais que j’ai hâte de le lire !

Des coussins de Winchester Cathedral, photo du site de Tracy Chevalier.

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Sur son site, Tracy Chevalier annonce aussi le thème du livre sur lequel elle travaille : une grande histoire autour de la fabrication et la vente des perles de verre de Murano (près de Venise)… Un autre délice à venir !!

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Autre nouvelle extraordinaire : la création d’un Opéra à Zürich (Suisse) sur l’histoire de la Jeune Fille à la Perle ! La musique, de style avant-gardiste, est signée Stefan Wirth, la Première aura lieu le 24 mai 2020, les autres dates par ici.

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Texte et textile encore : Tracy Chevalier est devenue quilteuse, après avoir voulu simplement se renseigner sur cette activité pour mieux écrire La dernière Fugitive. Mais elle continue ! Toujours cousant à la main, elle aime se reposer des mots en travaillant les tissus. Elle a fait plusieurs quilts elle-même mais elle fait bien plus : organiser des expositions ! A ma connaissance, elle a initié deux événements, l’un avec des quilteuses du Yorkshire, l’autre avec des détenus dans diverses prisons anglaises.

Le quilt des soeurs Brontë est rarement exposé, pour le préserver. Il mesure 187 x 214 cm.

Dans le Yorkshire, c’était  en 2016 la commémoration des 200 ans de la naissance de Charlotte Brontë (son roman le plus connu : Jane Eyre, monument de la littérature britannique). Or, elle et ses sœurs avaient cousu un quilt en soie, taffetas, velours et coton, qu’on imagine venir de leurs propres robes. Bien sûr, la technique est « à l’anglaise » et des papiers (lettres, journaux) restent emprisonnés dans cet ouvrage… qui n’est pas un vrai quilt puisqu’il n’est pas quilté (tout comme celui de Jane Austen, voir ici l’article que je lui ai consacré). Une exposition de mini-quilts sur le thème a été organisée en 2016, mais je n’ai pas trouvé de lien très intéressant fonctionnant encore, juste cette affiche montrant une reproduction de l’ouvrage des trois sœurs Charlotte, Anne et Emily :

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Enfin, texte et textile toujours : dans le cadre d’une exposition sur « ce qu’on fait dans son lit » (naître, dormir, faire l’amour, être malade, mourir), Tracy a, avec l’aide de l’association Fine Cell Work, encouragé des détenus à s’exprimer sur le sommeil et les rêves, avec des consignes : un bloc de 25 cm de côté et une dominante en bleu et blanc. Les blocs sont faits par des experts, car cette association, Fine Cell Work, enseigne les arts de l’aiguille et fait travailler les prisonniers volontaires (une forte majorité d’hommes) contre une rémunération équitable ; cela favorise le goût du travail bien fait, donne une expertise, apprend à acquérir l’estime de soi… Les ouvrages faits par les prisonniers sont en vente ici. Vous pouvez y admirer un remarquable artisanat ! Donc pour le projet de Tracy, un quilt a été fait avec les 63 blocs reçus :

J’ai acheté le livre sur cette expérience : sur un tout petit format (un carré de 14,5 cm seulement), on y lit le contexte de cette aventure mais on voit aussi des détails des blocs, souvent + grands que nature, on apprécie la justesse de la broderie mais aussi, surprise, on voit que le thème est exploré en profondeur. S’y retrouvent naturellement des comptines enfantines, des lunes et des étoiles, mais aussi des versets de la Bible, des mots de Shakespeare, des évocations de tableaux comme le Cri de Munch… Les photos montrent la qualité du travail de ces brodeurs pas comme les autres, et leur envie de s’en sortir dans la vie. Quoi qu’ils aient fait, ils purgent leur peine envers la société et ensuite il faut se réinsérer, s’habituer à travailler, à penser positivement… On ne sait jamais quelle révolution intérieure peut s’enclencher quand on se met à faire de l’art ! Leurs réflexions, en fin de livre, montrent à quel point on peut transférer son agressivité en canalisant son énergie positivement dans le travail manuel. Certains évoquent aussi l’indépendance gagnée en mettant de l’argent de côté, la perspective de trouver un travail en sortant, ou simplement la fierté du travail bien fait.
Les bénéfices du livre vont à Fine Cell Work, l’association qui promeut les arts de l’aiguille en prison. 

Ce n’est pas une expérience unique : on peut rappeler l’histoire du Rajah quilt (1841) mais aussi maintes initiatives de par le monde.

Un excellent article en français (d’une brodeuse suisse) présente également ce livre : https://www.letempsdebroder.com/articles/quilt-sommeil-chevalier/

Tracy Chevalier a dit à propos de cette expérience dans The Guardian :

Cela semble bête de dire que coudre peut aider des gens, mais c’est une action très thérapeutique, très reposante. Et c’est l’occasion pour ces gars de faire quelque chose de beau, d’être félicités et payés pour cela. Certains ont commencé cette activité pour gagner de l’argent, mais la plupart continuent parce qu’ils aiment coudre… Cela semble invraisemblable, mais coudre a bien déclenché quelque chose en eux.

Voici le quilt entier, plein de symboles, d’histoires personnelles, d’espoirs :

Voilà les nouvelles que j’ai pu récolter sur cette femme que j’admire beaucoup !

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Photo Anna Huix, Sunday Times

Quant à son mari que j’ai déjà présenté, Jonathan Drori, son livre est enfin édité en français ; je l’ai offert au mien – de mari – lui qui a planté une centaine d’arbres chez nous, par passion… juste répartition des choses ! Dans la forêt de livres sur les arbres, je vous le recommande chaleureusement, Ce que nous disent les arbres du monde : enchanteur, intelligent, informatif et si poétique… Un merveilleux livre sur la prodigieuse intelligence de la nature ! 

Avec Jonathan Drori, nous faisons un tour du monde sans jamais nous ennuyer, en apprenant à mieux connaître ces compagnons de l’humanité.

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Info finale, en rapport avec le livre ci-dessus : Cosabeth Parriaud nous informe sur Facebook que, jusqu’au 20 novembre, une belle exposition a lieu à Paris sur les arbres, vus par des scientifiques, des philosophes, des artistes. Cela semble très intéressant, mais aussi très salutaire pour tenter de sauver ce qui peut l’être : l’Amazonie est décapitée, la Sibérie brûle (des centaines de milliers d’hectares en ce moment-même), ainsi que l’Alaska et bien d’autres forêts, on a une pensée aussi bien sûr pour nos amis portugais… C’est tout sauf anecdotique, du sauvetage des arbres dépendra notre avenir et peut-être notre survie. J’écoute la jeunesse qui ne regarde pas ailleurs… Notre monde bleu et vert va-t-il survivre ?

Fondation Cartier, 261 boulevard Raspail, Paris 14e

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Petite pause estivale… Prenez soin de vous et de votre environnement, attention à la chaleur, lisez, rêvez les yeux ouverts… à l’ombre !
À bientôt !

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Des Arbres de Vie d’une île paradisiaque

Les Abeilles font un vrai petit village de maisons à offrir aux quilteuses de Paradise, nous nous donnons encore une semaine avant d’expédier le tout à Cécile (Patchwork Inspirations). Kristine, Maïté, Evelyne, Christophe, Eliane, Andrée, Simone et moi avons déjà fait des blocs, d’autres arriveront vendredi prochain ! Toutes sont à 27 cm, c’est l’équerrage des photos qui fait paraître les deux dernières plus grandes 🙂

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Autre idée du paradis, Caohagan, une petite île des Philippines où la vente de quilts joue pour un tiers dans l’économie locale. C’est une histoire racontée sur ce blog il y a plusieurs mois, que j’ai eu envie de raconter de nouveau à l’auditoire attentif des Bouches-du-Rhône la semaine dernière, vous pouvez la retrouver ici.

En relisant l’article, je me suis aperçue que je n’avais jamais publié les quilts promis !

Alors voici ces Arbres de vie que j’ai choisis parmi des dizaines de quilts aux thèmes variés, parce que le symbole me plaît tout simplement. Je ne m’en lasse pas, ils sont intemporels comme les Arts Premiers, gais comme des quilts modernes d’aujourd’hui, spontanés comme des quilts afro-américains… Bref je les aime, les beaux cadeaux de mon mari❤️!

Le premier est fait par NARDA, il a la couleur de l’année en fond principal (voir la nuance corail vivant de Pantone ici).

Sous le doux soleil hivernal les couleurs font bien plus pâles qu’en réalité.

Comme tous les autres quilts, tout est cousu main hormis le biais rouge qui ferme le sandwich. Des broderies au coton perlé enrichissent le dessin, les tissus sont choisis avec beaucoup de liberté. Tous ne me semblent pas être 100% coton, mais l’ensemble est extrêmement harmonieux et très bien fait.

Le second a été créé par AKANG, un des hommes quilteurs de l’île.

Ici le fond principal est jaune pâle. Même si le patchwork est de guingois, élément décoratif sympathique, le quilt est parfaitement équerré et les manchons sont cousus. On a affaire à des connaisseurs !

A l’évidence le quilteur a l’œil artistique, l’harmonie des bandes d’encadrement l’atteste et les appliqués sont vraiment réussis.

Vous le remarquez, tous les quiltings sont faits de la même façon, des lignes parallèles de 1 cm d’écart. C’est justement le nouveau quilting à la mode chez les artistes américaines mais… à la machine à coudre !

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Un Arbre de Vie d’Eliane de Vitrolles

Eliane de Vitrolles était une des enthousiastes participantes à la JA organisée par FP13 samedi dernier. Comme j’avais exposé mon arbre de vie en lisières, elle m’a parlé de son quilt qui représente également un Arbre où elle a aussi utilisé des lisières ! Alors bien sûr je lui ai demandé des photos… Comme vous pouvez le voir, il est magnifique !

Voici un Arbre de Vie aux belles feuilles déployées.

Quelques feuilles sont même bavardes !

Ici le tronc est bien visible, un travail de remplissage à la machine. Il est très bien fait et les couleurs sont très lumineuses. On voir aussi le quilting du fond, une harmonieuse guirlande de feuilles.

Oh surprise, on peut soulever les feuilles !!

Voilà donc une superbe utilisation de lisières, regardez la bordure si décorative !

Bravo Eliane, merci pour ta confiance !

Des Maisons pour Paradise

Des blocs de maisons de 27 cm se construisent avec ardeur un peu partout en France à la suite de l’appel de Cécile (Blog Patchwork Inspirations). Les quilteuses de Paradise en Californie seront extrêmement touchées de cette solidarité au-delà de l’Océan… Vous êtes formidables ! Paradise va se reconstruire, car les bonnes volontés et les ondes positives aident la population à redonner vie à leur petite ville !

 

Western Spirit 4 – Rendons visite aux Patriarches

Avant de rendre visite aux Patriarches au pied du Mont Rainier, je te présente cette montagne qu’on voit de Seattle dès que le temps est clément.

J’opte désormais pour le tutoiement dans la série Western Spirit tous les mardis, car c’est un partage d’idées, d’aventures et d’expériences qu’on partage entre amis !

Skyline (« silhouette urbaine ») de Seattle au coucher du soleil, avec la silhouette du Mont Rainier (photo d’ici)

Le Mont Rainier est ce volcan qui, tel le Mont Fuji pour Tokyo, domine la ville de Seattle du haut de ses 4 392 mètres. Distant de la ville d’une petite centaine de kilomètres, il est considéré comme le volcan le plus dangereux des Etats-Unis (sans compter le Kilauea d’Hawaii, en constante activité…)

Des 26 volcans de la chaîne, le Mont Rainier est l’un des plus dangereux. Non loin, l’éruption de Mont St-Helens en 1980 fit de gros dégâts et surtout 57 morts dans une région peu peuplée.  Le Mont Rainier est le plus haut sommet de la chaîne des Cascades qui s’étale du Canada à la Californie, le long du Pacifique. On sait que la faille San Andreas poursuit plus au sud les risques majeurs de séismes. La Terre est toujours en activité, c’est loin d’être un astre mort !

En suivant ce lien, tu verras que plusieurs villes dans le monde sont menacées par un volcan actif, comme l’est Seattle.

Le Mont Rainier est néanmoins un but de randonnée privilégié, nous avons assisté avec émotion au dévoilement progressif du mastodonte au fil des heures dans la région du Sunrise en étant déjà à environ 2 000 m d’altitude :

Et les Patriarches ?

Ils se trouvent du côté de l’Ohanapecosh River, au pied sud-est du Mont-Rainier. Nous  ne sommes plus qu’à environ 500 m d’altitude. Les Patriarches sont les héros de cette forêt primaire, plusieurs dizaines d’arbres millénaires qu’on peut approcher après avoir traversé un pont suspendu.

Traversée sécurisée de la rivière. On nous conseille de traverser le pont un par un car chaque pas engendre des vibrations. C’est pourtant drôle de s’amuser dessus à plusieurs ! Cela me rappelle des passerelles en lianes en Côte d’Ivoire dans la région de Man quand j’étais toute jeune, bien plus instables :

                               

Les racines spectaculaires de cet arbre tombé en 1970 permettent de photographier des enfants dans le centre de l’arbre, c’est ici le cliché habituel. N’ayant pas d’enfant sous la main, le creux reste vide, on ne se sent donc pas bien compte de l’échelle 😉

Les arbres tombés sont laissés car ils deviennent parfois des arbres-pépinière : les troncs morts en cours de décomposition, pleins d’insectes, de mousses et de champignons servent de support et de nourriture à de jeunes plants. La forêt primaire suit son cours complet.

Les arbres locaux sont des Douglas (appelés ainsi d’après David Douglas, un botaniste écossais qui fit 10 000 km en 1825-26, à pied et en canoë, pour découvrir la flore le long du Pacifique), des tsugas (autres conifères), et des cèdres rouges (thuyas géants). Ces derniers étaient de première importance pour les Indiens, procurant la matière première pour faire notamment des paniers ou même des capes imperméables avec l’écorce qu’on peut tisser. Ce bois quasi-imputrescible se travaille et se fend facilement ; on le creusait pour faire des canoës, on le sculptait pour faire des mâts totémiques*, on le coupait pour faire les maisons… De nos jours, il continue d’être exploité pour couvrir les maisons en bois traditionnellement sous forme de shingles (bardeaux), sert à l’industrie des meubles, repousse naturellement les insectes (en particulier les mites textiles)… et, merveille culinaire découverte chez LeeAnn et cuisinée par son mari, ce bois donne au saumon un goût incomparable quand on pose le poisson sur une planche de cèdre rouge et qu’on le cuit au barbecue !! Dans ces cas-là, j’adore la cuisine américaine !

*Les totems sont sur-représentés dans notre imaginaire sur les Indiens d’Amérique (la faute aux westerns !). En Amérique du Nord, les mâts totémiques n’existaient que chez les peuples qui s’étendaient de l’Alaska à l’Etat de Washington (en passant donc par la partie ouest du Canada), on les nomme les Indiens du Nord-Pacifique. Les mâts totémiques correspondaient, non pas à une religion, mais à un emblème clanique, un blason, un hommage à une personne décédée ou une commémoration (la victoire d’une guerre par exemple). Il y a donc confusion de termes avec d’autres civilisations utilisant des mâts vaguement similaires ayant une symbolique religieuse.
De même, jamais aucun Indien, à part devant les caméras, ne fit whoo-whoo-hoo en battant la main devant la bouche pour partir à la guerre… et je reviendrai un jour sur le mythe des cowboys, attention déceptions en vue !

Un cèdre rouge qui connut de plus beaux jours… mais sa décomposition enrichira le sol.

Une longue passerelle en bois est aménagée pour que nos pas ne tassent pas la terre, ne blessent pas les racines.

Nous découvrons ébahis de vénérables arbres de 1 000 ans, toujours vivants, appelés les Patriarches.

On les appelle les jumeaux Douglas, ils ont mille ans, malgré leur allure alerte seule une couronne d’environ 20 à 25 cm est encore vivante. LeeAnn et moi ne sommes pas jumelles mais nous sommes sœurs de cœur !

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 Quelle émotion de toucher ces arbres… Ils fournissent une force énergétique et je comprends les peuples qui les ont divinisés.

Rappelle-toi Pocahontas, dessin animé de Walt Disney (1995)  où l’héroïne demande conseil à sa « grand-mère feuillage » qui est la voix de la sagesse…

Plus généralement, ce film est une ode à la tolérance entre les peuples ainsi que l’encouragement à écouter et protéger la nature. C’est bien ce que nous enseigne l’étude de la vie des Indiens qui vivaient en symbiose avec la nature il y a encore peu de temps. Nous sommes bien moins sages. Sans bouder des aspects formidables du progrès, il y a urgence à revoir notre mode de fonctionnement, nous reconnecter à la nature dont nous faisons partie et mieux la respecter, c’est tout notre intérêt.

Nous n’avons pas visité la péninsule d’Olympia, au sud-ouest de Seattle. C’est encore là un lieu exceptionnellement préservé, une forêt primaire extraordinaire. Je t’invite à rendre visite à ce blog, l’un de ceux qui m’ont aidée à organiser notre voyage. Il est écrit par un professeur de géographie de l’université d’Orléans. On y voit ici de magnifiques photos de la péninsule.

Au fil de notre périple dans l’Ouest américain, nous nous sommes posé une question : pourquoi, dans notre vieille Europe, n’avons-nous que peu de très grands arbres ? Nous avons des Arbres Remarquables dûment répertoriés, certes, mais justement pas de très vieux arbres en abondance. Malgré la violence des incendies, ouragans ou tornades qui balaient ce pays américain, nous avons vu tant de très vieux arbres à la circonférence étonnante, même au centre de San Francisco ! La réponse est dans l’histoire des hommes.

800px-Défrichements_médiévaux_L’Europe est, depuis bien longtemps, bien plus densément peuplée que l’Amérique. Si à l’origine, les forêts recouvraient la plus grande partie des territoires européens, au 11e siècle (à partir de l’An 1000), une conjonction d’événements changea la donne. Le climat connut un épisode très doux, la population s’accrut, une meilleure stabilité politique s’instaurait en même temps induisant la sécurité, le développement de l’agriculture et de l’élevage et donc un besoin de gagner de la terre. Mais un défrichement massif sans discernement fut effectué, les forêts furent souvent brûlées, comme un reset, une mise à zéro, ce qui fait qu’on a peu d’arbres très anciens, les arbres jeunes adultes étant exploités, depuis lors, au fur et à mesure des besoins. A noter qu’après 3 siècles de relative prospérité, le Moyen-Âge se termina avec un fort déclin de la population européenne au 14e siècle avec la Guerre de Cent Ans, la Grande Famine, la Peste noire… La Renaissance ne permit pas aux forêts de se reconstituer : les arbres étaient des produits de consommation de première nécessité, sans parler des constructions navales et autres industries avides d’énergie. On était à la recherche constante de bois de construction ou de chauffage : le petit peuple n’avait le droit que de glaner les branches, les troncs étant réservés aux propriétaires terriens.

Au 20e et 21e siècle, nous n’avons jamais eu autant de forêts en France, du moins depuis le 11e siècle ! En revanche, elle ne sont que rarement naturelles. Même les flancs de montagnes sont reboisés, ce qui est formidable, mais souvent avec une seule essence et cette politique favorise la propagation des maladies et insectes ravageurs. Ainsi, au printemps dernier, nous avons frémi à la vue de la forêt du Causse Noir à l’est de Millau, reboisé de pins noirs d’Autriche : ils furent ravagés en 2017 par les chenilles processionnaires et il n’y reste que des milliers d’arbres morts…

Photo prise en 2017. https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/aveyron/rodez/millions-chenilles-processionnaires-ont-envahi-causse-noir-aveyron-1358275.html

La dernière forêt primaire d’Europe se trouve en Pologne, près de la Biélorussie, et elle semble menacée par une campagne de défrichement

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Arbres en décomposition dans le parc national de Bialowieza. / Gryf/Stock.adobe.com

En Amérique, c’est une toute autre histoire, les Indiens étaient numériquement très peu nombreux en regard de l’immensité du territoire. Leur prélèvement de bois sur la nature était insignifiant. Et lorsque vinrent les Européens, quels arbres choisirent-ils pour construire leurs maisons (les log cabins), pour élever leurs clôtures, pour brûler dans la cheminée ? Certainement pas les plus grands et les plus vieux, sans doute pour le respect qu’ils inspiraient, mais encore plus certainement parce que les plus jeunes ont des diamètres bien plus pratiques à couper et à transporter !

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Famille dans le Minnesota en 1890 devant leur cabane en rondins. On voit bien que les arbres utilisés ne sont pas très vieux…

C’est donc pour ces raisons qu’on peut voir encore aux USA des régions extraordinairement préservées. Pour retrouver l’ambiance de la découverte des très anciens arbres de l’Ouest américain au 19e siècle, je recommande la lecture du roman de Tracy Chevalier A l’Orée du Verger, maintenant disponible en format de Poche.

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Et pour illustrer cet article avec quelques quilts, en voici que j’aime beaucoup avec des forêts qui me rappellent celles de l’Etat de Washington, ainsi que quelques arbres remarquables :

J’aime ce modèle classique des années 1930 je crois !

Bear in the Wood par Emma Louise, avec l’ours fait en couture sur papier d’après un modèle de Margaret Rolfe.

Uncommon Forest de Debbie de Seattle, probablement inspirée par les belles forêts de son Etat, Washington. Je suis amoureuse de ce quilt aux couleurs différentes de celles d’un Noël traditionnel !

On change d’univers artistique avec Redwoods de Merle Axelrad. Tissus collés puis quiltés. Bluffant de réalisme !

L’érable de Ruth McDowell, si artistique…

La Forêt, oeuvre collective faite dans le Tarn, dirigée par Cécile Milhau, voir l’article de Christophe pour des photos de détails. Cécile Milhau, ancienne déléguée FP du Tarn, est une artiste surprenante, aussi à l’aise dans la broderie, le patchwork que l’art textile mix-media.

Je reviendrai un jour sur des arbres que j’ai découverts en Utah, mais dès mardi prochain nous plongerons ensemble dans une ambiance western !

Until later, porte-toi bien,
Katell